Coup de fil...

"Cà va, çà va, j'arrive!"

Répondit Fraust au téléphone qui braillait dans son bureau. Plus moyen de s'absenter 5 minutes, ici...
Le recteur sauta dans son fauteuil, et se pencha pour attraper le combiné.

"Fraust, j'écoute."

Dit-il simplement, tout en cherchant ses cigarettes, perdues quelque part sous les papiers amoncelés sur le bureau.

[Court post d'intro]

Ah enfin quelqu'un ! Ben c'est pas trop tôt, mince, quoi...

-Allô ? Ici John Hartigan.

Il marqua une courte pause... Comment présenter la chose ? Il le soupconnait d'heberger son fils qui n'a pas donné de nouvelles depuis un bail... et ?

-J'ai appris que mon fils logeait chez vous. Jeff Hartigan. Est-ce vrai ?

Plop, et voilà, chose faite. Restait à savoir ce qui en était réellement.

[Mal aux doigts et pas d'inspi x)]

-Allô ? Ici John Hartigan.

Le recteur fronça les sourcils, tout en interrompant l'arivée de gaz de son briquet. Hartigan... Ce nom lui disait quelque chose, et même pas qu'un peu. S'asseyant dans son siège, Fraust tira le tiroir de droite, celui tout en bas, le plus grand.

*Zut, fermé à clef... Où est cette saleté de clef?*

Le recteur fit voler tout ce qui emcombrait son bureau, avant de se rappeler que la clef du tiroir du bas était bien en évidence, sur son porte-clef. Ce dernier se trouvant dans sa poche... Bon, au moins la clef était trouvée, ne restait qu'à ouvrir ledit tiroir, nous y voila...
Ce grand tiroir contenait les fiches de renseignements remplies par les élèves à leur arrivée à la Faculté. Si sa mémoire ne le trahissait pas, Fraust était quasiment sûr d'avoir eu un élève nommé Hartigan. Un rapide coup d'oeil dans les dossiers... Lettre F... G... H... Hartigan, nous y voila.

-J'ai appris que mon fils logeait chez vous. Jeff Hartigan. Est-ce vrai ?

Fraust ne répondit pas tout de suite, il feuilleta d'abord le dossier du jeune Jeff, avec tout à coup un affreux doute... Jeff le jeune informaticien, c'était pas celui qui...

*... M*rde!*

Jeff était bien l'élève décédé au cours du raid contre la Genetics Corporation. Et c'était bien son père que le recteur avait au bout du fil! Comment lui annoncer la mort de son fils? La situation s'annonçait extrêmement difficile et tendue...
Le recteur prit quelques instants supplémentaires pour réfléchir aux mots qu'il allait pouvoir employer, à la façon dont il pourrait tourner la chose... Fichtre, lui qui n'était guère doué pour faire dans la finesse...

"Euh... Oui monsieur, votre fils... Logeait chez nous, effectivement..."

Ne sachant pas comment s'y prendre, Fraust s'en tenu à cette simple réponse à la quetion qu'il lui fût posée, par peur de gaffer, par peur de mal s'y prendre aussi. Mince, il avait complêtement oublié de penser à ce genre de choses...

[Mal aux fesses et pas d'inspi non-plus u__u' ]

Le recteur marqua une pause, qui dû sans doute paraître longue à son interlocuteur... Le temps de choisir ses mots, essentiellement.

"Monsieur Hartigan... Je ne sais pas trop comment vous l'annoncer, mais prennez déjà une chaise et asseyez-vous, je vous prie..."

Nouvelle pause à rallonges... Et Fraust reprit:

"Votre fils, Jeff... Je suis au reget de vous apprendre qu'il est décédé... Il y a environ un mois... Je suis sincèrement désolé..."

Sincèrement désolé, ce n'était pas forcément vrai, mais bon, question de politesse... Restait à savori ce que le gus allait répondre...

[Bon... Vu que tu ne fais pas d'efforts, je vois pas pourquoi je continuerai à en faire...]

[T__T... ok...]

John avait pris une chaise comme lui avait conseillé son interlocuteur, et aurait préféré ne jamais avoir appellé et rester sur son idée que son fils errait encore à travers le monde sans savoir où il était.

Là, ca devenait clair, Jeff était mort.

Ca fait très mal pour un père d'apprendre cela. On ne peut jamais s'être préparé à subir la mort d'un proche, surtout si c'est son fils. C'est pas l'ordre normal des choses que son propre fils meure avant soi. C'est pas logique.

Il avala sa salive au moment même où Fraust prononça les mots "décédé" et inspira un grand coup.
Il préféra garder son calme, mais au final, il ne savait rien de cette mort, à part le résultat. Comment était-il mort, pourquoi ?

-Comment ca s'est passé, monsieur ? Pourrais-je récupérer son corps ?

La récupération du corps de quelqu'un est une chose très importante pour la famille. Elle permet d'avoir quelque chose à pleurer, et pas simplement une photo ou une urne. A travers une pierre tombale et un cercueil 6 pieds sous terre, on sent presque une présence, celle du mort. On peut lui parler, même en étant sûr qu'il ne répondra pas, mais on peut lui parler. Ca soulage souvent, de parler à un être perdu...

Marie Hartigan n'était pas là. Il lui apprendrait la nouvelle dès sa rentrée à la maison, et il continuerai à maudire en lui-même ces conneries d'étude à l'étranger. Sans nul doute qu'il avait été renversé par un chauffard qui ne respectait pas les limites de vitesse dans son propre pays.

L'idée que Jeff soit mort loin de chez lui le dérangeait encore plus. Ca lui donnait l'impression qu'il ne pouvait vraiment rien faire pour empecher cette mort, et l'idée de non-responsailité l'empechait de soulager son chagrin. Néanmoins, il ne pleura pas au téléphone.

[C'est mieux ?]

[ouaip]

Les circonstances de la mort de Jeff étaient sans doute aussi incongrues que sordides... Comment annoncer à un père que son fils est mort au champ d'honneur, alors que ce fils n'avait ni l'âge ni la formation pour se battre, contre des personnes armées, et mal-intentionnées?

Non, le recteur ne pouvait pas annoncer çà au téléphone, il devait au moins rencontrer ce monsieur en personne, de plus la dépouille de son fils demeurait à la Faculté.

"C'est une longue histoire, monsieur, et je pense qu'il serait plus approprié que nous nous rencontrions. Son corps... Repose ici, à la Faculté pour jeunes Mutants. Vous ignorez probablement les coordonées géographiques de notre établissement, aussi je vous propose de prendre un avion pour Djakarta; nous vous remboursons bien évidemment les frais de ce voyage, et participerons au déplacement de votre fils. A l'aéroport de Djakarta, je vous enverrai l'un des membres du corps enseignant pour vous accueillir et vous guider jusqu'à la Faculté. Si vous êtes d'accord, cela va de soi..."

Fraust l'avait sentit tout de suite, mais cette impression se confirmait: c'était le début des emmerdes, façon de parler; jusqu'à présent, aucun parent d'élève n'avait pris contact avec l'établissement pour demander des nouvelles de son enfant, comme si tous ici n'avait tout simplement pas de famille. Mais la preuve en était que non, évidemment, et là ce n'était pas simplement demander des nouvelles, mais c'était apercevoir que le fils en question, et bien il est mort, sans que les parents ne le sachent. Peut-être même ignoraient-ils la nature des enseignements dispensés à la Faculté, ainsi que le fait que ses ennemis étaient nombreux et pas très gentils... Tellement de petites choses qui se cumulant, formaient un tout assez compliqué...