[Sicile] La Traque [TERMINE]

[HRP : suite des aventures d'Aube et d'Enzo ]

Alors la poursuite commençait...

Aube s'était un peu avancée après avoir repris son sac. Enzo ne le montra pas, mais il était bien content que la jeune femme lui reprenne.
Elle s'était avancée pour montrer gentillement qu'elle était prête et qu'elle voulait y aller vite.
Bien, Enzo s'engagea sur le sentier escarpé qui courait sur le flanc de la montagne. S'ils n'étaient pas aussi pressés, le jeune mutant aurait bien pris plus de temps pour admirer le paysage qui commençait à s'étendre sous leurs pieds, au fur et à mesure de leur grimpette.

Après un petit col, le village d'où ils venaient disparu pour ne laisser place, face à eux, qu'à une étendue magnifique de nature sauvage.
Enzo adorait les mondanités, mais ces moments étaient magiques pour lui !
Il en fit part rapidement à sa compagne.

- Domage que nous soyons pressés... Tu peux quand même admirer un tout petit peu le paysage qui nous entoure, c'est plus que sauvage !

Il avait rangé sa carte. Il avait envie de jongler avec, mais il ne pouvait admettre de la perdre. Il préfèrait donc s'abstenir pour le moment.

Au détour d'un sentier, la forêt s'étalla sous les yeux des deux jeunes gens. Toujours en continuant le sentier, Enzo aperçut un bout de vêtement arraché par un arbre. Il le passa à Aube tout en s'enfonçant plus profondément dans la forêt. Ils étaient sur la bonne piste.


[HRP : post un peu vide... désolé]

Aube suivait Enzo qui semblait bien connaître les montagnes. Elle était heureuse de l'avoir rencontré cela lui permettait de venir en aide aux deux fuyards. Quand Enzo lui dit qu'elle pouvait regarder le paysage, elle lui sourit mais continuer de fixer son regard sur la piste, il ne fallait pas qu'elle se prenne dans les racines ou les branches. S'étaler par terre aurait fait mauvais effet. Elle prit le morceau de tissus et l'observa pendant un petit instant. Il lui semblait qu'il appartenait à la jeune fille qu'ils poursuivaient, ils étaient donc sur la bonne voie. Alors qu'elle s'apprêtait à parler, une vision s'imposa à son esprit.

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Elle arriva à un croisement, par où passer ? Si elle se trompait cela leur ferait perdre du terrain. Elle regarda Jint qui respirait bruyamment, il semblait épuisé. Cela devait être dur pour lui, mais il leur fallait continuer.

S’il te plait petit frère, quel chemin ?

Jint regarda les deux chemins, et désigna d’une main tremblante celui de droite. Elle se remit donc à courir.
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Aube se doutait que le message venait de la jeune fille, mais comme faire pour la retrouver, comment savoir à quel moment cette information serait utile.

Comme pour répondre à ses question un croisement apparut devant leurs yeux. Aube revit exactement le même endroit que dans sa vision et partit sur le chemin de droite sans même attendre Enzo

Ben alors tu viens ? Ca mène où par là ?



[HRP, pas grave]

Un moment d'abscence... C'était ça qui définissait le mieux les secondes qui s'écoulèrent alors qu'Aube s'apprêtait à lui répondre.
Puis sans attendre, elle repartit de plus belle. Le morceau de vêtement dans la main.

Lorsqu'Enzo apperçut le croisement, il pria intérieurement pour que les enfants aient pris le sentier de droite. Mais comment savoir si c'était le cas !
Alors que le jeune mutant commençait à cogiter très fort pour essayer de sentir par où aller, il vit Aube qui fonça tout droit sur le sentier de droite.

Citation :

Ben alors tu viens ? Ca mène où par là ?

Enzo s'était arrêté. Et il ne s'en était même pas rendu-compte. Sursautant, il regarda Aube, puis le sentier avant de la rejoindre.
Comment avait-elle pu savoir que ce sentier menait à l'Etna ? Non ! Elle ne le savait pas... mais pourquoi avait-elle prit ce sentier alors ?

- Par là ? Cela va directement à l'Etna... c'était le chemin que je voulais te faire prendre. Pourquoi tu es tout de suite parti par là ? Tu es sûr que les deux enfants ont pris cette direction ?

C'était quand même étrange toute cette histoire... "c'est peut-être parce que tu es un mutant toi aussi", la voix d'Aube avait retenti dans sa tête. Elle ne savait pas, personne ne savait... mais comment pouvait-elle parler de ça aussi naturellement ? Sans reproche, sans trouble, sans regard distant et haineux...
Tout cela devenait bien trop compliqué pour lui. Il n'arrivait pas à saisir où il avait attéri...

Il se mit à repenser à son voyage à San Francisco... ce bar miteux où il avait rencontré une serveuse exceptionnelle... Et ce verre qu'elle lui avait gentillement offert...
A ce moment précis, Enzo se rendit compte qu'il commençait à avoir soif ! Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour pouvoir boire de ce coktail ! Si toute cette folle course pousuite finissait un jour, Enzo se promit de retourner passer la voir.

C'est la pulsion qui l'animait un peu plus tôt qui le tira de ses pensées. Le sentier continuait de grimper. Sans savoir pourquoi, il commença à courir doucement. Il fallait qu'ils les rattrapent ! et le plus rapidement possible.
Jettant un oeil derrière lui pour voir si Aube suivait son mouvement, il s'aperçut qu'elle le talonnait presque, son souffle régulier venant s'allier au bruit du vent et de la nature environnante.

*Encore ces histoires de mutants*, se prit à penser Enzo.

En fait, jamais ils ne pourront vivre tranquillement et sereinement au milieu du monde. Les hommes étaient comme ça. Effrayés, appeurés, possédés aussi.
Les médias tenaient le monde, les grandes firmes aussi. Les entreprises-états étaient les nouvelles puissances de ce monde...
Il y avait eu la Traite des Noirs, l'Apartheid, la Shoah... le racisme, l'antisémitisme avaient toujours eu la bonne part du gâteau.

Aujourd'hui, blancs, noirs, jaunes, catholiques, protestants, juifs... Tous avaient une bête noire, un martyr, une "tête de turc".

"Tête de Turc"... quelle drôle d'expression ! Encore un leg du passé... Enzo aimait la langue française pour cela. Tellement belle, tellement riche... Depuis qu'il avait arrêté tous les voyages avec son père, Enzo s'était pris de passion pour les livres, pour l'histoire, pour les lieux impregnés d'anecdotes, pour les langues aussi.

Spoiler:

Une pensée pour son Internet qui lui avait tant apprit, puis Enzo se replongea dans le sentier devant eux. C'était un chemin qui restait difficile, et c'était pire à cette vitesse ! Il se rendit d'ailleurs compte qu'Aube lui était repassée devant.
Qu'allait-il bien pouvoir lui répondre d'ailleurs ? Les mutants... Bien sûr, elle donnait l'impression de vouloir les protéger ! Sa dernière phrase en était bien la preuve. Mais pourquoi se confierait-il à elle ? Il n'y avait aucune raison, et le sadisme et l'horreur pouvait se cacher derrière un regard aussi franc que celui de la demoiselle devant elle.
Mais fuierait-il son état toute sa vie ? Ne pourra-t-il jamais être vrai et entier une fois dans sa vie... pour ne pas vouloir l'être le restant de ses jours ?
Non, les mutants n'étaient décidément pas à leur place dans ce monde. Et pas grand chose ne pouvait le changer ça. Les hommes resteraient tous égoïstes, froids et manipulables. L'argent leur lie les jambes, leur vide la tête et délie les langues.
Une prison dorée que formaient les entreprises-état, que dirigeaient les dictats, les dictatures, les cartels, les mafias. L'argent résolvait bien tous les problèmes. Tous, mais peut-être pas la mutation finalement.

- Je n'ai rien contre les mutants, tu peux me croire. C'est des êtres humains, comme les autres. Enfin, malheureusement pas comme les autres. L'argent et les hommes ne les aident pas. Dans l'histoire, il y a toujours eu des "têtes de turc", tu sais. Dans l'Antiquité, c'était les chrétiens. C'était les noirs, puis les Juifs... Aujourd'hui, c'est les mutants. Et demain, qui sait... cela aura encore changé ! C'est notre environnement et la société qui nous façonne comme nous le sommes maintenant. Je n'ai juste pas grandi dans un milieu d'horreur et d'argent... enfin, pas de mauvais argent on va plutôt dire...

Donc voilà, ne t'en fait pas. J'ai déjà aidé et protégé des hommes et des femmes, qu'ils soient mutants ou non. Ces enfants sont en danger, je les aiderais. C'est tout.

Enzo du s'écrouler littéralement par terre quand il vit Aube lui faire un signe assez incitateur.

Alors qu'il lui avait débité sa tirade sur ce qu'il pensait des gens, du monde, des mutants, ils avaient un peu avancé et s'était retrouvé nez à nez avec les deux gorilles de la berline.
Alors qu'il tentait de se faire le plus discret possible, Enzo trouva étrange le fait qu'ils soient arrivés à ce point avant eux. Ils devaient soit connaître le coin, soit quelque chose lui échapait.

Citation :

Ils sont entrés dans la caverne je te dis !
Idiot ! Comment ils auraient pu faire, un rocher bloque l'entrée, c'est impossible d'y pénétrer, même pour des gosses.
Et si elle l'avait rêvé ? Hein si elle avait rêvé le rocher ?
Mais bien sûr ! T'es vraiment c**, elle ne peut pas faire ça, le boss nous l'a dit. Elle ne peux pas rêver si elle touche son frère et lui n'avance pas si elle ne lui tient pas la main donc tu vois !
Ouais, mais je ne suis pas convaincu. Et on ne peut pas rentrer si on ne les a pas choppé !

Lorsqu'il entendit parler de caverne, Enzo trésaillit. Il pria intérieurement pour qu'il ne s'agisse pas de "sa" caverne, mais le doute n'était pas possible, il n'y avait aucun grotte connue aux environs, et celle là, personne ne devait la connaître à part lui.
Tout cela ne tournait pas rond. Et encore une fois, des mutants étaient là dessous...

Lorsqu'Aube lui demanda s'il ne connaissait cette caverne dont les deux gorilles avaient parlé, Enzo eut un gros soupirs. Décidément, les surprises qu'il lui réservait s'envolaient toutes les unes après les autres... et elle ne pouvait même pas admirer tous les magnifiques paysages qui l'entourait.
Tout cela était bien triste.

- Bien sur que j'en ai une petite idée... C'est ce que je voulais te faire découvrir en fait. Mais maintenant que l'effet de surprise a disparu, je crois qu'il ne me reste plus qu'à te montrer la vraie entrée.

Enzo avait énoncé tout cela avec une voix monocorde et il ne cachait pas sa déception. Mais bon, tout cela était fait pour sauver des gamins.
Heureusement d'ailleurs que c'était pour une bonne cause ! Enzo ne l'aurait pas supporter autrement, déjà qu'il avait du mal...

Attendant un peu afin que les gorilles s'éloignent pour de bon, Enzo se faufila jusqu'une entrée complètement invisible pour tout oeil extérieur qui ne connaissait les lieux. Les gorilles ne pouvaient pas découvrir cet endroit... Mais maintenant qu'ils avaient été plus rapide qu'eux, Enzo ne jurait plus de rien.

Entrant dans la caverne, il laissa Aube passer devant histoire de vérifier l'invisibilité de l'entrée. Puis, laissant ses yeux s'habituer quelque peu à l'obscurité, il commença à scruter les environs afin d'essayer de voir si les enfants étaient là.

Lavié ouvrit les yeux après son rêve, elle espérait que l'envie de contacter des enfants comme elle avait fonctionné et qu'ils allaient venir. Mais pour l'instant elle devait s'occuper de son frère. Le jeune garçon était prostré en position foetale et ne savait plus ce qu'il devait faire. Il avait peur, il avait vu sa soeur ne jamais se réveiller et mourir, mais il l'avait également vue réussir et sortir de la caverne. Il ne savait jamais quel était le vrai futur ! Jamais ! Il en avait assez de ce pouvoir inutile, pourquoi lui révéler toutes les possibilités avant de les lui retirer une à une. Lavié lui prit la main et il se calma aussitôt avant de se remettre à paniquer.

Ils sont là, ils arrivent. Ils nous tuent. Ils nous aident. Il la tue. Elle le pousse. Elle sort son arme et tire. Ils sont comme nous. Ils sont vieux. Ils ont peur. Ils meurent. On court.

Il s'interrompit avant de demander d'une voix suppliante.

Rêve Lavié, s'il te plait, rêve.

Elle hocha la tête et lâcha sa main avant de fermer les yeux. Devant elle son rêve apparaissait.

Citation :

Elle voyait des silhouettes se profiler à l'entrée de la salle dans laquelle ils s'étaient réfugier et les personnes se trouvaient bloquées par un gouffre béant. Elles leur lançait des vivres et repartaient ensuite. Le gouffre ne les avait pas tuer, mais il s'en était fallu de peu.

Elle ouvrit les yeux et observa son rêve devenu réalité. Devant eux un gouffre immense s'était créé et deux silhouettes se profilaient dans la lumière provenant d'un trou au plafond. Elle prit son frère contre elle et attendit leur arrivée se préparant à rêver à nouveau si besoin.

Aube avait réussi à finalement trouvé l'entrée très bien cachée de la grotte.
Et au vu de l'expression de son visage, elle était... subjuguée.
Oui, c'était bien le mot. Tellement qu'Enzo avait du la suivre pour regarder où elle mettait les pieds.

Et c'est à ce moment là qu'il sentit que quelque chose clochait. Il n'avait pas le souvenir de ce gouffre gigantesque qui s'ouvrait aujourd'hui devant eux et qui allait haper Aube si Enzo ne faisait rien.
Se saisissant de la jeune femme à bras le corps, il se recula en criant :

Attention !

Il s'en était fallu de peu avant que la jeune femme ne tomba dans le vide. Tellement émerveillée par la beauté et l'étrangeté de la grotte qu'elle avait du en oublier tout le reste.
Après le moment du choc, le jeune mutant se rapprocha et commença à accuser le coup. Il n'y avait jamais eu de gouffre ici même, à cet endroit précis de la grotte. Jamais ! Il était formel.

Soudain, il se remémora ce qu'il avait entendu de la conversation des deux gorilles parlant de rêves devenant réels. Les enfants devaient être là. Il n'y avait qu'eux pour pouvoir faire ce genre de démonstration de force. Nul dieu ne pouvait interagir avec cette Terre selon la conviction quoique très personnelle de Enzo.
Se tournant vers Aube, le jeune homme haussa les épaules en signe d'incompréhension et de déséspoire.
Qu'allaient-ils faire maintenant ?

Alors qu'Enzo n'arrivait pas à se dépatouiller de cet énorme gouffre, Aube s'était avancée et avait bien pris l'initiative de discuter avec les enfants.
Le seul problème, c'était que ces-derniers ne voulaient rien entendre.
Ils avaient soit disant "appelés" d'autres enfants mutants à l'aide.

C'était tout de même rageant. Ils ne voulaient pas écouter Aube parce qu'elle était adulte, et n'était pas mutante. Alors que lui, il l'était.
Mais comment pourrait-il leur prouver ? Comment pouvait-il le faire "fonctionner" ?
Enzo, bien que curieux, n'avait jamais voulu tenter le diable. Non pas qu'il ne s'acceptait pas en tant que mutant, c'est-à-dire exactement comme différent.
Mais il n'avait jamais voulu prendre cette évidence à bras le corps. Il avait peur !

Peur que tout s'effondre autour de lui, peur que sa famille l'oublie, peur que sa vie devienne atroce et impossible. Il avait déjà la chance que son pouvoir ne se manifeste pas sans prévenir. Il pensa à Aspen.
Alors qu'il l'avait rencontré, elle était serveuse dans un bar, charmante, pleine de vie et heureuse. Du moins, c'était ce qu'elle laissait transparaitre. Mais finalement, elle s'était avérée fragile et malheureuse à cause de son pouvoir. Alors, un endroit où elle serait acceptée telle qu'elle était, Enzo n'y croyait pas vraiment...
Cela tendait à la rêverie, aux espérances...

Mais tout cela, il n'aurait pas pu en faire part à Aspen. Et puis, c'était sa vie, ses espérances, sa volonté. Elle qui avait déjà tout perdu et qui s'était battue pour se refaire une vie. En une après-midi, en une poignée de secondes, tout s'était effondré comme un vulgaire château de cartes.
Elle n'avait finalement rien à perdre...
Mais il aurait pu l'aider, la garder avec elle et la protéger.
Pour quoi ?! Aurait-elle été plus heureuse ? Aurait-elle été plus confiante, plus sereine ?
Non, si un tel endroit existait vraiment, c'était bien là-bas qu'Aspen avait sa place ; et pas à auprès de lui.

Il réussit à se détacher du gouffre. Etonnant les pensées étranges qui l'assaillaient de cette manière. Les enfants étaient effrayés et Aube et lui ne pouvaient s'approcher.
Il fallait qu'il leur montre qu'il était mutant. C'était la seule manière pour pouvoir peut-être les aider... si cela leur redonnait confiance.
Il tirait son pouvoir de ses cartes, il le savait. Ils les sentaient et les aimaient. Alors qu'elles ne représentaient que de simples morceaux de cartons, que de simples avatars à de l'argent, Enzo voyait en elle un lien, une existence, une présence.
Comment allait-il pouvoir leur montrer son pouvoir ?

Enzo commença à désespérer et regretter amèrement d'avoir enfouit son pouvoir au plus profond de lui.

Citation :

On ne peut rien faire pour le moment, mais vient, j'ai une idée.

Enzo eu l'impression que quelque chose avait claqué en lui. Comme lorsque qu'un sportif force trop sur son muscle... il a une drôle d'impression après. Il sursauta aux propos d'Aube tellement il s'était concentré.

Un peu abasourdi, il regarda la jeune femme poser son enclume de sac (il n'y avait vraiment pas d'autre terme) par terre pour en sortir des provisions. Elle les lança de l'autre côté du gouffre et rebroussa chemin.
Enzo la suivit, docile. Il était trop déboussolé pour arriver à reflechir correctement.
Soudain, il se reçut une énorme giffle. Il était sorti de la caverne sans s'en rendre compte et ses yeux se fermèrent automatiquement pour ne pas être brûlés complètement. Cachant son visage dans ses mains, Enzo s'était retourné, un peu choqué.

Citation :

Oui bonjour monsieur, je me nomme Aube Taboï. Vous me reconnaissez je pense. Je vous appelle pour savoir si vos élèves auraient eu un rêve bizarre aujourd'hui. ... Non je ne me moque pas de vous ...

Doucement, Enzo retira ses mains et laissa ses yeux s'habituer de nouveau au soleil et à la lumière. Aube avait raccroché et avait l'air furieuse. Toujours un peu à l'Ouest, alors même qu'il n'avait rien fumé (!), Enzo ne put s'empêcher de se demander qui pouvait bien être cette femme qui semblait avoir de drôle de contacts.

- Excuse moi, mais tu appelais qui exactement ? Tu penses qu'ils pourraient nous aider ?
Si seulement j'avais pu...

Sa dernière phrase était morte dans sa gorge. Enzo, pour la première fois de sa vie, regrettait de ne pas avoir fait quelque chose.

C'était tout de même très étrange. Aube déployait des trésors d'ingénuosité pour essayer de venir en aide à ces deux enfants.
Et quelque chose l'intriguait. Elle connaissait énormément de choses, et avait apparement beaucoup de contacts à des endroits, comment dire, pouvant paraître insolites.

Finalement, ce qui l'embêtait le plus, c'était surtout la probabilité que les deux gorilles reviennent et les découvrent. Non pas qu'ils aient l'air suspect, mais presque.
Enzo avisa un arbre un peu plus en amont de l'entrée secrète de la grotte et s'assit en dessous. Il ne fallait pas qu'ils puissent imaginer une entrée par là, si jamais ils revenaient.
Espérant qu'Aube la suivrait, il attendit patiemment qu'elle raccroche pour lui poser LA question qui le titillait. Il devait savoir qui elle était réellement.
Elle était trop étrange maintenant qu'il apprenait à la connaître.

Citation :

J'ai appelé un autre contact là bas, il va se renseigner, maintenant on a plus qu'à attendre...

Encore un. Elle était vraiment étonnante cette femme.
Enzo avait ressorti une carte de sa poche et jonglait avec. Mais bizarrement, avec moins de nonchalance et plus de concentration. Comme si cette opération pouvait l'aider à quelque chose.

Excuse moi d'être aussi franc et direct avec toi, mais qui es-tu réellement ?

Voilà, c'était lancé ! Enzo ne pouvait plus reculer. Il ne savait pas à quoi s'attendre, mais probablement que la fille lui débiterait une floppée de choses complètement banales auxquelles il n'avait jamais pensé.
Mais l'homme reste un éternel sceptique face à une créature telle que la femme.

Enzo prit la gourde que lui avait tendu Aube. La voyant avaler goûlument, il ne put s'empêcher de sourire. C'est vrai qu'avec tous ces évènements, et surtout maintenant qu'ils s'étaient posés, la soif s'était fait sentir.
Avoir pensé à prendre de l'eau, une fichtrement bonne idée. Enzo accueillit avec bonheur ce petit moment de douceur.

Citation :

Je te l'ai dit, je travaille pour un organisme qui protège les minorités. Je ne peux pas t'en dire plus. Mais si tu veux tout savoir moi aussi je fais partie des minorités. Maintenant tu peux toujours tenter de deviner tout seul de quelle minorité je parle ou alors me poser des questions.

Décidément, soit il manquait un peu de tact avec cette fille, soit c'était elle qui était un vrai coffre fort ! Mais c'était bien ça qui l'intriguait. Et la voilà de nouveau plonger dans ses pensées.
Soudain, des voix se firent entendre...

Mais où est-ce qu'ils ont pu passer ? Le patron va pas être content si on les perd. 'Faut qu'on les retrouve...

T'as fini de te plaindre ? On les a pas perdu, ce n'est pas parce qu'on fait le tour de cet endroit qu'on les a perdu. Tu vois ! Donc arrête de geindre !

Enzo ne réflechit même pas. Se collant à Aube, il l'embrassa et passa sa main dans ses cheveux.
Avoir l'air d'un jeune couple, perdu dans la cambrousse, tout mignon, tout naïf... Enzo pria pour qu'Aube ne le repousse pas.
Il entendait déjà les pas se rapprocher et les voix devenaient claires. Ils devaient les voir à présent.

Alors, Enzo n'était pas le chemin de la vertue. C'est vrai qu'il avait eu, et qu'il a encore une vie quelque peu dépravée, ou tout du moins, un peu dissolue.
Mais lorsqu'Aube s'approcha de lui et l'embrassa, c'est l'étonnement qui fut lisible sur son visage.
Elle embrassait drôlement bien ! Et puis, ce petit côté tendre... à croire qu'elle ne se forçait pas !

Non, Enzo n'aurait jamais imaginé qu'une femme telle qu'Aube puisse être aussi étonnante. Il lui en toucherait bien deux mots après qu'ils se soient éloignés de la zone aux gorilles.

Il se laissait guider par Aube qui le trainait presque derrière elle. Heureusement pour eux, les gorilles n'avaient pas fait attention à lui et le fait de n'avoir rien eu à dire permis à Enzo de se remettre un peu.
Lorsqu'il sentit qu'il était assez loin, il rattrapa Aube et l'arrêta.

Mais ce n'est pas dangereux de s'éloigner trop ? S'ils venaient à découvrir la grotte, on pourrait ne pas le savoir.
Enfin, j'imagine que tu dois avoir une petite idée...

Enzo se sentait un brin lourd. Il n'avait jamais vraiment aimé cette position d'attente. Il ne pouvait réellement rien faire à part cela. Et il se sentait plutôt frustré à cause de cela.
Cela jouait naturellement sur son comportement, et si quelque chose l'horipilait aussi, c'était de se sentir lourd. Alors, en ce moment même, il était au comble de l'extase, de la joie et de la bonne humeur... Il était lui-même à cent pour cent et VOULAIT QUE QUELQUE CHOSE SE PASSE.
Rester passif... quel enfer !

Au fait, t'embrasse drôlement bien ! Tu m'as bluffé !

Et vlan... Pour s'achever en beauté, Enzo n'aura pas pu mieux trouver... surtout connaissant un peu le caractère de la jeune femme.

*Plus actif ?! Plus actif !! Je t'en foutrais des plus actifs, moi...*

Etrangement, c'est bien la seule chose qu'Enzo avait du retenir des réponses d'Aube vu l'état intérieur dans lequel il était.

*Si on avait été dans d'autres circonstances, tu l'aurais vu le plus actif ! Tsss... Elle ne va pas commencer à me donner des leçons*

En fait, ce qui embêtait le plus le jeune homme, c'était certainement la nonchalance et le peu d'intérêt que la jeune femme portait à la scène qui venait de se dérouler.
Mais aussi étrange que cela pouvait paraître, Enzo se rendit bien compte qu’il se comportait en jeune immature. Et oui, tout homme pouvait cacher certaines faiblesses.
Pendant qu’il ruminait doucement, Aube s’était de nouveau emparé du téléphone et était en discussion apparente avec des contacts à elle.

Tentant de se détacher de tout cela, Enzo s’écarta un petit peu du chemin pour respirer un peu.
Que faisait-il ici ? Que cherchait-il à prouver ? Et pourquoi aider ?
Quelque chose le poussait à le faire. Quelque chose qu’il n’arrivait pas à décrire et qu’il l’entrainait dans cette direction. Etait-ce en rapport avec son pouvoir ? Sa mutation ?

Alors qu’il y pensait, le jeune italien se focalisa sur la carte qui s’était remis à danser dans sa main, sans qu’il s’en rende réellement compte. Son pouvoir… Cette chose, ce « don » qu’il avait enfoui et qu’il n’avait pas réussi à utiliser alors qu’il en aurait eu terriblement besoin pour convaincre les deux jeunes enfants de leur faire confiance.
Comment faire ?

La carte volait entre ses doigts, semblant le narguer et lui dire intérieurement qu’il n’était qu’un incapable, qu’un beau parleur et qu’un inutile !
C’était la première fois que ça lui arrivait… cette sensation… cette volonté de vouloir prendre ce morceau de papier ridicule et de le déchirer en milles morceaux. Le faire taire et assouvir cet énervement qui se repaissait de sa rage qui bouillonnait.
Comment faire pour saisir son pouvoir ? Comme faire pour en comprendre son utilité et les diverses possibilités qui pouvaient s’offrir à lui ?
Apparemment, avoir de l’imagination n’était pas suffisant. Et Enzo ne comprenait pas ce qu’il pouvait bien faire.

Cette drôle d’impression que de se noyer littéralement, de s’enfoncer dans un amas d’incompétence et d’incompréhension…
Alors qu’il avait l’air tellement serein et bien dans sa peau. Tout visiteur inopportun l’aurait pris pour un jeune attendant sa dulcinée qui passait un coup de fil un peu plus loin sur le chemin. Personne ne pouvait se douter que derrière le joueur, que derrière la dilettante, il y avait autant de questionnement, de non-réponses, et de perte…

Rageant de ne réussir à rien avec ces satanées cartes, Enzo la rangea pour de bon dans sa poche et se jura de ne plus la ressortir avant qu’il est trouvé un moyen d’utiliser son pouvoir.
Tentant de se contrôler, il se retourna et se redirigea du côté d’Aube, sa « petite amie du moment »… qui était quand à elle toujours pendue au téléphone. Avec un peu de chance, cette histoire allait être bouclée et le jeune italien pourrait enfin rentrer chez lui pour se reposer !

Aube raccrocha avec un grand sourire, ils acceptaient de venir. C'était excellent. Maintenant il fallait convaincre Enzo de monter légèrement la garde autour du bois pour vérifier que personne n'en sortait ou n'y entrait. Si les deux abrutis avaient des renforts, le passage pour les trois élèves serait plus délicat. Elle le toisa un instant cherchant à déterminer le degré de confiance qu'elle lui accordait. Puis satisfaite de son examen elle lui parla rapidement.

Je vais aller chercher des gens à l'aéroport, ils devraient pouvoir nous aider, mais j'ai besoin de quelqu'un pour monter la garde et vérifier que les enfants n'ont pas étés repris, tu veux bien jouer ce rôle ?

Elle lui fit un regard de chien battu totalement comique, puis repris une expression plus sérieuse avant de proposer.

Et après tu pourras me parler de ce qui te tracasse tant avec ces cartes et les histoires de mutant. J'en viendrais presque à croire que tu en es un toi-même ...

Sur ces mots elle continua à descendre le chemin, attendant le jeune homme par moments.

[HRP : Tu fais comme tu veux pour la réponse, soit on continue un petit peu ici, soit tu attends que je vienne te rejoindre sur l'autre topic]

Aube raccrocha avec un grand sourire.
Apparemment, elle avait réussi à obtenir ce qu’elle voulait… qui a dit manipulatrice ? Les femmes étaient bien toutes les mêmes. Enzo était dans une période douteuse qui le faisait gémir et cracher intérieurement sur tout ce qui l’empêchait de tourner rond. Etre un brin taciturne n’était pas forcément au goût de tout le monde, et surtout à ce moment critique de leur aventure.
Mais que dire ou que penser de plus quand cette jeune femme vous toisait de haut en bas avant d’entamer un discours qui vous demandera de rester à faire le garde chiourme pendant qu’elle allait cueillir des pâquerettes ?
Pour un peu, c’en devenait presque irréelle quand cette même demoiselle imitait le jeune chien en détresse et reprenait la mimique qui pousserait le plus froid des croque-morts (et allez savoir combien peut être froid ce mangeur de doigts de pied !) à exploser d’un rire perçant et non moins démoniaque *.

Mais bien sur qu’il resterait là et qu’il ferait le garde ! De toute façon, en avait-il le choix ?
Non, pas du tout ! Pas le moins du monde ! Et c’est bien ça qui le mettait autant en rogne. Décidément, cette journée lui en aura fait voir des vertes et des pas mûres. C’était bien la première fois qu’il était autant en rogne contre quelqu’un. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’Aube était le synonyme de casse-pieds ou encore de laideron collante. Non, mais les sentiments d’Enzo étaient tout un micmac de choses et d’autres, frustration, machisme, fatigue, incompréhension… Tant de chose qu’un petit humain/mutant pouvait ressentir.
Tant de chose que le jeune homme aurait bien souhaité régurgiter !

Citation :

Et après tu pourras me parler de ce qui te tracasse tant avec ces cartes et les histoires de mutant. J'en viendrais presque à croire que tu en es un toi-même ...

Aïe ! En plus d’être mégère dirigiste inaccessible et insensible, Mademoiselle Aube était intelligente ! Cela faisait beaucoup dans une même femme ! Peut-être un peu trop pour le pauvre Enzo qui ne fit que hausser les épaules face à cette déclaration douteuse.
Décidément, de sa mutation semblait découler une sorte de magnétisme qui lui faisait rencontrer que des gens anormaux ** ! Enfin, dire qu’il faisait parti de cette « caste »…
Mais la folie et le dérangement mental ne faisait pas partie de ce que l’on pouvait appeler « mutation », alors Aube ne pouvait pas être excusée !

Marmonnant quelque chose d’incompréhensible, même pour lui, Enzo tourna le dos à la jeune femme et remonta un petit peu vers l’emplacement de la grotte. Derrière lui, Aube descendait le chemin pour se diriger vers l’aéroport. En espérant qu’elle ne se perde pas trop en route !
Atteignant le sommet du chemin, il se retourna et aperçu Aube disparaître vers son destin.
Maintenant, s’occuper jusqu’à l’arrivée des renforts.

Enzo se reprit au moment où il sentait sa main lentement et servilement se diriger vers la poche de son pantalon. Pas de carte ! C’était décidé maintenant. Au prix d’un effort surhumain, il replaça sa main… sur sa tête en prétextant une irritation crânienne, quelque chose s’approchant de la démangeaison inexistante due à un moustique inexistant aussi.
Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire ! Maintenant, s’occuper… s’occuper… s’occuper…

Pourquoi ne pas bronzer ? Il était tout seul, et un brin de soleil perçait encore. Et puis, il aurait tout le temps de faire une petite ronde en mode furtif un peu plus tard, quand le soleil aura disparu. Déboutonnant sa chemise, Enzo s’allongea sur l’herbe.
Au dessus de lui, la voute céleste s’étendait, bleue et profonde, gigantesque et insondable.

C’était cette étrange sensation qui l’aspirait toujours. Quand on regarde le ciel, on ne peut se fixer à un point. Lorsqu’il fait jour, et que l’on fixe un endroit, on a l’impression de voir le bleu clair puis de saisir d’autres nuances, plus profondes, plus sombres sans pour autant les apercevoir pour de bon. Quelque chose d’étrange et de presque frustrant qui peut se passer aussi de nuit. Lorsque les étoiles naissent, brûlent, et meurent sous nos yeux et cela, à des millions d’année-lumières. On les voit, mais sans les fixer car si l’on tente d’en saisir une entre quatre yeux, elle nous échappe et disparaît.




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« - Regarde le ciel, mon fils. Regarde et raconte-moi ce que tu vois.

- Des loupiottes, Papa. Plein de petites loupiottes ! C’est beau… C’est quoi ?

- Des étoiles, Enzo. Des étoiles… Pleins d’autres soleils comme le nôtre, qui brillent à des millions et des milliards de kilomètres de notre petite planète bleue. Elles constellent le ciel et tracent des dessins et des images de mythes.
Regarde ici. C’est celle qu’on appelle « grande ours » et si regarde par là, tu vas tomber sur l’étoile du Nord. C’est comme ça que tous les navigateurs se dirigeaient autrefois.
Puis ici, tu as « Cassiopée ». Là, « Andromède ». Là encore, « Orion ».
Il en existe tellement, elles ont toutes une histoire et elles protègent toutes quelqu’un. Trouve et suis ton étoile, mon fils. Quand tu seras perdu, elle t’aidera ! »

Le père et le fils étaient allongés dans l’herbe humide. Rien aux alentours. C’était à la montagne que le ciel était le plus beau, et c’est pour cela que Mr Baldini y avait emmené le jeune Enzo. La découverte de la beauté terrestre était une étape importante dans la vie d’un homme, il en avait toujours été convaincu, comme il était convaincu que se battre dans la vie rendait plus fort et plus grand. Le monde des hommes étaient bien différent du monde qui les entourait. Il fallait être plus fort, plus puissant, plus mauvais pour réussir. Plus de valeur autre que l’argent et le pouvoir. Des perversions dans lesquelles il fallait entrer pour se faire une place dans ce monde.
Devenir le diable en quelque sorte, mais garder dans la tête ses rêves et son étoile. Le père voulait enseigner au fils ce que lui avait raté, et avait oublié.

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Là, dans l’herbe haute, les insectes bourdonnant et s’affairant, Enzo se reposait enfin. Ce n’était pas tant pour bronzé qu’il s’était allongé. Mais surtout pour souffler.

Eprouvant ! C’était bien le mot. Tous ces rebondissements l’avaient bien épuisé. Il fallait vraiment que ça tombe sur lui. Cela lui rappelait doucement la course poursuite avec Aspen, cette jeune serveuse américaine. Apparemment, il attirait les ennuis. Mais cette demoiselle lui manquait, peut-être une sensation d’inachevée, cette sensation qui le laissait sur sa faim. Elle aussi, mutante ! Il avait vraiment la drôle d’impression d’avoir une sorte de magnétisme avec ces personnes. Son pouvoir y était pour quelque chose ? Ou simplement caprice du destin ?

Ce pouvoir, cette mutation qui le bouffait en ce moment. L’échec cuisant le cuisait encore. Il sentait déjà le paquet de cartes dans sa poche, elles le narguaient encore une fois.
Ne pas y penser… ne pas y penser !

Plus facile à dire, qu’à faire, mais finalement le destin avait voulu que cela fonctionne. Des voix parvenaient à ses oreilles. Les deux gorilles qui refaisaient le tour, bredouilles, et qui se chamaillaient à savoir qui avait raté le coche. Décidant de prendre les devants, Enzo se roula un peu dans l’herbe, se décoiffa un peu et commença à courir vers avant qu’ils ne le voient.

A voir de loin, les deux gorilles auraient du le prendre pour un dément et n’auraient sûrement pas hésité à lui tirer dessus. Mais ils reconnurent le jeune amoureux débile qu’ils avaient croisé. Quand ils le virent s’arrêter juste devant eux, ils commencèrent à se poser des questions.

Excusez-moi Messieurs, mais n’auriez-vous pas aperçu ma petite amie ? On jouait à cache-cache et je n’arrive pas à la trouver. Faut que je gagne, parce que je pourrais lui demander tout ce que je voudrais… et une opportunité comme celle là, je n’ai pas envie de la perdre !
Cela signifierait que je pourrais lui demander de me faire des trucs cools ce soir, vous savez, je suis complètement fan de…

Hey ! Ça va, gamin ! Du calme avec tes hormones. On n’a pas vu ta donzelle. Donc, calme tes ardeurs.

Puis, le gorille fit un signe à son compagnon et ils s’en allèrent direction leur véhicule.

Enzo les regarda s’éloigner, et les suivi discrètement afin de voir s’ils allaient réellement s’en aller. Il les vit monter dans la voiture et disparaître dans le lointain.
Ça de moins ! Enzo commença à rire tout seul. Ils avaient vraiment eu peur, avec la tête de dément qu’il avait fait. C’était vraiment génial ! Le jeune italien se tordait de rire à présent.
Il s’était vraiment fait passer pour un obsédé sexuel, malsain et psychopathe… et maintenant, il devait avoir l’air d’un vrai dément, plier en deux par terre, et hurlant de joie.

Après quelques minutes de fou-rire, Enzo se reprit un petit peu. Se relevant doucement, il retourna vers le sentier où Aube l’avait abandonné et commença à chercher une occupation pour se distraire et faire passer le temps. Son pouvoir !

S’asseyant sur un petit talus un peu en dehors du chemin, le jeune mutant sortit son deck de cartes. Comment faisaient-ils, tous ces super-héros… comment avaient-ils réussi à contrôler leur pouvoir ? Comment cela avait-il commencé ?
C’était peut-être idiot de penser à ça, et de se référer aux super-héros, mais Enzo n’avait rien de plus intelligent comme solution.
Bon, ce qu’il lui fallait à priori, c’est de la concentration. Du moins, au début… C’est ce qu’ils faisaient tous dans les vieux films.

Enzo avait son paquet dans les mains. Il le contemplait avec ironie. Puis, tentant de faire un travail intelligent et sérieux, il se concentra pour de bon. Mais se concentrer sur quoi ?
Comme tout cela était dur !
Se décidant, il se concentra sur le paquet de cartes. Les yeux fermés, la respiration ralentissant, le jeune italien essayait de vider son esprit pour n’avoir que la sensation du paquet dans sa main.
Mais son esprit vagabondait et se laissait aller. Patiemment, Enzo ramenait sa conscience au paquet dans sa main, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, cinquante fois…
Apparemment, ça n’avançait pas. Mais il se sentait tout de même plus calme et plus serein. Peut-être le fait de respirer doucement et de vider son esprit… une sorte de méditation ?

L’Italien continua son petit entrainement. A défaut de ne pas avancer avec son pouvoir, ça faisait passer le temps et ça le calmait beaucoup. Afin d’avoir les mains libres, il posa son paquet en face de lui. Les yeux ouverts fixés sur ses cartes, mais dans le vide, il se concentra de nouveau et retenta l’expérience.
Il en parlerait à Aube, c’était décidé. Elle pourrait peut-être l’aider.


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* effet dû plus à la narration qu’à une soi-disante recherche sérieuse sur la question du rire chez les sociopathes.
** et on pouvait dire qu’Aube était un spécimen intéressant sans être mutante ! Elle les collectionnait…