[Mission: Le Transporteur] Gare de Londres

La brume s'insinuait lentement entre les quais, diffusant sa grisaille le long des murs et inflitrant l'esprit morose des gens comme une question délicate le lendemain d'une gueule de bois - celui où on ne se rappelle pas ce qui s'est passé la veille mais où tout le monde vous regarde d'un air égriard.

Une véritable purée de pois, si épaisse qu'on aurait pu se balader avec un bol tendu à bout de bras et en ramener à la maison, était tombée sur la capitale anglaise, et Londres se dressait sous un ciel gris et lourd qui n'avait même pas la bienséance de se fendre d'un crachin de circonstances.

Les choses ne changeaient jamais vraiment...

Du moins Charlie Withmore se le disait-il tandis qu'il arpentait les quais de la gare londonienne, enfoncé dans un grand manteau noir. Il fendait l'humidité ambiante, et ce n'était pas une métahore. On pouvait voire le brouillard littéralement dégouliner autour des gens, le temps qu'ils passent, pour se refermer aussitôt derrière eux. La lueur des trains, éclairés malgré le fait qu'il n'était que cinq heures de l'après-midi, jetaient des reflets blanchâtres aux alentours, donnant à la station un air des plus sinistres. L'air maussade, des centaines de voyageurs et de passants se massaient le long des voies, ballotés entre les départs et les arrivées.

Eux aussi s'écartaient sur le chemin du capitaine Withmore alors qu'il marchait à grands pas, plongé dans ses pensées. Comme il avait déjà été démontré, le grand homme avait l'étonnante facutlé de se trouver à sa place où qu'il soit, comme s'il s'y trouvait depuis des années alors qu'il était arrivé il y a à peine cinq minutes. Withmore était le type qui s'incrustait en dernière année dans une classe de cours et qui donnait l'impression d'avoir toujours fait partie de la classe cinq minutes après la première sonnerie. Il avait décidé que sa vie lui appartenait, et partout où elle passait personne ne se risquait à le contredire. L'être humain était doté d'un pouvoir étonnant lorsqu'il s'agissait d'ignorer tout ce qui risquait de lui causer du désagrément.

Londres... Ca devait faire plus d'un an qu'il n'y avait pas mis les pieds, se dit Charlie, laissant un couple se séparer pour le laisser avancer de son pas résolu de celui qui ne voyait aucune raison de faire un pas de côté quand les autres pouvaient le faire. La ville n'avait pas changé... Toujours aussi brumeuse, toujours aussi sombre... Une belle ville, certes, mais elle ne lui donnait pas une bonne impression. Après tout, tout le monde s'accordait pour dire qu'elle était une ville remarquable, élégante, magnifique et impressionnante. Mais aucun de ces termes ne voulait dire "gentille". Une ville n'était ni bonne ni mauvaise. Elle avait l'impression qu'on y apportait.

Et si Charles était, au fond de lui, plutôt content de fouler à nouveau le pavé de Londres, il était d'avis que son impression à lui n'était pas des meilleures. Il y avait quelque chose dans l'air... Withmore pensait rarement à la mort de ses parents, tués dans cette ville alors qu'il n'avait même pas une année, et il n'avait jamais eu le moindre problème pour surmonter ce qu'il n'avait même pas été capable de comprendre alors qu'il ne devait guère capable de faire autre chose qu'agiter un hochet, aussi ce n'étaient pas le genre de souvenirs qui alllaient le perturber. C'était plutôt difficile d'êtr perturbé par des souvenirs qu'on n'avait même pas. Peu d'humains l'avaient compris...

Non, c'était quelque chose dans l'air...(1)

M'enfin, Charlie Withmore n'était pas du genre à se soucier des détails dérangeants tant qu'ils n'étaient pas à portée d'un gros calibre, aussi se contenta-t-il d'hausser les épaules tandis qu'il pénétrait dans un des halls de la gare, où étaient disposées plusieurs centaines de consignes. Prenant le temps de laisser l'humidité se dissiper -ou du moins de se répandre de manière plus pratique- Charles s'avança entre les casiers, scrutant un à un les numéros avant de s'arrêter devant celui qui l'intéressait.

Fouillant dans sa poche entre deux comprimés, un reste de sandwich et les boutons que toute poche contient un jour ou l'autre dans tout multivers abritant des formes de vie assez évoluées pour avoir inventé la poche, et en sortir un bout de papier froissé duquel il tira une clé. Il jeta un coup d'oeil sur la feuille chiffonnée, qui disait ceci:

Citation :

Capitaine Withmore,

Nous avons entendu parlé de votre taux de réussite lorsqu'il vous arrive d'aider des sociétés diverses, en échange de quelque argent. Nous aimerions que vous puissiez transporter une mallette de cuir marron dont le contenu est capital pour nous. Vous la trouverez en gare de Londres et vous devrez la porter à l'une de nos succursales à Bali. De l'argent est disponible avec la mallette pour vos frais de voyage. Et une prime vous sera versée une fois à Bali.

Merci de votre coopération.
Commandant Miles, RAF.

Charlie n'avait même pas pris plus de quelques secondes pour se demander ce que la RAF lui voulait, et ce qu'il était censé transporter. Ca lui suffisait de savoir qu'on le considérait comme le meilleur; parce que si on le contactait lui, c'est qu'il était le meilleur, non? CQFD. Il n'allait pas s'embêter avec ça. Et puis, il n'avait pas eu beaucoup d'action, ces derniers temps. Charlie décidait toujours de sa vie, et il avait choisi de répondre à cette mission, histoire de voir. Qui sait, il y aurait peut-être des explosions? Et puis, l'un dans l'autre, il avait bien aimé Bali lors de sa première visite là-bas. Il croyait se rappeler d'une ou deux autochtones charmantes à qui il serait ravi de retourner l'une ou l'autre faveur. Tout de même, ce serait plus correct.

Un sourire pointant au coin des lèvres, le capitaine Withmore introduit la clé dans la serrure du casier, et l'ouvrit.

Lorsqu'il vit ce qu'elle contenait, il se demanda s'il devait être surpris...

Après tout, ce n'était qu'une malette.




(1) Un air brumeux tellement consistant qu'il ne se contentait pas de vous coller à la peau pendant toute la ballade mais vous suivait à la maison et faisait la vaisselle.

En plus de la mallette, une jolie liasse de billets attendait calmement qu'on vienne les chercher afin de les dépenser. Personne ne semblait faire attention à toi, ou si peu. A moins que le jeune skateur, sa planche sous le bras, la vieille femme voutée et ridée comme si elle portait toute la misère du monde sur ses épaules, ou bien encore, l'homme étrangement vêtu d'une cape blanche soient des espions au service d'un quelconque gouvernement, il n'y avait aucun danger dans cette gare. Mais pourquoi donc la RAF avait-elle fait appel à toi si la mission ne représentait aucun danger ?

D'un autre coté, cela serait peut-être, peut-être seulement, reposant ...

A présent, il te fallait trouver un moyen d'aller à Bali et la nage n'était pas réellement envisageable ... enfin je crois ...

C'était une malette. Une malette en cuir marron. Genre attaché-caisse, d'un certain standing. Discrète, agréable au toucher, facile à porter. Un accessoire de voyage sommes toutes classique.(1) Withmore s'en empara et soupesa l'objet; il n'était pas spécialement lourd, mais au vu de la force du mercenaire, cela ne voulait pas dire grand chose. Ce n'était pas ainsi qu'il allait en deviner le contenu. Et si Charlie brillait dans sa profession, c'était bien parce qu'il faisait en sorte d'être dépourvu de la moindre curiosité dans les affaires qu'on lui confiait. La dernière fois qu'il avait voulu en savoir plus, il avait été plongé dans les ennuis jusqu'au coup, le monde avait sans doute failli être détruit et autres pécadilles embêtantes du même genre.

Charles n'aimait pas les pécadilles embêtantes, aussi il se fichait royalement de ce que la Royal Air Force pouvait bien vouloir le voir transporter, et pourquoi diabe elle ne pouvait pas s'en charger elle-même. Il allait simplement faire en sorte de ne pas trop secouer la valisette. Au cas où.

La liasse d'argent, au moins, était plus concrète. Non pas que Charles soit quelqu'un de vénal. Une bête, même civilisée, ne voyait en l'argent qu'un moyen de vivre sans se faire repérer dans la masse. Et puis, puisqu'elle allait servir à régler les frais, autant s'en servir. Ca faisait longtemps que Withmore n'avait pas voyagé en première classe...

* * *

L'aéroport de Londres. Ou, du moins, celui qui s'était avéré le plus proche de la gare. Charles n'aimait pas perdre de temps. Il n'allait pas non plus se payer un voyage par bateau, fallait pas qu'ça traîne!

Entre temps, le ciel ombrageux de Londres avait fini par céder, et déversait sur la capitaile son crachat froid, dont les gouttes perçaient la brume comme autant de petites souris lancées à l'assaut d'un camembert dégoulinant. Et le tout-à-l'égoût, visiblement débordé, n'était pas le dernier à contribuer à la métaphore.

Withmore avait dépensé le premier billet pour payer un tayi, et il en dépensait maintenant d'autres pour se payer un sandwich de taille respectable et un café bien noir. Dépliant un journal ramassé au hasard, il s'installa à la table d'un des mulitples cafés de l'aéroport, et se mit à patienter, un billet d'avion première classe pour Bali soigneusement entreposé dans sa poche. Il avait fait en sorte de prendre une place pour le premier vol disponible, et celui-ci ne partait que dans une heure, soit aux alentours de 18h15, 18h30.

Autant en profiter pour se détendre un peu; callant la malette entre ses jambes, Charles Withmore se mit à feuilleter distraitement les gros titres. Il n'accordait guère d'importances aux nouvelles du monde, mais on pouvait toujours y apprendre quelque chose d'intéressant quand il n'y avait rien de mieux à faire.

Et puis, ce n'était pas comme si quelque chose allait se passer en une heure dans un paisible aéroport victorien, non?




(1) Entendez par là qu'il n'allait pas soudainement lui pousser plusieurs dizaines de paires de petites jambes.

Là encore personne ne semblait particulièrement suspect. Après tout le gosse hurlant sur sa mère parce qu'il voulait un bonbon ou le petit vieux critiquant ouvertement la tenue de deux ados ne pouvaient pas être des espions. Et que dire du jeune homme vêtu d'une cape blanche, franchement ...

Mais ... celui là était déjà à la gare, se pourrait-il qu'il te suive ? Non, il avait certainement un avion à prendre... Enfin peut-être.

Deux constatations s'imposèrent à l'esprit de Charlie Withmore.

Premièrement, son sandwich n'avait pas de moutarde. C'était un fait établi dans plusieurs univers: toute cafétéria ou tea-room de base considérait les sandwichs comme une tranche de viande entre deux de pain et un peu de beurre.

Merde, quoi! C'était pas compliqué, de foutre un peu de moutarde! Et peut-être une lamelle de cornichon, même molle! Pour le prix que ça coûtait, en plus! Du jambon qui devait dater de la semaine dernière dans un pain qui n'avait plus de mou que le nom, et du beurre dont on aurait pu se servir pour tuer une mouche. (1)

Et le café, ah, le café! Tous les commerçant de ce genre de bistrots devaient s'être mis d'accord sur la définition suivante dudit liquide: était du café tout ce qui état noir, ou du moins vaguement marron, et qu'on arrivait à faire entrer dans un gobelet en carton.(2)

Dégoûté, le mercenaire reposa le récipient d'un geste sec sur la petite table en plastique. La tasse en carton se renversa.(3)

Enfin, deuxièmement, les types en cape blanche, ça n'était pas courant. Withmore l'avait déjà reperé à la gare, et il avait assez traqué de proies dans son existence pour savoir quand on le suivait, ou du moins qu'on s'intéressait à lui d'un peu trop près.

Ou à ce qu'il transportait.

*A quoi tu joues, mon bonhomme?* se demanda Withmore, l'air de rien. Soit le type était un bleu de la pire espèce, soit il voulait se faire repérer. L'un dans l'autre, il fallait en avoir le coeur net. Même s'il restait possible que cela n'ait rien à voir avec la présente mission de Charlie; l'homme avait attiré sur lui l'attention de pas mal de monde ces dernières années.

Se décidant, il replia le journal qu'il reposa sur la table, déposa l'argent dans la soucoupe prévue à cet effet et se leva, la valise à ses côtés. Il fit quelques pas nonchalants dans les galleries marchandes de l'aéroport, comme n'importe quel touriste flânant, s'assurant discrètement que l'autre était toujours dans le coin.

Puis, après avoir essayé une paire de lunettes de soleil au présentoir d'une boutique plus à l'écart, Charles disparut entre les rayonnages... pour réapparaître derrière l'homme à la cape, auquel il adressa joyeusement la parole, se penchant pour lui parler au-desus de l'épaule, :
"Alors mon gars, j'peux faire quelque chose pour vous? J'ai vu de jolies capes en soldes, pas loin. En hermine, j'crois. Mais vous êtes pas un sans-coeur qui profiterait de ces pauvres bêtes, hein?"

Charlie affichait un grand sourire, chose que ses adversaires avaient appris à anticiper comme un signe redoutable. Maintenant, suivant la manière dont le type se comporterait suite à ce petit manège apprendrait pas mal de truce au mercenaire. Si l'homme ne se montrait pas surpris, qu'il avait vu Charlie venir, c'était qu'il aurait à faire à quelqu'un qui savait ce qu'il voulait... et qui aurait peut-être même une idée de comment l'obtenir.

L'un dans l'autre, ce serait amusant..




(1) En le décollant du pain et en tapant sur l'insecte avec.

(2) Quitte à s'aider d'un marteau-piqueur. Le moyen importait peu tant que ça rentrait dans le gobelet.

(3) Mais pas le café.

La fille était drôlement jolie. Une hôtesse de l'air, à en juger par son costume, qui la mettait ma fois fort bien en valeur. Elle devait avoir entre vingt et trente ans, des cheveux blonds et soyeux noués en un délicat chignons, des yeux verts rieurs cachés derrière une paire de lunettes. La fille marchait d'un pas pressé, ella avait sans doute un avion à prendre. Charlie lui sourit, et elle fit de même en passant à côté. Avec un peu de chance, elle allait être son hôtesse dans l'avion qu'il allait prendre...

L'avion... Ah, tiens oui, l'avion! Celui qui partait dans une dizaine de minutes, non? Il devait le prendre pour se rendre à Bombay...non, Bali! Ouais, c'est ça, Bali! Pour y a apporter cette malette, là. Une sacrée paire de jambes, cette fille, et le spectacle était encore meilleur vu de dos.

Hein? On lui parlait? Qui... Ah, le blondinet! Qui finit par arrêter de lui tendre la main bêtement. Charlie mettait la politesse au même rang que les lois: elles s'appliquaient aux autres. Sauf lorsqu'il était question d'une belle femme, évidemment. Cela dit, l'autre n'avait pas réagi lorsque Charlie avait parlé à mots couverts de sa "mutanité". Ce qui signifiait que cet homme assumait totalement son don, ce qui n'était pas toujours le cas chez ceux qui perdaient des plumes ou on ne savait trop quoi d'autre sous la douche. Un bon point. Qui rejoignait la ferveur que Charles avait senti émaner du jeune homme. Encore un gosse du point de vue du mercenaire, mais qui semblait tellement sûr de lui, comme s'il ne pouvait imaginer une autre bonne parole que celle qu'il répandait. Un ange, hein? Le pire, c'était que le gamin devait y croire...

"Ah bah, j'dois plus avoir toute ma tête alors!"sourit Withmore. Evidemment, il n'y avai pas de commandant Gray.(1)Mais le type en face de lui pouvait très bien bluffer...ou pas. Il ne se sentait pas, le blondain. Cela dit, il n'avait pas de temps à perdre, Charlie. Et autant avoir un ennemi potentiel sur le siège d'à côté que dans son dos.

"Bah, si la RAF vous envoie, j'vais pas vous mettre dans un paquet marqué retour, hein. Capitaine Withmore, mais tu peux m'appeler Charlie. Ca t'embête si j'te tutoies, gamin? Foutredieu, on va rater l'avion si on se magne pas!"

Charlie lui tourna le dos et s'engagea à grand pas en direction des couloirs d'embarquement, bousculant un petit homme à la calvitie naissante qui racontait à un steward que, fois d'Alebert Smith, il avait toujours rêvé de s'offir des vacances à Bali et qu'il attendait que sa femme sorte des cabinets pour se précipiter vers l'avion - elle avait l'estomac fragile à l'idée de voler, sa femme.

Sans leur accorder un soupçon d'intention, Charlie accéléra, n'accordant finalement que peu d'importance pour l'homme en blanc qui le suivait. Pour l'heure, il espérait surtout que les hôtesses seraient au moins aussi jolies que celle qu'il avait croisé il y a peu...




(1) Enfin si, techniquement il y avait de fortes chances pour qu'il existe un commandant Gray sur cette Terre. A vrai dire, il en existait au moins un, mais qui n'avait rien à faire avec nos deux lascars et venait juste se réveiller en pleine nuit à l'autre bout du monde avec la curieuse sensation qu'on parlait de lui.

Valentin suivit l'homme pressé tout en ayant envie, pour une raison inconnue de crier : Youhou je suis là ! Mais bon, il n'était pas démonstratif et n'allait donc pas se donner en spectacle pour cet homme. Ensuite, restait à savoir quelle était exactement leur destination. Et comble de joie, un homme parlait de Bali. Ah, Bali, le soleil, les femmes dénudées, des ailes au grand air ... le paradis sur Terre quoi ! Mais Val n'en pensait pas un mot, il était bien trop occupé à envoyer un message avec son téléphone portable, et hop, un billet réservé à son nom en première classe.

Val arriva devant le portique de détection à la suite du porteur de la mallette. Qu'allait faire cet homme ? Enregistrer son bagage et le laisser partir en soute, réaction étrange et étonnante s'il voulait le protéger. Ou alors le garder en cabine, mais là c'était étrange aussi car Valentin aurait le champ libre pour s'en emparer ? Quoi que, en vol il y avait assez peu de chance que qu'il puisse aller bien loin.

Regardant derrière lui il soupira. Oh, pourquoi cette mission amusante ne pouvait elle pas continuer à deux ! Il savait que plus on est de fou, plus on rit, mais tout de même, envoyer deux balourds pour les occuper n'était pas une solution intéressante. Surtout qu'ils n'avaient même pas l'air de faire partie de la GC ... Un obstacle en perspective ? Peut-être, mais aussi un moyen de gagner la confiance du transporteur.

Je sais que tu rêves encore mais on est suivit. Et je ne pense pas que ce soient d'autres alliés...

Ca allait être à leur tour de passer sous le portique, alors transporteur, confiance en Valentin ?

[HRP, on attends l'arbitre]

Charlie s'empara du bras du mutant ailé qui avait pressé le pas pour le suivre et l'attira à lui pour lui montrer la baie vitrée du terminal, à travers laquelle on pouvait voir leur avion qui attendait sur la piste.

"Waaaaah, t'as vu ça p'tit? Un n'avion! C'quand même pas croyable hein, c'qu'on peut faire de nos jours! Des gros oiseaux de métal, on y perd pas d'plumes hein?"

Tout en secouant Valentin comme un vieil ami de toujours et en gesticulant tel un rustre venu de la plus profonde des campagnes, Withmore baissa la voix pour que seul son compagnon imposé l'entende:

"Deux pingouins en costard derrière nous, dans la file. Tu les as repérés aussi, si t'es aussi dégourdi qu'tu m'en donnes l'air. M'est avis qu'on doit avoir pas mal de gars sur le dos. Pas que j'te fasse confiance non plus hein, sans vouloir te hérisser les plumes mon canard, mais cela dit j'préfère t'avoir sur le siège d'à côté que dans mon dos...ou au-dessus."

Autour d'eux, les passagers pressés - comme tous les passagers du monde quand bien même ils seraient arrivés trois heure à l'avance(1) - les contournaient afin de s'engouffrer dans le couloir d'accès. Un petit homme bientôt chauve et au sourire avenant qui avait tout du touriste naïf et persuadé que les avions qui explosaient en vol, ça n'arrivait qu'aux autres, croulait sous le pois d'une demi-douzaine de sacs de voyage et de valise tout en devisant avec ce qui devait être sa femme, cachée à la vue de Charlie et Valentin par un grand jeune homme qui portait son sac sur l'épaule.

Reculant "pour mieux admirer la vue du n'avion", Charlie percuta le petit homme, qui se confondit en excuse. Souriant, Charles l'aida à récupérer ses bagages de ses larges mains et le bohomme le remercia avant de trottiner pour rejoindre sa femme, qui avait pris de l'avance sans se retourner.

Enfin, Charles se décida à avancer, entraînant Kya dans son sillage, parlant doucement:

"Je pense que ça changerait pas grand chose de prendre un autre avion là tout de suite, on les aurait toujour sur le dos, et puis..."

Devant le possible effarement de Valentin Kya, Withmore lança la malette sur le tapis roulant qui acheminait les bagages dans la soute et l'objet disparut aussitôt dans la machine.

"...ça fait longtemps que j'ai pas voyagé en première classe, et j'aime pas être encombré par les bagages quand je vole."

Aux anges, Charles prit le billet de retour-bagage qu'un steward lui tendait et s'enfila dans le couloir; d'ici quelques minutes à peine, ils seraient dans l'avion, lui et son...ange gardien. Maintenant, Charles se demandait si Kya avait fait attention à son petit manège alors qu'il avait attiré son attention sur les deux gusses costumés qui se trouvaient toujours quelques passagers en puissance derrière eux.

Bah, casse pas la tête hein?

* * *

Alors qu'il prenait place sur son siège classe affaires, et que madame Smith avait déjà mis son masque pour dormir qui lui recouvrait patiquement tout le visage, Albert Smith étendit joyeusement ses jambes et regarda autour de lui, histoire de voir s'il y avait des passagers qui seraient intéressés par des explications sur la nouvelle brosse magique à piles renoouvelables ou le dernier prototype de gomme sauteuse(2).

Ce voyage promettait d'être chouette! Albert allait sûrement se faire plein de nouveaux amis avant même d'atterrir à Bali! Il se cala dans son siège, étendit une petite serviette sur ses genoux et s'assura que sa malette de travail - qui ne le quittait jamais même lors de ses trop rares vacances- était bien calée dans le compartiment à bagages au-desuss de son siège. Le poids ne lui avait pas paru le même lorsqu'il l'avait hissée là-haut, mais il attribuait ça à l'euphorie qui l'avait gagné à la perspective d'un congé si mérité.

Souriant jusqu'aux oreilles, Albert Smith sortit un journal d'un petit sac près de ses genoux et l'ouvrit délicatement en le posant sur la serviette. Il tira ensuite, et soigneusement, un stylo argenté - pris du second meilleur employé du moins l'an passé - qu'il chérissait par-dessus tout et sa langue pointa à la commissure de ses lèvres; Albert avait des mots-croisés à terminer.

Le voyage s'annonçait passionnant.




(1) Ce qui est plutôt idioit. Essayez de passer trois heures dans un aéroport bondé avec un gamin qui vous bombarde de cacahuètes et regardez ensuite si cette avance a contribuer à vous détendre.

(2) "Les gommes sauteuses: effacer en s'amusant! Ne convient pas aux enfants de moins de trente-six moix, aux personnes âgées ou souffrant du coeur, aux femmes enceinte et aux chats neurasthéniques."

Heu oui, mais bien sur ! Qu'est ce qui lui arrivait au gars, il avait un problème psychique ? Valentin décida de laisser couler et accepta de regarder le n'avion. Le discours était légèrement pénible pour un emplumé, comment ça perdre des plumes. Sachez que Valentin ne perd aucune de ses plumes, il n'est pas un vulgaire volatile qui a ses plumes qui tombes à la moindre occasion. Non, lui il sait comment les entretenir. Vous voulez la recette, j'en suis certain, mais je n'ai pas le temps ici, donc cela fera l'objet d'une note de bas de page, non numérotée car elle sera seule.

Puis ensuite, l'ange comprit la raison du changement d'attitude, ils étaient suivis par des pingouins. Ah, les deux hommes en costume noir. C'était simple de les repérer, ils faisaient aussi tâche dans les passagers pour Bali que des pingouins dans un parc tropical. Quelle idée de s'habiller ainsi pour aller sur une pile paradisiaque aussi. Ok, ok, Valentin n'était pas mieux vêtu, il était même assez mal fagoté pour aller se dorer au soleil. Mais, tout de même, lui au moins ne portait pas de cravate. Les cravates sont l'avilissement de l'homme moderne. On ne sait jamais quand en mettre ...

Bon, reprenons le cours normal de ce post. Alors oui il les avait vu à cause de leur costume (et de leur allure militaire). Les pays ne savaient plus former d'espions fiables, même Valentin, un as de la dissimulation, avait été repéré avec facilité, c'est pour dire.

Et alors qu'ils se dirigeaient vers la porte d'embarquement, ce qui devait arriver dans une situation pareille, arriva. Une bousculade ! Et le transporteur qui allait aider l'homme. Bon, cela prouvait son bon fond, mais tout de même, aider un homme à reprendre ses valises ce n'était pas ce que l'ange attendait de lui. Sauf si, en y regardant bien, la mallette changeait habilement de main. Alors est ce que Valentin l'avait vu ? C'est une excellente question, il avait remarqué que l'empressement semblait feint, il avait vu aussi que la collision semblait une ruse. Donc il avait regardé avec un attention soutenue les manoeuvres du transporteur. Et donc, il avait également remarqué l'échange.

Aussi, quand il lança la mallette sur le tapis roulant avec un air totalement décontracté, Val se se jeta pas à son tour sur le convoyeur pour récupérer la précieuse cargaison. Non, il suivit le mouvement et attendit de voir ce qui allait se passer. En première classe ? Aucun soucis, Val avait déjà son billet. Il se présenta à l'embarquement et attendit que l'hôtesse lui donne le précieux sésame tout en discutant avec le transporteur.

Et on voyage en première dans le gros n'avion tonton ? Je vais pouvoir être à coté du hublot, hein ? Allez dis moi oui ! Parce que en première il n'y a que des vilains monsieur avec une cravate qui veulent toujours prendre mes affaires. Mais toi tonton tu sais quoi faire s'ils sont vilains hein ?

Voix enfantine, air naïf et discours gamin à double sens, parfait, tout bonnement parfait ! Valentin était réellement très intelligent (et très modeste car il tient de son auteur).

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The note of the bas de la page

Comme promis, comment entretenir ses plumes par Valentin Kya.
Tout d'abord un bon soin des plumes commence par une hygiène irréprochable. Donc tous les jours, un bain est nécessaire. Mais il ne faut pas tremper les plumes dans l'eau, il faut préférer les laisser au dessus de l'eau du bain, ou bien les mouiller sous la douche. Lorsqu'elles sont bien humides, mais pas détrempées, les nettoyer avec un mélange secret (allez je vous le donne : 1 goutte de vinaigre, un doigt de jus de citron, une mesure de curaço, un dé de jus de tomate et une larme d'alcool blanc (si possible du martini blanc). Ensuite les rincer abondamment pour faire partir la couleur orangée puis les relaver avec un soupçon de vinaigre blanc pour qu'elles conservent leur belle couleur blanche.
Mais ceci n'est que le rituel lors des bains ou des douches. Il faut également une fois par mois, les lustrer avec une brosse spécialement conçue (52€ sur le site : la-plume-et-l-ange.com) Ce lustrage doit s'effectuer dans le sens des plumes et surtout avec le plus grand soin. Il prend environ 1h pour une aile de taille moyenne. Et voila, vous aurez ainsi des plumes dignes des anges (et pas dignes d'un don)

Les deux "men in black" ou presque, furent parmis les derniers à embarquer. Il se placèrent dans la colonne centrale de sièges, à 3 rangées derrière vous. Notons au passage que notre cher Albert et sa dame sont dans la colonne opposée à la votre, et à deux rangées derrière les dupond et dupont.

Après les blablas habituels de sécurité, les moteurs de l'avion démarrèrent, et l'hotesse de l'air ayant la plus belle voix prit le micro pour le traditionnel:

"Mesdames et messieurs, le commandant Von Schkrifboerg et son second, ainsi que tout le personnel naviguant, vous souhaite la bienvenue à bord du vol 971 à destination de Bali. Veuillez attachez vos ceintures, jusqu'à ce que les lumières rouges devant vous s'éteignent. Nous vous souhaitons un agréable voyage.

Ladies and gentlemen, the commander Von Schkrifboerg and his second, and all the flight crew, welcome you aboard Flight 971 bound for Bali. Please fasten your seat belts until the red lights before you go out. We wish you a pleasant journey."

Quelques instants plus tard, l'avion prit la direction de la piste de décollage...

[aah! Je rêvais de la sortir, celle là! ^_____^ ]

Le n'avion était vraiment grand et luxueux. Du moins en première classe. Parce que la classe éco devait être comme toujours surchargée et bondée. Mais là, ils étaient assis dans de grands fauteuils de cuir marron dans lesquels Valentin avait bien du mal à trouver une position confortable. Car, même si les sièges étaient extraordinaires, Val devait avoir la place pour déposer ses ailes sans les coincer dans son dos. Et là ce n'était pas gagné.

Sauf s'il faisait une petit entorse à sa morale et qu'il utilisait son pouvoir pour se faire un joli coussin d'air dans le dos. Mais, une minute ? Depuis quand Valentin avait-il une morale ? Il s'installa alors confortablement dans le siège en s'arrangeant pour ne pas coincer ses ailes mais au contraire les placer dans un coussin d'air confortable. Une fois que ce fut chose faite, il regarda par le hublot le sol défiler sous les roues de l'avion. Il savait que le vol serait désagréable à cause de l'air conditionné, mais il se voyait mal demander à l'hotesse s'il pouvait ouvrir la porte de temps en temps. Donc, il fixait le sol avec un air résigné, c'était partit.

Il fixait aussi le manège des autres passagers par les reflets sur la vitre. Et quand il repéra les deux groupes les plus intéressants pour lui, il se tranquillisa, la mallette allait arriver à bon port.

Le transporteur le regarda et lui tint un discours plein de doubles sens en tout genre sur sa condition d'ange. Valentin ne le tua pas directement, car voyager pendant plusieurs heures aux cotés d'un mort n'est pas particulièrement agréable. Mais c'était pratiquement la seule raison ...

Je veux bien être très gentil avec toi tonton, je serais un bon neveu qui obéira à tous tes ordres. Et pour les cacahouètes, je ne sais pas, il faut demander au jeune homme qui arrive je crois.

Le steward s'approcha de l'ange qui lui faisait un signe de la main. Un grand sourire sur le visage, une allure très classieuse dans un costume impeccable et un visage agréable. Il dévisagea les deux hommes avant de s'attarder sur les formes de l'ange et de lui demander sur un ton doux.

Oui, je peux faire quelque chose pour vous ?

Vous avez des cacahouètes ? Mon oncle les aime beaucoup.

Tout de suite monsieur, je vous les apporte et n'hésitez pas à m'appeler pour le moindre de vos désirs.

Et il partit chercher la commande non sans jeter un regard ampli d'envie sur les vêtements de Valentin. Valentin qui ne voyait rien du tout du manège du jeune steward(1).

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(1) Tout le monde sait que les steward sont tous beaux et homos. Tandis que les contrôleurs de train sont pas très beaux mais toujours hétéros XD

Tonton? Tonton Charlie(1)... Voilà qui était pour le moins cocasse. Bah, c'était une couverture comme une autre, hein. Même si entre le délicat et blond Valentin et le massif et noireaud Charlie, il y avait de la marge... De toute façon, les autres passagers avaient bien mieux à faire que se poser des questions sur le duo incongru. Entre les femmes et hommes d'affaires déjà suspendus à leurs téléphones, les vieux dandy qui faisaient semblant de domrir en reluquant le décolleté de leur voisine et Albert Smith qui faisait ses mots croisés, une histoire de cacahuètes ne revêtait pas une grande importance.

Tandis qu'il observait Kya s'agiter afin de s'installer le plus confortablement possible malgré les deux ailes dissimulées sous la cape, Withmore se demanda une fois de plus pour quoi pouvait bien travailler un tel énergumène. Sans doute pas à son compte; il se dégageait du jeune homme cette foi typique de ceux qui ne pouvaient oeuvrer qu'au nom d'une cause dirigeante supérieure. Ce genre de type faisait froid dans le dos au mercenaire; non pas qu'il en ait peur, mais il savait ce que de la ferveur mal placée pouvait réaliser... En ce qui concernait le mercenaire, il ne lui manquait plus que le goudron; le reste, il l'avait déjà. Et pour un vieux routard comme Charles, l'envie de meurtre qui sourdait derrière la façade angélique du blondinet était palpable comme la poitrine d'une femme dans un jacuzzi! Aaaah, le temps de cette mission au Maroc, avec cette belle agent du MOSSAD. ...

"C'est vous qui aviez demandé des cacahuètes à mon collègue, monsieur?"

Charlie détourna la tête du hublot, à travers lequel il regardait d'un air rêveur, et son visage s'éclaira en reconnaissant celui, sublime, de l'hôtesse quîl avait aperçue dans les couloirs de l'aéroport. Sans doute le reconnut-elle également, car elle se fendit d'un sourire discret mais néanmoins appriécateur. Se penchant par dessus Valentin - écrasant un peu plus le pauvre ange dans son fauteil - Withmore usa de son plus charmant sourire:

"C'est bien moi. Vous pouvez m'appelez Charlie..." Il lut le nom qui était inscrit sur le badge de la ravissante demoiselle aux traits asiatiques. Jihyun... Une coréenne sans doute? Charlie avait aussi plein de souvenirs d'un périple en Corée. Il ne savait plus s'il sa'gissait du nord ou du sud, mais ce n'était pas le genre de détails dont il prenait la peine de se rappeler. "...Jihyun. Je ne pouvais imaginer plus charmante manière de recevoir mes cacahuètes, vous savez!"

Elle sourit en lui lançant le sachet dans les mains; elle n'avait pas l'air d'une cruche, en plus! Finalement, le voyage s'annonçait plutôt pas mal...



(1) L'auteur ne peut ici s'empêcher de penser à la série télé très drôle qu'est "Mon Oncle Charlie", avec l'inénarable Charlie Sheen dans le rôle titre. Surtout qu'entre Charlie Withmore et Charlie de la série, je m'aperçois de certaines...similitudes, niveau rapport aux femmes! XD Bref, c'était la minute des mémoires de l'auteur... Mais si vous tombez dessus un jour, regardez, c'est marrant! (sauf les horribles rires préenregistrés... dieu que c'est agaçant, les rires préenregistrés! u_u)

Le voyage se déroule, les minutes passent lentement, mais sûrement. Pas de signe de nervosité apparent chez les Dupont et Dupond, qui semblent lire des revues avec un verre de soda. De temps à autre, un fois toute les 3 minutes, ils relèvent leurs yeux vers vous deux, puis les replongent dans leurs lectures respectives...

Et le voyage continue de se dérouler... *Baîlle*

...

*Roooh, piiii... Rooooooooh, piiii....*

...

Le voyage continue de se dérouler, il arrive même à son terme, quelques 11h et des poussières plus tard. La voix de la plus charmante des hôtesses résonne dans tous les HP de l'appareil:

"Mesdames et messieurs, nous allons atterir à l'aéroport de Denpasar dans quelques minutes. Nous vous prions de bien vouloir regagner vos sièges, et d'attacher vos ceintures, jusqu'à ce que les lumières rouges devant vous s'éteignent. Merci.

Ladies and gentlemen, we will land at the airport in Denpasar in a few minutes. We urge you to return to your seats and fasten your seat belts until the red lights before you go out. Thank you."

L'atterrissage se déroula sans encombre, quelques instants plus tard, et pour la dernière fois, l'hôtesse à la voix sexy prononça quelques mots:

"Mesdames et messieurs, le vol 971 est à présent arrivé à Denpasar, capitale de Bali. Il est 12h24 heure locale, et la température extérieure est de 28°C. Le commandant Von Schkrifboerg et son second, ainsi que tout le personnel naviguant, espérons que vous avez passé un bon voyage avec notre compagnie, et vous souhaitons un agréable séjour. Nous espérons vous revoir bientôt!

Ladies and gentlemen, Flight 971 has now arrived in Denpasar, capital of Bali. It is 12:24 local time, and the outside temperature is 28 ° C. The commander Von Schkrifboerg and his second, and all the flight crew, hope you had a nice trip with our company and wish you a pleasant stay. We hope to see you soon!"

Un voyage plutôt calme, en somme... Mais le calme ne précède-t'il pas généralement la tempête??

Après que vous soyez entré dans le petit bureau, et que la porte eut été refermée par l'un des hommes, celui qui semblait être le bon cop t'invita à t'asseoir tout en commentant:

"Oui, nous sommes au courant. Nous avions deux hommes à nous dans votre vol, et ils nous ont envoyé un rapport à propos de ce jeune et étrange personnage. Nous ignorons son identité."

Le bonhomme finit par s'asseoir en face de toi, l'autre restant près de la porte.

"Oh, j'oubliais... Agents Baker et Johansson, du MI-6." L'agent te montra sa carte, authentique. "Cette malette... Veuillez me la donner, je vous prie..."

Le moment tant attendu allait enfin arriver...



Près de Valentin, les deux gus de l'avion semblaient plus nerveux, ils regardaient le jeune étrange plus souvent, dans des laps de temps de plus en plus courts. L'un des deux se frottait le nez toutes les minutes...

Il semblaient attendre. Mais quoi? Ils n'avaient pas regardés une seule fois en direction du bureau où était partis les deux autres hommes... Au contraire, on aurait dit que leur principale préoccupation était Valentin...