[Event 5] Evacuation

L'intendant, Yang Sho, avait admirablement pris les choses en main en organisant lui-même l'évacuation des élèves vers les sous-sols. En effet, les délégués élèves se montraient indisponibles, et tous les professeurs étaient pris dans de terribles batailles. Il ne restait donc plus que lui pour assurer ce rôle, ce qu'il fit avec un courage épatant venant de cet homme, âgé de plus d'une soixantaine d'années!

Bref, l'intendant se chargea de conduire les quelques élèves qui étaient avec lui vers le point d'accès numéro 2. Cela faisait certes un détour, mais il avait craint que les hommes de la G.C. aient pris le contrôle du rez de chaussée. Aussi, l'entrée numéro 1 étaient possiblement hors d'atteinte, mais il faudrait s'en assurer. Le vieil homme ouvrit donc l'accès 2 et poussa les premiers élèves à l'intérieur en leur tendant un plan qu'il avait fait à la main, sur une serviette de papier du réfectoire. Heureusement que cet homme ne connaissait pas Alzheimer:

"Vous suivez les indications pour arriver jusqu'au point de sécurité numéro 1. Pas de blague surtout, c'est du sérieux! Ne perdez pas le plan, surtout! Courage, je vais chercher d'autres élèves et je vous rejoins après!"

L'intendant vérifia que sa poignée d'élèves étaient tous rentrés, puis il referma l'accès, introuvable sans connaitre parfaitement les bâtiments. Et il se remit à courir, à sa vitesse à lui, pour redescendre au rez de chaussée, où il comptait vérifier s'il y avait des élèves à mettre en sécurité.

A son grand étonnement, l'intendant ne trouva pas une flopée de soldats, seulement deux individus stationnés près d'une colonne, un peu plus loin. Par chance, ils ne l'avaient pas dans leurs champs de vision. Cependant, leur présence était relativement embêtante, puisqu'elle empêchait d'utiliser tranquillement l'accès 1 aux sous-sols. Tant pis, pensa Yang, en revenant sur ses pas. Il allait trouver une autre solution... Quant tout à coup, tilt! Une idée émergea, et l'intendant se rendit au premier étage, dans le bureau du recteur précisément. Car à l'intérieur du bureau de Fraust, il y avait un micro permettant de parler via les haut-parleurs placés un peu partout dans l'établissement.

Le tout était donc de ne pas donner d'informations à la G.C. et également d'indiquer aux élèves le point d'accès sécurisé à utiliser pour évacuer. Facile, ça. Second point, rameuter les délégués des élèves. Ceci s'annonçait plus compliqué, car il était probable que ces derniers se soient engagés dans des combats, et s'en abstraire serait probablement difficile pour eux. Mais essayons tout de même. L'intendant prit donc le micro et l'activa avant de parler:

"A tous les élèves: vous devez évacuer immédiatement les bâtiments! Le point de sortie le plus sécurisé est le numéro 2, évitez absolument de passer près de l'entrée numéro 1, car des soldats y sont postés! Si un délégué des élèves ou l'un des professeurs entend ce message et qu'il le peut, qu'il rejoigne les élèves pour aider à l'évacuation!"

Et voila, c'était simple, bref, efficace, tout ce que l'on était en droit d'attendre d'un message en temps de guerre! Après ce cours message, l'intendant se dépêcha de partir, mais avant... Il savait que le recteur gardait une arme dans son bureau, et bien qu'il connaissait fort bien la valeur sentimentale de l'objet, Yang se permit, compte tenu des circonstances, de l'emprunter. On ne sait jamais, si il venait à tomber sur un de ces soldats par exemple, il faudrait bien qu'il tente de se défendre malgré son âge!
Ainsi donc, l'intendant s'empara du cimeterre arabe richement décoré, qui trônait sur l'une des étagères du recteur, vérifia rapidement l'affûtage de la lame. Yang Sho avait été,comme nombre d'Indonésiens, fervent pratiquant des arts martiaux, un peu plus jeune, et il saurait sûrement manier cette lame, peut-être pas comme un jeune homme de 20 ans, mais comme un homme ayant déjà pratiqué tout du moins!

Le cimeterre emporté, l'intendant quitta très rapidement le bureau de Fraust, et se dirigea vers le point d'accès numéro 2 aux sous-sols, avec l'espoir de pouvoir aider d'autres élèves, et ainsi limiter les dégâts causés par la Genetics Corporation...

[tous les élèves hors-combat : postez ici pour être officiellement hors d'atteinte! ]

Spoiler:

Au bout d'un moment, il s'était carrément mit à courir, pas trop vite pour que la jeune fille puisse tout de même le suivre sans difficultés. Il émergèrent du couvert des arbres quelques minutes plus tard pour déboucher sur les terrains d'entrainement déserts.

Bon, maintenant, il fallait trouver l'entrée du passage qui menait aux tunels d'évacuation. Il savait qu'il état quelque part par là, mais il ignorait où exactement. Il se mit à ma recherche de tout ce qui pouvait l'aider, petite marque inhabituelle, éléments n'étant pas à sa place et autres indices pouvant indiquer un passage secret ou une porte dérobée.

Une fois de plus, il se retrouvait dans une situation embarrassante. Une fois de plus, il se retrouvait impuissant à aider cette jeune fille. Bon, ils étaient à présent loin des combats, mais ils n'étaient pas encore tirés d'affaire pour autant.

Lelfic poursuivit ses recherches sans relâche durant de longues minutes qui lui semblaient menaçantes, chacune d'entre elles perdue donnant une occasion à un ennemi de leur tomber dessus.

Finallement, il fini par la trouver, complètement par hasard, en s'appuyant contre un mur de la remise de matériel.

" J'ai trouvé ! " S'excalama-t-il à l'attention de la jeune fille. " Par ici. "

Et il la précéda dans le passage obscure. Si quelqu'un lui demandait qui elle était, il saurait quoi répondre. Pas question de mentir bien sûr, il dirait qu'elle était prisonnière des assaillants et qu'elle avait réussi à s'échapper. Enfin à contdition qu'il retrouvent leur chemin dans ce labhyrinte et qu'il croisent d'autres personnes. Il devraient puisque l'ordre d'évacuation avait été donné, ces couloirs souterrains devraient grouiller de monde. De la sorte, il leur suffisait de trouver quelqu'un pour savoir où aller : dans la même direction que tout le monde.

Lelfic avançait une main contre le mur irrégulier pour se diriger dans ce dédale obscure, une situation qui lui rappelait beaucoup l'entraînement de la veille dans la salle de simulation. Il failli même reprendre la main de la jeune fille pour l'aider à se diriger, mais il s'en abstint. Il ne connaissait pas d'avantage qu'elle ces souterrains et elle était capable de se diriger de la même manière que lui.

Le miracle de leur fuite avait dessiné un large sourire sur les traits habituellement si calme de la Nippone sans que son compagnon d'évasion de s'en aperçoive. Heureusement pour elle, car la jeune fille aurait probablement eut la honte de sa vie. Et pourtant, malgré ses efforts pour se reprendre, ce satané sourire qu'elle savait béat à souhait ne voulait s'effacer! Trop heureuse, l'adrénaline et l'excitation du moment l'en empêchait tout simplement. Tout à la fois, elle avait échappé à l'emprisonnement, à la GC et, ce qui complétait le tout en beauté, à Valentin Kya.

Que demander de plus? C'était un poids immense qui s'était enlever de ses épaules et qui faisait naître ce sourire stupide. Libre! Enfin! Le peu de temps qu'elle avait passé entre les murs de cet établissement de torture lui avait fait connaître un enfer qu'elle espérait ne plus jamais revivre. Le peu de temps qu'elle y avait passé lui avait apprit combien elle était heureuse de vivre sans barrière. À côté de la multinationale, sa mère n'était rien du tout!

Et c'est dans cet état d'esprit qu'Akiko courait le plus rapidement possible, laissant à Lelfic le soin de les mener en sûreté. À un certain moment, ses yeux s'étaient même embués et, incapable d'en chasser les larmes de joie, la fugitive avait laissé le garçon la tenir par la main pour la guider, même si lui ne savait pas qu'elle n'y voyait presque rien au travers des larmes. Le plus important, c'était de courir. Continuer à courir et ne jamais s'arrêter avant d'avoir atteint un endroit sûr, car d'autres membres de la GC rôdaient. Mais qu'importait, elle se sentait capable de tous les affronter!

Au bout d'un moment, les deux rescapés de l'attaque émergèrent du couvert des arbres dans un espace dégagé. Plus ou moins remise de l'émotion et bien contente que sa main ne soit plus dans celle de Lelfic, elle tapota les joues et prit une grande respiration afin de se remettre de l'ordre dans les idées. C'était mauvais pour elle de se laisser aller : son pouvoir était dangereux pour elle dans ces moments-là. Pas que cela la blessait, mais les migraines qui en résultaient n'étaient jamais bienvenue et ce n'était pas le moment pour ça.

Silencieuse, mais ne perdant pas de vue une seule seconde sa bouée de secours, en gros, Lelfic, Akiko le talonnait presque alors qu'il cherchait vraisemblablement une entrée dérobée. Entrée qu'il trouve au bout d'un temps interminable, mais qui fut accueillit à bras ouvert par la japonaise. Si la GC ne trouvait pas ces souterrains, alors ils seraient en sécurité pour de bon.

Donc, tous deux s'engagèrent dans l'étroit passage, Akiko en avant. En avant ou en arrière, elle s'en contrefichait, tant qu'elle y entrait! Cependant, en comparaison avec la clarté de l'après-midi, la noirceur du tunnel était très.... aveuglante. Adoptant le réflexe de tout être ne pouvant se fier à ses yeux pour avancer, Akiko fit donc la même chose que Lelfic : elle posa sa main, mais la gauche, sur le mur le plus proche et commença à avancer à tâtons, faisant attention aux possibles inégalités de terrain. Ce n'était pas non plus le moment de se tordre une cheville. Pas si près du but.

[Français] - Tu vois quelqu'un? demanda-t-elle, même si elle doutait fortement qu'il y voit mieux.

" - Tu vois quelqu'un ? "

Avait demandé la jeune fille. Lelfic en sursauta presque de surprise. Presque. En effet, sa vue étant quasiment inopérante dans ces ténèbres, il se concentrait sur ses autres sens pour se repérer, d'un concentration similaire à celle dont il faisait preuve lorsqu'il traquait un gibier. Du coup, entendre cette voix s'élever soudain dans les ténèbres derrière lui, pourtant pas bien fort, le surpris un peu. Cette voix assez douce, rendue incertaine par un language dont elle n'était pas familière, avait brisé quelque chose. Elle avait brisé une partie de la tension qui raidissait les muscles du jeune homme, apaisé l'angoisse qui avait commencé à poindre dans son esprit. Il répondit sans se retourner et sans ralentir.

" Non. Il n'y a pas la moindre trace de lumière. "

Pour tout dire, Lelfic aurait trouvé ces ténèbre oppressantes s'il n'avait pas participé à l'entraînement de Twi la veille. Heureusement, cette séance de torture organisée lui permit de contrôler ses nerfs, la situation était certes semblable mais tout de même différente. Hier, il se trouvait dans le noir, avec un Twi qui les traquait et qui pouvait les voir, alors qu'eux ne le voyaient pas. Ajouté à cela la déstabilisation psychique qu'il leur avait fait subir juste avant que la lumière s'étaigne et voilà comment en passe à deux doigts de tuer son prof.

Mais cette fois, la situation était différente. Certes, ils étaient toujours dans le noir, mais l'ennemi était à l'extérieur et ne savait pas où se trouvaient les deux jeunes gens. Et ces ténèbres si menaçantes la veille étaient à présent un voile protecteur qui les enveloppait pour les cacher à la vue de l'ennemi. De plus, il avait cette fois une jeune fille à protéger. Il s'y était engagé et ne reviendrait pas sur sa parole. Il la conduirait en sécurité.

Le jeune archer s'arrêta brusquement dans le noir complet. La jeune fille qui le suivait allait probablement le percuter.

" Attend. "

La raison de cet arrêt était que sa main ne touchait plus le mur, qui s'était soudain dérobé. Il changea son arc de main et tendit la main gauche. Pas de mur non plus. Et devant lui ? La main en avant, il avança doucement d'un pas, puis deux, toujours rien. Alors il déposa son arc au sol et tendit les deux mains sur les côtés, qui trouèrent chacune un mur. Il récupéra son arc et revint à sa position initiale.

" Une intersection ... Par où aller à présent ? "

Le jeune archer s'accroupit, son genoux droit au sol, son coude gauche appuyé sur son genoux gauche, son arc dans se main droite. Il baissa la tête et ferma ses yeux de toute manière inutiles. Puis, il s'effroça de calmer sa respiration encore un peu haletante progressivement, sans précipitation. Il porta toute la concentration qu'il pouvait dans ses oreilles, pour écouter tous les sons qu'elles pouvaient capter. Le silence ce fit plus épais, presque consistant. C'est toujours ainsi lorsqu'on cherche à y déceler quelque chose, il en va de même lorsqu'on essaie de distinguer un détail dans la pénombre, plus on se concentre dessus et plus l'obscurité s'épaissis autour de ce détail précis que l'on cherche à voir. Aussi Lelfic n'en fut pas surpris, il se concentra et essaya d'écouter, pour entendre la solution à sa question.

L'intendant avait à présent rejoint les souterrains, de façon à pouvoir aider les élèves à évacuer rapidement la Faculté. Il tombait presque à pic, puisque déjà, sur le trajet, il repéra des élèves qui s'étaient égarés.

"Par ici les enfants, suivez-moi!"

Expliqua-t'il en passant devant eux. Le vieil homme connaissait par cœur le bon chemin pour ne pas se perdre dans le labyrinthe que constituaient les sous-sols. C'était une chance pour eux, et un obstacle de taille pour les membres de la G.C., s'ils découvraient l'une des entrées; en effet, ils ne trouveraient jamais la sortie et finiraient très probablement par se perdre ici.

Autant dire que c'était leur chance de s'en sortir vivants. L'intendant amena donc les jeunes gens en lieu sûr, le temps que l'orage passe.

[la sortie de Lesane, Lelfic et Akiko est validée ]