[San Fransisco] Fuite et recherche

Felix avait beau être mal en point et dans son fauteuil roulant, Luna le trouvait toujours aussi fort et apte à l'aider. Mais elle s'en voulait tellement qu'elle avait déjà mis sa valise dans le taxi qui devrait logiquement l'emmener loin de chez elle, vers l'aéroport. Mais elle ne savait pas où aller. Ses parents étaient des mutants et ils avaient eu le droit à un enseignement dans une école mais elle se trouvait sur New-York à l'époque...Jusqu'à ce que tout se déroula.

Luna ne put s'empêcher de se retourner et d'aller prendre son meilleur ami dans ses bras, de le serrer le plus fort et de le faire devenir rouge.

"_Hey Luna arrête ! Tu vas m'étouffer Hahaha !
_Vous allez me manquer."

Luna entra dans la voiture et fit un dernier coucou à sa famille : Son frère Felix qui pouvait se changer en chat, sa mère au don d'annulation génétique et son père plurikinésiste, capable de télékinésie, empathie, télépathie...

Les maisons déroulaient dans un décor matinal et les arbre donnait le tempo à cette escapade musicale. Luna avait ouvert la vitre et regardait les gens passer mais ne pouvait comprendre ce qu'ils disaient car la voiture prenait de la vitesse avant de s'arrêter presque brutalement à un feux rouge.

"_Excusez m'dame. Vous allez où comme ça ? Vos parents m'ont dit de vous amenez à l'hôtel Le plus proche du Golden Gate Parc. Vous partez de chez vous pour un long voyage j'imagine !
_Je cherche une école pour mutants." Dit-elle sans se rendre compte de sa bêtise.

L'homme fronça ses épais sourcils et ralenti la cadence. Chaque personne sur cette planète avait son histoire, ses idoles, ses centres d'intérêt et ses opinions, et cet homme là ne semblait pas apprécier de conduire un futur tueur à son lieu d'entraînement. Il le fit savoir en racontant un peu sa vie.

"_Pfff, c'est à cause de monstres comme vous que ma femme est morte. Un saloperie de cancer refillé par l'un d'entre vous...Il se ventait de pouvoir rendre malade les gens qui ne méritait pas de vivre, les humains normaux, et pour une poignée de dollars je te conduits là où tu vas devenir un monstre pire que tu l'es déjà...
_Nous ne sommes pas tous comme ça ! Arrêtez de dire toutes ces horribles choses !"

L'homme barbu, gros et sale sortit un flingue et le pointa sur Luna. Ses larmes ne purent rester en leur sein et la jeune femme commença à pleurer.

"_Tais-toi sale monstre ! Tu sais quoi ? Je vais bientôt avoir une médaille pour bon comportement et aide à la nation. Je vais te tuer ok ? d'abord je te tue, ensuite je donne ton corps au gouvernement ok ? Mais surtout TAIS-TOI !
_Lui était peut-être un monstre, mais moi je ne vous ai rien fait ! Arrêtez je vous en supplie !!

Par peur qu'il tire, Luna mit son sac à main entre l'arme et sa tête. Une boule noire se forma juste devant le sac. Le conducteur eut un geste tout à fait normal, il avait agit par instinct de survie, mais légalement il eut tort de tirer. Luna entendit le coup partir et crut qu'elle allait mourir mais elle pensa instinctivement à une chaleur assez haute pour faire fondre un balle et un liquide gris et brillant écaboussa le sac, giclant contre le visage du conducteur. Son cri fut animal, Luna n'avait jamais entendu un cri aussi bestial, mis à part celui de Felix quand il s'amusait à se transformer en tigre et quand son père lui marchait sur la queue pour le faire redevenir humain. Elle ouvrit la porte en tremblant et tituba en touchant le sol. La voiture était pas loin du Golden Gate Parc et le coffre était ouvert. Dream prit sa valise et partit en courant jusque dans le parc. Hélàs pour elle, sa maison était à l'autre bout de la ville.

*Je veux rentrer chez moi...*

Luna restait dans ce grand parc, sur un banc, seule. Elle n'espérait qu'une chose : Que quelqu'un vienne la sauver et l'emmène loin d'ici, là où elle pourrait apprendre à utiliser son don et devenir meilleure, plus forte. Luna était vraiment une fille calme et gentille, loin de là l'idée pour elle de cotoyer un laboratoire ou d'utiliser une arme blanche ou une arme à feux. Elle voulait juste trouver un lieu où d'autres mutants comme elle pouvait vivre tranquillement et s'épanouir.

[Admettons que cet épisode se situe après l’arrivée d’Alban à la Faculté]

Il trainait des pieds depuis le matin. En cavale. C’était un peu le mot. La haute silhouette noire stagnait au détour d’une ruelle. Les lumières des hauts immeubles éclairaient son visage tandis qu’Albaran cherchait … quelque chose. N’importe quoi, en fait, tant que ce n’était pas l’odeur désagréable de la nicotine brute et des pots d’échappements des bagnoles du boulevard. Silencieux, il sortit une cigarette à la fraise de sa poche et tenta de l’allumer face au vent qui lui renvoyait la flamme à la tête. Un grognement. Deux coups de briquet. Et le revoilà reparti, un filet de fumée contournant son visage, ses cheveux noirs volant doucement au vent. Quelle journée pourrie. La faim l’avait poussé à débourser le reste des économies emporté avec lui. Rien pour les quelques jours restant de son séjour à San Francisco. Très embêtant. Il avait oublié combien de temps mettait un Homme pour mourir sans nourriture, plus encore sans eau. Et c’était sans compter sur les spots publicitaires mettant en valeur les paquets de chip d’untel ou les gâteaux de celui-ci. De plus, il aimerait bien avoir de quoi se payer un billet retour direct la Faculté. T’en fais pas Alban, le vent va tourner, c’est ce que semblait lui dire les vitres des restaurants de Boston et le vrombissement des réacteurs d’avion. Ouai, il va tourner. Et tu vas t’envoler.

Retour aux sources. Il alla tâter les murs, passer ses doigts entre les architectures des immeubles. Ca sentait l’herbe recouverte de neige. Le mélange le fit sourire. Une drôle d’odeur, entre celle de l’eau et du terreau. Une chose inexplicable avec des mots. L’homme aux cheveux noirs continua son ascension, laissant les passants le frôler sans le voir, ou presque. En effet, quelques mètres plus loin, coincé dans la ville, un parc. Plus trop vert, il faut dire. Lui, ça lui était égal. Albaran posa sa main sur un banc, cherchant le sens, posant doucement ses fesses et soupirant bruyamment. Quelle histoire pour un banc et un morceau de pain qui n’avait pas l’air d’avoir été fait seulement à partir de farine. Il ouvrit le paquet précieusement conservé dans une des poches de son manteau noir, la clope toujours à la bouche. Le parfum de la fraise se répandait autour de lui aussi vite que la neige. Quelques taches blanches marquaient ses cheveux, il ne prit pas le temps de les chasser, préférant mordre à pleine dents dans son seul repas de la journée. Immédiatement ou presque, son visage se détendit. La bouffe valait bien les coups de bâton des commerçants avides d’argent et n’ayant rien à offrir à un aveugle, un peu trop menacent selon eux. Ah, la bêtise humaine …

N’empêche, sympas cette farine cuite.

Un halètement bruyant le tira de sa rêverie gastronomique. Bruyant ? Pas tant que ça pour une oreille indélicate. Mais Alban entendait bien plus qu’un simple halètement. Il sentait la peur, peut être l’incompréhension et la colère. Il ne voyait pas, ça non, mais il entendait très bien. Elle vint s’asseoir en face de lui. Elle, oui, c’était une femme. Seules les femmes étaient capables de marcher aussi gracieusement, aussi silencieusement, faisant claquer – la plupart du temps – leurs talons le long des pavés d’une rue quelconque. Il tira une latte de sa clope et regarda dans la direction de l’inconnue. Perdue, apparemment. Une gamine, vu la puissance de sa cage thoracique. De manie, il passa une main dans ses cheveux noirs et s’enfonça plus profondément dans son banc, mordant méthodiquement dans le bout de pain. Allons, Alban… Arrête de la regarder, tu vas lui faire peur. Et surtout…

« Un problème miss ? »

…Mêle-toi de ce qui te regarde ! Quoi ?! Mais c’est tellement triste de voir des enfants seuls dans la rue ! La pauvreté a fait un énorme bond en avant…. Ou alors le trafic de gosse ? Rah ne fait pas ton crétin, ça te va si bien. Si bien…

Il faisait froid mais Luna avait prit un bon petit déjeuner. Comme quoi les publicités ont parfois raison : Un petit déjeuner et c'est partit pour la matinée ! Ou peut-être était-ce la peur et l'envie d'aller le plus loin possible de cette voiture de taxi au loin sur l'avenue. Luna se trouvait bien seule dans ce si grand parc. Malgré les gens qui défilaient devant elle, elle se sentait seule, et perdue. C'est pour cela que, de façon à ne pas trop paraître sans défense, elle s'assit sur un banc. Elle essayait de reprendre sa respiration, en vain, le stress, l'adrénaline, l'instinct de survie... Tant de facteurs qui semblaient agir sur elle comme un effort surhumain à donner. Luna avait des mitaines violettes avec un petit chat dessus : Petit chat très connu des jeunes filles (et des moins jeunes). Son sac à main faisait la tronche lui, contrairement au parc et aux gens aux alentours. Il avait une tache grisâtre et solide et Luna avait encore du mal à se dire qu'il s'agissait des restes d'une balle de Colt. A cette vue elle continua de pleurer, ou commença, elle n'arrivait pas à se souvenir.
Bref, La journée de Luna avait l'air de mal commencer.
Après s'être à peine calmée elle mit sa valise entre ses jambes dénudées de pantalon mais habillées de bas larges en laine rose et ses petits pieds (35-36 d'après les normes françaises^^ je sais pas ce que ça fait après...) étaient enfermés, joliement bien sûr, dans de belles bottes noires. Elle avait fait une belle coiffure pleine de fantaisie mais elle commençait un peu à s'estomper, cette fantaisie...

"Quelle journée...Allez ressaisis-toi...snif...Un beau et fort va venir te sauver, un super héros..."

Luna ouvrit sa valise et sortit un paquet de bonbon. Elle en attrapa un goût bubblegum et le mit dans sa bouche avant de jouer avec. Elle était en réalité tellement perturbée qu'elle n'avait pas remarqué qu'un homme était tout près d'elle...Comme quoi les autruches sont intelligentes ! Si vous ne pouvez pas voir ceux qui sont autour de vous, ils ne vous verront pas ! ... Bref... Luna sursauta en l'entendant lui adresser la parole. Il était plus grand qu'elle et semblait apprécier un pain pas vraiment alléchant... Puis elle trouvait son regard bizarre. En fait, il était très très bizarre. Grand brun, habillé en noir, une odeur de fraise et mangeant un pain presque raci. Luna chercha à comprendre s'il la regardait ou pas, ce qui fit sécher ses larmes.

"Je, je viens de me faire agresser par... Par... Sauvez- moi je vous en supplieeee !" Dit-elle dans un long 'pleeeeaaaase' à la fois pleurant, enfantin et d'un enfantin irrésistible.

Ce qu'elle ne voulait qui arrive arriva. En effet, en regardant derrière celui qui ne regardait pas, juste à l'entrée du parc qu'elle avait emprunté, il y était. Il se trouvait là, le visage rouge de rage et de douleur, cherchant comme un chien à droite et à gauche son morceau de gibier. Luna attrapa la veste de l'aveugle et serra cet individu inconnu contre elle. Il ne semblait pas éprouver le moindre stresse et continuait de manger. Son plan semblait être des plus basiques et pourtant il fonctionnait...Jusqu'à ce que le porc vit le sac et leva son arme vers l'homme mystérieux, beau et calme. Luna regarda et ouvrit grands les yeux avant de s'écrier :

"Il va nous tirer dessus !"

Et le coup partit en direction du sac de Luna mais aussi vers l'épaule de son probable futur professeur...

Voilà qu'elle pleurait maintenant. Albaran n'aimait pas voir les gens pleurer. Il estimait que c'était une perte de temps. Et en effet d'ailleurs, puisque les ennuis de la fillette n'allaient apparemment pas se résoudre en faisant jaillir des larmes de désespoir. Il espéra qu'elle aurait assez de courage pour lui répondre - ou bien prendre ses jambes à son cou - seulement un détail effleura son esprit et lui fit quitter un instant le regard de la jeune fille. De sa veste, Alban sortit une paire de lunette de soleil et les posa sur son nez sans sourire alors qu'elle lui répondait enfin, pleurant, couinant sur son banc, pathétique fillette. Agresser ? Il avait une tête de flic en plus ? T'aggraves ton cas toi. Cela dit, l'idée même de lui en foutre plein la gueule à cet instant fut effacée par un nouveau sanglot de la jeune inconnue. Il soupira. Le voilà à présent dans de beaux draps. Sa conscience lui dictait de se barrer fissa, vu que souvent les soucis viennent après la belle fille seule et désemparée. Mais voilà, son caractère philanthrope l'incitait - au moins - à la consoler. Et puis son côté prof avait envie de s'assoir à côté d'elle pour discuter tranquille autour d'un jus d'orange et des petits gâteaux secs.

Seulement voilà, il eut un battement. Du moins, un court silence pour la gamine qu'il pensait évanouit à présent et qui fit prestement quelques pas vers lui pour s'assoir sur SON banc. Eh bordel ! C'est Napoléon qui l'a inventé, le respect des biens, alors un peu de respect jeune freluquet ! Alban allait pester - ou plutôt lui demander ce qu'elle faisait - mais trop tard, voici que la fillette venait de prendre possession d'une partie de sa veste et de son bras. L'espace d'une dizaine de secondes, le jeune homme ne comprit pas. Puis arriva à son nez l'odeur de la sueur et comme une tension dans l'air... une grand tension. La colère, l'énervement, la haine, la douleur et la tristesse aussi... Il pensa un instant qu'une partie des sentiments de la jeune femme se mêlait à cette ambiance, mais des pas crissèrent sur la mince couche de neige du parc et Albaran sentit que, ça y est, les emmerdes arrivaient en masse avec derrière leurs flots d'esprits mauvais. Il retira calmement ses lunettes et les rangeant tout aussi délicatement dans une poche intérieure de sa veste.

Le bruit d'un révolver que l'on charge avec confiance.
La jeune fille s'était écriée.
Albaran se leva.
L'homme tira.
Mais c'était trop tard.
Les yeux noirs du mutant foudroyèrent la scène avec mépris et arrogance.

Dans ses rêves, on est ce que l'on veut...
Alban avait coché la fonction cauchemar. Et il avait choisit de laisser la petite dans la réalité, trop peur de ce que pouvait lui réserver son pouvoir cette fois-ci. Le hasard choisit de les laisser dans ce parc mais la petite n'était plus là donc. Le pauvre Rêveur égaré se tournait et se retournait, criant, hurlant, fulminant contre "cette petite peste" qui venait "de lui filer entre les doigts". Même lui, Alban, avait disparut. Pourtant il assistait en témoin impuissant à la petite scène qui se déroulait devant ses yeux. D’abord, le type. Mal rasé, sale, débile. Et puis son taxi immonde qui traversa le parc sans prendre la peine de changer de vitesse. Il était conduit par… oh, par personne. C’était tellement plus drôle. Le véhicule donc chargea à pleine allure sur son propre chauffeur qui eut bien du mal à s’en rendre compte sur le coup. La preuve en est qu’il balbutiait. La seconde qui suivit, il courait déjà. Albaran rit, non pas de la scène car il s’agissait là d’un rêve minable, mais de la tête du bonhomme, bavant de douleur à n’en plus finir. Oui, il le voyait. Ca n’était pas difficile. Son sourire cependant ne tarda pas à s’en aller loin au-delà des Rêves…

Pour finir dans la réalité.
Albaran porta la main à son épaule et se pencha en avant pour faire cesser la douleur qui venait de le prendre. Le chauffeur, quant à lui, continua à se tourner et se retourner, sursauta lorsqu’il aperçut de nouveau la gamine et le prof, pointa un doigt vers eux et laissa tomber son flingue. Le jeune homme aux cheveux noirs reprit ses lunettes et les reposa sur son nez.

« Il est toujours armé… »

Albaran eut du mal à parler. Il avait la gorge sèche et en plus de l’énergie que demandait le rêve, son bras le faisait souffrir. Pas assez pour que la balle ait traversé ou soit allé se loger dans la chair ou un muscle. Elle n’avait fait que l’effleurer. Il n’empêche. Alban bougea juste assez pour se placer entre la jeune fille et l’homme, ne sachant trop comment ce dernier allait réagir.
Nul doute que, dans deux secondes et demie, il allait décamper fissa en hurlant au monstre.

Ce qu'il faisait froid... Non pas que Luna soit une grande frileuse mais la neige contre la nuque c'était peut-être un peu trop pour elle. Pourquoi s'était-elle laissée tomber quand elle avait entendu le coup de feu ? Peut-être pour l'éviter, peut-être par peur de mourir, peut-être à cause de la goutte de sang que son visage avait arrêté...Pour elle, peut importait la raison, le fait était qu'elle avait une goutte de sang sur la joue et qu'elle se retrouvait par terre. Elle mit presque une minute à comprendre qu'il ne s'agissait pas de son sang mais de celui de l'homme au regard bizarre. Celui-ci s'était mit entre les deux et semblait se concentrer sur quelque chose. Luna sentit comme une aura autour de lui, quelque chose qu'elle connaissait. Cette énergie si enivrante qu'elle ressentait tous les soirs depuis que son don était apparut, une énergie qu'elle n'avait put exploiter fut un temps mais qui aujourd'hui pouvait sortir à tout moment. Luna sentit ses yeux briller et se remplir d'une forte émotion. Il ne s'agissait pas de bonheur, quoi que ça aurait put l'être si elle s'était attardée sur la scène devant elle. Le chauffeur de taxi courrait et finalement il s'arrêta.

Il prétendait avoir fuit sa voiture qui le poursuivait et qu'il avait failli mourir écrasé par celle-ci. Il lâcha son flingue et sa sueur doubla de couler sur son visage gras. Ses yeux étaient grands ouverts et bientôt ses jambes lâchèrent. Il rampait, comme un chien, à la recherche de sa raison. Bientôt il vit Luna, celle qu'il venait de conduire là, celle qu'il avait voulu tuer même pas cinq minutes avant. Alban lui se tenait l'épaule. Luna comprit donc que la balle l'avait effleurée, que ce n'était pas si grave...Mais ce sentiment de honte commença à la ronger alors que le gros conducteur était paralysé face à ces deux simples personnes.

"Je suis désolée...Je ne voulais pas vous créer d'ennui...Mais qu'avait vous fait ?" Dit-elle d'un ton aussi mignon que naïf.

Elle n'attendait pas vraiment de réponse. Elle pensait qu'il allait tout simplement partir, comme un vrai super héros. Et pourtant elle resta dans son dos, attendant que l'autre s'en aille. Au lieu de cela, il sortit un téléphone de sa poche et prévint la police tout en s'enfuyant. Il réussit à faire le numéro et à parler mais il semblait perdu dans ce si grand parc. Luna, face à trop de pression, se laissa tomber à nouveau, mais cette fois-ci, ses yeux ne restèrent pas ouverts. Oui, c'est vrai, Luna venait de tomber dans l'inconscience et je me ferais un plaisir de vous faire découvrir ses rêves.

Rêve de Luna :

"Mais où suis-je ? Je me sens si bien ! et toutes ces fleurs, ce soleil si joyeux et...Mais que fait-il là ?"

Luna était dans le golden Gate Parc mais en plein été et on pouvait y voir des jeunes jouant avec leur chien, des amoureux se bécoter, de petits vieux assis sur des bancs, racontant leurs exploits passés et de jeunes mères avec leurs bébés protestant contre la vie d'aujourd'hui entre elles. Luna était habillé d'une belle robe au teint rosé et aux rubans blancs volant au gré de cette brise légère et douce. Elle avait un petit chapeau assortit et une ombrelle. Elle était belle face à ce tableau, même dans ce tableau, elle était la petite touche de féérie. Mais un point noir assombrit ce fabuleux décor. Elle le voyait non loin de là comme une mouche sur un mur blanc. Sur le coup elle voulut le détester et y arriva. Ses vêtements changèrent de couleur et de formes. Luna n'était plus la belle Sweet Lolita de tout à l'heure, elle était dorénavant plus sombre, en cuir et latex, entourée des monstres les plus horribles qui puissent exister seulement dans vos pires cauchemars. Ses cheveux à elle étaient d'un blanc aussi pure qu'effrayant et bientôt un souffle, une bourrasque, une tornade puis un séisme...Le conducteur du taxi était dans le vide, volant dans tous les sens et son téléphone arriva dans les mains de la belle Luna noire et démoniaque. Elle allait l'écraser dans ses mains quand elle sentit un froid lui glacer l'oreille droite...

Réalité :

Luna était allongée et un boule noire était apparut au dessus de sa main, paume tournée vers le ciel. Quand elle ouvrit les yeux elle disparut et le froid la força à se lever d'un bon. Elle était sonnée et ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé, pas encore. Tout ce qu'elle pouvait remarquer était un homme en noir et des gens autour, au loin, et encore plus loin, un gros lard se jetant de l'autre côté de l'avenue, terminant sa course un peu plus loin, le visage défoncé, tout comme le pare-choc qui venait de le rencontrer. Puis une petite voix l'interpella, un "Allô, police de San Francisco j'écoute"...

"Golden Gate, il a essayé de me tuer..." Dit-elle avant de ranger le téléphone, après l'avoir éteint.

Luna resta devant son sauveur et ses yeux se gonflèrent à nouveau de larmes.

"Je suis vraiment désolé de vous avoir fait subir ceci...Mais [se calmant], j'ai comprit ce que vous étiez...J'ai ressentit quelque chose que j'aime tout à l'heure avant de m'évanouir...Si c'est ce qu'il m'est arrivée. En fait [soupirant une dernière fois], je cherche un endroit où je pourrais contrôler mes...Emotions."

Pour une fois elle avait attention aux gens autour, qui se demandait ce qu'il se passait...Luna n'aimait pas avoir tant de regards autour d'elle et ne savait pas ce qu'elle avait fait...Et oui, une boule à la fois noire et brillante c'est pas courant, donc il valait mieux pour eux qu'ils s'en aillent vite fait.

Quelle idée. Non pire : quel idiot ! Il n’aurait jamais dû se servir de son pouvoir, jamais. Et le voici coincé à deux reprises en plus. D’abord la gamine. Elle devait à présent se douter qu’il n’avait rien d’un gentil petit aveugle à qui on tapote la tête sur un banc public. Non, c’est vrai qu’il n’avait rien d’un ange. Mais tout de même. La considération des mutants par les humains était devenue pathétique. Si ça se trouve, c’était peut être même elle qui allait appuyer sur la gâchette… si l’homme en face de lui voulait bien lâcher ce flingue désopilant. Ce qui l’amenait au deuxième problème. Impossible de générer un autre rêve dans ces conditions – Alban se voyait mal s’embarquer à nouveau dans un cauchemar dont il ne connaissait pas l’issu. Il restait plusieurs solutions : soit le gars allait tirer et dans ce cas là il était un homme mort avant même d’avoir vu sa vie défilé devant ses yeux ; soit le mec décidait de s’en prendre à la gamine et la suite revenait en un puisque qu’Albaran n’avait pas du tout l’intention de le laisser faire, soit… advienne que pourra, il n’était pas aveugle pour rien merde !

Pourtant non. Le révolver s’échoua contre la neige dans un bruit étouffé et le chauffeur furibond tomba pattes contre le sol. Et là, d’un coup, il se releva et courut. Albaran le suivit des oreilles (huhu), comprenant qu’il appelait les flics – lesquels ne le croirait pas sur le moment puis les bruits agités de quelques témoins les forceraient à prendre leur bagnole, se taper les embouteillages pour atterrir ici trois heures plus tard et comprendre qu’ils étaient à la bourre. Il sourit. Plus encore lorsqu’elle lui demanda ce qu’elle lui avait fait. Un sourire bien présent, mais une parole impossible. Il n’allait tout de même pas lui expliquer, ça n’était pas du jeu.

« Hum… Disons que je… eh ? »

La gamine était tombée sur le côté, près du banc et d’un Alban maintenant en panique total. Il porta juste sa tête en hauteur avant de comprendre qu’il venait simplement de s’évanouir. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres gercées. Ouf. Il avait eu peur.
Et puis soudain. Une pression. Forte.
Comme ces canettes de coca que l’on décapsule après avoir secoué.
Non. Plus fort encore.
Albaran baissa les yeux vers la jeune femme. Shit alors… une mutante. Qui plus est avec le même genre de pouvoir que lui. Une psychique quoi. Il le sentait. C’était bizarre d’ailleurs, étrange. Il n’avait pas ressentit une pression aussi forte avec la petite Aura. Ca avait quelque chose de… terrifiant. En un sens, il n’avait pas l’habitude. Ni celle de voir des gens s’évanouir sans autre procès. Des gens déjà s’approchait d’eux et murmurait des mots comme « ambulance », « accident »… Albaran se sentit légèrement visé lorsqu’on se demanda qui lui avait fait ça. Il est pour qui le prochain coup de poing, hin, pour qui ? Venez voir, que je vous distribue les patates : service gratuit aujourd’hui !

Dans ses bras, la gamine remuait doucement. Il la sentit même se réveiller complètement. Il l’entendit parler d’un ‘Golden gate’ et tendit un peu plus l’oreille mais à la place, la petite voix reprit. Elle s’excusa tout d’abord. Ouai, c’était un bon commencement. Hem. Vint le ‘mais’ tant attendu et Albaran la foudroya du regard. Pourquoi ? Comment osait-elle dire ce qu’il était devant tous ces Humains pensant déjà qu’il était la cause de son malaise ? Le mutant allait l’abandonner et la laisser à d’autres bonnes œuvres qui se chargeraient mieux que lui de lui donner un toit et de la ramener chez elle mais une partie de son discours l’arrêta. La fin. Il pensa qu’elle cherchait juste un hôpital psychiatrique. Mais non. C’était donc bien une mutante. Tant mieux. Albaran la fit taire d’un clin d’œil de derrière ses lunettes noires et la souleva du sol neigeux.

« Bon, je l’emmène à l’hosto. »

Les passants approuvèrent d’un signe de tête et laissèrent partir ce grand homme en noir qui leur semblait tout à faire normal. Le mutant repéra les lieux dans sa tête et fit en sorte qu’il ne repère pas son handicap, marchant avec sureté et silence. Il tourna au coin du par cet disparut aux yeux des badauds.

« Espèce de petite idiote », cracha t’il avec dédain. « Tu penses que les mutants se cachent pour jouer ?! Tu penses que ça m’amuse de ne pas montrer mes yeux au commun des mortels ?! Tu penses qu’on peut utiliser un don comme ça, sans se soucier de la moindre conséquence ? Idiote, idiote, idiote !»

Ca n’était pas méchant, mais ça lui ferait le plus grand bien. Il la déposa doucement sur le sol sans un sourire, sans même un regard et replaça ses lunettes noires sur son nez. Bon. Il ne pouvait pas la laisser ici de toute façon. C’était plus malin de l’emmener réellement là où il l’avait annoncé : hôpital rayon psychiatrie.

« Ecoute… des endroits sur Terre pour contrôler ses émotions, y’en a des à tirelarigot ma cocotte. Mais si tu veux un jour en trouver un… va falloir te faire un peu plus discrète. »

Albaran était repartit à l’assaut de la ville et marchait d’un pas décidé en maudissant le vieux crouton qu’il avait abandonné sur les lieux du crime.

Luna se sentait mieux mais il y avait encore de la peur en elle. Cette sensation s'accentua quand Alban dit au monde autour d'eux qu'il allait emmener la petite Luna à l'hôpital. Mais elle n'avait rien ! Elle savait juste que l'homme était devenue fou et qu'il s'était jeté sous une voiture et que le mystérieux nommé Alban -dont elle ne connait pas le nom- était un mutant. Malgré cette information Luna se laissa faire transporter loin d'ici jusque dans une ruelles...Les ruelles étaient très appréciées des mutants, plus que des malfrats qui avaient peur de croiser des mutants dans ces ruelles. On pourrait alors se demander où crèchent les malfrats maintenant mais ce n'est pour le moment pas important...Pas important du tout. Luna venait de toucher le sol avec une douceur qui rendit moins crédible les paroles d'Alban. Il venait de faire la leçon à Luna et au lieu de pleurer une énième fois dans cette journée. Malgré tout cela il était gentil. gentil de l'avoir aidé, gentil de ne pas avoir oublié son sac et sa valise dans le parc [N'est-ce pas ? :-p] et gentil de l'avoir écarté de toute cette foule. Comme le pressentait Luna, son sauveur était aveugle et ces yeux avaient quelque chose en rapport avec son don. Luna le regarda, mais pas dans les yeux, son regard sans vue était très lourd à porter, à supporter et lui tenir tête était quasiment impossible pour la jeune mutante.

Mais elle se tut, le laissant partir. Quand il se retourna et emboîta le pas, Luna entendit un bruit comme un grincement : Il avait faim. Luna ne put s'empêcher de se lever, de prendre son sac à main et sa valise et de le suivre d'un pas incertain, trébuchant sur une canette et laissant sa valise retomber. Elle se dégagea des ordures et reprit son chemin. Elle était décidé à en savoir plus sur cet étrange bonhomme qui semblait en savoir beaucoup sur les endroits où maîtriser ses émotions. Luna n'avait par contre pas imaginé une seconde qu'il pouvait lui avoir dit ça en sous-entendant qu'il parlait d'hôpital psychiatrique. Luna l'interpella à plusieurs reprises mais comme il ne se retournait pas elle lui lança son sac à main, côté reste de balle de Colt dans la figure.

"Hey ! Monsieur je sauve les gens et je les laisse tomber après ! Euh...Gnnn...Retournes-toi si t'es un homme !" Dit-elle sans aucune certitude, d'une manière peu convaincante.

"Mes parents sont de puissants...Comme toi et ils m'ont laissés partir de la maison qui est à l'autre bout de la ville pour trouver une école dans laquelle je deviendrais plus forte !" Continua-t-elle de dire sur un ton de menace au début puis sur un ton déterminé.

"Ils m'ont suggéré de prendre contact avec un certain Fraust, ils le connaissent de nom car ils ont eut le droit d'avoir un enseignement...Et j'ai besoin de lui...Je vous ne prie, arrêtez-vous, au moins pour me dire d'aller me faire voir...S'il vous plaît ! Finit-elle par dire toujours sur ce ton déterminé, puis se calmant et finissant par le même 'pleeeeaaaase' de petite fille de 6/7 ans, quand celles-ci désirent une poupée ou un bonbon dans un supermarché.

Luna continua de marcher pour reprendre son sac à main et ne se releva pas. Elle resta à genoux, sentant à nouveau l'émotion parcourir tout son corps et sentant aussi ses yeux rougir de nouveau. Mais elle ne voulait pas se montrer faible, c'est peut-être ce qu'avait voulu dire son sauveur aveugle, et elle baissa la tête, étouffant ses sanglots, espérant de tout son coeur que ce mystérieux jeune homme revienne vers elle.

Elle non plus ne disait plus rien. Tant mieux. Il préférait largement qu'elle se taise, au pire qu'elle pleure - mais EN SILENCE PAR PITIE. Lorsqu'Albaran la déposa sur le sol neigeux, la gamine n'avait toujours pas ouvert la bouche. Ca y est, il avait peut être trouvé le truc contre les perroquets et les moulins à paroles ? Pas vraiment. Elle le laissa partir tout d'abord, le jeune homme aux cheveux noirs ne se souciait déjà plus d'elle, la snobant au limite du raisonnable quand il entendit de nouveau du bruit derrière son dos. La gamine venait de tomber. Mais quelle cruche cette fille ... [=P] Elle ne voudrait donc pas le laisser tranquille ? L'aveugle ne se retourna pas lorsque la petite l'interpella à diverses reprises, non, il continuait sa route dans le noir comme si tout cela lui était parfaitement égal. Et exactement : elle lui était parfaitement égal. Non pas qu'Albaran voulait lui fermer les portes de la faculté, ce n'était pas à lui de juger et encore moins d'en décider. Non, ça n'avait rien à voir. Seulement, il n'était pas en service. Donc pas prof. Donc pas concerné. Logique imprenable, certes, mais qui lui vaudrait certainement une mise à pied. Non assistance à personne en danger.

Elle lui balança son sac à main. Le mutant bloqua sa respiration sous la douleur qui prit son épaule et se retourna, furax, hurlant un grand "EH !". La gamine n'était pas mal non plus. Elle s'agitait sur place avec de grands gestes en le menacent brusquement. L'espace d'un instant, la fillette lui rappela son ancienne femme. Enfin, sa première femme. Quoi que, Anna avait déjà fait pire qu'essayer de lui mettre des baffes, comme tenter de lui enfoncer un couteau de cuisine dans le crâne par exemple. Alors Alban reprit les bonnes vieilles habitudes. Il la laissa parler en sifflotant, regardant ses ongles d'un œil hautain, tournant et retournant la tête pour visualiser les alentours. Non mais, fallait pas le prendre pour le nettoyeur de service non plus. Au contraire même, ramasser des élèves pour ce Fraust - son patron en somme - ne faisait en aucun cas parti du contrat. Ou alors c'était inscrit sur la tranche. Trop tard, l'aveugle avait déjà fait demi-tour et était repartit dans les rue de la ville.

Albaran, cependant, l'écouta finir avec politesse - si l'on put dire. Apparemment, ses parents avaient l'air de connaître le Fraust et malgré tout le respect qu'il lui devait, il se demandait pourquoi. Mais bref. Le prof psychique consulta sa montre. Bon ok, il avait encore un peu de temps. Le jeune homme fit face à la petite personne qui souhaitait être son interlocuteur et soupira.

« Les émotions, ça se contrôle facilement avec un peu d’entrainement. Les pouvoirs, les dons… aussi. Et ce n’est pas en pleurant que tu vas arranger le problème. »

Elle s’était remise à pleurer par terre et ça ne l’étonnait pas tant que ça. Alban revint vers elle et s’accroupit près de cette gamine insolente à souhait mais aussi vaguement triste et seule… C’était bien beau d’avoir des parents, mutants qui plus est, ça n’arrangeait pas forcément le problème. Lui-même savait… Nouveau soupir. Il se devait au moins de l’aider à trouver la faculté. Ce n’était pas bon de finir la journée comme ça. L’aveugle se releva et lui tendit sa main, attendant qu’elle la lui prenne pour la mettre debout à côté de lui. Elle était si petite.

« Allez, arrête de chialer. »

Il sortit un mouchoir de la poche de sa veste et lui tendit avec un petit sourire. Oh, Albaran était loin d’être un ange. Mais il n’était pas si méchant au final [nan ? xD]. Il prit sa valise posée sur le sol [ah ah =P] et commença à avancer, la gamine sur ses talons, se retournant pour l’obliger à le suivre.

« J’espère que t’as de quoi payer deux billets d’avions. Et au fait : vas te faire voir. »

*Bon. Jamais il réagit face à une fille qui pleure lui ?*

Luna attendit encore un peu mais ne comptait pas le lâcher comme ça. Finalement, après avoir patiemment attendu il se retourna. Intérieurement elle sourit en entendant Albaran soupirer. Il lui expliqua que les dons et les émotions, on pouvait s'entraîner pour les contrôler et c'est justement ce que cherchait Luna. Elle savait qu'elle avait du potentiel et voulait l'exploiter sans pour autant dépasser les limites du possible et du raisonnable. Alban s'accroupit vers elle et tendit une main qu'elle s'empressa de prendre, tout en essayant de cacher son sentiment de victoire. Luna se débarrassa de la neige qui commençait à fondre contre ses collant en laine et elle se dit que ce ne fut pas sa meilleure idée.

Je ne pleure pas...J'ai froid aux yeux et ça pique. Dit-elle sur un ton sûr, reniflant quand même une fois ou deux et s'essuyant dans un mouchoir.

Luna finit d'enlever toute cette neige gelée et laissa Albaran prendre sa valise. Elle lui attrapa le bras et le caressa avec sa tempe droite ; On aurait dit un petit chat qui avait comprit qu'on allait lui offrir des crevettes, un peu de lait ou une pelote de laine chaude. Mais ce petit chat sentit ses poils se dresser sur sa tête quand il crut entendre quelque chose...

"Comment ça payer des billets de train ! Non mais...Gnnnnnn Fouuuuuuuuu !"

Elle ne sut quoi dire de plus après ce 'va te faire voir' final. Elle se laissa alors guider par cet aveugle et heureusement que papa et maman avait des sous jusqu'à ne plus savoir qu'en faire. Ils arrivèrent en quelques moitié d'heures et Luna, bien que très confuse et énervée, paya les deux billets... Elle ne savait pas où elle allait en fait...Donc arrivée devant la personne chargée de donnée les billets elle ne sut quoi dire.

"Euh..."

Mince ! Elle ne connaissait toujours pas son prénom !

"Mon coeur !" *Bof comme idée...* "Je te laisse choisir il faut que je me trouve quelque chose à manger !"

Lui envoyant un bisous de la main et lui laissa les valise et se dirigea vers les distributeurs automatiques. Elle revint même pas une minute après et lui fit un clin d'œil. Il fallait bien ça pour ne pas se faire avoir à cause du fait qu'elle ne connaissait pas le nom de ce jeune homme aveugle.

[Arf, pas très long...]

Petite sotte. Alban essaya de comprendre ce qu’elle faisait à cet instant, se frottant contre lui d’une façon qu’il n’appréciait guère. Allons, elle était bien trop jeune et encore innocente. Et même si ces anciennes femmes n’étaient pas de riche et vieille peau non plus, ce contact le gênait et il chercha à s’en dégager le plus rapidement possible.
La réaction des passants, cependant, restait la même : oh le mignon petit couple que voilà ! Mais dis donc, il n’est pas un peu vieux l’aveugle à gauche ? Bah, y’a des obsédés partout, qu’est ce qu’on peut bien y faire… ? Et puis, elle a l’air de prendre son pied la petite hin… huhuhuhu… les jeunes filles ne savent plus ce qu’elles veulent.
Et ainsi de suite. Plusieurs fois, Alban le sentit dans le son de leur voix. Ca le gênait. Beaucoup. Fallait faire avec, elle n’était pas la première fille à le tripoter. Par rapport à d’autre, ça n’était d’ailleurs presque rien.

Petite sotte. Il aurait eu envie de lui mettre deux ou trois dans la tête à cet instant. Ah oui, j’ai oublié de te prévenir : si tu veux me toucher, va falloir payer le prix de deux billets d’avions. Arrivé à l’aéroport, Albaran la laissa le guider jusqu’au guichet, ou elle baragouina une syllabe bien connue puis se débarrassa de l’hôtesse d’un petit surnom rapide à son égard. ‘Mon cœur ‘… ? Tu n’avais pas mieux en magasin ? Il n’osa pas lui faire une grimace, de peur de passer pour l’infidèle de service et offrit un beau sourire à la standardiste qui le lui rendit.

« Excusez ma compagne. Trouble de la mémoire immédiat : elle ne se souvient jamais de la destination. »

Oui, Alban était rentré dans son jeu et s’amusait follement. La jeune femme l’observa bizarrement, mais il n’en vit rien, avant de clamer un petit ‘je comprends…’ et de leur tirer deux billets d’avion que le jeune homme réceptionna encore chaud. Elle entoura d’un stylo noir leur place quand sa camarade improvisée revint eux. Albaran attendit qu’elle soit près de lui pour passer une main autour de sa taille avant d’agiter les billets devant son nez.

« C’était l’Asie aujourd’hui, ma puce. J’espère que tu t’en souviendras quand nous arriverons. »

Et sur cette phrase légèrement sarcastique, il la tira à sa suite non sans avoir remercié chaleureusement l’hôtesse qui les regarda partir avec de grands yeux ronds.

Il faisait une chaleur incroyable dans l’aéroport, Albaran dû bientôt retiré sa veste tandis qu’ils patientaient (dans la bonne humeur) pour prendre leur vol. L’aveugle n’accordait qu’un bref regard à la jeune femme, souriant des conneries qu’il avait bien put sortir aux différents passants à qui ils avaient demandé leur chemin. Finalement, c’était plutôt marrant. Il avait toujours crut que les femmes étaient de vils personnes capable d’un retournement de veste en moins de cinq secondes chrono, mais au final, il s’en tirait bien.
Le jeune homme pencha la tête en arrière sur son siège, jouant avec les bagues accrochés à ses doigts et soupirant comme un aspirateur. Tout de même, cette journée manquait d’un peu de piquant. Ils n’avaient pas encore été arrêté pour exposition sur la voix publique, personne ne les avait poursuivit après l’incident et la douane ne leur avait accordé que quelques secondes à peine pour déclarer les différentes petites culottes de mademoiselle. Et maintenant ? Et puis ils glandaient. Et Albaran souhaitait si possible monter rapidement dans leur avion pour pouvoir dormir tranquille.
Avant cela, il décida de reprendre la conversation. Histoire de dire que lui aussi pouvait faire des efforts.

« Au fait, je m’appelle Alban. Garde ‘mon cœur’ pour les mecs qui voudront bien te supporter ! »