[Russie] Tu m'ennuies ou tu restes en vie ? (pv)

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Le papier était on ne peut plus clair. Il y avait un tueur de mutants en Russie et ce tueur était assez intelligent pour ne pas se faire prendre. Il n’y avait pas beaucoup de choix possibles, il était certain que cette personne était possiblement un handicap ou un allié de poids. Tecueil n’aimait pas ne pas savoir certaines choses et cela faisait partie du type de choses qu’il n’aimait pas.

Donc il avait convoqué Izanami-amaterasu Asahi pour l’envoyer enquêter. Il y avait une certitude dans l’esprit de Tecueil et il fallait que cette certitude soit confirmée. Aussi il avait choisit en fonction de cette certitude, la jeune femme était une fille pleine de ressources et elle savait espionner. Donc elle allait pouvoir aller là bas.

C’est pourquoi l’entretient avec elle fut limité au maximum en un simple :

Allez en Russie à Moscou, trouvez le tueur de monstres et voyez ce qu’il peut apporter. Ensuite avisez.

La jeune femme n’avait pas eu un mot à dire puisque quelques fractions de seconde plus tard, il reprenait la parole.

Encore là ? Depuis quand je paye les gens à rêvasser ?

Oui, le directeur de l’ATW n’était pas l’homme le plus aimable de la création, mais il avait quelque chose de plus que les autres, il payait sans dire un mot. Car il savait par avance que cela allait lui rapporter. L’argent ne fait pas le bonheur, il est vrai, mais il contribue à une certaine notion de joie ou de plaisir, la preuve ? Féran, il arrivait toujours à trouver du plaisir avec un peu d’argent !

Invité

Toi tu vas crever dans moins de trois secondes !

Eclipse n’était pas une mutante avec le pouvoir de lire l’avenir, non pas du tout. Mais ses prédictions se réalisaient toujours ou presque. Elle avait déjà eu de nombreuses fois les moyens de mener à bien ses envies et c’était cela qu’elle appréciait. Oui c’était bel et bien apprécier le mot qui convenait quand on parlait d’Eclipse. Elle ne pouvait pas réellement aimer.

Elle regardait la créature qui gisait dans son sang à ses pieds. Elle aimait bien tuer, après tout c’était amusant, on pouvait changer la façon de mourir d’un homme en moins qu’une seconde et cette sensation dissipait à une vitesse extraordinaire la difficulté à vivre qu’elle pouvait ressentir. Car oui, avouons le, elle détestait s’ennuyer !

Elle avait terminé son contrat d’une manière rapide et sans bavure et elle venait de voir un homme se promener avec un journal dans la main. Elle voyait même les gros titres, un tueur de mutants ! Chic un gars à torturer !

Car oui, elle était ennuyée par l’attitude d’un assassin de mutants. Elle était en Russie, elle était une mutante et elle pourrait devenir sa cible sans le vouloir et ça non ! Donc il fallait devenir sa cible en le provoquant. Pour cela rien de plus simple, son mignon minois allait passer partout avec un beau nom dessous !

Elle se dirigea en courant, car marcher c’est ennuyant, vers le point le plus proche pour faire parler d’elle et débarqua en pleine inauguration d’un monument quelconque. Cela ne la passionnait pas, mais le fait qu’elle puisse se retrouver en première page des journaux par contre était des plus importants.

Elle voyait la petite foule qui regardait l’homme d’état avec sa paire de ciseaux et elle eut une idée de génie. Un mutant se doit de faire les choses en grand donc autant le faire…

Elle bondit, plus qu’elle n’alla, vers l’homme qui avait bien du mal avec son coupe-chou et elle lui prit les ciseaux des mains avant de les lancer d’un geste précis dans la foule. Un enfant hurla, d’autres se mirent à courir et elle vit la trainée rouge sang sur la joue du gosse. Ca lui donnerait une belle cicatrice pour appâter les filles quand il serait plus grand. Les caméras tournaient et elle hurla à la foule.

Toi le malade qui butte les miens, tu m’ennuies ou tu restes en vie ?

Et alors que les forces de l’ordre s’approchaient, Eclipse se fondit dans la foule en désordre avant de se glisser plus à l’abri. Avec ça, il devait réagir et rien ne l’empêchait de lui laisser des indices…

Pour une nouvelle, c’était une sacrée nouvelle !

C’est à peu près en ces termes qu’Alexandrov Kalistarine s’exclama lorsqu’il eut terminé de lire l’article dans le journal. C’était une feuille de chou sans grande envergure qu’il n’avait jamais lut auparavant, mais son chauffeur, le même qui l’écoutait et le réconfortait depuis qu’il était enfant, lui avait chaudement recommandé de lire l’article de la page 3. Alex n’avait rien à perdre à suivre ce conseil, au moins pour voir ce qui mettait l’homme aux cheveux grisonnants dans un tel émoi. Et en effet, cela valait le coup d’œil. L’article parlait d’une femme d’apparence fort singulière qui avait fait irruption sur l’estrade officielle pendant une inauguration. Un enfant avait été légèrement blessé. Et les mots de cette femme rapportés dans l’article étaient intrigants. Elle était qualifiée de folle et dangereuse. Mais vu la façon dont cette partie de l’article avait été rédigée, le journaliste n’était pas tout à fait d’accord.

Ces mots propos, il doutait qu’ils lui soient adressés. Elle pouvait très bien être une extrémiste quelconque qui s’adressait à son ennemi. Cependant, il y avait tout de même une infime chance pour que ce soit une mutante qui faisait référence aux meurtres perpétrés ces derniers temps. Et même si c’était improbable, Alex ne pouvait pas laisser passer un tel événement sans enquêter. Grâce à son influence et son argent, il avait réussit à étendre tout un réseau dans la capitale et les principaux lieux stratégiques du pays, de même que dans les endroits où étaient implantées ses usines à l’étranger. Une femme d’apparence si peu commune (la photo accompagnant l’article était assez bonne pour la distinguer) ne devait pas être très difficile à retrouver. Mais avant tout, il devait se renseigner sur cette apparition tapageuse en public. C’est pourquoi il avait fait convoquer non pas le directeur du journal qu’il tenait entre les mains mais le reporter qui se trouvait sur place au moment des faits.

C’était un homme plutôt ordinaire, brun, cheveux courts, une chemise d’assez mauvais goût et un épais manteau pour lutter contre le froid extérieur. Le reporter était assis en face d’Alex, un peu nerveux manifestement, tandis que le riche président de ProMecha Enterprise lisait devant lui le journal où se trouvait l’article. Ou plutôt, faisait semblant de lire, depuis que le reporter était entré dans la pièce. Alex déposa le journal sur son bureau et regarda le reporter. Les yeux de celui-ci s’ouvrirent plus grand pendant un instant lorsqu’il vit la cicatrice sur le visage d’Alex, mais il se repris assez vite.

« Détendez-vous, M. Kenhol , je ne vous ais pas fait venir pour vous manger. » Lui dit Alex avec un sourire serein d’un ton apaisant. « Je souhaite simplement vous poser quelques question sur l’évènement auquel vous avez assisté hier, durant l’inauguration. Car voyez-vous, cela m’intrigue. »

Semblant un peu rassuré, le reporter se redressa dans son siège, attentif à son interlocuteur.

« D’abord, je voudrais que vous me répétiez ce qu’a dit cette femme étrange, mot pour mot. »

Le reporter s’exécuta, ajoutant en commentaire que tous était dans l’article.

« Je ne me fie pas à ce qui est dans cet article. » Rétorqua Alex. « Voyez, à cet endroit, votre style diffère légèrement du reste de l’article, de même que pour ce paragraphe, ce qui me laisse à penser que ceci a été rédigé sous la contrainte probablement de votre supérieur. Mais lui n’était pas sur place, contrairement à vous. Ce que je veux, c’est votre avis personnel. Pensez-vous que cette femme soit folle ? »
« Non, je ne pense pas, M. Kalistarine. D’après ce que j’en ai vu, elle est hors normes, c’est certain, mais pas folle. Je dirais plutôt qu’elle a… une détermination de fer. »

Alex hocha la tête, et l’entretient se poursuivit encore un certain temps, glanant toutes les informations qu’il pouvait tirer de ce journaliste, comme lorsqu’on tord une serviette pour en faire sortir jusqu’à la dernière goutte d’eau. Dans le même temps, Alex avait envoyer enquêter quelques-uns de ces hommes les plus loyaux, pour secouer ses contacts répartis dans la capitale et retrouver la trace de cette femme. Ce qui fut fait très vite, elle ne passait pas vraiment inaperçue. Au soir du lendemain de l’événement, Alexandrov connaissait l’hôtel où elle logeait le restaurant où elle prenait ses repas. Impossible en revanche de certifier qu’il s’agissait bien d’une mutante. Pour cela, il allait devoir procéder de la même manière que pour les six derniers.

Le lendemain à la première heure, il était lui-même en poste devant l’hôtel de la femme étrange. Il ne confiant jamais ce genre de tâches à un suborné, pas même à ceux qui avaient connaissance de ses activités secrètes. Lorsque la femme eut quitté l’hôtel, il compta quelques minutes et y entra à son tour. Il mystifia la réceptionniste avec un bobard quelconque lui permettant d’apprendre quelle était la chambre de la femme et s’y rendit sans perdre de temps.

Arrivé sur le palier, il parcourut le couloir à la recherche de la porte marquée du numéro qu’on lui avait indiqué. Seulement il se heurta à un obstacle. Il pensais pouvoir facilement crocheter une serrure, cela n’avait rien de difficile pour lui. Mais toutes les chambre de cet hôtel avaient des serrure à carte magnétique. Et là, il ne pouvait rien faire. Du moins pas en si peu de temps, ni sans un minimum de matériel. Un problème épineux. S’il défonçait la porte, la femme le verrait en revenant, et elle serait sur ses gardes, ou bien s’enfuirait, bien qu’il en doute, d’après ce que lui avait dit le journaliste. Il fallait une solution de rechange.

Il ne lui restait pas beaucoup de solutions. Il ressortit de l’hôtel le temps de ramasser ce dont il avait besoin et remonta aussitôt à l’étage où se trouvait la chambre. Mais il ne s’arrêta pas devant la porte, il continua dans le couloir et sortit pas l’escalier de secours. Par chance, la chambre de la femme n’avait pas vue sur la rue, il ne se ferait donc pas remarquer. Enjambant le rambarde, il s’accrocha à la corniche au dessus de lui, posant le pied sur celle au dessous et avança le long de la façade jusqu’à la fenêtre qu’il savait être celle de la chambre de sa cible. Arrivé là, il pris pied sur la balcon et brisa la vitre près de la poignée, lui permettant d’ouvrir la fenêtre depuis l’intérieur.

En entrant dans la chambre, il sortit de sa poche le cailloux qu’il avait ramassé et le laissa tomber au milieu de la pièce, pour laisser croire que la vitre avait été brisée par ce projectile. Puis sans perdre de temps, il se mit à la recherche de ce pour quoi il avait pris ces risques. Il n’eut pas à chercher longtemps. Il trouva dans la salle de bain un cheveu qu’il ramassa et plaça dans une petite pochette en plastique sortie d’une autre poche. Il ressortit ensuite comme il était entré, prenant soin de refermer la fenêtre, et quitta l’hôtel sans s’y attarder davantage.

Plus tard dans la journée, il était de retour dans sa résidence et plus précisément dans son labo-atelier privé. Là, il pouvait expérimenter, imaginer, et créer tout ce qu’il voulait, tout ce dont il avait besoin. Et parmi toutes ces créations, celle qui avait le plus d’utilité dans sa quête. Une machine qui lui permettait d’identifier les mutants. Pour la créer, il avait d’abord dépenser des sommes assez colossales pour engager quelques-uns des meilleurs hackers de la planète qui allèrent pirater pour lui tous les systèmes et bases de données, gouvernementaux ou privés, susceptibles de contenir la moindre information sur les mutants. Les systèmes gouvernementaux en offrirent quelques-unes, notamment les ministères de la défense de chaque pays. Mais la mine était une certaine société pharmaceutique basée en Amérique. D’après la quantité et la qualité des informations que possédait cette firme sur les mutants, on pouvait se douter qu’ils les avaient décortiqué autant que faire se peut. Bref, ces données aidants, il avait ainsi découvert le moyen d’identifier un mutant à partir de son ADN ou d’un échantillon de fluide corporel quelconque. Il appris la procédure par cœur à force de la pratiquer lui-même pour s’assurer que tous les gens de son entourage étaient bien des humains. Et ce faisant, il finit par concevoir un appareil qui effectuait les manipulations à sa place. Il suffisait d’y placer l’échantillon à analyser et le résultat – positif ou négatif – sortait au bout que quelques heures.

C’est donc ce qu’il dès qu’il rentra chez lui : il plaça le cheveu prélevé dans la chambre de la femme dans la machine et la mit en marche. Il ne restait qu’à attendre. Cette méthode d’analyse ne renseignait en rien sur les pouvoir dont disposait le mutant, cela il fallait le découvrir de manière plus conventionnelle. Mais Alex se doutait qu’il ne parviendrait pas à se renseigner sur cette femme. Si c’était une mutante, il lui fallait être sacrément sûre de soi pour s’exposer au grand jour de cette manière éclatante, et sacrément sûr de sa capacité à dissimuler ses facultés mutantes. Tout ce qu’il restait à faire était d’imaginer de quelle manière la tuer s’il s’agissait bien d’une mutante. Après tout, elle lui avait lancé un défi, et il était prêt à le relever.

Allez en Russie à Moscou, trouvez le tueur de monstres et voyez ce qu’il peut apporter. Ensuite avisez.
Encore là ? Depuis quand je paye les gens à rêvasser ?

Voilà comment Iza c'était retrouvée son sac à dos sur l'épaule à l'aéroport de Moscou. Il n'était pas très agréable son patron, mais bon c'était un fait, elle bossait pour lui dans son propre intérêt, impossible donc de reprocher quelque chose à cet homme... De plus elle ne le voyait jamais. 30 heures dans l'avion environ, elle en avait assez d'être assise, mais elle devait préparer son opération, et donc acheter une carte plus précise de Moscou. C'est là qu'il y avait eu le plus de meurtre contre les mutants, donc statistiquement qu'il y en ai d'autres plus rapidement. Elle ne pouvait pas surveiller tous les mutants qu'ils avaient déjà répertorier, par contre quelque chose c'était déroulé durant le voyage et cela allait l'aider sans doute. Lorsqu'elle vit sur les images une hystérique appelant le meurtrier à un petit jeu. Oui c'était certain, si celui-ci avait un peu d'organisation il apparaitrait à cette femme assez rapidement. C'était le petit coup de pouce qu'il lui fallait pour avancer correctement dans sa recherche.
Elle ouvrit son ordinateur et envoya un mail en se connectant à internet dans le premier café qu'elle trouva. Le lieu puait la vodka, elle détestait ça, mais il faisait si froid qu'elle ne pouvait pas rester dehors. Un serveur vint et elle commanda un café double, espérant qu'il était bon dans ce pays. Le mail fut succin mais elle demandait à Féran, rient que devoir envoyer un mail à cet homme lui fichait des frissons dans le dos, mais, cela allait pouvoir lui permettre d'avancer rapidement dans son enquête. En attendant qu'il réponde, elle se contenta de placer sur la carte de Moscou des croix et des numéros. Histoire de placer les mutants qu'ils avaient déjà répertoriés dans la ville. Oui dans une enquête comme celle-ci il fallait avant tout se montrer efficace et faire des statistiques était très important.
Elle sortit ses lunettes de soleil spécialement conçu pour repérer les mutants. Régla l'objet sur le mode mutant et le laissa posé sur la table. Si quelqu'un approchait du petit coin où elle c'était installée elle n'aurait qu'à surveiller l'objet, mais pour le moment, cela n'était pas la peine. Seul le serveur revenait le plateau chargé de nombreuses choses dont une grande tasse de café. Oui, pas très bon mais cela réchauffait. Elle attendait toujours son mail et regarda l'heure histoire de se repérer dans le temps. Avec le décalage horaire elle avait un peu de mal.

Invité

Eclipse avait bien pris soin d’être visible par tous alors qu’elle entrait et sortait de son hôtel. Elle n’eut pas très longtemps à attendre avant d’être certaine que l’humain avait mordu à l’hameçon qu’elle avait laissé en évidence sur sa brosse à cheveux. Il voulait son ADN grand bien lui fasse, mais il devrait attendre un peu.

Oh, les cheveux sur la brosse étaient bel et bien ceux d’une mutante, mais pas les siens. Elle n’était pas stupide au point de croire qu’il allait être attiré par elle et qu’il allait l’attaquer dans la rue sans aucune préparation. Mais le seul souci pour lui c’était qu’elle n’avait pas besoin de jumelles pour le repérer alors qu’il entrait dans son hôtel. Un homme comme lui ne passait pas inaperçu et elle avait une quasi certitude que ce gars là était celui qui tuait les mutants. Dommage pour lui, mais elle avait l’intention de l’attendre de pied ferme.

Elle ferma un instant les yeux alors qu’elle sautait de l’immeuble sur lequel elle s’était postée en embuscade et elle retourna dans sa chambre. Effectivement il avait fait semblant de pénétrer par la fenêtre et donc par la cour intérieur de l’hôtel. Mais cela n’était pas bien malin.

En tout cas, avec les moyens modernes, il la retrouverait donc autant qu’elle retourne dans le restaurant où elle avait pris l’habitude d’aller manger pour se faire voir. Elle allait lui montrer ce qu’était une mutante et jamais il ne s’en remettrait si elle avait l’occasion d’en finir avec lui.

[Ridicule post, mais ça fait avancer un peu les choses]

L'aube point. Ce moment de grisaille fade annonçant la fin de la nuit et l'aube imminente était celui qu'Alex avait choisi pour se lever. Vêtu d’une tenue peu habituelle constituée d’une ensemble en tissus synthétique souple de couleur gris sombre, il attrapa la poignée de la mallette qu'il avait préparé pour l'occasion et descendit au garage pour prendre celle de ses voitures qu'il conduisait le moins souvent : une berline noire aux vitres fumées.

La voiture transportant le PDG de ProMecha Enterprise roula de rue en rue, encore peu empruntées à cette heure, pour se rendre dans les environs du centre-ville de Moscou où se trouvait l’hôtel de cette étrangère. Il avait eu confirmation qu’il s’agissait bien d’une mutante, qui avait donc véritablement lancé un défi, ou un ultimatum, au tueur de mutants. Et Alex se devait de répondre. Non pas à cause du défi, mais parce que c’était sa quête et qu’il devait le faire, il devait exterminer les mutants. Cependant, c’était à peu tout ce qu’il savait sur sa proie. Il n’avait aucune idée de ses facultés ni de son niveau de maîtrise. Il ne connaissait pas non plus son identité ou son origine. La tâche pourrait donc s’avérer un peu compliquée si la mutante disposait de capacités particulières avantageuses. Mais Alex savait instinctivement qu’il n’apprendrait rien de plus sur elle, même s’il la faisait filer pendant un mois entier. Il avait simplement pu déterminer qu’elle était du genre à ne pas tolérer d’obstruction et avait donc décidé de mettre toutes les chances possibles de son côté.

Lorsqu’il arriva à quelques rues de l’hôtel, il descendit de voiture et termina le chemin à pieds. Sa mallette au bout de son bras, il s’engagea dans une ruelle étroite qui longeait l’hôtel et entra par la porte de derrière pour monter au palier où logeait la mutante. De la même manière que la première fois, il sortit sur l’escalier de secours et s’accrocha à la corniche pour se rendre sur le balcon de la chambre. Il constata avec plaisir que les volets étaient encore fermés, ce qui faciliterait son travail. Avec la discrétion d’un chat, il ouvrit sa mallette et en sortit deux appareils de sa fabrication. Il en déposa un au sol de chaque côté du balcon. Puis il referma sa mallette, toujours silencieusement, et repartit par où il état venu.

Revenu à l’intérieur, il préleva un troisième dispositif dans sa mallette et le fixa à la porte, juste sous la poignée. Les trois dispositifs étaient des bombes à détonation directionnelle qui pouvaient anéantir de qui ce trouvait dans un certain angle sans endommager ce qui se trouvait autour. Les deux du balcon étaient à déclanchement télécommandé, et celle de la porte se déclencherait lorsqu’on ouvrirait la porte, équipée tout de même d’un dispositif de désamorçage commandé à distance.

Lorsque tout fut installé, il ressortit par la porte de service et s’éloigna de l’hôtel. Il longea une ruelle et pénétra dans un bâtiment dont la peinture de la façade commençait à s’écailler avec le temps. La montée des escaliers lui prit peu de temps et il se retrouva assez vite sur le toit de l’immeuble duquel on pouvait voir la fenêtre de la chambre de la mutante en contrebas, à environs 300 mètres. Installé près du bord, il déposa sa mallette à côté de lui et l’ouvrit à nouveau pour y prélever une télécommande munie de deux boutons, un rouge et un vert. Puis d’une pensée, de la même manière qu’il aurait bougé un orteil, il actionna une des fonctionnalités de son bras mécanique droit. Il remonta la manque de sa tenue jusqu’à l’épaule et sa peau de découpa soudain en une ligne fine qui courait tout le long de son avant-bras. Alors il en sortit une pièce de métal, plus précisément le canon de ce qui était sa fonction fusil-sniper. Il arma son bras, activa le zoom de son œil bionique avec la fonction visée et tendis le bras en direction de la fenêtre de l’hôtel.

Il ne lui restait plus qu’à attendre que la mutante ouvre ses volets et se montre. A cette distance, et dans sa position (assis derrière le bas rebord du toit), il y avait peu de chance qu’elle le voie, et même si elle l’apercevait, Alex ne doutait pas qu’elle le verrait après qu’il l’ai mise dans sa ligne de mire et tiré. Une seule balle lui serait fatale.

J'aime bien ce verbe "résister". Résister à ce qui nous emprisonne, aux préjugés,
aux jugements hâtifs, à l'envie de juger, à tout ce qui est mauvais en nous et ne
demande qu'à s'exprimer, à l'envie d'abandonner, au besoin de se faire plaindre,
au besoin de parler de soi au détriment de l'aute, aux modes, aux ambitions
malsaines, au désarroi ambiant.
Résister, et... sourire.
Emma Dancourt.

Voilà quelque chose qu'Iza avait fait durant tout ce mois. Féran ne lui avait pas appris grand chose, oui cette femme semblait être une mutante mais de ces pouvoirs il n'en savait rien. Il avait juste pu lui dire ces quelques informations, un peu personnelles pour certaines mais c'était Féran, lorsqu'il trouvait une femme attirante il ne pouvait s'empêcher de le dire. Elle avait alors quitté le bar d'une façon très précipitée. Oui elle avait une chose très importante à faire, trouver cette femme et la surveiller autant pour en apprendre d'elle que pour trouver qui était ce mystérieux criminel.
En deux minutes elle était partie, rangeant sans se presser ses affaires, et se frayant un chemin tel un félin parmi les supporters d'un quelconque sport visiblement très populaire au vu du comportement le plus viril possible de ces hommes. Autant dire qu'elle n'appréciait pas plus que cela le spectacle qu'ils lui offraient... Une fois dehors elle retourna à l'aéroport afin de louer une moto. On se déplaçait toujours bien plus vite sur un tel engin. En attendant qu'on accède à sa demande, elle ouvrit son carnet d'adresse. Elle n'avait pas contacté ces gens depuis longtemps, mais ils leur devaient plus ou moins tous un service, donc elle en contacta un qui avait e nombreux contacts en Europe de l'est. Elle voulait savoir tout ce qu'il savait sur cette bonne femme et surtout où elle vivait.

Après seulement quatre jours qu'elle avait occupé à se connecter au réseau de surveillance vidéo de la ville, et ajouter des caméras aux endroits les plus susceptibles de voir un meurtre de mutant se faire, elle reçu un appel lui indiquant l'hôtel dans lequel cette jeune femme Éclipse comme le lui avait appris Féran résidait. Elle n'avait rien appris de plus sur elle sauf qu'elle était chasseuse de prime et très réputée pour sa discrétion. Son indique avait même plaisanté en la présentant comme plus douée qu'elle pour les acrobaties. Après quelques allusions machistes à souhait elle raccrocha, la mine un peu sombre, mais néanmoins satisfaite, ce qui ne rendait que cette femme plus désirable si l'on en crois les regards des passants.

Trouver une place dans l'hôtel ne fut pas très difficile, elle en trouva même une juste au dessus de celui d'Éclipse. Amadouer un peu le réceptionniste, lui raconter quelques histoires après s'être renseigné sur les occupants des chambres voisines, et puis voilà tout. Oui Iza avait de nombreuses cordes à son arc, et jouer la comédie en était une, tout comme dissimuler des armes un peu partout. Sa moto elle la parqua dans le parking de l'hôtel. Elle lui était bien utile depuis son arrivée ici.
Elle prit ainsi un peu de temps pour s'installer,se connecter au réseau de surveillance de l'hôtel sans se faire repérer, ajouter des caméras et des micros dans la chambre d'Éclipse. Pas la peine de faire des prélèvements, de toute façon, elle n'était pas fichée donc elle n'en apprendrait rien de plus.
Elle compléta son dispositif de surveillance par des caméras placé dans les environs de l'hôtel. Oui Iza n'aimait pas vraiment se fatiguer lorsqu'elle faisait de la surveillance, tout ce qu'elle avait à faire c'était utiliser ces caméras pour reconnaitre les empreintes thermiques ou les visages des gens qu'elle cherchait et pour le moment il n'y avait qu'Éclipse. En guise de rapport, elle envoyait à Tecueil ce qu'elle faisait au jour le jour sans mettre les détails, mais elle essayait de lui montrer qu'elle cherchait.
Il lui fallu un mois avant de voir revenir dans la chambre de la jeune femme quelqu'un qu'elle avait mis sur la liste des suspects. Lorsque son écran clignota émettant un signal sonore suffisant pour la maintenir éveillé, elle suivit avec précision l'homme. C'était un homme d'affaire très connu dans ce pays, elle avait lu quelques articles sur lui dans les journaux. Un homme intéressant si l'on en croyait l'empreinte thermique elle était anormal... Ces actions semblait quand à elles parfaitement maîtrisées, il semblait même en avoir l'habitude, étrange pour quelqu'un de son statut et de cette profession. Elle pensait avoir trouvé son homme mais n'en était pas encore certaine. Elle savait que Éclipse était là, elle dormait, Iza l'avait toujours en visuel sur sa caméra.

Pour le moment elle devait plus en apprendre sur cet homme. Et ce avant qu'il ne retourne à sa voiture garée quelques rues plus loin. En passant par les toits ça irait vite d'y aller. Forcer la portière sans déclencher d'alarme ni faire aucune marque elle en avait aussi l'habitude. La boite à gant était à portée de main... Elle l'ouvrit, éclaira avec une lampe de poche prise juste avant de partir. Toujours aucun bip sonore, l'homme était toujours dans l'hôtel. Elle y trouva des balles de calibre 9mm, deux paquet de cigarettes dont un qui n'en contenait plus que 8. Mais tout semblait propre donc la découverte était peu importante. Derrière un beau costume blanc et un chapeau étaient disposés bien rangé, il allait donc travailler pendant la journée, et il partirait d'ici directement. Cet homme était très prévoyant, mais aucune indication qui aurait pu intéresser la jeune femme. Il ne restait plus que le coffre... Impossible de l'ouvrir de l'extérieur, trop peu discret, par contre en observer le contenu au rayon X était toujours possible, elle enfila une paire de lunettes prévues à cet effet et observa. Des mallettes bien rangée visiblement, et elle régla un peu l'intensité du rayon histoire de voir ce qu'elles contenaient. Pour le moment elle n'avait rien trouvé de très intéressant. Il faudrait qu'elle aille se servir plus dangereusement... C'était embêtant ça...
Lorsqu'elle affina, elle fit la seule découverte intéressante. Des armes, des tas d'armes, elles avaient une origine inconnue d'elle, mais peu importe cet homme semblait savoir ce qu'il faisait avec donc c'était bien simple il devait avoir un rapport avec leur construction. Maintenant elle en était certaine, il venait là pour la tuer, c'était lui le tueur de mutants. La cible avait donc été trouvée, pas trop tôt !

Un bip très léger se fit entendre. Elle devais repartir et tout de suite. Disparaitre avant qu'il ne la trouve. Reculant, sortant son corps d'entre les eux sièges, elle rouvrit la portière passager et referma le tout entendant un léger claquement, les sécurités étaient ré-enclenchées. Elle prit son élan et sauta grimpant le long d'un lampadaire jouant au chat et à la souris entre le mur et celui-ci. En moins de trente secondes elle avait quitté les lieux, se retrouvant sur le toit laissant le véhicule sans la moindre trace de son passage. Elle sourit et repartit en courant en direction de sa chambre. Elle retira le câble qui lui avait permis de sortir. Le soleil se levait, elle pouvait bien dormir maintenant, il n'agirait pas avant ce soir...
Avant cela, elle devait lancer quelques recherches sur lui, pas des recherches vagues mais quelques informations suffiraient pour arriver à cerner un peu mieux ce personnage. Lorsqu'elle aurait trouvé les informations nécessaires, elle n'aurait plus qu'à le filer, lui. Comme on dit elle avait repéré le poisson, il ne restait plus qu'à l'appâter pour qu'il ferre...

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L’aube était en plein poindaison quand Eclipse entendit un bruit suspect. Oh, un bruit suspect n’est pas le crépitement de la pluie sur les volets quand il pleut, ni le grincement des matelas des chambres voisines et encore moins le bruissement des pattes des cafards. Non, un bruit suspect c’est quand on est endormi (ou du moins qu’on fait semblant) et que quelqu’un s’approche de la porte de sa chambre à pas de loup.

Mais revenons en arrière et expliquons pourquoi diable Eclipse faisait semblant de dormir. Elle était rentrée quelque peu énervée de sa promenade destinée à attirer l’homme car rien ne s’était produit. Pourtant elle avait fait fort pour se faire remarquer, mais non, rien de rien, nichts, niet, nada… Et alors qu’elle remettait les pieds dans sa chambre, elle remarqua que la porte avait été ouverte et que quelqu’un était entré dans son sanctuaire ! Comble de malheur cette personne était une femme de ménage et elle avait rangé tout le beau bazar qu’Eclipse avait mis au moins cinq minutes à organiser. Elle faillit pousser un cri de rage mais se retint en voyant les nouveautés dans la décoration.

Il n’y avait pas à dire, la miniaturisation des caméras était de plus en plus aboutie, mais quand on est capable de voir un cheveu blanc sur la tête d’une blonde à un mètre en plein jour, une caméra dans sa chambre c’est un jeu d’enfant. Donc elle était observée, soit, s’ils s’amusaient à ce petit jeu elle leur en donnerait pour leur argent. Se doutant que la personne qui avait placé les caméras la regardait, elle décida d’aller se coucher bien gentiment (sans se déshabiller car on ne sait jamais) et de faire semblant de dormir le plus longtemps possible.

Bon, étant donné qu’elle avait le sommeil rapide mais très léger, elle ne fit pas semblant mais elle dormit réellement. Elle était peut-être folle de se laisser aller ainsi alors qu’elle était recherchée par un tueur, mais elle faisait confiance à son ouïe (pourtant relativement moins développée que sa vue) pour l’aider. Et l’ouïe vint à son aide quand l’aube fut sur le point de poindre.

Quelqu’un avait approché sa porte, s’était arrêté et avait farfouillé quelques instants avant de repartir comme il était venu. Donc il y avait peut-être un piège sur sa porte. Comme il était presque certain qu’il y en avait également un derrière ses volets, elle était littéralement prise au piège. Mince alors ! Que c’était bête, elle avait eu peur de s’ennuyer mais finalement non.

Il tuait c’était certain, mais il n’était pas assez renseigné sur sa cible. Enfin, s’il voulait de l’action il allait en avoir et elle allait lui montrer ce qu’il en coûtait de la réveiller à l’aube poignante !

Elle sortit de son lit en s’étirant et en faisant quelques mouvements d’assouplissement et d’étirement, en gros elle bondit dans tous les sens pour vérifier qu’elle n’était pas rouillée. Et elle se dirigea vers la porte. Les volets étaient bien aussi pour faire une démonstration, mais elle ne voulait pas risquer de servir de cible, ce serait bête de risquer de se prendre une balle alors qu’elle était avertie. Donc non, la porte était plus intéressante à l’heure actuelle.

Il était pratiquement certain qu’elle était piégée d’une manière ou d’une autre. Eclipse penchait pour une bonne décharge électrique ou bien une jolie petite bombinette prête à l’éparpiller dans les airs. Ce n’était pas amusant parce qu’elle ne pouvait pas la voir et que l’hôtel n’avait même pas de faux plafond dans lequel se glisser. C’était bête franchement !

Tant pis, elle devrait faire des trous … Elle sortit son arme et visa soigneusement durant une fraction de seconde. Puis elle vida son chargeur de douze balles dans le bois de la porte. Elle visa bien attentivement autour de la poignée et fut certaine de découper ainsi l’entourage de cette dernière. Elle n’était pas folle au point de ne pas se mettre à l’abri et elle s’était réfugiée derrière son matelas. Donc maintenant restait à voir si c’était une bombe ou autre chose. Alors boum ou pas boum ?

Arbitre Nombre de messages : 368 Date d'inscription : 21/11/2006

Alexandrov Kalistarine a écrit:: Pas boum. En effet, la petite bombe était prévue pour exploser lorsque la poignée serait actionné, mais ça n'avait pas été le cas. Le morceau de porte comportant la poignée et le dispositif explosif tomba donc simplement sur le sol sans plus de conséquences. Et comme la mutante avait fait tout cela sans prendre le temps d'ouvrir les volets, Alex ne pouvait pas voir ce qui se passait dans la chambre. Un mauvais point pour lui. Lorsqu'il se rendrait compte de son erreur, s'il en avait l'occasion, il la noterait mentalement pour ne plus la refaire.

Alex attendait donc assis sur son toit, ignorant ce que faisait la mutante, son oeil bionique en zoom et son bras sniper tous deux pointés sur la chambre.

A Eclipse à nouveau donc ... (ou Iza)

Invité

La porte n’explosa pas dans un nuage de sang et de feu, dommage dans un sens. Mais cela aurait été de bon ton de faire un piégeage plus sophistiqué pour la capturer quand même. Elle sortit de la pièce sans se retourner et décida d’aller voir si quelqu’un l’observait de l’extérieur.

Pour cela, elle avait besoin d’un accès aux fenêtres du côté de son ancienne chambre, oui oui ancienne chambre car il était hors de question qu’elle retourne dans un lieu pareil. Franchement, une porte qui ne ferme par et une fenêtre en morceaux. Dans le couloir, une légère foule commençait à se rassembler et elle soupira. Elle sortit son arme et tira une fois en l’air. Cela eut le mérite de calmer instantanément tout le monde et de lui laisser le champ libre pour retourner à la réception et faire un scandale. Enfin un presque scandale, elle devait d’abord sortir de ce mauvais pas relatif.

Il l’avait trouvée donc c’était bien, maintenant lui restait à l’éliminer une bonne fois pour toute. Cela ne serait pas bien complexe, il se reposait trop sur ses sens humains et ne semblait pas encore avoir compris qu’elle n’avait aucun sens humain, même son sens des valeurs était tout sauf humain.

Elle regarda une fraction de seconde par la fenêtre de l’escalier et repéra l’homme qu’elle devait maintenant rejoindre. Qu’à cela ne tienne.

Elle sortit en trombe de l’hôtel et commença à courir vers le toit où était embusqué le tireur. Elle n’allait certainement pas lui laisser le temps de la toucher ni même de la voir. C’était cela de guetter une cible mouvante, cela n’est jamais un passe-temps agréable.

[HRP, court mais c'est comme si c'était la continuation du post précédent]

Des coups de feux. Voilà ce qui retint très vite l'attention de la jeune femme. Pas trop difficile de savoir qu'ils se trouvaient être tirés par la jeune mutante. Bon elle savait que la porte était piégée elle avait du l'entendre, ou alors elle voyait à travers les portes. Peu probable sinon elle même se serait fait tuer depuis longtemps... Elle avait enfin appris quelque chose sur elle, c'est qu'elle entendait très bien, enfin peut être ! Ce mec était bien dans la merde en bref, et elle aussi si elle voulait faire du zèle pour porter cette jeune femme à la base. Elle devait encore observer l'autre. La consigne était de l'observer et de voir quel intérêt il pouvait avoir pour le groupe...

C'est ainsi qu'elle prit ses armes dont son arme à feu et qu'elle s'attacha les cheveux en vitesse. Elle ouvrit la fenêtre de sa chambre, elle plaça une cale magnétique au niveau de celle-ci pour la rouvrir uniquement lorsqu'elle le voudrait. Puis elle sortit, grimpant par les balcons puis l'échelle de secours extérieur jusqu'au toit de l'immeuble. De là, elle pouvait tout voir, et rien, absolument rien ne viendrait la perturber. Armée de ses jumelles spéciales, elle ne manqua pas de repérer l'humain embusqué sur un toit, la cachette était pas mal choisie, mais bon il y avait bien mieux quand même pour viser à la fois la porte et la chambre de cette saloperie. Il avait encore quelques trucs à apprendre, mais bon il n'était pas trop bête. Un point même s'il n'était pas excellant pour lui.

La jeune femme attendit la suite, tout se jouerait ce soir, tant mieux elle en avait assez d'être ici à ne rien faire de très intéressant. Elle avait grossit, à observer cet écran jour et nuit, elle en était certaine. Le jour allait se lever bientôt, ce n'était peut être pas le meilleur moment pour ce genre d'activités... Bref elle allait voir quelque chose d'impressionnant et elle ne voulait pas manquer ça.

Alex était en embuscade depuis de trop longues minutes. Rien ne bougeait dans œil-viseur bionique. Certes, il ne s'attendait pas à ce que la mutante montre sa frimousse dans la minute où il serait installé pour la canarder, mais cela commençait à faire trop longtemps. D'après ses informations, elle se levait chaque jour à heure fixe, quasiment à la minute. Et elle était en retard cette fois-ci. Cela ne lui disait rien de bon, surtout que le froid commençait à lui engourdir ce qui n'était pas mécanique.

C'est cela qui lui sauva la vie, momentanément du moins. Pour se décrisper un peu les muscles du visage, il ouvrir son œil naturel. Le fermer lorsqu'il visait en mode sniper était une très mauvaise habitude tout à fait inutile et handicapante, mais instinctive. Seulement avec son œil bionique, ce n'était pas nécessaire, car il pouvait garder les deux yeux ouverts, ce qui lui procurait plus d'efficacité, car une vue semblable à celle d'un rapace : le champ de vision étendu de son œil normal avec au centre les éléments agrandis par son œil bionique en zoom. Mais c'était quelque chose qu'il avait encore du mal à faire, car instinctivement, il fermait son œil lorsqu'il utilisait le zoom de son œil bionique, ce qui réduisait son champ de vision à un très petit angle, similaire en fait à un viseur de sniper.

Il ouvrit son œil donc, pour se décrisper un peu, et à ce moment, un mouvement furtif à la limite de son champ de vision attira son attention. Il tourna la tête juste à temps pour voir sa proie foncer vers lui en arrivant sur le toit de l'immeuble où il était embusqué. Avec un " Merde ! ", il roula pour se remettre debout tout en s'éloignant d'un pas de la mutante, pendant ce temps, le canon de son sniper rentra dans son bras droit, aussitôt remplacé par son arme de calibre 9mm, qui pouvait tirer en rafales. Sans réfléchir, il commença à arroser en direction de la mutante qui se rapprochait, tout en reculant. Seulement il était en train de perdre du terrain en laissant sa mallette sur place, c'était pas bon. Et surtout, de prédateur, il était soudain devenu la proie, c'était encore moins bon. Comment avait-elle fait pour sortir de la chambre sans se faire exploser ? Comment l'avait-elle trouvé aussi facilement ? Alex se douta que son pouvoir devait y être lié, mais c'était bien le diable s'il savait comment !

Aussi tout ce qu'il pouvait faire, c'est se défendre en tirant sur elle avec son arme en mode "pistolet". Il pouvait la passer en mode "pistolet mitrailleur" s'il voulait, mais avec le peu de munitions dont il disposait, il se retrouverait trop vite à sec pour trop peu d'efficacité. Et puis un pistolet, c'était déjà bien. Alors, Eclipse court-elle plus vite que les balles ?

Invité

Le souci quand on peut voir à une distance importante et qu’on a un équilibre surdéveloppé, c’est que l’on a une tendance naturelle à savoir ce qui va nous arriver. Et quand on voit un gars avec une main en moins et un canon en plus, on essaie de se faire plus petit. Donc Eclipse se plaqua sur le sol alors qu’il commençait à tirer. Elle ne rampa pas, préférant rouler sur le côté afin de se mettre à l’abri temporairement.

Jamais elle ne pourrait l’approcher s’il continuait à lui tirer dessus mais en même temps elle n’avait qu’à le faire reculer car tout corps reculant sur un toit finit par en tomber et en mourir. Il ne souffrirait cependant pas et c’était désagréable. La souffrance des autres était toujours un exquis délice et elle ne pouvait presque pas s’en passer. Donc elle mit au rebut son envie de le faire passer par-dessus le toit et elle se décida à lui montrer ce qu’elle savait faire.

Courir plus rapidement que des balles était impossible même pour elle, mais elle pouvait cependant trouver un autre moyen de le voir la craindre.

Tu sais le malade, il serait stupide de me toucher avec une balle, je déteste devoir les extraire. Et crois moi tu n’aimerais pas que je te déteste réellement. Sinon bien joué pour la serrure, enfin je ne sais pas ce que tu as trafiqué mais bon, pas mal joué. Et les caméras aussi, enfin si je ne m’en étais pas aperçue bien entendu.

Elle soupira une seconde avant de sortir son arme et de refaire le plein de balles. Et zou, c’était parti pour une riposte. L’avantage qu’elle avait sur lui c’était tout de même sa précision, quand on distinguait une mouche en mouvement à cent mètres, on distinguait un bonhomme presque immobile à cinq et viser le bras, la tête ou le cœur devenait d’une facilité alarmante. Surtout pour le bonhomme en question.

Eclipse sortit de son relatif abri et courut le plus rapidement possible en direction de l’autre extrémité du toit. Elle n’allait pas faire le plaisir à ce gars d’être prévisible aussi elle semblait plus voler de ci de là qu’aller directement d’un point à un autre et tout en courant elle tirait bien entendu. Mais ne souhaitant pas une mort immédiate, elle visait les bras, les jambes et surtout la partie médiane du corps, lieu où les balles faisaient des dégâts douloureux. Elle ne courait cependant pas plus vite que les balles et sentit plusieurs fois des morsures sur ses membres. Le sang allait couler et si jamais elle en perdait plus que son adversaire, il était mort avant même d’avoir le temps d’y penser. Jamais elle n’avait apprécié ce genre de choses.

Les coups de feu finiraient forcément par réveiller tout le voisinage et alerter les badauds des alentours, et al police finirait fatalement par arriver. La chasse semblait donc compromise par deux choses. En premier, la mutante avant échappé à son piège dans la chambre, et en second elle l’avait repéré et provoqué l’affrontement, ce qui prenait généralement un certain temps. En second, c’est le temps justement qui finirait par manquer, à cause de l’arrivée des flics, voire même des curieux. Il ne pouvait pas rester là.

Alex avait commit une grosse erreur, il avait sous-estimé sa proie et avait donc négligé sa préparation. En résultant qu’il était à visage découvert, ce qui était une faute grave. La deuxième faute était d’avoir attaqué sans avoir préparé de plan de secours, trop sûr de lui, convaincu que sa stratégie première fonctionnerait à merveille. Il faut dire qu’avec les autres, il n’avait jamais eu besoin de plan de secours, mais il semblait que cette mutante était un bien plus gros poisson. Il se retrouvait donc acculé et en position de défense, le prédateur devenu la proie, une situation qui lui déplaisait vraiment.

Lorsque la mutante se fut cachée à l’abris de ses tirs, il cessa de jouer du pistolet. Elle bougeait avec une vélocité surprenante, humaine mais peu commune. On sentait rien qu’à cela qu’elle avait l’habitude de ce genre de situations, c’est cette expérience qui lui conférait sa vitesse de réaction et de déplacement face aux balles d’Alex. Puis elle lui parla.

Des caméras ? Quelles caméras ? Il n’avait jamais installé de caméras dans sa chambre. Il aurait peut-être dut d’ailleurs, cela lui aurait permit de la tuer à travers les volets. Mais l’installation de caméras de surveillance était trop lourde à gérer dans sa situation, il aurait fallu qu’il entre dans sa chambre et qu’il y reste un peu trop longtemps. De plus, toute installation à l’intérieur de la chambre était beaucoup trop facilement repérable, raison pour laquelle il s’était limité à l’extérieur avec ses charges explosives.

Des caméras… Y avait-il donc quelqu’un d’autre sur ce coup ? Quelqu’un d’autre qui surveillait cette mutante ? C’était bien possible après sa scène lors de l’inauguration, mais pourquoi des caméras ? Quels étaient les intentions de cet inconnu ? Pas le temps de réfléchir à ça, il était en pleine action face à une dangereuse mutante. Alex répliqua d’une voix calme mais forte.

« Je n’ai rien de personnel contre toi mais tu dois mourir, c’est essentiel. »

Son bras-pistolet rechargé, il recommença à tirer lorsque la mutante sortit de sa cachette pour répliquer. Comme il n’avait pas vraiment l’expérience des combats, il ne bougeait pas, imbécile qu’il était, tandis qu’elle courait d’un côté où de l’autre pour esquiver ses tirs. Il eut tout de même la satisfaction d’apercevoir quelques reflets rouges, il l’avait touchée. De son côté, les balles de la mutantes ricochaient sur ses membres bioniques avec un bruit de métal dans un éclair d’étincelles, déchirant au passage son vêtement et sa peau synthétique. Mais une douleur fulgurante le plia en deux lorsqu’une balle, puis une seconde, pénétrèrent dans son abdomen. Il cessa de tirer, ses mains plaquées sur les deux blessures. Là c’était dangereux.

Alex avait suivit un cursus de biologie spécialisé en anatomie humaine et il savait, contrairement à beaucoup de gens, que la réalité était bien différente des films américains et qu’une simple balle dans le ventre avait de grandes chances de provoquer une blessure mortelle. Là, Alex craignait pour sa vie. Il devait se retirer. Heureusement, ses membres bioniques obéissaient toujours aux injonctions de son cerveau malgré la douleur qui perturbait ses transmissions nerveuses. Alors il tira encore quelques balles en direction de la mutante pour couvrir sa fuite et tourna les talons pour se diriger vers l’échelle d’incendie par où il était monté, laissant sur place mallette et détonateur.

Edit : [HRP] Deux blessures type 5 à l'abdomen [HRP]

Les coups de feu fusaient de toutes part. Le combat avait réellement commencé, et Iza n'aimait pas cela du tout. Les armes à feu elle en avait toujours eu une sainte horreur, alors pensez bien que lorsqu'elle avait vu que l'homme qu'elle devait recruter en avait même dans son propre corps façon « inspecteur gadget » un frisson lui parcouru l'échine. Mais par la suite, elle du reconnaître que cela n'était pas si mal après tout d'avoir ce genre d'équipement, de voir les balles rebondir comme de simples boulettes de papier sur nous...
Enfin, la situation avait changé, maintenant qu'il était blessé, il devait fuir, et visiblement il n'avait pas prévu ça vu la tête qu'il avait fait. Iza, quand à elle avait profité de l'occupation de la mutante pour se rapprocher si bien qu'elle avait pu entendre sa dernière intervention. Elle avait pu voir ses caméras, donc elle avait une vue des plus perçantes, peut être que c'était bien là son seul atout, mais bon c'était déjà bien ennuyeux, le pouvoir d'anticipation car on voyait tout, absolument tout dans ses moindres détails. La nippone risquait la mort à chaque fois qu'elle s'approchait, mais elle devait récupérer le matériel abandonné et surtout neutraliser pour quelques minutes seulement cet individu. Impossible de l'amener au chef, mais un petit échantillon de sang ferai bien l'affaire... Elle n'avait rien pour le faire sur elle c'était tout simplement dommage, donc elle devait se contenter d'un cheveux. Mais avant de régler de tel détail, elle devait se rapprocher assez près.

Elle déplia l'arc accroché à son poignet, et sortit une fléchette contenant du gaz un gaz qui ne pouvait affecté que les mutants normalement. C'est ainsi que du toit voisin, elle banda l'arc et tira en visant la grosse tout centrale du toit, enfin plutôt ce qui faisait office de sortie de cage d'escalier sur ce toit plat des plus banal. Iza avança donc avec prudence après avoir tirer deux ou trois flèches pour recouvrir le toit de cette fumée épaisse à l'odeur acre qui bien qu'elle ne l'ait pas encore tester, devrait bruler les voies respiratoires des mutants avant de les plonger dans un sommeil profond pour quelques minutes seulement. C'était fait exprès pour neutraliser un individu, le temps de la capturer ou de fuir suivant les besoin. À l'aide du câble qu'elle portait autour de la taille, elle sangla la mallette et le détonateur sur son dos et sauta ainsi de toit en toit s'éloignant en direction du véhicule de l'homme robot dont elle ne connaissait rien sauf le visage. Elle écoutait le moindre son, se préparant à retourner en arrière si besoin était et cette fois ci agir afin de supprimer ce débris de la société moderne. Pour une fois le mutant était réellement un tueur, donc cela lui pauserait encore moins de problème de le supprimer...

Invité

Elle l’avait touché si elle en croyait les cris qu’il poussait. Bien fait pour lui, maintenant elle allait pouvoir le tuer à petit feu tandis qu’il hurlerait de douleur. Cela valait bien une bonne séance de torture si elle pouvait être un tout petit peu plus calme après.

Eclipse allait s’avancer pour le rattraper quand elle aperçu une ombre sur le toit voisin. Elle se tourna brusquement vers cette ombre pour constater qu’il s’agissait d’une seconde humaine, que cette humaine avait un arc dans les mains et qu’elle allait tirer. Ce n’était pas bon du tout.

Car si elle suivait le blessé, la femme pourrait la toucher plus facilement. Donc elle devait la neutraliser avant toute opération de torture. Mais avant même qu’elle ait pu faire un geste, une flèche s’écrasait sur le toit en dégageant une fumée sombre.

Très mauvais ça, Eclipse ne pouvait pas lutter contre la fumée surtout si elle était dangereuse. Elle se recula donc vers la limite du toit avant de jeter un tout petit coup d’œil vers le bas et de se laisser tomber.

Elle se rattrapa au balcon de l’étage au dessous et brisa la vitre de l’appartement sous les cris outrés des occupants. Les toisant et les menaçant de son arme, elle commença à partir rapidement en direction de la porte pour retrouver la sortie.

Elle avait blessé l’homme et la femme était un peu dangereuse, donc elle devait refaire le plein de munitions pour l’achever.

Elle sortit de l’appartement et commença à courir vers la cage d’escalier afin de descendre et de rejoindre la rue, où, elle l’espérait les autres seraient encore là…

[HRP, court … désolé]

Il était mal, très mal. Il était blessé, probablement gravement, et sa main plaquée sur la plaie de suffisait pas à endiguer le sang qui s’en écoulait et salopait ses vêtements (heureusement qu’il ne portait pas son costume préféré). Sa mobilité en était réduite et il aurait du mal à s’échapper. Déjà ses bras commençaient à répondre avec un léger retard aux ordres de son cerveau à cause de la douleur.

Comme il tournait le dos à son ennemie pour prendre la fuite (grave erreur tactique, me direz-vous), il ne vit rien de ce qui se passa ensuite. Il n’entendit que des sons étranges qu’il ne put identifier, jusqu’à ce qu’il entende une fenêtre brisée en contrebas sur une autre façade du bâtiment. Lui descendait déjà l’échelle d’incendie, avec peine, en espérant que la mutante lui laisse au moins le temps d’atteindre le sol avant de recommencer à le canarder. Ce qu’elle fit, à la surprise d’Alex qui s’attendait à se prendre une balle avant d’être à mi-chemin du sol. Arrivé au second étage, il sauta directement jusqu’au sol de la rue, ses jambes le réceptionnant avec un grincement métallique. C’était limite, un peu plus haut et elles n’auraient pas tenu le choc, il allait devoir passer quelques heures à les inspecter pour vérifier qu’il n’y avait rien de cassé.

C’était un comble quand même ! Lui qui avait déjà eu six autres mutants sans le moindre problème, lui qui s’était fixé pour objectif de nettoyer la planète de ces êtres néfastes, il était devenu la proie de l’un d’eux, alors qu’il était venu pour la tuer. Il courait dans la ruelle étroite, pas bien vite, car ses blessures lui faisaient un mal de chien, et il titubait un peu, ses jambes commençant aussi à être perturbées par la douleur. Il avait vraiment joué d’imprudence sur ce coup. Sa première erreur avait été de répondre à une provocation. Il était pourtant évident que cette foutue mutante cherchait la confrontation, et qu’elle était donc prête à en découdre, surtout au vu de l’assurance qu’elle affichait. Il aurait dut se méfier, mais il n’avait pas tenu compte de ces détails. Par orgueil, il avait foncé tête baissée dans ce piège en ignorant la prudence élémentaire qui avait assuré la réussite des six « épurations » précédentes. Quel imbécile ! Cela ne ressemblait vraiment pas au grand Alexandrov Kalistarine, président d’une grande multinationale leader de son domaine. A présent, il payait le prix de son orgueil et de sa trop grande confiance en lui : deux balles dans le ventre et sa vie qui fuyait son corps goutte après goutte.

Il ignorait ce qui s’était passé pour que cette mutante lui fiche la paix aussi longtemps, mais il devait en profiter et filer d’ici sans se retourner. Il sortit de la ruelle pour tomber dans une rue plus large, avec route et trottoir, mais encore déserte à cette heure matinale. Il tourna à gauche et poursuivit son chemin en direction de sa voiture.

Iza entendit un bruit sourd ou du moins sembla en percevoir un, mais le fait qu'il fut suivit d'un bruit de verre briser le confirma, l'autre saloperie était toujours là, dans la course. Elle avait rangé son arme depuis un moment déjà, et elle se mit à la recherche de l'homme qu'elle devait maintenant recruter. Commencer par lui sauver la vie ça faisait peut être un peu too much mais tant pis, elle n'avait pas d'autres choix. Deux cibles et un chasseur, voilà ce qu'était devenu les deux humains face à la mutante. Sauf que le chasseur a toujours ce défaut de se penser invulnérable, c'est sans compter sur l'intelligence humaine...
L'acrobate fit donc demi tour, enfin as exactement, elle changea de trajectoire, rejoignant alors sa cible à elle tout en évitant le bâtiment source, celui où tout avait débuté. Elle le trouva sans trop de peine, il semblait bien amoché car il se déplaçait lentement, plus lentement du moins que tout ce qu'elle avait pu observer avant la fusillade. Il fallait qu'elle le conduise à l'hôpital c'était leur seule chance, la seule chance de salut. Ils n'étaient pas loin de sa voiture juste une ou deux rues, elle y serait en trente secondes à peine par les toits, juste le temps de démarrer la voiture donc. Un avantage, ils étaient assez loin pour que la mutante ne puisse savoir dans quel direction ils c'étaient rendu, sauf un petit détail, le sang... Iza sourit, elle venait d'avoir une idée, brillante même. La rue était assez étroite pour qu'elle puisse redescendre en sautant entre les murs afin d'arriver juste devant cet homme.

« - Bonjour. Prenez ce passage de terre puis la première à droite et la seconde à gauche, je vous retrouve à votre véhicule. Pas le temps de vous expliquer qui je suis, et vous n'êtes pas en état non plus... »

Elle sortit alors un couteau et se mit à courir dans une direction autre, logique par rapport au parcours déjà emprunté, mais autre, arrivé à deux rues, elle se coupa la main et retourna à son point de départ avant d'emprunter à son tour le chemin en terre, sa main ne saignait plus que très légèrement, elle ne laissait donc aucune trace, elle effaçait simplement celle de l'homme, les recouvrant par de la terre sèche alentour. Les traces de pas, il n'y en avait pas de visible, et puis il y en avait déjà tellement qu'on n'aurait pas su dire si cela était du ou pas à nos deux compères. Iza se sembla assez satisfaite, lorsqu'elle arriva devant la voiture et qu'elle l'y retrouva sain et sauf.

[Twi, je te rappel juste que tu n'es pas invulnérable (ton seul avantage c'est de mieux voir et encore, pas à travers les murs donc sauf fenêtres tu ne me vois pas et pas dans ton dos) et que tu es blessé... Donc n'en fais pas trop !
Alex je te conduis à l'hôpital si c'est toujours possible après l'intervention de Éclipse.]

Invité

Ce n’était pas parce que Eclipse venait de tomber qu’elle était pour autant totalement désorientée. Elle savait qu’elle n’avait pas les épaules assez solides pour le moment pour tuer ce monstre humain. Mais elle l’avait bien amoché et elle lui ferait la peau une autre fois.

Pour le moment, elle devait uniquement se débrouiller pour rentrer tranquillement quelque part où elle pourrait se soigner rapidement avant de tuer l’autre abruti qui allait se diriger vers l’hôpital le plus proche. Enfin du moins d’après ce qu’elle pouvait savoir des humains…

Elle sortit donc prudemment du bâtiment dans lequel elle avait atterrit et elle se dirigea d’un pas exceptionnellement lent vers l’entrée du métro de la ville. Là bas elle pourrait se mettre à l’abri le temps de cesser de saigner.

Elle remarqua les traces de sang sur le pavé et sourit en songeant qu’il était certainement en très mauvais état pour laisser une trace pareille. Il avait eu de la chance de la toucher, mais elle n’allait pas encore plus vite que les balles. Cela elle chercherait à pouvoir le faire un jour mais le dit-jour n’était pas encore venu.

Elle pénétra dans la bouche de métro et disparu rapidement. Maintenant elle allait se soigner et se reposer un petit peu.

[HRP, encore plus court, désolé… mais vous pouvez vous amuser un peu sans moi]

Alex avançait dans la rue déserte à une vitesse qui ne risquait pas d’exploser les records, sa main gauche plaquée sur son abdomen sanguinolent, s’appuyant de son autre main sur tout ce qui passait à portée pour ne pas trop tituber. Quand cette foute mutante le rattraperait-elle ? Il redoutait de se faire tomber dessus par ce montre en furie, mais cette attente était tout aussi pénible. Il ressentait presque des picotements dans sa nuque comme s’il elle était juste derrière lui. C’est fou ce que le mental peut faire sur le corps.
Mais à sa surprise, ce n’est pas elle qui stoppa sa course traînante et incertaine. Une jeune femme inconnue, très petite, tomba juste devant lui, se réceptionnant avec souplesse, et aussi une certaine grâce, et lui donna quelques instructions sur un ton un peu précipité après avoir pris le temps de lui dire « bonjour » !! Peu commun dans cette situation, enfin bon, il faut de tout pour faire un monde.
Alex était blessé et l’hémorragie drainait sa vie hors de son corps, il n’était donc pas en état de réfléchir ni de se poser des question du genre « Qui est-ce ? » « Alliée ou ennemie ? » « Me conduit-elle dans un autre piège ? » C’était des pensées superflues en cet instant, trop difficiles à fournir dans son état. Il suivit donc les instructions, continuant sa marche laborieuse. Il avait de plus en plus de mal à mettre un pied devant l’autre, mais il tint bon et bout d’interminables minutes, il finit par arriver à sa voiture où l’attendait déjà la jeune femme.
Il glissa une main dans sa poche et avec un « bip » sonore, les portes se déverrouillèrent. Alex contourna son propre véhicule, surprenant peut-être la jeune femme, et ouvrit laborieusement la portière pour se laisser tomber sur le siège passager.

« Prenez le volant ! » Dit-il en haletant d’une voix rauque.

Il avait du mal à garder ses idées en ordre et luttait de volonté et de concentration pour rester conscient. Il ne voyait déjà plus très net et les son lui parvenaient déformés, comme venant de loin. Malgré ses efforts, il ne tiendrait pas longtemps. Lorsque la jeune femme se fut installée, il parla avec peine :

« Allez… chez moi. Pas d’hôpital. Résidence… Kalistarine. Mikhail… »

Il ne put en dire plus. Sa respiration était haletante et il transpirait. Il fit une grimace crispée à cause de la douleur. Il avait ses propres raisons pour ne pas vouloir aller à l’hôpital, et de très bonnes raisons. C’est pourquoi il avait le personnel nécessaire chez lui. A condition d’arriver avant qu’il se vide de son sang. La voiture fini par démarrer et il perdit connaissance après trois virages.

[HRP] Un peu court aussi... Je te laisse décider où tu préfères m'emmener. Wink

[HRP]

Iza arriva devant la voiture, il n'y était pas encore. Elle avait posé les deux mallettes à ses pieds en attendant qu'il arrive. Elle avait remis son câble autour de sa taille. Il ne tarda pas à arriver et ouvrit la voiture en faisant le tour avant de lui ordonner de prendre le volant. Pour qui se prenait-il ? Bon il semblait assez étrange comme personnage mais de là à ce qu'elle se laisse commencer par un homme blessé et incapable de se ramener chez lui en vie il y avait un monde ! Elle plaça le chargement à l'arrière d'un geste rapide et démarra tout aussi rapidement. Sa conduite était sportive, il venait de lui indiquer où il fallait aller. Chez lui ? Bon très bien, pourquoi pas, elle finirait de faire son inspection ainsi...
Mais alors qu'elle comptait sur lui pour la guider, il tomba inconscient. D'une main elle alluma le GPS de la voiture et le programme de tel façon qu'il se rende jusqu'à la maison de monsieur Kalistarine. Elle avait son nom, avec ça elle pouvait faire des recherches sur lui, histoire de paraitre moins ignorante lorsqu'elle reviendrait prendre de ses nouvelles. Elle conduisait vite et elle parlait fort pour essayer de le faire revenir à lui, sa main libre maintenait la plaie le plus possible fermée. Le GPS indiquait 5 minutes de temps de transport, mais elle n'en mis que trois avant d'arriver devant le portail en faisant crisser les pneus et de rentrer dans cette demeure, le portail c'était ouvert automatiquement. Elle se gara au plus proche de la porte d'entrée, ouvrit la porte côté passager et commença par faire ce qu'elle aurait du lui imposer avant de partir, un bandage autour de sa poitrine. L'hémorragie s'arrêterait au moins pour un petit moment. Pendant ce temps elle cria dans son anglais le plus clairement possible.

"- Ramener un médecin c'est une blessure par balle. "

Il y avait des gardes du corps ou en tout cas des mecs armés à l'entrée, une chance... Enfin bon il pouvait dire adieu à son vêtement, elle venait de lui couper au couteau et de s'en servir pour le panser en vitesse. Elle savait arrêter les hémorragies mais c'était vraiment un truc de fortune lorsqu'elle se blessait au cirque, pas très solide et pas fait pour rester donc. Mais elle espérait que s'il lui avait demandé de le conduire jusque ici c'est qu'il avait une bonne raison. En plus c'était mieux qu'un hôpital facilement repérable et investigable.

Lorsque la voiture aux vitres fumées s’arrêta devant la porte d’entrée, enfin à un perron vaste et cinq marches de la porte d’entrée, les gardes qui faisaient leur ronde dans le coin n’en furent pas émus, leur patron revenait de sa sortie dont ils étaient à présent coutumiers. Il ignoraient la nature de ces escapades, mais lorsque que ce fut une femme qui sortit du véhicule à la place de M . Kalistarine, ils réagirent immédiatement, se dirigeant vers elle et rapprochant la main de leur arme planquée dans l’étuis sous leur veste de costume. Cependant, ils cessèrent très vite leur avancée en voyant la jeune femme panser leur patron blessé, gisant inconscient sur le siège passager. L’un des deux gardes fit signe à son compagnon qui fila à l’intérieur de la grande résidence aux allures de château tandis que lui-même venait porter assistance à son patron. Cette armoire à glace bouscula la frêle jeune femme et tâta le cou d’Alex après un bref coup d’œil à sa blessure.

« Il est foutrement mal en point ! » Constata-t-il en russe.

Sans perdre de temps, il commença à l’extirper de la voiture en essayant de le ménager au maximum. Aussitôt, trois autres hommes sortirent de la résidence, deux armoires à glace empressée et un homme plus âgé, avec quelques fils gris dans les cheveux, mieux vêtu qu’un pingouin. Les trois gardes portèrent leur patron à l’intérieur rapidement mais sans précipitation. Ils savaient visiblement ce qu’ils avaient à faire. Le dernier homme resta près de la voiture et s’inclina brièvement devant la jeune femme. Il lui dit quelque chose en russe, qu’elle ne comprit certainement pas, et lorsqu’il compris qu’elle n’avait pas compris, il répéta en anglais.

« Je vous prie de les excuser pour leur brusquerie, mademoiselle, ils sont très professionnels mais un peu rudes. »

Il sortit de sa poche un mouchoir en tissus fin parfaitement blanc et le tendit à la jeune femme pour qu’elle s’essuie le sang qu’elle avait sur les mains.

« Je suppose que vous êtes une amie de Monsieur Kalistarine et il semblerait que vous l’ayez tiré d’un bien mauvais pas, je vous en remercie de sa part. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire au petit salon et il vous remerciera lui-même dès qu’il le pourra. »

Contrairement aux gardes du corps, il ne semblait pas particulièrement surpris par la blessure d’Alex. Lorsque la jeune femme accepta, il s’inclina en désignant du bras l’immense maison.

« Par ici, je vous prie. »

Et il la précéda, d’une allure tranquille mais pas traînante, et monta les escaliers qui menaient à la porte d’entrée principale. Il lui tint la porte et la referma derrière elle lorsqu’elle fut entrée dans grand hall au sol carrelé de blanc d’un brillant impeccable, éclairé par un grand lustre en cristal imitant des bougies. Face à la porte, un grand escalier en marbre menait à l’étage supérieur, mais le majordome conduisit la jeune femme dans une pièce sur la droite du hall.
C’était un salon plutôt grand malgré son nom, le sol était couvert de tapis épais. L’un des mur était percé de hautes fenêtres qui laissaient entrer la lumière à flots, un autre caché par une grande bibliothèque qui devait contenir au bas mot un bon millier d’ouvrages de toutes tailles et de tous les genres. Su les autres murs couverts d’une tapisserie ornée de motifs en volutes étaient accrochées quelques peintures, paysages marins ou montagnards. La pièce était meublée avec simplicité : une table basse en bois ciré aux pieds sculptés sans trop de fioritures, ornée d’une simple bougie parfumée dans un support en verre. Autour de cette table basse, une demi-douzaine de fauteuils à l’aspect très confortable et une lampe à pied aussi haute qu’un homme derrière l’un deux, dans un coin. L’autre partie du salon était occupée par une table en bois ciré dans le même style que la table basse, qui semblait davantage destinée au travail, entourée d’une dizaine de chaises rembourrées de coussins.
L’homme laissa la jeune femme entrer et pris à nouveau la parole.

« Vous êtes ici dans le petit salon, si vous en avez besoin, les toilettes se trouvent juste en face l’autre côté du hall. Je peux vous faire servir du thé et des gâteaux si vous le désirez. Je me nomme Mikhail, je suis le majordome de Monsieur, si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez m’appeler en appuyant sur ce bouton au mur à votre droite. Je vous prie de m’excuser. »

Sur ces mots, il quitta la pièce un peu plus précipitamment qu’il avait guidé la jeune femme.

Iza rit en voyant le manque de discernement des gardes. Il ne semblait pas si finaud que ça, enfin sans doute qu'ils n'avaient pas compris ce qu'elle avait dit, ils parlaient tous russe ici, et l'acrobate ne comprenait rien à cette langue... Enfin toujours était-il qu'ils le transportèrent en faisant attention à lui et qu'ils étaient armés à souhait, de vrais gorilles, elle adorait les assommer ou les étrangler lorsqu'ils étaient mutants ces bonhomme là. Jouer au chat et à la souris était marrant aussi, mais bon là elle ne pouvait pas bien dommage soit dit en passant...
Un homme distingué vint alors à sa rencontre et lui dit quelque chose qu'elle ne compris aucunement, heureusement celui-ci semblait plus instruit et lui répondit dans un anglais irréprochable. Il était bien celui-ci, et en plus très serviable ! Il lui sortit même un mouchoir blanc et fin de sa poche pour ses mains, mais elle refusa se contentant des restes du vêtements du patron. Fichu pour fichu autant ne pas saloper un mouchoir aussi fin. Une fois cet épisode passer, il la présenta comme "une amie de Monsieur Kalistarine" ce qui la fit intérieurement rire. Cet homme était décidément très amusant, elle décida de le suivre, après tout on ne savait jamais peut être découvrirait-elle quelque chose d'intéressant dans cet endroit bizarre, mais elle en doutait fortement. Le pas de Iza était léger, il survivrait, vu sa carrure cela ne devrait pas être trop difficile pour lui. Tout l'édifice semblait très soigné, simple mais parfait pour recevoir du monde. Il montrait bien la fortune et l'aisance culturelle de l'ôte. Même si cela n'appartenait pas forcément à cet homme il avait du avoir une éducation digne de ce nom contrairement à elle.

"- Merci bien."

Elle le remercia avant qu'il parte et attendit quelques minutes avant de se diriger vers les toilettes pour se laver les mains. Il restait encore quelques traces. Puis elle mis ses gants pour ne pas laisser d'empreintes partout et visita les lieux. Elle tomba vite sur la cuisine, elle avait soif et ayant retiré ses gants avant de rentrer, elle salua le chef qui se trouvait là. Cette femme semblait très désirable et excessivement douce. Pourtant la jeune femme resta sur ses gardes et resta à l'entrée de la cuisine n'osant pas déranger cette dernière en plein préparatif visiblement. Elle fini tout de même par ouvrir le bec afin de demander bien poliment ce qu'elle était venu chercher.

"- Bonjour madame. Puis-je avoir un verre d'eau s'il vous plaît ? "

On le lui prépara bien vite, puis Iza le mit dans l'évier machinalement avant de la remercier et de retourner à ses investigations.Le reste semblait constitué d'une succession de petites pièces des logements pour le personnel sans aucun doute. Elle n'alla même pas jusqu'au bout du couloir. Elle revint sur ses pas, empruntant l'escalier qui montait au premier où elle trouva quelques chambres dont certaines qui semblaient vides. De grandes pièces qui devaient être la salle à manger et le grand salon, ainsi qu'une bibliothèque et qu'un bureau. Ce fut dans cette pièce seulement qu'elle s'attarda, le reste elle n'avait aucune chance de trouver quelque chose. Peut être la chambre mais elle n'avait pas le temps pour fouiller ce genre de lieu. Il y avait des diplômes au mur, elle ne comprenait pas ce qu'il y avait d'écrit, mais elle les pris en photo avec son téléphone portable. Elle ouvrit ensuite le secrétaire qui était très bien rangé, elle n'y trouva rien, puis les tiroirs du bureau. Le premier était pleins de stylos et autres bricoles du genre pas intéressant donc. Le second par contre contenait tout un album plein de coupures de presses et même de la presse étrangère. Tout ce qu'elle pu lire parlait d'attaques de mutants, il cherchait donc bien à les retrouver ou à s'informer sur eux donc. Le tiroir suivant contenait des magazines dont un en anglais contant l'attaque qui a coûté la vie aux époux Kalistarine, ses parents étaient donc mort. C'est pour cela qu'il faisait tout cela, elle comprenait parfaitement ses motivations, les siennes étaient similaires. Elle replaça le tout avec précaution, puis elle chercha à ouvrir le dernier tiroir, fermé à clé. Elle crocheta la serrure en un rien de temps et tomba sur tout un tas de plans on aurait dit une allure de bras et de jambes, mais à vrai dire elle ne comprit pas vraiment ce que c'était, ne comprenant pas les inscriptions russes, mais elle les prit aussi en photo. Elle enverrait tout ça à Féran et ainsi peut être qu'elle pourrait avoir des réponses.
Une fois le tout rangé, elle acheva la visite montant au second il n'y avait que deux salles une salle de réception et une autre plus petite qui semblait utilisée pour se divertir. Mais après quelques recherches elle ne trouva rien. Elle retira ses gants et descendit sans même vérifier le grenier. Cela ne servait à rien elle n'aurait rien de plus ici, il devait y avoir des pièces dérobées et elle n'avait pas le temps et encore moins le matériel pour les ouvrir. De retour dans le petit salon elle se dirigea dans la bibliothèque et attendit en bouquinant. On viendrait sans doute l'avertir quand Monsieur Kalistarine serait hors de danger.

Alex fut très vite transporté à l’intérieur de la maison, dans le cœur de la résidence où peu de personnes pouvaient aller, dont peu de personnes connaissaient l’existence. Il fut déposé sur un lit et on lui retira les balles qu’il avait dans le ventre. Un œil extérieur assistant à la scène aurait put s’étonner qu’on ne lui donne aucun anesthésiant pour pratiquer l’intervention. Heureusement pour lui, il était inconscient lorsque les balles furent retirées et les plaies recousues. Par chance, ou plutôt par miracle, les dommages internes étaient minimes et guériraient seuls. Cependant, la douleur lui tiendrait compagnie un certain temps. Les heures passèrent, et tandis qu’Iza explorait la résidence ou patientait comme elle le pouvait, dans les sous-sols, Alexandrov reprenait des forces.
Un plateau comportant une théière et une tasse en porcelaine, ainsi qu’un plat de petits gâteau, était posé sur la table basse lorsqu’Iza revint dans le petit salon. Vers midi, une femme potelée lui apporta un autre plateau d’argent, plus grand, qui comportait cette fois un repas complet, bien garni et raffiné. Vers la moitié de l’après-midi passée, Mikhail revint dans le petit salon.

« Mademoiselle, Monsieur a repris conscience et désire vous voir. Si vous voulez bien me suivre. »

Puis il repartit dans le hall, la jeune femme à sa suite. Il franchit une porte presque sous l’escalier qui donnait dans une pièce vide sans fenêtres, aux murs blancs complètement nus, et dont le sol était couvert d’une moquette si épaisse qu’il devait être agréable de s’allonger dessus. La porte refermée derrière eux se fondait avec le mur. Le seul et unique meuble de l’endroit ressemblait à une petite table de chevet, trop petit pour être vraiment cela, et dessus était posé un petit appareil muni d’un écran et d’un clavier, semblable à un téléphone portable en fait. Mikhail prit le petit appareil et tapa quelque chose sur le clavier, alors une partie du mur en face de l’a porte s’ouvrit en silence. Mikhail précéda la jeune femme dans le large corridor qui se cachait derrière, et lorsqu’elle y fut entrée, le mur se referma tout aussi silencieusement.
Quelques mètres plus loin, le couloir se séparait en deux. Mikhail prit à droite et passa sans ralentir devant trois porte à l’aspect solide, dont une semblait même blindée. Dans le mur à leur gauche, entre les portes, on pouvait voir ce qui se trouvait derrière grâce aux grandes vitres. Il y avait une pièce remplie de matériel de chimie, verrerie en tous genre, spectrographe de masse, centrifugeuse et autres appareils, ainsi que plusieurs ordinateurs pour contrôler le tout. Une autre pièce était un grand espace vide, avec un simple mannequin à un bout, et du côté de la portes, des rayonnages aux murs remplis d’appareils dont certains était à n’en pas douter des armes, tandis que d’autres ne révélaient pas leur utilité sans fonctionner.
Mikhail ouvrit la porte tout au fond du couloir et fit entrer la jeune femme dans une chambre meublé très sobrement, pour ne pas dire austère : des murs nus, un lit simple, une table de chevet, une chaise, un parquet lisse. Aucun ornement ni aucune fenêtre et l’endroit n’était pas bien vaste, et pouvait être considéré comme petit en comparaison du reste de la résidence. Alex était allongé sur le lit et semblait dormir car il avait les yeux fermés et respirait profondément. La choses intrigantes, c’est que la forme en relief de son corps sous les draps semblait s’arrêter au bas du tronc, comme s’il n’avait pas de jambes. Il semblait dormir et pourtant, il ouvrit les yeux lorsque Mikhail parla d’une voix mesurée, comme s’il craignait de parler trop fort.

« Monsieur, la demoiselle est là. »
« Mikhail, tu me faisais sauter sur tes genoux lorsque j’étais gamin. Combien de fois encore vais-je devoir te demander de ne pas m’appeler ainsi ? »

En y regardant d’un peu plus près, si on était attentif, on pouvait voir qu’Alex avait son œil droit, le vert, un peu rougis, le gauche qui était bleu semblait trop net en comparaison. Sa respiration était irrégulière, parfois il prenait une inspiration saccadée avant de reprendre un rythme lent et profond qui correspondait plus au sommeil qu’à l’état d’éveil. Et il transpirait toujours un peu. Lorsqu’il la regarda et parla, ce fut d’une voix mesurée, pas très vigoureuse, et légèrement troublée.

« Mademoiselle, je me nomme Alexandrov Kalistarine, le propriétaire des lieux, je suis plutôt connu dans les milieux financiers de la région. Je dirige ProMecha Enterprise depuis la mort de mon père et de ses collaborateurs. Je vous prie de m’excuser de vous recevoir dans cet état, mais les circonstances m’y obligent. J’ignore qui vous êtes, pourquoi vous vous trouviez là, et pourquoi vous m’avez aidé, et je dois dire que j’apprécierais que vous éclairiez ma lanterne. »

Il resta silencieux le temps que la jeune femme lui raconte ce qu’elle déciderait de lui raconter, que ce soit tout ou rien, puis repris.

« Quoi qu’il en soit, je vous dois la vie. Je vous en suis très reconnaissant et vous rembourserais cette dette. »

Il semblait vouloir en dire d’avantage, mais se contenta de respirer plutôt fort.

Une heure passa, Iza lisait toujours, on fini par lui apporter du thé et des gâteaux sur un plateau. Elle but le thé laissa les gâteaux, elle n'avait pas faim. Il était maintenant 9 heures et toujours aucun signe de vie de quiconque sauf le valet qui avait apporté ces victuailles. Elle en avait tout simple assez d'attendre qu'on veuille bien lui dire ce qu'il se passait. Ils devaient avoir fini l'intervention maintenant, pourquoi ne pas tout simplement la tenir au courant ? Il avait bien dit qu'en appuyant sur ce bouton il reviendrait. Pourquoi ne pas essayer. Elle pressa donc la sorte de sonnette et il ne mit que deux petites minutes plus tard. Mikhail était là devant elle et avant même qu'il est eut le temps de dire quelque chose, elle prit la parole d'un ton courtois mais irrité.

"- Excusez moi de vous déranger monsieur. Mais j'aimerai qu'on me conduise à mon hôtel dans les plus brefs délais, je serai de retour avant onzes heures. Voilà ma plaque de moto, je reviendrai ici par mes propres moyens. "

Elle le regardait droit dans les yeux attendant une réponse, et il accepta sans faire d'histoire. Un quart d'heure plus tard elle se retrouva dans sa chambre, fit son sac, empaqueta le reste de ses affaires et le descendit à la réception pour les faire livrer à une adresse postale mexicaine. Elle avait profité des trois-quarts d'heures qu'elle avait devant elle pour récupérer les micros et caméras qu'elle avait disposé un peu partout dans l'hôtel et dans les environs. Le reste elle le garderait sur elle. À dix heures elle avait quitté et réglé sa chambre, récupérer les caméras qu'il restait dans la ville ne lui prit qu'une petite demi-heure et elle revint à la résidence Kalistarine à dix heures quarante cinq. Elle rangea sa moto le long de l'allée laissant la possibilité aux voitures de se déplacer, puis elle rentra dans la maison, posant son sac près d'elle et en sortit une pochette de documents avant de reprendre sa lecture. On pouvait voir qu'elle c'était changé, pour une tenue plus habillée mais qui en vérité cachait de nombreuses armes diverses et variées. Elle avait aussi profité de son temps à l'hôtel pour envoyer un petit rapport au directeur lui annonçant qu'elle avait prit contact avec son homme et qu'elle lui enverrait une réponse dans la journée.
À midi tapante, alors que quelqu'un était venu débarrasser le plateau pendant son absence, une femme bien potelée lui apporta un nouveau plateau d'argent avec un repas. Cela semblait bon et une cuisine très recherché. Elle sourit en voyant cela, cela lui rappelait ces diners d'affaires au restaurant alors qu'elle travaillait pour le gratin de la mafia ou d'autres grands-pontes américains. Elle mangea appréciant chacune des saveurs de ses mets et apporta le plateau en cuisine une fois qu'elle eut terminé soit une petite heure plus tard. Elle avait encore quelques heures à attendre avant qu'on ne vienne sans doute, le temps que le patron de tout ce cirque ne se réveille. Elle reprit donc sa lecture, ce bouquin était un roman étrange qui était écrit en anglais. heureusement pour elle que les russes n'avaient pas perdu leur goût pour cette langue sinon elle n'avait rien de mieux à faire que d'attendre. À 14h30 elle sortit de son sac son ordinateur et rédigea un rapport pour son patron, elle y écrivait tout ce qu'elle avait appris sur ce certain Alexandre Kalistarine, tout de la mort de ses parents raison de son attitude avec les mutants aux brochures de presses, aux diplômes qu'il avait ainsi que des plans qu'elle avait trouvé. Elle ajouta les photos prises à son rapport ainsi que quelques liens vers des sites internet qu'elle avait sélectionné à l'hôtel. De nos jours certains logiciels étaient vraiment pratique, ils vous faisaient des recherches sans avoir besoin d'être derrière l'écran. Une demi-heure plus tard, le bruit des touches sur le claver s'arrêtèrent, elle ne pouvait en dire plus pour le moment. Elle éteignit l'ordinateur et rangea à sa place, il y avait toujours la pochette de document posé sur la table basse mais celle-ci elle ne l'avait pas ouverte. Un observateur minutieux aurait pu remarquer certaines feuilles dans l'ouverture de la pochette mais aucune indication ne permettait de savoir ce que c'était.

À dix-sept heures environs, Mikhail revint et lui demanda de le suivre. Elle se leva tranquillement et se laissa entraîner dans ce qui était le cœur du bâtiment, ce qui aurait pu l'intéresser véritablement lors de sa petite inspection et qu'elle n'aurait pu trouver qu'avec un plan et des codes d'accès. Elle observait les lieux sa pochette à la main. Le reste de ses affaires avaient été laissés dans le petit salon, qui aurait été intéressé par quelques vêtements et un ordinateur. Le double fond du sac par contre contenait une batterie de couteaux et armes blanches qu'on ne pouvait trouver qu'en sachant où chercher.
Elle suivit le guide jusqu'à la chambre de Monsieur toujours affaiblit par l'intervention. On lui avait visiblement retiré ses jambes pour une révision, alors c'était réellement des membres robotisés, les plans qu'elle avait vu le matin même était donc des plans de parties de lui-même. Il devait avoir d'autres éléments qui ne lui appartenait pas, comme son œil bleu étrangement clair. Elle attendit que les deux hommes finissent de discuter avant d'écouter ce qu'il avait à lui apprendre. Il semblait quand même épuisé et assez marqué par l'intervention, elle devait faire vite pour son bien à lui.

« Mademoiselle, je me nomme Alexandrov Kalistarine, le propriétaire des lieux, je suis plutôt connu dans les milieux financiers de la région. Je dirige ProMecha Enterprise depuis la mort de mon père et de ses collaborateurs. Je vous prie de m’excuser de vous recevoir dans cet état, mais les circonstances m’y obligent. J’ignore qui vous êtes, pourquoi vous vous trouviez là, et pourquoi vous m’avez aidé, et je dois dire que j’apprécierais que vous éclairiez ma lanterne. »

"- Mademoiselle Izanami-amaterasu Asahi. "

Voilà tout ce qu'elle donna comme réponse. Elle ne pouvait pas se présenter plus en avant à cause de la présence du majordome, elle se contenta donc d'attendre qu'il continue, ce qu'il ne tarda pas à faire.

« Quoi qu’il en soit, je vous dois la vie. Je vous en suis très reconnaissant et vous rembourserais cette dette. »

Il parlait beaucoup trop pour ses blessures et sa respiration le rappela à l'ordre, elle en profita pour avancer et poser les documents qu'elle tenait au bout du lit. Elle retira ensuite sa veste, la posant sur le lit ouverte et se débarrassa méticuleusement de toutes les armes qu'elle portait sur elle avant de les remettre au majordome sa veste faisant office de sac qu'on voyait bien rebondit.

"- J'aimerai parler en priver avec votre patron s'il vous plaît monsieur. "

Elle attendit qu'il sorte refermant la porte pour se retourner vers Alex, reprendre ses documents et prendre place sur le bord du lit, la pochette dans les mains.

" Je travail pour une organisation secrète du nom de l'ATW. Elle a pour objectif de tuer les mutants et nous aimerions vous recruter. L'autre partie du travail consistant à produire des armes anti-mutants afin de continuer à faire bonne figure sur le plan mondial, cette production étant notre couverture, elle est aussi testé et allègrement utilisé par nos soins lors de nos interventions. Je me suis permise d'intervenir ce matin pour vous sortir de ce mauvais pas, on dirait que vous avez encore quelques ficelles à apprendre, mais peu importe vos connaissances sur l'armement nous seront utiles. Si vous avez des questions n'hésitez pas. Je vous laisse lire le contrat si cela vous intéresse, sinon oubliez ce que j'ai dit. Vous êtes un homme d'affaire, vous savez donc ce que cela veut dire."

Sa voix était calme et sérieuse, on aurait pu la croire sèche mais elle semblait au contraire douce, Iza lui tendit la chemise, le laissant parcourir les trois feuilles qu'elles contenaient, dont une sur les conditions d'admissions dans l'équipe et les conditions de vie dans les camions. Elle ne dirait rien de plus tant qu'il n'aurait pas signé.

» [Russie] Les rues infectes