Sueur et tremblement. Emploi du temps court et simple. Facile à retenir. Aucun besoin de réfléchir. Foncer, ne se soucier que du danger. Eliminer toute pensée parasite. Se focaliser sur le devoir. Alerter ses sens, réveiller son instinct. Echauffer ses muscles, avant que le liquide chaud coule le long de sa nuque comme le révélateur de ses premières fatigues. Ce liquide faisait d’ailleurs parti de son emploi du temps.
Métal et acier. Plastique. Balles, haltères, fusils. Tout ce que l’on veut, pouvant servir d’arme. En passant du simple couteau, au Grease Gun en passant par la bonne vieille Beretta M12. Cibles mouvants, immobiles. Rembourrage de paille ou de plastique, prêt à être trouer. Casque représentant des têtes. Bras pendant, donnant une vague silhouette humaine à des objets sans vie. Fils tendus, ou simples tiges de métal, pour donner à tout cela un peu de hauteur.
Matteo posa son sac dans un coin de la salle de tir, vide de monde. Il ne ressentait aucun flot d’ émotion, a quelques cent mètres à la ronde. Respirant pour une des premières fois un calme intérieur qu’il ne parvenait à identifier que très rarement, un sourit au mur se trouvant devant lui. Les vestiaires étaient de l’autre coté, et son sac était à ses pieds. Il était seul, alors pourquoi se priver. Quelques coups de hanches suffirent à faire tomber son pantalon, qui fut bientôt suivit par son t-shirt, ses chaussures. Sortant de son sac ses vêtements, il s’habilla rapidement, afin de ne pas entamer son actuel enthousiasme pour son entraînement matinale. 10h30-13h30. Au programme, sueur et tremblement…
Dans un short long, moulant et noir, il s’avança dans la salle de musculation, après avoir franchi le seuil de la porte. Un polo rouge foncé montrait avec élégance aux miroirs ses pectoraux et ses abdominaux. Vérifiant sa forme physique, il banda les muscles de ses bras. Satisfait par la boule de puissance qui venait de relever les manches de son haut – le serrant lui aussi au niveau des épaules – il courut un peu partout dans la salle, bougeant alternativement poignets, cou et épaules. Après plusieurs tours, il avait repéré ses futurs outils. Une fois bien chaud, et une goutte de sueur coulant le long de sa nuque découverte, il fit quelques étirements.
Une fois certain que sa préparation lui suffisait, il alla cherché quelques haltères, et un tapis. Il installa les poids près d’un appareil de musculation, et mit le tapis quelques mètres plus loin. Il commença par faire quelques pompes, une série de quinze, suivi d’un tour de salle, puis de vingt pompes. Il répéta ce petit mouvement jusqu'à arriver à l’enchaînement de cinquante pompes. Les muscles déjà bien attaqués, il s’accorda cinq minutes de repos. Fidèle à ses exigences, il reprit ses exercices dès que le temps fut écoulé. Il recommença donc par des étirements, puis alla s’allonger sur l’appareil de muscu.
Il testa la hauteur des deux barres étant à niveau de sa tête, puis se redressa pour s’asseoir sur le bord. Il prit une haltère, et y vissa un poids de cinq kilos. Il fit de même avec un deuxième, et se mit donc à les relever chacun leurs tours, avec une main assurée. Les muscles gonflés par l’effort, il ne put s’empêcher de sourire en voyant des filets de sueur tombés le long de son bras droit. Après avoir remonté vingt fois les poids avec chaque main, il les dévissa des haltères.
Il mit cette fois ci dix kilos sur un seul de ses deux outils, et entreprit de le soulever avec sa main gauche cinq fois, puis cinq autres fois avec sa droite. Une fois les trente atteints pour chaque main, il s’accorda cinq nouvelles minutes de repos, et trottina un peu en faisant le tour de la salle. Le temps fatidique atteint, il alla chercher sa serviette dans son sac en sprint. Il s’essuya le front, qui dégoulinait déjà, et se frotta le dos, pour éponger légèrement son maillot. Il retourna dans sa salle de musculation, et jeta la serviette près des haltères. Il fit quinze pompes sur le tapis, puis cinq tours de salle. Il attaqua de nouveaux avec une série de trente, puis de dix tours de salle, dont deux à fond. Il acheva par une série de soixante, et de vingt tours. Une petite série d’étirements lui permit de souffler, avant de retourner près des haltères. Il vissa un poids deux poids de dix kilos sur une haltère longue, et la positionna sur les petites colonnes qui servaient à soutenir celle ci jusqu'à ce qu’il se décide à la soulever.
Il mit un poids de cinq kilos à une petite haltère, et le releva vingt fois avec chaque mains. Cinq minutes de pause plus tard, il s’allongea sous la longue barre, et respira un grand coup. Il mit ses mains sur l’épaisse tige de fer, et la souleva sans trop de difficultés. Il la reposa sur son support, et dévissa les poids, pour en mettre des plus gros, de trente cinq kilos. Après cinq tours de salle, il s’allongea de nouveau, et mit les mains sur la tige. Un peu moins confiant que précédemment, il souleva néanmoins la charge.
Il mit cette fois ci des poids de cinquante cinq kilos. Il n’avait jamais tenté cela, et c’était son petit défi. Du moins, le premier de son entraînement. Il se rallongea donc, et souleva au prix d’un gros effort l’haltère qui ne semblait pas vouloir décoller de son support. Il le reposa après avoir réussi à le maintenir cinq ou six secondes en l’air. Satisfait, il refit une petite pause, avant de tourner un peu en trottinant dans la salle, comme pour son échauffement. Il dégoulinait de transpiration…
Il se décida enfin à s’arrêter, à bout de force, pour aller s’étendre à coté de sa serviette, tombant comme une masse sur le tapis où elle reposait. Il s’essuya un peu le visage, et alla boire et se rafraîchir le visage dans une petite salle à coté. 12h. Il en avait fini pour aujourd’hui avec la musculation, place au tir et à la survie.
[Suite et fin très bientôt !]
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