The Faculty
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 Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]

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MessageSujet: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyDim 2 Sep - 17:49

[TRACK LIST : Down Slow - The Bedroom Orchestra Wink ]

19 h 30, amphithéâtre de Pitcairn – petite colonie Anglaise de l’Océanie située au sud-est de Tahiti.


« La vérité, c’est qu’ils sont notre évolution. Rien ne sert de les tuer, de les exterminer. Ils sont l’avenir, que nous le voulons … ou pas. »

Quelques uns des plus imminents chercheurs de génétiques étaient réunis en ces lieux pour plancher sur le « problème mutant ». Nombre d’entres eux avaient emmenée collègue et amis, tous ici pour donner leurs points de vues sur la question. C’est ainsi que Light Weddmore s’était vue embarqués par son assistant l’espace d’un week-end pour aller expliquer, je cite : « la façon dont fonctionne ce monde et ses habitants à des vieux incapables que sont ces scientifiques bornés. » Georg Roosentag – ledit assistant – avait beau lui répéter que ce n’était pas une raison pour abandonner toute recherche sur le sujet, ou tout du moins, arrêter d’en faire profiter aux autres ; rien n’y faisait. C’était la mine renfournée que la jeune femme assistait aux débats soporifique des plus grands intellectuels de ce monde. Depuis que sa route avait croisé celle d’un certain monsieur Fraust, Light était plus que jamais perturbée. Cet homme avait avancé des arguments qui lui laissaient une boule en travers de la gorge, sous-entendant que les Humains étaient des tueurs pour les Mutant et que rien ne changera à ce sujet. La jeune femme espérait qu’il avait eu faux sur toute la ligne, mais en attendant, tout cela la gênait.

Depuis la tribune des VIP, Light avait une magnifique vue sur l’ensemble des participants de la séance. La plupart étaient à moitié couché sur les tables, des piles de gobelets contenant jadis du café, empilées autour d’eux dans une sorte de pyramide de caféine. L’homme qui parlait devant pourtant hausser la voix pour se faire entendre des derniers rangs. Certains généticiens, bien réveillés ceux là, hurlait parfois leur désaccord, mais aussi leur approbation. Et de tout ce tintamarre ne ressortait qu’une chose : qu’il soit Mutant ou Humain, l’Homme en général ne changeait pas. Il restait une bête. Bientôt, devant la cohue qui prenait forme devant ces yeux, Light eut envie de prendre un peu l’air. Elle tira sur la manche de Georg, lui montrant la porte du regard. L’assistant ouvrit la bouche pour protester mais la referma aussitôt avant d’acquiescer. Et de se pencher vers la demoiselle pour lui déposer un bout de papier dans la main. La jeune femme le déplia avant de sourire avec arrogance.


Citation :
« The Green Cat »
20h10 + tenue de soirée

Ah oui. Le fameux dîner. La plupart des scientoches y étaient conviés. Ils pouvaient emmené une ou deux connaissances avec eux, en priorité d’autres généticiens ou bien des collègues. Les amis y étaient mal vus, mais pour les couples, c’était toujours mieux. (Eh oui ! L’Homme et la Fidélité !)
Georg lui fit un regard irrité et la chassa d’un geste de la main. Light haussa un sourcil et froissa le papier pour le mettre dans sa poche. Ils ne compteront pas sur elle, pas ce soir. La jeune femme détestait cela, ces réunions, ces repas … Son assistant le savait, pourquoi donc insistait il !

Sitôt sortit, la chaleur de l’île accabla la demoiselle aux cheveux de suie. Etouffante, c’était bien le mot. Elle devait rentrée à sa chambre d’hôtel, histoire de se changer … pour ce foutu repas ! L’art de changer d’idée toutes les cinq minutes. A vrai dire, Light venait de peser gentiment le pour ou contre. Et laisser son assistant sans surveillance, lui qui était si naïf et discret, c’était laisser un Français en compagnie d’un Anglais pendant un match de coupe du monde de rugby.
La jeune femme estima son temps en regardant sa montre. Mouai, elle avait encore un peu de temps devant elle. Pourquoi ne pas longer les docs de l’île ? Une balade + un trajet.

Light contourna les piliers de l’amphithéâtre et observa le chemin qu’elle allait emprunter. Bientôt, son regard se posa sur un homme, adossé contre une voiture, lunette de soleil sur le nez. Elle le dévisagea un instant avant de brusquement détourner le regard quand il posa ses yeux sur elle. Qui c’était encore celui là ? Pas un scientifique en tout cas. La jeune femme accéléra l’allure et disparut dans les ruelles de l’île. Ses vieilles chaussures résonnaient presque gaiement sur les pavés de la ville. Mais rien n’était pour la rassurer. Car une ombre la suivait. La généticienne rajusta ses lunettes de soleil malgré la noirceur de la nuit tombée et entreprit d’attraper son Beretta qui se logeait gentiment dans son sac. Encore un mètre et l’ombre la touchait. La scientifique préféra jouer une carte sûre et se retourna avant d’avancer d’elle-même vers l’inconnu en pointant son flingue vers le torse de celui-ci. Elle aplatit d’ailleurs entièrement le canon contre ce dernier avant de siffler entre ces dents.


« Qui êtes vous …? »
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 3 Sep - 21:52

[HRP: dans un souci chronologique lié à mon perso, je considère que ce topic se déroule après l'entrée de Charlie au MIL]

Il faisait chaud dans les rues de Pitcairn, l'ancien capitaine Withmore s'en rendait bien compte. Tellement chaud qu'il ne portait qu'une simple chemise blanche à demi-ouverte sur les épaules. Las, il avait abandonné le manteau quelques minutes auparavant. Nonchalamment appuyé contre une voiture à cheval sur le trottoir, observant les rares passants qui déambulaient dans la rue derrière ses lunettes de soleil.

Non loin de lui, l'amphithéâtre se découpait dans le crépuscule qui gagnait du terrain tandis que les derniers promeneurs flânaient tranquillement le long de la grande rue. Venant d'on ne sait où, un chien trottina avant de venir renifler les chaussures cirées du capitaine d'une truffe intéressée. Un demi-sourire sur les lèvres, l'homme se baissa et ôta un instant ses lunettes, regardant le canidé dans les yeux:
"On s'promène mon pote?"

Charles gratta amicalement le chien derrière les oreilles, qui leva vers lui un regard humide et reconnaissant comme seuls les chiens savaient le faire. Fouillant dans les poches du manteau qu'il portait sous le bras, Charles en sortit une demi-barre de céréales qu'il tendit à l'animal. Au moins, les rations alimentaires qui traînaient dans les sous-sol du MIL auront fait un heureux, se dit-il tandis que la bestiole engloutissait la nourriture. Charlie tapota la tête du chien, qui remua joyeusement la queue avant de repartir de son pas léger; son maître l'appelait au coin de la rue, et Charles les regarda partir, curieusement contemplatif. Entre bêtes, on se comprenait...

Encore une fois, le mercenaire se demanda si rejoindre le MIL avait été la chose à faire; il n'avait aucune envie de se transformer en bête domestique... Bon, il était toujours assez libre de ses actes malgré tout, et il faut dire qu'il était réellement fatigué d'errer aux quatre coins du monde pour toucher sa paie. Et ça faisait plusieurs années qu'il avait été témoin de trop de choses pour ne plus se mêler d'une telle lutte idéologique. Il y avait eu Joseph, surtout, et tout ce qui avait suivi. Charles n'avait plus été le même après cette aventure, il y a trois ans... Il ne voulait plus jouer au loup solitaire, et il avait rejoint la meute du MIl très récemment, grâce à Vitalie. Aaah, un sacré bout d'femme, la misse Darshaw, il fallait le dire...

Mais à peine avait-il mis le pieds dans les grottes de la petite armée qu'il se retrouvait ici, sur une île paumée en Océanie. Il n'avait même pa spécifié les raisons de son absence auprès de Vitalie et de ses nouceaux camarades; ils n'avaient pas à savoir pourquoi Charles se trouvait ici. Ca avait déjà été assez dur d'en parler à son vieil ami Zack. Mais Charlie avait eu besoin des informations que ce dernier pouvait lui transmettre. C'était lui qui lui avait indiqué Pitcairn, il y a de celà à peine trois jours...


* * *


"Pitcairn, une île non loin de Tahiti..." Zack Solansky avait balancé le dossier sur la table du petit bureau où il avait reçu son ami en Russie. En voyant le désordre qui régnait dans la pièce, et la quantité de gobelets de thé vide qui gisaient un peu partout, Charles en avait dédui que son ami travaillait encore plus que d'habitude. Ca et les cernes sous les yeux...

"Et alors?" demanda Charlie tandis qu'il s'empara des fiches pour y jeter un oeil faussement désintéressé.

Levant les yeux au ciel, Zack se laissa tomber sur une chaise et se servit un verre de vodka:
"Le professeur Light Weddmore. C'est là-bas que tu la trouveras. Je te sers un verre?"

Charlie déclina l'offre d'un signe négatif de la tête, tandis qu'il contemplait la photo d'une superbe jeune femme aux cheveux sombre. Elle avait un air étrange, complexe, qu'il n'arrivait pas à saisir...

"Tant pis... Za tvoyo zdo´rovye! [A la tienne!]" Zack avala la moitié de son verre d'une gorgée et le reposa d'un coup sec sur la table. "C'est une des meilleures dans son domaine. Elle bosse pour une société qui possède son propre micro-état indépendant, au large du Japon. L'Arobase, ils travaillent sur le clonage. Si j'en crois ce que j'ai pu récolter sur mademoiselle Weddmore, elle est vraiment douée. Mais de là à savoir si elle acceptera de t'aider..."

Charlie remit la photo dans la chemise plastique qui contenait les autres documents et s'assit à son tour, non sans mettre ses pieds sur la table:
"J'ai besoin d'étendre mes jambes!" dit-il en réponse à l'air exaspéré de Solansky, qui écarta quelques documents des chaussures du mercenaire. "Pitcairn, hein?"

Empilant plusieurs feuilles qu'il avait réussi à sauver, Zack conitnua son petit exposé:
"Il y a une réunion scientifique sur la mutation. Elle y a été conviée, et il t'y sera plus facile de l'aborder que sur l'île de Kazun où elle travaille. J'ai peu de choses sur elle, mais je sais qu'elle est plus que capable... et que c'est une femme difficile à cerner."

"Tout à fait mon genre, alors..." Charlie était un brin étonné; les services de Zack étaient en général très performants lorsqu'il s'agissait d'informations. Cette femme devait être du genre très discrète.

Sans relever la remarque de son ami, Zack fit tourner un moment son verre dans sa main avant de reprendre:
"Tu pars dans deux heures pour Tahiti. De là, un bateau te transportera jusqu'à Pitcairn. J'ai tout arrangé, et les billets t'attendent à ton hôtel." Zack semblait gêné, comme s'il refusait de montrer à son ami à quel point il s'inquiétait. Charles leva un sourcil:
"Tu me maternes drôlement ces temps-ci. Je ne suis pas encore mort, tu sais."

"Non, pas encore..." marmonna Zack d'un air lugubre avant de vider le reste de son verre. "Et je vais faire en sorte que ça soit encore le cas. Tu me dois encore quelques services..."

Ni l'un ni l'autre n'avait jamais été très à l'aise dans ce domaine, aussi Charles décida de ne pas se moquer de son ami comme il le faisait d'habitude:
"Et moi j'ai très envie de pouvoir râler après toi encore un bout de temps. Je pars dans deux heure alors..."

"Tes nouveaux petits copains du MIL ne vont pas râler?"

Charles balaya la question d'un hochement de tête significatif:
"Ce ne sont pas mes "petits copains", ce sont des collègues, comme d'autres. Et ils n'ont pas à se mêler de mes affaires."

Zack n'insista pas:"Dans deux heures, alors. Et comment va... J'veux dire, comment tu te sens...?"

Charlie éluda la question d'un geste de main:
"Chuis pas du genre à me plaindre Zack. Mais ça va. Même si je crois pas, en un sens, avoir connu pire. Même quand j'étais enfermé dans la base avec Alrick et les autres, j'avais quelque chose de concret contre laquelle je pouvais me battre directement."

Zack regardait son verre, vide, pour ne pas croiser le regard de Withmore. Même à lui, le mercenaire se confiait plus que rarement, et ce qu'il venait de dire avait, une fois la manière de penser du capitaine décodée, des allures de résignation mâtinée de peur. Et ça, c'était quelque chose que Zackary n'aurait jamais cru voir un jour chez son vieil ami.

"Sur ce, je crois que je prendrais bien un verre, finalement. Tu m'en dois quelques uns depuis cette affaire à Cambridge!" Comme toujours, Charlie ne se laissait pas abattre longtemps, et il semblait que leur conversation à demi-mots n'avait jamais eu lieu.

Une heure et une bouteille de vodka plus tard, Zack refermait la porte de son bureau derrière son ami, et s'installa à la fenêtre pour le regarder marcher en direction de son hôtel. Perdu dans ses sombres pensée, le commandant suivit la silouhette des yeux jusqu'à ce qu'elle tourne au coin d'un pâté de maison, puis il murmura, comme s'il pouvait encore l'entendre:
"Oudatchi, droug... [Bonne chance, ami...] Oudatchi..."

* * *


L'esprit de Charles James Withmore revint au présent lorsqu'il sentit une douleur lanciante se propager tout le long de sa cuisse droite. Etouffant un grognement -il avait découvert qu'il y avait des douleurs auxquelles on ne pouvait jamais s'habituer- il se voûta afin de masser son muscle endolori; il était étrangement dure sous le tissus du pantalon, et étrangement lisse. Comme du métal. Du métal que Charles put presque entendre craqueler entre ses doigts.

Se tenant la jambe à deux main afin de la surélever pour mieux s'y reposer, Charlie secoua la tête et ses cheveux collés par la sueur qui se propageait soudainement ondulèrent mollement. Encore une nouvelle crise, une fois de plus... Elles étaient de moins en moins espacées, de plus en plus douloureuses. Serrant les mâchoires, Charles fouilla à nouveau dans son manteau et en sortit deux petites pillules qu'il avala à sec. Puis, relâchant sa jambe, il se laissa aller en arrière contre la voiture, reprenant sa respiration. Les drogues n'allaient rien arranger, mais elles allaient calmer la douleur. Car il ne pouvait pas se permettre d'avoir mal. Jamais. Pas de cette façon.

C'est alors qu'il la vit, marchant dans la rue d'un pas presque aérien. L'air concentré, elle n'avait pas l'air de se soucier le moins du monde du monde qui l'entourrait, comme si elle n'avait ni le temps ni l'envie de s'intéresser à un monde immédiat qui n'en valait guère la peine. Charles n'eut même pas besoin de la photo pour reconnaître le professeur Weddmore. Elle s'apprêtait à tourner dans une ruelle quand la douleur laissa enfin Charlie libre de ses actes. Se composant une attitude parfaitement neutre, comme s'il ne s'était rien passé, il lui emboîta le pas, réfléchissant à la manière d'aborder une scientifique. Ce qui témoignait du trouble de Charlie: s'il avait été dans on état normal, il aurait pu avoir à s'adresser au président des Etas-Unis qu'il ne se serait pas posé de question et l'aurait abordé comme le premier quidam venu. Seulement, Charles Withmore n'était pas spécialement dans son état normal...

Et ce fut elle qui fit le premier pas, si l'on peut dire: elle fit volte-face et Charlie se retrouva "torse à nez" avec un beretta d'u modèle raffiné et une femme à l'air aussi furieuse qu'exaspérée:
"Qui êtes vous …?"

Charles se maudit intérieurement d'avoir baissé sa garde; ça non plus, ça n'était pas son genre... Mais les réflexes prirent rapidement le pas, et sans que Weddmore ait le temps de faire quoique ce soit, un pistolet de calibre plus que respectable était braqué sur son abdomen, de manière à le cacher à la vue d'éventuels passants. Affichant son sourire de séducteur le plus charmeur (même s'il savait que ça n'aurait sans doute aucun effet sur une femme comme le professeur Weddmore, iil savait aussi qu'il ne pouvait lutter contre sa nature), Charles releva ses lunettes d'une main avant de répondre, dans un anglais parfait:
"Quelqu'un qui a besoin de vos lumières, professeur Weddmore. Si je puis dire..."

Puis Charlie redevint le plus sérieux du monde lorsqu'il sentit son organisme réagir aux drogues anti-douleur; maîtrisant le tremblement de sa jambe, il parla à voix basse, et toute trace d'amusement et de futilité avait disparu de sa voix:
"Charles James Withmore. J'aurais besoin que vous me sauviez la vie."

Quand deux pareils esprits se rencontraient, les dés étaient jetés.Et si on en croyait l'impératif narratif, nul doute que le résultat fera des étincelles...
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMar 4 Sep - 13:53

[TRACK LIST : Always all ways – Lost Prophet]

*Ne tremble pas. Ne tremble pas.*

Le Beretta bougeait anormalement pourtant, s’agitant d’un faible soubresaut sous les doigts de la jeune femme aux cheveux de suies qui le portait presque désespérément. L’homme qui lui faisait face, par contre, ne semblait pas s’en inquiéter outre mesure. Light Weddmore le détailla un instant : ses cheveux noirs, sa barbe de la même couleur et cet air sombre, si sombre … Pas mélancolique comme le sien, non, juste barbare, animal, presque surhumain. Et ces yeux étaient à la hauteur du personnage. Deux pupilles foncés, noirs, idem à ceux de la scientifique. Lui aussi, il savait jouer du regard ? Light avait toujours aimé s’amuser à torturer l’esprit de ces pauvres personnes qui tombaient sur ses iris. Apparemment, elle avait un nouveau compagnon de jeu.

Il était un peu plus grand que la généticienne, et encore plus imposant. Une bête, une vraie bête, c’est la première idée que Light eut de lui. Certain, comme son assistant par exemple, pouvait déclencher émotion ou tout du moins beaucoup moins de crainte que cet homme. Oui, en le regardant, la scientifique eut envie de fuir. A vrai dire, c’est ce que lui criait en boucle son cerveau. Pas même une pointe d’attente : lâche ce flingue et fuis ! Peut importe de ce qu’il a à te dire, pense au pire avant le meilleur et regarde ce gars. N’était-il pas l’air menacent ? Ne semblait il pas dangereux ? A cette question, Light appuya un peu plus le calibre de son arme contre sa « victime », attendant qu’il parle et se présente. Elle espérait qu’il aurait au moins cette bonté, chose que l’homme fit presque sans hésiter.


"Quelqu'un qui a besoin de vos lumières, professeur Weddmore. Si je puis dire... Charles James Withmore. J'aurais besoin que vous me sauviez la vie."

Ses premières phrases ne firent pas du tout rire la généticienne qui garda un regard froid et sobre. Bon, au moins, elle avait son nom, c’était déjà ça. Mais ce n’était pas ce qui perturbait le plus Light. A vrai dire, les raisons de ce petit discours improvisé lui paraissait bien vaste. Lui sauver la vie ? Et puis quoi encore. Autant ressusciter un mort par le biais d’une baguette chinoise. Elle n’était pas magicienne, et si cet homme savait réellement quelle était son travail, peut être aurait il réfléchit un instant sur la question. Beaucoup de personne confondait santé et génétique, même étude en somme, même paye – c’est à peu près sur – mais sûrement pas les mêmes buts. La génétique est en effet, je cite : « la science qui étudie les fonctions chimiques inhérentes à une espèce particulière de molécules appelée gène. » Tandis que la médecine est : « une science, un art, une relation et une technique dont l'objet est à la fois l'étude du corps humain et de son fonctionnement, ainsi que la conservation et le rétablissement de la santé. »

Or donc, ce monsieur Withmore se trompait bien sur la chose : Light n’était pas médecin. Certes, elle avait un magnifique diplôme de doctoresse avec spécialisation psychiatrie mais elle ne voyait vraiment pas comment aider cet homme avec une camisole car il semblait bien calme derrière ce masque sombre. C’est alors que la jeune femme aperçut non sans une certaine crainte le canon posé en direction de son abdomen, et caché des autres personnes qui traversaient les rues. Il faisait sombre, on ne voyait pas son Beretta non plus, mais la scientifique n’était pas décidée à le lâcher tant que ce gars la tiendrait en joue. Et, à mon humble avis de spectatrice, c’était de même pour le camp Withmore.

La jeune femme ne baissa pas même les yeux pour observer le flingue qui courait près de son ventre. Et par pitié, qu’il retire de son visage cet air charmeur qu’elle n’appréciait décidemment pas ! Ce gars là avait tout pour lui déplaire – rappelons que Light avait pensé la même chose avec toutes les personnes qu’elle avait rencontré dans sa vie. Mais lui …il devait être le comble. Il l’interpellait comme ça dans la rue, pointait un flingue sur elle, lui souriait de façon obscène et finalement lui demandait de l’aide ? Franchement, soit ce mec était d’un sans-gêne extrême, soit il n’avait pas été élevé par une mère digne de ce nom. A vrai dire Light, dans le cas du Capitaine, c’est un peu les deux.

La scientifique resta un moment interdite, déchirée entre l’envie de s’enfuir, celle de lui mettre un pain ou encore en apprendre plus sur la maladie dont il semblait être habité. Voyons, réfléchie Light. Il n’a pas l’air si idiot que ça, alors pourquoi viendrait il te voir à une conférence de généticien alors qu’il sait peut être parfaitement que la médecine guérit les … humains ! Voilà le truc, ce Withmore n’avait rien d’un humain. Ou alors … ou alors, il se foutait d’elle et dans ce cas là … La jeune femme retira ses lunettes de soleil de sa main libre et les rangea lentement dans la poche extérieure de son manteau. Elle croisa le regard de son interlocuteur et le fusilla littéralement, lui faisant comprendre qu’elle n’avait cure de ces ennuies et qu’il commençait à doucement l’énerver. Cette fois-ci, le chargeur du Beretta résonna dans la rue devenue vide de monde. Sans compter ces deux personnages qui semblaient se disputer un combat sans merci de regard et de mimiques stoïques.


« Oh … Alors comme ça, vous arrivez derrière moi, vous me braquez un flingue sur l’abdomen et tout ce qui sort de votre bouche c’est : sauvez moi la vie ? Excusez moi, mais je pense que nous ne travaillons pas dans le même registre monsieur Withmore. Je suis généticienne. Ni médecin, ni chirurgienne, ni gardienne de zoo, ni quoi que ce soit d’autre. Généticienne, vous avez compris ? Je m’occupe de vos cellules, pas exactement de votre santé. »

Le ton était net, tranchant. Light savait exactement ce qu’elle disait et ce qu’elle pensait. Sans compter qu’il était facile de savoir si cet homme disait vrai ou pas. La scientifique réfléchit un instant, restant totalement neutre face à son interlocuteur. A vrai dire, elle hésitait. Si ce moyen disait vrai, si il était réellement malade et, comme elle l’avait observé, un mutant ; alors elle se devrait de l’aider … pour une raison bien obscure qui n’avait d’autre motivation que son frère et jumeau. Oui, si Light Weddmore décidait de se bouger le *** pour un autre que pour elle, c’était bien pour atteindre son but : se faire pardonner de la « cause Mutant ». Cette idée remontait de très loin, si loin qu’il datait même de son enfance. Le jour maudit où cet enfant avait craché du sang, où son corps s’était écrasé pour ne plus jamais se relever … Chassant cette pensée de sa tête, Light décida de se concentrer sur le point principal : le nouveau venu.

La scientifique soupira, baissa lentement son arme avant de passer une main dans ses cheveux noirs. Elle observa du coin de l’œil Charles James Withmore avant de s’avancer lentement vers lui et de parler d’une voix beaucoup plus douce qu’il y a un moment.


« J’ai une façon radicale de savoir si vous dites vrai ou non. Laissez vous faire, ne bougez surtout pas … et respirez bruyamment, merci. »

Un pas. Deux pas. Et que j’avance mon oreille près du torse de ce jeune homme. Et que je le pose au niveau du cœur. Light essaya de contrôler les battements du sien avant de fermer les yeux pour réussir à se concentrer correctement. Elle attrapa ensuite la main de l’inconnu avant de tapoter d’un doigt sur sa paume un rythme soutenu et de murmurer lentement :

« Voici le rythme d’un cœur normal … et voici le vôtre. »

Le doigt de Light accéléra très nettement. La scientifique s’éloigna de nouveau de son interlocuteur et mis une mèche de cheveux d’ébène derrière ces oreilles, gênée par ce qu’elle venait de faire ou plutôt d’accomplir. Depuis combien de temps n’avait elle pas effleuré ne serait ce qu’une main, qu’un visage ? Beaucoup trop à l’avis de tous.
La jeune femme fixa un instant le sol, comme pour réfléchir à ce qu’elle allait dire. Oui, cet homme était malade. Où tout du moins, il avait pris assez d’anti-douleur pour accélérer son cœur de la sorte. Light releva la tête, croisa de nouveau ce regard, qu’elle trouva nettement moins noir et parla enfin.


« De quelle manière puis je vous aider monsieur Withmore ? »
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMar 4 Sep - 17:51

[HRP: pas mal la musique, ça colle assez bien.^^]


La fille tremblait tandis qu'elle pointait son arme sur la poitrine de Charlie. Celui-ci pouvait sentir le canon du flingue tanguer légèrement. Et il y avait des signes qui ne trompaient pas. Il suffisait au capitaine de la regarder attentivement pour déceler les signes de la nervosité, et même... oui, même de la peur. Venant d'une femme qui semblait avoir autant de caractère, voilà qui était assez surprenant. Bon, évidemment, un type de presque deux mètres qui vous suivait dans la rue avait de quoi effrayer plus d'une femme normale, mais Charles avait tout de suite compris que Light Weddmore n'était pas une femme normale.

Alors pourquoi lui faisait-il si peur?

Elle avait les muscles tendus, et Charlie pouvait lire à l'expression de son visage fermé qu'elle devait lutter pour ne pas prendre ses jambes à son cou, comme une proie aux abois. Une proie face à la bête. Elle l'avait immédiatement cerné, Charlie s'en rendit compte. Mais il n'avait aucune intention de chasser. Surtout pas cette proie là. Une proie étrange, qui n'avait...rien d'une proie. Mais qui n'était pas une bête non plus. En se plongeant dans les yeux noirs, comme les siens, de la généticienne après qu'elle eut ôté ses propres lunettes de soleil, Charlie se demanda alors qui elle pouvait bien être réellement. Fasciné malgré lui, il se reconnut dans ce regard si semblable au sien et comprit pourquoi elle avait peur.

Il voulut ricaner pour se donner contenance mais se retint, conscient que ce n'était pas la chose à faire devant cette femme. D'autant plus qu'il savait déjà qu'elle était celle dont il aurait besoin. Personne d'autre, aussi doué soit-il, n'aurait pu convenir à Charlie. Personne d'autre n'avait ces yeux là. C'était comme si elle lui renvoyait l'image qu'il avait de lui-même. Une image pas très glorieuse depuis quelques temps, à vrai dire... Sur le coup, il aurait n'aurait pas refusé un verre de l'infâme vodka que Zack rangeait dans ses tirroirs "dossiers urgents et mal de crâne".

Quand le professeur Weddmore sembla réaliser qu'il l'avait également mise en joue, elle eut la force de ne pas trembler encore plus et garda assez de maîtrise d'elle-même pour ne pas y diriger son regard. Au contraire, elle semblait réfléchir, comme prise de pensées contradictoires. Quant à Charlie, il restait droit et totalement neutre, son fameux sourire ayant quitté son visage. Il attendait, son regard se reflétant calmement dans les pupilles écartées de Weddmore. Ce fut elle qui rompit le silence:
"Oh … Alors comme ça, vous arrivez derrière moi, vous me braquez un flingue sur l’abdomen et tout ce qui sort de votre bouche c’est : sauvez moi la vie ? Excusez moi, mais je pense que nous ne travaillons pas dans le même registre monsieur Withmore. Je suis généticienne. Ni médecin, ni chirurgienne, ni gardienne de zoo, ni quoi que ce soit d’autre. Généticienne, vous avez compris ? Je m’occupe de vos cellules, pas exactement de votre santé."

Le discours avait fusé des lèvres de la généticienne, précis et acéré, plein de morgue et de défi. Charles crut même y déceler une pointe d'exaspération. Et pourtant, il sentait qu'à travers ce discours, elle tentait d'en savoir plus, d'un moyen détourné. Il avait éveillé sa curiosité, et il savait qu'il avait fait un premier pas qui allait lui permettre de placer le deuxième, et voir même de mettre ses bottes sur la table. Et, plus que tout, il ne pouvait s'empêcher d'être amusé par la réaction de Weddmore. Non pas amusé comme pour se moquer, mais amusé parce qu'il aurait tout aussi bien pu sortir ces mots s'il avait été dans la situation de cette femme. Aussi, et ce put paraître surprenant, Charles Withmore éclata de rire, d'un rire bref et profond, rendu rauque par les anti-douleur et la fatigue de son corps. Mais un rire sincère, qui n'avait d'autre but que de laisser s'exprimer la bête, dépourvu de toute contrainte.

"Je crois que la question est: qui a braqué en premier son flingue sur l'autre, professeur. Je n'ai fait que laisser libre court à un réflexe de défenses des plus élémentaires." Il finit de rire et sourit à nouveau, mais pas de son sourire de séducteur. "Quant au gardiens de zoo, je crains fort qu'ils refuseraient de me laisser entrer dans une cage. C'est fou ce qu'on faire avec un barreau une fois sorti de ses gonds! Non, ce qui est intéressant dans ce que vous me dites là, c'est que c'est justement de mes cellules qu'il s'agit."

Car, une fois de plus, tout était question de ces saloperies de cellules...

* * *


La première fois que Charles Withmore avait ressenti la douleur, il n'y avait pas fait attention. Ce n'était pas la première fois qu'il souffrait, et ce ne serait assurément pas la dernière. Ce fut lorsque les douleurs en questions n'arrêtèrent pas de revenir qu'il commença à s'en soucier.

Cela faisait à peine quelques jours qu'il avait rejoint le MIL ce jour là, et il s'était effondré dans un tunnel quand sa jambe droit avait soudain refuser de porter son poids. C'était comme être sous le coup d'une crise cardiaque, sauf que ça vous frappait la jambe. Paralysée mais pas insensible, elle était pérclue d'une souffrance déchirante, comme l'éclat d'un obus dans la nuit. Des éclats qui vous fouillaient la chair, bloquaient la circulation et remontaient de votre jambe au reste de votre corps pour venir se loger dans votre cerveau. C'était comme des vrilles qui se propageaient dans son système nerveux, dans ses muscles, dans sa chair... Au plus profond de son être.

Il ne savait pas combien de temps il était resté étendu dans ce tunnel, perdu dans le no man's land qui séparait la conscience de l'inconscience. Heureusement, aucun de ses nouvaux camarades n'était tombé sur lui à ce moment là, du moins à ce qu'il lui semblait. Car il n'y avait rien de pire pour une bête blessée que de se dévoiler à la meute. Une meute qui lui faisait confiance, des camarades qu'il ne pouvait décevoir.

Quand la douleur se calma enfin, il peu reprendre appui sur ses deux jambes et repartit en boîtant jusqu'à sa chambre. Là, il avait hurlé entre les cloisons de métal et la roche, jusqu'à s'en casser la voix. Cela faisait des années que Charles Withmore n'avait plus hurlé.
Puis il avait cherché à comprendre, il avait fait en sorte de se renseigner et de consulter des spécialistes de moindre importance. Et il avait appris que les cellules de son corps adaptaient trop vite le métal qui lui avait été injecté. Les mailles se tordaient, se rencontraient, se frictionnaient, et Charlie pouvait jour après jour sentir ses cellules se durcir, son corps se raidir et ses muscles souffrire. Ironique hein? Le pouvoir mutant de son corps réagissait trop vite, il assimilait trop bien. Il le transformait de l'intérieur, métalissant chaque parcelle de son sang, de sa chair, de ses organes... Charlie ne savait pas combien de temps il lui restait, ni si ça serait mortel. Il savait juste que c'était douloureux, et qu'il n'aurait plus rien d'humain. Et ça, il pouvait ne le permettre. Puis il réalisa qu'il allait sans doute mourir.

Il apprit ce jour là à se réfugier dans les anti-douleur et les drogues pour tenir le coup. Et il détestait ce qu'il devenait. Mais il ne pouvait pas être faible. Etre fort ou mourir, la loi de la jungle, la loi de la bête.

Il n'avait pas pu en parler à Vitalie ou à ses collègues. Il ne pouvait pas parasiter le groupe. Il s'en était ouvert à Zack, et seulement à Zack. Rapide et efficace, son ami avait agi à sa manière, lui trouvant les derniers traitements qui pouvaient ralentir le processus, et Charlie voyait sa survie dépendre des drogues. Pour un court instant du moins. Elles ne le sauveraient pas toujours... Et Zack lcherchait, finissant par lui dégoter la meilleure géméticienne à même d'aider le mercenaire. Amusant n'est-ce pas, que votre dernière lueur d'espoir se nomme Light Weddmore?

* * *


"J’ai une façon radicale de savoir si vous dites vrai ou non. Laissez vous faire, ne bougez surtout pas … et respirez bruyamment, merci."

La voix, soudain plus douce, de la scientifique ramena Charlie au présent et il la vit s'approcher encore plus près. Docile, il écarta son arme, attendant de voir ce qu'elle entendait par "moyen radical". A la surprise de Charles, qui resta malgré tout imperturbable, elle colla son oreille contre son torse, comme pour écouter les battements de son coeur. Interdit, Charlie empêcha ses réflexes de réagir par un mouvement brusque et resta immobile, respirant profondément. Il avait eu nombre de jeunes femmes collées à son torse, mais cette fois-ci il se sentait indubitablment dans une situation des plus étrange. Caché par ses cheveux de suie, le visage délicat du professeur Weddmore en train d'écouter son coeur perturbait le mercenaire. Elle prit sa main, et tapota son pouls, absorbée par sa tâche. Décidemment, cette feme n'avait pas fini de le surprendre...ni de le troubler. Il finit par toussoter un grognement gêné, histoire de mettre fin au silence. Il lui semblait entendre son coeur résonner dans ses tempes, déréglé par les drogues et la douleur, et il détestait ça.

"Voici le rythme d’un cœur normal … et voici le vôtre."

Elle accéléra le tapotement de ses doigts et lâcha le capitaine avant de reculer d'un pas, arrangeant ses cheveux d'un air gêné. Visiblement, elle n'avait pas l'air d'être habituée au contact humain... Elle réfléchit un instant, fixant le sol comme pour se donner une contenance, et reprit la parole:
"De quelle manière puis je vous aider monsieur Withmore ?"

Charlie ne le laissa pas paraître, mais il se senti infiniment soulagé. Qu'une femme comme elle accepte de l'aider, de considérer la question était une victoire. Le regard de Charles s'adoucit, et une lueur de reconnaissance tacite y dansa un instant, éclairant le regard si sombre. Il rangea son arme, et jeta son manteau sur son épaule, fatigué de le porter sous le bras.

"C'est à vous de me le dire, professeur. Votre boulot, c'est les cellules et les gênes, et vous en savez bien plus que moi. Je suis un mutant, comme vous avez dû le deviner. Et mes cellules sont en train de me tuer."

Dans une petite rue de Pitcairn, au large de Tahiti, un homme qui n'en avait jamais eu besoin demandait de l'aide à une femme qui n'en avait jamais réellement donnée.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMer 5 Sep - 11:14

"Je crois que la question est: qui a braqué en premier son flingue sur l'autre, professeur. Je n'ai fait que laisser libre court à un réflexe de défenses des plus élémentaires. Quant aux gardiens de zoo, je crains fort qu'ils refuseraient de me laisser entrer dans une cage. C'est fou ce qu'on faire avec un barreau une fois sorti de ses gonds! Non, ce qui est intéressant dans ce que vous me dites là, c'est que c'est justement de mes cellules qu'il s'agit."

Un rire. Et celui là, il n’était pas animal, pas mauvais ou fourbe, juste humain. Light dévisagea avec curiosité l’homme, sous toutes les facettes qu’il voulait bien lui montrer. Etonnant. Au fond d’elle-même, elle savait parfaitement qu’il ne voulait nullement se moquer, peut être plaisanté pour détendre l’atmosphère. Mais on ne détend pas Light Weddmore de cette façon. Pire encore : on ne se joue pas d’elle par une blague idiote et futile. Cet homme, tel qu’elle l’avait entraperçut la première fois, il ne pouvait pas changer ainsi aussi rapidement de comportement. A bien le regarder, il lui rappelait un patient que la jeune femme avait eu durant de nombreuses années, un patient à l’esprit dégradé par la vie et les drogues, les espoirs et les doutes. Ce dernier, alors devenu violent et même à moitié cinglé, agissait souvent par désir. Parce que son cerveau lui dictait cela, parce que ça le détendait de n’avoir que lui comme chef. La scientifique se demandait si le Capitaine Withmore n’était pas un cas identique. « On devient en premier ce que l’on souhaitait être. » Et on finit ensuite par se plier au reste du monde.

Mais … pourquoi avoir peur ? Pourquoi avoir peur de lui ? Cet homme n’était pas plus horrible qu’un autre malgré son nom à rallonge et ses airs de chevaliers des temps anciens. Pourquoi ce sourire ? Elle avait une grosse tache au milieu du visage ou quoi ? Non, vraiment, ce Charles James Withmore commençait à dépasser les bornes des limites autorisées par les frontières. Rien que son visage lui donnait envie d’y mettre une bonne claque, ou un truc de ce genre … Comment ce gars pouvait il sourire de la sorte alors qu’il avait presque prédit qu’il allait mourir ? Light n’avait jamais vu un contrôle de soi aussi totale, aussi facile. Ou alors drôlement bien camouflé, mais pour quelqu’un qui allait sûrement mourir dans d’horrible souffrance, il fallait un bien gros arbuste !

Finalement, la « demi bête » fut plus docile que Light Weddmore ne l’aurait prédit. Il ne posa aucune question sur le pourquoi du comment de ce moyen mystère. Tant mieux. Elle doutait que son intelligence fut au niveau du raisonnement de cette manière – idiote et simple – de savoir si il mentait ou non. De toute façon, il n’aurait pas eu le choix, et malgré son toussotement gêné pour engager de nouveau la conversation alors que la jeune femme pointait toujours son oreille en direction de son coeur, Light ne se démonta pas. Quand il s’agissait de faire quelque chose, la généticienne le faisait toujours en entier, sans quoi ces choses en question ne serviraient alors à rien. Que croyait il ? Elle était tout aussi gênée de s’approcher comme cela d’un homme qu’elle ne connaissait pas, et pire encore, qu’elle considérait comme nuisible à la société (d’une certaine façon). Oui, l’homme en général se forme un avis sur ce qu’il voit d’un premier coup d’œil. Et pour l’instant, la seule chose que Light avait bien entraperçu, c’était le gros calibre envoyé du côté de son abdomen. Et chargé qui plus est !

Eh oui, un avis fort négatif pour le moment. Il faut dire, le seul échange qu’ils ont vraiment eu, c’est bien la marque de leur flingue respectif. D’ailleurs, voici une nouvelle contradiction de l’esprit de Light Weddmore : pourquoi aider cet homme alors qu’elle semblait lui vouer – pour le moment – un peu plus de la moitié des malheurs de ce monde ? Et c’est à cet instant que les plus coriaces renoncent : « Pourquoi pas ? » C’est là l’un des mystères de la nature. Ou plutôt de sa nature. L’inverse de ce qu’elle pensait tout bas. A ceci, il y a une explication simple, pour une fois ; Light n’avait jamais fait de très bon choix en prenant ce que lui dictait sans cesse son cerveau. Pourquoi ne pas choisir le contraire alors ? Avouez, c’est tout con mais ça marche. Enfin, espérons le pour le Capitaine.

"C'est à vous de me le dire, professeur. Votre boulot, c'est les cellules et les gênes, et vous en savez bien plus que moi. Je suis un mutant, comme vous avez dû le deviner. Et mes cellules sont en train de me tuer."

Le regard était changé, voilà que la bête ressemblait à un humain à présent ! Mais jusqu’où allait s’arrêter ce masque ? Seulement, Light eut la surprise d’y trouver un minimum de douceur et même de reconnaissance. Des visages comme celui là lui donner envie de sourire aussi, pourtant la jeune femme n’en fit rien. Ou presque. Ses lèvres s’étirèrent doucement dans un petit rictus permettant de signifier qu’elle ferait tout son possible ( ?). Enfin, seulement l’espace de quelques secondes, car son visage à elle finit bien vite par se tourner vers un couple qui apparaissait au bout de la rue. Il était temps. Un peu plus et ces derniers auraient assisté à une drôle d’interaction entre deux jeunes gens aux cheveux sombres et aux visages de marbre.

La scientifique croisa ses bras près de son corps, le regard encore dans le vague et contourna son interlocuteur-animal-macchabée-prochain. Quand Light réfléchissait de la façon comment procéder, rien autour d’elle n’avait plus d’importance. De petites rides apparaissaient sur son front, adoucissant de peu son visage de cire, lui donnait un air un peu normal qu’à l’accoutumer. Presque séduisante si la personne d’en face ne faisait que l’observer sans lui avoir parler en face. Et cette fois ci, il semblait que la généticienne s’y mette de tout son soul, car elle releva la tête au bout d’un moment, un air presque enfantin sur le visage et commença à marcher le long de la rue où tout deux se tenaient avant de désigner un banc du doigt et de s’y asseoir sans autre forme de procès. Quelques minutes passèrent en silence, comme si rien d’autre que cette histoire n’existait dans le cerveau de Light. Le dîner de ce soir avait disparut au fond de sa tête, bien au fond, pour qu’il ne dérange pas sa réflexion. Et quand son portable sonna – ou plutôt le réveil annonçant qu’il fallait qu’elle se dépêche de s’y rendre – la scientifique le saisit sans une parole avant de la balancer sur le sol d’un geste rageur. Environ dix secondes après que cela soit accomplit, elle releva la tête et se décida à regarder son interlocuteur avec un sérieux bien différent du stoïcisme qu’elle avait mis, il y a quelques instants sur son visage.


« Bien, monsieur Withmore. Je pense que je vais pouvoir commencer à me concentrer sur votre … cas ? »

Cette fois ci, la jeune femme n’avait pas voulut être hautaine. Comme pour lui montrer, elle fixa son visage quelques secondes … avant de sourire ! Non, vous n’avez pas rêvé, Light venait de sourire. La généticienne baissa ensuite la tête avant d’attraper son sac avec énergie et fouiller dedans à la recherche de son précieux carnet. Une fois qu’elle l’eut trouvé, et non sans avoir fulminé plusieurs fois à son encontre, elle déposa plusieurs autres de ces notes entre elle et le Capitaine Withmore, lui intimant d’un geste de ne pas y toucher. Un stylo en main, la jeune femme prit une nouvelle page au hasard avant d’y noter quelques indications pratiques d’une encre fine et déliée.

Citation :
Nom : Withmore
Prénom(s) : Charles James
Age :
Taille :
Poids :
Description des particularités des molécules hétérogènes :
Apparition :
Effets :

L’Islandaise détailla de nouveau son camarade avant de se rendre compte qu’elle n’arrivait pas à lui mettre un âge, une taille, un poids et un pouvoir – noté par ‘molécules hétérogènes’, qui était, selon Light, le terme le plus approprié. La scientifique réfléchit de nouveau un petit instant avant de décider de demander directement ces indications à cet homme. Ce qui la dérangeait le plus, c’était que ce ‘questionnaire’ prenait des allures de rendez-vous, ou plutôt de Meetic. Enfin bon. Pour la science !

« Monsieur Withmore, pourriez vous complétez ceci s’il vous plait ? Et à l’oral, parlez moi un peu de vous Charles : de votre enfance, de vos parents, … Etaient ils mutant ? Quand avez-vous pris conscience de vos dons et comment avez-vous réagit ? En fait, le plus de choses possibles … »

Quand je vous disais que cette femme ne faisait pas les choses qu’à moitié. Light pensait, à vrai dire, qu’une simple ordonnance ne serait pas suffisante. Cet homme, aussi calme soit il, devait parfois contenir sa colère, sa haine peut être même. Et ça n’était pas bon pour lui. Le moral, dans ce genre d’histoire, ce devait aussi d’être important. Comme dis un peu plus haut, ce Charles James etcetera … faisait preuve d’un grand calme, presque surréaliste si on y réfléchissait bien. Et si il cachait, comme le reste, une peur immense sous sa carapace de fer – ou plutôt de métal sans vouloir faire de jeu de mot idiot ? Après tout, rien n’étonnerai plus Light à son sujet : elle sentait qu’il lui réservait bien des surprises, et pas que des bonnes. La scientifique se sentit, après un moment, tout de même obligé d’expliquer à son nouveau patient ce qu’elle comptait faire avec ces informations. Et ce fut d’une voix clair et parfaitement audible qu’elle lui apprit les mauvaises et les bonnes nouvelles …

« Bien, je compte monter votre profils psychologique dans un premier temps. Vous avez du voir passer cette publicité il y a un certain nombre d’année : ‘’les antibiotiques, c’est pas automatiques !’’. Et bien, dans le cas présent, c’est exactement le cas. Je ne pense pas que vous puissiez guérir en utilisant toujours un remède et en cachant – en quelque sorte - votre souffrance monsieur… euh James… Charles… enfin peu importe. Il y a des choses qu’il faut aussi résoudre à force de patience mentale et… excusez moi, je m’égare …. »

La jeune femme remit de l’ordre dans ses idées, chassant une chose imaginaire d’un geste brusque de la main. Comment lui expliquer sans tout embrouiller et sans plus l’inquiéter … ?

« Bon. Vous êtes ‘’malade’’, là-dessus, nous sommes d’accord. Mais il y a peut être une raison autre à l’apparition de cette … ‘’maladie’’. Sinon, tous les mutants devraient avoir des problèmes de pouvoir non ? »

A ces mots, une passion de la mutation et des mutants en général apparut dans les yeux de Light Weddmore. Une passion que peu pouvait comprendre.

(magnifique ta dernière phrase ^______^)
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyVen 7 Sep - 0:10

Incroyable. Charlie résista à la tentation de se frotter les yeux pour s'en assurer, et fixa la bouche délicate de la jeune femme qui se tenait en face de lui. Il n'avait donc pas la berlue: les coins des lèvres du docteur Weddmore avaient tressailli, et maintenant voilà qu'ils s'étiraient légèrement, comme contractée. Elle souriait. Ou, du moins, elle en avait l'esquisse. Comme si elle ne pouvait pas se permettre de le faire jusqu'au bout.

Mais Charles considérait ce demi-sourire comme uen victoire. Un compromis agréable. Réussir ce coup là chez une femme qui semblait considérer un simple geste de bonne humeur comme une faiblesse était quelque chose qui amusait le mercenaire. Il lui sourit en retour, mais aucunement de son sourire de séducteur animal. Un simple sourire, d'une personne à un autre. En un sens, c'était comme s'il comprenait cette femme. Ses yeux...

Il se voyait dedans. Et il ne parlait pas seulement du reflet. Comment pouvait-il se sentir aussi proche d'une personne qui était d'apparence aussi différente? Que pouvaient bien avoir en commun une scientifique surdouée et un mercenaire bestial? C'était lié à quelque chose de plus profond. Quelque chose qui ne pouvait sûrement pas s'expliquer. Leur nature peut-être, ou la manière dont ils voyaient le monde. Peut-être utilisaient-ils la même marque de dentifrice qui sait?

Ca n'avait, finalement, que peu d'importance. Ce qui importait, en revanche, c'est que Charlie avait confiance en cette femme. Lui qui n'avait jamais donné la sienne sans raison valable, et encore moins de manière si rapide. Comme une bête sauvage. Soit il se faisait vieux, soit la maladie altérait son jugement. Soit c'était autre chose. Mais il savait intimement qu'il avait mis ses cellules entre de bonnes mains (de très jolies mains, qui plus est).

Maladie. Il venait pour la première fois d'y penser en ces termes. Pas "foutue saloperie" ou "putain de douleur". Ni même un de ses fameux jurons russes. Mais maladie. Comme s'il dégustait un vinaigre millésimé, il retourna dans sa tête les syllabes du mot. La réalité ne venait pas de le frapper de plein fouet, non. Il le savait depuis un moment. Depuis le début même. Mais il n'avait encore jamais pu s'y résoudre à le penser. C'était peut-être le fait d'en parler avec un médecin. Enfin, pas un médecin, comme elle le lui avait si bien expliqué. Quelqu'un qui s'y connaissait.Et en qui il avait confiance. Maladie et confiance. Deux mots qu'il prenait le soin de bien retourner dans un coin de son esprit tandis qu'il regardait calmement le professeur Weddmore. Il avait rangé son arme, il n'avait pas besoin de la menacer. C'était...curieux à dire, mais elle avait tout aussi l'air de lui faire confiance. Ou, du moins, de ne pas vouloir lui planter une seringue dans le cou. Ce qui, sommes toutes, était déjà pas si mal. Ouais.

Le téléphone de la scientifique sonna, étouffé par son sac, et troubla le silence presque tendu qui s'était immiscé dans la conversation. Ca n'était pas un coup de fil, la nuance de la sonnerie indiquait plutôt une alarme. Un mercenaire avait l'oreille pour ce genre de trucs... Par contre, Charlie se demandait pour quoi elle avait programmé ceci. Elle n'était pas du genre a oublier quelque chose dont elle devait se rappeler. Quelque chose dont elle ne voulait pas entendre parler, ça... A quel genre d'obligation pénible devait-elle se soumettre?

En tout cas, elle n'avait pas l'air d'être ravie de cette interruption. Elle fouilla dans le sac pour en extirper l'appareil qu'elle balança sur le sol. Elle était donc capable de piquer des colères. Elle laissait seulement ses émotions bouillir avant de les laisser jaillir. Une femme dangereuse. Fascinante, mais dangereuse. Finalement, c'était logique qu'il lui fasse confiance.

Enfin, après dix secondes, elle prit la parole:
"Bien, monsieur Withmore. Je pense que je vais pouvoir commencer à me concentrer sur votre … cas ?"

Elle ne faisait qu'énoncer vocalement ce que tous deux savaient déjà. Mais Charlie fut satisfait qu'elle le fasse ainsi. Il avait trouvé ce qu'il était venu chercher. Et plus encore.

"Je suis ravi de vous l'entendre dire professeur. Vraiment chouette."

Il le pensait vraiment. C'était chouette. Ce qui était encore plus chouette, c'était qu'elle l'avait dit avec plus de chaleur que lors de ses premières paroles. Et elle sourit pour de bon, cette fois-ci. Ca s'annonçait bien.

Elle commença à griffonner dans un carnet, comme tous les toubibs. Ou tous les scientifiques, peu importe. La question suivante, par contre, le surprit:
"Monsieur Withmore, pourriez vous complétez ceci s’il vous plait ? Et à l’oral, parlez moi un peu de vous Charles : de votre enfance, de vos parents, … Etaient ils mutant ? Quand avez-vous pris conscience de vos dons et comment avez-vous réagit ? En fait, le plus de choses possibles…"

Incroyable, il était parti en quête d'une grosse tête pour lui sauver la vie et régler son organisme qui partait à vau l'eau, et voilà qu'il avait en plus trouvé une psychiâtre! Super. Extatique même! Mais pas de méprise: Charles était quelqu'un de fier, mais il ne sous-estimait pas le psychisme. Ni les dégâts qu'il pouvait causer. Et Charlie n'était pas non plus quelqu'un qui se disait: ça n'arrive qu'aux autres. Non. Pour sa part, il savait parfaitement qu'il était dérangé. Zack le lui répétait assez d'ailleurs. En fait, il n'avait jamais pris le temps de considérer la question. Il n'en avait pas envie, en fait. Après tout, c'est ce qui faisait de lui ce qu'il était. Un mercenaire efficace, un tueur redoutable, un séducteur remarquable et une bête sans complexes. Non, il n'avait pss vraiment envie de devenir sain d'esprit...

Ce qui n'empêcha pas Weddmore de continuer sur sa lancée:
"Bien, je compte monter votre profils psychologique dans un premier temps. Vous avez du voir passer cette publicité il y a un certain nombre d’année : ‘’les antibiotiques, c’est pas automatiques !’’. Et bien, dans le cas présent, c’est exactement le cas. Je ne pense pas que vous puissiez guérir en utilisant toujours un remède et en cachant – en quelque sorte - votre souffrance monsieur… euh James… Charles… enfin peu importe. Il y a des choses qu’il faut aussi résoudre à force de patience mentale et… excusez moi, je m’égare …"

Les antibiotiques c'est automatique. Marrant. Charlie se demandait comment bossaient les responsables pubs. Ca devait être la grande joie aux tables rondes le matin. Mais elle avait deviné pour les cachets, les drogues. Et lui aussi savait qu'il n'allait pas tenir éternellement avec. Il n'en avait surtout pas envie. Mais c'était rigolo de la voir s'embrouiller. Pourtant, il n'avait que deux prénoms, pas cinquante. Il pouvait presque sentir son esprit partir dans tous les sens, mais toujours acéré, remarquable.

"Bon. Vous êtes ‘’malade’’, là-dessus, nous sommes d’accord. Mais il y a peut être une raison autre à l’apparition de cette … ‘’maladie’’. Sinon, tous les mutants devraient avoir des problèmes de pouvoir non ?"


Ils étaient d'accord. Encore heureux. Mais il ne voyait pas en quoi son état psychologique pouvait influence là-dessus. M'enfin, il allait faire en sorte de lui répondre... A sa manière:
"Vous voulez savoir si papa et maman étaient méchants avec moi? Papa était drogué et maman call-girl. Ou je confonds avec les voisins de l'orphelinat. J'ai pas connu mes parents prof Weddmore. Ils sont morts dans un attenta, J'avais moins d'un an. Ensuite, comme vous l'avez saisi, orphelinat minable, vie à la dure, pas vraiment d'enfance. J'ai tué pour la première fois à douze ans. Quelqu'un qui avait le même âge. Mais c'était lui ou moi. J'ai révélé des aptitudes... assez exceptionnelles, j'ai poursuivi des études en Suisse et j'ai été capitaine dans les services secrets britanniques. Ensuite, j'ai découvert que j'avais un don, ou plutôt que mes molécules en avaient un. Elles s'adaptent tellement bien à tout que je ne suis jamais malade. Enfin, étais. Alors on a fait des expériences sur moi, on m'a injecté du métal dans le corps et comme j'ai pas trouvé ça cool je me suis tiré et je mène depuis une carrière de mercenaire. Je n'ai jamais trouvé l'amour, je n'ai pas eu le temps pour le complexe d'oedipe et personne ne me volait mon nounours. Ah, et mon pouvoir assimilie trop bien le métal et c'est en train de me tuer. Alors, comme tous les humains "normaux" ne développent pas tous les symptômes d'une étrange maladie, je ne vois pas pourquoi les mutants feraient pareil. Mais si savoir ce que j'ai ressenti la première fois que j'ai pris un rateau peut aider à me sauver la vie, je suis d'accord de répondre à toutes les questions que vous voudrez me poser. Vous prenez en consultation la semaine?"

Charlie avait déblatéré tout cela d'un ton ferme mais dépourvu d'agressivité. Il ne pouvait s'empêcher d'être caustique, mais Weddmore était trop intelligente pour croire qu'il se moquait. En fait, il avait dit tout ça d'un ton...détaché. Il aurait tout aussi bien pu en parler autour d'un dîner, entre les cours de la bourse et les dernières nouvelles du soir.

Comme tout animal, Charli voulait vivre. Alors il coopérait, même s'il n'arriverait sans doute jamais à changer sa manière d'être. C'est pourquoi il sourit à nouveau en s'assexant aux côtés du professeur Weddmore:
"Et moi, j'ai le droit de poser des questions?"
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyVen 7 Sep - 10:33

"Je suis ravi de vous l'entendre dire professeur. Vraiment chouette."

Chouette ? Light n’aurait jamais penser que « chouette » fasse partie du vocabulaire d’un homme qui semblait aussi stricte que ce Charles James Withmore. A vrai dire, ‘baston’ ou ‘chaussette’ aurait été plus approprié. A première vue, il ne donnait pas l’impression d’une personne très fine d’esprit, ou plutôt, de quelqu’un de très normal. Plus solide qu’un roc mais moins cultivé qu’une fougère. C’était ça à peu de chose près. Mais pour ne pas décréditer notre mercenaire préféré, je rajouterai que Light restait fortement étonné du comportement et de l’aspect physique de cet énergumène. Un mental de fer. Voilà surtout de quoi il était fait sans vouloir jouer sur les mots. Et tout cela n’était pas à en déplaire à la scientifique, qui accordait cela dit beaucoup d’importance au caractère propre des gens.

N’essayer même pas de cacher votre personnalité, face à Light Weddmore, ce manège ne vous sera d’aucune utilité. La jeune femme semblait être doté d’une capacité permettant de déceler de manière simple et précise le fonctionnement intérieur de toute personne, autrement dis, son caractère. Un peu comme de la psychanalyse rapide, basé sur les seules gestes, paroles, mimiques et autre qu’elle pouvait lire sur le visage de ses interlocuteurs. Voyez, une femme qui ne se laisse pas influencer par qui que ce soit et qui semble porter un jugement très négatif sur le monde qui l’entoure peut finir par s’intéresser à votre propre personne, si vous la laisser tranquillement jouer avec ces hypothèses et si vous ne lâcher pas le morceau avant, évidemment.

Or donc, revenons au cas de ce Charlie Withmore (remarquer de Light lui avait enfin trouvé un diminutif adapté). A croire que ce dernier n’avait jamais vu un glaçon sourire (XD) car il se sentit apparemment obligé d’encourager la jeune femme aux cheveux de suies à cet ultime rictus censé être connu de tous depuis l’enfance. Dire que la généticienne était une exception serait mentir. Du temps de son jumeau, du temps du jeune enfant rieur, elle avait eu un sourire qui aurait fait frémir les anges et le bon Dieu de douceur. Son rire aussi avait été jadis cristallin, et rare était les fois où il avait raisonné ensuite, comme d’une chose qu’elle ne pouvait pas se permettre, comme si ce simple geste allait tuer son frère une deuxième fois. Oui, c’était un sentiment si profond de malaise que Light n’arrivait pas à mettre un nom dessus. Ne serait ce pas tout simplement la peur ?

Voilà que je m’égare encore, alors que le mot principal de la conversation serait plutôt : le mercenaire. Lui, il l’intriguait. L’instant d’avant, il la prenait pour une de ces filles soucieuses de plaire aux hommes et de les voir leur accorder un sourire dragueur, la minute suivante, c’est limite si il essayait de la mettre en confiance. La confiance ? C’était un peu comme le sourire : Light n’en avait jamais eu pour personne, pas même pour Georg. Et jamais non plus elle n’avait accordé un seul pet de confiance à son frère. Peut être parce que tout bas, elle avait su d’avance la dur réalité … Ce qui était plus que sur, c’est que cet homme, lui, il n’aurait rien de plus que les autres. Seulement l’immense honneur de lui parler sans se prendre une beigne ou pire encore, entendre d’horribles mots obscurs qui auraient fait pâlir le diable. Oui, lui, il ne serait pas une exception. Pas question. Ou tout du moins, c’était ce que lui répétait son esprit, car la réalité était – malheureusement pour elle – tout autre …

La question, ou plutôt la réponse que Light demanda au mercenaire en présence sembla fort étonner ce dernier. Oui, après tout, ça n’était pas très compréhensible par tout le monde, y compris moi, votre humble rapporteuse, qui a même beaucoup de mal à retranscrire les pensées profondes de mon personnage. D’une certaine façon, prenons le mental pour le corps. Et imaginons que ce mental devient malade, idem au corps dans ces conditions. Qui faut il soigner, le corps ou le mental ? La réponse ne mérite même pas d’être écrite. Bref, mais cette guérison demandera aussi et sûrement quelques effort physique. Et bien, c’est de même dans l’autre sens. A vrai dire, Light voulait savoir ce qui pourrait provoquer, mais attention ce n’est qu’une hypothèse, un tel dérèglement dans le pouvoir de ce monsieur. Les réponses ne se trouvent pas seulement dans les cellules, à preuve du contraire. Observer a toujours été à une portée facile de l’homme qui ne l’a jamais réellement utilisé à bon escient. Et la scientifique comptait bien faire une révolution de ce type de guérison.

Dans tous les cas, la réponse du mercenaire ne se fit pas attendre. Mais attention, une réponse bien à lui, une réponse digne des meilleures répliques de cinéma. La jeune femme releva lentement la tête tandis qu’elle l’entendait débiter son petit discours improvisé et décida de se taire jusqu’à ce qu’il eut terminé. Alors comme ça monsieur n’avait pas eu la vie fameuse ? Encore une chose en commun ! (Tu veux que je te fasse des gaufres aux sucres ? XDD) Et là, il y a un long silence qui dure et …


« Désolé, sauf exception : non. Je n’aime pas entendre pleurer les malades. Mais je suppose que vous n’êtes pas du style à chialer pour rien monsieur Withmore, j’ai tord ?»

Le regard de la jeune femme pétillait de malice tandis que son esprit gardait encore en mémoire les quelques mots de son interlocuteur au sujet de son enfance. Une chose dérangeait fortement le « prof » et c’était le mot expérience. Des expériences … Light aussi en avaient fait assez, mais pas du même côté, pour savoir que ce genre de chose laissait des traces à vie, peu importe notre rôle à jouer dedans. Elle avait souvent aperçut beaucoup de cobayes, sortant des pièces de ‘torture’ comme beaucoup les appelait. C’était dans ces débuts, quand elle n’était qu’une simple assistante surdouée aux ordres du plus vieux et réputé scientifique de l’Angleterre. Lui aussi, un monstre dans son genre. Beaucoup rapportait, plus pour salir sa réputation qu’autre chose, qu’il avait même utilisé ses connaissances sur sa famille, sa propre famille. Quand, un jour, Light lui avait demandé avec toute l’innocence du monde si cette rumeur était vraie, la seule réponse qu’elle avait eue restait à tout jamais graver dans sa mémoire :

« On ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie … »

Cette phrase, elle se souvenait déjà de l’avoir entendu sortir de la bouche de son père, alors que l’enfant aux cheveux noirs baignait dans un sang rouge comme la couleur des yeux du géniteur. Cette pensée fit un instant frémir la scientifique tandis qu’elle sentait les mouvements leste du mercenaire qui venait de s’installer à côté d’elle. Un peu plus et il partagerait un thé et des gâteaux. Mais qui s’étaient celui là ? Il avait parlé sur le ton le plus détaché du monde, tout en dictant des horreurs, ses horreurs plus précisément et voilà que maintenant, il allait venir tremper son croissant dans un liquide amer et délicieux, comme si c’était une blague. Or ça n’était pas une blague, Light l’avait bien deviner. Oui, car la voix avait été dur, non agressif mais dur, pas légère comme les mensonges …

Mais avant que la jeune femme ait ouvert la bouche, peut être pour s’excuser un minimum des questions qu’elle osait lui poser, l’autre fut un peu plus rapide.

"Et moi, j'ai le droit de poser des questions?"

Que répondre à cela ? A vrai dire, la scientifique était partagée entre l’envie de lui cracher un non à la figure et celui de savoir ce qui l’intéressait réellement. Si elle jouait la carte du oui, qui sait si elle allait se retrouver avec une question délicate et sensible pour sa personne. Au contraire, si elle lui offrait la négation, il était fort possible pour que l’homme refuse de coopérer pour la suite. Et l’ignorer n’était sûrement pas la meilleure des choses à entreprendre. La jeune femme retint un soupir, croisant de nouveau les yeux de son interlocuteur et baissa soudainement la tête, comme honteuse de penser pareille sottise à son sujet. Bah, si il voulait savoir si elle trouverait rapidement un remède ou d’autres chose de ce genre, pas de problème. Seulement, le petit sourire qu’il avait sur son visage lui laissait une grosse frayeur dans la gorge. Qu’était donc cette question qui le chatouillait. A cette interrogation, la jeune femme décida de mettre une phrase plus que méfiante cependant.


« … Je vous écoute. »
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 10 Sep - 0:56

[ Trakc List: Paradise Lost - Paradise Lost, Symphony X ]

Charlie avait la curieuse impression d'être observé sous toutes les coutures. Un peu comme s'il était passé au scanner, ou aux rayons x. C'était l'effet que lui faisait le regard ardent de Light Weddmore braqué sur lui. Deux rayons d'obsidienne incandescente qui transperçaient chaque couche de vêtement, la peau, la chair et les os pour plonger au plus profond de sa psyché. Le professeur lui faisait l'effet, à cet instant, d'une machine complexe et sophistiquée programmée pour un seul but: analyser, traiter et comprendre. Elle était très forte à ce petit jeu, y avait pas de doute. Face à elle, on devait se sentir... mis à nu. Charlies, pour sa part, se contenta de lui rendre son regard, paisiblement adossé au dossier du banc. Son regard à lui était calme et franc, dépourvu de toute retenue, comme on en voyait trop souvent chez les humains lorsqu'ils parlaient entre eux. Il n'avait rien à cacher, simplement parce qu'il n'avait honte de rien, et qu'il s'acceptait comme il était.

Si on avait demandé à Charles Withmore ce qu'il aurait fait de sa vie si on lui en donnait une nouvelle, il aurait répondu avec un sourire éclatant dont il était coutumier: la même chose, mais avec plus d'explosions et moins de voitures cassées (1).

Pour en revenir à miss Weddmore, elle avait l'air mécanique à l'instant présent, entièrement concentrée sur sa tâche observatrice. Withmore n'aurait pas été étonné de l'entendre bourdonner comme un ordinateur dernier modèle. C'était étrange de se sentir à ce point examiné. Charlie était quelqu'un d'extrêmement compliqué, simplement parce qu'il était extrêmement simple. Mais s'il existait quelqu'un capable de cerner le mercenaire, voir de le désabuser, c'était bien la scientifique qui se tenait à ses côtés sur un banc dans une rue de Pitcairn.

Le destin... Une notion bien vague. Etait-ce ce qui les avait fait se rencontrer? Une chance pour l'un comme pour l'autre d'être sauvés qui leur était offerte? Charles n'était pas foncièrement convaincu par un concept tel que le destin. Est-ce qu'une bête se souciait du destin, hein? Mais il ne pouvait pas tout comprendre. Il fallait dire qu'il s'en fichait, aussi, de ne pas comprendre. Contrairement à Weddmore, qui devait être du genre à ne pas aimer buter sur un problème...

Withmore se demanda ce qu'une personnalité brillante et visiblement indépendante que la demoiselle faisait dans une structure fermée comme l'Arobase, sur son île au large du Japon. Soit lui mettre un bureau à disposition et les moyens de faire des recherches suffisait à son bonheur, soit elle n'avait pas de bonheur à trouver et elle se plongeait dans le travail pour fuir...quoi? Une femme aussi intrigante que déconcertante. Et pourtant, Charlie avait l'impression de la comprendre, si ce n'était de la connaître.

Il se sentait en de bonnes mains. Mais ce n'était pas une raison pour baisser sa garde. Particulièrement avec une personne qui lui ressemblait autant. Mettez deux loups dans la bergerie, et les moutons ne les retiendront pas longtemps avant qu'ils ne lorgnent l'un sur l'autre. La suite, nul ne pouvait la deviner à l'avance. Et sûrement pas le destin.

Autour d'eux, quelques passants flânaient dans l'air du soir qui tombait sur la ville. Le crépuscule projetait des ombres châtoyantes et presque mystiques entre les maisons et les immeubles de pierres, tandis que les lampadaires s'allumaient un à un pour illuminer les rues enveloppées par l'obscurité naissante. Non loin d'eux, un gamin éclata de rire, courant comme savaient courir les gosses. A l'ombre d'une goutière, un chat au pelage noir s'étirait paresseusement avant de partir à la chasse des infortunés rongeurs du quartier.

Une ville paisible, sans histoire, éloignée du monde. Le lieu parfait pour la première rencontre entre deux personnes qui n'avaient plus réellement de foyer.

Weddmore avait lcouté Charlie déblatérer son discours blasé sans l'interrompre, mais il l'avait vue froncer le nez et les sourcils à plusieurs reprise, comme étonnée par la manière dont il narrait ces évènements. Quand elle finit par répondre qu'elle n'aimait pas entendre pleurer le smalades en consultation, Withmore sourit en se demandait si elle réagissait à la boutade ou si elle l'avait pris sérieusement. Avec une femme pareille, comment savoir? Elle n'avait pas particulièrement portée sur la rigolade... mais savait sourire, comme l'homme en avait eu la preuve un instant auparavant.

"Mais je suppose que vous n’êtes pas du style à chialer pour rien monsieur Withmore, j’ai tort ?"

Non, elle n'avait pas tort. Charlie ne se souvenait plus avoir pleuré un jour. Oh, il l'avait sûrement fait, comme tout le monde, mais il avait depuis longtemps oublié tout ça. Et tant qu'on ne le forçait pas à s'épiler au piment rouge, il n'avait pas de raison de pleurer.

"Vous n'avez pas tort, mais je n'aurais même pas besoin de vous le dire. Vous cernez les gens en un clin d'oeil, n'est-ce pas? Un don, et une malédiction si vous voulez mon avis."

Charlie s'autorisa un sourire mi-figue mi-raisin, plissant les yeux pour mieux tenir compte des attitudes de la jeune femme. Qui s'était presque retractée (2) quand il avait joué sur le fait de lui poser une question à son tour. Mais n'était-ce pas comme cela que ça marchait, quand on n'était entre pareils personnalités, pareils esprits?

Il prit le temps de réfléchir quelques instants, pour voir comment elle allait réagir à une telle attente. Il sourit à nouveau; pour l'instant il n'avait pas mal, et son esprit était clair malgré les drogues. Autant en profiter...

"Pourquoi êtes-vous ce que vous êtes, docteur Weddmore?"

Withmore savoura sa question, content de la tournure que prenait la conversation. Si elle voulait le connaître mieux que personne pour l'aider, il allait faire en sorte que ce soit réciproque. Et, en un sens, il en avait besoin. Pour une fois qu'il rencontrait quelqu'un qu'il ne devait pas tuer et qu'il n'avait pas envie de séduire à outrance, il fallait en profiter pour aller au fond des choses.

Alors qu'il laissait son regard, franc et sincèrement curieux, errer dans les yeux de son interlocutrice, il sentit quelque chose appuyer contre son genou et lorsqu'il baissa les yeux ce fut pour être nez à truffe avec le chien de toute à l'heure. La queue frétillante, il quémandait les caresses; à voir, il avait encore dû fausser compagnie à son maître.

"Qu'est-ce que tu fais là toi? Tu a reconnu un semblable hein? Chuis pas un doemstique mon vieux, pas encore..."

Charles gratta le chien derrière les oreilles, qui pencha la tête sur le côté comme s'il comprenait ce que le mercenaire lui disait. Puis il se détourna de l'homme et trottina jusqu'à Light, appuyant son museau sur les genoux de la jeune femme, la queue toujours aussi remuante. Charlie éclata d'un petit rire joyeux, innocent, ce qui n'allait guère chez un mercenaire prêt à tuer:
"On dirait qu'il vous aime bien..."




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(1) Il rajouterait aussi qu'il se serait alors abstenu de manger cette huître avariée lors de cette fameuse mission en Australie.

(2) Comme la fameuse huître australienne.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 24 Sep - 10:22

[Track list : Vanessa Carlton - Thousand miles
How to stay a life – The Fray
Eternally Missed - Muse]


« Les îles Pitcairn, la seule colonie britannique dans l'océan Pacifique, sont un ensemble de cinq îles d'une superficie totale de 47 km². Une seule d'entre elles est habitée par une cinquantaine d'habitants (neuf familles), ce qui en fait l'entité politique la moins peuplée du monde. La grande majorité des habitants descendent des mutins du HMS Bounty et de leurs femmes tahitiennes. Les îles Pitcairn hébergeaient encore 250 habitants il y a un demi-siècle. » [Source Wikipédia] C’est un peu le discours que tenait les guides touristes, bien que peu nombreux dans cette petite parcelle de l’Océan. Light en avait eu connaissance par son assistant, qui l’avait forcé à prendre l’avion avec elle. Oui, très peu pour la jeune femme, toute ces réflexions scientifiques sur le pourquoi du comment des mutants. Inutile, aurait elle-même dit si sa route n’avait pas croisé celle du prétendu Capitaine Withmore. Et heureusement. Car cette journée aurait été bien fade si le hasard ne l’avait pas fait tombé sur cet homme. Le hasard ? Combien de fois n’avait il pas agit contre et en sa faveur. Et puis, comme le disait un célèbre écrivain : « le hasard, c’est la forme que prend Dieu pour passer incognito. »

Le stylo noir de la généticienne tournait entre ses doigts, comme animé d’une conscience. La jeune femme jouait nerveusement avec, peut être le seul moyen pour elle de se concentrer sérieusement cette fois ci. Le regard de Withmore la gênait. Ses deux pupilles noirs qui semblaient la transpercer comme Light le faisait avec l’autre. Il faut croire qu’ils se ressemblaient pas mal, nos deux jeunes gens … Et pas que physiquement. Ils avaient cette si belle habitude de chercher faiblesse dans les yeux de leur adversaire, pour simple suite d’avoir un minimum de contenance. Ou du moins, de chercher quelque chose à lequel se raccrocher, enfin … Auquel il pouvait penser qu’il y avait peut être un espoir, quelque chose d’infime mais de présent ; quelque chose qui pourrait un jour prendre forme. Sauver les mutants, sauver les humains, était ce vraiment la question ? L’apocalypse, ce sera le jour d’une grande guerre civil, où le monde ne sera pas assez réaliste pour se rendre compte de sa bêtise. L’apocalypse, ce sera le jour où la Terre se détruira d’elle-même, de l’intérieur, de Paris à Chicago, de Canberra au Nil. Des Humains jusqu’aux Mutants. Et ensuite ? Ensuite, il sera trop tard.

"Vous n'avez pas tort, mais je n'aurais même pas besoin de vous le dire. Vous cernez les gens en un clin d'oeil, n'est-ce pas? Un don, et une malédiction si vous voulez mon avis."

Débita le mercenaire à la remarque, plutôt décontractée ?, que Light s’autorisa à faire. Un petit sourire apparut sur son visage de cire, visage qu’elle remit immédiatement sur sa feuille suite à la question de Withmore. Oui, une malédiction serait exactement le nom. Car c’était bien le fatalisme navrant de la jeune femme qui l’avait conduite ici même, à devenir généticienne et non puéricultrice, comme toutes les petites fillettes attendrissantes. Mais Light n’avait jamais été une fillette attendrissante. Non, à l’heure où les regards des enfants sont pétillants de vie et de joie, le sien était toujours resté terne, sinon éteint. Une non joie, ou alors peut être un sentiment : la tristesse. Beaucoup de célèbres personnages tiraient leur mérite de cela, de cette tristesse. « Tristesse est voile qui va à qui sait le porter, Tristesse est voile qui sait si bien s’incruster. » Charles James Withmore devait être construit de la même façon. Autrement, il n’aurait pas cette beauté ténébreuse – quoi que légèrement animale – que Light admirait tout bas. Et c’était aussi cela qui le rendait intéressent. Quand cet homme passait devant vous, dans la rue, votre choix premier était de vous retourner, le deuxième était de fuir. Pourquoi ? C’est ce que la jeune femme se demandait, mais de cela, elle était persuadé. Car on pouvait aussi lire solitude dans les yeux du mercenaire. Une solitude que Light lui comprenait.

"Pourquoi êtes-vous ce que vous êtes, docteur Weddmore?"

La question arracha un soupir discret à la jeune femme. A croire qu’elle avait déjà vu pire. En fait, non ; et ce n’était pas le regard sincère et franc de Charlie qui allait l’aider (Première fois que je t’appelle Charlie !). Une autre personne avait déjà posé cette question, un autre mutant. A croire qu’il l’avait tous à la bouche. « Qui êtes-vous, mademoiselle Light » A peu de choses près, une belle phrase Fraustienne. Certes, une bien belle phrase, mais qui demandait toujours un minimum de réflexion à la jeune femme, pour la simple et bonne raison qu’elle ne savait comment l’annoncer. Pourquoi était elle cela, facile. Parce que son jumeau avait périt, pas exactement devant ses yeux, mais parfois musique n’est plus dur que celle du gémissement de la mort. Qu’en à la suite, elle fut légèrement meilleure, quoi que … Georg, ses parents adoptifs, leurs amours à tous, cet amour qui n’avait fait que la dégoûté au final. Sa vraie mère qui était un jour revenu dans sa vie pour lui dire qu’elle allait mourir. Et ce soulagement, ce soulagement si profond que Light avait ressentit : enfin tu vas mourir, enfin Gayël va être vengé, enfin … La jeune femme n’en tirait plus qu’une immense honte à présent. Non, pas même de tristesse, juste de la honte. Ce n’était pas sa mère qui aurait du mourir, c’était son père. Et dire qu’elle lui avait demandé de l’aider …

"Qu'est-ce que tu fais là toi? Tu a reconnu un semblable hein? Chuis pas un doemstique mon vieux, pas encore..."

La phrase du mercenaire coupa court aux interrogations de Light. Celle-ci releva la tête pour apercevoir un molosse posé son museau contre le genou du mercenaire. La jeune femme eut un sourire devant le tableau. La bête et la bête. Remake de Disney fort agréable. La queue du chien frétillait, comme d’impatience, d’être caressé par l’une des deux personnes présentes. En voilà des animaux qui ne se cassaient pas la tête. Bouffe, pipi, dodo. Ca conviendrait à n’importe quel bête, si je puis dire … C’est alors que le cabot se détourna de Withmore et trottina gentiment vers Light, les yeux pétillants de bonheur d’avoir trouvé quelqu’un pour jouer. Il s’arrêta à hauteur de ces genoux et d’assit sur le derrière, attendant que le jeune femme veuille bien le gratouiller. La généticienne regarda un court instant le clébar … et finit par se pencher au dessus de l’animal avant de lui caresser gentiment la tête. Limite si il allait se mettre à ronronner celui là …

"On dirait qu'il vous aime bien..."

Light sourit, au chien avant tout, mais surtout pour Withmore. Oui, un grand sourire innocent, un grand sourire d’enfant, comme pour rattraper les instants qu’elle avait manqués. Le chien vient frotter son museau contre son genou, la jeune femme eut un petit rire, tout aussi innocent que le sourire. C’était la première fois depuis longtemps qu’elle osait rire devant quelqu’un, une personne qu’elle connaissait à peine de plus. Mais quand on a que cela à la bouche, il est difficile d’y faire attention. Rire est une chose des plus naturels qui soit, cela, la jeune femme ne l’avait pas tout à fait compris, malgré son QI et sa perspicacité. Un simple mercenaire lui avait redonné l’envie, ou simplement la compréhension que rire était une chose des plus simples ? Pas d’inquiétude, Charlie ne devait pas l’avoir remarqué qu’il était peut être la cause de ce nouveau miracle … (ouai, parce que moi sinon, j’vais en avoir un sur le dos XD)

Après un court instant, la jeune femme mis fin à son hilarité, sans même se douter de ce qu’elle venait de faire. Son visage se tourna et son regard erra dans les yeux noirs de Charles James Withmore. Et lui ? Qui était il alors ? Qu’avait il de spécial pour qu’elle lui accorde un minimum d’importance ? Georg était drôle, gaffeur, et puis c’était son seul ami à proprement parler. Mais lui ? A part un humour grinçant et quelques attitudes rappelant étrangement la jeune scientifique, il n’avait rien de si … spécial ? Mais fallait il vraiment être spécial pour plaire. Dans ses yeux, Light y vu que non. Alors, c’est un petit sourire aux lèvres qu’elle répondit à la question du mercenaire, se gardant bien de montrer sa douleur.


« Vous posez toujours les bonnes questions, ce doit être un vrai don … ou bien une malédiction, mais plus pour vos interlocuteurs je vous rassure. Ce que je suis … À vrai dire, je ne sais pas trop. Je sais ce qui m’a fait, je sais de quoi je suis formée, mais je ne sais pourquoi. Pourquoi pas, après tout ? La vie est comme un immense labyrinthe : parfois il faut faire des choix. Sont ce les bons, personne ne le sait et le saura jamais. Mais ils forment notre personnalité, notre manière d’être. Je conclu que, ce que vous me demandez, c’est si j’ai réussis à sortir du labyrinthe … ? Je ne crois pas non, il me reste encore quelques buissons à franchir. Mais je sais que j’y arriverai. »

Un nouveau sourire, plus large, apparut sur les lèvres de la jeune femme. Light passa sa main sur la tête du chien, qui semblait lui jeter des regards plein de tendresse. Cette image agrandit encore plus son sourire, un sourire franc et dénué de tout malaise. Juste sourire … C’était parfois compliqué pour certains, dur comme un marathon ou un dimanche matin. Mais avec une bouteille d’eau, un bon réveil, tout le monde pouvait y parvenir. J’ai oublié la bonne volonté …

Se dégageant doucement de l’emprise du molosse, la généticienne s’étira, le visage vers le ciel. A l’horizon, le soleil se couchait lentement, ses rayons éclairaient ses yeux brillants de liberté. Light aimait cela, sentir un réconfort contre sa peau et un mercenaire derrière son dos. Au moins, elle était à présent sur qu’il ne se moquait pas d’elle. Et elle commençait à l’apprécier. Soudain, la faisant sursauter, le portable qu’elle avait balancé contre le sol commença à vibrer, annonçant un message, ou bien un appel, suivant le temps que la sonnerie de cet engin du diable allait résonner. Deux fois. SMS ? La généticienne s’approcha de ledit portable, visage étonné de recevoir une telle chose à cette heure. Ce qu’elle lu l’agita plus que tout.


Citation :
Liiiiiiiiiiiiiiiight !!!!! T’as oublié le dîner ou quoi ???

Ahhhhhhhhhhhhhh, le dîner ! Complètement oublié, complètement échappé de sa tête celui là ! Son visage paniqué se tourna vers Charlie. Elle ne pouvait pas le laisser là, parce que de un : il faisait froid et il n’avait peut être pas de chambre d’hôtel, et de deux, elle n’avait envie de le voir mourir. Ouai, bon, le deuxième choix était purement pour confirmer l’idée qui trottait dans sa tête. On se rassure comme on peut que c’est bien la bonne hein … La jeune femme s’approcha du mercenaire, ses doigts jouant entre eux, l’air un peu gêné.

« Monsieur Withmore, ça vous dérangerait de me suivre jusqu’à ma chambre d’hôtel ? J’avais complètement oublié un dîner débile avec des vieux gâteux, mais qu’importe, il faut que j’aille me changer. Et je voudrai aussi vous faire une prise de sang … pour l’ADN … »

Sourire rassurant, du style : « T’en fais pas, j’te toucherai pas va … mais uniquement parce que c’est toi hein ! ». Ne s’assurant pas même qu’il la suivait bien, Light tourna les talons et marcha d’un bon pas le long des rues de Pitcairn. Il allait la suivre. Instinct de scientifique. De toute façon, c’est limite si il n’avait pas le choix. La généticienne accéléra rapidement son pas, se retournant finalement pour attendre le mercenaire. Loin d’elle l’idée de l’embarquer à ce dîner, il y aurait déjà Georg pour l’ambiance en plus … Quoi qu’un peu de compagnie ne serait pas de refus, toutes les vieilles peaux du monde scientifique serait réunis pour discuter de sujet de vieilles peaux. Elle et Georg étaient les plus jeunes, sans compter un jeune assistant qui devait avoir quelques années de moins qu’elle, trois tout au plus. Mais pourquoi diable son assistant l’avait il embarqué là dedans ? N’avait il donc vraiment aucune idée du temps que cela lui faisait perdre ? Bon, c’est pas tout mais … qu’est ce qu’elle allait pouvoir mettre ce soir ?

Les talons de la jeune femme résonnaient sur les pavés tandis qu’elle désignait du doigt à son camarade l’hôtel miteux dans lequel ils avaient élus domicile. Light n’eut aucun regard pour la réceptionniste, qui regarda d’un œil étrange le mercenaire qui la suivait. Elle monta deux étages de moquette rouge sang délavé pour atterrir face à une porte au bois usé par les années, auquel était accolé le numéro 13.


« Je n’ai pas choisit le numéro … »

La jeune femme passa la clé dans la serrure, forçant légèrement pour que la porte s’ouvre, puis tapant complètement son épaule contre. Pas très sur le mobilier dans les coins miteux de l’Océanie. Sitôt entrée, la généticienne s’efforça de cacher la misère de la pièce, enfin le bordel, en balançant le tout derrière un canapé de la même couleur que la moquette du hall. Canapé qu’elle indiqua à Charlie d’un geste évasif avant de glisser l’habituelle : « Faites comme chez vous ». Heureusement pour le mercenaire, Light n’était pas femme à passer des heures dans la salle de bain. Surtout que celle là sentait le moisie à trente mètres, c'est-à-dire toute la pièce. La scientifique préféra avant tout s’occuper de son « invité » et dénicha une seringue propre et une poche pour préparer une transfusion. Désinfectant : ok. Aiguille : ok. C’est parti.

« J’espère que vous aimez les piqûres, Withmore. Ne bougez pas, tenez la poche. Je reviens dans deux minutes. »

Et d’enfoncer la seringue avec douceur dans la peau du mercenaire, d'accrocher un tuyau pour le sang avant de s’échapper vers la source de la puanteur, une robe noire à la main…
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMar 25 Sep - 22:15

[Tracklist: How It Ends - Devotchka (Little Miss Sunshine)]


Le stylo noir tournait entre les doigts de la jeune femme qui se tenait assise aux côtés de Charlie, dans une rue peu animée d'une ville qu'il était tout autant sur une île qui l'était encore moins. C'était un beau stylo, y avait pas à dire. Noir, brillant, sans doute métallisé, les éclats du crépuscule dansaient le long du capuchon, comme une goutte d'encre qui refusait de tomber. Pas de la camelote, du pur outil de scientifique, du genre qu'on accroche sur la poche avant de sa blouse blanche, à hauteur de poitrine. Mais pas Light Weddmore. Charles ne pouvait pas l'imaginer agir de manière conventionnelle. (1) Et pourtant un tel stylo lui allait bien. Le luxe pour une femme qui n'aspirait non pas au luxe telle une vulgaire starlette, mais à une femme qui l'incarnait dans toute sa simplicité. Le luxe de l'esprit, si on pouvait s'exprimer ainsi. Nul doute que l'écrain serait encore plus beau que celui du stylo: son esprit, sa personnalité qui luisait comme un diamant. Un diamant noir et acéré, qui aspirait son âme petit à petit, à en croire le nuage gris qui dansait au fond de son regard, lorsqu'elle se laissait aller à penser.

Il y avait quelque chose qui se dégageait d'elle, dans la lueur de cette soirée, qui donnait l'impression au capitaine que la lumière qui se cachait tout au fond, derrière les cendres et l'ébène, grattait à la porte pour remonter à la surface et faire honneur à son prénom. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, la femme de glace lui ouvrit la porte, le temps d'un sourire. Et ce n'était plus la même femme qui se tenait là, sur ce vieux banc. L'espace d'une petite seconde hors du temps, Charles Withmore avait une petite fille à côté de lui, qui jouait avec un chien. C'était comme une si, en une seconde, il la voyait rattraper sous ses yeux une enfance qu'elle n'aura jamais eue. Charlie se surprit à penser qu'il n'en avait pas eue non plus. Mais elle ne lui avait jamais manqué. Le mercenaire partait du principe qu'il était inutile de regretter ce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de connaître. Entres autres, il ne regrettait absolument pas les charentaises et les lave-vaisselles. Ce qui ne l'empêchait pas de sourire à son tour, d'une manière nouvelle pour lui. Il se courba pour fourrager dans les poils du chien, ses doigts caleux à force d'appuyer sur des gachettes rencontrent les doigts agiles de la scientifiques, qui eux pianotaient d'abord sur un ordinateur, laissant l'esprit presser ensuite la gachette.

Deux enfants sur un banc. Ca ne rattrapait pas le temps perdu, mais c'était déjà ça.

Et quand la jeune femme se mit à rire, on eût dit que le monde se retourna comme une chaussette tellement cela paraissait incongru. Light Weddmore riait. Des gens auraient fait la queue trois quarts d'heure afin de payer un ticket pour entendre ça. Et d'autres auraient sans doute tué pour le voir. Charlie, lui, se trouvait aux premières loges, fasciné comme une bête sauvage qui découvrait un de ses semblables en train de lire les cours de la bourse, des lunettes cerclée en écailles de tortue sur le museau. Emporté par un élan qui avait dû être si longtemps réprimé chez le professeur, le mercenaire rit à son tour, de son rire puissant et dépourvu de tout retenue. Un rire primal, mais au combien sincère. Pour Charlie, quand on faisait quelque chose, c'est qu'on le faisait réellement. En général, les complexes lui étaient aussi inconnus que la comptabilité pour les sauterelles. Et light Weddmore qui riait, c'était un peu comme uen sauterelle: ça sautait quelque peu, comme chez quelqu'un qui n'en avait jamais vraiment eu l'habitude. Mais pourtant bien plus sincère que ceux qui le faisaient devant les derniers comiques à la mode.

Tout doucement, aussi soudainement qu'elle l'avait ouverte, Light referma la porte et le rire se tut, retournant se lover au coeur de son diamant noir, tel une étinelle dans l'obscurité. Et si la scientifique avait rapidement repris tout son sérieux, on devinait une éclaircie poindre timidement entre les nuages. Gardant ses réflexions pour lui, Charlie se contenta de continuer à sourir, frottant les oreilles du chien tandis que Weddmore répondait enfin à la question qu'il avait décidé de lui poser.

"Vous posez toujours les bonnes questions, ce doit être un vrai don … ou bien une malédiction, mais plus pour vos interlocuteurs je vous rassure. Ce que je suis … À vrai dire, je ne sais pas trop. Je sais ce qui m’a fait, je sais de quoi je suis formée, mais je ne sais pourquoi. Pourquoi pas, après tout ? La vie est comme un immense labyrinthe : parfois il faut faire des choix. Sont ce les bons, personne ne le sait et le saura jamais. Mais ils forment notre personnalité, notre manière d’être. Je conclu que, ce que vous me demandez, c’est si j’ai réussis à sortir du labyrinthe … ? Je ne crois pas non, il me reste encore quelques buissons à franchir. Mais je sais que j’y arriverai."

Charlie retint un fou rire et gloussa à l'oreille du chien:
"Tu as entendu ça mon grand? La belle dame a fait en sorte de répondre à côté. Ou alors elle n'a pas compris, mais j'en doute, car c'est une belle dame très intelligente."

Détournant le regard de la brave bête, il le fixa sur Light, gentiment moqueur, mais aussi presque joueur; il n'avait aucunement l'intention de la mettre en colère, juste de la pousser un peu pour voir.
Mais il n'eut pas le temps d'aller plus loin; le téléphone portable du savant refit des siennes, et elle bondit littéralement après l'avoir consulté:
"Monsieur Withmore, ça vous dérangerait de me suivre jusqu’à ma chambre d’hôtel ? J’avais complètement oublié un dîner débile avec des vieux gâteux, mais qu’importe, il faut que j’aille me changer. Et je voudrai aussi vous faire une prise de sang … pour l’ADN …"

Le début de sa phrase, Withmore l'avait souvent entendue dans la bouche d'une jolie femme, sauf que cela n'engageait pas une fin sanglante, sauf pour les importuns qui auraient osé le déranger. Mais avec Light, une telle oensée ne lui vint même pas à l'esprit; ou alors de manière si fugace qu'il eut largement le temps -et la présence d'esprit- de la ligoter et de l'enterrer prondèment dans un coin de son crâne. Aussi, il se leva, s'étirant comme un fauve resté trop longtemps couché à l'ombre, épousseta son manteau et gratifia le chien d'une dernière caresse sur la tête.
"A plus mon vieux. Je vous suis doc'. Faut un costume ou je me contente de mon charme naturel?"

Le chien les regarda partir.


* * *



"C'est très joli ici. Très euh... personnel."

Assis dans une chambre d'hôtel plutôt huppée mais non luxueuse, Charles regardait avec intérêt ce qui l'entourrait, amusé par l'absence d'effets personnels qui traînaient en général partout dans une chambre d'hôtel avant même qu'on ait le temps de refermer la porte la première fois qu'on y entre. Un cadre ordonné pour un esprit ordonné. Une bien jolie façade pour un diamant brut encore plus beau. Comme si Weddmore avait peur qu'on remarque l'éclat qu'elle cachait dans sa part d'ombre.

Et voilà que Charles se retrouvait avec un garot sur le bras et une aiguille dans la peau, qui drainait de son sang pour d'ultérieurs analyses. Et rien de tel qu'un apéritif pareil avant de se joindre à une telle femme pour un dîner mondain. Ca promettait d'être amusant. Weddmore était passée dans la salle de bain se changer, et Charlie passait le temps en espérant que l'aiguille n'allait pas se casser sur une particule plus métallique que d'autres, tout en se demandant à quoi pouvait bien ressembler quelqu'un comme Light Weddmore en robe du soir. Quel qu'il soit, le résultat promettait d'être fascinant. Arrêtant de siffloter, il se balança un instant sur sa chaise, avant de lancer, en direction de la salle de bain:
"Dites doc', pour en revenir à notre conversation de toute à l'heure... Je voulais dire au chien que vous aviez répondu à côté."Il sourit de plus belle en se demandait de quelle manière elle allait réagir. "Je ne vous ai pas demandé qui vous étiez, docteur. Mais pourquoi vous êtiez...qui vous êtes. La nuance est intéressante, vous ne trouvez pas? Le pourquoi en apprend toujours plus que le qui, j'ai toujours trouvé."

Tandis que son sang se prélevait petit à petit, Charles James Withmore se laissa tranquillement aller contre le dossier de sa chaise, les pieds sur la table. La soirée s'annonçait passionnante.

_________________________________


(1) Et quiconque aurait tenté d'accrocher quelque chose à sa poitrine aurait passé un sale quart d'heure. Sans doute le dernier de sa vie.
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Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] Empty
MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyDim 30 Sep - 10:55

[Track list: Golden - Fall out boy]

"C'est très joli ici. Très euh... personnel."

Le commentaire avait arraché un sourire à Light. Encore une preuve irréfutable que ce mercenaire n’était pas en tout point semblable à une personne d’une apparence et d’un caractère jugée de normal. Charles James Withmore sortait de tout critère connut par la jeune généticienne : beau, laid, agréable, antipathique, mystérieux, ouvert, excentrique, discret, moqueur, blagueur. Non, le Capitaine n’appartenait à aucun de ces catégories, jugées de classique par l’Islandaise. Cet homme le perturbait, qu’elle le veuille ou non. L’espace d’un instant, il pouvait être tout aussi bien moqueur que amusant, la minute qui suivait, ces yeux étaient justes le reflet de son âme avant de se fermer complètement à ceux de Light Weddmore. A bien y réfléchir – et diable que Light y réfléchissait – il était comme elle. Un mirage, un nuage, un éphémère. Son comportement passait selon la vitesse du vent, selon son humeur, selon son bon vouloir. Certains pourrait nommer cela un caprice, d’autres préfèrent l’excuse des lunatiques. Ca n’est rien de cela. Seul résulte de cette capacité des sentiments tels que la solitude ou même encore toutes ces choses qui endurcissent un Homme. Depuis bien longtemps, l’Humanité a tendance à placer des mots sur des abjections, quand ce n’est pas – pour exemple - par la grâce des Dieux que des personnes se retrouvent chauves …

Le Mercenaire ne broncha pas quand Light enfonça l’aiguille dans sa peau, avec la délicatesse que sa formation de généticienne lui permettait, c'est-à-dire aucune. Au moins, Charles ne semblait pas être si sensible que cela, pas même une grimace n’apparut sur le visage de l’homme. A bien regarder, quel âge pouvait il donc avoir ? Trente ? Quarante ? Ses traits n’indiquaient en rien cette information, il eut pu avoir vingt ans que ça n’aurait pas dérangé tant Light que cela. Toutes les couleurs, toutes les formes, tous les âges … Ce devait être le principe de cet homme : ne pas être et faire comme les autres. Principe fort peu conventionnel, la jeune femme en convenait, mais ce n’était pas elle qui allait dire le contraire. Non, en effet. Se cacher derrière des masques, des facettes, des faux airs, tout cela pour éviter question et commentaire – ainsi qu’un certain effet contraire. Weddmore le savait, elle inspirait une sorte de crainte et de mépris connu de tout ceux qui se distinguent du lot par faits et gestes, comportements et manières d’être. La maladie du génie est la solitude. Celle de l’original est la tristesse.

La salle de bain n’était pas l’une des dernières à la mode, j’entends jacuzzi et lavabo de luxe. Pas vraiment. Seul une grande bassine faisait office de baignoire, et un miroir aux bords certainement découpés au cutter. Suspendu au dessous, une casserole reliée à un tuyau, duquel s’écoulait continuellement de l’eau. Light attrapa ledit tuyau, et entreprit de l’ouvrir de ses mains moites. L’embout lui resta dans la main et l’eau gicla. La jeune femme grogna de mécontentement tandis que le mercenaire sifflotait dans la pièce d’à côté. A croire qu’il était plus douloureux de se changer que d’avoir une aiguille dans le sang. Elle aurait du l’enfoncer plus profondément, car qu’elle le veuille ou non, la généticienne avait l’impression que la capitaine riait des drôles de bruit qu’il entendait. Mais entre un autre giclement d’eau et un juron étouffé, Light parvint à discerner quelques phrases censées lui être adressées.

"Dites doc', pour en revenir à notre conversation de toute à l'heure... Je voulais dire au chien que vous aviez répondu à côté. Je ne vous ai pas demandé qui vous étiez, docteur. Mais pourquoi vous étiez...qui vous êtes. La nuance est intéressante, vous ne trouvez pas? Le pourquoi en apprend toujours plus que le qui, j'ai toujours trouvé."

Pour la prochaine fois : penser à lui faire plus mal. La jeune femme cessa immédiatement tout activité, fixant la porte avec un mélange d’incompréhension et de colère. Il osait dire qu’elle avait répondu à côté ? Pourquoi aurait elle répondu à côté ? Elle, Light Weddmore, pourquoi se serait elle trompé ? Cette obsession d’avoir toujours raison est un syndrome que l’on retrouve chez pas mal de personne, pour ne pas dire toute. Pour une fois, la demoiselle n’était pas une exception, prouvant d’une même occasion qu’elle n’était pas parfaite. Pourtant, elle était absolument persuadée d’avoir répondu au pourquoi … Son esprit erra quelques minutes, entre réflexion sur ses paroles et réflexion sur sa réponse. Finalement, Charlie ne posa pas les bonnes questions. Ou alors il l’embrouillait beaucoup trop pour qu’elle veuille l’accepter.

Au bout d’un instant, sa tête dépassa de l’ouverture de la porte. Il n’y avait aucun sourire sur son visage, aucune plaisanterie ou enfantillage par rapport à précédemment. Il commençait à doucement l’énerver, avec ses questions, ses questions et encore ses questions. Certes, elle lui avait donné son accord, et alors ? Il ne pouvait pas évoquer son parfum de glace préféré ou l’animal qu’elle abhorrait. Tiens, une bonne idée ça, l’animal, elle aurait ainsi pu répondre : « les bêtes sauvages en général, mais seulement quand on les tient en laisse … » Mais au lieu de cela, Light décida de jouer une carte plus sur et siffla entre ses dents.


« Vous m’emmerdez, Withmore. Tenez vous tranquille, vous allez casser l’aiguille. Et ne mettez pas vos PIEDS sur la TABLE. »

La jeune femme s’exila dans la salle de bain en grognant une nouvelle fois. Ca n’était sûrement pas cet olibrius sortit d’elle ne savait d’où qui allait la mettre mal à l’aise ! Weddmore avait déjà vu pire ! Petit soupir, cette fois ci, suivit d’un essayage de robe noir vachement mal foutu … Etre une femme n’est pas de tout repos ! Entre les gosses (quand on en a), les ennuies personnels (quand on en a), les courses à faire (quand on en a), et les hommes (quand … on en a), la vie n’est pas loin d’être palpitante et secoué. Seulement voilà, même sans tout cela, Light AVAIT une vie palpitante et secouée. Et d’ailleurs, ça n’était pas vraiment de son goût à tout moment.

Après un instant au pays du juron et des mauvaises paroles, la jeune femme se décida enfin à sortir de sa cellule provisoire. Sa robe n’était pas l’un de ces anciens bouts de tissu dont les femmes revêtaient jadis, étrangement non, c’était un bien belle robe au tissu foncé mais aux bretelles blanches, d’un blanc aussi maculé que la ceinture qui l’accompagnait. Et mieux : c’était un vêtement qui se liait aussi facilement dans les courbes de Light qu’une voiture dans un César. Elle lui sciait à merveille. La moindre des perfections de son corps était mis en valeur par la couleur et la structure du tissu. Son teint pâle contrastait avec le noir, la chute de ses reins apparaissait grâce à la ceinture. En un mot, il aurait suffit d’un visage éclairé par un sourire pour qualifier la jeune femme de magnifique créature. On n’en était pas loin. Et Light, qui portait rarement ce genre de vêtement, préférant vieux jeans et T-shirt, se sentit rougir quand le regard du mercenaire tomba sur elle.

Ce regard, la généticienne évita de le croire, et s’accroupi pour défaire l’aiguille quand un cri strident retentit dans les escaliers de l’hôtel, suivit d’un léger frappement sur la porte. La jeune femme soupira. Evidemment, ce cri, elle l’avait parfaitement reconnu. Et d’ailleurs, il reprit de plus belle.


« Liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiight !!!!! A la bouuuuuuuuuuure !!! T’es à la bouuuuuuure !!! »

Avant même que la jeune femme ait pu faire un geste, ne serait ce que se lever, la porte s’ouvrit complètement, pour laisse passer un jeune homme qui devait avoir son âge. Je vous présente Georg Roosentag, l’assistant de mam’zelle lumière. Ce dernier ouvrit la bouche pour hurler de nouveau mais un regard vers le mercenaire qui se tenait derrière son patron l’en empêcha. Depuis quand la généticienne ramenait elle des hommes chez elle ???

« AH C’EST QUI L… ???!!! »

Une main sur sa bouche lui intima le silence forcé. Light posa de même un doigt sur ses lèvres, geste indiquant qu’il ferme sa grande gueule pour le moment. Un regard furtif pour le dehors, elle poussa Georg dans la chambre avant de le saisir par les épaules et de grogner quelques mots d’Islandais voulant signifier… Bah j’en sais rien, moi j’parle pas Islandais, héhéhé … Après un discours qui prit quelques minutes, sûrement une morale à deux balles du genre on cours pas dans les couloirs et on crie encore moins au mercenaire, l’assistant hocha la tête, les yeux grands ouverts de peur. Il faut dire que le regard de la belle jeune femme était noir de fureur, encore pour la question de Charlie avait posé précédemment. Et Georg n’arrangeait rien. Quand elle le lâcha, le jeune homme alla glisser lentement vers son compagnon d’infortune (le capitaine), un air soumis sur le visage. Light attendit qu’il ne bouge plus pour fouiller un peu partout dans la pièce, tandis que l’assistant défaisait l’aiguille de la peau du mercenaire, brisant le lien qui le retenait au tuyau quelques minutes plus tôt. Il alla poser le tout dans une glacière avant que la jeune femme ne glisse une phrase dénuée de tous sentiments aux deux hommes.

« On y va. »

Et pendant que la généticienne disparaissait dans les escaliers d’un bon pas, Georg glissa un murmure à Charlie.

« Salut, je suis l’assistant de Light, je m’appelle Georg Roosentag. Alors comme ça t’es gynéco … ? »


***


Le restaurant « The Green Cat » était l’un des plus fameux de Pitcairn, pour son bouillon de dix poissons, dix espèces de la région (Attention, ceci est une fiction …). Ce qui avait motivé les scientifiques à se réunir ici était simplement la taille du bâtiment en lui-même : le plus grand lieu de Pitcairn, excepté l’amphithéâtre, quoi que juste pour accueillir pareil comité. D’énorme tables avaient été aménagé au deuxième étage pour pouvoir contenir tous ces cerveaux en ébullition le temps d’un week-end, nappes rouges traditionnelles obliges. Un buffet à volonté avait aussi été installé, mais peu de mets à sa surface pour pas mal d’eau, le directeur du restaurant connaissait bien les habitudes de ces hôtes : parler à s’en dessécher le gosier, sans rien pouvoir avaler à côté.

Light Weddmore emmena un Georg proprement coiffé et habillé, ainsi qu’un mercenaire débraillé mais toujours aussi sexy quoi qu’on en dise (Hein Iwëne ? *vengeance personnelle*) aux portes de ledit restaurant. Un habile coup de tête le désigna comme le cimetière de la soirée. On pouvait déjà entendre une musique, un groupe américain sans doute, jouer une chanson envoûtante toute accompagnée au piano, survolant un chant d’une intense émotion. Ou alors était ce le piano qui était accompagné ? (À noter qu’il s’agit de « Golden »). Qu’importe, Light ne s’attarda pas à son écoute, quoi que légèrement touché à l’entente des paroles. La jeune femme grimpa les quelques marches et atterrit dans un hall, juste en face de l’orchestre en question. D’un coup d’œil, elle balaya la salle à la recherche d’un visage connu, sentant les bruits de pas de ses camarades la suivrent de près. Soudain, s’interposa entre elle et l’immense entrée de la salle de réception un homme aux cheveux blonds pailles et à l’air légèrement … sur de lui.


« Tiens donc ! Miss Weddmore et compagnie ! » , clama l’inconnu.
« Et compagnie ?! » , s’exclama Georg.
« Quel plaisir de vous revoir mademoiselle ! »
« Non mais attend, t’as entendu c’qu’il raconte celui là ?! »
« Vous êtes magnifique, comme toujours ! »
« Et dis donc toi, si tu pouvais arr… »
« Oh ! Mais ne serait ce pas le jeune Georg Roosentag ?! Bonjour mon garçon ! »
« Charlie ! Tue le ! »


C’est alors que le blondin eut enfin un regard pour le mercenaire, placé juste derrière l’assistant, mais néanmoins assez visible … Il le dévisagea longuement, d’un regard entre étonnement de voir pareil bestiole et un certain … dégoût. Light remarqua rapidement que le Duc de Wellington, car tel était son nom, faisait briller ses yeux d’une manière étrange. Ce fut à elle de s’interposer entre ce dernier et Withmore, le regard terne et neutre.

« Tu n’as pas des invités à acceuillir … Jessy ? »
« J’aime quand tu prononces mon prénom avec autant de grâce, douce Lumière. »


La jeune femme attendit qu’il s’éloigne, non sans un dernier regard mauvais, et finit par se retourner vers le mercenaire qu’elle gratifia d’un œil plus méfiant encore.

« Ne vous approchez jamais de lui. Pour n’importe quelle raison. Ne t’approche pas de lui. C’est clair ? »

De mauvaise humeur la Weddmore. Charlie n’y était pas pour rien, Georg non plus, mais maintenant que Jessy était ici, ça n’était pas mieux. Ce gars était la parfaite interprétation des gens qui ne vivent que pour eux et leur petite carrière. Et pire encore : c’était un mutant et un excellent médium en matière de dons. Si il devinait que le mercenaire était l’un des siens – et aucun doute que c’était déjà le cas – il allait tout tenter pour essayer de le lier à sa cause, celle d’un déferlement de bonheur par la force. Pour un peu, le duc aurait pu faire partie de la GC, mais il avait une importance bien trop médiatique pour pouvoir participer aux travaux de ces derniers. Enfin un qui tenait à son image. L’autre problème était un peu plus personnel : il semblait que le blondin ait une attirance pour notre jeune généticienne alors qu’elle … le trouvait répugnant à l’extrême.

Le message correctement passé, Light prononça quelques autres mots en Islandais à Georg. Avant de s’éloigner vers un bout de la salle, celle qui possédait une fenêtre ouverte sur une terrasse. L’assistant soupira et se tourna vers Charlie, un petit sourire aux lèvres, mais le regard légèrement triste.


« Elle dit qu’elle va se mettre en mode buisson dans un coin. Tu peux aller où tu veux Charles … sauf vers cet homme, le Duc Jessy de Wellington. Et inutile de te dire qu’il va aller la voir, comme toujours. Ce gars est un beau salaud … Light a déjà repousser ces avances, mais il la….. Enfin, je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Au fait, on mange dans dix minutes. »

Georg eut un geste évasif de la main puis un petit rire gêné. A l’autre bout de la pièce, un homme blond s’approchait de son amante (à prendre avec l’ancienne traduction) et caressa son visage du bout des doigts, lesquelles doigts se virent refermer sur une poigne plus ferme de femme désireuse de s'échapper au plus vite de cette emprise.

« Tu ne vas pas me croire, Light. J’ai retrouvé ton père … »

Le regard si agressif de Light se muta bientôt en une peur sans nom. La lèvre inférieure de la jeune femme se mit à trembler, d'angoisse, de colère, de haine ... Derrière eux, le groupe reprenait son refrain de plus belle.

How cruel is the golden rule?
When the lives we lived are only golden-plated
And I knew that the lights of the city were too heavy for me
Though I carried karats for everyone to see

And I saw God cry in the reflection of my enemies
And all the lovers with no time for me
And all of the mothers raise their babies
To stay away from me
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMar 2 Oct - 22:34

[HRP: Heu, j'ai du poster en deux fois parce que le post dépassait la limite de taille autorisée par la boîboîte. C'grave? Promis, j'le f'rai plus! Enfin, j'espère... <_< ]

Pas de réaction. Du moins aucune sur le moment. Charlie se demandait si cela voulait dire qu’il avait marqué un point où si le ballon avait rebondit contre un mur pour mieux venir s’écraser sur sa figure. Au moins, il était sûr d’avoir bien visé ; il avait littéralement senti sa question s’insinuer par la serrure de la porte de la salle de bain, ramper le long du carnage et s’agripper aux synapses de la femme à qui elle était adressée. Une sacrée bonne question, remarquez. Le mercenaire en était assez fier, tout simplement parce que peu de gens pensaient à la poser, obnubilés par le « qui » plutôt que le « pourquoi ». Pour sa part, Charles trouvait souvent l’explication plus intéressante que la réponse. En règle générale, elle permettait même de la trouver tout seul, la réponse. Ce qui déstabilisait la plupart des gens à qui on la posait. Surtout ceux qui n’avaient rien de mieux à faire que de demander quelque chose d’aussi banal que le « Mais qui êtes-vous vraiment ? » à une personne qui nourrissait les pigeons sous un platane. Et si Charlie aimait bien les conventions, surtout celles qui contribuaient à faire de sa vie une narration aussi tumultueuse qu’efficace, il aimait également se démarquer du lot. Ce qu’il faisait la plupart du temps rien qu’en marchant au milieu d’une foule, qu’il dépassait allégrement. Curieusement, la foule, elle, avait plutôt tendance à ne pas le remarquer ; l’humain moyen dispose d’une grande facilité à ne pas prêter attention à toute personne capable de lui arracher la gorge d’un sourire. Ce qu’on ne voit pas ne nous voit pas, ou une autre idiotie du genre. Autant courir après sa queue, comme les chiens.

Histoire de passer le temps, Withmore se saisit d’un magasine à la couverture papier glacé grand standing qui traînait sur la petit table entre une tasse vraisemblablement plus toute neuve qui avait dû servir pour aider à creuser les fondations de l’hôtel et un petit nécessaire d’appareils compliqués que la scientifique avait débarrassés en cherchant la seringue. L’homme jeta un œil intrigué à la couverture, où ce qui devaient être deux brins d’ADN et un neutron se courraient après sur un fond fluo des plus psychédélique. En guise de titre, on pouvait lire imprimé en gros caractères noirs et dorés :

« Publication officielle n°123 de la communauté génétique »


D’autres phrases faites de lettres plus petites étaient disposées ici et là pour attirer le chaland un tant soit peu connaisseur : « Le génome est vous, deuxième partie », ou encore « Thermonucléaire et génétique, deux domaines si éloignés ? ». Charles feuilleta distraitement quelques pages, avisant ici et là des mots comme « fission » qui ne le mettaient pas en confiance. A divers endroits dans divers articles, on avait surligné quelques passages à l’aide d’un stylo de couleur, et quelques notes griffonnées ici et là dans les marges –que Charlie n’arrivait pas à déchiffrer- agrémentaient le tout. (1) Si c’était ce que son hôte lisait lorsqu’elle avait un peu de temps libre, il se demandait ce qu’elle pouvait avoir dans ses toilettes. Sans doute pas d’albums cartonnés avec des histoires en bandes dessinées de chats à rayures paresseux et rigolos ou équivalent, comme dans toutes les commodités du monde connu. Prudent, Withmore se dit qu’il n’allait pas aborder la question.

Enfin, comme un renard hésitant parce qu’il savait que le chasseur l’attendait à la sortie avec un fusil chargé et une intention farouche de se tailler une nouvelle paire de bottes, mademoiselle Weddmore passa la tête dans l’entrebâillement de la porte de la salle d’eaux et tout sourire avait déserté son charmant visage presque exsangue. Elle foudroya le capitaine de ses yeux gris soudain presque noirs, comme deux billes prêtes à partir se loger dans le front de l’impudent :
"Vous m’emmerdez, Withmore. Tenez vous tranquille, vous allez casser l’aiguille. Et ne mettez pas vos PIEDS sur la TABLE. "

Charles en fut encore de meilleure humeur : il adorait emmerder les gens. Surtout ceux qui en valaient la peine. Dans la vision du monde du mercenaire, chercher la petite bête dans les cheveux de quelqu’un était bien plus respectueux que de s’en tenir aux platitudes d’usage. (2)Visiblement, Charlie avait effectivement posé une bonne question pour la mettre dans cet état. Soit elle était naturellement une personne de mauvaise humeur, soit elle n’aimait pas du tout qu’on la remette en question. Charlie opta pour la seconde solution, même si la première pouvait s’avérer tentante pour qui ne connaissait pas bien Light. La dame n’appréciait pas qu’on lui désigne du doigt les ornières où elle mettait les pieds. Même si ça signifiait pour elle qu’elle devrait creuser pour s’en sortir plutôt que d’accepter une échelle. En gros, elle n’aimait pas avoir tort. Ca faisait quelque chose d’exploitable, et Charlie se permit un sourire intérieur ; ça rendrait leur… collaboration d’autant plus intéressante. D’autant plus qu’il comptait obtenir sa réponse un jour ou l’autre. Mais comme il était gentleman –ou du moins se voyait-il ainsi, et il ne voyait alors aucune raison de se regarder autrement – il n’insista pas, optant pour un repli diplomatique, comme un félin se retirant à l’affût pour mieux vous tomber sur le dos trois jours plus tard.

Light disparut à nouveau dans la salle de bain, avant que Charles ne réplique quoi que ce soit, aussi il haussa ses larges épaules, s’amusa à plier et déplier la couverture du journal et ôta ses pieds de la table. Quand Light réapparut –après un temps raisonnable comparé à nombre de jeunes femmes dont le capitaine avait fait la connaissance(3)- ils étaient sur la chaise d’à côté, le grand homme s’étant mis en travers de la sienne pour se sentir plus à l’aise. Avant qu’elle ne dise quoi que ce soit, il se pourvut d’une expression si innocente que même un loup n’aurait pas eu cœur à le dévorer(4) :
"Sont mêmes pas sur la table doc’ ! Au fait, z’êtes époustouflante doc’. Réellement ravissante."

Charlie était sincère ; il ne mentait jamais pour ces choses là. Il se demandait si Light avait l’habitude des compliments, mais un jeune homme fit irruption dans la chambre, se cogna presque contre la jeune femme et brailla comme un surexcité à propos de ce fameux dîner. Lorsqu’il remarqua enfin le mercenaire, le gosse allait repartir de plus belle dans les aigus, mais Light le fit taire d’un regard qui en aurait terrorisé plus d’un et aboya quelques mots en islandais. Penaud, le garçon libéra alors Charlie de l’aiguille et rangea l’échantillon quelque part. Light donna sur le coup le signal du départ, et tandis que Charlie se levait, le nouveau venu lui posa une question qui prêtait à confusion sur l’activité professionnelle du mercenaire. Celui-ci se permit un large sourire :
"J’ai accouché une mutante recouverte de fourrure, une fois. Cinq petits d'un coup. Ca compte ?" Puis, tandis que la bouche de l’autre n’en finissait pas de se décrocher –un peu plus et elle serait allée rouler dans la poussière- Charlie sortit son couteau de combat de sa botte et le brandit à hauteur de visage, souriant comme jamais :
"Bouh!" fit-il.


* * *


Tracklist: The mediocrity sought out by everyone – Motoi Sakuraba / Eternal Sonata



Une fois le dénommé Georg Rosentag consolé et calmé, tous trois avaient traversé les rues de Pitcairn (ce qui ne prenait, finalement, que peu de temps) pour se rendre à ce fameux dîner qui, aux dires excités de l’assistant de Light, tenait plus du gala que du plan bouffe. Charlie espérait vaguement qu’il y aurait autre chose qu’une feuille de salade et trois rondelles de carotte dans son assiette. Au pire, il avait appris à se contenter de tout ce qu’il pouvait trouver en période de diète forcée, et il lui semblait se rappeler qu’il digérait plutôt bien la porcelaine. (5) Pour Withmore, le « The Green Cat » répondait sans coup férir à ce qu’on attendait d’un restaurant chic où se réunissaient des grandes pompes pour un dîner ou un autre (et les grandes pompes trouvaient toujours matière à organiser une réunion qui nécessitait de se dérouler dans un cadre comprenant des services en argent et de la bisque de homard, et ou personne ne parlerait boulot. C’était, en soi, tout un travail.) A en juger par les bribes de musiques qui s’échappaient de l’endroit, il y avait même un orchestrer. Charlie aimait bien les orchestres dans les bistrots. Non pas pour le côté gentiment folklorique, mais parce que s’il y avait une bagarre, elle ne pouvait pas se terminer sans quelqu’un qui finissait avec une trompette dans le pantalon ou une caisse de batterie sur la tête.

A peine étaient-ils entrés que Charlie réalisa qu’il dépareillait un peu parmi les convives, dans son manteau noir et sans cravate, aussi n’y accorda-t-il aucune importance et s’empara d’une coupe de champagne que des serveurs faisaient circuler sur des plateaux entre les tables.
"Merci mon vieux. Bien aimable." Après tout, on était dans un endroit à convenances, autant faire semblant de faire un effort. Et puis c'’était plus ou moins ce que faisait toute personne convenable dans ce genre de soirée : faire semblant.

"Tiens donc ! Miss Weddmore et compagnie !"

Les poils de Charlie se hérissèrent un à un sur sa nuque, et il eut bien du mal à les empêcher d’aller personnellement en découdre avec l’homme qui venait de parler. Il y avait des instincts qui vous prévenaient que vous n’aviez que fort peu de chances de vous entendre avec une personne que vous veniez de rencontrer, et l’instinct de Charlie hurlait à ce dernier d’arracher la tête de l’homme qui venait de parler et de l’enfoncer dans un seau à champagne. Aussi, le mercenaire n’en fit rien –les convenances, vous voyez- et se contenta d’observer le chanceux qui avait échappé à une mort prématurée. Jeune, élancé, propre sur lui, bien fait, l’homme avait d’élégants cheveux blonds, une élégante stature, un visage élégant et une tenue aussi élégante qu’elle devait être chic. Tout dans cette personne respirait le nobliau tellement au courant de son importance qu’on avait fini par renoncer à lui dire que ce n’était pas le cas. Le genre de type pour qui le concept de survie était aussi étranger que, disons, celui de feuille-caillou-ciseaux pour un manchot. (6) Bref, le genre de raclure prétentieuse sous papier doré que Charlie, habituellement, chiffonnait négligemment avant de le jeter dans un coin. Mais quelque chose dans le regard de l’homme, lorsqu’il se posa sur le mercenaire, força ce dernier à reconsidérer son opinion. Maintenant, il avait envie de le tuer très vite plutôt que d’attendre le digestif. Ces yeux brillaient d’une lueur que Charles Withmore ne connaissaient que trop bien. On pouvait y voir « fieffé salaud » inscrit en lettres de feu, avec écrit en dessous en tout petits caractères « et fier de l’être. ». Tout dans son attitude démontrait le peu de cas qu’il pensait des petites gens qui l’entouraient et qu’il devait avoir l’habitude de piétiner entre deux parties de polo.

[HRP: Toutes les notes de bas de pages sont à la fin de la deuxième partie du post, z'au cas où.]


Dernière édition par le Mar 2 Oct - 23:09, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMar 2 Oct - 22:34

Aux commentaires qu’il lança, Charles put voir que Georg n’appréciait pas plus cet homme que lui. Mais plus parce que l’ordure de luxe s’intéressait visiblement de trop près à Light que parce qu’il avait percé sa vraie nature à jour. Après leur rencontre amusante, Georg avait rapidement décidé de tourner autour de Charlie et de l’assaillir de question, comme s’ils étaient devenus les meilleurs amis du monde et que le champ de pâquerettes n’attendaient plus qu’eux pour un petit footing. Charles avait fini par se résoudre à le laisser papillonner joyeusement comme une mouche maladroite ; bizarrement, Georg était quelqu’un de tellement gentil, à voir comme ça, que toute l’intimidation de quelqu’un comme Charlie n’arriverait pas à lui ôter la conviction que la paix et l’amour sommeillaient dans tout à chacun. Et si Charles suspectait fortement le gosse d’être bien plus que ce qu’il laissait paraître, il se demandait pourquoi Light l’avait choisi comme assistant. Tout roi avait besoin d’un bouffon ou d’un faire-valoir, voir de quelqu’un pour prendre des notes et jouer avec les produits dangereux, mais en ce qui concernait Charles, Georg donnait plus l’impression d’un petit animal sympathique qu’on recueillait par pitié coupable que celle d’un brillant assistant chercheur en génétique. Mais bon, foncièrement, le mercenaire finit par s’avouer qu’il l’aimait bien, un peu comme on aime le chien Vagabond qui fait des cabrioles pataudes dans le jardin. Il y avait des gens qui inspiraient une sympathie contrite, et Georg en était un puits à lui tout seul. Alors qu’il essayait vainement de déstabiliser l’importun aristocrate, Charlie eut l’impression de voir un chiot aboyer au visage d’un loup. Un loup qui ne le regardait même pas et qui s’apprêtait à lever la patte.

Heureusement, le duc de Wellington était bien élevé, et il se contenta d’ignorer l’assistant fulminant pour engager la conversation avec Light d’une voix tellement amicale qu’elle en devenait fourbe. Et il ne cessait de dévisager Charlie, comme une mauvaise herbe dont il cherchait déjà le bon pesticide. Weddmore s’interposa, et Charlie cessa de caresser compulsivement l’une des armes qu’il cachait dans sa manche. Alors qu’elle avait repoussé momentanément le duc, qui allait sans doute revenir telle une marée de piranhas, elle se rapprocha de Charlie, pour lui murmurer un conseil :
"Ne vous approchez jamais de lui. Pour n’importe quelle raison. Ne t’approche pas de lui. C’est clair ?" dit-elle, passant soudain du vouvoiement au tutoiement.

Si Light Weddmore avait été aussi psychologue qu’elle le clamait –ou, plus justement, si elle n’avait pas été furieuse à cause de Wellington- elle se serait mordu les doigts d’avoir dit un truc pareil à un homme pour qui le danger représentait la guirlande lumineuse du sapin de Noël. Aussi, Charlie sourit à Light tandis qu’elle s’éloignait pour ruminer de sombres pensées et sans doute à la recherche d’un cœur à arracher, histoire de se détendre. S’approchant de Charlie, Georg le mit à son tour en garde contre le duc, et lui demanda lui aussi bien distinctement de ne pas s’en approcher.

Aussi, deux minutes et vingt-et-une secondes plus tard, Charles Withmore fendait les tables et les convives à grand pas, un très large sourire sur le visage. Un sourire qui voulait dire « Marie, cache l’argenterie et aide moi à descendre le miroir veux-tu ! » Tel un requin terrestre qui souriait de toutes ses dents, il s’interposa entre Wellington et Weddmore juste après que l’aristocrate ait soufflé quelque chose à la jeune femme qui la laissa dépourvue de sa répartie cinglante habituelle.
"S’cusez moi d’m’immiscer, mais z’aviez l’air de rigoler, entre vieux copains." Charlie passa joyeusement un bras autour des épaules du duc Jessy de Wellington. «"M’sieur l’duc. Jessy. Je peux vous appeler Jessy hein ? Moi c’est Charlie. Ravi d’faire votre connaissance. " Charles serra un peu plus fort, même si chaque pore de sa peau n’exprimait qu’une joyeuse et franche amitié. Du moins pour quiconque n’était pas un spectateur redoutablement averti. "Alors comme ça, vous connaissez le doc’ depuis longtemps ? Au fait, jolie cravate. Cachemire ? Mazette, ça doit coûter une fortune ces trucs là ! Vous avez dû en faire bosser des pauvres types pour ça!"

Withmore éclata de rire et serra encore un peu, mais il savait que Wellington ne réagirait pas ouvertement, pas s’il tenait aux convenances. Et il y tenait comme un percepteur à ses fiches de taxes. Il ne s’appelait pas monsieur le duc Jessy de Wellington pour rien. Indifférant aux regards ulcérés que le docteur Weddmore devait certainement lui lancer, Charles approcha son visage mal rasé de celui, lisse et sentant bon l’after-shave, du duc, prenant des manières de conspirateur :
"Dites, cette odeur ça vient de l’arrière-cour ou c’est votre après-rasage ?"

Charlie réussit à instaurer presque deux mètres d’intention meurtrière dans une question qu’il arriva à poser de manière tout anodine. Le cyclone Withmore était lancé, et il partait en roue libre. Monsieur le duc Jessy de Wellington n’avait qu’à bien se tenir. Qu'on rigole.

___________________________________



(1) Si Charlie avait été un tant soit peu plus persévérant dans son entreprise de décryptage, il aurait apprit que Light Weddmore, malgré le certain standing qu’elle semblait afficher, était capable d’employer un grand nombre de jurons plutôt imagés pour commenter les nouvelles découvertes de ses collègues scientifique. Le mot « fission » apparaissait une fois dans ces rajouts, mais il avait alors plus rien à voir avec un quelconque argot scientifique….

(2) Souvent avant de coller une balle dans la tête de l’autre, entre la pluie et le beau temps.

(3) Enfin, connaissance était un bien grand mot. Disons qu’il aurait reconnu certaines parties de leur anatomie dans le noir.

(4) Sans doute parce qu’il savait reconnaître un collègue plus fort que lui sous la peau de mouton.

(5) Pour les verres en cristal, il n’était plus sûr ; il verrait ça à l’apéritif.

(6) Cela dit, les manchots réussissaient très bien le caillou. Ils finissaient toujours par perdre simplement parce qu’on perçait toujours à jour leur stratégie, aussi élaborée soit-elle.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 8 Oct - 10:38

[Radio Nowhere – Bruce Sprinsteen *___* Merci de ton post Charlie ! ^__^ (enfin, tes deux post =P)]

« Tu ne vas pas me croire, Light. J’ai retrouvé ton père … »

Le monde s’arrêta. Le temps s’arrêta. La jeune femme s’arrêta. Une torpeur sans nom attrapa Light Weddmore par la gorge, la stoppa net dans son habituelle répartie, la laissa tremblante de peur, de haine, d’angoisse, de souvenirs … Le visage de la belle généticienne se décomposa, ses yeux s’agrandirent de fureur et d’étonnement – un étonnement si grand qu’il en devenait presque spasmodiques. S’enfuir. C’était la première chose qui lui venait à l’esprit. Oui, s’enfuir assez loin pour oublier, s’enfuir assez loin pour s’éviter, lui, cette chose qu’elle se tuait à ignorer depuis tant d’année. Une plume. Light Weddmore aurait aimé être une plume, légère et futile, inutile et innocente. Cette chose si planante, qui ne se soucie de rien et dont personne ne se soucie. Juste une plume, l’espace de cet instant, qui venait de se figer non pas dans la pierre mais dans son cœur, son cœur de pierre. Le battement de ce dernier lui semblait perceptible, comme un haut-parleur que l’on aurait placé juste devant. Boum boum. Boum boum. Les tambours du Bronx version Lumière. Une sorte de mélopée funèbre qui ne fit qu’accentuer le désir de fuir de la jeune femme.

Pour ne rien arranger, elle se heurtait à un persécuteur qui y prenait un plaisir fou, semblait il. Le Duc Jessy de Wellington était connu de tous pour son argent – l’inverse aurait semblé étrange – mais aussi pour son attitude … quelque peu commode d’avoir des oreilles et des yeux partout à son service. Ce qui rendait difficile la tâche d’avoir une vie privée lorsqu’il s’intéressait à vous pour de multiples raisons. Si le bourgeois avait un peu mieux analysé l’air bestial qui se dégageait de Charlie, peut être n’aurait il pas hésité soit à la foutre immédiatement à la porte, soit à lui lancer une embuscade dans les toilettes. La présence de cet homme semblait le déranger tout autant qu’un bout de pain qu’on ne peut saisir avec sa cuillère alors que l’on mange une soupe. C'est-à-dire : ça commence à faire chier à la longue. Pas même deux minutes séparaient cette idée, le moment où ses yeux s’étaient posés sur le mercenaire, et le son résonnant d’hypocrisie de sa voix. Pourquoi Light Weddmore traînait elle avec ce genre d’homme ? Le Duc l’imaginait peut être un peu plus sélective dans le choix de son compagnon – monstre ! Il osait penser que Charlie était son compagnon ! – ou tout du moins, qu’elle ferait preuve d’un certain style pour lui fournir le minimum légal à Jessy, une cravate. La sienne luisait sur son torse, en parfaite dominatrice de la domination.

D’ailleurs, c’est à peu près tout ce que Weddmore voyait : une cravate. Jessy était, bien qu’étonnant, à peu près de la taille de Charlie, c'est-à-dire de dix centimètres son mentor. Mais sa taille n’était pas la bête noire de Light. Le pire, c’était bien ses mains. Oui, deux mains – ou plutôt crochet acérés – qui prenait un malin plaisir à venir se hisser à hauteur de son visage, voir même de sa chevelure noir. Eut elle été blanche et fines que la jeune femme se serait juste contenté de les envoyer paître, et d’envoyer les siennes – belle et délicates – au niveau du visage de Wellington. Mais non. A raison, rien n’était beau chez cet homme, pas même son visage refait au scalpel ou ces oncles proprement manucurés. Cinq bouts de peau se battaient en duel autour d’un pain rassis, c’est la seule image qui se dégageait des mi-mines de notre jeune ( ?) ami. En tout point, et à tord de me répéter, Light Weddmore le détestait. Non pas parce que son nom était l’un des plus connu d’Océanie, ou bien même parce qu’il été croisé avec un boulanger mutilateur. Juste pour une simple raison, juste pour cette phrase qui agitait son esprit de fond en comble. Et si elle aurait pu, si l’angoisse n’entraînait pas sa vision dans les ténèbres de son cerveau, peut être la généticienne l’aurait elle tué. Son Beretta était collé à sa hanche, pourquoi ne pas finir ce fils de bourge tout de suite ? Il ne manquerait à personne, mais il faut croire que les blonds gominés sont en voies d’extinction, allez savoir pourquoi …

Mais alors que tout semblait perdu, que les conversations de la salle disparaissaient lentement de l’écoute de Light, que sa lèvre ne cessait plus, à présent, de trembler, que Wellington avait un sourire à faire pâlir le diable, que le moindre de ces mouvements revenaient à la jeune femme comme une punition, un traitement mauvais pour la santé et les neurones, alors que ces doigts n’en finissaient plus de descendre le long de son cou, pour d’autres idées bien moins conventionnelles, alors que tout cela et bien plus encore s’installait douloureusement dans le corps et l’esprit de la jeune femme, apparut le messie. Enfin, plutôt un mercenaire d’un mètre quatre vingt dix, cheveux aux vents et air débraillé, sourire inquiétant sur le visage mais que Light ne put vraiment apercevoir. Sourire de psychopathe. Ou alors comme un homme qui sent qu’il va commettre une bourde mais que ça lui ferait vachement de bien de se défouler. C’est toujours mieux que sur Pinocchio, me direz vous …


"S’cusez moi d’m’immiscer, mais z’aviez l’air de rigoler, entre vieux copains. M’sieur l’duc. Jessy. Je peux vous appeler Jessy hein ? Moi c’est Charlie. Ravi d’faire votre connaissance. "

Il y eut de longues secondes où la jeune femme n’amorça aucun geste, que ce soit celui d’hurler à Charlie ce qu’elle pensait à présent de son comportement, ou encore celui de l’interroger du regard et se dire que c’était foutrement bien fait d’avoir – plus ou moins – énerver le mercenaire. D’ailleurs, ce dernier venait de passer une main dénuée de toute violence, pour le moment, autour des épaules du Duc de Wellington et l’entourait de sa poigne habituelle. L’idée que ce dernier l’ai lâché libéra Light d’un seul coup un seul. Les conversations parvenaient enfin à ses oreilles, le visage de Charlie lui semblait familier, celui du bourgeois encore plus. Il avait lâché son cou, plus rien n‘ étreignait son désir de lui foutre son poing dans les dents, histoire de briser les fausses qu’il s’était récemment faite. Pas sa faute, il était tombé dans les escaliers. Je rajouterai juste qu’un certaine Light se trouvait derrière au moment du drame, enfin …

"Alors comme ça, vous connaissez le doc’ depuis longtemps ? Au fait, jolie cravate. Cachemire ? Mazette, ça doit coûter une fortune ces trucs là ! Vous avez dû en faire bosser des pauvres types pour ça!"

Charlie était malin. Il savait parfaitement que le comportement de Jessy serait tout pour plaire à Light Weddmore, ou tout du moins avait il compris que le jeune homme ne tenterait pas lâchement de lui envoyer un poignard dans le ventre, ou quelques gars dans la tête. Il faut dire, la jeune généticienne se trouvait un peu idiote à présent. Elle avait l’impression que Charlie essayait de lui prouver que rien ni personne ne pouvait l’arrêter lui, le mercenaire au cœur d’or, qu’il était la justice et que rien n’arrête la justice. A quelques mots près, c’était bien cela. Et Weddmore avait maintenant honte de lui dire toutes ces choses protectrices à propos du Duc. Parce qu’elle comprenait que cela ne servait à rien. Cet homme était forgé d’instinct, il était clair et précis, suivait toujours son raisonnement. Celui qui lui dictait de ne pas laisser une seule occasion de s’amuser et sortir ses flingues. Et quand bien même il ne l’avait pas encore fait, ça n’allait pas tardé, la jeune femme en était sur. Elle qui cernait si facilement les gens habituellement, en était à se demander si cette réflexion poussée sur le mercenaire servait bien à quelque chose. Il était toujours libre comme l’air d’agir, improvisait à chaque instant, faisait preuve d’un humour quelque peu déroutant avant de poser les bonnes questions au bon moment. A vrai dire, vivre ne semblait pas être un problème pour lui. Survivre en devait être un autre. Il faut dire que Light ne l’avait pas encore vu pousser des cris de douleur sur le sol, encore moins se plaindre il faut le dire. A croire que cet homme était un insensible, une sorte de chaman capable d’extraire la douleur de son corps pour l’envoyer on ne sait où. La belle aurait bien aimé lui demander la formule, le moyen, mais elle savait parfaitement comment : il suffit de rester tout à côté de Charlie, de glisser ses yeux dans les siens, de sentir son souffle. Et aussitôt, tout s’en allait ou presque, juste une envie que le moment soit éternel, que cette apaisement dure le temps d’une vie. Et les minutes défilent avec l’air des secondes. C’était en tout cas exactement ce que Light ressentait quand le jeune homme aux cheveux aussi profonds que les siens ne se tenait qu’à quelques centimètres d’elle. Vu de loin, il marchait comme Georg : un anti-dépresseur. Sauf que Charlie n’avait nul besoin de faire des idioties du soir au matin pour lui apporter ne serait ce qu’un minimum de protection intérieur. Et c’était d’ailleurs pour cela que la jeune femme allait le sauver. Point barre.

Aucun regard ulcéré sur le visage de cire de Doc’ Weddmore, juste une sensation que toutes personnes normalement construites pouvaient aisément ressentir. De la supériorité. Jessy de Wellington n’était plus en condition pour lui adresser la parole, encore moins pour la déstabiliser. Et elle le savait. Avec ce tas de muscle à côté de lui et ses gardes du corps loin de lui, il n’allait pas pouvoir agir de nouveau à sa guise.


"Dites, cette odeur ça vient de l’arrière-cour ou c’est votre après-rasage ?"

Cette dernière réplique arracha un sourire à Light, avant qu’un rire qu’elle reconnu instantanément retentit derrière elle. Avant même que la jeune femme puisse se tourner, Georg Roosentag glissa une main dans la sienne et – peut être par peur qu’elle se fasse les deux hommes, l’un pour son arrogance, l’autre pour avoir oser – il l’écarta quelque peu en arrière. C’est surtout que le jeune assistant avait parfaitement piger la logique de Charlie : tu m’énerves, j’te casse la gueule. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais le mercenaire n’avait, dès le premier instant, pas vraiment porté le Duc dans son cœur. Et même s’il est fort facile de détester quelqu’un, il est tout aussi difficile d’aimer Jessy de Wellington, Light était bien placé pour le savoir. La jeune femme aurait voulut rester, éviter que son précieux nouveau sujet ne commette une erreur, mais elle se rendit bientôt compte du pourquoi Georg essayait de l’éloigné. Ses jambes tremblaient. Elle ne pouvait plus bouger. Sa lèvre inférieure ne tremblait plus, mais c’était maintenant tout son corps qui était agité d’un faible soubresaut. La généticienne n’était même plus sure de pouvoir parler. Et en effet, le seul son qui sortit de sa bouche était le silence. Georg, sentait la résistance de la jeune femme, lui adressa un regard étonné. Elle ne bougeait pas, mais son regard semblait juste crier aide moi. Elle voulait partir mais ne le pouvait pas. C’est juste à ce moment là qu’il comprit. D’un coup d’œil habile pour essayer d’y repérer comme une tête connue de lui, le jeune homme fit le tour des rouges nappes et des tables chargées d’apéritif de toute sorte.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 8 Oct - 10:38

[Moi non plus, ça tenait pas =P]

« Je crois qu’elle est là. »

En effet, elle était là. Une vieille dame au teint halé et aux cheveux blancs, assise dans un siège non loin de là, un regard bienveillant dans les yeux. Connu sous le nom d’Anna uniquement. Georg l’aperçut alors qu’un espace se dégageait entre deux serveurs pressés. Elle leva sa main en signe de salut. Le jeune homme lui sourit et montra Light d’un doigt. La vieille dame hocha la tête et ferma doucement les yeux. Aussitôt, la généticienne se sentit capable de parler, comme si sa bouche venait de se découdre. Ses yeux noirs reprirent leur brillance habituelle, la jeune femme pu respirer, même si des tremblements agitaient toujours son corps. Mais à la vue d’un second phénomène, ils cessèrent. Jessy de Wellington avait les yeux brillants, des yeux qui viraient au jaune à présent, des yeux n’annonçant rien de bien pour la suite des évènements. Alors, Light se décida à sauver les meubles, ses meubles.

« Ch… Charlie lâche… lâche le… Maintenant. »

S’il te plait. Seul regard que ces yeux lançaient. Jessy de Wellington devait être répertorié dans des classements de mutant comme celui activant et désactivant à sa guise tous les pouvoirs qui lui plaisaient, tant que le mutant se trouvait à côté de lui. Or, un mutant se trouvait à côté de lui. Charles James Withmore. Mutant malade de surcroît, alors que Light ne connaissait rien du moyen de pouvoir faire calmer la douleur dont il semblait être la victime. Et si jamais Jessy se servait de son pouvoir pour activer celui de Charlie, et si jamais il venait au mercenaire de défaillir … la jeune femme ne savait pas où tout cela allait le conduire. Si elle en avait cru les regards que l’homme aux cheveux noirs lui avait lancés tout le long de leur discussion, la généticienne savait qu’elle n’aurait pas la force de regarder sa souffrance, quand bien même elle se devait de faire quelque chose, n’importe quoi. Soudainement, Georg réapparut dans sa vision, il semblait lui parler, mais Light n’entendait pas. Seul une phrase perça à ses oreilles, une voix prononcée avec douceur, presque chanté, mais douce et protectrice.

« Bonjour Light. Bonjour Charlie. Bonjour Jessy. »

La vieille dame se tenait là, sa canne bien en main, un sourire rassurant sur le visage. Anna était connu pour ce sourire, son intelligence, sa patience et sa sagesse. Elle était un peu le Gandhi des scientifiques réunit ici, une marque, une référence. Light Weddmore ne l’avait rencontré qu’une fois. Mais elle aurait aimé que cette femme soit sa mère. Immédiatement après avoir salué tout le petit groupe, Anna passa devant la généticienne, toujours maintenu fermement sur le sol par le pouvoir de la vieille femme. Celle-ci s’approcha des deux grands hommes et les dévisagea d’un œil perçant avant de s’adresser à qui fulminait derrière son dos.

« Je connais ton impatience, jeune Weddmore. Mais reste ici pour le moment, veux tu ? Il faut juste que je parle à Jessy. Sauf que, pour cela, il faudrait que ton ami le libère. »

Son regard croisa celui de Charlie Withmore. La vieille dame eut le visage le plus souriant de la planète et s’approcha très nettement du mercenaire. Derrière elle, Light hésitait. Charlie allait il se plier à cette nouvelle venue ou Jessy de Wellington finirait il chiffonner dans un poubelle comme du papier doré ou le dernière paquet de pâtes directement importées de Suisse ? La généticienne espérait du fond du cœur que le mercenaire n’allait pas faire de connerie, dans celui de tirer son flingue pour faire taire Jessy de Wellington dont le visage brillait de contentement aux paroles de Anna. Elle-même savait parfaitement pourquoi la vieille femme avait usé de son pouvoir sur elle. Parce que le Beretta qui se baladait à niveau de hanche, lui, il n’était pas fait pour faire joli. Et comme la phrase de Anna l’avait si justement rappelé : Light Weddmore n’était pas patiente. Inutile de dire que, libérer de l’emprise diabolique de Jessy, elle ne se serait pas gênée pour lui rappeler qui était le patron ici. C'est-à-dire elle. Oui, qu’on parle d’un ton désobligeant à son assistant passait encore, mais que l’on aborde le sujet de son père n’était pas acceptable. Si inacceptable du tout que la jeune femme aurait osé descendre l’homme devait les convives ainsi réunis. Des convives qui, d’ailleurs, commençaient à s’éloigner vers des escaliers, en prévision du repas qui s’annonçait. Light, elle, sentit de nouveau la main de Georg dans la sienne et ses mots quand il lui souffla qu’il allait réserver des places.

Vaut mieux. Au cas où.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyJeu 11 Oct - 12:17

Albert Smith se sentait de bonne humeur. Il était venu à Pitcairn à l’occasion de ce congrès scientifique non pas en tant qu’expert génétique ou en docteur ès sciences, mais en simple homme d’affaires. D’affaires juteuses, il l’espérait. Ou, du moins, l’optimisme sans bornes dont était pourvu les gens sans imagination l’espérait pour lui. Albert était représentant, et autant dire qu’un tel optimisme, blindé au point qu’on aurait pu y tordre une barre à mine, n’était pas de trop dans sa branche. Branche qui constituait la plupart du temps à mettre le pied dans l’embrasure de la porte en subissant les insultes sincères des clients agressifs(1). Mais Albert rayonnait ; encore quelques ventes, et il pourrait enfin s’offrir les chaussures renforcées dont il rêvait.

Quant à ce qu’il vendait, disons qu’Albert était chargé de promouvoir les mérites d’objets divers et variés créés exclusivement pour la communauté scientifique, allant des stylos billes aux microscopes à particules. Et, c’est là où Albert s’estimait veinard, les savants étaient sommes toutes bons clients. Ils avaient tendance à la distraction et perdaient nombre d’objets inutiles qu’ils s’empressaient de racheter dès que possible. Parfois, l’utilité d’un objet ne se révélait qu’une fois celui-ci mystérieusement disparu(2). Albert Smith avait donc vu en ce congrès de Pitcairn une occasion en or, et ça faisait depuis le début des séminaires qu’il attendait à la sortie muni de prospectus et de marchandises promotionnelles. Ensuite, il dressait une petite table quelque part où il étalait des modèles de tout ce que la société pour laquelle il travaillait vendait, et dans l’ensemble il ne s’en tirait pas trop mal.

Trop bête pour être malhonnête, Albert vivait en sommes une existence des plus simples, persuadé que chaque rencontre dans le monde rose de la vie n’était qu’une nouvelle opportunité de se faire un ami et, si la chance était de son côté, une petite commission. C’est donc tout naturellement qu’il avait pris une table au « Green Cat » ce soir-là, où il était gaiement assis, un verre de vin rouge bon marché à la main. Ce n’est pas que tous les Albert Smith sont petits, lisses et rondouillards, c’est simplement qu’on avait de la peine à les imaginer autrement. Aussi, Albert ne dérogeait pas la règle, et arborait même une calvitie naissante du plus bon aloi, qui brillait sous l’effet de la transpiration.

Pour l’instant, le petit homme pensait passer une excellente soirée conviviale, et il saluait joyeusement tous les convives qui passaient à portée. Le fait qu’ils ne lui rendent pas son salut ne chiffonnait guère Albert (son esprit n’avait même pas assez de plis pour ça), et il mettait béatement ce manque de manières sur le compte de la distraction légendaire qu’on attribuait aux représentants du monde scientifique(3). Aussi, quand il fut témoin de l’altercation aux allures de politesse glacée qui sévissait entre une ravissante jeune femme, un géant à l’air mauvais et un dandy aux nobles traits, Albert ne put s’empêcher de bondir sur ses petites jambes courtaudes, et de se précipiter vers l’attroupement, deux verres soudainement apparus dans chaque main en guise de paix. On ne savait jamais, peut-être pourrait-il leur vendre quelque chose qui mettrait fin à la querelle !
"Allons messieurs, un verre de l’amitié entre gens de bonne volonté ?"


* * *



Charlie était d’une humeur massacrante. Extérieurement, il affichait un sourire qui aurait pu aiguiser une batterie entière de couteaux de cuisine mais en lui, chaque parcelle de son être se battait avec les autres pour avoir le droit d’être celle qui amorcerait le meurtre qu’il avait très, très envie de commettre là tout de suite. Et ce n’était pas un endroit grouillant de monde et de témoins qui allait l’en empêcher. Il lui était même arrivé, une fois, d’abattre deux vilains au sein d’une foule au centre ville et de s’en repartir comme si de rien n’était avant même que les cadavres ne touchent le sol. C’était ça, le truc : faire comme si le monde nous appartenait. Quand on y arrivait, les gens avaient tendance à ne pas nous y voir. Charles excellait dans cet art ; il pouvait passer cinq minutes dans une ferme reculée, et en ressortir avec un accent campagnard à couper au couteau qui aurait fait passer le fermier légitime pour un usurpateur venu de la ville.

Mais à cet instant précis, tout professionnalisme avait déserté l’esprit en ébullition du mercenaire pour se terrer quelque part où il serait à l’abri du grabuge. Ne restait qu’un instinct primal de meurtre, celui qu’on ressentait parfois rien qu’en voyant la tête de quelqu’un qu’on ne pouvait pas sentir, sans raison. Mais là, Charlie en avait un certain nombre… Il était furieux, il contenait son énergie depuis trop longtemps, il ne supportait pas les types dans le genre de ce duc Jessy et sa jambe recommençait à le lancer. Il n’avait plus qu’une envie, comme une pensée obsédante : effacer l’air supérieur de ce nobliau de pacotille. Avec une pelle. Et, au milieu de tout ce concentrée d’énergie instinctive dominée par l’esprit en colère du prédateur fatigué prêt à passer ses nerfs sur n’importe quoi –et de préférence n’importe qui- une petite voix dont Charles n’avait que peu l’habitude lui soufflait qu’un parfait salaud qui osait troubler Light Weddmore ainsi ne méritait que de finir en petit tas fumant sur le sol. Ouais, en plein de petits tas, même.
"Dis donc, mon pote…" commença à siffler Withmore à l’adresse de Wellington, qu’il tenait toujours fermement par les épaules. "Je crois pas que t’as été très correct avec le doc, alors on va régler ça, hein ?" La voix n’avait plus rien d’amicale. Elle était froide et grondante, comme un fleuve que La Mort aurait descendu en barque. Droit sur l’autre empaffé de duc.

Plusieurs choses se passèrent, plus ou moins en même temps. Une lueur brilla dans les yeux du duc, et Charles sentit un frisson lui parcourir l’échine, comme un chat face à un chien. Une vieille femme à l’allure distinguée, surgie d’on ne sait où comme une vieille tante venant réclamer son bisous lors d’une réunion de famille, salua les deux hommes d’une voix aussi douce qu’impérieuse. Et un petit bonhomme rondouillard au visage lisse et au crâne dégarni s’avançait vers eux en souriant, des verres à la main.

Sans trop savoir pourquoi, un peu comme un gamin prit en faut, Charlie libéra le duc de son étreinte, et le mercenaire lui jeta un regard si noir qu’on aurait pu y allumer une étoile, et si froid qu’on aurait pu l’y faire s’éteindre. Furieux contre une suite de circonstances qu’il n’était pas sûr de comprendre, Withmore tourna la tête et concentra toute sa frustration et sa colère sur le petit homme souriant qui se tenait devant lui. Vacillant sous le coup de toutes ces émotions, Albert Smith se sentit soudain très, très mal à l’aise, ce dont il n’avait pas l’habitude. Il voulut reculer et percuta Georg, l’assistant de Light, qui se retrouva avec le contenu d’au moins deux verres de vin sur la chemise –il avait néanmoins eu la présence d’esprit de s’écarter de Light au préalable.

Et, au milieu de tout cela, Charles James Withmore resta planté là, se demandant si le simple fait de faire un pas n’allait pas le faire exploser. L’espace d’un instant, il se retrouva seul face à l’étrange vieille dame, et les répliques bien senties qu’il avait préparées à son égard moururent avant d’atteindre ses lèvres ; il avait l’impression qu’ils n’étaient plus que deux à se jauger du regard, comme si le reste du restaurant avait disparu. Il sentait une sagesse ancienne, forte d’expériences, de succès et d’échecs qui le regardait à travers une paire d’yeux ridés et malicieux. Il aurait presque pu jurer qu’elle lui avait fait un clin d’œil lorsque le brouhaha des convives se dirigeant vers les tables pour le repas près d’être servi retrouva le chemin bringuebalant de ses oreilles, et il se sentit enfin capable d’inspirer profondément. La colère, la rage étaient toujours là, mais tranquillement installées dans la salle d’attente avec une pile de magazines. Le mercenaire voulut ouvrir la bouche, mais n’en fit rien ; la vieille femme tournait déjà son attention sur Wellington –il semblait à l’esprit un brin embrumé de Withmore qu’elle avait dit qu’elle avait à parler au duc- et Charles resta un instant les bras ballants. Et comment diable connaissait-elle son prénom ? Il n’avait pas entendu Light le lui dire… Haussant les épaules –et ce simple geste fut le déclic qui ramena le Charlie habituel sur le devant de la scène- Charlie se pencha au-dessus d’un Albert Smith qui ne savait plus où se mettre et se saisit de la dernière coupe encore intacte, qu’il vida d’une traite avant de la replacer, vide, entre les doigts noués d’Albert.
"Merci pour le verre, vieux."

Charlie s’étira tel un chat après une longue journée durement remplie de siestes en tout genre et suivit Light et un Georg à la chemise dégoulinante de gros rouge(4), comme si rien ne s’était jamais passé. Traînant légèrement la patte –il recommençait à avoir mal et il faisait son possible pour ne pas y penser- il se hissa à hauteur d’une Light à l’état indéchiffrable et lui sourit de la façon de sourire bien particulière qu’il avait lorsqu’il estimait avoir droit à des explications :
"C’était qui ce fils de pute prétentieux ? Qu’est-ce qu’il vous a dit, pour vous mettre dans cet état ? Et la vielle ? Je suis sûr qu’elle m’a fait quelque chose…" Puis, comme Charlie Withmore restait Charlie Withmore, il laissa ses pensées se contrôler toutes seules et ajouta, alors que son nez humait joyeusement l’air qui s’échappait de la cuisine d’où les serveurs amenaient les plats :
"Dites, vous croyez qu’il y a du steak au menu ?"



_________________________________



(1)Une loi de l’univers dit ceci : tout démarcheur à domicile sonne invariablement quand ça n’est pas le moment. Toujours. (*)

(2)Sans doute dans l’univers parallèle des chaussettes introuvables.


(3)Ce qui est peut-être partiellement vrai, même s’il est beaucoup plus juste de dire que les hommes de sciences ne voyaient pas pourquoi ils accorderaient la moindre attention à ce qui ne constituait visiblement pas un sujet d’expérience immédiat. Pour eux, le monde extérieur n’était qu’une sorte de bruit de fon chaotique qui perturbait sans cesse leurs essais importants. Aussi se contentaient-ils de l’ignorer.

(4)Qui tâche.


(*)Et il y avait des moments pires que d’autres. On ne se méfait particulièrement jamais assez des personnes âgées importunées ; elles avaient la canne facile.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 15 Oct - 10:13

[TRACK LIST : Rufus Wainwright - hallelujah]

La première pensée qui vint à l’esprit de Light quand elle aperçut Albert Smith, c’était que cet homme était un être bien superficiel. Il parait qu’il faut toujours jouer avec l’exceptionnel pour réussir dans la vie, cet homme était un bon moyen d’arrêter net ce genre de préjugé. Enfin … Smith devait être l’un de ces êtres qui se fout royalement de la réussite, tant qu’ils ont assez à manger en fin de mois. Le seul ennui notable au bonhomme, c’est qu’en se trouvant ici, à la conférence de Pitcairn, il n’allait pas faire de nouvelles rencontres intéressantes, loin de là ; ces scientifiques bornés et persifleur ne devait sûrement pas être sa tasse de thé, pourtant il est important de noter à quel point Albert Smith essayait de s’immiscer. Il passait, grand sourire aux lèvres, entre les tables, proposait apéritif et verre de vin, tout cela sans même faillir. Et il y avait de quoi, je vous l’accorde ; entre deux génies qui se fripaient à propos d’une molécule odorante, un tout petit homme qui disait vouloir tenter l’impossible pour gagner 5 centimètres, et mieux encore: le petit groupe formé de cinq personnes qui semblaient prendre plaisir à, pour l’instant, s’en mettre plein la face. Albert Smith ne savait pas, évidemment, qui était ces êtres qui s’échauffaient pour un massacre, l’air d’aller en fait pêcher. Mais s’il avait fait un peu plus attention, peut être Albert Smith aurait il remarqué l’aura dévastatrice qui surplombait la moitié d’entre eux.

Pardonnons à ce pauvre Smith, il n’avait pas l’habitude de se retrouver avec des excentriques.


***


"Dis donc, mon pote… Je crois pas que t’as été très correct avec le doc, alors on va régler ça, hein ?"

Light commençait à penser que cette histoire n’allait jamais s’arrêter. Entre Charlie qui semblait vouloir décapité, mutilé, torturer, faire cuire à petit feux l’ami Jessy de Wellington, ça allait pas être de la tarte. Plutôt de la tourte. Dans tous les cas, la voix du mercenaire ne disait rien de bon à Weddmore, pas plus qu’à un Georg enfoncé dans des rideaux rouges sang, qui semblait vouloir faire passer le déluge en disparaissant dedans. L’assistant de la généticienne laissa sa patronne dans l’état second qui était le sien. Allons, essayait il de se rassurer en tordant ses doigts de peur, tout va bien se passer, Charlie va se calmer, il va recommencer à déconner, ce salaud de Wellington va nous foutre la paix et puis la soirée va foutrement bien se passer ; quand je rentrerai, je boirai un grand bol de chocolat, j’irai dormir avec mon doudou préféré, alors s’il vous plait mon Seigneur : faites que je vive ! Enfin … faites comme vous voulez, après tout s’pas moi qui choisit … Qui pari que, si Roosentag s’en sort vivant, dès qu’il quittera le Green Cat, une voiture l’écrasera ? La Mort aussi a le sens de l’humour …

Light Weddmore aurait commencé à prier si seulement la vieille dame que son assistant avait entraperçue n’était arrivée à ce moment là. Sa présence agit comme une délivrance. C’était un peu si la maîtresse arrivait pour calmer le jeu entre deux gosses. Bien que cela aurait pu en venir rapidement à leurs pouvoirs respectifs. Au grand étonnement de la jeune femme, Charlie consentit à lâcher le Duc. Son visage se détendit. Anna n’avait rien perdu de sa prestance apparemment, toujours aussi impressionnante quand elle avait décidé quelque chose et que cette chose posait des problèmes pour être accomplit. La généticienne attendit, presque patiemment, que la vieille femme veuille bien cesser d’activer son pouvoir sur elle pour se dégourdir les jambes et la tête. Soudainement, Light sentit Georg tapoter doucement son épaule, un peu gêné, un peu abattu. Elle eut un petit sourire quand elle aperçu la chemise rougit par le vin de son assistant et ami. Proférant quelques mots d’Islandais à son attention, la généticienne lui indiqua du bout des doigts une salle d’eau de l’autre côté d’un couloir. Surtout une bonne façon de se débarrasser de lui. Oui, car Weddmore attendit que Anna emmène Jessy dans un coin de la pièce pour se rapprocher de Charlie et le dévisager avec fureur, tandis qu’il grimpait les escaliers pour se rendre à la salle de réception.

"C’était qui ce fils de pute prétentieux ? Qu’est-ce qu’il vous a dit, pour vous mettre dans cet état ? Et la vielle ? Je suis sûr qu’elle m’a fait quelque chose… Dites, vous croyez qu’il y a du steak au menu ?"


Le mercenaire ne la regardait même pas. Light aurait bien voulut qu’il voit ses yeux brillant de colère, une colère profonde et doublement forte. Car non seulement Withmore ne l’avait pas écouté, mais il aurait très bien pu mettre toute la salle en danger, et lui plus particulièrement. Avez-vous déjà vu une femme véritablement en colère ? C’est impossible si vous ne connaissez pas Light Weddmore. Ses pupilles ont l’art de se dilater avec l’air d’être la cause prochaine d’un effroyable big bang. C’aurait pu être le cas, oui, mais elle allait plutôt faire l’anti-cyclone cette fois. Bien loin de se laisser démonter, même, Weddmore stoppa net le mercenaire par le bras. A cet instant, elle aurait bien aimé le gifler … et c’est ce qu’elle fit, sa main frappa d’un bruit sec la joue du Capitaine, ne lui laissant aucun temps de réflexion, ni d’agissement. Une habitude, de frapper les hommes …

« Franchement, je ne vous comprend pas ! »

Enervée, la Weddmore. Très énervée. Cette soirée était tout bonnement pourri, juste parce qu’un mercenaire avait taper l’incruste et y mettait une pagaille monstre … pardon, une pagaille Charlistique. Oui, elle aurait pu dîner tranquillement, se cacher derrière ses faux-semblants, comme toujours, discuter avec Jessy ; peut être même que ce dernier n’aurait il pas aborder le sujet de son père. Peut être que tout cela se serait merveilleusement bien passé si seulement Weddmore n’avait pas croisé la route de ce cinglé ambulant ! En fait, elle ne voyait pas bien pourquoi elle devrait l’aider : il était désobligeant, impoli, même pas drôle, et surtout très encombrant. Qu’est ce qui l’empêchait de le lâcher ? Juste pour voir si ce gars qui semblait suivre son instinct choisirait la bonne solution …

« En fait, vous savez ce que vous êtes Withmore ? Oh je suis sûre que oui, mais sûrement que vous vous en foutez royalement, comme de tout ce qui vous entoure. Et bien, VOUS N’ETES QU’UN CHIEUR. Oui, un bon gros chieur, un de ces mecs qui imagine que le monde et ses habitants lui appartiennent. Une merde. Un chieur, Withmore, un chieur … Et pire que tout cela : vous êtes un chieur insignifiant. Porter des armes, faire le beau et tenter d’avoir de l’humour … Vous le faites exprès ou c’est de nature ? Heureusement qu’il n’y en a pas plusieurs comme vous, ou la fin du monde pourrait plutôt s’appeler Délivrance ! »

Vlan. Ca, c’était pour ne pas l’avoir écouté alors que Jessy était ici, c’était pour lui avoir en somme pourrit toute la soirée. Georg observait la scène de l’autre bout de la pièce, comme attendant que Light retrouve le calme qui était habituellement le sien. Mais non. La scientifique ne voulait pas se calmer, elle ne voulait pas laisser le mercenaire penser qu’elle était bien d’accord avec sa façon d’agir. Ses mains se crispaient, les jointures de ces doigts devenaient blanches. Weddmore se demandait bien à quoi devait penser cet homme quand il décidait d’agir ainsi. C’était nerveux ? Instinctif ? Ou bien encore un réflexe, qui sait …

« Si je devais vous résumez, Charlie, qu’est ce que je devrais dire ? C’est un homme qui tue pour du fric sans se soucier des conséquences ou bien un mutant malade … ? Mais pourquoi ... êtes vous ce que vous êtes …… ? »

La voix de Weddmore se perdit dans un murmure presque inaudible, sauf pour le mercenaire. Cette dernière dévisageait son interlocuteur avec un mélange de crainte et d’exaspération. Oui, finalement qui était il ? Un simple être ou bien une personne à la constitution plus que difficile ? Light se rendait compte que cerné quelqu’un comme Charlie n’était pas si facile si on ne réfléchissait pas comme lui. Ces pensées devaient être parfois presque surréaliste pour quelqu’un aux idéaux fixes et aussi terre à terre que la jeune généticienne. Celle-ci foudroya bientôt le mercenaire du regard, convaincu qu’il n’était pas vraiment ce qu’il semblait être alors qu’elle savait pertinemment qu’elle était dans le faux. Mercenaire, hein … Dangereux ? La question ne s’était pas posé quand il le lui avait dit pourtant, peut être s’était elle laissé attendrir par la douleur qu’il semblait le posséder. Pas le genre de la maison, mais alors comment expliquer cette soudaine prise de conscience. Elle n’avait pas été assez méfiante, c’était là tout l’ennui, et si jamais Charlie était à la solde de la GC ? Et si il avait été engagé par son père ?

Retenant ce genre de questions au fond de son esprit, Weddmore recula de quelques pas, comme frappé par une nouvelle réalité. Et si … ?
Dans un coin de la pièce, un regard bleu était posé sur les deux jeunes gens. Anna observait, imperceptible, souriant comme à l’accoutumer.
Georg glissait son regard dans celui de sa patronne, inquiété de la tournure des évènements.
Jessy jetait un dernier coup d’œil, montrant ses dents pointues avec un air de satisfaction.

Et Albert Smith se demandait ce qu’il foutait là.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 15 Oct - 20:40

[Tracklist: aucune, mais j'étais en train de réécouter la compo accoustique de Sato en écrivant ce post, ça compte? Very Happy (mais que ça ne le fasse pas mousser hein! XD]


Pour une soirée qui s’annonçait mal, c’était une soirée qui s’annonçait mal. Et pourtant elle n’avait pas trop mal commencé. Charlie se demandait encore à quel moment ça avait foiré. Sans doute quand ce salopard de nobliau d’opérette et ses cheveux gominés s’était montré. Ouais, Charles aurait dû le descendre séance tenante, pour le simple plaisir de se défouler. Cette soirée n’aurait sans aucun doute pas mieux tourné, mais au moins il aurait su dans quel sens elle allait. Le mercenaire détestait ne pas tenir le volant. Il n’en avait vraiment, mais vraiment pas l’habitude. Et comme toute bête qui se retrouvait projetée dans un environnement qu’elle ne contrôlait pas, il se sentait plutôt furieux. Une bête blessée, qui plus est. Donc d’autant plus furieuse. Retrouver ce duc à la noix, et lui briser le crâne avec les dents, comme si s’en était une. Ouais. Ou lui arracher la tête. Ouais, ça aussi c’était bien. Charles se serait volontiers arraché la jambe qui le faisait souffrir pour taper sur l’autre enflure.

En plus, notre capitaine était perplexe ; il se demandait encore pourquoi il avait vu rouge lorsque Wellington avait…déstabilisé Weddmore. Mais ça l’avait mis en rogne. Il aurait été incapable de se retenir d’agir de toute façon, mais quelque chose dans le regard de Light après que Jessy lui ait murmuré à l’oreille avait glacé le sang de Withmore. Il ne savait même pas comment il avait gardé son calme, jusqu’à ce petit crétin s’encouble sur l’autre empaffé d’assistant et que la vieille femme fasse…il ne savait pas trop quoi. Elle commençait à tirer le duc à l’écart pour lui parler, et Charlie se dit qu’elle lui faisait vraiment l’impression d’une vieille chouette. Une vieille chouette très rusée, avec des yeux qui ne trompaient pas. On aurait pu se perdre dans leur reflet, et elle en aurait aussitôt jeté la clé, si elle l’avait voulu. L’archétype typique de la sage ancestrale qui cachait ses magouilles derrière un sourire de grand-mère. Oh, pour le bien de tous, évidemment, mais même pour celui là, Charlie était d’avis que magouiller par derrière, ça ne se faisait pas. Et pourtant, il était incapable de jeter un regard noir à la bonne femme. Tous ses efforts se résumaient à un minable plissement d’yeux avant qu’il ne détourne le regard. Elle lui répondit à chaque fois par un sourire compréhensif, ce qui donnait encore plus envie à Withmore de briser une coupe de champagne entre ses dents.

Traînant la patte de manière la plus discrète possible, il s’était rapproché de Light tandis qu’ils descendaient les quelques marches qui menaient à la salle à manger, et il avait plus ou moins réussi à redevenir lui-même –ou du moins un de ses lui-même qui savait se comporter en société sans émaner l’envie de meurtre à dix pas à la ronde. Dans un coin, il vit un Albert Smith tout ébahi se remettre sur pied, brosser son veston et se saisir d’une nouvelle coupe de vin avant de s’élancer à l’assaut d’un groupe de professeurs visiblement engagés dans une passionnante conversation sur l’éventualité de l’existence d’une particule thaumique(1). Rien n’abattait jamais Albert Smith, pas même les bûcherons et la poussière dans les yeux.

Charlie avait fait l’effort d’un commentaire à l’égard de Light. Une manière chez lui de demander succinctement si ça allait en ménageant la fierté des deux côtés. Aussi, quand il sentit qu’on lui agrippait le bras pour le faire se retourner, le faisant grimacer à cause de sa jambe, et qu’on lui débita un discours noyé dans la bile n’arrangea pas son humeur. La gifle non plus. A vrai dire, en tant que mercenaire aguerri et bien plus habitué à l’exercice physique qu’une doctoresse en génétique, Charles aurait pu arrêter le bras de Light Weddmore d’un geste ferme et rapide, enserrant le délicat poignet dans sa main de géant. Mais il n’en fit rien. En un sens, il avait besoin d’une colère pour répondre à sa fureur.

Et si on aurait cru le mercenaire en colère quelques instants plutôt, on se serait trompés. Là, il n’avait été qu’un Charlie grommelant et maugréant. Encore capable de traits d’esprits et de marmonnements agacés. Mais maintenant, on avait droit à un Charlie en colère. On le savait, parce qu’elle le précédait de plusieurs secondes, comme les rides d’une vague qui s’avancent plus loin sur la plage, annonçant que quelque chose de gros avait explosé au large. La colère se déroulait autour du mercenaire comme un manteau trop serré au col dont les boutons allaient céder un à un : ping. Ping. Ping. A vrai dire, ce n’était pas de la colère. Charles Withmore avait dépassé les eaux tumultueuses de la fureur pour aller voguer sur des mers tranquilles au-delà. Cette colère-ci sorti de l’eau comme un bouchon trop longtemps retenu dans les profondeurs, et s’avançait avec l’implacabilité d’un iceberg immergé en pleine course. Et même Albert Smith aurait avoué ne pas pouvoir arrêter un tel cataclysme. Qui se déchaîna de la plus horrible des situations : un calme tellement profond qu’on aurait pu y jeter une pierre et ne pas l’entendre rebondir avant, disons, deux ou trois siècles.

Ce n’était pas une colère animale, ni humaine. C’était une colère qui était de la colère elle-même. On aurait presque pu s’attendre à en voir débarquer une personnification anthropomorphique qui serait nonchalamment allée s’installer à une table pour prendre le thé. Et ce calme… Non, ce n’étaient plus deux yeux noirs qui fixaient Light Weddmore avec un calme olympien, mais deux gouffres insondables devant lesquels on aurait placé un visage pour leur donner un semblant de dimension humaine. Sinon, ils auraient eu tôt fait d’avaler tout ce qui les entourait.

Le visage de Charles James Withmore paraissait gravé dans la roche, et chacun de ses mots fut prononcé comme un soyeux coup de faux déchirant un rideau de soie. Il porta ses doigts à la marque rouge sur sa joue mangée par la barbe :
"Je suis peut-être un emmerdeur, Weddmore." Son ton brûlait tellement il était glacial. "Mais je sais qui je suis. Je sais ce qu’est chaque parcelle de moi-même, et je vis avec depuis tellement longtemps -toujours, pour ainsi dire- que rien de ce qui pourra être dit à mon sujet ne sera jamais capable de me faire monter la honte en travers de la gorge. J’ai tué pour de l’argent, j’ai tué pour vivre. Mais jamais je n’ai essayé de me cacher qui j’étais. Si j’avais fait des expériences sur je ne sais quoi…ou qui..." Il dévisagea Light encore plus intensément, rapprochant son visage dur du sien. "…je n’aurais jamais eu la malhonnêteté de regretter mes actes, ou de me trouver des excuses. On a toujours le choix. Vous voulez savoir pourquoi je suis comme ça, Weddmore ? Vous voulez que je réponde, moi, à la question à laquelle vous refusez, vous, de répondre ? Que vous refusez même de considérer ? Grandissez un peu, « docteur ». C’est vous qui avez fait ce que vous êtes. Chacun de vos actes, c’est vous qui l’avez décidé. Ne me faites pas rire en parlant de circonstances. Vous ne vous feriez pas honneur."

Charles parlait assez bas pour que personne ne l’entende mis à part Weddmore ; du moins personne doté de facultés dites normales. Tandis que les convives descendaient les marches autour d’eux sans leur prêter attention, Charles se rapprocha encore de Light, de sorte qu’ils retrouvèrent presque nez à nez. Quelque chose dans son regard empêchait la scientifique de détourner le sien, et Charles continua, parlant tout bas des mots qui devaient éclater dans la tête de la jeune femme comme des blocs de verre pilé sous pression :
« Vous m’accusez d’avoir gâché la soirée, je le vois dans vos yeux. Eux, ils disent encore la vérité. Et la vérité, c’est que je n’y suis pour rien. Ce salopard fini aurait de toute façon fait tout son possible pour vous atteindre là où ça fait mal. Il vous aurait de toute façon révélé cette horrible secret qui semble vous faire tellement peur. Oui, vous avez peur, Weddmore, et pour ne pas l’admettre vous en rejetez la responsabilité sur les autres. Georg, votre souffre-douleur qui vous suivrait pourtant jusqu’en enfer, vos « patients », moi, dans le cas présent. Vous décidez de vous en prendre à tout le monde sauf à vous-même. Car ce n’est pas à cause de moi, ou de qui que ce soit d’autre que des salauds comme Wellington agissent envers vous. Ils le font parce que c’est vous, et qu’ils n’auraient aucune raison de déballer ces choses là dans l’oreille d’autres personnes. Vous crevez de trouille, Weddmore, et vous ne voulez tellement pas l’admettre que la bête en vous lutte contre son reflet de son miroir. » A chaque fois que Charles appelait Light par son nom de famille, et non plus par son prénom comme il avait commencé à le faire, on pouvait sentir les craquelures dans l’iceberg de la colère. Mais il tenait bon. Il en avait besoin. Et il avait raison. Comme il venait de le dire à Light, il ne doutait plus de lui-même. Voilà, pourquoi il était ce qu’il était. Un tressaillement de douleur remonta le long de sa cuisse et finit par se propager le long de sa colonne vertébrale. La douleur revenait. Elle revenait en force. Il sentait les comprimés s’agiter dans sa poche. Il en avait besoin. Tout de suite. Néanmoins, il se pencha, frôlant la joue de Light avant de lui murmurer à l’oreille :
Vous voulez savoir pourquoi je suis ce que je suis ? Je n’ai plus peur de mon reflet. Je l’ai tué il y a longtemps. Je suis libre d’être moi-même, Light. »Le prénom lui avait échappé. "Quels que soient mes actes. Et c’est pour ça que vous êtes encore là, à m’écouter. Parce que ce qui me ronge finira par m’empêcher d’être ce que je suis, et que vous ne pourrez pas le supporter. Parce qu’on a toujours le choix, doc. Quelques soient nos actes. Ils sont ce que nous sommes…"

Oui, Charles Withmore était ce que la vie avait de lui. Non, il était plutôt ce que lui-même avait fait de sa vie. Ne pas avoir honte du moindre de ses actes. Parce qu’on avait toujours le choix. Il n’y avait plus de reflet dans le miroir de Withmore ; il n’y voyait plus que lui.

Et le lui en ce moment avait désespérément besoin d’une dose d’anti-douleur. Aussi il se décolla de Light, et continua sa progression sur les marches d’escalier. Il sortit un comprimé de sa poche, et l’avala discrètement. Aussitôt, il se sentit mieux, comme si son esprit réussissait à éclairer la douleur. Mais cette dernière était toujours là. Et elle gagnait, il le sut de nouveau lorsqu’il trébucha sur une marche et dut se retenir à la barrière ; chose qui n’arrivait pas au vrai Charles Withmore. Il jura tout bas, maudissant sa faiblesse. Il n’avait pas le choix.

Et Charlie savait que dans un monde où le choix ne lui appartenait plus, plus rien ne vaudrait la peine.

Se remettant en marche, comme si de rien n’était bien que boitant légèrement, il atteignit enfin la salle manger et lança par-dessus son épaule des mots qui avaient retrouvé toute l’assurance du Charlie habituel tandis que les drogues continuaient à faire leur effet, se répandant dans le corps du mercenaire :
"Alors, elle est où notre table ? C’est qu’j’ai une faim de loup moi !"



____________________________________


(1) Et, dès lors, si on pouvait la trancher avec un fil à couper le beurre qui vibrait sur la fréquence appropriée.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMer 17 Oct - 8:41

[De même pour moi, « Life Dynamics » m’offre toujours autant d’inspi ^_^ Mais chuuuut !!! XD]

C’est à partir de ce moment là que n’importe quel personne normalement constitué vous dirait : en voilà une belle scène de ménage ! Entre un homme de taille honorable, coiffé avec un pétard et délibérément mal habillé et une femme aux yeux noirs brillants de fureur, les scénaristes auraient de quoi faire ! On n’aurait pu classer cette scène comme dénouement d’ailleurs, les règlements de compte de deux jeunes gens aux cœurs brisé, aux visages défigurés par la haine, la colère et… je m’emporte peut être ? Oui, car point de cœurs brisés au menu, juste une soudaine violence de mot, de phrase qui venait de s’échapper des lèvres de la jeune femme pour mieux être renvoyé par l’homme. Trahison ? Mouai, ça puait la série Z dans ce cas là. Or ce match de parole n’allait pas être une amicale partie de pétanque, plutôt une finale de coupe du monde de rugby, avec coups et bleues en prime. Sur ce tableau, pas de véritable coup – allons on ne tape pas les femmes et on évite encore plus de s’heurter à un mercenaire ! – juste des répliques bien envoyés, des réparties cinglantes, peut être même de l’abaissement mentale mais … mais après tout, n’est ce pas cela le plus horrible ?

Les doigts de Light se refermaient de plus en plus fortement entre eux, étreignant une chose imaginaire qui n’était autre que la colère. Autant l’avouer tout de suite, il était extrêmement rare de voir Weddmore en colère, pas autant que rire mais vous pouvez faire la queue pendant le même temps. Withmore aussi ne devait pas être très habitué à « exploser de la sorte » ; à regarder son visage, il était plutôt gars à lancer une vanne en plein combat, plutôt que de laisser tout sentiments haineux prendre le dessus. Elle l’enviait comme elle le détestait pour cela. Lui, il était sûre de lui, libre de tout si ce n’était de sa douleur, il vivait presque sans se poser de question … Oui, lui, il n’inspirait qu’à vivre, il voulait vivre, sans quoi il ne serait pas venu lui demander de l’aide. Mais Light Weddmore n’aimait pas cela. Elle n’aimait pas le simple fait que quelqu’un puisse apprécier ce monde, qu’il puisse le regarder sans honte et sans gêne, qu’il puisse lui-même se regarder dans un miroir ou une glace, alors qu’elle ne parvenait même pas à s’accepter sans cela. Bien dans sa peau, ce devait être le mot idéal pour le mercenaire ; quelque chose entre confiance et trop de confiance, quelque chose que Weddmore ne pouvait pas comprendre. Malheureusement, ce que l’on ne comprend pas, on ne l’aime pas. Or, Light ne comprenait pas ce caractère, elle ne comprenait pas Withmore, elle ne comprenait plus rien et cela lui faisait peur. Toutes ces années à prendre ces marques et que tout soit d’un coup de main effacé par un mercenaire, c’était tout bonnement intolérable du point de vue de la jeune femme. Et c’était pour cela que son cerveau lui répétait en boucle : « Je le déteste. Je le déteste. »

Alors, bien sur, cette colère ne fit que l’effet d’une mouche au mercenaire. Oh oui, qu’il devait s’en foutre royalement qu’elle soit affligé ou pas, ce qui allait lui faire plaisir, c’était lui gueuler dessus en lui ressassant ce qu’elle avait entendu toute sa vie : chiante … gnagnagna … coincée … gnagnagna … trop sérieuse … gnagnagna. Oh oui Light Weddmore était préparée à subir la colère du Capitaine Withmore. Du moins le pensait elle. Car rien qu’à la vue du changement de visage du mercenaire, la généticienne eut envi de s’enfuir. Si la voir de mauvaise humeur était chose rare et qu’elle pouvait surprendre ; alors Charlie avait la palme d’or pour la tête la plus horrible que soit. Ce visage habituellement parsemé d’un sourire malin et véritable devint aussi dur que le métal d’une épée. Et ces paroles furent comme un coup par le tranchant. A chaque mot, Light retenait un sursaut, comme si un tremblement linguistique prenait possession de son corps. Son premier discours anéantit Light du tout au tout. Etonnant, n’est ce pas ? Une généticienne aguerrie qui avait l’habitude des coups bas se taisait à présent devant un mercenaire qu’elle avait détesté d’un seul regard. Pourquoi … ? C’était, de toute façon, la seule question que Light aurait pu se poser si seulement son cerveau aurait été encore en état de marche normal. A vrai dire, la généticienne avait même beaucoup de mal à correctement se concentrer sur les paroles de Withmore qu’elle semblait boire à la louche. Une louche qui l’étreignait au niveau de la gorge et la noyait de l’intérieur.

« … Vous voulez savoir pourquoi je suis comme ça, Weddmore ? Vous voulez que je réponde, moi, à la question à laquelle vous refusez, vous, de répondre ? Que vous refusez même de considérer ? Grandissez un peu, « docteur ». C’est vous qui avez fait ce que vous êtes. Chacun de vos actes, c’est vous qui l’avez décidé. Ne me faites pas rire en parlant de circonstances. Vous ne vous feriez pas honneur. »

Le visage de Charlie s’était rapproché du sien, ce qui mit la scientifique encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà. Ses yeux continuaient à lancer des éclairs au mercenaire qui osait la critiquer, et pourtant, on pouvait lire un certain trouble au fond de ses yeux. Un trouble qui s’agitait désespérément, qui aurait bien voulut hurler silence à Charlie Withmore … mais qui se muta en une peur insurmontable. Light voulut s’éloigner, arrêter le massacre de son esprit et cesser immédiatement la colère de l’homme. C’était impossible. Du fond des yeux du mercenaire, elle lisait le froid qui y régnait, la douleur aussi ; cette douleur qui semblait le détruire à petits feux. Pourquoi l’aider, alors qu’il osait tant ? Pourquoi vouloir le sauver alors qu’elle aurait, en fin de compte, bien aimer le voir se tordre de douleur à terre ? Weddmore avait toujours été connu pour son froid apparemment et véritable. Qu’on lui parle ou qu’on l’analyse, c’était la seule chose vraie que l’on retenait d’elle. Et si cet homme avait goûté à ses moments d’évasion, alors il allait pouvoir goûter à présent à la véritable Light Weddmore.

« …Vous crevez de trouille, Weddmore, et vous ne voulez tellement pas l’admettre que la bête en vous lutte contre son reflet de son miroir. »


La phrase résonna dans les oreilles de la jeune femme et devint une sorte d’adrénaline. La généticienne put enfin essayer de se dégager de l’emprise du mercenaire, mais en vain. Ses mains frappaient avec le maximum de force qui lui parvenait – c'est-à-dire peu – l’abdomen et le torse de l’homme. Qu’il s’éloigne d’elle, c’était tout ce qu’elle souhaitait. Pourtant, Withmore continuait de se rapprocher, il parvint même à murmurer à son oreille. Sauf que cette fois ci, Light répondit.

« Vos choix ? Oh et bien tant mieux pour vous, Withmore. Tant mieux si vous êtes libre, tant mieux si cela vous fait tant plaisir. Mais si ce sont ces choix là qui sont la cause de ce que vous êtes … alors je crains que vous n’ayez pas pris les bons. Qu’en à ma peur, mercenaire, elle est aussi inexistante que ce miroir que vous avez cité … Je ne crains rien, ni personne, et encore moins moi-même. »

C’était faux, bien évidemment. De plus, le ton avait manqué d’assurance, quoi que pas de colère. La colère, Light en avait à déverser des centaines et des centaines de mots, de phrases, d’expressions grossières ou encore pleines de bon sens. Ca n’était sûrement pas un homme tel que lui qui allait la calmer, loin de là. Et tandis qu’elle respira de nouveau quand Withmore s’éloigna enfin d’elle, quelque chose s’agita, loin, très loin … Au plus profond de son être. Qu’était ce, peut être la raison qui lui disait que l’homme disait vrai, ou peut être celle qu’il venait de découvrir ce malaise qu’elle n’avait su prévenir, encore moins guérir. Il parait qu’il faut soigner le mal par le mal. Charlie serait le mal ? Il avait beau être un sacré emmerdeur, un chieur comme elle l’avait si bien dit, sûrement que non. Quand à dire qu’il était l’antidote … Ce serait même plutôt l’inverse, sans sous entendu vilain.

Calmée et presque remise, Weddmore replaça une mèche de ces cheveux noirs derrière ses oreilles, ses yeux n’ayant tout de même pas retrouvé leur aspect brillant d’ingéniosité. Elle préféra jouer la carte maîtresse d’un nouveau silence, pesant et presque irréelle, comme si un abcès c’était un instant formé dans l’espace, à travers le temps, à travers le monde. La jeune généticienne laissa planer la dernière phrase de Withmore en l’air, celle qui annonçait peut être la fin des hostilités même si elle savait parfaitement qu’il n’en était rien. Sa bouche s’ouvrit, comme pour protester de l’attente de ses paroles, mais se referma d’elle-même après réflexion. Charlie avait bien raison. Mieux valait passer la colère par le silence, à croire qu’il était passé maître de cela. Alors, quelque peu tremblante par les coups reçues, Light s’avança à la suite du mercenaire, traînant des pieds pour ne pas trop se rapprocher de lui. A vrai dire, elle n’avait tout bonnement aucune envie d’être confronté de nouveau à son visage, et son simple souvenir lui donnait des frissons qu’il n’était décidément pas bon de ressentir.

La salle était pleine à craquer de scientifique, assis correctement à des tables aux nappes bariolées que les serveurs avaient installées. Certains étaient encore debout, attendant d’être installé. La jeune femme, elle, entraîna le mercenaire à sa suite, toujours en tenant sa manche, comme elle l’avait fait précédemment pour le forcer à la regarder. Mais cette fois ci, c’était plutôt l’inverse. Evité son regard, tout ce qu’elle souhaitait. De loin, la généticienne aperçut Georg lui faire signe. Il était déjà entouré de deux autres hommes aux regards affichés. Jetant un rapide coup d’œil au mercenaire, sentant qu’il boitait légèrement, Light décida de rejoindre son assistant. Peut être n’aurait elle pas décidé d’embarquer le mercenaire si les convives installés à leur table n’était pas des êtres des plus doux. Heureusement, ça n’était pas le cas ; cette fois ci, il s’entendrait sûrement mieux avec eux.


« Ah Light ! Regarde qui j’ai croisé sur le chemin ! »

La jeune femme accorda un mince sourire aux deux hommes, et s’installa entre eux deux, prenant garde à ne pas choisir une place en face de celle du mercenaire, ou bien trop à côté de lui. Dire qu’elle l’évitait serait le bon terme. Et tandis que les plats commençaient à déborder sur les trois géantes tables installés, Light ne croisa pas un seul instant le regard du jeune homme.

« Bon appétit ! »
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyMer 17 Oct - 21:57

Charles savait pertinemment que Light nierait farouchement tous les faits qu’il lui avait balancé à l’esprit comme un poissonnier sa marchandise un jour de marché(1). Il s’y était parfaitement attendu, et aussi cela ne lui fit ni chaud ni froid. Parce qu’il savait qu’il avait raison. Entre la confiance en lui et la perspicacité insoupçonnée de Charlie, il n’y avait plus assez de place pour y caser un peu de doute. Et pourtant, il était quand même, n’en déplaise à Descartes. Il était même beaucoup. Charlie existait à cent pour cents ; à vrai dire il existait tellement qu’on avait de la peine à croire qu’un type comme lui pouvait être réel.

Aussi, il n’accorda guère d’importance aux répliques de Light, aussi assurées qu’un grimpeur qui aurait oublié son matériel ; et contre la volonté de Charlie, même une chèvre des montagnes ne se serait risquée à l’escalader qu’encordée. Et Charlie était doué pour mettre à jour la psyché des autres. Il n’avait jamais eu besoin de diplômes de psychologie pour ça. Quand on acceptait l’animal et qu’on voyait à travers ses yeux, tout était beaucoup plus simple qu’on voulait le faire croire avec un esprit évolué. D’un certain point de vue, il n’y avait que des personnes remarquablement intelligentes pour se montrer très bêtes. Et en regardant Light Weddmore, si Withmore ne vit pas de bêtise, il vit que ses arguments avaient portés leur coup et effrités la couche de certitude qui habitait la jeune femme. Elle avait un reflet, ça oui. Restait simplement à ce qu’elle accepte qu’il s’agisse d’elle-même. Cela dit, avec une trempe comme la sienne, Charlie comprenait volontiers que lui asséner des vérités pareilles revenait à faire tomber le grille-pain dans la piscine de la vie. Ca faisait un choc.

C’est pourquoi, sa jambe allant mieux à mesure que la drogue faisait son effet, qu’il retrouva un pas presque guilleret alors qu’ils arrivèrent aux bas des escaliers, et qu’il ne se fendit que d’une réponse brève à l’égard de la scientifique avant qu’un Georg avec une chemise propre mais trois fois trop grande pour lui(2)ne les apostrophe.

« Vous savez Doc, je n’ai certes pas fait que des bons choix, loin de là. Mais je n’ai jamais nié le fait qu’ils ne dépendaient pas de moi. Dites, vous croyez que ces petites crevettes s’accompagnent avec de la mayonnaise ? »

Enfin, l’assistant de Light leur présenta leur table, visiblement content des deux autres convives qui y avaient été placés. Voyant que Light avait décidé de faire comme s’il n’existait pas –tâche louable mais relativement complexe- Charles haussa les épaules et tira une chaise avant de s’y laisser tomber et de jeter un œil sur les crustacés qui lui servaient d’entrée. Et, alors que Weddmore regardait sa propre assiette d’un air boudeur et que Georg allait ouvrir la bouche pour sans doute présenter Charlie à leur petite table, le mercenaire s’étira et, sans même accorder un regard aux deux types, se perdit dans la contemplation de la carte des vins tout en coupant l’herbe sous le pied de Rosentag :
« Al, comment ça va mon pote ? »

Sir Alrick James Twain haussa un sourcil désabusé, comme s’il essayait encore de se persuader de la présence de Withmore en un lieu pareil, et finit par se permettre un léger sourire. Si il était de sang aussi noble que Jessy de Wellington, lord Twain en était le parfait opposé dans leur catégorie. Une véritable antithèse, aussi agréable et chaleureux que Wellington était faussement agréable et froid. Héritier d’un père noble qui siégeait au conseil d’un important groupe pharmaceutique européen, Alrick avait également fait sienne toute l’allure d’un représentant de la noblesse…sans manifester une once d’arrogance ou de supériorité dont les gens comme Wellington en étaient tristement capable. Le jeune écossais –il n’avait guère plus de trente ans- était peut-être issu d’une prestigieuse et riche famille écossaise, mais il avait dans le regard la lueur de l’homme qui connaît sa situation et préfère en user de manière intelligente. Le fait qu’il était un mutant dont le pouvoir flamboyant menaçait sans cesse de le consumer et qu’il le privait de tout contact humain contribuait à la noblesse, celle de l’âme, qui brillait dans les yeux chaleureux de l’homme. Comme toujours, il portait des habits sur mesure de belle facture, accompagnés de gants ; des vêtements sortis des laboratoires Twain, seuls moyens pour Alrick de ne pas brûler tout ce qu’il touchait. Secret qu’il préservait avec dignité. Charlie se demanda qui dans le coin était au courant, et qu’est-ce qu’un mutant scientifique, grand seigneur et mercenaire à ses heures perdues fichait ici. Visiblement, Alrick semblait aussi surpris que lui. Quant à l’autre type de la table, il ne disait rien à Charlie, aussi il l’ignora pour l’instant.

Charles. Je dois dire que je suis surpris de te voir ici. Je crois me rappeler, depuis Mexico, que ce n’est pas ton genre de soirée… Je ne savais pas que tu connaissais le docteur Weddmore. Alrick salua la femme d’un hochement de tête et d’un sourire chaleureux ; il ne connaissais pas vraiment la généticienne, mais il l’avait croisée une fois ou l’autre dans pareils cadres. Le groupe Twain s’intéressait de près à tout ce qui avait quelque chose à voir avec la mutanité en tant que science. Il fallait dire que l’héritier direct avait lui-même de très bonnes raisons de s’intéresser à la question, même s’il ne l’étalait pas au grand jour. Ca fait quoi…quelques années, déjà, Charlie ?

Depuis cette histoire avec le gamin, ouais, se dit Charles à lui-même. Alrick et lui avaient pas mal bourlingué dans cette vieille histoire, et il aimait bien le lord. Pas seulement parce qu’ils avaient les mêmes deuxièmes prénoms, ceci dit. Marrant, quand même. On avait beau se retrouver sur une île perdue à l’autre bout du monde, on finissait toujours par rencontrer quelqu’un qu’on connaît.

Le mercenaire jeta un regard en coin à Light, histoire de voir sa réaction au fait qu’il connaissait un type dans ce foutu gala scientifique, et s’amusa de voir l’air étonné de Georg. Un peu plus et sa mâchoire se serait décrochée pour aller se perdre dans sa chemise propre. Et bonne chance pour la retrouver. Charlie sourit à Alrick, amusé de la tournure que prenait soudain la soirée :
J’vois qu’ça a pas l’air d’aller trop mal, Al’. Des nouvelles de Richard ?

Flag ? Sir Twain haussa un sourcil. Il n’est jamais loin. On est…associés, lui et moi. Fais attention où tu mets les pieds, cela dit. L’écossais aux cheveux roux se fendit d’un sourire énigmatique en faisant allusions aux talents du mystérieux Richard Flag. Et toi, qu’est-ce qui t’amènes ici en la compagnie de mademoiselle Weddmore ?

Charlie hésita un bref instant, jeta un regard à une Weddmore qui avait l’air toujours aussi renfrognée et sourit :
Le boulot. En un sens, on peut dire que je bosse pour le doc. Puis il se pencha vers Alrick avec un air de conspirateur : Content de te revoir mon pote. Mais dis moi, est-ce que toi, tu sais si oui ou non ces foutues crevettes se mangent avec de la mayonnaise ?

Ouais, la soirée prenait une tournure…amusante. Ne manquait plus que la réaction de Light. Ca, et en apprendre plus sur cette vieille femme de toute à l’heure… Quant au quatrième convive qui se trouvait à leur table, il n’avait encore pipé mot…

_______________________________


(1) Les odeurs en moins.

(2) Une loi veut que toute personne devant changer de chemise après un incident salissant se retrouve systématiquement avec une chemise de rechange bien trop grande pour lui. En l’occurrence, on aurait pu organiser un petit spectacle de cirque dans celle que Georg avait dégotée(*).

(*) Tant à cause de sa taille que de ses couleurs bariolées.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyDim 21 Oct - 19:07

La salle s’étendait sur une longueur à peu près égale à la moitié d’un stade de foot. Enfin, c’est l’impression qu’elle donnait, une continuité si infinie que distinguer le bout était comme lever ses yeux vers l’horizon. Trois grandes tables avaient été installé pour accueillir les supporters si je puis dire ; des scientifiques à l’air bien ordonné, il fallait que la machine fonctionne correctement ou alors … BOUM ! Et inutile de vous dire qu’elle fonctionnait bien, cette machine. Pleine régime même. Il n’avait pas suffit de trois heures, entre la soudaine annonce du repas non prévu et l’arrivée des chercheurs pour que la manette ultrarapide ait été poussé. Plus qu’efficace, cette manette, avouez le. Le patron n’avait eu qu’à faire un claquement de doigt – et encore, je crois qu’il est manchot – et tester alors l’efficacité de son service. Pitcairn avait beau être un bled en plein milieu du Pacifique, une colonie ANGLAISE de surcroît, une ville habitée par six familles pour un peu moins de cent habitants, elle pouvait se targuer de posséder un tel hôtel, dont je pense que même Mac Do – dont « l’efficacité » ne fait aucun doute … - aurait pu être jaloux tiens !

Tout cela pour dire que Light Weddmore aurait bien voulut courir à l’autre bout de la pièce, demander au patron manchot de lui affréter un avion aussi vite qu’il sortait du four les petits plats de crevette et de l’envoyer à l’autre bout du monde, au plus loin de ce Charlie James Withmore qui commençait – je ne me lasserai jamais de le dire – à lui échauffer les oreilles autant qu’un lance-flamme pourrait le faire ! Et ça n’était pas l’air fort peu convenable de Georg qui allait lui remonter le moral. Le mercenaire venait de perturber sa façon de voir et même sa façon de pensée, tout court. Il avait soulevé le problème de son assistant aussi, un problème que beaucoup s’était posé sans jamais voir le bout de l’anomalie. Que faisait Light Weddmore avec un glandu pareil. A cette question, le Capitaine avait soulevé une hypothèse qui aurait pu faire tordre la jeune femme de rire si seulement il les avait prononcé avec un tant soit peu de gentillesse. Car Charlie Withmore avait tord. Ni la pitié, ni la fourberie ne forçait la généticienne à prendre un tel idiot dans son équipe. Personne ne l’avait forcé. C’était elle qui s’était forcée. Elle avait eu rapidement vent de son ami d’enfance, des difficultés qu’il avait à trouver du boulot – rien d’étonnant vu les deux mains gauches qu’il possédait. Et d’ailleurs, Georg aurait pu ne lui être d’aucune utilité si seulement on n’avait pas chargé la jeune femme, au lendemain de son arrivée, d’aller s’occuper de clone, de jouer les baby-sitters alors qu’elle était payée au tarif d’une chercheuse en génétique. Sauf que voilà, les contacts humains et Light Weddmore, c’est comme pomme et poire : on ne les met pas dans le même papier. C’est ici que Roosentag était intervenu. Etant un des plus vieux – et un des seuls – ami d’enfance de la jeune femme, celle-ci s’était donc dépêchée de lui faire vent de sa nouvelle situation, et de sa recherche d’un assistant. Et elle avait eu raison. En matière de gentillesse et compréhension, Georg était le mieux placé pour répondre aux attentes de l’Arobase. Il développait constamment une affection réciproque chez n’importe quel personne mettant dans ses critères deux grands yeux ronds et un caractère joyeux, pour un gaffeur qui l’était tout autant.

Voilà donc les raisons qui auraient pu – si seulement Light avait trouvé un moyen de parler et avait osé le faire – faire fermer la bouche à cet impertinent de Withmore et ainsi clore définitivement le sujet de son assistant. La jeune femme avait toujours accepté les critiques, les médisances et autre forme de procès à son égard. Mais elle n’avait jamais été d’accord pour que Georg Roosentag soit visé à cause de ses liens avec elle. Cette pensée lui rappela l’arrivée d’un clone, Flint, n’avait pas foutu la pagaille dans son laboratoire, le numéro cinq. Vous savez, le genre de pagaille avec Beretta et sifflement impertinent à l’appui, causé par des paroles telles que : « - Au fait si je vous ai interrompu pendant vos cochonneries dites le je peux repasser plus tard parce que a rester la tout les deux il doit s’en passer des choses entre vous, vous avez du voir un tas de position en plus c’est votre assistante docteur Weddmore du coup vous pouvez échanger un peu de salaire contre quelques petites gâteries. » Voilà ce qui arrivait quand on voulait s’amuser d’un peu trop près avec les relations de Roosentag et Weddmore: dans la merde jusqu’au cou, ou plutôt flingue jusqu’au cou, vu que la discussion avait finit ainsi. Autant vous dire que se foutre de Georg, c’était un peu comme … comme … essayer de se moquer du parrain de la mafia ! En moins coriace.

Light dirigea son regard vers les trois autres tables, évitant tant bien que mal de tomber sur les yeux de Charlie Withmore. Dire qu’elle boudait était la bonne expression. La jeune femme posa un coude sur la table et appuya son menton contre sa main. Rien que de l’entendre parler, il l’énervait déjà.

« Al, comment ça va mon pote ? »

A ces mots, la généticienne tourna la tête vers le dénommé Al’, un gars qu’elle connaissait de vue, ou alors avec lequel elle avait déjà discuté une fois, et encore … Une connaissance de Withmore ? Etonnant. Mais si il avait tant d’amis travaillant dans le domaine des cellules, pourquoi être venu la voir elle ? A cette question, Light se contenta d’y mettre un soupir discret, en continuant encore et toujours à éviter Withmore qui commençait à faire causette à son nouveau camarade. Au lieu de l’écouter, elle préféra se concentrer sur l’autre personne, assise à gauche de Georg, qui semblait bien l’aimer vu qu’il lui parlait avec toute l’énergie que pouvait dégager un Roosentag en ébriété. La généticienne eut un petit sourire affectueux envers le jeune homme avant de dévisager son voisin avec pas mal d’insistance. Il faut dire, ce dernier semblait faire de même, ce qui agaçait lentement la demoiselle, bien loin d’aimer ce genre de regard. Que voulez vous qu’on y fasse, si elle n’aimait pas qu’on l’observe sous toutes les coutures avant de déclarer d’un ton neutre : cette femme est bizarre.

« Et toi, qu’est-ce qui t’amènes ici en la compagnie de mademoiselle Weddmore ? »
« Le boulot. En un sens, on peut dire que je bosse pour le doc.Content de te revoir mon pote. Mais dis moi, est-ce que toi, tu sais si oui ou non ces foutues crevettes se mangent avec de la mayonnaise ? »

« Vu la consistance et le prix, Withmore, vous ne feriez qu’offenser le patron. »

Insistant, avec ça. Mais quel chiant ce mercenaire, franchement. De si belles crevettes pour une mayonnaise bon marché, au pot recyclé et à la texture douteuse. Un truc blanchâtre que Weddmore ne voulait pas même toucher, de peur qu’il la morde très certainement. Son visage, enfin, se tourna vers le mercenaire qu’elle foudroya de ses deux magnifiques yeux noirs perçant, avant de retourner à la contemplation muette de ce qui se trouvait dans son assiette. Près d’elle, Light pouvait sentir l’alcool couler à flot dans le verre de son assistant qui, très certainement, n’allait pas tarder à devenir soul, vu son habitude de partir en couille une fois sur deux. Avec un peu de chance, ce serait dans quelques minutes. Mais au lieu de l’en empêcher, comme tout ami digne de ce nom l’aurait fait à l’égard de l’un de ses camarades, Weddmore observa Georg se resservir encore et encore, se contentant d’attraper ses crevettes entre deux doigts fins pour les porter à ses lèvres.

« Je croyais que vous aimiez être libre. La prochaine fois, prenez donc l'excuse du gynéco, elle vous va à merveille.»

Susurra la jeune femme entre deux fruits de mer. Etonnante parole, en effet, que celle d’un mercenaire qui s’était dit au « service » d’une généticienne. Peut être aurait il pu évoquer un fait plus … plausible, comme une amie, voir même une simple connaissance. Il faut croire que Withmore ne faisait pas vraiment dans la convention, Light l’avait rapidement remarqué.

Il n’empêche, les crevettes seraient meilleures avec de la mayonnaise.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 22 Oct - 22:00

[Tracklist: Quina's Theme - Final Fantasy IX, Nobue Uematsu]




"Il veut QUOI?!?" s'écria une fois de plus le chef, occupé à jongler avec plus d'oignons qu'il n'avait de mains au-dessus d'une grosse casserole bouillonnante. Face à un patron visiblement couroucé, un serveur qui ne savait plus où se mettre dansa nerveusement d'un pied sur l'autre.

"De la mayonnaise, m'sieur." Si les yeux du cuistot avaient été des balles de ping-pong, nul doute qu'elles auraient depuis longtemps quitté ses orbites pour un monde meilleur. Tremblotant de fureur, le gros homme jeta le dernier morceau d'oignon dans le potage et s'essuya les mains sur son tablier maculé de traces de manière presque compulsive:
"Vous lui avez proposé la sauce spéciale, celle qui accompagne le plat de crevettes?"

Hochement de tête:"Oui m'sieur."

Le chef trembla de plus belle, et ses aides reculèrent prudemment. L'un d'eux s'efforçait de cacher le gros hachoir.

"Et la sauce cocktail?"

Nouveau hochement de tête, mais plus difficilement perceptible, le serveur semblant bien décidé à la rentrer dans son uniforme, telle une petite tortue malingre et peu rassurée:"Oui m'sieur. Il a dit que c'était pas d'la mayonnaise, ça."

"Et...Et..." Le chef se frottait les mains l'une contre l'autre, comme s'il avait cherché à étrangler un ennemi invisible. Il réfléchit avant d'annoncer, en désespoir de cause:"Et la mayonnaise maison? Celle avec la crème d'oeufs, les épices et les herbes, celle qu'on bat amoureusement des heures durant et à la main, à l'ancienne? Vous lui l'avez proposée, celle-là? C'est de la mayonnaise, non?!"

Considérant qu'un type qui devait se résoudre à mettre un double signe de ponctuation à la fin de sa phrase n'était pas loin de balancer doucement dans une folie meurtrière, le serveur jeta plusieurs coups d'oeil appeurés autour de lui, mais pratiquement tout le monde dans la grande et luxueuse cuisine semblait soudain être très occupé à une tâche quelconque tout en faisant de leur mieux pour ne pas perdre une miette du spectacle. Oublià par un marmiton subjugué, un homard plus dégourdi que les autres trancha ses liens à une lame de couteau abandonné, se laissa tomber en rappel sur le sol à l'aide d'un chapelet de saucisse et tricota de ses petites pattes en direction de la liberté. Le serveur déglutit avant de se forcer à répondre d'une voix malheureuse:
"Il a dit qu'il voulait pas de ces "saloperies d'herbes", que ça allait "lui foutre le goût de ses crevettes en l'air et que "Merde, y a pas besoin de se décarcasser pour moi, trouvez moi simplement un tube de mayonnaise dans le frigo et ça ira", m'sieur."

On aurait pu jouer au morpion entre les veines qui saillaient sur le front du chef-cuisinier:
"Pas de la mayonnaise?!? PAS DE LA MAYONNAISE? DES SALOPERIES D'HERBES? Mais pour qui il se prend!!!"

Puis il sembla prendre conscience de quelque chose et s'adressa à un de ses aides:
"Merde, comment va Mike?"

"Pas très bien chef. Il avait passé six heures cet après-midi à mélanger la sauce mayonnaise de luxe, à l'ancienne, tout ça."


Assis dans un coin entre deux sacs de pommes de terre et trois cageots de salades, le petit tas recroquevillé sur lui-même qui devait être Mike étouffa un sanglot.

"Et en plus, il avait une crampe à la main, chef. A force de mélanger à l'ancienne, tout ça."

"Et ce connard ose demander de la mayonnaise en tube dans MON restaurant?! On a des étoiles, nous!!! On n'achète pas de putain de mayonnaise en tube! En tube, non mais vous vous rendez compte?!?"

A la mention du mot tube, Mike laissa échapper une longue plainte;es épaules étaient secouées de tics nerveux et il regardait sa main raide de crampe de ses yeux larmoyants en marmonnant une suite de mot inintelligibles. Le serveur, lui, pensait qu'on l'avait oublié et il en était bien content, mais le cuisinier rugit tellement fort qu'il eu l'impression que le son avait pris le temps de lui frapper en pleine face avec une batte de base-ball:
"TU RESTES ICI TOI! ON VA LUI EN DONNER, DE LA SAUCE!!!Bordel de merde!!!"

Le cuistot en chef était un gros bonhomme rougeaud, comme le veut la tradition narrative, mais en cet instant il l'était tellement qu'il aurait pu passer pour un satellite en train de franchir la couche atmosphérique; même ses oreilles grésillaient. Puis, inspirant profondément, histoire de réfléchir, il prit l'air de toute personne se plongeant dans les tréfonds de son art et arborait le sourire mauvais et convulsés typique de celui qui allait utiliser cet art là pour faire un sale coup.

"Je sais... Charley, passe moi la maïzena! Ducky, plume moi un canard, jette le quelque part et mouds moi les plumes!!! Bill, Henri, vous me sortez le vinaigre balsamique, le tabasco, la crème double et je crois qu'il nous reste un peu de ce formage à pâte molle de l'année dernière... Giorgio, occupe toi de Mike -arrête chialer bon sang, Mike!!- et Tony, toi... tu me sors le gros mixer!! Je suis sûr d'avoir vu les fonds de sirops grenadine quelque part... Et, ouais, peut-être un peu de café et les restes écrasés de la semaine... John, vois ce que tu peux me râcler au fon de l'évier!!!"

Le chef du "Green Cat" se fendit d'un sourire horrible tellement tordu et agités de troubles nerveux qu'il aurait pu sauter de son visage pour aller danser la gigue:
"On va lui en donner, d'la mayonnaise, à ce connard!"

Quelques minutes plus tard, un serveur à l'air peu assuré sortit des cuisines, tenant à bout de bras un pot dont on avait dû renforcer le fond à l'aide de métal pour ne pas qu'il ne se détériore trop vite. Dans sa cuisine, le chef se reposait, adossé à un plan de travail, et ses bajoues prohéminentes commençaient seulement à s'arrêter de trembler; il jubilait presque:
"Jamais rien cuisiné de pire de toute ma vie!! Vous allez voir... D'ici un petit moment, on va l'entendre hurler, ce salaud..."


* * *



Wihtmore trempa une crevette dans le plat de sauce fumante que lui présentait courageusement le serveur, et avala son dixième crustacé en l'espace de quelques minutes:
"Delichieux! Cha ch'est de la mayo qui a du corps! Qu'ech'que t'en penses, Alrick?"

Imperturbable, sir Twain finissait de macher sa première crevette arrosée de sauce:
"Je pense que c'est...intéressant." Le gentleman de bonne famille qui était en lui se battait avec la partie raisonnable ce ses papilels gustatives, celles qui auraient bien voulu que leur propriétair recrache tout séance ténante avant de se décaper la langue au vinaigre. Ce fut dur, mais la bienséance tint le coup.

Quant à Charlie, il picorait déjà une nouvelle bestiole, et passe un doigt gourmand dans la mixture que même un sanglier aurait refusé de qualifier de mayonnaise sans un bon examen radioactif au préalable. Souriant de toutes ses dents, Charles lança une grande claque amicale dans les épaules du serveur:
"Vous pouvez y aller mon vieux. Et mes compliments au chef!"

Incrédule, le petit homme hocha la tête, son cerveau refusant farouchement de corroborer la véracité de ce que ses yeux voyaient. Yeux qui avaient pleuré deux minutes dans un coin avant de s'habituer aux émanations du brouet. Tandis qu'il s'en retournait d'un pas chancelant vers les cuisines, il lui sembla encore entendre la voix du monstrueux convive:
"Dites, leur mayonnaise fume, vous avez vu? C'est rigolo. Doc', repassez moi le plat, il me reste des crevettes!"

Le serveur disparut dans l'arrière-salle, et Charles Withmore se lécha les doigts sous les regards sans doute horrifiés du reste de sa tablée.
"Ben quoi? C'est de la mayo qui tient au corps!"

Il n'avait pas vu si Light en avait prise, mais Georg était affalé sur sa chaise, à deux doigts de se laisser glisser sous la table; il ne devait rester conscient que parce que ses cellules nerveuses n'avaient toujours pas pu se résoudre à accepter la réalité d'une telle...saveur. Alrick, stoïque, regardait droit devant lui, les mâchoirs serrées, et le quatrième convive de leur table s'était sagement abstenu de toucher aux crustacés, et encore moins à la sauce.

D'ailleurs, il avait l'air bizarre, ce type... Un regard pénétrant, un sourire de politesse... Et Charlie se méfiait d'un gus qui refusait de se servir dans les plats. Sinon, le mercenaire n'avait que distraitement écouté les remarques acides de Light, et il allait rétorquer, pour la forme, lorsqu'un râle assourdissant se répercuta dans la salle, semblant venir des cuisines. Charlie resta à l'écoute, se demandant quelle bestiole pouvait pousser pareil cri de désespoir mêlé de rage, et finit par hausser les épaules, se tournant vers Weddmore, toujours décidée à le bouder. Ce qui n'était pas une mauvaise chose; ça montrait qu'elle réfléchissait...

"Ben, j'vois pas en quoi, doc'. Sauf vot' respect bien sûr." Tout en parlant, il agitait la dernière crevette, projettant des gouttes de sauces sur la nappe, qui commença à se désagréger aux points d'impacts. Même le tissus n'avait pas envie de rester dans le voisinage d'un tel produit.
"C'est pas parce que je bosse pour d'autres gens que j'suis pas libre pour autant. J'choisis mes boulots, j'choisis pour qui j'les fait... Qu'on me paye ou pas n'a pas d'importance. Tout est une question de choix."

Il n'allait sûrement pas se laisser avoir à ce petit jeu et, tandis qu'un Albert Smith assis non loin regardait, interloqué, un chef cuisinier et une aide en pleurs traverser la salle en zizagant une bouteille à la main pour aller prendre l'air, Charles se renversa sur sa chaise, et jeta un oeil suspcieux au quatrième type qui était assis avec eux. Cela dit, Withmore avait tendance à jeter des regards suspicieux à toute forme de vie non reconnue, et plus d'une plante en pot avait du faire face à son regard noir et méfiant; aussi, si l'homme n'avait rien à cacher, il ne se formaliserait sans doute pas. De son côté, Alrick sirotait longuement son verre de vin, et Georg avait encore glissé de quelques centimères sur sa chaise. Puis Charlie leva un sourcil et enjoignit Light de suivre son regard d'un mouvement du menton:
"V'la votre ami la vieille dame qui s'en revient. Elle a dû fini de causer avec l'autre pignoufle... Vous allez finir par me dire qui c'est? Elle a fait quelque chose, toute à l'heure. Et Wellingtonou aussi..."

Le mercenaire s'interrompit, et se fendit d'un sourire charmeur à l'adresse de la vieille femme:
"Vous vois joignez à vous m'dame? Je dois dire que chuis d'humeur assez curieuse, ce soir... Et il se trouve que vous m'rendez curieux. Sauf vot'respect, 'videmment."

Il se fendit d'un clin d'oeil, et reporta brièvement son attention sur le plat vide devant lui; il se demandait s'il pourrait redemander aux cuistots de lui refiler de cette fabuleuse mayonnaise...
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyJeu 25 Oct - 20:08

« Euh … chef ? »
« Alors, il a craché ses tripes ? »
« Ben euh … »
« Mais parle que diable ! … Ont-elles bien glissé sur le sol ? »
« Enfin … »
« Ah ! Attrape moi un balais, une serpillière ! Va faire le ménage, que l’une de ces scientifiques ne glissent pas par terre ! »
« Mais m’sieur … »
« Et bien quoi ! Il va porter plainte ce petit salaud ??? »
« En fait … vous avez ses compliments. »

Avez-vous déjà vu un chef cuisinier, gagnant de plusieurs grands concours culinaires, possesseur de trois grandes étoiles d’or affiché victorieusement dans le hall de son bâtiment, son cher bâtiment, celui qui l’a fait suer durant tant d’année, un chef raffiné comme on en fait plus, un chef tel que cet homme ; avez-vous déjà vu ce genre de chef virer aussi rouge que les poivrons qu’il découpait ?

« Espèce de… »

Maintenant, oui.
Les veines de l’homme auraient pu laisser des traces à vie sur son visage. Le serveur se tasse dans son coin, plateau devant lui, comme pour se protéger de la menace à venir : l’ouragan Katerina n’étant rien à côté de son patron. Mais alors que la bouche de ce dernier s’ouvrait, sûrement pour donner quelques instructions en un argot plus que vulgaire, la porte de service s’ouvrit dans un faible grincement et un petit homme à la calvitie avancé se présenta avec un sourire timide.

« Messieurs. Bien le bonjour, si il serait possible d’accompagner mes pâtes avec de la mayonnaise, j’aimerai beauco… »
« AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!! »

Le patron du « Green Cat » émit un hoquet de douleur avant de s’effondrer sur le sol et Albert Smith se dit qu’il était vraiment mal tombé.


***


Bien loin de s’inquiéter du chambardement culinaire qu’il pouvait produire, la cause du remue-ménage saisit une crevette entre ses doigts pour l’entourer de la collante et molle mayonnaise avant de se l’enfourner net dans la bouche, sans autre forme de procès pour l’animal marin – malheureux d’être bouffé avec si peu de bon goût. Oui, c’était exactement cela. Charlie Withmore enchaînait les pauvres crustacés avec une rapidité époustouflante, et une jeune généticienne l’observait, le teint pâle et maladif de dégoût, avec une sorte d’admiration mesurée, voir totalement inutile. Depuis plusieurs minutes déjà, le mercenaire avait quémandé – si c’est véritablement le mot … - un de ces trucs dégueulasse vendu près du ketchup, c'est-à-dire de la mayo. Produit du diable !, c’était récriée Weddmore. Et d’ailleurs, la jeune femme fut étonnée que le patron du « Green Cat » veuille bien sortir un vieux pot destiné à la base aux chiens qui gardaient le restaurant, ou bien aux voyageurs passant par là et n’ayant pas assez d’argent pour se payer ne serait ce qu’une entrée à cet endroit même.

"Dites, leur mayonnaise fume, vous avez vu? C'est rigolo. Doc', repassez moi le plat, il me reste des crevettes!"

L’appétit de Withmore gâcha le sien du tout au tout. La généticienne tendit une main vers le plat, et le jeta presque sur le mercenaire, comme si elle craignait qui le morde ou pire. Vous pensez qu’il mord ? Ce devait être les pensées des deux autres hommes attablés, quoi que ce Alrik semblait plutôt bien le connaître vu qu’il restait totalement stoïque face à la situation, un poil blasé semblait il. L’homme qui se trouvait juste en face de Weddmore, lui, préféra faire comme la scientifique, c'est-à-dire dévisager Withmore avec une sorte de dégoût. Georg Roosentag, quand à lui, était dans un état tel qu’il ne savait sûrement même plus où il était. L’assistant jetait des regards étonnés autour de lui, tel un faon qui se serait égaré pendant une partie de chasse et hurlait de temps en temps, en agrippant la manche de Light :


« EH ! Y FAIT QUOI CHARLIE LAAAAAAA ????!!! »

La jeune femme se demandait si elle n’allait pas aller le rejoindre dans son coma éthylique. Allant même jusqu’à ignorer le mercenaire quand celui-ci répondit à la question qu’elle lui avait posé, Weddmore soupira en replaçant son menton sur sa main et en faisant glisser sa propre assiette vers celle de mercenaire. Au moins, il y aurait un heureux aujourd’hui. Ce dernier se renversa sur sa chaise, l’air ravie comme tout de sa petite intervention, ou tout du moins, d’avoir gâché la soirée à une scientifique déjà à nerf. La scientoche en question essayait tant bien que mal de regarder ailleurs, maudissant tout bas ce satané Withmore, mélangeant colère et indignation. Mais pourquoi l’avait elle amené ici ?! Il faut dire, à première vue, elle l’avait jugé bien innocent, ce jeune homme – quoi que d’un âge bien avancé – au sourire dragueur et aux dents étincelantes. On ne se soucie pas assez de la brebis qui dort dans le fond du lavabo. Vient un moment où elle en a sûrement marre de brouter de la mosaïque.

"V'la votre ami la vieille dame qui s'en revient. Elle a dû fini de causer avec l'autre pignoufle... Vous allez finir par me dire qui c'est? Elle a fait quelque chose, toute à l'heure. Et Wellingtonou aussi..."

Le nouveau surnom de Jessy arracha un premier sourire à Light. Celle-ci se tourna vers Charlie pour lui expliquer plus ou moins le pourquoi du comment, c'est-à-dire qui était réellement le Duc Jessy de Wellington, mais la venue de ce dernier et d’Anna perturba son discours.

"Vous vous joignez à vous m'dame? Je dois dire que chuis d'humeur assez curieuse, ce soir... Et il se trouve que vous m'rendez curieux. Sauf vot'respect, 'videmment."

La vieille dame ne sembla pas s’en formaliser outre mesure, et Light jugea que c’était très bien. Elle prit une chaise et s’installa juste en face de la jeune généticienne, à quelques mètres à peine du mercenaire. Alors comme ça, elle l’étonnait … ? Weddmore eut un petit sourire, caché par ses mains, et reporta son attention sur Jessy. Et lui alors, il ne l’étonnait pas ? Le Jessy en question appuya de même son regard sur Light, un regard sous entendant soit : que ça avait bardé pour lui dans la pièce d’à côté et que c’était sa faute, soit que la mort des bébés phoques, c’était elle. A bien y réfléchir aucun doute permis. Anna avait du le dégoûter à tout jamais de prendre pour cible un pauvre mercenaire qui essayait tant bien que mal de passer une soirée normal dans un groupe de scientifiques auxquels il aurait sans doute bien voulut jeter une grenade.


« Anna, Jessy … Je vous conseille de manger vos crevettes rapidement. Sans mayonnaise, si possible. »

***


Dans l’arrière cuisine, il y avait un petit homme tremblant de tout son corps. Ses yeux brillaient d’une peur forte, comme si il y avait eu meurtre à l’endroit précis où il se trouvait, comme si le monde venait de s’effondrer et que l’apocalypse n’était du … qu’à un pot de mayonnaise.

Assis sur un tabouret, Albert Smith essayait de se persuader qu’il n’y était, après tout, pour rien. Près de lui, un serveur agitait un torchon au dessus de la tête rondouillarde de son patron, soupirant de tant de chambardement. Quand celui-ci eut repris des couleurs, il se leva enfin et toisa Albert Smith d’un drôle d’œil.

« Mais qu’est ce qui vous a pris merde ! Vous ne voyez pas qu’il est sensible ?! Z’avez rien d’autre à faire que d’emmerder les gens ?! Et qu’est ce que vous faites ici d’abord ? »
« Et bien … » commença Smith, tremblotant « … je suis venu vendre … vendre … vendre … »

Albert Smith fondu en larme, rien qu’en pensant au mercenaire qu’il avait croisé. Le patron du « Green Cat », lui, se releva d’un bond, saisit une casserole pour se le mettre sur la tête et traversa la cuisine en hurlant :

« C’EST LA GUERRE ! C’EST LA GUERRE ! »


***


Jessy de Wellington avait une manie que Light détestait par-dessus tout – et que Charlie n’allait pas tarder à détester, d’office de toute façon – c’était de manger avec le plus de propreté possible. Les crevettes, déjà dépecé je vous rassure, était soumis à un examen stricte et obligatoire qui les contraignait à devoir délivré tous leurs défauts au Duc. Et si celui-ci jugeait qu’il y en avait trop, il éloignait la défaillante sur le bord de son assiette. Ceci fait, Jessy aimait beaucoup mangé ses crevettes dans de l’huile simple, la bonne huile du « Green Cat » lui convenait d’ailleurs à merveille. Il faut dire, à la fin de l’inspection qui formait la première étape, il n’y avait plus grand-chose à manger dans l’assiette du Duc.

Anna, elle, aimait ne pas se poser de questions outre mesure. La phrase de Charlie lui arracha un grand sourire, presque satisfait, et elle s’installa volontiers près de lui, son visage ridés plongea dans la contemplation du sien, comme l’on pourrait dévisager un enfant, avec toute l’émotion qui lui était du. Elle attendit poliment que le pot de mayonnaise fit le tour de la table, passant entre les mains des personnes présentes sans jamais être ouverte, sauf d’un mercenaire en état complet : c'est-à-dire joyeux, malpropre et grossier à la fois. Quand ce fut son tour, la vieille dame l’ouvrit à la surprise générale, passa sa cuillère dans le pot et posa le tout dans son assiette, ce qui forma une sorte d’amas blanchâtre luisant étrangement au contact des lumières du restaurant.


« Dites moi, Charlie, que faites vous dans la vie ? »

La soudaine question fit relevé la tête de Light à la vitesse de la lumière, si je puis me permettre cet audacieux jeu de mot. La généticienne dévisagea le mercenaire, son regard hurlant désespérément « Dites la vérité et je vous étrangle ». Elle ne savait pas exactement quelle pouvait être la réaction de Anna, sûrement le calme et la sérénité d’ailleurs, mais Jessy, lui, n’allait pas attendre que Charlie s’explique pour appeler la sécurité. Le Duc s’était d’ailleurs installé entre une Light au regard brillant de méchanceté et d’impatience, et un Georg qui commençait à faire quelques bulles avec sa bouche … L’assistant semblait être dans un piteux état, il ne cessait de descendre sur sa chaise, mais la jeune généticienne se dit qu’elle aurait au moins son excuse si ils devaient prendre congé rapidement.

« Euh … j’crois que Roosentag recrache ses boyaux là. »

Light se tourna vers Jessy, qui venait enfin d’ouvrir la bouche, avant de reporter son attention sur son assistant. En effet, il ne se contentait plus vraiment de baver, il … déglutissait ? Ah. Dégueulasse.

Avez-vous déjà vu une femme aussi raffinée (*hem hem*) que Light Weddmore dire … « dégueulasse » … ?
Maintenant, oui.
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptySam 27 Oct - 23:50

Georg Rosentag n'avait vraiment pas l'air très en forme. Il n'avait jamais fait preuve d'une forme impressionnante et rayonnante de prestance, à ce qu'en savait Charlie, mais le pauvre garçon n'en menait vraiment pas large, là tout de suite. Le mercenaire se sentit pris d'une pitié vaguement coupable, un peu comme un tigre en pleine course qui aurait vu une souris se faire mal en essayant de faire comme lui. Il y avait dans la vie les gens pour qui la mayonnaise prenait et ceux pour qui elle prenait non seulement mais s'installait aussi chez vous pour vous dégouliner d'entres les oreilles. Rosentag faisait a priori partie de cette seconde catégorie. Et si la sauce ne lui coulait pas des esgourdes, c'était uniquement parce qu'il avait un trop gros cerveau pour la laisser passer.

Non, pour l'heure il se contait de baver.

Un silence gêné suivit l'installation de la vieille femme et du duc, et tous les convives échangèrent quelques regardes gênés tandis que l'assistant du docteur Weddmore gargouillait tout seul des propos étranges en souriant bêtement. Visiblement, son esprit avai décidé de quitter un instant ce monde-ci pour un qu'il trouvait meilleur, avec une prairie verte et sans doute quelques moutons qui y gambadent gentiment.

"Gaaah?"

"Euh … j’crois que Roosentag recrache ses boyaux là."

Ca, c'était le duc. Qui avait l'air beaucoup moins fier qu'auparavant. Il avait toujours l'air de considérer Charlie comme un truc guère plus digne d'intérêt que les trucs bizarres qu'on trouvait au fond des lavabos, et Rosentag encore moins, mais pour quelqu'un qui avait le sens des convenances comme Welligton, les silences, ça ne se faisait pas. Puis son regard croisa celui d'Alrick Twain, et les yeux de l'écossais flamboyèrent un bref instant tandis qu'ils s'affrontèrent ainsi, sans rien dire.

"Jessy." La voix de Twain, parfaitement calme, était acérée. Elle aurait pu couper la mayonnaise qui, pour l'instant, commençait tranquillement à ronger le bois de la table et à goutter sur le pantalon de Georg.

"Alrick." Welligton n'était pas en reste du genre ton cassant. Withmore ne savait pas ce qui avait bien pu se passer entre ces deux-là, mais il n'était pas étonnant que les deux nobles se soient déjà croisés dans leur milieu. Et s'ils étaient tous les deux des lords, ils incarnaient chacun une manière de vivre la noblesse radicalement différente. Un peu comme les deux faces d'une pièce de monnaie.

Ce fut la vieile femme qui dénoua les tensions, à nouveau, en goûtant joyeusement la mayonnaise, l'écartant d'un Georg encore fumant. Radieuse, elle se tourna vers Withmore, attendant la réponse à la question qu'elle lui avait posée quelques instants plus tôt. Quel métier il faisait, hein? Charlie sentit l'apréhension et l'avertissement muet qui émanait de Weddmore, et il songea un instant à la taquiner un peu plus. Mais il finit par se dire que répondre un truc du genre: "Gigolo. Elle m'a loué pour la journée." n'était pas une bonne idée, et que la scientifique avait déjà dû avoir une journle assez pénible comme ça. Charles n'était pas sans pitié après tout. Et il l'aimait bien, le doc. D'autant plus qu'elle était censée lui sauver la vie.

Aussi, il se renversa sur sa chaise, les mains croisée derrière la tête, et il adressa un radieux sourire à Anna:
"Chuis une sorte...d'indépendant. J'voyage, je bourlingue, j'offre mes services. Je choisis ma vie. On peut dire que pour l'instant, je suis à même d'aider miss Weddmore pour...certaines recherches."

"Gaaaaah?"

Alrick donna un coup de coude à l'infortuné Georg, dont la tête dodelina un bref instant. L'espace d'une seconde, la lueur de la raison sembla décider de partager à nouveau la même dimension que le jeune homme, mais le déserta aussitôt pour un monde meilleur.

"Aiguille du millénaire et crevettes?" hasarda-t-il, en désespoir de cause. Compatissant, Alrick lui tapota le bras et lui servit un nouveau verre de vin. Rosentag le regarda un moment, comme pour essayer de s'en rappeler le fonctionnement, et il commença à y faire des bulles.

Pauvre vieux, songea Charlie. Ce n'était pas un mauvais bougre, le jeune assistant. Il l'aimait bien. Peu de gens arrivaient à ne pas aimer Georg, de toute façon. Il fallait lui reconnaître ça, à Georg: il était contagieux dans sa manière de voir les choses du bon côté. Le mercenaire commençait à mieux comprendre pourquoi Light s'était entichée d'un assistant comme lui. Peut-être pour avoir un antidépresseur. Un peu de lumière et de bonne humeur pour ne pas craquer. Georg Rosentag devait être ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour Light Weddmore. Même si pour le moment il essayait de boire son vin à l'aide de son oreille.

Venant au secours de l'homme, Alrick se leva et prit le bras de Rosentag:
"Je crois que notre ami a besoin de prendre l'air. Je m'occupe de lui. On se revoit plus tard Charles. Mesdames, monsieur, Jessy... A toute à l'heure."

Le soulagement qu'il éprouvait à l'idée de s'éloigner de Wellington était palpable, et il entraîna un Rosentag ahuri vers la sortie. Véritable gentilhomme, Alrick resta imperturbable lorsqu'ils croisèrent ce qui devait être un cuisinier coiffée d'une casserole et visiblement saoûl. Décidemment, il ne comprendrait jamais ces hommes de l'art culinaire; tant de pression, on voyait ce que ça donnait...

Après avoir regardé les deux hommes partir un instant, Charlie salua joyeusement de la main le cuisinier,dont les yeux roulèrent dans leurs orbites. Deux de ses aides se précipitèrent vers lui et lui enfoncèrent le goulôt d'une bouteille dans la bouche avant de l'entraîner à l'écart.

Charlie haussa les épaules; ouais, vraiment bizarre... Enfin, il jeta un oeil à celui qui ne s'était pas encore présenté, ignora copieusement Wellington, se fendit d'un sourire en coin pour Light et et se tourna vers Anna:
"Mais dites moi, et vous, que faites-vous donc dans l'coin? Je dois dire que vous m'intriguez... Vous avez une tête à faire de bons gâteaux. Vous faîtes de bons gâteaux?"

Après tout, quand on pensait de manière aussi narrative que Withmore, totue vieille dame était censée réussir de délicieux gâteaux, non?
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MessageSujet: Re: Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV]   Quand deux esprits se rencontrent [Pitcairn] [PV] EmptyLun 5 Nov - 15:51

« Dégueulasse. »

Imaginez un assistant, pourtant plutôt doué de ces mains quand il ne faisait pas de gaffe, baver, comme il le faisait en ce moment, une sorte de liquide faisant penser à de la mayonnaise, mais alors de la mayonnaise passé sous un camion à laquelle on aurait mélangé une sorte de sirop pour lui donner cet aspect gluant qui était à présent le sien. Du coin de l’œil, Light aperçut Alrik reposer le tube avec un visage dégoûté. En quelque sorte, oui, Georg Roosentag crachait ses tripes. Weddmore aurait pu lui offrir une serviette de bon cœur, ou quelque chose pour s’essuyer, voir même l’embarquer sans autre formalité, mais non. La jeune femme resta là, les bras ballant, un rictus sur son visage de cire, n’ayant d’autre regard que pour le drôle d’oiseau qui vomissait près d’elle. Son assistant, tout de même. Il allait finir par ternir sa réputation, à commencer par celle de Light Weddmore. Cette dernière préféra ne pas s’attarder et reprit bien vite le fil de la vie. Aussi, la jeune femme préféra se concentrer sur son propre plat.

Il restait des crustacés, enfoncés dans les bords de son assiette comme d’une chose que l’on ne veut pas et que l’on ne prendra pas. Du bout de ses doigts fins, la généticienne saisit un morceau de crevette rouge et mâcha l’animal après une observation qui durait presque une dizaine de minutes, le temps nécessaire à Wellington et Twain pour commencer à se cracher à la face. Si ce début de soirée avait bien mal commencer, la scientifique sentait que la fête n’était pas non plus au rendez vous avec ces deux là … Elle les observait d’un yeux neutre, mâchant lentement, sans se soucier du pourquoi du comment. Si ces deux là se connaissait, ça, s’était presque sur. Mais dans quelle circonstance, franchement, ça lui passait bien au dessus. Ruminante, Light posa son regard – enfin – sur le mercenaire, et le détailla. Elle avait presque oublié qu’il n’était plus dans son environnement celui là, mais à bien regarder, ça n’avait pas l’air de lui poser de problème. Apparemment, Charles James Withmore était né pour être comédien. Il souriait volontiers aux personnes se trouvant à la table, ignorait correctement le Duc de Wellington – ce qui arracha un rictus bienheureux à Light – et enfin, n’hésitait pas à se faire remarquer. Alors que beaucoup se serait enfuit avant même le début du repas. Mais tout de même, manger avec le mercenaire n’était pas de tout repos.

Surtout que… Surtout que quand on lui pose cette satanée question : « vous faites quoi dans la vie ? » et que le bonhomme en question a, malheureusement, hérité d’un métier où il est fort peu probable que l’on se fasse des amis, ça fait un peu tâche sur le tableau. Weddmore retint son souffle juste avant qu’il ne parle.

"Chuis une sorte...d'indépendant. J'voyage, je bourlingue, j'offre mes services. Je choisis ma vie. On peut dire que pour l'instant, je suis à même d'aider miss Weddmore pour...certaines recherches."

Inspire, expire. Tout va bien. Ce crétin de Withmore n’avait pas parlé, du moins pas entièrement, mais ce qui la titillait le plus, c’est quand il citait bien haut et fort qu’il était venue avec elle. Light commença à tapoter trois doigts furibonds sur la table, à l’adresse du mercenaire, tandis que son autre main reposait une forme gluante et mauve qu’elle venait d’analyser et – au grand regret de la chose en question – rejeter. Quel boulet celui là … Diable qu’elle aurait aimé lui enfoncer une ou deux cuillères dans l’abdomen, ou même dans les lèvres ! qu’il retire ce sourire débile de son visage. Les pensées de la jeune femme furent interrompu par un Georg des plus mal en point.

"Je crois que notre ami a besoin de prendre l'air. Je m'occupe de lui. On se revoit plus tard Charles. Mesdames, monsieur, Jessy... A toute à l'heure."
« Non ! Attendez, monsieur… Alrik. »

Trop tard. Salaud d’Alrik ! Il venait de lui retirer son seul moyen de finir la soirée dans sa chambre d’hôtel, à siroter tranquillement un brandy et manger une pizza, alors qu’elle devrait maintenant se taper l’intégralité du repas, qui d’ailleurs lui déplaisait.
Et pire que tout, elle devrait rester avec LUI toute la soirée.
Weddmore enfouit sa tête dans ses mains, ruminant toujours, mais plus contre la soirée qui s’annonçait pour elle. Allons, dans quelques minutes, ils allaient tous parler boulot et là … commencerait le mal de tête et les verres de cognac sans pause. A cette seule pensée, la généticienne gémit tout bas, tandis que Jessy se penchait vers elle pour voir si – comme son assistant – elle ne supportait pas l’alcool aussi bien qu’eux ou le mercenaire. D’un coup de main, elle le repoussa.

"Mais dites moi, et vous, que faites-vous donc dans l'coin? Je dois dire que vous m'intriguez... Vous avez une tête à faire de bons gâteaux. Vous faîtes de bons gâteaux?"

Cette simple phrase acheva Light Weddmore. Sans qu’elle puisse le retenir, une hilarité remonta du fond du cœur de la jeune femme jusqu’à s’exposer au grand public. La jeune femme était tout bonnement en train d’éclater de rire. L’ennui … oui, le seul ennui, c’est que ce rire était différent des autres, différent de celui qui s’était échappé de ces lèvres quand ils étaient encore sur le banc. Ce rire là montait comme d’un caveau, venue d’outre-tombe ou d’un autre endroit aussi noir et aussi puissant. Sans un mot, il s’installait. Une sorte de moquerie, une hilarité dépassant même ce stade. Et il jeta sur l’assemblé un froid palpable et désagréable.

« Allons, Charles ! Evidemment que oui !»

Sans même un bruit, toujours riante, Weddmore se leva de sa grâce habituelle. Et aussi silencieuse, elle contourna la table jusqu’au mercenaire, posa ses deux mains sur ses épaules et se baissa assez pour lui murmurer à l’oreille.

« Vous vouliez connaître cette femme, mhm ? Bien, Withmore, alors je vous présente Anna Weddmore, doctoresse de son état, mère adoptive à ces heures perdues, dont j’ignorai tout de la venue AVANT L’INSTANT PRECIS OU ELLE VOUS A PETRIFIE SUR PLACE ! »

On pouvait sentir toute la colère de Light dans le ton de sa voix. Voilà, elle venait de trouver. En fait … il lui avait fait une blague ! Ah ! Excellente blague ! Un faux mercenaire, elle était tombée dans le panneau ! Le rire redoubla d’intensité, tandis que Weddmore essayait de la contenir en appuyant sa tête contre l’épaule de Withmore. Eh bien oui, si sa mère était ici, c’était forcément une blague ! Ridicule, elle avait été affreusement ridicule ! Et Georg, qui avait fait semblant d’être malade, évidemment que…

D’un seul coup, tout s’arrêta. Le rire, les paroles affligées des gens autour d’elle, tout. La jeune femme ne bougeait plus, immobile contre l’épaule du mercenaire. Et elle resta là de longues secondes. Au bout d’un moment, Anna Weddmore se leva, traversa le peu de distance qui la séparait de Light et saisit sa main. La scientifique la suivit sans râler, sans même la regarder. Elle observa juste un instant de dos cette femme qui l’avait élevé avec tout l’amour qu’une mère peut donner. L’Islandaise n’avait jamais remarqué qu’elle était aussi petite avant cet instant. Réticente, elle regagna sa place sans un bruit et se contenta de jouer avec les débris de crevette de son assiette. Light sentait le regard de Jessy, elle ne s’en formalisa pas, posant son visage sur sa main pour supporter le poids de sa tête.

A l’autre bout de la pièce, un plateau chargé de poissons arrivait, déposant sur chaque table une immense assiette bordé de citron. Et quand le serveur arriva pour les servir, Light Weddmore demanda d’une toute petite voix :

« Vous n’avez pas du Ketchup ? »
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