F423-PSY Akiko Sasaki

Le corps inconscient de la jeune fille fut déposé sans douceur sur le sol froid de la cellule et la porte se referma aussitôt. Elle était arrivée endormie et personne n'avait cru bon de la réveiller. Elle avait eu la prise de sang permettant de connaitre quelques unes de ses caractéristiques et son dossier avait été créé.

Quelques heures plus tard, la porte se déverouilla pour laisser l'heure de libre à la jeune fille, à présent cobaye. Et un petit garçon légèrement plus jeune qu'elle entra dans la cellule et la secoua doucement par l'épaule. C'était un petit garçon aux yeux verts et aux cheveux étrangement bleus, regardant la petite avec des yeux étonnés, comme si sa présence n'était pas logique.

Moi c'est Athrun et toi ? T'es plus Mila ? Elle est partie au ciel ?

Et oui, ce n'était pas un garde qui venait te réveiller, mais un cobaye comme toi.

Spoiler:

La douleur dans sa poitrine dû au manque d’air avait été insoutenable. Cela n’avait en rien atténué sa peur. Puis, alors qu’elle avait voulait combattre l’inconscience, retrouver ses esprits, on lui avait injecté quelque chose qui l’avait plongé dans les ténèbres.
Alors qu’Akiko fermait les yeux, elle avait sentit le plancher de l‘hélicoptère contre sa joue et ses mains sans vraiment comprendre qu’elle se trouvait à l’intérieur de l’appareil entrain de l’enlever à son temple et sa famille. Au final, son esprit trop embrouillé pour trouver une quelconque attaché au monde conscient avait cédé.

La jeune japonaise sursauta lorsqu’elle reprit conscience. Plus que la présence de Athrun tout près d’elle, c’était surtout le soudain retour à la réalité, et l’intime conviction qu’elle n’était plus au Japon, qui lui remit de l’aplomb. Où était-elle? Combien de temps était-elle resté inconsciente? Quel était cet endroit?
Qu’est-ce que ce garçon foutait là?!
Son regard se posa sur l’inconnu, et Akiko recula de méfiance. Elle n’allait certainement pas faire confiance au premier venu! Oh! que non! Plutôt que de lui répondre, que de simplement lui donner de son attention, Akiko se mit à réfléchir à toute vitesse, adossé en boule au mur.

« Ce doit être un mauvais rêve! », s’insurgea-t-elle en ignorant royalement la question de l’enfant près d’elle. « Un très mauvais rêve! »

Cependant, elle n’était pas naïve, et la jeune fille, malgré son ardent désir de se réveiller de cet horrible cauchemar, se résolu intérieurement à accepter les derniers évènements survenus. Pourtant, elle avait toujours fait si attention à ce que personne ne soit au courant pour son pouvoir! Akira le savait, mais jamais il n’aurait parlé de son pouvoir, surtout que lui aussi était mutant. Ils étaient amis depuis si longtemps que cette option lui parut tout à fait absurde.
Sa famille n’aurait jamais parlé. Son grand-père l’avait même défendu. Quant à ses parents, c’étaient impossible. Non? Sakura espérait plus que tout l’envoyée à l’université, tout comme son père.
Elle ne voyait pas qui ou comment elle aurait pu être démasquée.

Des larmes de frustration perlèrent à l’encolure de ses yeux, mais la jeune nippone prit une grande inspiration pour se calmer et serra les poings. Elle ne devait pas se laisser aller! Ne pas se laisser abattre et chercher une solution pour se sortir de là! Voilà! Rester objective, réfléchir sans perdre son sang froid et évaluer la situation.
C’est à ce moment qu’elle trouva une utilité au petit Athrun.
Le fixant sans parler quelques secondes, Akiko décida que pour en apprendre le plus possible sur cet endroit, elle devait se résoudre à lui parler, même s’il était bizarre avec ses cheveux bleus et paraissait franchement idiot. (Sans rancune Artrun!)

- Je... Je ne suis pas Mali. Elle doit être partie ailleurs. Tu dois en savoir plus que moi. Non? C’est comment, la vie, ici? Tu pourrais m’expliquer? Peut-être que je pourrai trouver Mali si tu m’explique comment c’est par ici.

Avait-elle des remords à se servir de la naïveté d’un enfant? Pas du tout! Si ça se trouvait, il était plus vieux qu’elle, alors mieux valait l’utiliser un maximum.

Il regarda la fille et trouva qu'elle ne ressemblait pas à sa Mali, elle n'était pas assez petite pour ça. Il lui fallait comprendre à présent pourquoi ce n'était plus Mali qui habitait dans cette chambre. Mais avant tout, il fallait répondre aux questions. On devait toujours répondre aux questions des plus grands cela il le savait parfaitement.

Alors oui on pourra aller la chercher, mais si elle est au ciel on la trouvera pas tu sais. Parce que le ciel c'est là qu'on va quand on a été très gentils et qu'on a terminé son évolution. Ou alors on va dans une division et les divisions c'est pour les grands très forts tu sais ? Moi plus tard je serais un grand guerrier dans une division et je pourrais même faire des choses super avec mon pouvoir.

Il fit une courte pause avant de sauter en l'air et de rester à quelques centimètres du sol. Visiblement fier de son petit effet, il entreprit de s'expliquer.

Alors ici c'est une chambre avec un lit pour qu'on dorme. On peut même avoir à manger de temps en temps. Et puis là haut on a un endroit pour qu'on mange et des endroits pour s'amuser et s'entraîner et devenir des grands mutants très forts. La vie sinon ici c'est super, enfin Mali elle était super, mais toi tu as pas l'air comme elle, tu es trop grande ! Je vais devoir me trouver une autre copine pour m'entrainer. Tu sais te battre toi ?

Il avait de nombreuses questions, mais il ne fallait pas tout demander aux grands dès le départ sinon on était puni, ça il le savait bien.

[Dsl du retard, j‘avais trop de travaux à remettre, en plus de mes examens.]

Tout en faisant bien attention de ne manquer aucunes paroles du garçon, Akiko se remémora les évènements qui l’avait conduit dans cette prison. (Bon, ce n‘était pas une prison à proprement parlé, mais étant donné les circonstances, le mot était bien choisi.)
Il y avait eu Enzo Baldini, l’Italien, mutant lui aussi. Ensuite, l’arrivé de l’autre mutant, qui avait tué Baldini. (Un frisson parcourut son échine à ce souvenir.) Et l’arrivé du type ailé, un troisième mutant de toute évidence, qui l‘avait enlevé. Ça n’avait pas été sa journée, mais du tout...

« Je veux rentrer chez moi... », songea l’enfant en poussant un profond soupir. « En plus, il a vraiment l’air bête... »

Par « il », Akiko pensait naturellement à Athrun. Cependant, ses connaissances de l’établissement étaient beaucoup plus développé que les siennes, il était donc une source de renseignement à ne pas négliger, et à exploiter le plus possible si elle voulait quitter cet enfer.
Il parlait beaucoup, et semblait réfléchir peu. À première vu, sa naïveté était un défaut qui lui serait utile. Restait à s’arranger pour lui soutirer subtilement tout ce qu’il pourrait lui fournir comme information pertinente.

« Les divisions sont donc réservés aux mutants qui développent leur pouvoir suffisamment pour pouvoir en retirer une quelconque utilité. », répéta-t-elle intérieurement. « Reste à découvrir en quoi consiste une division... »

Puis, Athrun lui fit sa petite démonstration, restant dans un équilibre précaire à quelques centimètres du sol. Akiko écarquilla les yeux de stupeur. Elle pouvait, à de très rares occasions, captés les pensées des personnes et Akira pouvait contrôler plus ou moins bien un patin, mais elle n’aurait pas cru que voler soit envisageable.

- Impressionnant. commenta-t-elle en reprenant sa contenance. Je ne serai jamais capable d’en faire de même.

Vint ensuite l’explication sur la chambre, les heures de manger et la vie en générale. Cependant, cela ne convainquit pas Akiko de la magnificence de l’endroit. Quel sorte d’institution enlève des enfants pour ensuite les enfermer de la sorte? Pas de celle qui font cela pour votre bien, c’était assuré. Et puis, la jeune nippone se refusa à croire un seul instant que la vie entre ces murs pouvaient être plaisante. La première impression lui avait laissé un avant-goût plutôt mauvais.

- Je me débrouille bien en bojutsu, c’est mon grand-père qui m’a apprit, et je fais partie de l’équipe de gymnastique de mon école. répondit-elle innocemment à sa dernière question. Alors je crois que l’on pourra s’entraîner ensemble. Enfin, peut-être. Ça dépend de ce qui arrivera. (Elle n‘avait pas envi de traîner ici plus longtemps que nécessaire!) Mais... Dis-moi, excepté l’entraînement, on fait quoi d’autre ici?

Ça ne coûtait rien de demander. Et puis, Athrun semblait heureux de l’informer, alors mieux valait en profiter!

Elle s'expliqua et Athrun continua à sourire. C'était une nouvelle, donc elle ne savait rien et pour une fois que c'était lui le grand ! Il décida de répondre à sa question en la conduisant un peu partout, ce serait plus amusant.

Viens, je vais te montrer. Parfois on nous fait des piqures pour savoir si on doit aller au ciel ou dans une division. Mais nous on est pas assez grands pour ça. Et sinon toi, tu veux te battre contre moi ?

Il arriva devant la porte des cellules. C'était encore ouvert, ouf ! Il allait pouvoir s'amuser avec sa nouvelle amie.

Mais fais attention, moi je suis très fort !

Beurk! des piqûres. Akiko fit une grimace lorsque Athrun lui révéla ce petit détail : elle détestait les piqûres. À chaque fois, elle en avait pour des heures à avoir son bras droit désagréablement engourdi. Ces gens ne pouvaient vraiment lui apporté que du mal. Décidément, ça s’accumulait beaucoup trop vite à son goût.
Le seul bon côté à cette nouvelle, c’était qu’au moins, elle était trop jeune pour subir ce traitement. Toutefois, cela implanta définitivement sa mauvaise humeur, qui était déjà très basse. L’envie de passer ses nerfs sur Athrun, de l’envoyer balader en bonne et dû forme et de crier sa rage passa à deux doigts de gagner sur son sang froid, mais Akiko reprit ses esprits, et expira profondément pour se calmer. Cela ne servirait à rien.

Alors que le garçon sortait de la cellule, la japonaise le suivit, morose, mais releva la tête lorsqu’il s’adressa à elle.
S’entraîner était une bonne façon d’évacuer la frustration. Cela lui ferait du bien, parce qu’elle éclaterait tôt ou tard, c’en était certain.

- J’espère que tu es bon. répondit-elle en adoptant une attitude intéressée, mais qui manquait cruellement de crédibilité. On verra ça une fois qu’on se battra, j’imagine...

Alors qu’elle parlait, son regard s’aventurait partout, étudiant l’environnement et les visages des autres détenus. Il y avait des gens de toutes les nationalités et de tous les âges. Certains semblaient se plaire, d’autre sur le poing de pleurer. S’étaient-ils tous fait enlever, comme elle? Peut-être. C’était probablement, mais ses connaissances sur cet endroit se résumaient à ce que Athrun lui avait dit.
Akiko ne savait même pas où elle se trouvait! Et encore moins le nom de cet endroit. D’ailleurs, il était mieux de régler ce problème tout de suite.

- On est où exactement? questionna-t-elle. Sur quel continent? Dans quel pays? Quelle ville?

Désolé pour le retard, j'avais pas vu ton message ...

Il regarda la jeune fille qui parlait et lui fit un grand sourire, oui elle acceptait de se battre si besoin était ! Ca c'était cool !

Il l'écouta ensuite poser des questions bizarres. Pourquoi demander dans quel pays ils étaient ! C'était tellement simple de le savoir.

Ben ! C'est trop facile comme question on est sur le continent de la GC dans le pays du sous-sol et dans la ville des cellules ! Tu débarques d'où toi ! T'es un peu nulle comme fille, j'aimais mieux mon autre amie ! Tu vas aller vite au ciel si tu continues à parler comme ça ! Allez viens, je t'emmène voir des gens !

Il sortit de la cellule et se dirigea vers la porte menant aux étages supèrieurs, Akiko allait-elle le suivre ?

Akiko resta muette de stupéfaction lorsque le garçon lui répondit. Et c’était lui qui la traitait de nulle?! Elle n’arrivait pas à le croire. Comment pouvait-il croire pareille sornette? Comment pouvait-il seulement envisager que cela puisse être vrai?

« Calme-toi! Ne pas s’énerver, surtout, ne pas s’énerver! », s’ordonna-t-elle, serrant les poings sous l’irritation grandissante qui la gagnait. « Cela t’apportera au moins une caractéristique de cet endroit : ils sont expert en lavage de cerveau. De plus, si le continent s’appelle la GC, alors ce doit être le nom de la compagnie ou qu’importe le terme désignant cet endroit. »

La jeune nipponne le suivit tout même, consciente que pour l’instant, il était la seule personne pouvant la renseigner. GC... Les initiales GC devaient être le lettre d’un nom anglais ou français. Quelle compagnie pouvait bien avoir comme initiale GC?
Soudain, le déclic se fit dans son esprit.
Genetics Corporation!
Elle avait vu ce nom à quelque part, elle ne se souvenait plus où. Dans un journal ou autre revue, peut-être sur Internet même. La jeune fille s’en voulut de n’avoir jamais passé plus de temps à étudier en détail leur champ d’action. Cela ne l’avait jamais intéressé.

Si ses souvenirs étaient bons, ils faisaient de la recherche sur l’ADN mutant, ou quelque chose dans le genre, mais c’était à peu près tout. Vaccins et médicaments étaient le but des recherches. Mais, pourquoi enlever des gens et les enfermer? Son compagnon ne serait probablement pas en mesure de lui répondre. Il se croyait tout de même sur un continent...

- D’accord, allons voir des gens. se contenta-t-elle de répondre sans enthousiasme.