[ONU] Discours de La Paz

Diego regarda la foule. Tout ça pour une rumeur, ça s'trouve. Une simple r'meur. Mais tout ce monde. Sous cette chaleur. Absolument dingue. Pas loin de 10 000 personnes étaient réunies sur la Plaza Pedro Domingo Murillo. Il y en avait partout. Sur la place même, évidemment, sur la statue centrale, aux fenètres, dans les arbres. Partout. Es loco. Tout ça pour qui ? Non, pas un groupe de rock célèbre venu donner un concert gratuit. Tout ça pour le secretaire de l'ONU. Es loco.

Un hélicoptère approcha, encadré par deux autres de l'armée bolivienne. La foule se mis à crier en voyant le symbole ONU inscrit sur l'hélicoptère central. C'est lui. Ce n'est pas une rumeur, c'est bien lui.

****

Conrad regarda par la fenêtre de l'hélicoptère.
- Mais que font tous ces gens ?
- Il viennent vous écouter señor.
- M'écou...
L'hispanique se retourna et sourit à Conrad. Il pouvait voir ses yeux briller de joie à travers ses lunettes "aviateur".
- Mais pourquoi ?
- ¿Por qué ? Mais vous êtes magnifico ! Vous rédonnez l'espoir à tout lé peuple. Nous vous avons vu à Nairobi. Comment le Kenya s'est rélevé ensouite !
- Oui mais je ne pensais pas avoir un tel pouvoir...
Il regarda à nouveau à travers la fenêtre, tout ce monde !

****

L'hélicoptère se posa derrière le bâtiement principal, sur la pelouse du jardin. Le président bolivien était la pour l'accueuillir. Poignée de mains, photographies... Puis direction le balcon. Tout le monde l'attendait, il leur devait un discours exemplaire. Exemplaire.

****

- ¡ Aqui esta !

Une vive acclamation monta dans la foule. La porte du balcon venait de s'ouvrir, Conrad était suivi du président bolivien. Ce dernier jubilait. Jamais vu autant de monde depuis bien longtemps.

Les cris cessèrent dès que Conrad arriva au micro. Tout le monde retenait son souffle. Tout le monde attendait.

- Assommée ! Endormie ! Voila comment on m'a présenté la Bolivie quand j'ai demandé des renseignements pour préparer ma venue. Endormie ! Vous entendez bien ! Mais quelle erreur ! Mais quelle énorme erreur ! Que vois-je quand j'arrive ici ?! Des milliers de gens, réunis dans un élan commun, spontanément ! Et ils vous disent endormis ?! Ah !

La foule hurla. Ca commençait.

Oui, je suis là aujourd'hui. Là au chevet d'une Bolivie qui se reveille après un sommeil trop long. Bien trop long. Mais c'est fini ! Aujourd'hui marque la fin de cette absence ! Le monde attend la revenue de la Bolivie sur la scène internationnale. J'attend la Bolivie auprès de moi !

Nouveaux cris et applaudissements soutenus.

Oui ! Battez vos démons et libérez vous de vos chaînes ! Les multinationales vous accablent ! Pompant vos ressources comme d'énormes sangsues tentaculaires ! Fini tout cela ! FINI ! Oui vous entendez bien ! Je me suis entretenu avec votre président, Gustavo Tsychialo, et il m'a assuré de sa coopération. Vous nationaliserez de force ces usines, pour qu'enfin vos terres vous appartiennent !

- SI ! SI ! SI !

Conrad sourit à la fin de ses paroles. Il venait de mettre le feu aux poudres. Ils leur suffisaient d'une étincelle pour que le feu prenne. Les multinationales venaient de perdre la bataille. Et par la même les riches ressouces boliviennes.

La lutte sera dure ! Les multinationales se batteront, feront appel à des mercenaires. Elles n'hésiteront pas à vous exterminer, exterminer tous ceux qui comme vous ont relevé la tête et veulent regarder le futur en tant qu'hommes et femmes libres. Mais l'ONU vous aidera ! J'annonce officiellement l'envoi de 1000 casques bleus afin de rendre au peuple bolivien ce qui lui appartient, par la force s'il le faut !

La foule l'acclama.
El liberator ! El liberator ! Viva Conrad !

Non ! Ne m'acclamez pas, je n'ai rien fait ! C'est le fier peuple bolivien qui lui seul se relève ! Qui seul prend son destin en main ! Qui seul se reveille !

Des cris dans la foule, les mêmes acclamations se poursuivirent. Conrad agita les mains vers la foule. Un vent léger se leva et fit voler ses cheveux longs et son manteau. Comme si tout était calculé.

Conrad se retourna vers le président bolivien. Il s'approcha de son oreille droite, laissant la gauche, tournée vers la foule qui acclamait le nouveau secrétaire.

-On est d'accord n'est ce pas.
-Si señor.
Le président sourit tant bien que mal.
-Toute votre coopération en échange d'un peuple fort. J'espère bien que vous tiendrez parole.
-Biensour señor.

Conrad sourit à nouveau et serra la main du président, rouge comme une pivoine. A vrai dire il ne s'imaginait pas qu'il réussirait à galvaniser les 10000 personnes réunies sur la place. Plus ceux qui regardaient la télévision, en Bolivie mais aussi partout dans le monde.