Histoire de Naflin

I° Acte

Bien que la présence de Naflin ne laisse planer aucun doute sa naissance, Tout ce qui concerne sa prime enfance est très floue, n’ayant personne pour la lui raconter …
Quand il songe à cette période, les seules réminiscences qui lui viennent sont une odeur de jasmin, un éclat de rire, et un ciel étoilé … Cette époque bénie de sa vie d’insouciance fut en majeure partie effacée par le cataclysme qui survint peu après.

C’était la quatrième année de sa vie quand, sans trop savoir comment, il s’éveilla un matin dans un hôpital, et, dormant dans le lit voisin, son petit frère alors âgé de deux ans. Il ne vit plus jamais ses parents, et sa mémoire eut par la suite tout le temps de s’estomper. Certes, il était dans un hôpital, un lieu qui l’effrayait à cause des vaccins … Mais la situation était complètement nouvelle pour lui : pour commencer il n’y avait pas de médecin avec un seringue à la main en train de lui assurer que çà ne fera pas mal, et puis il n’avait dormi qu’une fois dans un hôpital, et c’était dans la salle d’attente, là, il se trouvait dans un lit, et es vêtements étaient comme du papier …
Mais surtout, son père et sa mère n’étaient pas là.

Il y eut des médecins qui venaient régulièrement les ausculter, mais comme il n’avaient jamais de vaccins avec eux, Naflin les laissait faire … Ils étaient toujours souriants … Crispés, mais souriants, et puis ils réagissaient comme Naflin lorsqu’il croyait qu’il y avait un monstre sous son lit, et qu’il regardait dessous pour vérifier… Mais à chaque fois, ils avaient le même soupir que Naflin associait à un ‘‘Non .. .ce ne sont que mes chaussons …’’
Plusieurs semaines passèrent, malgré les jouets et les livres qui montraient l’intérieur du corps, lui et son frère s’ennuyaient à mourir.
Mais avec le temps, il eut le droit de sortir de sa chambre, et alors tout changea : autour de lui beaucoup de gens mourraient d’une étrange maladie. Naflin comprit bien vite ce qu’il se passait : les docteurs ne cessaient pas de parler quand il était à porté d’oreilles, croyant qu’il ne comprenait pas. Une maladie. Un terrible mal s’était répandu sur la région où il se trouvait, et il emportait tout être vivant, humains, animaux, et même végétaux. Tous sombraient dans une déchéance physique incroyable, le processus de régénération des tissus s’arrêtait, et le malade se décomposait vif. Il ne comprenait pas certains des mots qu’ils utilisaient, mais lorsqu’il trouva un dictionnaire médical, il eut peur.
Cette maladie était diagnostiquée facilement : une personne montrant de l’hémophilie était condamnée. Tout d’abord, elle ne cicatrisait plus, et ensuite elle finissait par se nécroser. Cette maladie mettait en déroute tous les médecins, elle ne semblait être causée par aucun virus, aucune bactérie, aucun poison.
Naflin et son frère étaient en quarantaine.

Toutefois, ces deux enfants ne montraient aucun signe de l’hémophilie précurcive de ce qui avait finit par être appelée ‘‘la mort vive’’.
Les deux enfants devinrent en quelque sorte une source d’espoir pour les médecins, Deux ans passèrent ainsi, autour d’eux la mort emportait tout à l’exception de quelques personnes, qui semblaient insensibles à ce mal. Et les deux enfants furent adoptés par tous ceux qui se trouvaient en quarantaine. Tout le monde tenait à eux, et puisaient en eux la force de continuer malgré ce fléau qui achevait la vie de toutes choses. Même les médecins, malgré leurs protections furent décimés. Toutefois, au bout de deux ans, tout s’arrêta.
La vie reprit ses droits sur la mort et ce mal qui avait tant effrayé et tant tué disparut. Les quelques personnes qui eurent survécu furent libres à nouveau