Mission à risque

A mesure que la jeune femme parlait pour exprimer les raisons de son mécontentement à l’égard de Xela, le sourire d’Alex grandissait. Ce n’était pas du tout un sourire amical ou engageant mais plutôt un rictus à la fois amusé et satisfait. Alors il lui parla à nouveau avec ce ton narquois.

« Je suis flatté que tu me tiennes en si haute estime, cela me fait chaud au cœ… tiens, non, j’ai rien dit. »

Après ce trait d’esprit, la jeune femme manifesta l’envie de dormir lorsqu’elle s’adressa aux pilotes. Après une courte réflexion, Xela décida de lui accorder ce répit. Ne vous méprenez pas, cela n’a rien à voir avec de la bonté ou de l’indulgence. Mais laisser à la jeune femme le temps de caresser un espoir promettait un bon moment lorsque Xela se ferait une joie de le briser. De plus, un moment de calme plat avant l’arrivée du front orageux donnait l’impression que la tempête était encore plus dévastatrice.

Ainsi il reprit place sur son siège dans l’hélico et laissa en paix la jeune femme pour le reste du voyage. Ils arriveraient bientôt à la base de toute façon et elle n’aurait pas le temps de s’endormir, seulement celui d’espérer pouvoir le faire. La situation jouait pour Alex.

Effectivement, une dizaine de minutes plus tard, l’hélicoptère pénétra dans l’immense appareil qui composait le complexe aérien de la SEAL. En fait d’un appareil, cela ressemblait plus, par sa taille imposante, à un grand bâtiment dans les cieux. Dès l’atterrissage, Iza fut transportée jusqu’à sa chambre, Xela ayant spécifié que cela convenait mieux que le poste médical.

N’étant pas pressé, Xela préféra prendre le temps d’aller avaler un bon repas avant d’aller torturer son jouet préféré. Lorsqu’il revint dans la chambre d’Iza en début d’après, le riche adjudant semblait tout retourné, mais essayait de se maîtriser pour le cacher le plus possible. A peine entré, il s’adressa à la jeune femme sans préambule, visiblement inquiet, et un peu plus nerveux que ce qu’on avait l’habitude de le voir, presque fébrile.

« A-t-il fait quelque chose ? T’a-t-il fait du mal ? Je savais que ce n’était pas une bonne idée, tu aurais dut garder les coupe-circuit avec toi. »

Alex pris les deux boîtiers dans sa poche et les plaça dans la main de la jeune femme.

« A partir de maintenant, garde-les toujours avec toi. »

Se calmant un peu, il s’assit là où il le put, mais ce n’était pas vraiment un mieux, car il semblait maintenant porter le poids du monde sur ses épaules.