[Storyline] [Tokyo, Japon] Sur un air d'apocalypse

Un sourire joyeux d'où surgissaient des accent de victoire s'afficha alors sur le visage du mutant.

"Je préfère ce genre de réponse... Je m'appelle Huang Jiang, et malgré ma carte, je fais partie à titre honoraire du gouvernement japonais. Ce que je vous veux est plutôt simple : Avoir l'opportunité de discuter un peu avec vous sur différentes choses."

Il croisa les bras devant lui, regardant derriére la mutante.

"Pourquoi n'irions nous pas tranquillement boire un verre et manger quelque chose à un endroit calme et agréable ? J'aimerais vous expliquer en détail ce que je sais mais ce serait mieux ailleurs qu'au beau milieu de la rue."

Le jeune mutant reporta son attention sur la demoiselle.

"Vous avez des objections ?"

Et voilà, il faisait partie du gouvernement japonais. C'était les mots à pas dire ! Cependant, Mélodie avait besoin de savoir ce qu'il savait lui. Sa vie pouvait en dépendre, car si d'autres détenaient des informations cruciales, elle pouvait être en danger. C'est donc avec une méfiance non dissimulée qu'elle répondit à la question de ce Huang Jiang.

" Je n'y vois pas d'objection, masi restez dans mon champ de vision. "

Puis elle lui fit un signe de tête pour l'inciter à avancer avant de le suivre jusqu'à l'endroit où il comptait l'emmener. Elle jouait un jeu dangereux, mais de toute façon, sa vie était dangereuse depuis qu'elle avait comis l'irréparable. Un risque de plus ou de moins...

"A la bonne heure."

Safran amorça la marche comme le lui proposais si gentiment la demoiselle. Il guida le chemin à travers quelques rues avant de tomber sur un petit bar branché qui venait à peine d'ouvrir. Safran rentra à l'intérieur et se faufila jusqu'à un endroit en coin, avec tout ce qu'il fallait de confort et de discrétion.

Il s'affala avec nonchalance sur l'un des deux fauteuils qui entouraient la table, désignant d'une main amène le fauteuil en face de lui.

"Prenez ce que vous voulez, je vous l'offre de bon coeur."

Le bar proposait à peu près tout ce que l'on pouvait trouver dans un bar de jeune. Safran adorait l'ambiance de ces endroits, même s'il avait beaucoup de mal à se dire qu'il était plus âgé que les personnes y allant habituellement. Pour l'instant, ils étaient à peu près seuls, à part les employés du bar et quelques étudiants dans le fond de la salle.

Mélodie le suivit dans une enfilade de rues puis dans un bar, qu'elle ne connaissait pas vraiment, sinon pour être passée devant. Elle s'installa et commanda un simple jus de pomme, son pécher mignon. Puis, sans préambule ni délicatesse, elle commença l'interrogatoire, plongeant son bleu regard dans les yeux de son interlocuteur.

" Alors, comment me connaissez-vous ? Qui d'autre me connait ? Comment m'assurer de votre silence autrement qu'en vous tuant ? Et que me voulez-vous ? "

Voilà qui était direct, concis, et on ne peut plus clair. En temps normal, elle aurait pris un peu plus de précautions, mais avec tous ces évènements ces derniers temps, elle commençait à être un peu à cran.

Prenant le temps de la réflexion, Safran savoura avec délicatesse la première gorgée du thé blanc que lui avait amené la serveuse. Les questions de Mélodie étaient légitime, et il allait y répondre. Mais pour cela, il devait présenter l'@ sous un profil légèremment différent.

Ses pensées ordonnées, il commença, comme s'il se parlait à lui même.

"Hum... La douceur d'un thé blanc de qualité parfaitement dosé... Tout, de sa culture à la préparation du breuvage a été soigneusement organisé et effectué, afin d'en produire le meilleur résultat possible. Il devrait en être ainsi de tout, n'est-ce pas ? Il n'y a pas tant de différence entre la confection d'un bon thé et la préparation d'un attentat."

Ses yeux, se levérent vers ceux de son interlocutrice, alors qu'il reposait sans bruit sa tasse sur la table.

"Mais avec les circonstances adéquates, même le meilleur des thé peut attirer l'attention. Ce peut être fait exprés ou seulement une coïncidence. Les circonstances ont fait que je vous ai remarqué, vous, alors que vous n'étiez pas incluse dans mes plans. Même si je partage votre conviction envers les anti mutants, je ne peux m'empêcher de déplorer la futilité d'un tel geste."

Un haussement d'épaule amusé vint appuyer ses paroles.

"N'avez vous pas pensé aux effets de votre tentative ? Oui, peut être avez vous stopper les agissements de ces hommes, mais qu'en résultera-t-il ? Un effet de peur ? Voyons, je suis certain que vous n'y pensez pas une seconde. Les masses ont les idéaux pour carburant, l'instinct de survie ne s'applique qu'à l'individu. Mettre fin d'une maniére si violente à ces personnes vont les transformer en martyrs. On diras d'eux qu'ils ont été tué à cause de leurs idéaux, que certaines personnes sont prêtes à tuer plutôt que d'accepter leurs torts. Qu'en ressortiras-t-il à votre avis ? En pure probabilité, l'effet que vous souhaitiez atteindre s'en trouve inversé. La poignée de personnes écartées ne compensera pas la masse de nouveaux adhérants à leur idéal. Par votre acte, vous n'avez fait que renforcer leur position et leur hargne.

C'est pour cette raison que mon organisation à mener une enquête sur vous. Pour savoir qui vous êtes. Pour savoir si vous travaillez pour une quelconque organisation rivale. Pour savoir ce que nous devions faire de vous..."

Son sourire se fit plus narquois.

"Comment m'assurer de votre silence autrement qu'en vous tuant ? J'aime votre impulsivité et votre courage face à l'inconnu. Il m'a suffi de deux jours pour savoir tout de vous, de votre nom véritable, jusqu'au lieu où vous habitez. Nous sommes même au courant de votre... Particularité. La question n'est pas de savoir comment s'assurer de mon silence, mais plutôt pourquoi nous ne vous avons pas encore réduite à ce même silence.

La réponse est pourtant simple..."

Il but une gorgée de plus à sa tasse, les deux mains autour comme pour se les réchauffer. Une minute... Il n'avait pas fait mine de l'attraper à aucun moment. La tasse était posé sur la table, et n'y étais plus l'instant d'aprés. Safran souriait.

"Nous sommes comme vous... Et nous luttons, différemment, pour les mêmes idéaux. Si je vous ait contacté aujourd'hui, ce n'est pas par malice. Vous nous interessez."

La tasse se retrouva mystérieusement sur la table alors qu'un nouvel objet apparaissait dans les mains de l'illusionniste. C'était une petite carte de visite blanche, comme l'on en voyait partout.

"Laissez moi vous parler de mon organisation. Nous sommes un ensemble de trusts et d'entre prises commerciales dans différentes branches de l'industrie, allant de la production d'armes à la conception de techniques médicales de pointes en passant par l'aide éducative. Notre ambition n'est rien moins que de promouvoir la mutanité, de la rendre normale et acceptée par tous les habitants de la Terre. Nous autres mutants faisons peur aux gens ordinaire, par notre démarche commerciale et éducative, nous nous efforçons de transformer les mutants en hommes de talent, au service d'une société où tous les Hommes, quels que soient leurs différences pourront vivre en paix avec leurs voisins.

Ainsi nous possédons une école, publique pour tous, où les mutants de tout age et de toute nationalité peuvent vivre et apprendre comme des humains non mutants. En contre partie d'une aide à notre organisation, nous pouvons vous fournir toute connaissance que vous souhaiteriez apprendre dans n'importe quel domaine, ainsi qu'une aide substantielle pour maitriser votre pouvoir. Ensuite... Libre à vous de partir ou de continuer avec nous."

La carte de visite fut posée sur la table. Dessus, un sigle étrange et l'adresse et les contacts de l'école internationale de KASUN.

"Je ne cache rien, mon entreprise est honnête et fiable. Beaucoup de renseignements sont facilement accessibles pour quiconque voudrait connaitre notre fonctionnement. Tout ce que nous voulons de vous est une petite modification de votre manière de procéder. Nous sommes prêt à vous former afin que vous deveniez efficace dans vos tâches, quel qu'elles soient. Je le répète à nouveau, nos idéaux ne sont pas si différent des vôtres."

Safran se recula, laissant le champ libre à la demoiselle, savourant son thé en attendant ses réactions.

Mélodie n'aurait jamais une chose pareille de son plein gré, mais pourtant, ce que disait Huang Jiang la troublait. Cela la troublait car tout cela sonnais juste. Il lui donnait la désagréable impression que c'était elle qui était égarée sur le mauvais chemin. A raison, s'il est besoin de le préciser. Pensive, je regard perdu dans le jus le verre devant elle, elle tournait et retounait ce qu'il disait dans sa tête, afin d'y trouer la faille, le détail qui rendrait son argumentation caduque. Car si la proposition était fort tentante, Mélodie se devait de réfléchir à cela de différentes manières.

Et mit finalement le doigt sur le point faible en se repassant mentalement le petit discours de son interlocuteur.

" Un ensemble de trusts et d'entreprises commerciales ? Et vous me sortez comme çà que vos activités vont jusqu'à la production d'armes ? Si c'est vraiment là la nature de votre groupe, alors vous êtes forcéments soumis à quelque influence fiancière ou politique, c'est inévitable. Et cela ne m'intéresse pas. Je tiens par dessus tout à conserver ma liberté d'agir à ma guise. "

Elle avait appuyé sur le point faible et avait brisé son argumentation comme on fait écrouler un mur en enlevant une seule pierre. Cependant, elle n'oubliait pas que cet l'homme l'avait implicitement menacée de mort si elle ne se joignait pas à eux. Elle entrepris donc de modérer ses propos.

" Cependant... "

Quoi ? Que pourrait-elle bien dire ? La seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était cette école internationnale, dont elle pouvait retirer un enseignement utile sans prendre d'engagement vis-à-vis de l'entreprise que représentait Huang Jiang. Car ceci restait intéressant pour elle à tous points de vue, sauf s'il lui cachait des choses, ce qui était plus que probable.

" Cette école peut m'être utile. Je n'ais pas les moyens fianciers de l'intégrer mais cela viendra peut-être un jour. En attendant, je réfléchirais à votre proposition. J'ai appris une partie de ce que je sais en auto-didacte et il ne serait pas inutile de corriger d'éventuelles fautes. "

Sur ces mots, elle vida son verre d'un trait et se leva pour quitter les lieux. Elle était toujours troublée par les mots concernant ses propres actes. Même si les morts au cours de ses attentats étaient plus ou moins accidentels, cela ne changerait rien aux yeux de la population. La jeune femme se sentait un peu perdue. Elle avait besoin de réfléchir à tout cela dans le calme, à tête reposée, avec du recul, et après s'être renseignée sur cette fameuse école.

L'argument de la jeune fille plongea Safran dans une grande perplexité. Ce qu'elle disait était évident, et se passait largement de commentaires. On parlait d'une organisation ayant à sa disposition suffisamment de ressources et d'industries pour faire vivre un petit état militaire sans aucune aide importante. Il était donc évident que ce genre de grand groupe se passe tranquillement de toute influence extérieure. Safran aimait bien une phrase que l'un de ses supérieurs lui avaient sorti un jour.


"Voyons, mademoiselle Fabre, nous ne sommes soumis à aucune influence. Nous influençons. Comment pensez vous, sinon, que je puisse avoir ce genre de carte officielle."

Ce n'était qu'une petite pique, sans grande prétention. Juste pour que la demoiselle comprenne qu'on lui laissait volontairement la bride sur le cou. Et puisque celle-ci partait, Safran la salua.

"J'espére avoir le plaisir de vous revoir, mademoiselle Fabre. Passez une excellente journée."

Lui même allait rester encore un peu dans ce bar agréable, le temps de voir la foule estudiantine se détendre, et le temps de rêver à ce qu'il n'avait que très peu connu. Les yeux dans le vague, il se chauffa les mains sur sa tasse, contemplant les nuances douces du breuvage.