Visite surprise d'un ministre japonais

15 heures, heure locale de Kazun, un hélicoptère aux couleurs du gouvernement japonais se posa sur l'héliport de l'île-état. En descendirent le ministre de la défense accompagné du chef de cabinet du ministère des affaires étrangères.

Un agent-technicien vint à leur rencontre. Le chef de cabinet répondit:

"Je suis Oni Kameda, chef de cabinet du ministère des affaires étrangères du Japon, et voici Jun Chibuya, le ministre de la défense du Japon. Nous souhaitons rencontrer dans les plus brefs délais monsieur Lorrington, directeur de l'Arobase, je vous prie."

Le ton était donné. Le technicien fit appeler l'Arobase pour que l'un des responsables soit avertis de la présence de ce que l'on peut appeler sur Kazun des "non-invités"...
Chibuya regarda sa montre. Il espérait que cette affaire soit terminée au plus tôt.

[en cas de non-bon-endroit-pour-poster, prière d'effacer ce message. Je pense que ce mec à assez poirauté comme ça ... malheureusement mon humble avis ne peut différer des règles ... j'en suis navré ... U__U]

15 heures. Dans une des nombreuses salles de l'Arobase, traînaient l’une des scientifiques de la fameuse entreprise de clonage : Light Weddmore. Il n’y avait personne d’autre, hormis des chaises, des tables et un café fumant annonciateur de repos, sûrement pas mérité vu le taux d’action de la demoiselle. La jeune femme attrapa le liquide marron et y mit un sucre, puis deux. A vrai dire, elle méditait, dans ces pensées, bien loin du monde qui l’entourait, comme si une raison plus forte que celle de travailler l’avait prise. Oui, Light Weddmore réfléchissait. Et elle ne voulait absolument pas que quelque chose perturbe sa méditation.

Or - voyez comme le monde est bien fait- ce fut le cas. Le bruit surpuissant d’un hélicoptère envahit toute la pièce, laissant la scientifique déconfite devant ce qui était en train de se produire. Soit, elle avait les oreilles très sensibles, soit l’Arobase était trèèèès mal isolé. Light se leva, courut à la fenêtre, but une tasse de son précieux café avant de la reposer pour sortir vivement dans les couloirs. Allons bon ! Le FBI débarquait ?

Sur l’héliport, un homme. De longs cheveux noirs, pareil aux siens, couvraient ses épaules. Il avait des yeux véritablement perçants, et la jeune femme le compara directement un rapace. Un rapace sûrement malin, sûrement dangereux. Elle laissa ses sous entendus de côté et s’approcha de l’inconnu.

« Light Weddmore, scientifique, bienvenu … monsieur ? »

Rien qu’à sa tête, il semblait important. L’agent-technicien siffla deux mots à la belle demoiselle qui hocha lentement la tête, en signe de compréhension. Ah, il voulait rencontrer Scott ? Qu’avait il encore fait celui là ? Light tenta de maintenir ses cheveux ébènes en place tandis qu’elle indiquait l’accès pour entrer dans l’arobase à l’inconnu. C’est alors qu’elle aperçut l’autre homme, derrière lui, et fronça les sourcils. Deux ? Eh bien … C’était tout le Japon qui se déplaçait !

« Si vous voulez bien me suivre … Je vais vous conduire au bureau de Scott Lorrington. »

Une voix neutre pour un regard neutre. Mais dans quelle merde était encore l’Arobase … ?

Chibuya sourit en voyant arriver une jeune femme, qui se présenta rapidement comme faisant partie de l'équipe scientifique de l'Arobase. Lorrington était-il trop timide pour se montrer, ou bien avait-il conscience que ceci n'avait rien à voir avec une visite de courtoisie?

"Enchanté, madame Weddmore. Je suis Oni Kameda, chef de cabinet du ministère des affaires étrangères du Japon, et voici"

L'autre le coupa et acheva:

"Jun Chibuya, ministre de la défense nippon. Vous tombez à pic, miss. Avant de rencontrer monsieur Lorrington, nous aimerions procéder à une visite de vos installations. Aurez-vous l'amabilité de nous faire faire le tour du propriétaire?"

Ce dernier sourit comme un requin. Après son entretien avec Van Oranje-Nassau, il était décidé à faire casquer cette entreprise du diable. Il lui faudrait bien toute sa ruse, à ce Lorrington, pour espérer sauver son minable commerce. Où alors, il devrait y mettre le prix, le prix fort...
D'un pas décidé, le ministre s'avança vers les locaux, suivit de près par le toutou de cabinet des affaires étrangères.

Sans même demander l'autorisation, il s'engouffra dans les premiers couloirs, guettant tout ce qui lui paraitrait suspect...

15h07, couloir Nord ouest...

Scott revenait d'une inspection des labos de l'aile Est et se rendait d'un pas asuré à son bureau.
Le ton venait d'être donné au neurologue Boltzer d'accélerer les cadences de manoeuvres de la machine d'apprentissage acceléré. En bref, Kendrick lui avait fait comprendre qu'il faisait tout ce qu'il pouvait mais cela ne suffisait pas au directeur.
La discussion s'étit envenimée et le directeur était sorti en claquant la porte.
Accourut alors à lui un technicien essouflé, avec une pointe de coté à tuer un koala asmathique.

-Patron, ministre Chibuya japonais arrive.

Il se tint fortement les cotes et s'écroula à cause de son souffle coupé.
Scott l'enjamba et se dirigea d'un pas enervé vers l'aile Nord Ouest. Qu'est ce que le delégué des affaires étrangères du Japon pouvait foutre ici, bordel de dieu ? Et même en restant poli, la colère de Lorrington ne désemplit pas.
Il croisa le chef de cabinet dans un couloir de l'immeuble B12 et se stoppa net.

-Monsieur le ministre, que me vaut votre présence inopportune ?

Lorrington arriva, en courant comme un dératé, de peur qu'on commence sans lui sans doute. Chibuya lui fit son sourire le plus hypocrite et tendit sa main:

"Monsieur Lorrington, quel plaisir de vous voir! Comment allez-vous depuis ma dernière visite?"

L'autre homme s'inclina timidement en se présentant, puis Chibuya ne perdit pas de temps.

"Comme vous le voyez, nous entamons une visite surprise d'inspection de vos installations. Nous recevons des ordres, de très haut, voyez-vous. Tiens, puisque vous êtes là, serait-il possible d'avoir accès à ce que vous nommez l'aire... natale de vos clones?"

Allons bon... Depuis quand le Japon visite Kazun ? Ce n'est pas leur territoire, que diable...

-Monsieur le ministre. Je crains de devoir vous refuser cette requète. Vous pas ici sur le sol japonais.

Il ressassa les paroles du politique dans sa tête. "Une visite surprise de vos installations". Décidément, cette attitude le surprenait. Cette île était un état indépendant depuis plus de 20 ans, qui siégeait à l'ONU au même titre que les autres, et les rapports avec le Japon ont toujours étés amicaux. A moins que...

-Votre visite aurait un rapport avec les évenement de la semaine dernière ?

Il pensait bien évidemment à la chasse du mutant Tetsuya. Ce remue-ménage sous les fenêtres de l'empereur devait surement l'avoir surpris, surtout venant d'un pays étranger.

Chibuya poussa une porte, donnant sur un local peu intéressant, il poursuivit donc ses pérégrinations nonchalament.

"Malheureusement pour vous, monsieur Lorrington, ma démarche a été appuyée par les hauts responsables du gouvernement du Japon, et si cela ne suffit pas, sachez aussi que l'ONU est également derrière moi."

Pan, dans les dents. Et ce petit jeu ne faisait que commencer...

"Oh, j'oubliais... Une brigade des stupéfiants est en route, elle devrait arriver d'ici une petite demi-heure. Les gardes-côtes japonais sont aussi dans le coup, vous saisissez? Il y a des choses qui ne vont pas dans votre petit business, monsieur Lorrington, et il est temps de rendre des comptes!"

Chibya ouvrit d'autres portes, furetant à droite à gauche. Tout ceci à la fois dans le but de mettre la pression au directeur de l'Arobase, et aussi d'un point de vue personnel...

Scott prit Chibuya par l'épaule et le fit s'arreter net. Il ordonna à trois gardes de la zone de le faire accompagner dans le bureau et il suivit le groupe.
Une fois dans le bureau, Scott verrouilla la porte s'assit et dit:

-Asseyez vous donc. Veuillez excuser le peu de correction de mes méthodes, mais je crains que sans cela, nous arriverions à un grave danger diplomatique.

Il sortit un dossier datant de l'achat de l'île et le tendit à Chibuya.

-Lisez ce document, s'il vous plait. Il certifie que ce terrain, cette île n'est plus sous autorité japonaise, mais bien en auto-contrôle.

Il se pencha ensuite sur l'interphone et donna des ordres aux personnels du port.

-Messieurs, ceci est un ordre direct. Ne laissez débarquer personne, et faites-le par la force si nécessaire.

Les hommes du port ayant compris l'ordre, il se mirent en état d'alerte Pourpre sur le port.
Scott se releva vers son interlocuteur, prit un air faussement incompris et dit au ministre:

-En quoi nos activités vous gène, monsieur Chibuya ?