[Event 6] Soulèvement

C'était fait.
Fraust et Twilight avait ouvert un nombre conséquent de cellules, libérant tous les membres de la Faculté kidnappés mais également un tas d'inconnus au bataillon. Formant une masse désormais nombreuses d'individus en quête de liberté, l'ensemble des Mutants se dirigea d'un bloc vers la présumée sortie de ce merdier.

"Restez groupés!"

Avait ordonné Fraust, leadant d'une main de maître la troupe vers la sortie. Il était en effet inopportun, selon lui, de se diviser, et pour la sécurité de tout le monde, il lui semblait qu'avancer tous ensemble était la meilleure solution pour éviter de se faire reprendre.

C'est ainsi qu'après avoir 'bousculé' quelques gardiens humains et surtout les avoir mis hors d'état de nuire, l'attroupement se retrouva dans une sorte de sas, semblable à celui de Londres, dans lequel avait eu lieu une bataille rangée entre membres de la Faculté et divisions d'élites de la Genetics Corporation.
Ce sas là semblait aussi solide que l'autre, et avait tout l'air d'être le dernier palier à franchir avant de pouvoir sortir d'ici, libre.

Fraust se montra circonspect. Il avait pénétré dans la pièce, craignant quelque piège, une mitrailleuse jaillissant du sol ou toute autre loufoquerie digne des esprits sadiques des dirigeants de la firme. Rien ne vint pourtant troubler le calme légèrement angoissant de cette pièce stratégique. Mais c'était mal connaitre les soldats de la G.C. que d'oser penser que pas la moindre embûche ne viendrait troubler leur sortie. Le recteur le sentait, il y aurait forcément une embrouille à un moment donné, une tentative des ennemis de les ré-expédier dans le monde impitoyable des cellules. Tout avait été, pour ainsi dire, trop facile jusqu'à maintenant, et le leader de la mutinerie s'attendait à ce qu'une des équipes d'élite de la G.C. entre en action d'une seconde à l'autre. Il l'attendait...

Mais il n'en demeurait pas moins prêt à en découdre.

La première chose qu'avait fait David en rentrant de sa mission en Uruguay avait été de trouver le bar le plus proche et de se saouler consciencieusement la gueule. La petite Diana était maintenant entre les mains de Genetic Corporation, et protégée des dangers que représentaient un monde anti-mutants. Seulement ce qui le taraudait, c'est qu'il ne savait pas vraiment à quoi il l'avait exposée en faisant ça. Il savait que son sort ne serait pas joyeux tous les jours, mais il se demandait sans cesse à quel point il serait peu enviable. Il savait, en tout cas, qu'il l'avait privée de sa liberté, et de la seule amie qu'il lui restait après la révélation de sa mutanité, et c'était déjà un crime en soit. Lorsqu'il avait demander à aller voir comment elle se portait, le lendemain de sa capture, on lui avait refusé cette requête, on lui avait même refusé "l'accès à l'étage des cellules". A chaque fois qu'il y repensait, ce mot le faisait frissonner, surtout combiner à d'autres mots qu'il avait entendu auparavant, tels que "cobaye". Qui disait
cobaye disait expériences, et bien qu'il ne soit pas un scientifique accomplit, il savait que des
expériences impliquaient inévitablement des échecs statistiques, ce qui rimait avec des incidents plus ou moins graves, souvent plus que moins. Des "cobayes" que l'on avait "capturés" et qui vivaient dans des "cellules" comme des "prisonniers", pour subir des "expériences". Beaucoup de mots que David n'aimait pas du tout, et qui se trouvaient tous dans la même phrase décrivant la GC. Cela commençait à faire beaucoup pour lui.

Le lendemain au réveil, il avait l'impression que Big Ben et Notre-Dame-de-Paris donnaient un concerto à tout rompre sous son crâne. La soirée de la veille lui revint par bribes effilochées, souvenirs flous flottant dans le vague. Il y avait du bruit, de la fumée, des lumières de différentes couleurs, et des verres, beaucoup de verres. Il se souvint s'être fait aborder par une fille, fort jolie, et malgré la rareté de cet évènement qu'il aurait accueilli comme une fête en temps normal, il avait repoussé ses avances, vraiment pas d'humeur à faire autre chose que de se morfondre au fond de son verre, et encore moins à folâtrer. Il était incapable de se souvenir comment il était revenu jusqu'à sa chambre dans les locaux de la GC. Malgré tout cela, il avait fini par repousser la mise en application de serment de quitter la GC et œuvrer à sa chute. Ce n'était pas parce qu'on ne le laisserait pas partir vivant, puisqu'il l'ignorait, mais il n'avait pas put se résoudre à laisser Diana derrière lui sans même savoir si elle allait bien. Sa conscience se déchaînait déjà tout ce qu'elle pouvait, inutile de lui donner encore plus de bois à brûler. Il avait donc décider de hanter encore quelques temps le pôle de Miami et d'y faire ce qu'il faudrait pour être autorisé à descendre voir les... locataires. Il ne pouvait pas se résoudre à les désigner comme "cobayes", pas même en pensée.

La question qui se posait était donc de savoir quoi faire à présent pour obtenir cette autorisation, et la réponse la plus simple était de gagner du galon. Cela ne différait pas vraiment de son objectif d'origine, mais le chemin en était différent, et ce n'en était plus la fin mais une étape. Supportant les tortures que lui infligeait le poids de sa culpabilité comme le juste châtiment de ses actes, il prit la décision de s'élever au sein de la société dans le but de pouvoir y faire ce que sa conscience lui ordonnait. Faire autrement lui semblait inacceptable. Il en était à supporter ces élans de réflexions douloureuses depuis plusieurs heures lorsqu'une alarme se déclencha. Ce n'était pas le sifflement caractéristique d'une alerte au feu, ni la sirène angoissante d'une aletre de confinement, il se passait donc autre chose. Vêtu de son
pantalon et d'un surcot bleu nuit, il passa rapidement la ceinture de ses colts autour de sa taille et quitta sa chambre en trombe avec ses deux autres ceintures à munition à la main qu'il passa sur son torse tout en courant des les couloir du bâtiment.

Il arriva près des bureaux des deux généraux des divions en même temps que quelques-uns de ses collègues de la Red Division, le meilleur endroit pour s'informer de ce qui causait ce raffut, et prendre ses ordres pour y remédier. Seulement le bureau de Maxwell, son supérieur, était vide. Il se présenta donc à la porte d'à côté déjà ouverte et constata qu'il s'agissait du bureau du Général Thomson. Un vigile venait d'y pénétrer et David le suivit tout en s'exclamant :

" Où est Maxwell ? Qu'est-ce qui se p... "

Il s'interrompit soudainement en entendant ce que venait de dire le vigile. Des locataires s'échappaient des cellules, menés par le recteur de la Facutlé capturé quelque jours plus tôt. De quoi se poser des questions concernant le niveau de sécurité de des dites cellules. Quoi qu'il en soit, la réponse de Thomson fusa et David savait ce qu'il avait à faire sans que le général ait besoin de répéter quoi que ce soit ni d'expliciter ce qui était évident à demi-mots. Sans perdre de temps, il fila à travers le couloir, suivit de près par ses collègues de la Red. Il ne leur fallut pas longtemps pour descendre les escalier et longer des couloir qui les menèrent précisément jusqu'à l'entrée où David s'était vu refoulé par un garde de sécurité. Comme ses collègues fonçaient vers la porte, il les arrêta d'un mot.

" Attendez ! Foncer tête baissée n'est vraiment pas le bon moyen pour avoir le dessus. Vous êtes plus anciens que moi dans la Division, alors vous êtes bien placés pour savoir qu'il ne faut pas prendre des mutants à la légère, ceux-là encore moins que les autres. "

L'un des membres qui l'accompagnaient se retourna vers lui avec un sourire hautain.

" Nous aussi on est des mutants, et nous non plus il faut pas nous prendre à la légère ! Et puis qu'est-ce que tu en sais toi, le p'tit nouveau ? On est des soldats de la Red Division, c'est pas des cobayes qui vont nous faire peut ! En l'absence de Maxwell, c'est moi le plus gradé d'entre nous alors tu la fermes et tu obéis ! "

Sur ces mots, il ouvrit la porte et la franchit, accompagné d'un autre membre de la Red. David retint par les bras ses deux derniers collègues pour les empêcher de faire la même erreur, et ils ne lui opposèrent qu'une résistance symbolique. La porte sécurisée s'était refermée sur les deux autres, et au bout de quelques secondes seulement, David entendit des cris d'agonie, étouffés par l'épaisseur de blindage. Si Ashen était parmi les évadés, ces deux pauvres bougres n'avait pas l'ombre d'une chance de survivre. Et même sans cela, ce qu'il avait entendu de Fraust en vivant à la GC était suffisant pour inciter à la plus grande prudence, car il était réputé très puissant, avec un pouvoir électrique redoutable. Et il ne faisait aucun doute que c'est Fraust qui menait l'évasion.

Visiblement, cette porte ne pouvait pas être ouverte de l'intérieur, sinon les évadés l'auraient déjà franchie. Mais David ne se faisait pas d'illusions, il savait qu'ils finiraient par trouver un moyen de la forcer. Alors tant qu'à faire, autant choisir lui-même le moment et le terrain de l'affrontement, afin d'en tirer le plus grand partit possible. La première chose était de savoir de quels armes ils disposaient, il s'informa donc auprès de ses deux collègues.

" Bon, Fraust est avec eux, et il est particulièrement puissant d'après ce que j'ai entendu dire, alors notre seule chance, c'est d'établir une bonne stratégie. Il est bien possible que tout ce nous pouvont faire est de les ralentir jusqu'à l'arrivée des renforts. Toi, quel est ton nom et qu'est-ce que tu peux faire ? Et toi? "
" Je m'appelle Julen, je peux créer de la fumée " répondit le premier de mauvaise grâce, apparemment pas ravi qu'un bleu prenne l'initiative.
" Je peux contrôler les systèmes électroniques, je suis Eric. " Dit le second.

Celui-là, le plus petit des trois et aussi le plus jeune, semblait beaucoup plus coopérant, complètement convaincu des compétences de David après ce qui était arrivé à leurs deux collègues. Avec déjà ces quelques informations, un plan s'ébauchait dans sa tête et il pris complètement forme en se renseignant sur les possibilités et les limites des pouvoirs de ses deux compagnons. Puis il leur fit part de sa stratégie et chacun pris place. L'endroit où ils se trouvaient ressemblait à un petit hall, ou peut-être une salle d'attente. Quelque soit l'utilité douteuse de cet espace, il y avait plus de place que dans un simple couloir. David se plaça au coin d'un mur, en face de la porte de sécurité du sas, et le plus petit de ses deux collègues quelques pas derrière lui, abrité des attaques et surtout, près d'un interphone, d'où il pouvait contrôler presque tous les systèmes de cette partie du bâtiment.

Suivant le plan de David, le mutant revêche, placé sur la gauche de David, lui aussi abrité derrière un mur, créa un nuage de fumée dense juste devant la porte, mais qui prenait presque tout l'espace, de la fumée ordinaire et inoffensive pour commencer, mais qui bouchait la vision. Puis il fit signe à son autre collègue qui commanda l'ouverture de la porte. Aussitôt qu'elle fut ouverte, David, qui avait dégainé ses deux armes, commença à faire feu dans le direction de l'ouverture. Il ne la voyait pas, mais il savait où elle se situait et comme elle n'était pas très larges, il avait de bonnes chances de toucher au moins une personne. Le but était de toute manière de ralentir leur avancée. Il fit signe à Julen qui créa une fumée d'une autre nature pour la mêler à la première. Ce nouveau nuage était beaucoup plus petit, car il ne pouvait pas créer autant qu'il voulait, mais il se mélangeait bien au reste de la fumée. Derrière David, Eric attentait le signal pour passer à l'action.

Étonnamment, Fraust se sentait tout à coup en confiance. En fait, il s'était rendu compte que la 'rébellion' avait l'avantage du surnombre, et que cet avantage était non-négligeable et serait peut-être leur salut à tous. Tandis que 2 Mutants au rang de l'ennemi pénétrèrent dans la salle, une masse de cobayes insurgés les happa à une vitesse fulgurante et les mis hors d'état de nuire; d'une façon presque trop violente pour le recteur qui regarda le spectacle d'un œil absent.

*C'est pas ça, la solution...*

Non, il y en avait déjà assez de Ashen qui voulait mettre les bâtiments à feu et à sang, et ce n'était pas la peine de lancer une nouvelle boucherie ici. De plus, cela ne se passerait sûrement pas aussi bien quand les troupes d'élite de la G.C. descendraient à leur rencontre. Fraust était bien décidé à éviter que tous les Mutants qu'il venait de libérer ne se fasse pas massacrer inutilement à cause de la mauvaise option de fuite.

Cette porte blindée était visiblement le seul accès pour gagner les zones de détention. Aussi, les membres de la G.C. devraient systématiquement passer par cet endroit pour entrer en contact avec le groupe de cobayes en fuite. En fait, pour empêcher les divisions mutantes de la Genetics Corporation d'enrayer la progression des fuyants, l'idéal était de condamner cet accès. Certes, les Mutants rebelles ne pourraient alors plus l'utiliser eux-mêmes pour prendre la fuite, mais des murs, aussi épais soient-ils, ça se détruit, et Fraust avait déjà fait ce genre de choses à Londres...

N'ayant pas eu le temps d'énoncer son idée et surtout de la mettre en œuvre, le sas blindé s'ouvrit à nouveau, révélant un large et épais écran de fumée à l'extérieur de celui-ci. L'instant d'après, des coups de feu fusèrent dans la pièce de sécurité, et tandis que 2 ex-cobayes furent touchés, Fraust plongea à l'abri en criant aux autres:

"Dispersez-vous, bougez!!"

Puis, aidé par une vague de colère à l'encontre du sala*d qui avait tiré ces coups de feu à l'aveuglette, l'ennemi public numéro 1 de la G.C. envoya un large arc électrique bleuté dans la rainure de la porte blindée. Il espérait griller les circuits électroniques qui actionnaient l'ouverture et la fermeture de cette porte.
Très rapidement, l'arc électrique se mit à danser partout sur et dans le cadre métallique du sas, finissant probablement par attaquer vigoureusement ses composants électroniques...

... Et le sas finit par se fermer alors que Fraust repéra une fumée très noire, émanant d'un côté extérieur de la porte blindée. Bingo, il avait sûrement réussi à faire griller les circuits de la commande d'ouverture!

Alors qu'ils étaient maintenant à l'abri du ou des tireurs fous, Fraust se redressa pour aller prendre des nouvelles des blessés. Ils étaient 3 à terre, et l'un d'entre eux était déjà mort, une balle ayant traversé sa poitrine de part en part, touchant probablement le cœur. Les 2 autres, de jeunes Mutants des 2 sexes, avaient été touchés plus légèrement et survivraient... A condition que Fraust les fasse tous sortir d'ici rapidement.

"Tous contre ce mur, aidez les blessés à se reculer! Ceux qui peuvent participer à détruire ce mur là, venez m'aider! Il faut faire une faille assez grande pour pouvoir sortir!"

Cette fois-ci, c'était assez. Il fallait qu'ils bougent, sinon d'autres tomberaient inévitablement sous ce genre de coup bas venant de l'ennemi. Fraust ne le permettrait plus.

Déjà 3 Mutants le rejoignirent pour l'aider à foutre en l'air le mur. Le leader des évadés n'était pas sûr que ce mur donnerait directement accès à l'extérieur, mais au moins il leur permettrait de trouver un chemin détourné pour quitter cette pièce, et ensuite ils pourraient improviser.

*Qu'importe par quel moyen, il faut qu'on sorte d'ici!*

Fraust et les 3 autres Mutants se concertèrent, chacun expliquant de quelle manière il allait participer à détruire ce mur. Il fut alors convenu que 2 d'entre eux, respectivement un Mutant disposant d'une super-force et un producteur de mini-séismes, attaqueraient d'abord le mur au corps à corps, en quelque sorte. la Mutante aéro-kinésiste dégagerait ensuite les décombres et Fraust balancerait quelques arcs dedans pour essayer d'accélérer le travail. Le seul défaut était qu'il leur fallait du temps, au moins une bonne et longue minute avant d'espérer détruire complètement ce mur blindé. Fraust pria pour que les G.C. ne parviennent pas à réactiver la porte d'ici là...

En attendant, les 2 premiers démolisseurs entrèrent en action et commencèrent à mettre à mal les premières couches d'acier renforcé, sous le regard inquiet de Fraust, qui allait et venait du mur au sas, du sas au mur...

[Les Bleus, préparez-vous à l'action, et n'hésitez pas à poster dès maintenant!]

[Arbitre: Merci de nous dire combien de temps on a, et ce que l'on trouvera derrière le mur: une pièce attenante, de la terre à profusion (oui j'ai pas oublié qu'on est en sous-sol), etc. Merci ]

Les jeunes agissent toujours de manière irréfléchie et cela est très souvent préjudiciable. La preuve, alors qu’il arrivait, Valentin voyait la porte du sas se refermer et il sentait bien que l’ouvrir serait complexe. Il soupira et accéléra pour tenter de la bloquer. Il savait de toute façon qu’il arriverait trop tard. Jamais la porte ne pourrait être maintenue ouverte, il faudrait l’ouvrir autrement et cela serait long.

Mais en même temps, les prisonniers n’avaient nulle part où aller. Oh, Fraust tenterait certainement de quitter la GC en passant par les sous-sols et en détruisant le plus de choses possibles sur son passage mais ce n’était pas tellement pénible après tout. Valentin savait qu’il y avait les moyens de ne pas les laisser partir. Le fait de les vouloir plus ou moins en vie était par contre assez gênant, sinon il suffisait de couper l’arrivée d’air des sous-sols et ils mourraient tous à une vitesse record.

L’ange arriva bien entendu trop tard et regarda les trois jeunes qui se trouvaient là. Il soupira avant de s’approcher. Ses ailes étaient presque déployées et il commençait à en avoir assez des inconscients.

Et maintenant vous allez faire quoi ? Votre comportement est inutile et puéril. Oh taisez-vous sinon je sens que certains risquent de ne plus jamais pouvoir parler. Oui je vous menace et croyez moi vous mériteriez bien plus que de simples menaces !

Il regarda la porte avec attention et secoua la tête. Il prit son communicateur et appela directement l’armurerie.

Il me faut de quoi faire sauter la porte d’accès aux cellules. Et vite !

De l’autre coté, sa voix fut suffisante pour faire avancer le mouvement. Il entendit la réponse comme quoi on allait lui apporter ce qu’il demandait dans les meilleurs délais. Il regarda ensuite l’équipe de bras cassés qui était déjà là et il fut heureux d’entendre arriver Hamal derrière eux. Enfin entendre était un bien grand mot, il l’avait plutôt vue qu’entendue car comme toujours elle était silencieuse. Mais au-delà du pouvoir du jeune membre de la Red Division, elle pouvait faire bien plus que de la fumée.

Sans dire un mot elle s’approcha de la porte et activa son pouvoir. Cela ne se vit pas sur le moment mais ensuite très rapidement de la brume sortit de son corps et commença à envahir la pièce avant qu’elle ne la fasse passer sous la porte. Comme Valentin le savait, l’air pouvait passer et c’était une excellente chose. Ils voulaient s’enfuir, qu’ils le fassent sans rien y voir !

Lui ne pouvait pas agir tant que la porte était là, mais ensuite il allait détruire ces ennemis tous autant qu’ils soient. Oui, Valentin était prêt à tuer !



[HRP Juste pour le fun parce que je suis le seul bleu …]

Twi avait suivit rapidement la piste du recteur, libérant dans le même temps ses camarades de la faculté. Et se mettant à se défouler sur Sarah dès qu’elle fut libre. Le professeur organique lui fit signe de se taire quand elle sortit et cette dernière s’occupa d’Aura qui semblait mal en point. Mais cela n’arrêta pas totalement Twi qui s’approcha de la porte en même temps que Fraust. Il allait dire qu’elle était toute cassée, mais … elle s’ouvrit !

Il faillit en bondir de joie sauf que de la fumée était devant eux et qu’il savait que ce n’était pas normal. Non, il n’y avait pas de fumée de l’autre côté et si fumée il y avait, coups de feu il pouvait y avoir. Il n’y avait pas à dire, être le frère d’une spécialiste en fumigènes ça avait de la classe. Il se plaqua donc au sol le plus rapidement possible et entendit les balles et les corps tomber.

Frustré que la porte se referme aussi vite il prit une inspiration puissante et hurla.

Bande de décérébrés ! On est vos cobayes, si vous nous tuez, vous n’en aurez plus ! Alors vous nous laissez en paix !

Sarah s’approcha à cet instant et mêla sa voix à celle de Twi.

Oui c’est ça, laissez nous reposer en paix ! Mais t’es con Twi ou tu le fais exprès ? Ils ne veulent pas qu’on se tire donc ils tirent ! Bon tu m’excuses, mais y’a des blessés, faut que je trouve un truc pour les aider.

De son côté Aura semblait totalement déconnectée de la réalité, tout ce qu’elle pouvait faire c’était ouvrir la bouche sans qu’un seul son n’en sorte a priori. Sauf que Silenna était semble-t-il gênée par cet absence de son. Twi resta devant la porte à hurler des insanités aux assassins des divisions pendant qu’elle tentait de comprendre. Oui, c’était ça, elle appelait à l’aide mais avec des ultrasons. Qui sait, quelque animal pouvait l’entendre.



Une porte n’a pas besoin d’être ouverte pour que le Bagage s’y engage. Non, elle n’a même pas besoin d’être. Lui, il entre ! Et là il venait de défoncer la porte vitrée de la façade. Et les gardes ne purent pas faire grand-chose. Ca ne se tue pas un coffre de voyage… Il sentait la présence de sa lustreuse et ça c’était vraiment bien. Elle était très proche maintenant, il lui suffisait de suivre son instinct.

Elle n’avait pas été réellement informée de l’échappée des prisonniers, après tout, elle était nouvelle ici et elle n’avait pas à le savoir. Mais quand elle entendit l’appel de Valentin, elle se douta qu’il se passait quelque chose. Oui Céleste était dans l’armurerie quand l’ange avait demandé des bombes. Et au lieu de laisser un garde normal y aller, elle se porta volontaire.

Elle rabattit alors son cache œil et prit les explosifs. Cela allait faire un bon boom et elle allait manger du mutant échappé. Ca elle pouvait le certifier. Elle se tourna vers l’homme qui lui fit un signe de la main désabusé. Elle n’avait pas besoin de se servir de son pouvoir sur eux, ils étaient des humains et elle leur avait bien montré sa supériorité. En cela elle différait de son frère. Mais Aéris ne lui avait-il pas appris à ne croire qu’en ses compétences ?

Et quelles étaient ses meilleures compétences ? Son pouvoir mutant tout simplement, donc Céleste allait agir avec ça !

Elle descendit par l’ascenseur et ne vit donc pas le coffre qui marchait dans le hall à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un en semant un vent de panique sur son passage. Non, elle se contentait d’attendre que le lent appareil arrive au bon endroit.

Elle avait, outre les explosifs, deux pistolets et quelques chargeurs. Cela devrait pouvoir lui servir…

Elle arriva finalement dans la pièce et vit qu’il y avait déjà foule. Elle ne connaissait personne, mais elle ne comptait pas prendre le temps de faire les présentations. Elle posa les explosifs sur le sol et demanda d’une voix amusée.

C’est qui qui hurle comme ça ? Un prisonnier ? Et ils sont combien à être sortis ?

Elle ne savait pas si ils étaient nombreux ou non, mais face à l’élite des mutants, ils ne feraient certainement pas le poids. Surtout que même si elle ne connaissait encore personne, elle voyait bien qu’ils étaient certainement puissants. L’ange l’impressionnait tout particulièrement. Pas qu’elle pense qu’il soit plus puissant ou quoi que ce soit de ce genre, mais tout de même, de voir un être pareil montrait la supériorité de la GC sur les autres.

Elle se dit qu’elle devrait appeler Aéris parce que l’arobase n’avait aucun intérêt. Ils étaient bien trop mous !

[HRP, un peu court, désolé]

Arbitre au rapport.

Pour les bleus: Il vous faudra deux minutes d'attentes avant que le mur n'explose, soit environ le temps à Céleste d'arriver non loin de la porte, sans toutefois y être déjà. Vous avez donc de l'avancer et vous trouvé devant vous un laboratoire dont les lumières sont éteinte et le matériel installé contre le mur endommagé. Celui-ci vous bloque l'entrer de par leur masse imposante, de leur volume considérable et surtout... parce que Fraust avec son éclaire les a fait prendre en feu.

Pour les rouges: Hamal passe, attention les bleus, elle est dangereuse; mais c'est un pnj donc pour le moment, on fait comme à San Fransisco et on laisse Twi la contrôler. Si non, la bombe, une fois activé vous permettra de faire sauter une partie du mur vers le Sas-de-sécurité, mais aussi du bureau à côté. À savoir si vous passerez avant que les bleus n'avancent, ça, ça va dépendre de vous.

La démolition du mur se passa comme prévu, à ceci près qu'elle prit le double du temps que Fraust avait évalué. Heureusement que les troupes de la G.C., avec le bordel qu'elles foutaient devant le sas blindé, n'entendraient probablement que très peu la destruction du mur.

Les couches d'acier liquidés, Fraust balança la sauce comme prévu. De façon inattendue, un truc se mit à flamber de l'autre côté du mur, probablement une machine de grande taille. Ce n'était donc pas un autre morceau du mur...

Mais ce ne serait un problème uniquement si ils n'arrivaient pas à dégager l'accès. Le Mutant à la force colossale tenta de pousser vainement l'engin, qui ne bougea presque pas. Fraust se joignit à la poussée du titan, sans beaucoup améliorer le résultat.

*On va jamais s'en sortir...*

Fraust commençait sérieusement à baliser, surtout que le raffut devant le sas devenait plus insistant.

C'est alors que le leader de la rébellion se remémora d'un truc... Et l'instant d'après, il intima aux trois autres démolisseurs de s'écarter de la brèche, tandis qu'il fit affluer quelques premières étincelles dans ses mains.

*J'ai pas encore bien compris comment ça marche, mais je dois tenter le coup.*

Le recteur de la Faculté chargea alors ses bras d'électricité, qu'il conserva dans ses mains et ses avants-bras. Augmentant peu à peu le niveau d'électricité statique qui l'entourait, Fraust continua à augmenter progressivement l'intensité du courant qu'il dégageait à lui tout seul, commençant à créer une surpression devant lui. Au fur et à mesure que l'intensité électrique augmentait, les arcs électriques surfant sur sa la peau de ses bras passèrent du jaune au blanc, puis au bleu.
Et après quelques instants...

*Go!*

Fraust augmenta d'un coup l'afflux électrique vers ses mains, et pas de n'importe quelle façon: il envoya pratiquement 90% de sa puissance électrique maximum dans cette décharge brutale.
L'effet fût immédiat: la machine brûlante qui barrait la route se retrouva projetée jusqu'à pratiquement l'autre bout de la nouvelle pièce. Tandis que l'amas de métal s'écrasait dans un bruit sourd de métal broyé, Fraust sourit. Il ne savait pas exactement ce dont il s'agissait, de ce phénomène, mais le simple fait d'en avoir connaissance et de pouvoir le mettre en pratique était une véritable aubaine. Une chance qu'il y ait pensé, juste en se remettant à l'esprit le visage de la combattante qui l'avait battu!

Mais bon, il aurait tout le loisir de se lancer des fleurs plus tard, pour le moment l'heure était encore grave.

"Sécurisez cette pièce!"

Ordonna Fraust à ses 3 équipiers, puis il intima aux autres évadés de se rapprocher de la brèche. La sécurisation en place, Fraust passa par le trou dans le mur pour voir comment la situation se présentait.
Un laboratoire, vide d'occupants. Une seule porte de sortie. Le titan la surveillait déjà. Bien, Fraust avait une idée de la suite à donner aux choses.

*On est dans un sous-sol, d'après mes souvenirs... Le plafond!*

Le leader repéra un bureau sur lequel le titan pourrait grimper, et donner du poing contre le plafond. Précisément ce que lui demanda Fraust tandis qu'il prenait le relais pour surveiller la porte. Une autre idée lui parvint alors, et il se tourna vers les étagères, qu'il renversa pour bloquer la porte. Comprenant son idée, les autres se joignirent à lui pour rajouter d'autres mobiliers comme obstacles.

Pendant ce temps, le titan s'en donnait à cœur joie pour exploser le plafond...

Twilight ne continua pas à insulter les autres car de la brume commençait à se former de son côté de la porte et il trouvait ça étonnant. Il continua même à le trouver encore plus étonnant durant quelques instants quand une femme sembla en sortir.

Il se recula prudemment et regarda celle qui semblait absorber le brouillard. Elle était assez jeune et sans aucune expression. Elle semblait le parfait prototype du bon petit soldat qui ne ressent rien et pour qui la mort est le seul état possible pour les ennemis. Il se dit même pour une fois qu’il ne servirait à rien de lutter contre elle. Elle semblait bien trop dangereuse pour qu’il puisse agir.

Aussi, dès que la porte fut ouverte, il s’engouffra dans la pièce voisine et resta à la regarder. Il ne savait pas si d’autres l’avaient vu, mais il sentait qu’il faudrait s’en méfier encore. Surtout qu’elle reprit une forme brumeuse et qu’elle pénétra dans la pièce où se trouvaient les évadés. Elle semblait avoir décidé d’envahir entièrement les lieux et Twi ne voyait qu’à quelques centimètres de distance. Il entendit clairement murmurer à son oreille.

Tu es l’un des notres, jamais ils ne te feront plus confiance.

Il n’eut pas le temps de parler que son corps fut pris par la poigne irresistible de la femme. Elle maintenait ses mains le long de son corps et elle le tenait à sa merci. Twi ne savait pas comment réagir et seul le son de l’explosion sembla faire plus de bruit que son cœur alors qu’il attendait les actions de sa tortionnaire.

Un cri retentit suivit d’un coup de feu et il vit tomber un corps à ses pieds. Il ferma les yeux une seconde avant de sentir ses mains se resserrer autour de quelque chose. Il tenta d’échapper à l’emprise que la femme avait sur lui, mais ça lui était impossible. Il voulut hurler mais seul un murmure se fit entendre.

Puis la prise se desserra de ses mains et il constata qu’il y voyait à nouveau. Il baissa les yeux sur ce qu’il serrait depuis quelques minutes et constata qu’il s’agissait du cou d’un évadé, il avait été forcé de le tuer. La brume semblait refluer plus loin alors que l’horreur le saisissait. Il ferma les yeux, incapable de comprendre ce qu’il avait été forcé de faire.

Puis il réagit, il se retourna et sans un regard pour les évadés se dirigea vers les membres de la GC. Il ferma les yeux une seconde avant de les ouvrir et de prendre une apparence volontairement noire. Il n’avait pas eu les cheveux si blancs depuis longtemps et ses yeux rouges n’étaient pas apparus depuis qu’il connaissait son pouvoir, mais là, il était presque effrayant.

Je ne suis pas un des vôtres, mais je n’ai pas eu le choix, à présent toi ! Viens !

Il montrait du doigt un homme qu’il avait vu dans l’hélicoptère. Un garçon aux cheveux noirs et certainement dangereux mais il s’en fichait, il voulait se battre. Contre qui, là était tout de même la question car il ne savait pas ce que les autres feraient en sa présence étant donné qu’il avait tué.

[HRP : David c’est à toi que Twi s’adresse. Hamal continuera la prochaine fois, mais qui prendra-t-elle ?]

Voici Hamal, mutante matérielle, pouvoir contrôle de la brume.

Spoiler:

Poussez vous, l’explosion sera dangereuse.

L'explosion...!? Le cœur de la jeune clone se mis à battre rapidement... une explosion, encore une autre. S'il y avait bien quelque chose étant capable de faire flancher complètement les nerfs du cerisier, c'était une explosion! Toutefois, dans son état d'esprit trop téméraire et déterminé pour voir claire, Kajitsu était encore en mesure de garder une once de lucidité. C'est donc pourquoi elle fini par s'éloigner du mur, s'installant contre le coin d'un tournant à quelques mètres de là pour éviter les débris, comme le faisaient déjà certains membres de division sachant que leurs pouvoir ne leur permettraient pas d'échapper au feu d'artifice improvisé. N'ayant que le bruit et la poussière devant elle, le tout fut un peu moins pire; malgré tout, elle ne pu s'empêcher de serrer les poings et de devoir attendre un temps avant de suivre les autres vers l'entrée de fortune. L'entrée de fortune... oui, il était temps...

Alors que les autres passaient par l'entrée improvisée, la jeune guerrière retint Dilfert par la manche. Cette dernière était complètement immobile, fixant directement l'entrée et la masse mutante de l'autre côté. Son regard perçant ajoutait à son visage sérieux et à son aura de détermination quelque chose d'assez frappant… elle avait l'air d'avoir tout sauf quatorze années. C'était comme si elle sentait la fin, comme si elle savait qu'elle allait affronter quelque chose de plus grand qu'elle, qui la dépassait. Elle savait que son adversaire était plus fort qu'elle et au plus profond de son âme, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette peur… la peur de mourir sans avoir atteint son rêve, en ne l'ayant qu'effleuré du bout des doigts. Toutefois, malgré tout, malgré l'emprise de la mort sur son être… le combat l'appelait… ce combat l'appelait.

"Dilfert…" Elle n'arrivait pas à croire qu'elle allait dire ça… et encore moins de cette voix si sérieuse et si sombre, presque neutre même. "…quoiqu'il arrive, n'interfère pas dans mon combat. À présent, Fraust est mon adversaire, pas le tient. Alors n'interfère pas, qu'importe qui mourra aujourd'hui."

Sur ces mots sonnant extrêmement familiers à son oreille, Kajitsu s'effaça par l'entrée d'où la poussière retombait encore. Elle avait l'impression de 'désobéir' à ce que Maboroshi-sama lui avait commandé… soit, la même chose que ce qu'elle avait commandé à Dilfert. Elle avait l'impression de venir interférer dans le combat déjà commencé entre cette guerrière légendaire et cet homme tentant de ne pas perdre son rêve durement atteint. Mais ce n'était pas le cas… elle avait aujourd'hui ses propres raisons de vouloir le battre… l'empêcher de passer… le tuer. Toutefois, en marchant, elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce que son aîné de la Red Divison ferait si jamais elle subissait le même sort que la légende de l'Escadron Noire. Ferait-il la même chose qu'elle faisait sur le moment? Non… sûrement pas, ce n'était pas du tout le même contexte et le même genre de… euh… relation?... derrière. Sans doute son aîné ne s'était-il pas autant attaché qu'elle et ces paroles avaient sans doutes étaient complètement inutiles. Enfin, qu'importe à présent. Puisqu'une fois ses paroles sonnant étrangement comme un adieux prononcées, la jeune guerrière disparue vers son combat.

Dans l'agitation et la foule, le jeune cerisier chercha son adversaire des yeux, passant ici et là dans la salle, arrivant jusqu'au fond de la pièce, trouvant des gens entrain de bloquer l'entrer de manière bien moins honorable que celle qu'elle avait utilisée en janvier dernier. Mais qu'importe, puisque, parlant de janvier dernier, un reflet d'argent se faisait voir dans ce laboratoire annexé de force au Sas-de-Sécurité... celui qu'elle recherchait. Son cœur battait rapidement, c'était le moment où jamais d'en finir, en avait-elle le courage? Bien sûr! Il était trop tard pour reculer, c'était le moment fatidique pour l'un, ou bien pour l'autre. Oui, c'était le moment de passer à l'action.

*Pardonnez-moi, Maboroshi-sama, mais je le fais pour moi.*

Dans l'agitation, Kajitsu se présenta devant le recteur, droite et sérieuse. Ses yeux brillaient de mille feux, autant de détermination, d'espoir que de rage et de haine. Cet homme devant lui... celui qui lui avait tout pris à l'exception d'un seul rêve, elle allait tout lui prendre aujourd'hui. Il ne passerait pas... il ne viendrait en aide à personne en ce jour et regarderait tomber les gens sous ses yeux et ses rêves s'effondrer. Œil pour œil, dent pour dent. Toutefois, son arme n'était toujours pas levé, elle ne faisait que se tenir devant son futur adversaire.

"Tu n'iras nul part," déclara-t-elle d'une voix que l'on n'aurait jamais imaginer venir d'un si jeune corps. "Je ne te laisserai rien prendre cette fois."

Les images défilaient dans son esprit alors qu'elle levait son arme, son cœur rapide renouvelant cette poussé d'adrénaline qu'elle recherchait tant. Toutefois, aujourd'hui elle ne se battait pas que pour l'adrénaline, pas pour devenir plus forte, il était trop tard pour ça en ce moment. Kajitsu se battait pour elle, pour atteindre l'un de ses objectifs, pour lui faire payer ce qu'il lui avait pris... dans l'illusion insensée de de retrouver ce qu'elle avait perdue. En garde, prête au combat contre la foudre... s'il tentait quoique ce soit, la moindre tentative de mouvement, la jeune clone passerait à l'attaque.

Oh et puis pourquoi attendre hein!? Lui, avait-il eu la gentillesse d'attendre qu'elle soit prête à tout perdre avant de passer à l'action!? Non! Alors tant pis, Kajitsu n'attendrait pas d'avantage et répondrait à ce que tout sauf sa tête lui criait de faire. Son âme vibrait de cet esprit combattif, elle vibrait à l'idée du combat, de ce combat qu'elle avait tant recherché, celui dont elle avait tant rêvé. Était-il justifié, valait-il réellement quelque chose, ce n'était pas faute de n'y avoir jamais pensé... toutefois... IL ÉTAIT TROP TARD! Trop tard pour penser à ça, qu'importe si c'était utile ou non, si elle en tirerait quoique ce soit, qu'importe la Mort, qu'Elle aille au diable si ça lui chante! Aujourd'hui Kajitsu se battrait et abandonnerait, l'espace d'un combat, sa logique. C'est ainsi donc que la jeune clone fonça sur son adversaire; s'il ne réagissait pas, le aurait le loisir de goûter à la lame de Kajitsu en une blessure mortel au ventre.

Heureusement pour David et ses deux collègues, les renforts ne tardèrent pas à arriver, parmi lesquels la jeune Kajitsu qui semblait plus déterminée que jamais, et aussi un gars bizarre et franchement antipathique qui traite la mercenaire de la GC par le mépris. Bon, on va pas énumérer la liste non plus, ce serait inutile. Quoi qu’il en soit, les évènements s’enchaînèrent plutôt vite. D’abord, un grand boucan de tous les diables, indiquant que les fugitif avaient fait un gros trou dans le mur et bien chamboulé ce qui se trouvait derrière, puis une belle détonation qui fit un autre trou dans le mur séparant les fugitifs du personnel de la GC. Bref, un beau bazar, et tout ça pour quelques prisonniers évadés.

Comme les autres, il allait lui-même se lancer dans ce deviendrait vite un affrontement généralisé quand il sentit que la manche de son vêtement refusait de le suivre. Se retournant, il constata que c’était dût à Kajitsu qui le retenait. Elle avait manifestement quelque chose à lui dire, et quelque chose de très sérieux, à en juger par son expression. Il ne fut pas détrompé lorsqu’elle s’exprima enfin, lui demandant, non lui ordonnant, de ne pas se mêler du combat de jeune fille. Et bien plus que l’incrédulité de ce qu’il entendait, c’est la surprise de ce qu’il voyait dans ses yeux qui l’incita à ne rien répondre. Elle était plus déterminée que jamais, plus déterminée qu’il ne l’avait jamais été lui-même. En effet, à la voir, ce combat devait tout représenter pour la jeune fille. Il vit briller dans ces iris à la couleur si peu commune une farouche détermination alimentée d’un juste courroux. Il comprit à cet instant que toute la vie de la jeune fille tournait autour de cela, qu’elle n’avait jusqu’à ce jour que pour cet instant.

Cela l’impressionna, n’imaginant pas ce que la jeune Kajitsu avait bien pu vivre pour arriver là, mais surtout, cela l’inquiétait beaucoup. David connaissait ce qu’il avait vu briller dans ce regard, ce qui le rendait vivant : le désir de vengeance. Une pulsion si forte qu’il était impossible de ne pas s’y soumettre, une pulsion emplie de force destructrice afin de pouvoir s’accomplir, afin de pouvoir détruire son ennemi tant honni, mais qui se retournait presque toujours contre son utilisateur. Lorsqu’on était à ce point avide de vengeance, cela ne pouvait que mal finir. Et alors que Kajitsu s’éloignait pour aller trouver son Némésis, il fut certain qu’à la sortie de ce combat, elle souffrirait. Il y avait de grande chances qu’elle échoue et meure, mais malheureusement, ce n’était pas la pire option, le pire serait si elle gagnait. Elle n’avait rien d’autre dans la vie, et si elle gagnait, si elle accomplissait sa vengeance, la satisfaction s’effacerait très vite et il ne lui resterait rien, elle deviendrait comme... une morte-vivante. Le mieux serait qu’elle survive à cet affrontement sans pour autant parvenir à accomplir sa vengeance. Et avant même de s’en rendre compte, David souhaita qu’il en serait ainsi. Cette pulsion devait rester inassouvie jusqu’à ce la jeune fille trouve un autre moteur à sa vie.

Seulement il y avait Fraust, et c’était une nouvelle crainte. Ce mutant électrique si puissant ne reculerait devant rien pour protéger ses élèves, David en avait la conviction, et la puissance de ses pouvoirs alliée à cette détermination le rendait dangereux. Si Kajitsu l’affrontait en duel de cette manière, elle se ferait tuer. Le cœur du mercenaire manqua un battement lorsqu’une image terrifiante s’imposa à son esprit : un arbre fendu par le milieu et calciné par un violent coup de foudre lors d’un orage lorsqu’il avait onze ans. Soudain, il fut pris de l’envie de courir après la jeune fille pour l’empêcher d’aller vers sa mort. Mais il n’en fit rien, il n’en avait pas le droit. Cependant...

« Je n’interviendrais pas dans ton combat, petite fille, mais laisses-moi t’aider à ma manière. » Murmura-t-il comme pour lui-même. Puis il se tourna et cria : « Eric, maintenant ! »

Le mutant de Red Division capable de commander aux systèmes électroniques n’avait pas bougé de sa place près de l’interphone. Il ferma les yeux pour trouver ce qu’il devait chercher parmi tous les systèmes du bâtiment et une seconde plus tard, il se mit à pleuvoir. Pour être plus précis, il venait d’activer le système anti-incendie, et de l’eau destinée à noyer des flammes inexistantes se mit à tomber du plafond dans tout l’étage. Mais bien que David ait donné comme consigne de faire tomber l’eau uniquement à l’étage où se trouvaient les prisonniers évadés, il ne pouvait pas se rendre compte qu’en fait, Eric faisait pleuvoir dans la totalité du bâtiment de la GC. Comme une pluie dense qui trempa tous les prisonniers et membres de la GC, elle commença très vite à s’accumuler au sol. Certains qui ne voyaient pas assez loin pourraient le traiter d’idiot pour répandre toute cette eau, décuplant de façon phénoménale le potentiel destructeur de Fraut. Mais c’était justement cela l’idée : rendre les pouvoirs de Fraust incroyablement puissants, afin de les neutraliser. Quel rapport ? Avec tant d’eau, conduisant obligeamment l’électricité du mutant, ses pouvoirs seraient certes accrus dans des proportions dangereuses, mais cela les rendrait surtout totalement incontrôlables. S’il faisait mine de balancer la moindre décharge sur un membre de la GC, tout le monde en subirait les conséquences, y compris ses cobayes et ses élèves adorés. Et David se doutait que Fraust ne prendrait pas ce risque. S’il avait fondé la Faculté, il ne serait pas prêt à sacrifier tous les cobayes et les élèves capturés pour sauver sa seule peau. Ainsi, le plus grand danger parmi les évadés était neutralisé, et Kajitsu pourrait l’affronter dans une partie moins inégale.

Mais David avait lui-même son propre combat à mener, il n’avait pas le temps de penser la jeune fille qui lui avait collé une raclée dans la cage. Alors qu’il s’apprêtait, encore une fois, à se jeter dans la mêlée, il fut interpellé par une voix rageuse qui lui lançait un défit à la face. Serait-ce donc ainsi ? Enrayer l’invasion se résumerait-il à plusieurs duels entre mutants ? Et bien soit ! Il se retourna donc sur son adversaire du jour et failli sursauter de surprise. L’individu était comme en négatif, avec les cheveux blancs et le reste en noir, sauf ses yeux d’une couleur rouge sanguine. Un adversaire peu commun, un combat de plus. Il vida les douilles vides de son revolver pour les remplacer par des neuves prélevées à sa ceinture, avec une dextérité née de l’habitude d’un geste répété des centaines de fois. Puis il dégaina son second revolver. Son adversaire aurait bien tord de croire que l’eau rendait ses armes inefficaces.

La vie de David semblait se résumer à une interminable succession de combats, mais après tout, c’est pour ça qu’il était payé.

[Vous jouez n'importe comment, ça m'énerve u_u'' ]

Tout s'était vite enchaîné jusque là, du côté des évadés. Mais pas seulement, à en juger par la déflagration, tout en son et lumière, qui ébranla le sas sécurisé, à même pas 25 mètres de la pièce où avaient trouvé refuge la quasi-totalité des fuyants. Fraust ne s'était pas retourné, sachant très bien que cette explosion était peut-être le glas d'un massacre en série à venir. Les membres de la G.C. venaient de forcer la porte blindée, démontrant une fois de plus leur ardeur quand il s'agissait de 'casser du Mutant', expression chère à un ex-soldat d'élite de la firme de son entourage. S'en suivirent les coups de feu, les cris d'agonie perçus au loin, et les ordres tactiques des soldats en train de se préparer l'assaut final. Autant de signes annonciateurs de la catastrophe humaine à venir.

Fraust ne s'était pas retourné, mais pourtant il avait reçu tous ces signaux de danger, 5 sur 5. Il était parfaitement conscient de la gravité de la situation, tout autant qu'il sentait le vent doucement tourner en leur défaveur. Ils jouaient contre le temps, il le savait, et quelques bêtes poignées de secondes pourraient les rapprocher inévitablement de la mort... Ou leur permettre à tous d'en réchapper.

Malgré l'urgence et la gravité de la situation, Fraust trouvait encore le temps de douter. Une brèche d'à peine quelques centimètres constituait leur unique passage vers l'étage, ce qui n'était évidemment pas suffisant pour que tous puissent se sortir de ce merdier, pas d'autres mots. Le titan s'acharnait sur ce plafond, et bientôt, d'autres Mutants se joignirent à lui, sans doute dans un rush de courage apporté par la peur de se faire reprendre. Fraust les voyait, tambouriner à poings meurtris dans les plaques de plastique et d'acier, arracher des gaines de câbles, se débattre comme des fauves jusqu'à s'en arracher la peau ou exploser des phalanges, pour certains. Et pourtant, ils continuaient, car ils voulaient plus que tout vivre, et cette brèche, constituant leur unique fenêtre vers la liberté, ils voulaient l'agrandir pour pouvoir gagner ce qu'ils espéraient tous. C'en était bouleversant de voir autant d'énergie se déployer pour un but commun et aussi fort.

Dans ce même instant de doute, le leader de la rébellion se demandait si il ne les avait pas conduit à l'abattoir lui-même, en proposant ce plan tiré à la va-vite. Il s'injuriait déjà intérieurement de ne pas avoir pris davantage de temps pour réfléchir aux possibilités qui leur étaient offertes, d'avoir décidé hâtivement. Mais dans le feu de l'action et dans cette vague de doute, il en oubliait que c'était là, sans doute, leur seul espoir de salut et qu'il avait choisi instinctivement la meilleure option pour qu'un maximum d'entre eux survivent et parviennent à s'enfuir. Bien sûr, il y aurait des pertes, déjà quelques uns étaient tombés pour ne plus se relever; mais il fallait supposer que c'était là le prix à verser au diable pour parvenir au bout du tunnel. C'était inévitable, mais pour autant, cela ne laissait pas le recteur de marbre, au contraire. Aucune âme ne mérite d'être sacrifiée ainsi.

L'instant de réflexion passé, Fraust avait presque oublié qu'il avait des ennemis dans cet endroit, prêt à tout pour leur barrer la route. Non, maintenant tout ce qu'il voyait, c'était des vies à sauver, à protéger, mais plus aucune âme à emporter. Il y avait eu trop de violence, beaucoup trop, et même si les auteurs de cette violence méritaient probablement une punition, et même si les morts méritaient d'être vengés, Fraust se promit intérieurement et inconsciemment, de ne pas prendre une seule vie aujourd'hui. Ni demain... C'était fini, si Fraust n'était pas encore mort, son côté le plus guerrier passait l'arme à gauche. A quoi bon répondre à la violence, c'est un cercle infernal où la seule chose qui augmente, ce n'est pas le sentiment d'apaisement procuré par la vengeance, c'est le nombre d'âmes innocentes fauchées par ce destin qu'on pourrait pourtant facilement briser.

"Fraust!!"

Il leva les yeux, et ce fût comme une délivrance de voir ce trou au plafond, assez large pour qu'une personne à la fois puisse monter. Ils avaient fait un boulot magnifique, en plus d'un beau geste, et Fraust voulait leur crier un remerciement; il s'abstint pourtant, car n'ayant pas oublié que ce n'était pas encore fini, que le chemin vers l'extérieur était encore semé d'embûches. Et puis, un merci n'aurait aucune valeur en ces circonstances.

Très vite, le ballet des Mutants se dirigea vers l'ouverture, ragaillardi par la perspective de faire un pas de plus vers la liberté. Telle une procession de fourmis, chacun prit à son tour leur porte de sortie, les plus solides aidant les plus faibles. C'était comme voir une force surnaturelle à l'œuvre, et nul doute que face à une telle force de vivre, aucun obstacle n'était insurmontable. Oui, ils y arriveraient. Si Fraust avait eu un doute, un nouvel espoir venait de s'animer en lui...

C'est alors que l'eau coula du plafond, comme pour vérifier le proverbe : 'après la pluie vient le beau-temps'. Fraust n'avait plus très envie de s'attarder pour le vérifier lui-même, car le déclenchement des systèmes anti-incendie ne présageait généralement rien de bon. Peut-être était-ce le feu de la machine de laboratoire qui l'avait déclenché, mais l'homme électrique n'y croyait que très peu; ou alors le dispositif était vétuste, l'incendie s'étant déclaré plusieurs minutes auparavant.

Tous les Mutants étaient partis, Fraust ayant momentanément confié la tête du peloton au Titan; cet homme était courageux et le recteur ne doutait pas qu'il s'assurerait de protéger le groupe. Lui, il fermerait la marche, et pour cela, il fallait qu'il aille vérifier que plus aucun des évadés ne soit resté dans ce niveau. La Mutante au pouvoir sismique était là elle aussi. En fait, Fraust aurait pu oublier sa présence si elle n'avait pas crié, juste avant qu'il ne se retourne.

"Non!!"

Fraust pivota, et eu devant lui un énième spectacle prompt à lui serrer le cœur; comme s'il n'en avait pas assez vu pour le restant de ces jours. La Mutante géokinésiste était debout devant lui, lui tournant le dos, un dos transpercé d'une lame de sabre. Le rouge venait glisser sur le blanc de son t-shirt, dessinant lentement le tableau de la mort de cette jeune fille. Elle avait probablement son âge, ou peut-être un peu moins, elle était magnifique malgré les stigmates de la torture sur son corps; et comme lui, elle avait vécu jusqu'ici avec l'espoir de pouvoir effleurer du bout des doigts son idéal. Et elle s'était interposée entre la lame et Fraust, qui se serait fait embrocher sans même s'être aperçu qu'un ennemi s'était approché.

"Non..."

L'épée finit par se retirer, et Lizzy, c'est son prénom, commença à tomber en arrière, emportée par son propre poids rendu presque inerte. Fraust la rattrapa, et c'est en sentant le court souffle de la jeune fille qu'il se rendit compte qu'elle n'était pas morte. Mais avec une telle blessure, elle mourrait bientôt si elle n'avait pas de soins d'urgence.
Alors que la mourante était tombée dans ses bras, le visage du meurtrier apparut aux yeux du Mutant électrique. Ça le choqua. Ce n'était qu'une adolescente à peine sortie de l'enfance, elle avait probablement 12 ou 13 ans, et le sérieux crispé de son visage ne lui allait pas du tout. Une fille de son âge devrait probablement être à l'école, sûrement pas ici, en plein milieu d'un champ d'honneur, et encore moins avec une arme à la main. La G.C. ne venait pas de prendre une vie, elle en avait pris 2.

Lizzy essaya de parler, mais le sang remontant dans sa trachée avalait ses mots.

"Chhht..."

Fraust lui murmura à l'oreille pour qu'elle s'apaise, qu'elle ne s'agite pas, ce qui ne rendrait sa mort que plus imminente encore. Et il releva son seul œil sur la jeune fille armée, sur laquelle il porta un regard fatigué, las et extrêmement lourd. Sans doute que ce regard avait déjà tout dit de ce qu'il allait prononcer comme mots...

"... Laisse-nous..."

Fraust commença alors à reculer, avant de prendre la jeune fille mourante à bout de bras, tandis qu'il lâchait furtivement le regard de la jeune fille au sabre pour regarder brièvement comment tenait Lizzy. Déjà, il sentait qu'elle ne tiendrait peut-être pas jusqu'à la sortie, mais il devait faire tout son possible pour l'y emmener quand même. C'était comme... Une sorte de devoir instinctif que de préserver cette vie en train de s'envoler, car chaque vie est précieuse, infiniment précieuse.

Après avoir sifflé très fort, dans l'espoir de rameuter les derniers évadés encore dans le coin, Fraust se retourna, et commença à grimper sur les tables et autres meubles qui leur servirait de marche-pied jusqu'à l'ouverture au plafond. Oui, il s'était retourné et avait laissé son dos libre de toute agression. Pour quelle raison, je crains que cela demeurera un mystère qu'il emportera peut-être dans la tombe...

Arbitre au rapport

Il pleut autour de vous, qu'importe où vous allez, ça risque de vous gêner dans vous déplacement à mesure que l'eau s'accumulera sur le sol. Un étage plus haut, ceux ayant décidés de s'évader arrivèrent à l'infirmerie. Parce qu'un détail semble avoir été oublié de Fraust au sujet des cobayes... certains sont fidèles à la GC. De plus, ce n'est pas tout le monde qui réussi à passer, les autres membres de l'entreprise eurent tôt fait de bloquer l'entrée et il reste encore plusieurs cobayes derrière et des élèves.

Je ne vois rien d'autre sur quoi intervenir.
Fraust, je ne vois pas ce que tu veux dire, chaque personnage agit tel qu'il le croit juste et le chaos de l'évasion que tu as créés engendre nécessairement le chaos. On ne peut pas prévoir les actes des autres et il est normal que la GC intervienne dans tes plans à sa manière.

Aussi, pour ceux désirant se lancer dans le combat (approuvé des deux côtés [ce ne semble pas encore le cas partout] bien sûr), veuillez créer un topic à part pour que le tout reste lisible.
Je ferai le lien entre les topics là où c'est nécessaire.

Sur ce, que le massacre continue.

Le coup avait porté... sa lame s'était enfoncé dans la chaire, portant à la fin de sa vie cette victime. Oui, cette victime... parce que ce n'était pas Fraust qui venait de périr, mais bien quelqu'un ayant tenté d'abréger les souffrances de celui qu'elle devait voir comme un sauveur ou quelque chose dans le genre. Mais pour le moment, les yeux de la jeune clone étaient rivés sur le corps de cette cobaye ayant un jour partagé le même monde qu'elle. Par ses mains... par ses mains et sa lame, pour son but personnel... d'autres rêves brisés, mais sans répercutions sur l'avenir. Ou peut-être que si finalement... en ce moment, un ou une autre cobaye venait possiblement de voir ce corps perdre sa vie à jamais et peut-être ce ou cette cobaye venait à présent de nourrir pour elle cette même haine qu'elle nourrissait pour Fraust. C'était son tour, c'était elle maintenant qui avait l'arme en main, c'était elle qu'on détesterait, elle qui avait le mauvais rôle à présent, elle le savait. Toutefois, elle n'en avait rien à faire, c'était sa voie et la sienne seule. En ce jour, elle ne voyait plus clairement, elle ne pensait plus clairement, elle ne voyait que sa vengeance devant elle s'échapper pendant que son corps refusait de répondre.

"... Laisse-nous..."

Cette phrase raisonnait loin en écho dans son esprit, alors que l'eau tombait doucement contre sa peau. Cette eau, l'effet d'une averse, la seule chose lui permettant de retrouver un peu de lucidité dans ce moment d'arrêt alors qu'elle voyait Fraust tenter de s'échapper par ce trou au plafond, donnant sur un décor connu... l'infirmerie. Pendant que les gens s'affairait à boucher ce trou de malheur, Kajitsu ne bougeait pas. Sous l'eau, le sang sur sa lame coulait et venait tinter ce sol commençant déjà à changer de couleur: encore celle du sang... mais cela ne la dérangeait plus depuis longtemps à présent. Enfin, ça lui semblait faire si longtemps; c'était sans doute cette coupure immense qu'elle ressentait face à son passé qui lui donnait cet effet. Mais qu'importe, Fraust était toujours ici, en bas et non loin, avec la mourante dans les bras. L'air lasse, mais ayant toujours cette haine brûlant dans son regard, la jeune clone se retourna vers celui à qui elle criait vengeance.

"Chacun son tour, Fraust," lança-t-elle d'une voix forte et claire.

Elle avança vers lui lentement, ses pas raisonnant dans l'eau au sol et tachant le bas de son pantalon de ce sang qui commençait à teindre l'eau. L'action ne s'arrêtait pas autour, le chaos le plus total les entourait, formant cette ambiance macabre et propre à leur monde. Fraust, tu ne partiras pas maintenant de ce monde, pas maintenant que Kajitsu à trouvé la force nécessaire à se venger de toi enfin. Elle te fera plonger dans le même enfer que tu lui as offert en si peu de temps comme un cadeau d'anniversaire quelques jours en retard. Sa vengeance sera pire que ta mort, c'était décidé. Il ne voulait plus se battre, recommencer à jouer les pseudo pacifiste... parfait. Alors on jouerait œil pour œil, dent pour dent.

"Ça fait mal... n'est-ce pas?" fit-elle en arrivant près de lui sans encore montrer de signe offensif. "De voir quelqu'un à qui l'on tient s'éteindre doucement sous nos yeux impuissants... de voir nos rêves s'effondrer lentement devant soi..."

Une voix si calme... si légère... et pourtant porteuse de tant de haine. Une douleur sans nom se lisait dans les yeux de la guerrière, perçant cette lueur haineuse. Cette douleur qui se répercutait quelque peu dans sa voix, pourtant, elle était si calme. Difficile à croire qu'un volcan s'agitait en elle, lui criant de se battre et de le détruire, cet être infâme sous son regard. Toutefois, elle avait une bien meilleure idée, une idée qui ferait une bien meilleure vengeance... une idée qui serait, aux yeux de ce Fraust, pire que la mort.

"C'est à mon tour de jouer," fini-t-elle par dévoiler en un sourire qui ne lui ressemblait pas... un sourire amusé, mais à la fois... quelque peu sadique en même temps. "Tu t'es bien amusé à Londres la dernière fois... maintenant moi aussi je vais jouer. On va jouer œil pour œil, dent pour dent, ça te plait?"

Cette voix si loin de l'enfance, trop sérieuse et trop amusé pour cette douleur qu'elle cherchait à créer... Cette haine qui dévorait Kajitsu, encore une fois, elle lui faisait perdre la tête, devenir une autre. Non, pas une autre... cette haine ne faisait que dévoiler une autre part d'elle-même qu'elle n'aurait jamais crue réelle. Rien n'est jamais complètement blanc, comme rien n'est jamais complètement noir... comme rien n'est jamais complètement bien ni mal. Mais aujourd'hui, ce cerisier artificiel était bien loin de ça blancheur d'autrefois... et ça lui convenait parfaitement à vrai dire.