[Solo] Coma

Silence.

Tout dans cette salle évoquait le silence.
Non seulement le sorps, étendu muet sur le lit d'hôpital, tel un macchabée qui s'ignorait. Les scientifiques autour, qui avaient tout fait pour sauver le corps du patient avant qu'il ne tombe dans un profond coma.
La salle était froide, austère. Elle sentait comme un mélange de produits chimiques divers. Les machines pullulait, surveillaient tout, taux de stress, d'adrénaline, pression sanguine, battement du coeur, et j'en passe.
Sans doute ce patient ne se reveillerait-il pas. Et s'il venait à se reveiller, aucun doute que son corps aurait du mal à suivre. Car après tout, son corps était presque mort. Presque, oui car au final, il ne l'était pas. C'est le principe. La pratique, c'est qu'il était étendu là, et que la seule différence notable que qu'on pouvait faire entre ce corps inerte et un cadavre, c'est la rigidité cadavérique.
Celui-là était tout mou. Chaud. Vivant. Mais immobile.

-Docteur, comment tout cela est arrivé ?

Le docteur Ashford n'en savait pas grand chose. On lui avait apporté le patient quelques heures auparavant. Il était pas beau à voir, c'est sur. Néanmoins il avait une volonté de vivre qui l'avait surpris. Un défi pour le docteur de continuer la volonté du patient. De le sauver. Il avait en quelque sorte réussi. Il aavait sauvé son patient, mais impossible de le reveiller. Il dort ?

-Demandez aux ambulanciers, Ken.

Le vieil homme traversa la salle d'opérations, où il entendait deja le docteur nettoyer sa salle pour transporter le patient ailleurs. Il sortit dans le couloir qu'il remonta jusqu'à l'entrée des ambulances.
Il y attendit deux heures, jusqu'à ce que John et Kay, deux jeunes hommes au demeureant plutôt sympa, ceux qui avaient amené ledit patient, reviennent à l'hôpital.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

John était un homme d'une trentaine d'années. Il avait vu tous les genres d'urgences possibles et immaginables. du mec coincé dans sa cuvette de chiotte au suicidaire qui avait sauté du 30ème étage avant d'être miraculeusement sauvé, on ne saura trop comment. Kay, son compère asiatique était plus jeune. Plus fort aussi. Les deux, habillés de blanc vachement rosé avec le sang, parraissait crevé après cette journée de travail. Kazun avait son lot d'accidents, aussi.
Le plus vieux fumait une cigarette en se passant la main dans les cheveux. L'autre semblait dans les nuages. La question surprit autant l'un que l'autre.

-Pardon ?
-Un jeune homme, une trentaine d'années, costume, cravate, limousine...
-Ah oui. On le connait tous ici.
-Pas beau à voir. On a fait que le ramener. C'est l'ambulance urgentiste 24 qui était là avant, faut aller les voir.

Et alors que l'européen partait aux WC, l'autre enlevait sa veste, nul doute que sa journée était fini. Le vieux Ken se mit donc en quète de l'ambulance 24. Un coup de chance, elle était garée pas loin. Mais personne en vue. Personne, excepté un jeune interne qui remplissait une liste de pointage, sans doute pour vérifier si tout était en ordre dans l'ambulance.

-Excusez ?

Le jeune homme se retourna. Il devait avoir 20 ans, pas plus. Le teint jauni, mais pas bridé. Métis, sans aucun doute. De père anglais, si on se réfère à son badge patronymique qui orne son veston blanc à liseret bleuté, uniforme des internes de Kazun.

-Parish, c'est cela ?
-Oui professeur, que se passe-t'il ?
-Où sont les ambulanciers de ce véhicule ?
-L'un est chez lui. L'autre doit être au service administratif, il a du retard dans ses papiers. C'est Matt. Matthew Parish.

Sans nul doute son frère. D'ailleurs Ken n'insista pas et rerentra dans l'enceinte du complexe pour aller au service adminsitratif. Parish en était deja parti.

-Il m'a dit avoir à faire avec le docteur Takamoto.

Un vrai bordel de labyrinthe, d'ailleurs. Notre vieux professeur s'enquit donc de trouver le bureau de Takamoto, désigné comme étant au second étage, couloir B, troisième porte à droite.

*Knock Knock*

-Entrez !
-Docteur, je peux vous emprunter Parish ?
-On avait terminé.

Le jeune homme ressemblait énormément à l'interne précédemment. En un poil plus vieux néanmoins.

-Oui ?
-Vous pouvez me parler du patient de cet aprem' ?
-Le... ? Ah oui. Pas beau à voir. Visiblement, il avait du heurter un lampadaire. Si c'était que ca. Derrière lui, un gros véhicule style 4x4, mais en plus gros était passé sur la voiture. Genre violement. Il a donc du être éjecter, ou alors il a essayé de sortir, et c'est là que la moto l'a heurté.
-Il enchaine les coups de chance, dites moi.
-Il est vivant, je trouve ca pas mal.
-C'est le seul blessé ?
-Son chauffeur n'a rien, et le pilote de la moto est atteri sur une devanture de fruits.
-Mouais.

Non loin de là, 3 internes et leur titulaire se dirigeait vers la chambre n°1. LA chambre, si on puit dire. Celle où allait passer surement encore quelque temps LE patient de l'île. Celui sans qui cet hôpital n'existerait pas.
C'est dans un lit plus confortable que la moyenne de l'hôpital, dans un confort bien meilleur que les autres chambres que le directeur Lorrington était dans le coma.

Sans doute pour longtemps.

» [solo] Oyasuminasai...
» Perfection [solo]
» L'origine de la force [solo]