[Post-Event 5] Réunion du corps professoral

Composé de trois personnes. Fantastique. Ils étaient de plus en plus nombreux à la Faculté ! Heureusement qu'Aube Taboï était avec eux. Cinq. Et Melwin. Six mutants compétents qui possédaient un don assez important et qu'ils savaient maîtriser -voir enseigner. Hallelujah.
La vraie bonne nouvelle, c'était qu'Aube saurait les mettre au plus vite en contact avec le M.I.L. Si elle n'avait été là, Iwëne aurait dût fouiller dans les tiroirs du bureau. Or, cela aurait sensiblement pris plus de temps. Ce qu’ils n’avaient pas, en toute honnêteté.
Fraust avait beau lui avoir expliqué rapidement comment il rangeait cette pièce dure à vivre, elle avait toujours un peu de mal à se repérer dans ce nombre incalculable de paperasses et de dossiers superposés. Quand il reviendrait, elle proposerait qu'ils s'y mettent à deux pour faire régner un peu plus d'ordre.

A cette pensée, à ce « quand Fraust reviendrait » et la répercussion qui eut lieu malgré elle -un « s'il revenait »-, elle sentit sa gorge se serrer, si bien que dans les couloirs, elle dût s'arrêter de marcher. Sa gorge se mit à la brûler, créant des toussotements qui s’arrêtèrent ensuite pour mieux lui couper la respiration. D'un geste brusque, elle colla son front contre un mur, et la froideur de celui-ci lui fit tourner la tête. Iwëne s'ordonna toutefois de ne pas bouger. Son objectif était de tenter de calmer cette crise d'angoisse en essayant de penser à autre chose.
Après deux ou trois minutes, elle sentit sa gorge se dénouer et les battements de son coeur redevenir réguliers.
Sa tête se redressa, elle soupira un grand coup et repartit en direction du bureau.

Lorsqu'elle y entra, suivit d'Aube et d'Albaran, elle laissa la porte grande ouverte afin que Malia puisse les rejoindre, et invita ses deux compères à s'asseoir. Iwëne, elle, posa ses fesses sur le bord du bureau et se saisit du téléphone. Son regard se posa sur Aube, et elle lui demanda le numéro qu'elle devait joindre. Une fois celui-ci composé, elle attendit patiemment que quelqu'un décroche. Huit tonalités et une voix féminine se fit entendre :
-Oui ?
-Vitalie Darshaw, je suppose ?
-Oui.
-Bonjour. Je suis Iwëne, l'adjointe de Fraust, le recteur de la Faculté. Je suis actuellement avec un de vos agents, Aube Taboï. Nous avons appris par un message de son frère, Twilight, que la Faculté avait été attaquée. Nous nous sommes rendus sur place et avons pût constater que plusieurs élèves -dont Twilight- ainsi que le recteur avaient été kidnappés. Les auteurs de cette attaque sont des membres des divisions armées de la Genetics Coporation. Nous avons toutes les chances de penser qu'ils venaient du pôle de Miami, là où la plupart des agents victimes de l'explosion du pôle Londonien se sont réfugiés.
Iwëne souffla un instant. Elle avait tenté de dire tout cela sur un ton assez sérieux, neutre, maîtrisé, mais il était évident qu'elle paniquait. Son interlocutrice le comprit bien vite et lança :
-Bien. Nous allons nous préparer. Pouvez-vous me passer Aube Taboï, s’il vous plaît ?
Iwëne acquiesça et tendit le téléphone à sa camarade, sur qui elle posa son regard impassible. La jeune femme aux cheveux d'argent donnerait des informations supplémentaires aux deux professeurs lorsque la conversation téléphonique serait terminée.

Invité

Aube se dirigea dans les couloirs de la Faculté à la suite d’Iwëne, elle n’était pas particulièrement heureuse mais trouvait que le bâtiment en lui-même n’avait pas souffert. Ce qui tendait à prouver que les membres de la GC ne voulaient pas tuer, mais bien capturer des mutants de la Faculté. Sinon la Faculté ne serait pas dans cet état relativement préservé. Aube préférait penser aux murs et aux dégâts matériels qu’aux pertes humaines qu’avait dû subir l’école.

En entra à la suite d’Iwëne dans le bureau du recteur et l’écouta parler avec Vitalie avant d’avoir le téléphone en main. La conversation serait certainement assez brève, elle ne voulait pas risquer de craquer.

Vitalie, c'est Aube, tu as compris la situation ?

Ouais. Ca va toi, tu tiens le coup ?

On fait aller, mais quand ce sera terminé je promets une bonne discussion aux abrutis de mecs qui ne pensent jamais avant d'agir !

A l’autre bout du fil, Vitalie riait doucement.

Ils sont comme ça, qu'est-ce que tu veux... Bon, on va passer en hélico à la Faculté. Tu embarqueras avec nous. Iwëne compte venir ?

Oui bien entendu qu’elle comptait venir, mais pas question qu’Aube désobéisse à son frère. Bon d’accord, elle allait se diriger vers la GC mais Iwëne n’irait pas ! Pas plus que Julian d’ailleurs, même si elle en était presque certaine, la discussion serait âpre.

Ok pour l'hélico mais Iwëne ne viendra pas. Je ne compte pas la faire venir alors qu'elle n'est pas en forme.

T'entends quoi par là ?

Maudite curiosité mal placée de Vitalie, elle n’allait pas lui sortir comme ça quel était l’état de la co-rectrice non plus, surtout si cette dernière finissait par se débrouiller pour les accompagner.

Elle et Fraust sont très liés je pense qu'elle est sous le choc de son enlèvement.

Ca se comprend. Bon, et d'autres personnes ont décidé de venir ? Si c'est le cas, je compte sur toi pour mettre de côté ceux qui n'auraient pas beaucoup... d'expérience.

Là pas de problème, Aube n’allait pas faire autrement.

Ne t'inquiète pas, je ne compte pas embarquer des gosses, on en a déjà à chopper. Donc je vous attends avec l'hélico le plus vite possible, je ne veux pas qu'ils restent trop longtemps là bas.

Yep. On t'enverra les coordonnées exactes d'où on se pose. Mais vous êtes bien sûr que c'est au pôle de Miami ?

Aucun moyen d’en être absolument certains sans nouvelles des prisonniers et même eux ne devaient pas pouvoir le savoir.

Pratiquement, d'après les infos qu'on a eu ce serait le pôle le plus actif en ce moment.

Chouette ! Tu veux quoi comme équipement ?

Il n’y avait que Vitalie pour mettre un chouette (Oui oui un chouette pas une chouette …) dans le dialogue alors qu’ils parlaient d’aller tuer des gens. Elle était toujours comme ça, Aube se demandait en fait si quelqu’un était normal au MIL finalement.

Comme d'habitude, je sais que vous n'aimez pas mes fumigènes mais c'est utile !

Ah ! Vengeance quand tu nous tiens, ils les détestent et Vitalie ricana même !

Tu parles, on les ADORE tes fumigènes. Ca marche. Et puis l'équipement de base avec ! Voili Voilou... Tu me repasses Iwëne, s'teuplaît ?

Pas de soucis !

Aube rentendit l’appareil à Iwëne non sans ajouter pour elle-même.

Oui, des fumigènes toxiques pour les foetus, très bonne chose ça.

C’était petit, mesquin et hors de propos mais pas question qu’une femme enceinte vienne ! Non mais ! Et pour ceux qui se le demandent, Aube est au courant par l'intermédiaire de son pouvoir, elle a effleuré Iwëne alors qu'ils se rendaient à la Faculté et elle a senti un problème dans ses molécules, ou plutôt des molécules non Iwëniennes en elle. Il ne fallait pas être grand clair pour trouver la cause de cette relative anomalie.

Malia avait quitté la salle des fêtes, n'emportant avec elle que sa planche de bois et le révolver. Elle voulait faire un petit teste afin de dissuader sa collègue à toute tentative hasardeuse de se joindre au groupe de sauvetage avec. En chemin elle marchait sans même se dépêcher, d'ailleurs elle marchait dans la mauvaise direction si l'on regardait bien, les escaliers étaient à l'opposé. Non, elle cherchait tout simplement à monter par un endroit bien plus rapide, la fenêtre. Une liane elle en était encore capable surtout qu'elle c'était reposée, puis elle ouvrit celle-ci brisée par mégarde comme les quelques dégâts qu'on pouvait répertorier dans l'établissement...
La jeune femme attendit que la conversation se termine, ou du moins qu'elle soit en passe de se terminer, ce qui ne tarda pas à arriver. Elle était apparu juste avant que Aube ne termine, les cartouches de l'arme étaient retirées, elle avait même vérifier, tirant un coup vers le sol afin de retire celui qui c'était éventuellement glissé dans le canon. Puis en entrant, elle avait lancé l'arme à sa collègue.

"- Iwëne avant de dire quoi que ce soit, tire sur moi avec. "

Le ton était autoritaire, elle savait que la jeune femme trop sensible ne devait pas être capable de faire ça, même si on le lui demandait. Si elle y arrivait, alors, il faudrait trouver autre chose pour la dissuader. Pour l'heure, elle attendait toujours dans l'ouverture de la porte, le coup n'avait pas encore retentit, sans doute la surprise. Elle attendait, il ne restait plus beaucoup de temps à la jeune femme pour tirer, ensuite elle pourrait être considérée comme morte.
Après elle serait considérée comme inapte à partir. Même fatiguée comme elle l'était, Malia était toujours capable de tenir debout et d'avoir des idées aussi tordues... Cette femme était finie, perdu à la cause de la folie. Elle se mit à compter tout bas en chinois sans y prendre gare. Lorsqu'elle arriverait à 10 il serait trop tard. Tant pis si personne ne la comprenait, elle savait ce qu'elle faisait, c'était le plus important.

En se libérant du combiné, Iwëne avait plus ou moins réussi à reprendre contenance. Ses trais s'étaient adoucis, venant rejoindre cette expression qui lui était si propre : évasion à la réalité, détachement de toute contrainte. Comme si l'affaire hautement troublante ne l'atteignait pas.
Cependant, au fur et à mesure qu'elle entendait les réponses de Taboï à son interlocutrice, son impassibilité se modifiait. Ses sourcils se froncèrent légèrement, signe de mécontentement mélangé à la curiosité.
Aube contait joyeusement qu'Iwëne était inapte à la mission, que son moral était très affecté, que la disparition de Fraust la faisait se sentir mal, et qu'en définitive -car c'était bien ça que Taboï avait dit mot pour mot- elle ne viendrait pas. La jeune femme s'était retint d’interrompre le dialogue, lançant toutefois un regard noir à sa camarade. Celle-ci savait très bien qu'Iwëne désirait se joindre à la mission. Melwin aussi, d’ailleurs. Lui refuserait-elle à lui aussi de les accompagner ?
Si ce n’était pas le cas, Iwëne serait définitivement désespérée. Attendre le retour des êtres chers lui paraissait impossible. L’idée même l’angoissait. Et si rien ne s'était passé comme prévu ? Et si les soldats ne revenaient pas, eux aussi ? Et si l'un des élèves, Twilight, Fraust, si l'un d'eux était mort ?
Non, elle ne supporterait ni ces questionnements ni ces réponses laissées en suspens. C'était sans doute une des raisons pour lesquelles elle ne voulait renoncer à partir. Malgré son entêtement, elle savait qu’elle n’était pas en pleine forme et que cet enfant, dans son ventre, l'effrayait. Ou plutôt, qu’il y avait cette perpétuelle peur de lui faire du mal.
Que fallait-il faire ? Demeurer égoïste, jouer sa vie et celle d’un autre pour sauver des êtres chers ? A quel point aimait-elle Fraust, Twilight, sa progéniture ?
Le secours des élèves et du recteur la concernait. Elle se sentait tellement concernée d’ailleurs qu’elle se serait lancée sans réfléchir pour les sauver. Et puis, cette sensation d’être lâche, d’abandonner... Ce ne serait pas le regard des autres qui serait dur ; plutôt son propre jugement. S’aimerait-elle davantage en sachant qu’ici, en attendant, elle aurait protégé son enfant ?

Elle soupira. Si au moins elle était certaine que tout se passerait comme prévu, si elle pouvait être informée de ce qu’il advenait, comme ce serait le cas sur le terrain. Oui, s’il y avait un moyen de savoir, Iwëne accepterait beaucoup mieux son rôle d’exclue.

Tout se mobilisait contre sa réflexion, la jeune femme finirait par céder. Mais pour l’instant, elle y croyait, et sa main attendait le retour du téléphone.

Avant cela, Malia entra dans le bureau. Iwëne la regarda un instant, lui trouvant une attitude étrange, et une seconde plus tard, elle recevait de sa collègue un objet volant. Quand elle l'attrapa et que Malia lui donna l'ordre de tirer, la jeune femme crût à une hallucination, voir une plaisanterie. Rien de bien sérieux. Et de très mauvais goût.

Un long moment, elle resta là, interloquée, se demandant ce qui lui arrivait. Elle n'allait pas tirer, bien sûr que non. Pourquoi le ferait-elle, d'ailleurs ? Rien ne lui paraissait plus insensé que de blesser quelqu'un, Malia de surcroît, sur simple demande. Une collègue, une alliée ! Etait-il possible que la Genetics Corporation lui ait fit perdre la tête ?
Son visage qui laissait désormais paraître tout son trouble se tourna vers Taboï, puis Albaran, en espérant trouver chez eux des réponses. Ils ne dirent rien. Un coup monté ?
Iwëne regarda de nouveau sa consoeur puis dit, non sans peine :
-Je ne sais pas à quoi tu joues, Malia, mais il est hors de question que je te tire dessus !
Pour finir, elle avait haussé la voix. L'idée d'un meurtre la tuait littéralement. Et pour s'assurer que Malia ne reprenne pas l'arme, elle la serra dans sa main gauche.
De la droite, elle reprit le combiné. Sans quitter Malia des yeux, Iwëne demanda à Vitalie quelle était la somme qu'elle désirait. Le prix fut accepté immédiatement, et elle poursuivit par :
-Aube a prétendu que je n'étais pas en état de me joindre à vous, mais...
C'est à ce moment là que la jeune femme comprit le coup du revolver. Elle le regarda puis le posa doucement, presque en tremblant, sur la table. Colère, peur, tristesse, elle ne savait pas ce qu'elle ressentait.
-N’insistez pas, Iwëne, reprit Darshaw, je ne compte emmener aucune autre personne que mes soldats. Même vous.
Silence.
-Je... D'accord... Au revoir… et bonne chance...
Fin de phrase qui lui fut pénible. La conversation terminée, elle se tourna tour à tour vers Aube et Malia :
-Je vous remercie. Très ingénieux. J'ai le sentiment que vous faîtes tout cela pour me prouver à quel point il serait bon que je reste ici avec les élèves. Vous avez raison. Mais... si seulement vous pouviez… savoir à quel point cela me tenait à coeur... Aube, tu devrais comprendre, pourtant.
Justement, Iwëne, ces deux femmes comprenaient trop bien la situation. Albaran aussi, tu pouvais t’en douter. Mais quelle importance désormais, n’est-ce pas ? Tu n'as plus rien à leur dire pour l'instant. Réunion achevée. Les consignes, tu les appliqueras toi-même, enfermée dans l'havre de paix que tu aimes tant. Que tu vas devoir supporter.

Iwëne traversa le bureau à grand pas, dégoûtée, immature aussi, rendant au passage l'arme à sa propriétaire. Elle avait l'intention de rejoindre Melwin à la salle des fêtes. Et pleurer un bon coup.

Invité

Depuis qu’il était arrivé, Albaran n’avait jamais encore rencontré le recteur ou la jeune femme qui codirigeait la faculté. Il s’était contenté d’un nom, comme pas mal d’élèves ou de personnes extérieures. De très mauvais goûts, un nom. Il n’avait jamais pris la peine de se présenter, elle non plus, égalité balle au centre. Idem pour le recteur. Que dire sinon qu’Albaran avait bien envie de reprendre l’épisode depuis le début.

Il venait d’arriver. Et on lui en mettait plein la tronche : quoi ?! La GC a attaqué ?! DAMNED ! Sortez les fusils, qu’on se paye une boucherie ! Engagez des TUEURS, foutez moi ça en TAULE et qu’on EN PARLE PLUS. Mais tout vire au drame quand le patron des gentils (le méchant Fraust) est capturé par le groupe des vilains. On a enlevé le président ! Imaginez un peu la panique. Et voilà qu’en plus, on trouve de quoi impliquer un aveugle dans cette guerre (si elle peut porter le nom) dont il n’avait pas connaissance. Bien fait pour ta gueule, Albaran ; tu voulais jouer les gentils et on t’offre un poste de super-héro, merci qui ?

Tout cela lui semblait un rêve… un rêve horrible. Il se sentait l’acteur de dernière zone propulser au devant d’une scène à Hollywood. Qui n’avait même pas le dixième du quart du charisme nécessaire. Et voilà qu’on lui demandait de se jeter entre deux camons d’essence enflammés, de slalomer entre cinq voitures de flic et de se jeter contre un plexiglas incassable. Tout ça, c’était bien trop pour Albaran. Il aurait aimé la paix, un chocolat chaud et une bonne clope réconfortante. Au lieu de cela, il n’avait que le silence de mort qui planait dans la pièce depuis quelques minutes. Seule la voix étouffée d’une jeune femme parvenait à se frayer un chemin dans cet univers sans bruit.

Le chien d’un révolver que l’on asticote. Alban ne chercha pas même la cause de ce son, il se contenta d’y croire. Malia armé, pointant vers Iwëne, ou peut être vers elle ; ou bien c’était Iwëne qui… oh, ta gueule la petite voix. Quoi qu’il en soit, l’aveugle ne put que rester passif et silencieux, encore un peu perdu dans ses pensées. Tout s’entrechoquait dans sa tête. Tout semblait compliqué, et pourtant si simple au final. Il n’avait pas la moindre idée de pourquoi, pourquoi donc des mutants s’en prenaient à d’autres alors que tous devraient être unis contre la ribambelle de politique qui ne leur offrait aucune chance de vie… de liberté… Albaran déglutit. Autour de lui, on n’avait compris le coup de sa collègue. Il n’avait pas envie d’y réfléchir, pas envie de cogiter sur l’astuce, ni de lancer une belle vanne bien placé. Ca n’avait plus d’importance. Tout se foutait la malle. Quoi que serait le résultat, il y aurait des pertes. Peut être immenses. Peut être pas.

Il soupira bruyamment, brisant le silence réinstauré. Et lorsque la sous-directrice se leva pour partir, l’homme marmonna dans sa barbe.

« Amen. »

Nouveau soupir. Quelle ambiance. De quoi faire pâlir des tombes. Ressusciter des morts. Oh, ce serait tellement bien… si cool… bonjour, c’est moi Félix ! Qu’est ce qu’on bouffe les mecs ? L’aveugle releva la tête vers son voisin, le gratifiant d’un petit sourire tristounet.

« On va rentrer tard ? Sinon faut que j’appelle ma femme, elle va m’engueuler. »

Iwëne c'était énervée, elle voulait partir... Le test avait aboutit à ce que Malia attendait, un refus, quoi de plus normale, cette femme était sans doute forte, mais pas faite pour tuer, pas plus que la pseudo plante qui se tenait là devant-elle n'était faite pour cela. Une fois lui avait suffit, maintenant elle pouvait le refaire, oh oui mais elle n'en avait pas la moindre envie. Lorsque la rectrice du moment s'en allait, mais l'enseignante toujours dans l'embrasure de la porte ne lui fit pas le plaisir de la laisser faire. Elle prit l'arme qu'on lui rendait au passage, la glissant presque dans le même geste dans sa ceinture. Il ne restait plus qu'à finir le travail qu'elle avait entrepris, c'est ainsi qu'elle prit dans ses bras la femme qu'elle venait de pousser à bout pour son bien.

"- Excuse moi, mais c'était la seule façon de te faire comprendre. Ne t'en fais pas, la GC ne les tuera plus maintenant, ils ne seront que captif, même si c'est déjà bien trop... "

Elle prit alors Iwëne par les épaules comme l'aurait fait un père pour son enfant lorsqu'il veut lui expliquer quelque chose de très important. Oui, Malia n'était sans doute pas une femme encore prête pour s'engager dans la vie "pour le meilleur et pour le pire", mais elle était déjà prête à avoir le rôle d'une mère. Ce rôle elle l'avait pour qui en aurait besoin, et là c'était Iwëne...

"- Je ne veux pas voir d'autres personnes mourir aujourd'hui, alors s'il te plaît, laisse ces soldats s'en occuper, ils s'entraînent pour ça, nous notre mission est de calmer les esprits et de s'occuper de tout remettre en ordre pour pouvoir accueillir les autres lorsqu'ils reviendront. Tu veux bien ? "

Elle réussit à s'arracher un sourire, relâchant la jeune femme pour qui elle avait autant de respect que pour son ancien patron, ou l'homme qui partageait la vie de cette dernière et qui avait subit le même sort que ces élèves. Malia reprit cartouches et l'arme avant de les tendre à Aube. Elle n'en aurait aucune utilité elle même... Pour le moment, elle attendait une réaction, celle de sa collègue, la seule qui restait encore dans cette école visiblement. C'est ce moment là que choisit l'aveugle pour faire un peu d'humour, pas très bien choisit en vérité, mais Malia se contenta de le laisser dire sans même lui jeter un regard froid, de toute façon cela n'aurait servit à rien il n'aurait pas pu en jouir...

Arbitre Nombre de messages : 368 Date d'inscription : 21/11/2006

Le célèbre intendant de la Faculté pénétra timidement dans le bureau du recteur, où s'était réunis les membres du corps professoral. Il avait une demande à formuler qui ne pouvait trop attendre.

"Messieurs et mesdemoiselles..." Commença t'il tout aussi timidement "J'ai une requête à vous formuler. Vous comptez partir en contre-attaque pour libérer le recteur et les élèves, n'est ce pas? Alors, prenez ceci." Monsieur Chô tendit à Iwëne le cimeterre du recteur, qu'il avait gardé sur lui pendant l'attaque. "C'est le sabre du recteur. J'imagine qu'il pourrait être utile, à lui ou son frère. Si vous pouvez l'emporter et leur transmettre..."

Sur cette requête, l'intendant s'inclina respectueusement puis repartit aussi prestement et silencieusement qu'il n'était venu. Encore un tas de paperasses dans son bureau pour déclarer le récent 'sinistre' qui avait secoué l'établissement. Le comptable allait évidemment demander des comptes pour toutes les réparations, murs défoncés et autres portes arrachées...

Julian se dirigea vers le bureau du recteur au pas de course, comme si parler avec Aube était devenu aussi vital que respirer, quelque chose de primordial. Durant son court trajet, il pensa intensément à Twilight, Twilight qui ne cessait de jouer les héros, qui se mettait en danger. Pourquoi diable ne pouvait-il pas tout simplement arrêter d'être comme ça, de lui causer tant de soucis ? Comme s’il était le seul à ne pas pouvoir supporter l’idée qu’il arrive quelque chose à son compagnon… Julian non plus n’était pas en sucre. D’accord, il n’avait qu’une très maigre expérience du combat, mais il n’avait pas le droit de l’écarter comme ça, de le laisser dans le doute et la crainte du pire, comme s’il était assuré de toujours bien s’en sortir.

En arrivant, le mutant aux vecteurs croisa l’intendant qui venait en sens inverse. Par chance, celui-ci ne le pria pas de ne pas pénétrer dans le bureau, sûrement trop préoccupé pour se rendre compte de la destination du jeune homme. Ainsi, le moléculaire pénétra dans le bureau, sans frapper, et se retrouva planté là, soudain immobilisé, devant Iwëne, Aube et une femme et un homme qu’il ne connaissait pas mais qui, il s’en doutait, devaient être des professeurs. La femme qui lui était inconnue se trouvait face à la co-rectrice, qui tenait un sabre en main. Julian ne prit cependant pas le temps de faire une quelconque réflexion sur l’arme, et se remit soudain en mouvement.

- Veuillez m’excuser pour cette interruption, mais j’aimerais parler avec Aube, déclara-t-il en fixant son regard sur la sœur aînée de Twilight, qui arborait un air grave.
Ca ne présage rien de bon… pensa le mutant aux regard d’azur. Aube ? ajouta-t-il à haute voix.

Invité

Aube regarda Iwëne avec les larmes qui lui montaient aux yeux. La pauvre était désemparée et il ne manquait certainement pas grand-chose avant qu’elle craque. La sœur de Twilight s’en voulait un peu de la mettre de côté, mais elle n’avait pas tellement le choix. Si son intuition sur l’état de santé de la co-rectrice était bonne, il ne lui fallait pas d’action violente pour ne pas perdre son enfant. Et aller sauver Twi à la GC était une action violente. Sans compter le savon à lui passer ensuite…

Mais au moins, elle semblait avoir compris que Vitalie n’allait pas l’emmener si facilement et elle capitula. Du côté des autres professeurs, Aube ne connaissait personne, elle devait donc attendre un peu avant de savoir exactement quoi faire d’eux. Ils ne semblaient pas décidés à venir avec elle, mais on ne savait jamais.

L’intendant choisi cet instant pour arriver et proposer le sabre du recteur. Aube faillit rire lentement devant la protection plus que minimaliste de cette arme, mais au moins tout le monde souhaitait aider l’équipe de sauvetage. C’était une bonne nouvelle.

Et comme si cela ne suffisait pas, Julian choisit cet instant pour arriver et demander à lui parler. Elle se dirigea vers lui et lui posa une main sur l’épaule en signe de réconfort avant de lui parler sur un ton maternel.

Julian, j’espère que tu ne viens pas me demander de venir avec moi. C’est trop dangereux, je suis désolée.

Sa voix tremblait un peu suite aux émotions de la journée et à l’air perdu du jeune garçon en face d’elle. Mais elle ne pouvait pas faire autrement, elle devait faire comprendre à Julian qu’il ne pouvait pas venir, elle l’avait implicitement promis à Twi et elle comptait bien respecter sa promesse.

Elle faisait du mal aux deux, elle le savait. Iwëne et Julian voulaient tous deux se battre pour sauver les autres. Mais ce n’était pas le moment de leur permettre ça. Si encore ils avaient pu, comme Vitalie, devenir totalement invisibles, alors là, elle aurait pu y réfléchir. Mais jamais un vecteur ne pourrait totalement être efficace, de même qu’une femme à bout de nerfs n’était pas la meilleure personne dans un combat.

Aube sentait bien qu’elle non plus n’était pas dans l’état le plus utile pour le combat à venir. Mais elle voulait agir et elle allait le faire.

[HRP: Préparez les mouchoirs... ou la corde... Hum.]

Julian se sentit soudainement complètement déphasé, déconnecté du monde, ici, dans ce bureau, au milieu de ces adultes qui préparaient sans doute une terrible bataille future pour venir en aide à leurs camarades mutants. Depuis que les troupes ennemies s’étaient retirées de l’île de la Faculté, et qu’il avait eu connaissance du rapt de son amant, tous les évènements qui en avaient découlé avaient été, au sens du mutant aux vecteurs, comme un long mouvement continu, une impulsion irréfragable le menant sur la voie du sauvetage de Twilight. Mais en une phrase, Aube venait d’interdire sa progression sur ce chemin. Dire que Julian était abasourdi relevait de l’euphémisme. Cette soudaine inertie mentale fit retomber sur lui tout le poids de sa peine, abaissant implacablement son visage stupéfait vers le sol. Et puis cette colère. Cette colère subite contre tout et tout le monde. Lui-même, et le monde entier. Serrant les dents à les faire crisser, et ses poings à en faire s’en disjoindre les jointures, il redressa la tête subito, ses iris céruléens embués de larmes, fatras des émotions insupportables d’un adolescent à l’âme déjà trop mutilée pour en supporter d’avantage. Plantant ses yeux coléreux dans ceux de celle qui le soumettait à une interdiction si décisive, il se mit à vitupérer avec véhémence, contrôlant à peine l’envie qu’il partageait avec son doppelgänger de détruire tout matériel qui était encore susceptible d’être dégradé dans la pièce.

- C’est injuste ! Tu n’as pas le droit de m’interdire ça ! J’y irai, quoique tu dises ! hurla-t-il en se dégageant de l’étreinte maternelle de la jeune femme. Pourquoi je resterais ici, hein ?! Dis le moi ! Est-ce qu’on n’a pas eu la preuve qu’ici ou ailleurs, au final, c’est la même chose !? On nous promet qu’on vivra en paix ici, loin de la folie de ces merdes humaines, mais en fait rien ne change d’autre part. Qu’il a bel figure là, votre havre de paix ! Tu parles, on ferait tout aussi bien d’aller se noyer dans l’océan histoire d’en finir ! Mais perso, je préfère crever en essayant de le sauver !

Au fur et à mesure que Julian vomissait sa haine et son désespoir, se fichant éperdument de ce que les autres protagonistes de la scène devaient penser de lui, le volume de sa voix augmenta de plus en plus, jusqu’à ce qu’elle se brise, donnant l’impression que chacun de ses mots était un morceau de verre coincé dans sa gorge, et qu’il peinait à extraire sans se blesser. Il avait tellement pleuré que ses cils étaient colonisés par des perles d’eau salée, et ses joues étaient rougies. Alors qu’il reprenait spasmodiquement son souffle, on aurait pu croire que le jeune homme s’était enfin calmé. Mais son regard accusateur était toujours bien enfoncé dans les pupilles d’Aube. Pour lui, elle était bien trop immobile, bien trop sereine. Et, en cet instant, il la détestait de façon innommable. Un simili de rugissement animal sembla monter en lui, et il hurla une dernière fois. Un claquement résonna entre les murs du bureau du recteur, et une chaise inoccupée vola en éclats, suivi d’une autre.

Subitement, Julian se sentit au bord de l’évanouissement. Il tituba, bascula subitement vers le sol, et se rattrapa in extremis au bureau qui se trouvait là. Sa vision se troublait. Il plaqua une main sur son front. Il était trempé de sueur. Tout son corps tremblait, et il avait l’impression d’entendre son cœur battre dans ses oreilles.

- Hey, qu’est-ce qui t’arrive ? Julian ! Bordel !
- Twi… sanglota imperceptiblement le mutant aux vecteurs.

En cet instant, un fait devenait évident sous les yeux de plusieurs témoins : ce dévouement exacerbé à Twilight dont faisait preuve le mutant au regard d’azur. Cet allocentrisme envers le jeune Taboï qui s’était spontanément, et presque instantanément, développé en Julian dès leur première rencontre, et les conséquences que la mort du garçon aurait sur la santé mentale, et, conséquemment, sur la santé physique de son compagnon.

D'abord ces bras qui l'enlacent, puis leurs deux corps l'un contre l'autre. Non, deux corps et demi. 0 virgule quelque chose. Une présence du moins.
Iwëne n'avait pas réagit lorsque Malia l'avait serrée contre elle ; elle s'était laissé faire. Révoltée par cette « manipulation » et ce barrage devant la porte, elle aurait très bien pu se débattre et crier à qui voulait l'entendre qu'elle détestait, qu'elle haïssait, ne supportait en aucun cas d'être ainsi exclue quand le sujet était d'une importance capitale. Vitale.
La jeune professeur avait également l’opportunité de remercier Malia pour l'attention qu'elle lui portait, et pour cette décision désastreuse mais néanmoins juste. Cependant, quelque chose en elle l'empêchait de s'exprimer, lui demandant juste de se calmer un peu. 0 virgule quelque chose.

Malia lui sourit. Iwëne comprit, ne dit rien. Malia comprendrait qu'elle obtempérerait. Il n'y avait rien à dire. Et c'est dans cette atmosphère lugubre que l'intendant fit son entrée. La demoiselle aux cheveux d'argent se tourna vers lui, subitement réanimée. Elle hocha la tête lorsqu'il lui demanda d'apporter le sabre au recteur ou son jeune frère. Savoir qu'Ashen avait aussi été capturé ne présageait rien de bon. Elle l'avait vu s'entraîner, elle l'avait vu à l'oeuvre et elle savait qu'il ne faisait pas parti des mutants « lambda », comme elle-même se considérait. Ashen rimait avec force et perfectionnisme. Comment avait-il pu se faire capturer ?
Elle donna le sabre à Aube d'un geste las, cachant tant bien que mal sa nervosité qui revenait au galop. Le glaçon qu'elle était fondait quelque peu au niveau des paumes. Elle flippait.

Ensuite, Julian apparut. Iwëne ne le remarqua pas immédiatement, trop concentrée dans la contemplation de ses mains moites. Ca ne lui était pas arrivé depuis des années ; pas pour quelque chose ressemblant à de la peur, du moins. Est-ce que les neuf mois allaient être tour à tour une soupe de sentiments ? On ajoute des sautes d'humeur aux sensations, on mixe et on se « délecte » des différentes saveurs. Le mur d'impassibilité allait en prendre un coup.
Julian aussi d'ailleurs, en avait pris un. Invisible à l'oeil nu, certes, mais très audible. Aube demeurait en désaccord avec ces deux âmes en peine ; elle n'épargnait pas la rectrice, encore moins un élève. A fortiori si celui-ci se trouve être le petit ami de son frère.
Un inconnu ne rentrerait pas dans les rangs du M.I.L.
Iwëne regarda au loin, écoutant l’adolescent, comprenant Julian sur tous les points : révolte, déception, naufrage, descente en enfer.
Ca lui faisait mal au coeur, bien entendu d'entendre les insultes, cette démolition de l'havre de paix. Mais Julian avait tellement raison ! Elle aurait voulu crier qu'elle était d'accord, que tout était répugnant, y comprit eux, y comprit la Faculté. Iwëne lui aurait dit qu'il n'y avait rien de mieux que de se noyer dans l'océan ou se planter rageusement le sabre du recteur dans l'abdomen. Oui, oui ! On n'a qu'à crever ! Mais est-ce que ce sera mieux après ?
Rien n'était parfait, la vie leur était impossible : ce n'était qu'une guerre. Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient y faire ? Se battre ? Continuer à se battre ? Réparer les murs ? Jurer par tous les dieux et croyances que rien de mal n'arriverait plus ? Navrée, ce ne serait jamais le cas. Il n'y avait plus que l'espoir, il n'y avait plus que la foi. Il n'y avait plus que ça.
Et savoir si cela suffisait ou non... ce n'était pas la question.
La question c'était : est-ce que tu y crois ?
Iwëne y croyait, et Julian aussi dans le fond, même s'ils étaient désemparés. Dans le cas contraire, ils ne se seraient pas défendus, prêts à sacrifier leur vie pour sauver ceux qu'ils aimaient. Désormais, il fallait faire confiance au M.I.L.

Oui, Julian et sa prof en était au même point. Aînée du mutant au vecteur, c'était elle l'adulte. Et quand elle vit le garçon sur le point de les quitter, elle ne put se contrôler. 0 virgule quelque chose.
Une main poussa dans son dos, déchirant le vêtement. Elle se tissa de filaments, de nerfs et devint une de ces choses étranges qu'Iwëne savait créer. Elle n'avait pas pris la peine de recouvrir cette chair de peau afin de la rendre moins agressive pour les regards. L'esthétique, elle n'en avait que faire en ce moment.
Et la main, et le bras s'emparèrent astucieusement de Julian, qu'ils obligèrent à avancer, le faisant traîner par terre s'il ne suivait pas.

Tous deux sortirent de la salle.

Invité

Ce n’était pas parce qu’elle avait refusé à Iwëne le droit de venir sauver Fraust qu’Aube était sans cœur. Et quand elle entendit Julian hurler elle sentit ce cœur faire un bond. Elle n’était pas du tout capable de gérer ce stress en ce moment. Le regard maternel fut remplacé par la seule chose qu’elle connaissait dans ce genre de situation.

Elle avait déjà du faire des choix qui lui brisaient le cœur mais ce n’était pas une raison suffisante à ses yeux pour briser sa décision. Elle se devait d’agir et d’être totalement responsable pour eux puisque visiblement ils ne le pouvaient plus. Son regard s’assombrit et elle attendit la fin de la crise de larme pour agir.

Quand il manqua de s’évanouir sous le choc de la douleur de peut-être avoir perdu Twi, elle faillit craquer, mais elle sentait que ce n’était pas le bon moment. Elle regarda sans dire un mot Iwëne le prendre par ce qu’on pouvait appeler un bras et elle attendit qu’ils sortent de la pièce pour enfin se laisser aller.

Elle s’assit brutalement sur le sol et ferma les yeux attendant que le mal être passe. Elle détestait devoir faire du mal aux gens qu’elle appréciait. Mais elle n’avait pas le choix en l’occurrence, jamais Vitalie n’accepterait le déplacement d’élèves et d’une femme enceinte. Iwëne finirait par comprendre et elle s’expliquerait avec Julian pour se faire pardonner de son manque de réaction.

Mais elle sentait bien que cette mission lui tiendrait à cœur beaucoup plus que les autres. Twilight avait intérêt à se protéger le temps qu’elle arrive, sinon elle ne donnait pas cher de la GC.

Elle leva les yeux vers les professeurs encore présents et leur demanda d’une voix atone.

J’ai été trop dure avec eux vous pensez ?

Même elle ne pouvait plus réellement parler sans se laisser abattre. Et dieu savait pourtant que ce n’était pas le moment.

Mais tant que l’adrénaline ne coulerait pas dans ses veines, elle resterait incapable de refaire surface entièrement. Cela ne se voyait pas, en bonne militaire, elle dissimulait ses émotions, mais elle savait que cela pouvait se sentir.

Combien de disparus ?

La question avait fusé sans qu’elle ne puisse l’empêcher. Elle se devait de savoir combien de vies allaient dépendre de leur action. Et elle devait le savoir avant l’arrivée de Vitalie et des autres.

Malia avait observé la scène sans rien dire, Iwëne c'était calmée, elle avait même quitté la pièce avec Julian pour se rendre on ne savait trop où. Après tout peut être retournait-elle voir les élèves, c'était son devoir en quelques sortes d'aller annoncer la suite des opérations aux enfants et même au personnel qui restait. Étrange aux yeux de Malia de voir cette femme le faire, elle la voyait bien moins large d'épaule que ça, même si elle la savait capable, elle la voyait aussi effacée en quelques sortes.

Regardant Iwëne partir, elle posa son regard sur Alban puis sur Aube, le prénom de la jeune femme lui plaisait beaucoup, c'est tout ce qui lui vint à l'esprit. Elle vit le visage sombre de la jeune femme, peut être connaissait-elle quelqu'un parmi les élèves qui avait disparus ? En tout cas elle semblait drôlement impliquée dans l'affaire, un peu trop même, mais peu importait, c'était un soldat après tout elle savait agir correctement et elle venait même de le prouver. Seulement le doute c'était installé et elle se remettait en question, elle les questionnait même, ce qui ne laissa pas la professeur indifférente et pour le montrer, elle répondit assez rapidement.

"- Non, vous avez été ferme c'est ce qu'il fallait. "

La voix de Malia était neutre, presque froide, elle revoyait encore ce qui c'était passé quelques temps plus tôt ne sachant pas vraiment comment elle allait pouvoir accuser le coup, puis elle ferma les yeux laissant Aube reprendre la parole. Elle posait une question intelligente, intéressante surtout, combien de disparu.

"- L'intendant a fait un recensement des élèves qui ont pu échapper à l'enlèvement, ceux qui sont mort ont sans doute été signalé par la même occasion, j'espère qu'il n'y en a pas plus d'un..."

Sa façon de le dire suggérait qu'il y en avait forcément un, mais en même temps cela ne donnait absolument pas envie de la questionner sur le sujet. Oui, elle avait vu un élève mourir devant ses yeux c'était déjà bien assez pénible ainsi pour que personne ne lui pose de question, du moins elle l'espérait profondément.

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