[Indonésie] Pourquoi qu'on est pas la cavalerie ?

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Aube avait fait le voyage le plus stressant de sa vie. Elle ne pouvait pas avoir de nouvelles de son frère ni d'Iwëne et cela la stressait plus que de mesure. Surtout que mine de rien, elle ne savait pas où les deux énergumènes pouvaient bien être et ça n'arrangeait rien à l'affaire. Elle sortit de l'avion et alluma immédiatement son téléphone. Stupide règlement qui empêchait de téléphoner en vol ! Et stupide appareil qui mettait autant de temps à quitter le monde éteint pour le mode allumer !

Et lorsque ce fut enfin fait, qu'elle fut à nouveau connectée avec le reste du monde, elle constata que sa pire crainte était confirmée, elle n'avait aucune nouvelle ni de l'un, ni de l'autre. Et cela n'était guère rassurant. Elle ne savait pas quoi faire. L'aéroport était le lieux de passage obligatoire pour tout arrivant et Iwëne allait certainement devoir y passer à moins qu'elle ne soit venue par un autre moyen de transport. Mais la position de l'aérogare était centrale par rapport aux autres lieux où elles devraient ensuite aller.

Aube réfléchissait aux informations que Twi lui avait transmis et constata qu'elle en savait peu, certainement parce que le jeune homme en savait également trop peu. Dire qu'elle l'avait laissé aux mains de Fraust parce qu'elle pensait la Faculté en sécurité ! Et Twi était encore là bas pour cette seule et unique raison. Sinon elle se serait arrangée pour qu'il soit dans un lieu plus calme et plus secret. Et là, il était enlevé par la GC (enfin certainement) et personne n'avait pu lui permettre de rester libre. Car elle en était certaine, la GC avait capturé son frère. Elle allait démonter le bâtiment pierre après pierre s'ils s'avisaient de lui faire du mal.

Et alors qu'elle s'asseyait dans le hall d'entrée, les yeux rivés sur les passagers qui passaient, elle entendit la mélodie correspondant à un nouveau message. Elle le lut frénétiquement.

Twi a écrit:: Aube c'est le second message et s'il t'arrive c'est que j'ai été capturé. Ne t'en fais pas et ne viens pas me chercher. Si c'est la GC comme je le pense, j'ai une idée et je n'ai pas besoin d'aide. Ils apprendront que je ne suis pas un petit être fragile et maléable à volonté. Aide à sécuriser la Faculté, empêche Julian et Iwëne de s'en faire, je sais que tu es assez forte.

Je t'aime.

Twi, futur membre de l'élite.

Elle avait les larmes aux yeux en terminant la lecture, son frère avait tout prévu en écrivant ces messages et elle se sentait mal pour lui. Mais elle serait forte et attendrait d'en savoir plus avant de partir à sa recherche, car non, elle ne le laisserait pas agir tout seul. Il avait de l'aide et malgré son idée apparente, il ne pouvait pas s'en sortir seul.

Elle décida d'attendre encore quelques dizaines de minutes et ensuite de chercher un bateau pour l'emmener sur l'île de la Faculté. Si seulement Iwëne pouvait arriver.

Twi a écrit:: Iwëne c'est le second message et s'il arrive c'est que j'ai été capturé. Que personne ne vienne me chercher, je suis assez grand pour me débrouiller seul et tout intervention perturberait mon plan. Si c'est la GC comme je le pense, j'ai une idée et je n'ai pas besoin d'aide. Ils apprendront que je ne suis pas un petit être fragile et maléable à volonté. Aube devrait venir pour aider et je veux que vous gardiez un oeil sur Julian, il ne doit rien lui arriver sinon je vous jure que vous vous en souviendrez !

Ton frère ?

Twi, futur membre de l'élite.

PS : Si je n'ai pas été le seul capturé, je tenterais sans garantie d'aider les autres au mieux.

-Iwëne, il semblerait que tu ais un e-mail...
La jeune femme ne se priva pas pour passer devant les autres passagers. Les couloirs avaient beaux être plutôt étroits, Iwëne devint vite experte pour se faufiler. Elle inventait des excuses : « Pardon, je suis médecin ! », « Je vais accoucher ! » ou, plus simple, « Dégagez le passage ! », se récoltant des regards meurtriers dont elle n'avait que faire. Tous ces gens étaient pressés de quitter l'air conditionné. Mais d'aucun la panique s'était saisie... sauf Iwëne.
Melwin avait du mal à la suivre. La gazelle sautait par-dessus les marées d'individus, belle, gracieuse, agile, tandis que lui pataugeait en plein dans la gadoue. Sans commentaire.
Enfin elle réussit à atteindre les portes ; et d'emblée se mit à courir à travers le tunnel en hauteur qui menait jusqu'au centre de l'aéroport. Le mutant la regarda s'éloigner en soupirant. Ca ne va pas durer plus longtemps, pensa-t-il... Melwin accéléra la cadence en tentant de ne pas casser des bras ou des jambes au passage. Force contrôlée, et il réussit à s’extraire de la masse.
Iwëne... Iwëne, où es-tu donc passé, ma tendre anxieuse ? Ses yeux la cherchèrent vivement ; tous ses sens en alerte. Soudain, une main attrapa la sienne et il se sentit tirer en avant. Tu m'attendais donc...
Les deux mutants traversèrent le centre de l'aéroport au pas de course. Iwëne était sublime avec cette crainte sur son visage, Melwin attendrissant de temps d'amour. Il s'inquiétait plus pour elle que pour Fraust, Twilight et la Faculté. D’autant plus qu'il s'avait à présent ce que sa chère amie cachait aux autres : un petit être, tout riquiqui, pas encore bien formé, caché sous cette peau et ces pulls, un petit être insignifiant encore et déjà tant précieux. Melwin se demanda s'il serait le parrain...
-Que disais-tu, à l'instant ?
Il tourna la tête vers la jeune femme et eût un instant d'oubli. Il ne voyait que ses trais inquiets, oppressés par ses yeux au bord des larmes. Elle la voilait pourtant si bien de cet air impassible, sa peur... Ce faux et tellement incongru air impassible. Melwin baissa la tête.
-Que disais-tu ?
-Heu, oui, pardon, bafouilla-t-il en revenant subitement à lui. Tu as reçu un mail. Attends...
Il sortit son portable de sa poche et lut à voix haute le message de Twilight. Ce fut au tour d'Iwëne de baisser la tête.
-Ca va aller ?
-Pas vraiment.
L'homme resserra l’étreinte de leurs mains.
-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
-Aucune idée.
-Peut-être que...
-Si ! Aube Taboï... Je sais que j'ai enregistré son numéro dans un vieil e-mail.
-Tu n'es pas très sérieuse, pour le coup... On pirate facilement ce genre d'info.
Iwëne ne répondit pas et commença à fouiller dans ses notes interactives. Avec n'importe quel portable, maintenant, on avait très facilement accès à internet. Dans des moments aussi tragiques -surtout après avoir cassé son propre téléphone- il était tellement soulageant d'être entouré de technologie...
-Je l'ai.

Et elle appela celle qui était la soeur de sang.

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Une chevelure d'un blond presque blanc, une allure pressée et décidée, mais un visage d'homme, voici ce que voyait en cet instant Aube alors qu'elle continuait à se ronger les sangs. Son frère, en plus d'être un abruti fini, avait décidé comme un grand de faire croire à la GC qu'il était des leurs. Comme si cela pouvait fonctionner. Il allait la faire vieillir avant l'âge, elle finirait par avoir des rides c'était certain !

Cela faisait six longues heures qu'elle avait reçu le premier message et elle comptait bien faire comprendre à Twi que c'était une très mauvaise idée de se battre contre la GC ! Parce que là, elle était plus qu'inquiète. Oh, elle voyait bien ce qu'il allait lui dire, elle se battait bien elle ! Mais cela n'avait strictement rien à voir ! Aube se battait pour rendre la vie des mutants meilleure et pas pour une quelconque fierté masculine mal placée. Bon d'accord elle était un peu injuste avec son frère. Il ne s'était peut-être pas battu par fierté, mais pour aider ou se défendre. Mais tout de même ! Elle allait tuer Fraust et ensuite elle agirait.

Elle repéra au loin une chevelure blanche et trop inquiète et énervée, elle se dirigea vers cette dernière. Que ce soit ou non Iwëne, Aube avait besoin de bouger pour ne pas trop penser. Quoi que, de penser à la bêtise de Fraust lui permettait de se maintenir hors de l'eau. Alors qu'elle allait retourner violemment la fille aux cheveux blancs, une espèce de folle décolorée qui n'avait rien à voir avec Iwëne, son téléphone sonna.

Elle regarda le numéro de l'appelant et ne le connaissant pas, elle fit comme toujours dans ces cas là :

Non je ne suis pas mariée, oui j'ai déjà un ordinateur et non je ne veux pas de la parole de Jésus, maintenant si c'est réellement important vous pouvez parler sinon je vous jure que je vous tue !

Mais non ! Aube n'était pas le moins du monde énervée ... Voyons qu'est ce qui peut vous faire croire ça ? Surtout qu'elle venait de voir Iwëne avec un téléphone à la main ! Bon sang, l'abruti qui l'appelait allait empêcher le professeur de la joindre. Dans ces cas là, une seule solution ...

Et puis non j'ai pas le temps au revoir.

Puis elle raccrocha et partit en direction de la fausse soeur de son frère, enfin pas fausse, mais pas la soeur de sang, la soeur de coeur. Et puis de toute façon, non elle n'était pas jalouse, après tout, elle avait toujours voulu une grande famille ... Elle courut en hurlant dans le hall de l'aéroport.

Iwëne ! Si jamais ton malade de copain n'a pas protégé mon frère, je lui fait la peau !

Non non, Aube n'était pas du tout énervée ... Elle était très calme, presque prête à tirer sur tout ce qui bougeait et contenait les lettre G et C... Et enfin, elle arriva devant Iwëne.

Les nouvelles vont vite, apparemment... Iwëne avait entendu la voix d'Aube à travers le hall de l’aéroport (comme quoi, quand on veut, on peut faire plus de bruit qu'un troupeau d'humains) et l'avait cherchée des yeux. Twilight lui avait déjà parlé de sa relation avec Fraust ? Comment, que dites-vous ? Tout le monde était au courant ?
Fichtre, elle qui voulait être discrète ! Si mademoiselle Taboï savait la nature des liens tissés entre le recteur et la vice directrice (en même temps, il est vrai que cette subite promotion pouvait paraître suspecte), on pouvait parier qu'elle n'était pas la seule. Twilight, sale pipelette ! Quand elles te retrouveront, tu seras deux fois plus châtié !

Lorsqu'elle l'aperçut enfin, se dirigeant à grand pas vers elle, Iwëne ne pût s'empêcher de se crisper. La jeune femme avait tout d'une furie, et même si la professeur était également dans un état second, les répliques de Taboï, au téléphone notamment, l'avaient légèrement refroidie (ainsi qu'interloquée, mais passons). Melwin pria pour que la soeur de sang ne les agresse pas.

La voici devant eux. Le duo d'amis ne sourit pas. On dirait deux statues au teint pâle, au regard soucieux. Un instant, ils se ressemblent, ils ont la même expression sur leurs visages, on jurerait une mise en scène. Mais eux ne s'en aperçoivent pas.
La première, Iwëne brise le silence. Elle regarde Taboï, encore sous le choc.
-Je n'aurais jamais crû que tu nous attendrais. Toi aussi tu as reçu le message, n'est-ce pas ?
Bien sûr, quelle question idiote...
-Aube, je... je ne sais pas quoi faire. Tu as eu des nouvelles, tu as été sur place ? Et Twilight, tu sais ? Et Fraust, tu sais ? Et...
Melwin coupa la jeune femme dans sa subite crise d'hystérie. Sa voix, à lui, était posée.
-La vraie question est : qu'allons-nous faire ?
C'était vrai ça... Iwëne et Melwin avaient fait tout ce chemin avec comme seule idée en tête de se battre. Mais si les attaquants s'étaient déjà enfuis, qu'allaient-ils faire ? Il faudrait savoir, tout d’abord, qui ils étaient. Twi avait supposé la GC, mais ce n’était pas certain… Il faudrait soigner les élèves... en supposant qu'il restait des élèves... Tous avaient peut-être été capturés, comme Twilight.
Quel désespoir...
Et pourtant, malgré sa tristesse, Iwëne eut le courage de détailler Aube du regard. Ce n'était pas le moment de faire des présentations convenables, d'avoir une conversation sensée, sur la pluie, le beau temps, leur frère. Les demoiselles s'étaient vaguement rencontrées auparavant, mais ce ne serait pas aujourd'hui qu'elles pourraient faire réellement connaissance. En compensation, la belle mutante s'imprégnait de l'image de cette soeur militaire. Elle aurait tant voulu en faire de même avec Fraust, la Faculté, tous ceux qui n'étaient peut-être déjà plus là...
Et si Aube aussi venait à manquer à son existence ? Comment réagirait-elle ?
Le monde s'effondrait sous ces deux demoiselles, à une vitesse fulgurante. Iwëne ne pût s'empêcher de compatir. Elle enlaça subitement la fille au regard d'inquiétude.
-Oui, qu'allons-nous faire, Aube ?

Elle-même se déstabilisait par la détresse que contenait sa voix.

Invité

Aube regardait la jeune femme qui lui faisait face sans pouvoir changer d’expression. Elle était furieuse et il fallait qu’elle se libère sur quelqu’un tant pis si c’était Iwëne. Et le fait qu’elle soit en compagnie d’un autre homme que Fraust n’était pas tellement encourageant. Quoi que, si on les regardait tous les deux, leur allure semblable pouvait les faire passer pour des membres de la même famille. Mais est ce que Iwëne avait des frères et sœurs de sang ?

Jamais Twi n’en avait parlé, il avait parlé de beaucoup de choses mais pas de ça. Alors certainement que la professeur avait mis de coté certains aspects de sa vie pour échapper à la curiosité presque féminine de son petit frère. Elle allait parler encore quand Iwëne commença sa crise. Aube décida de répondre en même temps.

Oui… non … non … non … non… oui effectivement.

Elle regarda l’homme et soupira, trois, ils n’étaient que trois pour faire face à l’ampleur du désastre. Même si jamais la Faculté n’était pas à feu et à sang, il y aurait des choses à faire pour éviter qu’elle le devienne. Déjà que Fraust devait être capturé sinon il aurait contacté son Iwëne, alors là … Ils étaient mal !

Quand l’homme demanda ce qu’ils allaient faire. Aube eut envie de lui sauter à la gorge. Mais ils allaient aller sur l’île, regarder les dégâts et sortir son abruti de frère de l’endroit où il était enfermé !

Oui, il lui avait e-mailé qu’il avait un plan du tonnerre. Oui il était grand. Oui il était fort. Mais non il ne s’en sortirait pas tout seul et sans mal. Parce que même si jamais il revenait, elle lui passerait le savon le plus formidable de la création ! Fallait pas pousser non plus.

Aube tenta de se calmer, mais la voix tremblotante d’Iwëne réduisit à néant son essai. Allons bon, elle avait quoi là ! Parce que bon c’était pénible ces sautes d’humeur.

Iwëne, je sais qu’on ne se connaît pas, mais d’après ce que Twi m’a dit tu es forte d’habitude, alors arrête d’agir comme une femme enceinte et en proie à ses hormones. Et puis pour ce qu’on va faire, c’est simple. On va sur l’île et ensuite on regarde ce qu’il y a à faire pour aider les abrutis de garçons qui ne pensent qu’à se battre.

Oui, elle avait mis les pieds dans le plat. Oui, elle était peut-être un peu trop directe. Mais flûte, c’était son frère et elle n’allait pas le laisser se faire découper pour le bon plaisir d’un scientifique sadique et manipulateur. Quoi que … elle plaignait presque le scientifique ...

Pile dans le mile. Iwëne se ressaisit d'un seul coup.
Pourquoi le monde entier était ligué contre elle ? Comment diable Aube avait deviné ? Ce n'était pas leur frère, le cafteur, il n'était pas au courant... Etait-ce donc l'intuition féminine ?
Iwëne ne pût que grimacer à cette pensée. L’exposition de sa vie privée la rendait mal à l'aise. Et le fait de ne pas être réconfortée lui donna envie de pleurer.
Un mois seulement, et la voilà à bout de nerfs. Les sautes d'humeur n'arrivaient en général que quelques temps après, mais Iwëne, en mutante moléculaire qu'elle était, vivrait les pires tourments -et les joies intenses. Elle n'y avait pas réfléchi, mais il était certain que tout était lié à son pouvoir. Rapport étrange à la chair, aux molécules, et impacte direct sur la grossesse.
En cet instant, l'inquiétude et le trouble qui s'ajoutent. La perte totale de contrôle de soi. Melwin, quelle chance que tu sois là, à raisonner pour deux.
-Tout paraît si simple pour toi, Aube...
-Imaginez un seul instant que les attaquants sont toujours sur l'île... La prudence s'oblige.
C'était bien Melwin tout craché. Parler de précautions. Soucieux, consciencieux, cet homme était, sur ce point là, pire qu'Iwëne. Il voyait l'avenir et avait donc une certaine façon de vivre les choses. Il faisait toujours tout en fonction de ce qui se passerait demain : il commençait à deviner les répétitions du quotidien, comment se confectionnait l'existence. Tout n'était pas acquis cependant, car qui d’autre que Dieu pouvait expliquer les choses qui ne pouvait être expliquée ? Son pouvoir à lui était limité : une sorte de Medium à la force multipliée. Lire l'avenir par sorte de flash décuplait la puissance de ses muscles, de ses os, de son corps.
Au début de sa mutation, il était assailli de visions, à toute heure, en n’importe quelles circonstances. La journée était un supplice. Quelques mois avaient suffit pour qu’il devienne un véritable titan, capable de briser de l'acier d'un simple coup de poing. Malheureusement, une année, tout cela avait cessé. L’enfermement à la Genetics Corporation avait bloqué le cycle. Or son pouvoir était désormais l’alimentation nécessaire de son corps, et sans visions, il n'avait de force. Il aurait pût en mourir si Iwëne ne lui avait donné matière à penser, un peu d'avenir et d'espoir pour le soutenir...
Aujourd'hui, c'était certes différent : Iwëne n'avait ce don, ils n’étaient pas derrière des barreaux, incapables d’agir. Mais elle n'était plus maîtresse de sa destiné. Seul l'enfant qu'elle portait lui certifiait un événement prochain.
En attendant, Melwin se devait de faire comme elle, il y a des années : l'aider.
Par trop de fois il lui avait rendu service, l'avait protégée du mal. Il avait ramassé les morceaux, toujours... Mais il n'avait d'autre choix : leur amitié le faisait vivre.
Iwëne, tendre Iwëne…

Sans laisser le temps à Aube de répondre ou protester, il les entraîna toutes deux vers les grandes portes qui menaient à la sortie de l'aéroport.
-Et peu importe, finalement. Nous y allons de ce pas.
Puis il se tourna vers la jeune femme aux cheveux d’argent, qui ne disait plus rien. Il se pencha, et d’un murmure, pour que Taboï n’entende :
-Si le danger est encore là quand nous y serons, je veux que tu fuies. Tu sais si bien le faire...
Il eût un triste sourire moqueur, et elle fit mine de s'en amuser. Toute aussi fausse que lui.

Personne n'était d'humeur à jouer de sous-entendus.

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