[Moyen Orient] Atterissage

Un doigt griffu tapota sur l'écran GPS, geste futile pour vérifier la position de l'engin en vol ainsi que sa destination. Après douze heures harassantes de trajet, le propriétaire du doigt commençait, comme la plupart des membres de l'expédition à sérieusement avoir envie de se dégourdir les jambes...

Les résultats étaient satisfaisants. L'homme se pencha en arrière et lança avec une voix qui se voulait enjouée :


« On est bientôt arrivé ! L'aire de pique-nique nous attends de pied ferme ! »

A l'arrière du transport, on ne releva même pas la tête au calembour du pilote. La situation n'était pas fameuse, tout le monde le savait. Et l'ambiance était plutôt à l'introspection... Chacun tentait avec énergie de trouver une solution au problème dans lequel ils étaient tous. Comment faire pour ne pas se faire reprendre par la GC.

Faut dire, ils étaient un peu partis sur un coup de tête, pensa le pilote. Ils avaient suivis sans trop poser de question leur chef, Josh D., maintenant en train de proprement mourir sur le sol de l'hélicoptère de transport. 8 personnes en tout embarqués à la suite du chef pour quitter une entreprise qui partait à veau l'eau. Pour quitter une entreprise, qui, si elle en sortait pas trop endommagée (Ce en quoi le pilote se disait que vu ce qu'il avait pu voir, il y aurait encore suffisamment de personnes pour les embêter) allait se jeter à leur poursuite tel un loup famélique courant après un lièvre.

La situation n'était pas dangereuse. Ils risquaient juste leur peau. Mais la situation du chef laissait à désirer... Et la destination... Autant elle était super pour se cacher. Autant, ils étaient dans un sublime point de repérage avec juste assez de carburant pour les emmener au point d'arrivée. Il suffirait juste qu'ils suivent le petit point sur leur écran pour arriver à eux. Ce qui n'allait pas trop avec leurs objectifs. C'est vrai quoi, quand on déserte, on s'attend à la liberté inconditionnelle, pas à une mise à l'essai.

L'hélicoptère (avec le gros sigle de la GC sur son flanc droit) opéra un petit virage avant de se poser à l'emplacement d'un ancien campement militaire laissé à l'abandon près de Bethléem (CisJordanie). Jango le pilote, connaissait bien l'endroit. Même si une dizaine d'année s'étaient passée et avaient arraché la plupart des tentes, il se souvenait encore avec nostalgie de l'époque où il était parti s'engager dans les forces israéliennes et sa première opération. La paix avait clairement vidé l'endroit. Ce qui arrangeaient bien leurs affaires. Maintenant, ne restait plus qu'à trouver un moyen de vraiment disparaître dans la nature...
Sortant son casque, Jango se tourna vers les personnes à l'arrière.

« Nous sommes arrivés, la compagnie Jan Air espère que vous avez passé un excellent voyage... »

Quand on est dans un hélicoptère en route vers une destination inconnue, accompagné d’un homme-loup, de cinq gardes armés jusqu’aux … enfin, armés quoi, et en plus un gus qui se fondrait très bien dans un décors de type infernal en train d’agoniser à feux doux … Eh bien on est pas toujours très à l’aise.

Naflin, lui, faisait route vers un lieu qu’il ne connaissait pas, accompagné d’un portugais sans accents, un type qui faisait une violente réaction allergique, et cinq figurants.
Vraiment pas de quoi s’inquiéter.

D’autant plus que pour être sûr, le mutant avait touché deux-trois clampins … Bien évidemment, çà semblait fortuit à chaque fois. Quand on va à la cueillette des images mentales, on y va sans en avoir l’air.
Et puis, çà occupe. Une image mentale … C’est gorgé d’informations sur la personne. Bon, pas du genre ‘‘Neutre, sympathique, aime les fleurs et les ballades en montagne’’, mais çà permettait de savoir un peu la nature profonde des personnes. Bon il faut la décortiquer pendant des heures avant d’en avoir un résultat …. C’est donc mieux que les petits jeux de patience.

Trois gardes sur cinq, l’acnéique, et celui qui est contre les rasoirs par conviction plus tard, l’hélico en question se posa. Le jeune mutant en descendit. Il était en vie, il était loin, il était en Israël, et il était affamé.
Il n’eut pas de bouffées de bonheur d’être en vie, pas non plus de soif d’aventure, pas de peur … Juste un magnifique gargouillis émit par son estomac …

Le premier geste de Natsu aux paroles du loup fut un étirement. Le stress ainsi que la position désagréable maintenue pendant longtemps, lui avaient donné d’agréables courbatures.

Elle-même avait préféré dormir pendant le voyage. C’était rare chez elle, mais elle se sentait au chaud dans cet espace réduit. Accompagnée de gens en lesquels elle avait confiance. Et puis rien que le fait de penser que la GC était loin derrière suffisait à lui donner un coup de bambou. Comme si tous le stress accumulé durant ces longues années étaient tout d’un coup retombé, la laissant respirer l’air de la vie pour la première fois.

Elle ne savait pas que penser de la situation. Elle avait simplement dormi sans se poser de questions. Maintenant qu’elle se réveillait, elle voyait bien que les choses n’étaient pas aussi roses qu’elle le pensait en partant. La désertion est passible de mort dans la plupart des armées du monde. La GC était une entreprise, ce qui voulait dire pour eux, un châtiment pire que la mort dans le cas où ils les reprennent.

Elle pris le relais d’un des agents de Jango et se dirigea vers Josh D. . Le pauvre directeur semblait souffrir mille morts. Et elle ne savait pas trop quoi faire pour l’aider. Comme il avait les yeux fermés, elle le regarda un moment. Enfin, elle regarda l’ombre qui cachait partiellement le corps du mutant. Elle lui devait la vie. Elle le suivrait, elle l’aiderait… Mais elle n’avait aucune idée de la manière de faire pour l’aider dans le cas actuel…

La souffrance est une chose particulièrement étrange. C'est un signal conçu par l'organisme pour le prévenir d'un disfonctionnement, ou d'une lésion. Mais ce signal se trouve être quasiment aussi destructeur que le problème dont il est la source. Ce qui fait qu'il n'est autre qu'un fragment d'un cercle vicieux, dont il suffit de faire le premier pas pour sombrer dans une spirale infernale, n'aboutissant qu'à une seule chose : la mort.

Quelques heures après que le sol anglo-saxon eut disparu, les drogues dont s'abreuvait Josh D. pour contrôler sa mutation cessèrent d'agir, le laissant tout à fait impuissant devant la souffrance, le forçant à se placer dans la position de la victime. Il avait beau détester çà, il n'en restait pas moins que son organisme était sévèrement déformé par la mutation qu'il s'était infligée.

Cette souffrance n'était allée qu'en croissant, tout en conservait une proportionnalité inverse avec sa puissance. Il lui était de plus en plus dur de maintenir son pouvoir actif, et malgré tous ses efforts, il avait vu la nappe de ténèbres dont il s'entourait faiblir à chaque seconde.

Lorsque le véhicule atterrit, l'ancien directeur de la GC ne ressentait plus son corps qu'à travers les douleurs qu'il lui infligeait. Il savait que dans un tel état, il n'y avait au bout du chemin que la mort.

Une fois arrivé au sol, et descendu de l'appareil, il fit quelques pas, et s'écroula. Maudites soient ces jambes qui refusaient de le porter. Elles trahissaient une faiblesse alors que jamais en plusieurs dizaines d'années, il n'avait laissé apparaitre le moindre petit défaut dans sa cuirasse. C'était une véritable honte pour lui. Mais il ne demanderait pas à ce que le groupe ralentisse pour qu'il puisse en suivre la cadence. Non, il préférait mourir en souffrant physiquement, plutôt que de mourir en souffrant beaucoup plus mentalement de s'être montré pitoyable...

Le lycan n’était pas encore descendu de l’avion… Une préoccupation terrible le hantait maintenant qu’ils étaient saufs. Sauf ? Ils n’avaient jamais été aussi vulnérables que maintenant oui. Il y avait un gros point rouge avec numéro d’immatriculation et tout le toutim qui faisait « Coucou ! » sur le radar de la Corporation. Et eux là dedans. Déserteurs et Fugitifs… Non, la situation était loin d’être réjouissante.

« De toute façon… »

Ce qui était fait était fait… Inutile de ressasser le passé et autant se concentrer sur le présent et le futur proche. La mine désabusée, le lycan se hissa de son siège et se déplaça vers la sortie. Le vent du désert cingla son museau à peine eut il posé un pied sur le sol. Un vent chargé des relents nostalgiques de sa vie humaine… Que de souvenirs à cet endroit… La petite troupe avait déchargé le matériel de campement et s’employaient à le monter, avec la vitesse et le silence des unités qui savent comment réagir en situation de calme avant la tempête… Jango, n’ayant rien à faire, fouilla les environs du regard pour retrouver les autres. Ses yeux se posèrent sur Josh D. et s’écarquillèrent dans une vision d’horreur. Plus que le personnage qui souffrait, c’était la perte nette d’ombre émanant de sa personne qui choquait Jango… Le directeur allait mal… Peut être même très mal…

Jango se souvenait de ce que le directeur lui avait dit sur sa condition. L’ombre est une malédiction. Les gens ont naturellement peur de la nuit car elle pose inexorablement sa marque sur eux. La nuit cache l’innommable, le cauchemar ultime, la souffrance, la mort. Puis elle laisse place au jour en dévoilant les restes des mystères qu’elle camouflait. La nuit engloutissait peu à peu ses utilisateurs, et un humain était incapable de supporter cela bien longtemps en général. Ils étaient des créatures naturellement diurne après tout… Moins qu’un homme, Jango voyait un reste en Josh a ce moment précis. Les restes d’un grand homme, les restes d’un chef véritable. Il détourna la tête, se sentant incapable de réagir d’une manière censée à ce moment là…

Par hasard, il croisa les pupilles de Naflin, qui se baladait légèrement à l’horizon des événements… Il y lu un certain détachement, comme si cela ne le concernait pas… Quoique, ce n’était pas ça. Le gamin était résolu. Il n’avait pas peur d’eux et les suivait simplement parce qu’il y trouvait son compte… Et… Il les avait aidés à quitter les lieux… Il avait amplifié le pouvoir de Josh, la malédiction…

Jango sentait que quelque chose lui échappait. Quelque chose d’important. Son cœur animal lui disait que Josh succombait à la nuit. Il lui disait que le gamin avait la solution. Jango n’avait pas pour habitude de suivre son instinct. Agir trop précipitamment ne fait que rendre les choses plus compliquées qu’elles ne sont déjà. Mais là, il n’avait pas de solutions de rechange…

Il s’approcha, vivement, et attrapa Naflin par les épaules…

« Petit… Je ne sais pas qui tu es mais on a besoin de toi. Mon chef est en train de mourir consumé par sa propre mutation… Je sais que tu peux agir sur sa mutation… Essaye de le guérir, s’il te plait… »

Les pattes griffues du lycanthrope se serrèrent en tremblant sur les épaules de Naflin. Pourtant, Jango le regardait avec détermination…

Aider. Quel curieux concept n’est-ce pas ?
D’un point de vue purement intellectuel, nous sommes tous des concurrents dans la vie. Alors pourquoi aider ?

Comme toujours, quelques secondes suffisent à Naflin pour trouver une réponse à ce genre de questions existentielles : Parce que c’est drôle.

C’est bien plus drôle une vie où les gens vous apprécient parce que vous les avez aidés, que de gens qui vous haïssent pour les avoir laissé crever la bouche ouverte. D’autant plus qu’un mort, c’est une personne de moins à emmerder.

Oh, un autre argument : la curiosité…. Qu’est-ce que çà va donner ?

Naflin acquiesça simplement à la demande de celui dont la mère avait du faire des choses pas très catholiques avec son chien, et se dirigea vers l’agonisant.

Avec tout le tact dont il était capable (aucun) il enfonça sa main dans l’ombre qui s’étiolait. Il parvint à toucher quelque chose, il ne préférait pas imaginer quoi, mais toujours est-il qu’une image mentale se forma dans son esprit. Deux bras, deux jambes, une tête, et tout un tas d’autres trucs entre … Et pas mal d’autres machins et fioritures. Une image mentale dans les règles, à une exception.
Normalement, sur une image essentielle, on aussi tout ce qu’a été la personne, et tout ce qu’elle sera … Le ik, c’est que dans le cas du type qui n’était définitivement pas une lumière … Eh bien cette deuxième partie manquait à l’appel …

Bon, on essaie ?

Il commença à diminuer son pouvoir. Comme une poche remplie de liquide, qui se vide. Tandis que le fluide, l’énergie de son pouvoir, s’écoulait dans le jeune mutant.
Il n’avait pas retiré sa main, il n’y avait donc pas l’habituelle corde luisante, mais juste une lueur dégagée par la surface où sa main était en contact avec la peau de l’autre …

L’ombre se dissipa. Révélant l’homme caché dessous. Homme, n’était presque plus le terme approprié, il avait des excroissances un peu partout, comme des cancers … L’image mentale l’avait préparé à cette apparence, mais derrière lui, il entendit des hoquets de surprise. Ce n’était pas le moment de se déconcentrer. Cela faisait plusieurs minutes maintenant que le noctambule était à la lumière, et aucun changement notable ne s’était montré …

Quoi qu’il en soit, il continuerait.
Parce qu’il le pouvait, tout simplement : l’image mentale était en permanence renouvelée grâce au contact maintenu, et le fait de couper son pouvoir lui fournissait de l’énergie … Aucun problème.

Le soleil commença sa descente, quelques tumeurs s’étaient résorbées, le corps du mort (c’est toujours mieux que de dire malade) avait perdu sa teinte de jais pour la teinte noire d’un africain …
Il était temps de cesser, Naflin retira sa main, et laissa la corde d’argent se briser. Il avait des crampes partout à force d’être resté trop longtemps dans la même position … Mais bon … Il se faisait tard, et un repos salvateur n’allait pas tarder …

Pendant qu’il s’était occupé du directeur, les autres avaient monté un camp, à bonne distance de l’hélicoptère. C’était un savant compromis entre confort, et discrétion. Très … Pittoresque.

Vu qu’il n’y avait pas de feu, çà allait être nourriture crue … Le jeune mutant alla donc directement se rouler en boule dans l’une des tentes pour s’endormir … La dernière vision qu’il eut avant de sombrer, fut Josh D., porté dans une autre tente …

DODO...

C’était Natsu qui était de garde. Elle n’arrivait tellement pas à dormir qu’elle avait relevé plus rapidement que prévu le premier agent de garde et avait pris sa place. Seule, adossée à un rocher, elle avait les yeux clos, et songeait à ce qui s’était passé quelques heures plus tôt.

Le jeune mutant qu’ils avaient amené avec eux, probablement un gosse de la faculté, était resté plusieurs heures la main posée sur Josh D. et lorsqu’il fut installé dans sa tente, son apparence, qui lui avait été révélée un peu plus tôt, lors que le jeune mutant avait commencé son ‘‘traitement’’, cette apparence, donc, avait changé. Elle s’était rapprochée de l’humain.

Elle craignait que ce soit un chant du cygne.

Toute plongée dans ses réflexions, elle sentit quelque chose. Un mouvement d’air. C’était très léger, mais étant donné que la plupart du groupe était endormi, il n’y avait que très peu d’interférences. Elle sentait un mouvement d’air. Quelqu’un quittait le camp, et s’éloignait dans la direction opposée … Peut être pour soulager un besoin naturel ?

Mais pourquoi alors allait-il aussi loin ? Et pourquoi faisait-il bien attention de ne faire aucun bruit ? La mutante se leva, et traversa le camp au pas de course, ce qui réveilla ceux qui avaient le sommeil le plus léger. Angoissés à cause de la fuite, les bruits de sa course les alertaient bien mieux qu’un appel. Alors que certains sortaient de leur tente, Natsu s’élança en direction de la source de cet infime courant d’air. C’était l’un des gardes, en train de courir vers la lisière du feu de camp. Sans prendre le temps de quoi que ce soit, elle créa une bourrasque qui déstabilisa le fuyard, suivie d’une autre qui l’envoya au sol.

Les autres arrivèrent, et l’attrapèrent, mais ce dernier se dégagea d’une bien étrange manière : il s’étira. Il était élastique ! C’était un mutant !

Non ! Non non non et non ! Normalement, c’est Naflin qui réveille les autres à pas d’heures ! Pas l’inverse !

Passant la tête par le voile de la tente dans le but d’injurier copieusement l’emmerdeur, le jeune mutant vit alors que tout le camp était en effervescence, et que tous fonçaient dans la nuit…
Fuite ?

Bon, autant les suivre : ils ne courent à pas d’heure de cette manière, çà ne peut être qu’important …
Une fois arrivé, la scène était comique : un des gardes se déformait, se tordait, et se pliait dans tous les sens, pour échapper aux autres. Spectacle marrant s’il en est. Mais il devait être quelque chose comme 4 heures du matin. Dormir était une priorité … Et s’ils continuaient de se battre, le raffut ne lui laisserait aucun répit.

Le jeune mutant profita donc de la cohue, pour s’ajouter aux gardes de la GC … oh, pas sauter sur l’élastique vivant, non … Un simple toucher …

Immédiatement, corde de lumière, et retour à la normale …

Haaah … çà fait toujours plaisir de voir la tronche qu’ils font quand ils découvrent qu’ils n’ont plus de pouvoirs … Un mélange de surprise et d’incompréhension, que ses victimes ont aussi lors de ses meilleures farces.

Dépossédé de ses pouvoirs, il fut bien vite neutralisé par les autres, saucissonné et ramené au camp …

Ronger son frein, ça va un moment. Malgré les emmerdes que la situation pourrait fournir, Jango sentait tous ses soucis du moment s’envoler alors qu’il accourait voir le prisonnier. Un peu d’action, ça détend terriblement…

Apparemment, il s’agit d’un de ses soldats … Voilà qui est inquiétant. En effet, de cette trahison, il n’en avait rien pressenti. Ulrich, un brave soldat, n’a jamais été cruel vis-à-vis d’un mutant …

Et maintenant voici qu’il s’agit d’un mutant, qu’il est ligoté au plein milieu du camp … Il prend un air apeuré. Mais bien sur… Comme si un agent d’élite avait peur de se faire capturer. Il était plutôt étrange qu’il prenne cette expression avec eux. La situation ne prête pas aux nobles sentiments, est aux ‘‘parles et on te laisse partir’’… Alors autant jouer franc jeu …

« Ulrich, Ulrich… Que t’est-il passé dans la tête lorsque tu as décidé de fuir le groupe. C’était une envie de faire cavalier seul ou c’était parce que tu te trouvais dans une position inconfortable avec nous ? Tu es suffisamment intelligent pour savoir ce qui va arriver maintenant. Et tu connais mes méthodes… Alors ? Dis-nous pour qui tu travaille… Je ferais en sorte que tu ne souffre pas… »

Il laissa planer la phrase, telle une menace. Il n’avait vraiment pas envie de le torturer, mais il n’avait pas d’autres choix.

Il fut surprit de la rapidité avec laquelle le prisonnier répondit. Visiblement, la crainte de la douleur est bien aussi forte que la douleur elle-même …

« Je vais parler... »

Il marqua une pause, avant de reprendre :

« Je travaille pour Marlon D. Il m’a chargé d’espionner le directeur. »

Mh … Cà semblait plausible. Jango connaissait un peu les quelques démêlés de Josh avec le reste des influents. Un espion de Marlon était donc acceptable. Même si Jango n’arrivait pas trop à se faire à l’idée que l’un de ses propres agents soit une balance…

« Dans ce cas, tu … »

- Il ment !

Non, ce n’était pas du zèle… C’était plus une exclamation de surprise qu’autre chose …

En effet : Nalin avait l’image mentale de la personne dans son esprit … Et il avait été fichtrement surprit par un petit détail …

Les lèvres de l’image mentale disaient autre chose que le double réel…
C’était surprenant : c’était la première fois qu’il voyait çà. C’était subtil, mais étant donné que pour maintenir le lien, il doit être concentré sur chaque détail de l’image, il n’avait pu le manquer.

Alors de surprise, il s’était exclamé la seule chose qu’on pouvait en déduire : il ne disait pas la vérité …

Et maintenant, il devait le justifier …

Galèèèère …

- Faites-moi confiance, je sais qu’il ment.

Bon … çà faisait professionnel et tout … Mais restait plus qu’à prier pour avoir la tranquillité sur ce point … Il vit la blonde (tellement blonde d’ailleurs que ses cheveux étaient blancs … Une blonde force 2 ?) lui jeter un regard avec une signification précise : elle aurait ‘dit tu vas nous servir de détecteur de mensonges’ çà aurait eu le même effet …

Le gamin, Naflin, semblait plein de ressources. Du coup, elle lui accorda durant un moment un regard qui en disait long sur ce qu’elle comptait faire. Plutôt rapide, Naflin avala bruyamment sa salive au moment où il compris.

Puisque Jango ne savait pas trop quoi faire pour la suite des événements, Natsu décida de prendre la relève. L’agent Ulrich ne semblait pas piger ce qui lui arrivait, peu de gens comprenaient la situation. En fait, elle non plus ne comprenait pas. Elle faisait confiance à un parfait inconnu sur ce coup là.

Avec hargne, elle regarda le prisonnier. Quitte à bluffer, autant y aller à fond…

« Pas de bol pour toi, mais le jeune homme que tu vois là est aussi un mutant. »

Ca c’était vrai, suffisait de regarder pour en être sur.

« Le truc, c’est que son pouvoir lui permet d’absorber à la fois tes pouvoirs et tes pensées. Autant te dire que tu ne t’en tireras pas avec un petit mensonge… Alors, je serais toi, je me mettrais à table. Tu nous connais suffisamment pour savoir qu’on te triturera le temps qu’il faudra pour connaitre la vérité… »

Disait-elle tout en envoyant des rafales cinglantes au pauvre prisonnier. C’était encore plus effrayant qu’elle en lançait une à chaque battement de paupière… Et Ulrich paraissait proprement… mal à l’aise ? Elle aurait préféré qu’il soit effrayé, normalement c’était le but recherché… Qu’est-ce qu’il leur cachait encore ? Ah ?

« D’a… D’accord, j’ai menti… Je n’ai jamais travaillé pour Marlon D… En fait, je suis un agent infiltré d’un service de renseignements privés… On est des amis de la Faculté… Ce… Enfin merde quoi, ma mission n’était pas de quitter les lieux… Je vous ai suivi pour savoir où se dirigeait Josh D… »

Le gars était passé aux aveux, c’était évident. Il avait la tête du type aux abois, qui cherche à se justifier en expliquant la vérité nette. Natsu se tourna vers Jango.

« On fait quoi Jango ? Si c’est bien un agent de la Fac, c’est pas trop dans notre intérêt de le tuer… Je veux dire… Il serait stupide de nous mettre peut être de potentiels alliés sur le dos. »

Cà alors.

Un singe, tu lui met une banane avec tout autour un plancher électrifié, il avance une fois et se prend une châtaigne. Il n’avance pas une seconde fois !

L’humain, lui, il se cogne la tête une fois contre le mur, il recule d’un pas, et refonce à nouveau … Ce gus prouvait que les mutants ne différaient pas des humains normaux sur ce point…

Un soupir et …

- Ne vous cassez pas la tête sur ce point : il a encore menti.

Puis, il se retourna vers le l’élastique ligoté, et, exaspéré, demanda :

- Pourquoi on ne croit jamais les mutants quand ils parlent de leurs capacités ?! C’est long à force ! Bon : quand tu mens ne serait-ce qu’un peu, c’est comme si çà clignotait dans ma tête. De plus, tu ne peux pas te servir de tes pouvoirs. Tu n’a aucune chance de t’en sortir, je sais pas qui tu couvres, mais dans quelques instants tu seras mort : çà ne comptera plus.

Un autre gros soupir, signifiant un mélange de ‘‘j’en ai marre’’, ‘‘je veux dormir’’, ‘‘c’est vexant’’.

- Tu risques gros dans tous les cas, sois plus égoïste, dans la situation actuelle, tu ne verras pas l’aube … Alors tant pis : c’est pas de chance, mais plus rien n’a d’importance pour toi maintenant …

Le saucisson regarda Naflin. Il était surpris. Un gosse qui montre les choses sous cet angle … C’était … Déstabilisant …
Mais visiblement, quelque chose avait changé. Son expression tomba, comme un masque de peur qui chute pour révéler un visage sérieux.

- Je fais partie d’une organisation secrète infiltrée dans le monde entier : les Murmurants. Nous orientons le monde dans certaines directions. Cette organisation peut vous aider.
Sur ce coup, Jango s’énerva :
- On t’a dit d’arrêter de mentir !

Mais l’image mentale … C’était la vérité …


Deux heures après, le soleil se lève enfin, le campement est vidé, l’hélicoptère, abandonné… Pas âme qui vive. Il n'y a qu'un petit monticule, amas de terre, dans lequel, des fragments de corps noir, gisent à l'indifférence générale ...

Voyant qu'ils survolaient maintenant le continuant afrincain, le général cru bon de remettre les pendules à l'heure. En effet, cette mission s'annonçait assez comlèxe, on avait beau avoir une idée de l'endroit où ils étaient, mais rien ne garentissait que l'endroit soit précis où qu'ils trouvent du premier coup. Aussi, les effectifs étaient assez divertiffié, trois contre... combien déjà? en fait, le nombre des effectifs ennemis étaient toujours inconnu. Ce qui allait suivre promettait d'être... amusant.

"Bon, on arrive bientôt à destination, je vous rappel que le but est de rammener tout ceux qu'on y trouvera, catalogué ou non, mort ou vif. Pas le temps pour faire du sentimental, s'ils posent résistences, la mort les attends au tournant. Pas le temps de faire ça dans la finesse, pas d'enfantillages." En parlant de finesse, il avait visé Kya, simplement histoire de lui mensionner qu'il avait champ libre; et pour les enfantillages... il avait visé la gamine qui les accompagnait, ils n'avaient pas droit à l'erreur sur ce coup-là.

On pouvait voir un camp militaire à l'extérieur, là où l'on soupsonnait d'être les fugitifs. L'hélico se posa un peu plus loin du camps, histoire d'éviter d'être repèré trop rapidement - bien que c'était un peu idiot contenue du fait qu'il n'était pas vraiment difficile de manquer un hélicoptère, non pas à cause de l'apparence, mais bien du son -, une idée du pilote... Si ça n'aurait été que de lui, ils se seraient posés en plein milieu du camp et aurait tiré dans le tas, mais bon... il était déjà préférable de les rammener vivant et aussi, l'idée d'éviter de se retrouver avec un hélicoptère hors d'état de marche au beau milieux du désert était peu séduisante on en convient.

"S'ils sont moindrement logique, ils s'attendent sans doute déjà à notre venu. Autre bémole, le jour à beau venir tout juste de se lever, un hélico ça reste bruillant, donc, ils doivent déjà savoir qu'on est là. Raison de plus pour ne pas gâcher notre dernière chance d'avoir un léger avantage, essayez donc au moins d'être silencieux si vous voulez avoir la chance de rester vivant pendant plus dix minutes."

Une fois ceci dit, il sorti le premier de l'hélico. Il fit quelques pas dans le désert avant d'observer si ses deux subalternes le suivait. Il était temps d'y aller, direction, la base militaire abendonné...

"شب خوب برای مقدارکمی چای است
اوه یک شب سردبلندومقدارکمی چای
اوه چای محبوب زیبائیم ومقدارکمی
"ضربه زدن اوه قبلامقدارکمی چا

Tel était ce que l'on pouvait entendre en s'approchant de la large tente près de l'hélicoptère. Allumée de l'intérieur, on pouvait voir une ombre aller et venir tout en chantant gaiement d'une voix féminine, légèrement éraillée.

En ayant l'oeil fin, on pouvait distinguer la silhouette par l'entrebaillure, vague forme humaine qui semblait danser tout en... balayant.

Visiblement, la silhouette ne vous avait pas entendu...

"شب خوب برای مقدارکمی چای است
اوه یک شب سردبلندومقدارکمی چای
اوه چای محبوب زیبائیم ومقدارکمی
"ضربه زدن اوه قبلامقدارکمی چا


Devant Valentin, la vieille dame continuait de balayer l'entrée de sa tente d'habitation. Complètement voilée à la mode islamique, elle était terriblement voûtée. Ses mains parcheminées tenaient fermement un vieux balai de chêne qui grattait le sol avec un rythme digne d'un métronome.

Autour d'elle, la tente semblait bien vide. Un lit de camp de facture militaire ainsi qu'un empilement de rocher et une plaque en fer pour toute étagère. Ce qui ressemblait à une marmite en terre cuite était posée directement sur un foyer éteint. Impossible de dire, de là où les mutants étaient, ce qu'il y avait à l'intérieur. Sur l'étagère, un amalgame hétéroclite d'objets, principalement en terre cuite. En regardant bien, on pouvait voir un morceau de tissu vert kaki, portant un blason sur le dessus...

La vieille dame se retourna et commença à balayer aux pieds de Valentin sans même l'apercevoir. Elle continuait de chanter, innocemment, la voix sortant du lourd habit qui la recouvrait tout entière...

Quoi? Il parlait à quelqu'un? Voilà bien quelque chose d'assez étonnnant, surtout si on prenait en compte qu'eviron quatre ou cinq tires avait été effectuer. La jeune clone bougea donc un peu, s'approchant un peu pour constater que Kya-san avait arrêté l'effet de son pouvoir, signe qu'il ne devait rien y avoir de dangereux dans cette tente. Mais bon, qu'importe ce que lui pensait, Kajitsu était assez nerveuse dans l'ensemble et préféra tenir bien solidement cette arme qu'elle aurait préféré savoir utiliser, tout en se préparant à une éventuel transformation. Elle jetta un un coup d'oeil au général qui avait lui aussi baissé son arme et qui approchait déjà, prenant le temps d'observer les allentours. La jeune Kajitsu en fit de même, espérant ainsi s'éviter de se prendre un évantuel projectil dans le dos...

Rien à l'horrison, ça laissait lui laissait donc un peu de temps pour reprendre ses esprits et essayer de se concentrer un peu plus sur son objectif, tout en essayant d'oublier les termes: mort ou vif. Il fallait dire que l'idée de tuer quelqu'un lui déplaisait assez... pour ne pas dire beaucoup et qu'elle ne se voyait vraiment pas faire une telle chose. Au fond, était-ce ça la barbarerie dont avait parler autre fois son sensei en parlant des combattants? Le fait qu'ils arrivent à tuer froidement... juste comme ça, parce qu'on leur ordonnait... était-ce ça? Fort possiblement, surtout que, il fallait l'avouer, il avait raison.

*Non! Non il se trompe! Il se trompe, ce n'est pas...! Bon peut-être... mais... non... non je ne peux plus penser comme ça... je ne peux pas... C'est ma voie après tout... il fallait bien que j'arrive là un jour où l'autre... mais pourquoi maintenant?*

La jeune clone resta ainsi, sans trop bouger un moment, laissant même le temps au général d'arriver à la tente alors qu'elle, elle observait le sol. Parle d'un moment pour les remises en question! Quoique, c'était mieux maintenant que le danger apparant était effacé qu'entre deux coups de feu! Mais quand même, il aurait été mieux qu'elle puisse en finir avec cette passe de questionnement 'dans' l'hélicoptère, plutôt qu'en dehors. Et bien sûr, c'était loin d'être terminé et ça, elle le savait...

*Dah! Mais comment ils ont fait Maboroshi-sama et Ashen-san pour réussir à penser de la bonne manière!?*

Mais bon, il y avait bien autre chose à faire que de rester planté là sans rien faire, on risquait fort bien de le lui faire remarquer et si elle montrait trop de signe d'interrogation, de crainte ou alors d'autre chose du genre, son intégration ici allait être sérieusement compromis. Elle avança donc à son tour, baissant son arme. Elle vit alors l'un des points négatifs de sa petite taille... les ailles de Kya-san la cachait... résulta, elle ne pouvait voir ce qu'il y avait dans la tente, et la personne ne la tente ne pouvait voir que ses jambes et ses pieds. Et quand on pense que Maxwell-san - qui n'était pas très grand non plus, mais quand même plus qu'elle - et Kya-san pouvait voir le résulta. Bien que bon, entendre une femme chantonner et se fiant aux coups de ballait qui était donné non loin de là, ce n'était certainement pas une ennemi et les coups devaient avoir raté...

"Je ne crois pas qu'elle puisse vous comprendre Kya-san, ou alors n'a-t-elle simplement pas entendu..." Répondit la jeune clone en ayant bien remarqué que la personne ne la tente n'avait rien fait de plus que chantonné et ne semblait même pas les avoir remarqué.

*J'aurais vraiment dut mangé avant de venir ici moi...*

D'un sens, il serait sans doute bon d'essayer de communiquer avec elle, peut-être pouvait-elle les aider un peu. Même si la langue était une forte barrière, il devait bien y avoir moyen de se faire comprendre. Dessiner sur le sol ce qu'ils voulaient dire par exemple, tout en ajoutant quelques gestes pour éclairsir le tout. Mais fallait-il se faire entendre... C'est donc ainsi que la jeune clone eu une idée, tout aussi farfelu que la première, pour se faire remarquer. Si cette femme chantonnait, peut-être remarquerait-elle que quelqu'un s'était join à elle?

La jeune clone écouta donc la mélodie un moment avant d'essayer de la reproduire. Ce n'était pas gagné, sans compter qu'elle, elle ne faisait que fredonner. Ne connaissant pas les paroles - ne les comprennant pas non plus d'ailleurs -, mieux vallait éviter d'offenser quelqu'un en 'massacrant' les paroles de cette mélodie ou pire encore, de dire quelque chose pouvant réellement être offensant...

Le général vit Kya s'approcher de la tente, histoire de voir si leurs coups avaient atteind la cible escompté. Pour un maximum de précaussions, il resta près à tirer. Kya activerait sans doute son pouvoir, lui laissant le temps de s'écarter s'il y avait une balle, lui laissant ainsi le champ libre pour tirer sans risquer de tuer le membre de sa Division au passage. Bref, il ouvrit la tente et ne fit rien, laissant le loisir à Maxwell de croire qu'il y avait bel et bien quelqu'un là-dedans et que ce/ces gens était/étaient mort/s. Mais dans ce genre de cas, mieux vos se fier à son oeil plutôt qu'à son impression, preuve, Kya venait de lui faire signe qu'il y avait quelqu'un, mais rien de menassant... Ça voulait dire que non seulement les gens qu'ils recherchaient n'étaient pas dans les parages, mais qu'en plus, leurs tires n'avaient même pas atteind la personne qui était dans la tente!

Alors que Kya annulait l'effet de son pouvoir, le général baissa son arme et commença à s'approcher. Voyant que son subalterne avait en tête de jouer la carte de l'ange et du pacifisme, Maxwell s'arrangea pour 'ranger' son arme et ainsi éviter d'évantuellement effrayer cette personne qui pourrait peut-être s'avèrer utile. En même temps que d'approcher, il en profitait pour voir s'il n'y avait pas d'autre signe de vie dans les parages, mais non, il n'y avait rien, signe que l'ennemi n'était pas à porté. Bon, au fond, fallait-il s'attendre à ce que l'ancien chef de la sécurité se laisse prendre aussi facilement? Non bien sûr que non, mais au moins cette possibilité était clôturé.

Bref, il était maintenant placé dans le petit espace entre les ailes de Kya et le rebord de l'entré à observer la femme voilé qui chantait quelque chose dans sa lange natal, donc, complètement incompréhensible pour eux. Elle ne les avait même pas vue, c'était vraiment étrange, sans compter qu'elle ne semblait même pas avoir été dérangé par les coups de feu!

*Elle est sourde où quoi pour pas avoir entendu?*

Puis, la gamine qu'il devait se trimballer ce mit à reproduire la mélodie que femme chantait. C'était quoi cette idée à la noix!? On apprenait à parler combien de lange à l'Arobase? Bien qu'après quelques secondes, il remarqua qu'elle ne faisait que fredonner. Dans ce cas, il ne voyait pas très bien à quoi ça pouvait servir de faire une telle chose; si elle n'avait pas entendu les coups de feu ni remarqué les balles qui passaient à quelques centimètres d'elle, sans pour autant remarquer Kya qui était juste en face, comment pourrait-elle remarquer ça!?

[J'en profite pour noter que la mission est encore en janvier]

"شب خوب برای مقدارکمی چای است
اوه یک شب سردبلندومقدارکمی چای
اوه چای محبوب زیبائیم ومقدارکمی
"ضربه زدن اوه قبلامقدارکمی چا


Alors que Kajitsu chantait en même temps que la vieille dame, celle çi était en train de balayer les chaussures de Valentin. Elle ne semblait ni vous entendre, ni vous voir en tant qu'autre chose que des obstacles naturels.

Valentin qui avait les yeux les plus prés de la vieille dame pouvait voir que les mains semblaient craquelées, terriblement vieille. Elles tenaient pourtant fermement le balai.

Le reste de la tente était toujours aussi terriblement vide. Quelques impacts de balles la traversaient de part en part mais apparemment, ils avaient été trop haut pour toucher quoi que ce soit.