Après être repassé par l'infirmerie, et en être sorti (merci les pouvoirs de passe-muraille pour ne pas être bloqué par une solidification de l'air!), Ashen avait rejoint le groupe des évadés, qui s'était retrouvés dans le réfectoire qu'ils avait investi. La peur d'avancer, peut-être. Sûrement. En tout cas, le frère du recteur était venu là, justement pour trouver son cher frangin afin d'élaborer un plan de sortie, et presto, mais on l'informa rapidement que Fraust n'était pas avec cet attroupement de gugusses. Bon... Ashen fit donc mine de repartir, absolument pas intéressé à s'éterniser avec cette bande de bons à rien, mais le plus costaud de tous le héla:
"Hé mec, tu vas où? Reste avec nous, c'est moins dangereux!"
Ashen se retourna, et le dévisagea gravement.
"Tu te fous de ma gueule, le gros? C'est vous qui êtes trop minables pour affronter ce que tu appelles les 'dangers' au dehors de cette pièce, pas moi. Si tu crois que je crains qui que ce soit.."
Le 'gros' sembla passer au dessus de l'insulte, sans doute forcé par la situation qui imposait de faire taire les individualismes au profit du groupe.
"Écoute, le petit bourrin, il y a ici des Mutants blessés qui ne pourront pas s'en sortir si tous les mecs comme toi décident de la jouer en solo! C'est pas chacun pour sa gueule, mec!"
"Tu me connais mal, le gros. Et puis tu sais quoi? Rien ne compte, sauf peut-être moi, pour moi."
Et Ashen fit mine de s'en aller, après un petit tourniquet dans les airs avec la hache subtilisée à l'administration.
...
Et avant de passer la porte, il se retourna une dernière fois, hésita, et poussa un long soupir de lassitude.
"Enfermez-vous ici, le temps que je dératise. On viendra vous chercher quand vous pourrez sortir, toi et tes loques..."
Et il s'en alla pour de bon cette fois, proférant quelques jurons dans sa barbe d'un jour et demi, tandis que le gros costaud vociféra quelques ordres à ses loques encore en état de servir.
Tandis qu'il s'avançait un couloir, qui semblait se terminer par une porte blindée, Ashen entendit qu'on le suivait. Il se retourna en préparant sa hache d'un nouveau tourniquet aérien,quand il vit le gros qui l'avait suivit.
"Je croyais que les blessés crèveraient si tous les bourrins décidaient de jouer en solo..."
Le grand gaillard sourit fièrement, ayant visiblement préparé d'avance sa réplique:
"Il y a encore quelques uns de nos frères pour protéger les plus faibles et tenir le réfectoire barricadé. Autant s'y mettre à 2 pour chasser la vermine, non?"
Ashen se retourna après un bref haussement d'épaule, marchant tout droit vers la porte blindée. En s'en approchant, il vit alors le digicode à côté de la poignée.
"Si t'arrives à passer ça, le gros..."
Et Ashen disparut à travers la porte. Celle-ci passée, il se retourna en entendant un bruit sourd demi-étouffé... Puis un second, moins étouffé... Le troisième, ce fut lorsque le mur à gauche de la porte explosa en miettes, et que le costaud en sortit, un air triomphant au visage, malgré qu'il soit blanchi après avoir explosé les murs de placo-plâtre.
"Le gros arrive à passer ça, ouais. et le gros s'appelle Randy, sinon."
"Épatant, le gros Randy... Le petit Ashen te félicite de ta brutalité. Si tu défonces les humains comme tu défonces les murs, on deviendra peut-être copains."
"Le petit Ashen pourrait être surpris par le gros Randy, assurément."
Après un sourire de connivence, les 2 nouveaux copains partirent donc dans les couloirs suivants, prêts à affronter tout ce qui porterait un uniforme et dont la gueule ne leur reviendrait pas.