[Mission M.I.L.] Dans le ciel indien

Bon, pas d'emmerdes de plus que celui de la bielle depuis le décollage! On pouvait le dire légitimement, Logan était vraiment l'homme de toutes les situations. Un peu plus, et ils seraient tous restés bloqués à la base, laissant passer sous leurs doigts un joli magot. Mais non, quand Spyke bricole, c'est du solide. La preuve en était: l'équipe volait maintenant, dans un coucou sécurisé, au dessus de l'Inde.

Spyke enleva son casque de pilote, qu'il glissa sur sa nuque, avant de baisser un peu la musique. Il reprit le fax d'une main, l'autre toujours posée sur le pas général. Et il demanda à Vitalie:

"Ma douce et chère Vitalie... On va où, donc? Le fax nous dit d'aller péter au Tibet pour avoir plus d'infos, mais il suggère également d'aller directement sur le lieu d'intervention, soit l'Afghanistan. Donc en clair... On fais quoi?"

Oui parce que, c'était bien beau de voler, mais l'oiseau qui n'a pas de branche pour se poser finit toujours par... 'Fin bref, on fais quoi?!

Invité

Aube était assise gentiment dans le coucou qui volait ! Enfin c'était d'ailleurs très étrange parce que un expression ancienne disait : Vol au dessus d'un nid de coucou, or les coucous comme celui du MIL n'avait pas de nid... Elle chercherait à s'améliorer en terme d'oiseaux et de noms d'oiseaux, elle était certaine que Vitalie et Logan en connaissaient des tas de noms d'oiseaux.

Mais pour le moment elle regardait le paysage avec un air extatique, c'était beau le tibet, les plus hauts sommets du monde, des endroits magnifiques où la main de l'homme n'avait jamais mis le pied, que des trucs grandioses qui donnaient le vertige et que la jeune femme mourrait d'envie de connaître mieux. Un bon treck dans l'himalaya, quel bonheur ! Elle le ferait un jour, mais le moment actuel était à l'observation du terrain.

Alors où que ça allait se passer cette libération ? Tiens, le Spyke non plus il savait pas ! C'était bête ça quand même, pas savoir où on va avant de partir. C'était tout lui, un peu gauche sur les bords, mais oh combien habile de ses mains quand il s'agissait de réparer tout ce qui tombait en panne un MIL. Il faudrait qu'elle lui file son ancien poste de radio pour qu'il le transforme en grille-pain avec four à micro ondes intégré qui joue de la musique. Elle se tourna vers les autres membres du groupe pour leur parler un peu, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de faire la causette à tout ce petit monde.

Bon alors tout le monde est prêt pour l'action. Lieutenant, vous avez tout ce qu'il vous faut pour jouer ? Aby' pas trop stressée par l'attrait de l'action ? Charlie, c'est pas la peine de tout faire sauter avant que le gars soit libre tu sais ! Et go ! En route pour l'aventure, la gloire, la fortune !

Bon ok c'était pour dédramatiser l'attaque proche, est ce que tout le monde allait le comprendre ?

Vitalie dégustait tranquillement une barre de chocapics qu'elle avait achetée quelques heures plus tôt dans une des boutiques de l'aéroport suisse, en compagnie de son valeureux mercenaire, Capitaine Charles James Withmore.
A son grand désarroi, depuis que l’hélico avait décollé, Kelian n’avait toujours pas cédé la place avant, objet de tant de convoitises. Et la jeune fille, en vaillante tête de mule qu’elle était, avait tenu parole : elle n'avait pas bougé.
La voila donc qui campait entre le siège du lieutenant et celui du brillant pilote, en se tenant du mieux qu'elle pouvait accroupie, compressée dans ce peu d’espace. Comme si ça ne suffisait pas à l’affaire, il avait fallu que ses jambes la lâchent au bout de dix minutes. Et malgré la douleur des fourmis, intense, précisons-le, Darshaw demeura assise, le cul bien posé à terre. On a sa fierté, que diable !
En gage de revanche, cependant, elle avait dégainé une des trois barres qu'elle avait flanqué rapidos dans ses poches, puis avait entreprit de la dévorer tout en savourant expressivement son exquis encas, ces succulents céréales superposés avec douceur sur une fine couche de lait écrémé.
Il n'était pas rare de l'entendre gémir « Hmm, c'est bon », ou bien encore « Hann, quel délice ! », avec quasiment toute la sensualité et l'allégresse qui pouvait animer une fille aux envies conquérantes. Avec un certain plaisir malsain, elle prenait tout son temps, bien heureuse de voir son lieutenant favoris en train de bouillir, à la limite de la défaillance physique.
*Ah ah, trop dure de ne pas avoir sa barre ?? Oh, c'est méchant, hein ??*
En un sens, Darshaw était une vraie gamine, toujours à trouver des occupations farfelues. Mais c'était ce genre de petite plaisanterie sadique qui lui donnait un semblant de cruauté, çà et lorsqu'elle avait un bon sado-masochiste au lit. Pour le reste, tuer n'était pas un plaisir, torturer et détruire non plus. Dans son esprit encore naïf quoique très éveillé pour son âge, il y avait un point d'honneur à penser que tout être humain avait son droit d'exister, de se racheter. Vive l’éducation de Mr et Mme Darshaw, ça vous bourre de gentillesse et de solidarité.
Malgré tout –et surtout ce qu’en pensent les parents- Vitalie tuait, sans état d'âme, sans réfléchir, tous ceux qui se dressaient sur son chemin. En définitif, il valait mieux être dans son camp que dans celui de l'ennemi. C’est plus marrant.
Mais trêve de bavardage, revenons-en à notre hélico et la blondinette qui suçait langoureusement sa barre chocolatée avant de la croquer à pleine dent. Soudain, le pilote, à sa gauche - soit le trèèès sexy et le trèèès séduisant Michael Logan, autrement dit « La nouvelle proie de la chef »- lui fit part d'une question qui lui turlupinait l’esprit et les commandes. Vitalie réfléchit un instant puis entreprit de se relever –non sans une peine certaine- afin de regarder l'altitude qu'affichait l'engin-truc près du « volant » qui fait démarrer le vroum-shoum du ciel. Après quoi, elle répondit à son interlocuteur :
-Histoire de faire pro, vaudrait sans doute mieux aller au Tibet en premier temps. Parce que bon, chercher un gus qui est retenu par des ravisseurs dont on a aucune infos, c’est moyen selon moi... Donc, cap sur le bureau des affaires étrangères, Spyki chéri !

Invité

Assis au fond de l'appareil, Charles James Withmore regardait distraitement par la verrière pour observer le paysage en contrebas. Il pouvait sentir l'appareil vibrer sous son postérieur et entendre les cliquetis de mécaniques qui s'entrechoquaient, et il devait dire qu'il trouvait ça plutôt rassurant. Il n'aimait pas voyager à bord de ces engins modernes et silencieux; à vrai dire, le silence, ça l'empêchait de dormir le capitaine.

C'est pourquoi le voyage monotone et le paysage qui le devenait tout autant commençaient à plonger Charlie dans une douce torpeur, le visage écrasé contre la vitre arrière. Pfff, les voyages organisés n'étaient plus ce qu'ils étaient, franchement! Il espérait que la suite serait plus intéressante... D'un autre côté, il avait pu observer ses nouveaux camarades, et ils étaient tous aussi particuliers...qu'intéressants. Il n'allait pas revenir sur la chef, même s'il trouvait très amusant le jeu auquel elle se livrait avec le pilote, Logan. Pauvre type, il avait l'air d'en pincer sévèrement pour la petite Darshaw, et si elle n'était pas insensible à ce Spyke, elle n'avait pas l'air décidée à l'allumer une fois pour toute. Aaah, la jeunesse... Et avec ce Kelian qui faisait tout son possible pour remettre Vitalie à sa place et mener ce petit monde à la baguette, l'ambiance avait de quoi être électrique. Et pourtant il y avait tout de même cette bonne humeur sous-jacente, cette camaraderie quoiqu'il en coûte... Ah ça, Charles n'en avait pas l'habitude. Pas encore.

Le bavardage incessant, du moins aux oreilles du mercenaire, d'Aube contribuait à le distraire, et il apréciait la jeune Taboï; elle avait ce côté franc et naturel qu'il aimait bien voir chez les soldats. Mais lors de ce voyage, c'était la renarde qui l'intriguait le plus. En réalité, Charlie affectionnait particulièrement les mutants organiques, ceux dont l'apparence révélait le pouvoir. Il leur trouvait un côté honnête, un côté plus en accord avec leur être que nombre d'humains n'auraient jamais. Et le fait que les organiques soient les premières cibles des humains de part leur apparence jouait en leur faveur. Charles aimait bien quand la bête était révélée; nombre d'orgaqniques qu'il avait rencontrés étaient plus en accord avec leur nature que le premier des experts comptables dénué d'intérêt.

Redressant la tête aux dernières paroles d'Aube, Charlie sourit du fond de l'hélicoptère en câlant un peu mieux l'un des fusils qu'il avait apporté:

"T'inquiète ma grande, je sais quand il est temps de faire un feu d'artifices et quand il faut taper la discute. Cela dit, je vous laisse la discussion, réveillez moi quand la fête commence."

Il se renfonça dans son siège, écoutant distraitement les consignes de Vitalie. Commencer par le Tibet, pourquoi pas? Charles n'avait que le travers, en son temps, une horde de chinois aux trousses. Cette fois, il pourrait profiter du patrimoine. Tournant la tête, il croisa le regard d'Abigaïl, qui n'avait toujours pas très à l'aise, et lui sourit joyeusement, mais pas trop pour ne pas la mettre plus mal à l'aise qu'elle l'était:

"Abby, c'est ça? Alors, pas l'habitude d'être en bande toi non plus, hein?"

Elle était peut-être couverte de poils roux, et avait bien de mignonnes petites oreilles pointues, mais pour Charlie elle ne valait pas moins qu'une autre personne; en fait, il aimait bien ça, les gens différents. C'était souvent eux qui se révélaient les plus réels...

Invité

Qu’est qu’il ne fallait pas voir… Kelian était un acharné cela va sans dire mais alors la blondinette c’était un véritable calvaire. Entre les deux sièges…juste ça… à trébucher dès que l’hélico prend une courbe un peu brusque ou est soumis à des perturbations…non pas à cause des courants atmosphériques mais de l’état de l’appareil… Lancez une boîte de conserve avec une arbalète vers une cible précise et vous aurez peut être une chance de réussir votre coup…et bien avec l’hélico du M.I.L c’est la même chose, sauf que la limite de consommation est largement dépassée… Prenez en prime un pilote qui bouge en fonction de la musique qu’il écoute et il ne vous reste plus qu’à espérer que la chance est de votre côté.
Enfin quoi qu’il en soit, personne ne saura dire si sa couleur de cheveux est en cause ou si ses parents l’ont bercé trop près du mur mais Vitalie était définitivement irrécupérable. Et en plus de ça elle tentait de faire bisquer avec une barre de chocapics enrobée de chocolat ? Il fallait le voir pour le croire, elle en devenait quand même pitoyable… Et puis rappelons qui sait où la clef de la réserve de nourriture… Se serait fâcheux qu’elle se perde ! Oui, parce que Kelian avait pensé l’avaler sous les yeux de sa comparse pour la faire enrager * Oui je n’ai jamais dit que Kelian était récupérable par rapport à cette dernière* mais après réflexion, elle aurait été capable de lui ouvrir le ventre à coups d’ongles manucurés, telle une tigresse…et pas de la façon qu’elle le ferait gentiment avec Spyke !

Mais voilà, ils étaient embarqués ensemble, et malgré les apparences, le lieutenant était heureux de voir une forme d’acharnement dans cette gamine, mais ne rêver pas trop, ça n’effaçait pas son ardoise pour autant…Surtout quand il voyait que Logan se sentait obligé de lui demander la destination de leur périple… Non mais quand on est CHEF on ne prévoit pas les choses à l’ AVANCE pour éviter certains PROBLEMES et montrer une certaine INCOMPETENCE… Il est clair que de sucer une barre chocolatée avec une attitude à en faire baver ce pauvre pilote, bien qu’il lui en faille peu, et narguer ses camarades était la meilleure politique possible… Kelian en avait presque oublié qu’en plus de ça ils devaient suivre à la lettre les décisions du … heu… chef ?

« -Histoire de faire pro, vaudrait sans doute mieux aller au Tibet en premier temps. Parce que bon, chercher un gus qui est retenu par des ravisseurs dont on a aucune infos, c’est moyen selon moi... Donc, cap sur le bureau des affaires étrangères, Spyki chéri ! »

Bravo ! Elle a trouvé ça toute seule ou quelqu’un lui a soufflé ? Non parce que pour tenir des raisonnement pareils c’est à se demander… Comme si ils allaient arriver chez les ravisseurs comme des fleurs, en jouant de la mandoline et en criant : Bonjour ! On est venu libérer l’otage ! Alors vous impressions ? Que ressentez vous en sachant que vous allez mourir ? Comment ça vous tuez l’otage si nous faisons le moindre geste ? Roh ba zut alors, nous qui comptions devenir vos amis !
Alalala…Au moins elle avait pris la bonne décision… mais il y avait de quoi hésiter entre la balancer par-dessus bord, où se balancer soi même pour éviter ce cauchemar.

Ah tiens ? Ça discute à l’arrière aussi… Alors … Bon au moins c’est clair, le nouveau venu dans la troupe n’est pas à mettre dans un magasin de porcelaine, ou alors pour voir en combien de temps il détruit l‘étalage. Ah ! On parle du lieutenant aussi ?

« Si j’ai mes joujoux ? Ne t’inquiètes pas pour ça, je suis prévoyant… Du moins si ce n’est pas un piège… »

Oui, Kelian n’était pas stressé et avait du mal à comprendre que certaines paroles peuvent ruiner un moral… mais bon, ce n’est qu’un détail non ! Après tout si cela était vraiment un piège ils n’auraient qu’à tout faire exploser ! Les murs, les ennemis, et peut être aussi, comme ça tout serait réglé ! Mais bon, si un tel dénouement pouvait être évité, il n’était pas contre…

Bon ce n’est pas tout mais vu que la séance papotage avait commencé, autant en profiter !

« Dis moi Michael, si par hasard tu peux tenter de récupérer un nouvel appareil pour remplacer notre cercueil volant en plus de la rançon, ou en échange d’une partie, je pense que ça pourrait être utile… parce qu’on risque de rapidement se sentir à l’étroit…et puis des bidouillages sur du neuf ça devrait te plaire non ? »

Kelian n’avait pas oublié qu’il avait failli prendre une clef à molette en plein vol dans la tête avant de partir, et il pouvait sans prendre trop de risques qu’avec du matériel neuf, les outils ne joueraient plus à superman…

Aby avait vivement remercié l'homme au masque étrange qui lui avait tendu un gilet pare-balle, il est vrai, plus à sa taille que celui qu'elle avait trouvé dans le vestiaire du M.I.L.. La renarde s'était alors activée à le mettre, et en effet, il lui allait déjà bien mieux que l'autre. Du coup, elle donna le gilet trop grand au monsieur qui lui avait gentimment donné le sien, avant de se rasseoir à sa place.

La sensation de voler était très étrange pour la jeune japonaise. En fait, elle était même partagée entre la sensation de liberté, dûe au fait de voler dans les airs, et la suffocation intérieure provoquée par sa claustrophobie. De toute évidence, l'hélicoptère disposait de plus d'espace que le placard à balais qui avait hanté ses nuits des années durant (et qui les hantait encore ces jours-ci, de temps en temps). Néanmoins, c'était la tension qui l'emportait sur le calme et la sérénité. Pourtant, Aby devait se faire une raison, car tout portait à croire que le voyage allait être long, au moins plusieurs heures. Plusieurs heures pendant lesquelles la renarde sentait qu'elle allait continuer à stresser et à angoisser, silencieusement. Mais tout de même, son malaise se trahissait un peu lui-même, sur le visage animal de la jeune fille. Et elle avait beau être muette comme un moine en pleine méditation, que ses co-équipiers le remarqueraient tôt ou tard.

L'astuce qu'elle trouva alors, c'était justement de pratiquer un petit exercice de respiration, qui lui permettrait de se détendre un peu. Aussi, Abigail s'exécuta: elle apuya son dos contre le dossier de la baquette, et posa ses mains à plat sur ses cuisses. Et tout doucement, elle inspira profondément l'air ambiant, aux aigres effluves d'huile de moteur et de poudre. Avant de relâcher tout doucement cet air, son diaphragme s'abaissant du même coup. Le faire une seule fois lui permettait déjà de ressentir les effets positifs de l'exercice sur son corps, et aussi sur son esprit. Le temps d'un instant, tous ses soucis s'étaient envolés, et elle en avait même presque oublié qu'elle était passagère d'un vieil hélicoptère, qui pouvait décider de passer l'arme à gauche à tout moment!

Pourtant, c'était bien ce monde là qui l'entourait. Et tous avaient l'air autrement plus détendu qu'elle-même. Du pilote amateur de musique inaudible, au grand barbu sur-équipé, en passant par Aube et ses longues phrases dont Abigail ne comprenait pas la moitié du contenu, puis un détour vers l'homme au casque étrange, et enfin la fille blonde à forte poitrine, qui mangeait du chocolat... Tous avaient au moins une occupation, tous avaient un talent sans doute... Ne restait que la renarde, qui se sentait encore plus petite qu'à l'habitude, dans ce nouvel univers. Cependant, elle tilta sur un petit quelque chose, auquel tous n'avaient peut-être pas pensé. Elle prit donc timidement la parole:

"Hem... Excuser moi, mais... Si je avoir bien comprendre, nous aller Tibet, et... Et bien, je parler japonais couramment, et... Je connaitre d'autres langues asiatiques... Donc, si vous avoir besoin, je pouvoir traduire... Enfin..."

La jeune japonaise avait enfin trouvé un domaine dans lequel elle pourrait être utile à l'équipe. Aussi elle espérait que l'on voudrait bien lui accorder cette tâche, aussi minime soit-elle... Il fallait qu'elle prenne peu à peu confiance en elle, et aussi qu'elle mette d'elle même le pied à l'étrier. Aussi cette occasion pourrait s'avérer fortuite. Mais on n'en était pas encore là, et puis peut-être que la chef du M.I.L. en déciderait autrement... Mais il fallait bien qu'Aby trouve un moyen de s'intégrer...

La renarde se tourna ensuite vers Charlie, qui lui avait parlé. A la différence du débit verbal d'Aube, le sien lui permettait de comprendre à peu près le contenu de ses paroles. Aussi, elle comprit que lui aussi n'était pas habitué à être avec pleins de gens comme çà, tout à coup. Pourtant il semblait avoir une certaine aisance dans le groupe, d'autant qu'il dégageait un charisme certain. Il y avait de quoi perdre son latin, mais Aby se résolut à croire qu'il n'était simplement pas encore totalement intégré, lui non-plus, au petit groupe de mercenaires qu'ils formaient, tous réunis.

"Non... Cela faire à peine... Un mois que je connaitre le monde extérieur... Je avoir etre habituée à vivre recluse... Cela être très différent... Tout se passer si vite..."

En effet, les évênements s'enchaienaient à une telle vitesse que Kitsune elle-même avait un peu de mal à suivre. Elle se sentait parfois un peu paumée par tout cela. Cependant elle savait une chose, c'est qu'elle ne voulait pas être un poids mort, pour qui que ce soit. En entrant au M.I.L., elle s'était fait une promesse. Et il était hors de question de ne pas la tenir...

En attendant, la voila bel et bien embarquée dans une drôle d'aventure. Et Dieu seul sait où tout cela allait la mener. Cependant, il ne fallait pas perdre espoir...

"Toiu sorede watashi tsuzukeru tatakau desu... Michi no ake, watashi wa anzen desu nanika aru..." ("C'est pour çà que je continue à me battre... Au bout du chemin, je suis sûre qu'il y a quelque chose...")

Le tout était maintenant de savoir si le bout du tunnel serait fait de lumière, ou de ténèbres...

La réponse de Vitalie se fit un peu attendre, mais de toute façon ils avaient le temps.. Oui enfin, sauf si les ravisseurs décidaient de crever leur otage, mais bon, 'sont pas si cons que çà, quand même!

Toujours est-il que la chef avait décidé qu'il fallait d'abord aller se renseigner au bureau des affaires étrangères du Tibet. Cela faisait faire un sacré détour à la bande, tout de même. Heureusement, le plein était fait et ils pourraient effectuer tous ces trajets sans escale, exception faites pauses pipi éventuelles.

"OK, on file au Tibet alors."

Indiqua le pilote à sa patronne, avant de faire virer l'hélico vers le nord. C'était l'affaire d'une petite heure et demie, ce voyage jusqu'à Katmandou. En plus çà tombait bien, Logan rêvait de visiter le Népal; et une vue aérienne de l'himalaya lui plaisit tout particulièrement, comme programme. Et pi la neige, çà rappelait à Michael sa jeunesse... Oui, enfin sa post-adolescence, et entre autres les soirées où il finissait les derniers rails de coke, et où la neige couvrait son regard... Ah, et puis, le Népal, les années New-Wave... Quelle époque, mes enfants! Ahh, si Michael était né plus tôt, il aurait été un hippie, et lui aussi serait allé dans ces terres de la neige éternelle...

C'est donc l'esprit un peu rêveur que le pilote dirigea l'appareil tout droit vers leur prochaine étape...

Badaboum, tchouc tchouc.
Il s'agissait bien là du bruit d'un vieil hélico qui traversait le ciel, en direction du Tibet. Moche et usée, ladite machine semblait virevolter à chaque brise de vent, comme un petit oiseau nageant du mieux qu’il peut dans un courant d’eau fraîche ; on aurait dit que l'air n'était pas son élément.
En vérité, ce n'était que le pilote, Michael Spyke Logan, qui avait la fâcheuse manie de faire bouger l'engin au son des musiques qui défilaient à la radio, le volume au quasi-maximum. On y entendait de tout, excepté de la soule, du rap, du RN&B, et les musiques que les gouvernements avaient initiées aux stations de radio dans le but de décontracter les « automobilistes » et ainsi renforcer la prévention routière. Heureusement, certains producteurs refusaient de diffuser ces mélodies pour grand-mère et présentaient aux auditeurs, à la place, de bons morceaux hardcore, du rock goûteux et mêmes des vieux tubes qui avaient eu leur gloire d'antan. En ce moment, par exemple, un vieux tube des Offspring ("Pretty Fly (For A White Guy)") résonnait dans les oreilles des quelques passagers, et Vitalie Darshaw, la jeune blondinette assise près du pilote, se remémorait en rythme les paroles.
Décidément, cette chanson l'amuserait toujours, et d'autant plus les voix féminines qui accompagnaient, comme elle-même l'avait fait lors d'un anniversaire dans un karaoké. Michael n'était pas le seul à se replonger dans ses souvenirs, et lorsque Vita' jeta un coup d'oeil à la vitre, elle fut bien heureuse d'y découvrir le paysage hivernal. Peu de fois la neige était tombée à Washington, et pour ainsi dire, ce n'était que lors de ses (rares) voyages en Europe que la miss avait réellement pût profiter de la merveille blanche.
Vitalie appréciait réellement la vue qu'une vieille machine comme l'hélico du M.I.L réussissait à offrir -même si, avec honnêteté, l'engin était prêt à avouer que cela n'était nullement grâce à lui, mais bel et bien au pays qui demeurait magnifique en toute saison.
Une heure environ s'écoulât ainsi. La musique, la beauté des lieux, la présence de Spyke, les muscles de Spyke, le nouveau tatouage de Spyke, le... Que, comment ?
Vitalie tressailli suite à un petit dérayage de l'hélico qui se ressaisit immédiatement, puis posa son regard sur le tribal et les quelques roses qui ornaient le bras droit de Logan. Souvent, lorsqu'une personne se faisait tatouer c'était pour éterniser un tournant décisif de sa vie, se remémorer d'un bon ou d'un mauvais événement. Bien sûr, cette règle ne s'accordait pas à tout le monde, mais les quelques amis tatoués que Vitalie connaissait avait agit de la sorte.
La jeune fille se demandait donc ce qui avait pût décider Michael de marquer le coup, et c'est un peu avant que l'hélico n'atterrisse qu'elle lui posa la question.
-J'aime beaucoup les motifs, dit-elle en caressant doucement le bras de l'homme. C'est quoi : une nouvelle étape de ta vie qui commence ou une simple envie qui te traînait dans la tête depuis un moment ?
Elle lui sourit. Et après consultation de leur destination + réponse de Spyki, la jeune fille releva ses jolies fesses du parterre pour s'adresser à l'équipage militaire.
-Amis, compatriotes, chers collègues... Si vous voulez bien vous préparer, nous allons atterrir sous peu... Ne vous chargez pas de vos armes au grand complet, il n'y a à trouver ici que des renseignements. N’est-ce pas, Charlie ? ajouta-t-elle avec un clin d’œil à l’adresse de l’ex-mercenaire chargé d’un attirail des plus impressionnants. Darshaw ne regrettait pas sa recrue, c’était le cas de le dire : le Withmore était un sacré personnage.
Enfin, elle se tourna vers le lieutenant Kelian qui demeurait toujours de marbre et demanda d’un ton sérieux :
-Vous connaissez le fameux Manolo qui nous a envoyé l'ordre de mission ? J'ai bien vu dans les documents d'Arok qu'il s'agissait d'un « ami », mais se trouve-t-il au bureau des affaires étrangères en ce moment ? Bon, en fait, on en a rien à foutre... Du moment qu'on nous accueille chaleureusement et qu'on nous offre un verre, ça me va...
La révélation du jour : les chocapics, c’est bon, c’est délicieux, c’est fantastique ; les barres de chocapics, ça l’est tout autant. Mais dans toute cette merveille, un inconvénient que l’on oublie souvent : Ca donne soif.

Tout en pilotant d'une main, Michael sortit son portable, et consulta le fax qui avait été reçu. Grâce à une petite bidouille, tous les fax qui arrivaient au M.I.L. étaient numérisés et envoyés sur son phone, sous forme de textos. Et dans le cas présent, cela lui permettait de relire les coordonnées de la piste où le groupe pourrait se poser. Visiblement, le contact avait indiqué une place populaire, à proximité du B.A.E. . Et bin, çà allait être joli, comme entrée en matière, tiens!

Toujours est-il que Lhassa était réellement une ville magnifique, en vue aérienne. Les petites maisonnées côtiyaient les monastères, assez nombreux, tous bâtis sur des hauteurs, et orientés vers le sud. Comme c'est du sud-est qu'arrivaient les membres du M.I.L., ils purent donc apprécier ce décor si pittoresque et envoûtant.
En se rapprochant davantage, Logan commença à apercevoir les petites formes rouges et jaunes, qui étaient autant de moines bouddhistes dans leur habit traditionnel. Plus haut au dessus de la ville populaire, on pouvait même voir très nettement le palais du Potala, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le Dalaï-Lama y était de nouveau résident, depuis l'indépendance du pays, prononcée le 12 Mai 2037. En tout cas, cet édifice était aussi majestueux que tout ce qu'en avait vu le pilote sur internet, même plus. Il se dégageait quelque chose d'intense de ce palais, une sorte d'aura mystique particulièrement forte...

Logan contempla le panoroma de longues minutes tout en pilotant d'une main de maître l'hélicoptère. Mais la voix de Vitalie le coupa de cette contemplation poétique... Michael tourna doucement la tête vers la chef du groupe, qui semblait en admiration devant une toute autre oeuvre, à savoir le bras nouvellement tatoué du hacker et technicien du M.I.L.

"Un peu des deux... J'ai été la toile d'une superbe tatoueuse gothique, à Calcutta..."

Répondit-il à la question de Vita', un peu pour la faire râler. Quoique à vrai dire, sur le moment il s'en foutait un peu de çà. A mille lieues de penser à la chef, Logan était ailleurs. Dans un autre monde...
Puis, ramené un cours instant à sa réalité, il ajouta:

"... On va atterir dans deux minutes sur la place principale du district de Chengguan... Apparement, le B.A.E. du Tibet n'est pas loin à pied..."

Et il repartit dans ses pensées, dans son monde intérieur... Et le silence radio fût, du côté de Michael Logan.

Deux minutes plus tard, comme annoncé, l'appareil survolait de près la place dont il avait été question dans le fax. La foule aglutinée s'écarta rapidement da la zone d'atterissage de l'hélico', en protestant avec des signes démonstratifs à l'encontre des passagers de l'engin volant. C'est sûr qu'ils ne devait pas en voir beaucoup par ici, des engins pareils... Mais Logan s'en foutait. Poser l'hélico', et après on discutera.

La manoeuvre effectuée, le pilote coupa les rotors, ce qui laissa peu à peu place à un calme plus qu'appréciable, après un long voyage bruyant. Spyke mit pied à terre, puis enleva son kevlar qu'il lança sur son siège. Il était déjà désarmé, donc tout allait bien. Il fit ensuite le tour du coucou pour en ouvrir la soute à ses coéquipiers, puis s'alluma une clope bien méritée.

Il faisait un peu frisquet, ici. Aussi, le pilote envisagea d'aller chercher sa chemise aux couleurs du M.I.L., qui l'attendait sur le dossier de son siège. Il se la mit sur le dos, puis attacha les boutons, consciencieusement.
L'altitude rendait l'air sacrément pur et respirable, c'était carrément autre chose que l'air pollué des grandes villes. Cà faisait du bien... Et passé le petit quart d'heure de colère, les habitants retournèrent à leurs préoccupations, sans plus se soucier des hurluberlus étrangers qui squattaient leur place comme on se gare sur un parking.

Michael regarda l'édifice somptueux qui se dressait un peu plus haut, à quoi, environ un ou deux kilomètres au dessus de leur position. Puis il se tourna vers Vitalie, lui lança la clef pour vérouiller les portes de l'hélico',et annonça:

"Je me casse... Appelle-moi quand vous aurez fini..."

Et il tourna le dos à la troupe. Visiblement, il se dirigeait vers le palais du Potala...

Invité

Et en voila des réponses qu'elles sont bonnes. Enfin si on veut parce que Aube n'avait pas encore terminé l'interrogatoire. Mais quand le chef parle, dans le cas actuel, la chef, on se tait et on l'écoute. C'était peut-être la seule chose que la jeune femme faisait pour respecter la hierarchie avec sa nouvelle patronne, mais c'était déjà pas mal !

L'hélico faisait de plus en plus de boucan et Aube se demandait quand il allait finalement s'écraser au sol en faisant une belle mare de sang frais. Mais cela n'avait pas l'air d'être pour cette fois et elle pourrait se poser sur la terre ferme, remercier le ciel, Dieu, Morkem, Light, Fraust, Iwëne, le Tout Puissant, enfin toute puissance un tant soit peu divine d'avoir permis à l'appareil du MIL de faire la traversée sans encombre. Et puis aussi d'avoir donné à Logan un semblant de jugeote et un tant soit peu de bon sens pour ne pas se retrouver à oublier un pièce essentielle durant le remontage de la machine. Dans la liste précédente, elle se rendit compte qu'elle n'avait encore rencontré aucune des personnes pour faire un brin de causette. Elle avait croisé Iwëne et Fraust au retour de la GC, mais c'était tout et la discussion n'avait pas été entamée. Il faudrait qu'elle fasse un petit tour à la Faculté pour pouvoir causer avec les deux principaux responsables de son frère. Son frère ... voila aussi un cas à part. Il lui écrivait souvent par mail et il trouvait toujours le moyen de lui raconter ses frasques. Si seulement elle pouvait assister à tout cela en direct, cela aurait été épique et elle aurait adoré ! Mais non, elle était coincée au MIL avec des gens pas toujours droles...

Par contre, il devait bien y avoir des vacances à la Faculté et cela pourrait permettre de ... oui, pourquoi pas, note à benêt numéro un ! Demander à Vitalie un truc important. Note à benêt numéro deux ! Demander à Twi un autre truc important. Note à benêt numéro trois ! Ne pas mettre en relation Vitalie et Twi du moins dans un premier temps pour ne pas avoir de problèmes. Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et en plus l'appareil était posé sur le sol. Oui oui, la terre ferme et moelleuse des hauteurs asiatiques. Elle sortit de l'hélico dès que la porte fut ouverte et se demanda un instant ce qu'il fallait emporter comme armes. Sortir de l'appareil au milieu de tout ce petit monde avec un arsenal n'était certainement pas une super idée. Donc ! On laisse le chef décider !

Chef, c'est peut-être pas la peine de trop nous charger pour aller voir le contact. Ce serait peut-être plus simple de laisser quelques affaires ici. Comme je sais pas moi, l'arsenal de Charlie par exemple. Et puis on est peut-être pas obligé d'y aller en force, seulement à deux ou trois. Je veux bien venir ou garder l'hélico si besoin, enfin, c'est pas à moi de décider, je ne suis qu'une faible femme non gradée !

La fin de la phrase avait été prononcée avec un énorme sourire qui fendait son visage en deux comme si cela n'avait aucune importance finalement qu'elle ne soit pas gradée, après tout, elle n'était pas là depuis longtemps. Et personne n'était gradé ici ...

Vitalie attrapa les clés que Spyke lança, puis le regarda s'éloigner, les yeux vagues et un ennui commençant à percer dans sa caboche de surexcitée. Mauvais signe...
Enfin, heureusement qu'Aube et le reste de la joyeuse bande était là pour continuer à faire vivre une bonne ambiance au sein du M.I.L. C'est donc vers cette dernière que la jolie Darshaw se tourna. Elle l’écouta distraitement. La remarque vis-à-vis des grades la fit sourire, et la chef entreprit de répondre avec douceur.
-Tu fais comme tu veux, p'tite miss non gradée. C'est fort hein ? T'en connais beaucoup d'organisations militaires où la dame qui commande, elle laisse quartier libre à ses coéquipiers ? Hein, dis, dis ? insista-t-elle faussement, car la fin de la phrase était légèrement moqueuse.
Ahlala... Les deux demoiselles avaient beau se connaître depuis un mois à tout casser, Vita' aimait déjà Taboï. Pour être exacte, en fait, elle aimait tout le monde -même Kelian, c'est dire- mais d'autant plus Aube et son caractère bien trempé, son blablatage incontrôlable et son dégoût pour la gente masculine qu'elle critiquait sans cesse, sans gêne, avec un plaisir jouissif et sadique qu’on lui devinait derrière ses airs de coincée. Différentes l'une de l'autre, c'est le cas de le dire, Vitalie avait pourtant une grande envie de partager un peu plus de temps avec la militaire. Une journée shopping en sa compagnie ne serait pas de refus, tiens... Et pourquoi ne pas emmener Abigail, aussi ? Elle avait besoin de se décontracter un peu, toute crispée et timide qu’elle était… Oui, un bon plan cette journée entre nana...
Mais pour l’heure, Darshaw rangea l’idée de côté et se tourna vers le beauuuuu et graaaaand Charlie Withmore qui, elle devait bien l'avouer, était sans doute la personne avec qui les relations avaient été excellentes dès le début de l’orage explosif, depuis leur rencontre au garage suisse.
A la vue du gigantesque mercenaire et sa tête de bellâtre mal rasé, la jeune fille ne put se retenir de sourire de toute ses dents. Y'a des gens, comme ça, qui vous redonne la pêche en un regard...
-Bon, et toi, mon Charlie, tu m'accompagnes. J'veux voir ce que tu donnes en parlotes, tiens ! Et puis, sinan, je tire la tronche. Et c’est pas cool quand je boude, mais alors pas cool du tout !
Tchouc, une petite tape amicale sur l'épaule -ou le bras en l'occurrence, l'épaule étant légèrement trop haute pour elle- et ce fut au tour de la petite renarde silencieuse d'être interpellée.
-Abigail, toi aussi je veux que tu viennes. Si on tombe sur des uni-langue, tiens, ça existe pas comme mot, ajouta-t-elle en parenthèse rêvasse à elle-même (phrase philosophique que je case ici et dont tout le monde se moque ; toute droit sortie de la bouche de mon prof' de maths : « Il est perdu au fin fond d'une parenthèse ».), tes traductions nous seraient pratiques...
Voila qui était dit. 'Restait plus qu'à le trouver ce bureau des affaires étrangères. Mais il restait un point à régler : Le lieutenant Kelian.
Il sortit la tête de l'hélico et d'un air vague, sombre presque -et Vitalie soupçonnait une once de mélancolie, quoiqu'elle imaginait très mal le lieutenant prononçant des paroles larmoyantes- il lança à la jeune Darshaw :
-Je reste ici.
Pas un mot de plus, pas un mot de moins, mais cela suffit au leader du M.I.L pour lui accorder repos, sans ajouter ne serait-ce qu'une remarque à son égard. Comme dit plus haut, il y a des gens qui vous donnent le sourire en un instant, mais il y en a aussi qui vous le font perdre plus vite qu’un verre ne prend de temps pour se casser la gueule après une chute de dix centimètres de hauteur.
Tout comme lorsque Spyke s'était éloigné, la jeune fille resta silencieuse un instant, le regard figé sur la contemplation du sol. Le paysage avait beau être magnifique, splendide, autour d'elle, son coeur n'était plus aux émerveillements et autres découvertes. Déprime quand tu nous prends…
Vite Charlie, vite Charlie, vite, vite, vite... VITE CHARLIE !
Darshaw lui choppa le bras droit en un éclair et déclara d'une petite voix qu’on lui connaissait si peu :
-Bon, maintenant, trouver le bureau... Vous v’nez ?

Buuuh, et vive les bisounours, les chocapics, les discussions matinales... Kelian forever, même s’il menace, qu’il est pas beau et sarcastique… Le M.I.L t’aimera toujours, lieutenant, comptes sur nous ! Comptes sur moi !

Invité

Charlie attendit qu'Abigail s'exprime, et ne s'étonna pas outre-mesure qu'elle conclut en japonais. Quand on était timide, il était sans doute plus facile de s'exprimer dans sa propre langue plutôt que dans celle que tout le monde pouvait comprendre. Et même si Withmore possédait quelques notions de japonais, il n'était pas assez calé pour saisir l'exacte signification de la jeune femme. Mais il en savait assez sur les gens pour en deviner les grandes lignes... Souriant, il tourna à nouveau la tête vers son interlocutrice:

"T'inquiète, on fini toujours par trouver. Et puis, t'es avec nous maintenant." Il désigna les autres occupants de l'appareil et lui fit un clin d'oeil: "Et z'ont l'air sympas. Oh, je crois qu'on atterrit!"

Jetant un oeil derrière la vitre arrière, Charlie fut forcé de convenir que le décor était indubitablement impressionnant: le Tibet était réellement un pays magnifique! Même pour notre mercenaire -qui en avait vu d'autres- il se dégageait de l'endroit une sensation étrange, un fort sentiment de paix qui ne demandait qu'à être partagé... Après tout, il n'a jamais été dit que Charles James Withmore était insensible, non; il était simplement quelqu'un qui préférait garder ce genre de sentiments pour lui. Et l'âme simple qu'il partageait avec les animaux appréciait un tel calme, malgré le bruit des rotors et les cahotements incessants de la brique volante de Michaël Logan...

Bon, à vrai dire, il y avait le bavardage incessant d'Aube pour rappeler à Charlie qu'il n'était pas en pleine communion avec quoi que ce soit (et surtout pas avec un siège aussi inconfortable). D'ailleurs, abruti par le babillage de sa camarade, il ne réalisa pas tout de suite qu'ils étaient atteris; pas avant qu'Aube ne le mentionne et que Spyke les laisse en plan, posé sur la grande place.

Relevant la tête, Charlie leva les bras et joignit les mains pour détendre ses mucles engourdis par le vol et grogna quelques mots à l'adresse de personne en particulier:

"Qu'est-ce qu'ils ont avec mon matériel? J'aime être prêt, moi, c'est tout... Pis quoi encore... Après on va encore dire que je fais exprès..."

Il allait se lever quand il se retrouva nez à décolleté avec sa ravissante nouvelle cheffe, qui le regardait malicieusement; elle voulait voir comment il causait, hein? Et bien, il n'allait pas la décevoir! D'autant plus qu'il aurait donné n'importe quoi pour se dégourdir les guiboles... il n'aimait pas laisser sa jambe douloureuse inactive trop longtemps.

Il allait parle quand Kelian le prit de vitesse et déclara qu'il resterait ici, ce qui eut pour effet de doucher l'enthousiasme de Darshaw, qui s'empara dun bras de Charles et n'avait plus qu'une petite voix. Etonné, Charlie se demanda encore une fois comment une aussi jeune femme, aussi efficace soit-elle, s'était retrouvée bombardée à la tête d'un groupuscule comme le M.I.L... Il se promit d'avoir une conversation entre quatre yeux avec sa cheffe, un d'ces jours; il avait envie d'en savoir plus (et peut-être même d'en voir plus), mais pour l'instant, il lui croyait savoir qu'ils avaient une mission à remplir, ou un truc dans le genre... Il n'avait pas l'habitude de bosser en groupe, mais pourquoi pas? Fallait bien évoluer...

Il adressa sourire charmeur typique du personnage à Vitalie dans l'espoir de la voir reprendre un peu du poil de la bête et la laissa le précéder à l'extérieur. Il rangea son arsenal à l'arrière, ne conservant qu'un pistolet bien sanglé dans le dos et les deux petits derringers à deux coups dissimulés dans les manches de son manteau. Sans oublier le couteau dans la botte! Il voulait bien voyager léger, mais il y avait des limites...

Il se tourna pour descendre de l'engin et adressa un sourire à Abigail, qui devait le suivre pour la mission:

"Je crois que c'est à nous de jouer. On va leur montrer ce qu'on sait faire, hein?"

Nouveau clin d'oeil et il sauta à terre pour se retrouver à côté de la ravissante Vitalie; quant à Abigail -et Charlies trouvait que le roux lui allait pas mal, à cette petite- ils n'attendaient plus qu'elle!

Ouais, l'un dans l'autre, ça commençait pas trop mal. Mais tous les débuts ne commençaient-ils pas comme ça?

Enfin, ils étaient arrivés! Abigail était bien contente d'avoir tenu le coup lors du voyage, mais sentir l'hélicoptère toucher la terre ferme était tout de même une excellente chose. Claustrophobe, la renarde se demandait encore comment elle avait fait pour supporter l'enfermement dans ce que tous nommaient "la boîte de conserve" du M.I.L., bien qu'elle ait une partie de la réponse.

Ignorant si la météo était clémente dehors, et dans cette partie du monde à cette saison, Aby se demanda si prendre son long manteau était indispensable, ou pas. Mais c'était sans compter sur sa mutation disgracieuse. Elle avait entendu dire qu'ici, au Népal et dans la région du Tibet en général, les populations étaient moins hostiles aux mutants... Mais comment savoir? Et puis même si c'était réellement le cas, Abigail ne tenait pas à imposer son physique au regard de tout le monde. Aussi après cette réflexion, elle enfila le manteau. Sans toutefois mettre la capuche et le masque de ninja qu'elle utilisait lors de son périple au Japon. Il fallait aussi commencer à assumer cet état de fait, maintenant. Ne pas imposer l'apparence qu'elle avait, ok, mais il ne fallait pas recommencer les mêmes erreurs...

Charlie se voulait réconfortant envers elle, elle le sentit parfaitement, bien qu'elle n'ait pas compris la raison de cette sympathie. Trop timide pour oser le lui demander, Kitsune se contenta banalement de rougir, puis d'incliner la tête en signe d'approbation et de remerciement. Et même si son sourire était sur l'heure, très mince, elle restait positive.

Et enfin, elle osa mettre les pieds, les pattes, au dehors de l'hélicoptère. Fièrement, elle leva haut le front, suffisament haut pour voir le ciel. Le ciel, Abigail ne l'avait pas vu depuis un bon moment, faute de passer son temps à regarder ses chaussures. Mais maintenant, elle était dans le bon état d'esprit, et elle pouvait profiter de ce moment pour contempler l'horizon, sans craindre d'être lapidée sur place.
Et curieusement, lorsqu'elle croisa quelques regards de personnes présentes sur le lieu d'atterissage choisi par Spyke, ce furent des regards qu'elle senti comment étant plutôt admiratifs... Mais pourquoi? Elle venait tout juste d'arriver, elle ne connaissait personne ici et n'était jamais venu, et ces regards bons, amicaux... Cela était vraiment étrange pour Abigail, d'être regardée de la sorte sans avoir rien fait qui mérite ces regards. Et son coeur battait de plus en plus violamment dans sa poitrine.
C'était unique, comme sensation. Sur le moment, Abigail avait l'impression d'être une sorte de vedette de cinéma venant d'arriver sur les lieux d'un festival. C'était désagréable, et extrêmement plaisant à la fois.

Mais la renarde japonaise préféra ne pas réfléchir davantage sur le sujet, de peur de s'ennorgueillir de rien qui n'en vaille le mérite. Et Charlie l'appela, ce qui fût très bien pour disperser son esprit, un peu trop concentré sur le moment.

"... Oui, allons-y."

Répondit-elle sur un ton volontaire. Depuis tout à l'heure, son sourire s'était un peu agrandi. Ainsi, elle se mêla à ses camarades du M.I.L., sa nouvelle famille, avant de jeter un regard vers le grand édifice qui avait vraisemblablement attiré Logan. Le Potala, l'un des plus jolis palais d'asie... Kitsune sourit en y pensant, car c'était un lieu chargé d'ésotérisme et de foi, également. Si Michael était allé là-bas, nul doute qu'il en ressortirait différent... Abigail se senti rassuré de se dire cela, et d'y croire, pour une fois...

Et elle suivit la troupe, prête à jouer son rôle d'interprète comme le lui avait demandé la chef du M.I.L.

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