[ONU] [Colloque HGM] Discours d'ouverture

Conrad balaya des yeux l'assemblée. Toutes les chaises étaient occupées. Visiblement tous les invités étaient venus.

-Walter ? Ils sont près ?

-Il vous attendent.

-Faisons les encore attendre un peu.

Ils étaient au fond de la salle. Tous ces imbéciles regardaient pour le voir arriver alors qu'il était derrière. Quelques têtes ça et là lui semblèrent familières. Le président de la Bolivie là-bas. Celle du Kenya un peu plus loin. Des scientifiques, des chefs d'entreprises, des requins des finances, des mutants même, dont la blancheur des plumes se distinguait dans la foule.

-Ils s'impatientent Walter ?

-Pas encore Monsieur.

-Attendons.

L'attente qu'il faisait subir à ses invités ne ferait qu'augmenter l'attention qu'ils lui porteront pendant le discours. Une règle de base. Mais trop d'attente peut-être néfaste dans l'optique attendue. Il est temps.

Conrad s'avança, les gens se retournèrent, surpris. Chacun le croyait de l'autre coté de l'estrade. Il remonta l'allée centrale lentement. Il portait un long manteau blanc par dessus un smoking lui aussi blanc, qui tranchait sérieusement parmi les costumes noirs des invités. Hormis la mutante, évidemment.

Il monta par un petit escalier sur l'estrade et s'approcha du micro. A 360° autour de lui, des milliers d'auditeurs. Espérons que le discours sera bon.

-Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs. Je vous souhaite la bienvenue au Madison Square Garden, aimablement prêté par la ville de New-York pour le déroulement de ce colloque. Je vous remercie profondément de vous être déplacé, sachant vos emplois du temps remplis.

Il se déplaçait sur la scène pour permettre à chacun de le voir sous tous les profils.

Il y a encore quelques temps de cela, ce qui nous réunit ce soir, la question qui nous réunit, ne se posait pas. Il y a en effet quelques dizaines d'années, le terme de "mutant" ne renvoyait qu'à certaines bactéries résistantes aux antibiotiques. On ne parlait pas de "mutation" pour les humains, bien qu'ils en ait toujours subi. Elles ont permis sont évolution, bien que nombre d'entre-elles aient des conséquences morbides. Elles ont toujours apporté un "plus" à l'espèce.

Cependant, ces dernières années, l'homme à mis les pattes dans le monde et les prérogatives de la nature. Après les bactéries, le maïs et les souris, il s'est attaqué à lui même, cherchant à s'améliorer, à augmenter ses capacités sommes toutes limitées. Certains scientifiques, certaines entreprises ont fait pression sur les gouvernements pour obtenir le droit de travailler sur l'embryon humain, lumière originel de toute vie, afin de le perfection, de bâtir un adulte "parfait".

Ah ! Si seulement ils avaient réussis. Les expériences, comme toutes les expériences, eurent des ratés. L'homme parfait ne fut pas créé. Mais toute une série d'humains différent le fut, que ce soit par les manipulations directement ou indirectement par les radiations nucléaires. Tout ceci à perturbé profondément le génome d'une partie, peut-être infime, peut-être pas, de notre population.

Certains de ces membres ont développés des "pouvoirs", due à leur mutation. Certains ont été secrètement étudiés dans les laboratoires de certaines entreprises peut scrupuleuses. D'autres ont simplement grandi comme ça et ont découvert plus tard leur pouvoir.

Ces "pouvoirs" sont de plusieurs types, certains inoffensif, tenant plus de la "capacité exceptionnelle" que du véritable pouvoir. D'autre en revanche, apportent un réel atout à leur possesseur. Feu, électricité, télékinésie... plusieurs mutant ont commencé à contrôler les éléments et leur environnement. Plusieurs d'entre-eux les utilisent pour une cause juste. Ou qui du moins leur parait juste. D'autres les utilisent à des fins personnelles, ou criminelles.

Il leva sa main gantée de noir, la mécanique, vers l'assemblée.

Si je vous ai réuni, aujourd'hui et les prochains jours, c'est pour statuer ensemble du statut des mutants. Tous autant que vous êtes ; scientifiques, diplomates, chefs d'entreprises, mutants ; avaient un rôle à jouer dans ce dessein. Oui, ce colloque à pour but de réunir un immense dossier que les experts de l'ONU décortiqueront afin d'en sortir la première loi mondiale jamais créée. Elle sera soumise au vote des membres des Nations-Unis qui représentent leur états et l'ensemble de leurs habitants, qu'ils soient mutant ou non.

Vous vous devez de penser à la place des mutants dans la société, de la manière de les encadrer sainement dans le respect des droits fondamentaux à tous être humain. Votre tâche, notre tâche, ne sera pas aisée. Il convient d'en débattre tous ensemble, afin de trancher pour le mieux et dans l'intérêt de tous. Il en dépend de l'avenir notre espèce. Il en dépend de l'avenir de notre monde.

Merci.

Il descendit lentement de l'estrade et se dirigea vers Walter.

-Fait servir le vin d'honneur et écoute les réactions. Je vais me reposer dans ma loge.

Comme la plupart des loges, Karl ainsi que le duc applaudirent au discours d'ouverture du représentant. Le duc ne put s'empêcher de manifester son enthousiasme à Karl.

"Quel magnifique discours, n'est ce pas ?"

Terminant ses applaudissements, Karl regarda l'imposant homme avec son sourire coutumier.

"En effet monsieur."

Le duc ne pouvait s'empêcher d'applaudir.

"Il nous a magnifiquement présenté le problème. Cet homme a vraiment mérité sa place. Impartial comme tout homme devrait être, chevalier Schneider."

"Il mérite sa place, c'est indubitable. Toutefois, je ne pense pas que l'on puisse le qualifier d'impartial."

Le duc regarda Schneider avec attention.

"Comment ça ? J'ai raté quelque chose ? Ah ah, je n'y entends jamais rien à toutes ces manoeuvres diplomatiques..."

Karl afficha un sourire engageant.

"C'est pourquoi je suis là, monsieur. Me permettez vous ?"

Le duc fit un signe d'assentiment de la main.

"Faites, Faites... Je suis toujours friand d'apprendre."

Karl regarda le rideau où avait disparu le grand représentant.

"Vous avez certainement du remarquer le ton qu'il a donné à sa présentation de ce qu'il qualifie d'erreur de scientifique. Selon ce qu'il a dit, l'homme parfait n'a pas été crée, à l'instar des mutants qui sont apparus de nulle part du jour au lendemain. Même si ce n'était pas direct, il me fait penser qu'il considère que les mutants sont un problème. Pas une question à résoudre mais un problème, quelque chose de gênant.

Il a aussi présenté directement les "réels atouts" des mutants. Des humains au dessus de la norme capable de manipuler des énergies dangereuses. Vous remarquerez que tout les exemples qu'il a utilisé sont des énergies pouvant être mortelles. Et en parlant des mutants criminels en dernier, il oriente clairement les débats dans un climat de peur des mutants.

Enfin, il ne parle pas un instant de l'hypothétique liberté des mutants. "Il convient de savoir comment les encadrer" selon lui. Il fait en sorte qu'il ne nous vienne pas à l'esprit une seconde qu'il puisse exister, peut être, une solution plus harmonieuse..."

Le duc regarda un moment Karl.

"Mais dans l'ensemble, on ne peut pas dire qu'il ait tort."

"On ne peut pas dire qu'il ait raison non plus, monsieur. Il a exposé le problème tout en affirmant une certaine position initiale... Je ne sais pas comment les choses vont évoluer mais actuellement, le climat est loin d'être totalement neutre... En cela je suis sur."

"Que recommandez vous ?"

Karl regarda les autres loges.

"Attendre, monsieur. Le représentant Van Oranje Nassau vient de donner le ton au début du débat. Il faut attendre les premières réactions publiques désormais."

Fraust ne tenait plus. Sur son fauteuil, le leader des Mutants ne cessait de gigoter, de remuer ses jambes croisées, puis de les décroiser, de tapoter en rythme les accoudoirs. Stressé? Sans doute un peu... Mais surtout, il était impatient, et le secrétaire général de l'ONU semblait se faire désirer. Tout cela pour un discours qui ne durerait pas une heure, soyons honnêtes. Une petite dizaine de minute était plus réaliste.

Enfin, IL arriva. Un homme tout de blanc vêtu, le blanc comme symbole de pureté, de paix aussi. Pourtant, cet homme semblait difficile à cerner, peut-être un peu machiavélique sur les bords... Il s'avança jusqu'à l'estrade à 360°, et prit enfin la parole. Fraust concentra toute son attention sur chacun des mots qui allait sortir de la bouche de cet homme.

Le discours passa, éclectique mais mais seulement par apparence. Fraust fit un bond sur son siège à l'entende du mot "ratés". Le discours était à l'image de l'homme, il parlait à demi-mots, et son langage était codé, à déchiffrer. Globalement, on pouvait avoir une impression de neutralité sur le sujet abordé, mais ce n'était sans doute que de la poudre aux yeux. Rien n'était blessant, non surtout pas, mais rien n'était particulièrement élogieux non-plus.
En un mot, cette petite introduction laissa Fraust sur sa faim. Il n'y avait pas de quoi se réjouir, loin de là, et la bataille restait à mener. Et croyez-moi, elle sembla à Fraust tout à coup bien rude. Le Mutant se leva, et sortit de sa poche son billet d'invitation à la loge du secrétaire général. Il s'approcha de son second, auquel il tendit la note. Espérant pouvoir rencontrer le médiateur de ces prochains jours pour tirer quelques points au clair...

Le discours... Ah oui, il était pas mal ce discours, bien que Seymour constata que le SG ne se mouillait pas trop, pas encore. Il restait dans le "politiquement correct", évidemment. Il fallait s'y attendre, de la part d'un homme aussi médiatique que Van Oranje-Nassau. Seymour sourit. Les réunions plus privées seraient nettement plus intéressantes...

Une jolie serveuse s'approcha de lui, et lui proposa une coupe de champagne.

"Merci beaucoup... Tenez, c'est pour vous..."

Un billet de 100 dollars, et une carte sur lequel était écrit le numéro de sa chambre et le nom de l'hotel. Les premiers jours de ce colloque seraient ennuyants à mourir, autant commencer à chercher d'autres occupations...

Seymour n'était tout de même pas ici que pour batifoler. Seulement, le moment présent ne lui apporterait rien. Sa mission pourrait démarrer un peu plus tard, et il ne manquerait pas d'en profiter pour faire valoir son entreprise en tant que premier producteur d'armes anti-mutants... Lorsqu'il porta sa flûte de champagne à ses lèvres, le jeune Duncan vit déjà quelques chiffres à nombreux zéros défiler devant ses yeux. L'ivresse du pouvoir, sans doute...

Walter prit le papier dans ses mains.

Etonnant, il n'était pas au courant d'un rendez-vous entre son patron et le leader mutant. Cependant la signature semblait authentique.

Il leva un sourcil en regardant Fraust.

-Si vous voulez bien me suivre monsieur.

[HRP : je te laisse créer le sujet]

[C'est vrai que pas grand monde n'est au courant, Scott ^^]

Autour des représentants britanniques, la foule de représentants commencèrent à discuter et à se déplacer derrière eux. Le duc semblait perdu dans ses pensées...

Karl laissait trainer ses oreilles derrière lui. Un jeune homme d'une trentaine d'année passa derrière lui en coup de vent avant d'interpeller bruyamment un autre représentant.

"Monsieur Lorrington? Enchanté de vous rencontrer, je suis Trent Easton, de la Easton Corporation. Alors, que pensez-vous de ce discours?"

Directement des gros poissons semblait-il... Karl le nota dans son esprit. Alors qu'il allait se lever, le duc se réveilla.

"Est-ce que vous pouvez m'éclairer sur un évènement récent, chevalier Schneider ?"

Karl laissa retomber ses bras.

"Bien sûr monsieur."

"Le discours du secrétaire général a ravivé un souvenir en moi. Vous vous rappelez de l'entreprise de génétique dont le building a été détruit dans la périphérie de Londres."

"La Genetics Corp, monsieur."

"Oui voila, la Genetic Corps. Cela a fait fureur dans les journaux. J'ai eu des échos que cette entreprise travaillait sur le génome humain. Certains journaux à sensation ont parlé d'une confrontation entre deux factions mutantes rivales."

"C'est des rumeurs, monsieur. La Genetics Corporation a en effet déposé récemment nombre de brevets sur le génome humain et ses modifications. Toutefois, vous devez aussi savoir que les terroristes anti-génétique à l'origine de cet attentat à la bombe ont été arrêté."

"Oui, oui bien sûr. Malheureusement cela ne pouvait être évité, c'est bien cela ?"

"Oui, la police anti terroriste était sur leur piste depuis plus de deux ans. Malheureusement pour nous, ils ont utilisés leurs relations avec un autre groupe terroriste. Avec le terrible attentat qu'ils ont perpètre et leurs fanfaronnades inutiles peu après, nous avons pu démanteler tout le trafic. Mais il est regrettable que l'on ait pu empêcher la mort de tant de personnes."

"Regrettable en effet. Est-ce que la destruction de cette société pourrait être dommageable pour la couronne ?"

"Non, monsieur. Heureusement pour nous, les activités secrètes de la GC étaient inconnues du gouvernement britannique. Jusqu'à la fouille des ruines, nous ne savions pas qu'elle trafiquait réellement des mutants. Par contre, vous savez aussi que la couronne à condamner publiquement ces expériences..."

"Penserez vous que cela suffira, chevalier Schneider ?"

"Le batiment a été complètement détruit. Les seuls vidéos que l'on possède de l'attentat sont les vidéos de caméras extérieures. Et malheureusement, on ne voit que les ombres des terroristes entrant et sortant du bâtiment. Ainsi que l'hélicoptère de transport qu'ils ont utilisés."

"Et comment savions nous que c'était ces terroristes ?"

Karl ne put s'empêcher de sourire.

"C'était notre équipe d'investigation qui surveillait les entrées et sortie du bâtiment de la Genetic Corps. Cela faisait un moment que l'on savait que les terroristes s'y intéressaient..."

Le duc se rasséréna.

"Alors nous sommes tranquille, n'est-ce pas ?"

Karl regarda en direction de la loge GC.

"Je ne sais pas, monsieur. La couronne a les moyens de se protéger, j'y ait veillé au départ de ce voyage. Toutefois, nous ne sommes jamais à l'abri d'une tentative désespérée du président remplaçant actuel ou d'une tentative de putsch d'un trust rival. La GC sait ce qu'elle nous doit et sait aussi qu'il n'est pas dans son intérêt de nous rendre complice. Et puis tout le monde sait qu'il est risqué de s'attaquer à un pays à l'ONU. C'est le meilleur moyen de déclencher les hostilités avec tout autre état se sentant menacé par les accusations porté contre un allié. Ce serait une grave erreur économique que de se mettre une partie du globe à dos. On ne peut pas négocier avec une entreprise capable de nous poignarder dans le dos."

Le duc regarda la foule derrière lui, scrutant chaque visage.

"Vous avez raison... Même si je ne suis pas rassuré..."

"Il n'y a rien à craindre, monsieur. Nous ne sommes que des observateurs après tout... Par contre, il est préférable que nous nous joignons à la foule. On pourrait voir d'un mauvais oeil que nous ne nous présentions pas."

"Je vais rester ici un petit moment, chevalier Schneider. Je me fatigue rapidement, et je dois encore réfléchir à tout ça. Pouvez vous aller donner mes salutations à nos meilleurs amis ?"

"J'y comptais monsieur. Je ne serais pas long."

Karl se leva et laissa le gros duc regarder d'un oeil las la cohue des diplomates. Alors que leur gardes du corps le laissait passer, Karl ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour le duc, piètre chat domestique au milieu des loups et des renards... Il se dirigea vers un petit groupe de diplomates d'autres pays et entama les civilités, l'oreille aux aguets.

The Head se leva de son fauteuil, ses deux acolytes l'imitant. Il ne disait mot, et son masque d'acier était insondable quant aux expressions de son sourire figé. Drôle...

Cependant, The Head pensait. Son esprit était même en train de travailler dur.

*Des ratés... Alors voila ce que sont les mutants, des ratés... Le leader des mutants a dû beaucoup apprécier...*
Le mot "ratés" semblait lui être resté en travers de la gorge.
*Des entreprises peu scrupuleuses... Peuh, des foutaises, tout çà! Quand je pense aux pots de vins que la GC payait à l'ONU, à l'époque, je pourrai vomir d'entendre çà... Non, la question des mutants est très loin d'être réglée... J'ai même bien peur qu'on en entende encore beaucoup parler...*

The Head prit une coupe de champagne. Il tira d'une poche intérieure de son costume un tube en plastique scellé sous emballage en plastique, l'ouvrit, puis glissa l'une des extrémités du tube dans son verre, l'autre dans la fente de la bouche de son masque. Pas vraiment esthétique tout çà, mais pratique...
Son regard passa sur les divers invités. Le chef de Mindless connaissait bien quelques têtes, comme Fishburn de la GC de Miami, mais il ne s'était pas attendu à voir une grande paire d'ailes blanches ici. Il s'approcha de la jeune mutante en regardant ses membres additionnels avec insistance...
*... Elles ont grandi...*

Le grand homme adressa alors la parole à la jeune fille, de sa voix caverneuse et légèrement metallique, comme à l'habituelle:

"Bonjour, mademoiselle. Vous semblez être ici pour représenter les mutants, visiblement. Fraust avait l'air contrarié par le discours, qu'en avez vous pensez vous-même?"

Il aspira un peu de champagne à l'aide de son tuyau, puis resta immobile, sans bouger ni sourciller devant la mutante. On aurait dit qu'il lui faisait peur. Il comprit tout à coup que c'était à cause de ses deux compères, peut-être.

"Yuri, Bretjnev, allez boire un verre plus loin..."

Dit-il sans bouger. Ses deux gardes du corps s'exécutèrent, et partirent un peu plus loin, sans néanmoins quitter du regard leur patron. The Head était en tête à tête avec elle...

Angèle avait prit place à la droite de Fraust durant le colloque, et n'avait pas bougé de sa place durant toute la durée des discours qui avaient été faits.
Paroles qui ne lui plaisaient guère d'ailleur, pas plus qu'au jeune recteur...
Contrarié, ce dernier s'était vu invité par le dénommé Conrad van Oranje-Nassau, tandis que l'adolesçente restait seule, au milieu de tout les invités.
Tous semblaient êtres adultes, et à la tête de fonctions importantes, si bien qu'elle déçida de se mettre un peu à l'écart de la foule, soudainement mal à l'aise.
La présence de ses ailes la gênait terriblement, et elle avait sans cesse l'impression d'être observée de toutes parts.

Ne buvant pas de champagne, elle observait les gens qui passaient devant elle, tout en repensant à ce qui avait été dit : Les mutants, des ratés ? Comment pouvait-on penser une chose pareille ?
Après tout, elle et ses frères reprèsentaient le stade supérieur de l'évolution des personnes ordinaires, et ne venaient pas d'une autre planète !
Elle fut sortie de sa rêverie par un homme étrange, qui portait un masque des plus inquiètants, accompagné de deux gardes du corps.
Reculant instinctivement de quelques pas en entendant sa voix caverneuse, consciente que ses membres à plumes étaient fixés avec intensité, elle avait pourtant finit par se ressaisir :
Elle était là pour représenter les mutants, et n'allait certainement pas trahir la confiance de son ami à cause de ses craintes !

Une fois les gorilles partis, elle se rapprocha un peu timidement de son étrange interlocuteur, avant de s'adresser à lui d'une voix à la fois sympathique et déterminée :

-Je suis en effet ici pour représenter mes frères.Fraust avait toutes les raisons d'être insatisfait de ce qui a été dit : L'opinion que les gens ont sur nous n'est pas bonne, à tel point qu'on nous croirait presque faits de pierre ou de marbre, tout juste bons à être des sujets d'études dans les laboratoires.Mais nous avons un coeur, comme les humains ordinaires ! Comme eux, nous sommes capables de réfléchir, d'aimer et d'espèrer.Trop peu de gens ont conscience de cela...Et vous, que pensez vous de tout cela ?

Dans le feu de l'action, elle en avait oublié ses bonnes manières.C'est en se rattrapant élègamment qu'elle s'était présentée :

-A propos, je m'appelle Angèle Eola.A qui ais-je l'honneur monsieur ?

A présent, gonflée d'assurance, elle n'avait plus peur de regarder celui à qui elle s'adressait.
C'était déçidé, elle allait être digne de ce que Fraust attendait d'elle...

Derrière le masque, The Head sourit. Tout d'abord, c'était bien elle, et en plus elle n'avait pas changé. Toujours le coeur gonflé de bonnes intentions, ce coeur qu'elle avait dans la main et qu'elle était prête à tendre à quiconque. Angèle...

"Appelez-moi The Head. Mon nom civil n'a plus beaucoup de valeur..."

Le géant pompa un peu de champagne via son tuyau de plastique, et regarda un peu autour de lui avant de répondre à voix basse, en se penchant vers la jeune Mutante:

"Pour être honnête avec vous, miss Eola, çà ne me plait pas beaucoup non-plus. Il y a beaucoup d'hypocrisie par ici, et il faut s'en méfier. De la langue de bois, voila ce que représente le discours que l'on vient d'entendre, à mes yeux. Je suis prêt à parier que dès demain, à l'occasion des premiers débats, le ton va être très différent... Mais nous verrons bien..."

The Head reporta son attention sur les ailes de la jeune fille. Elle avait du courage d'être venue, franchement, vue le côté très visible de son pouvoir.

"C'est une bonne chose que une mutante telle que vous soit ici. Avec vos imposants attributs, toutes les personnes prsentes ici sont bien forcées de faire des concessions, j'imagine. Vous êtes courageuse, bravo!"

Les réactions de la personne qui se trouvait en face d'Angèle la troublaient un peu.
Elle ressentait quelque chose d'étrange, comme si elle ne lui était pas si inconnue qu'elle en avait l'air...
The Head...Quel nom étrange ! D'un autre côté, le masque qui recouvrait le visage de l'homme se prêtait bien à ce surnom.
C'est avec attention qu'elle écouta ce qui lui était dit, ou plutôt murmuré à son oreille.
Visiblement, Fraust et elle n'étaient pas les seuls à qui les paroles hypocrites avaient déplues.

Alors que son interlocuteur la féliçitait du courage dont elle faisait preuve, pour oser se montrer au milieux de tant de monde, d'humains surtout, elle se sentit un peu gênée :
A vrai dire, elle était très anxieuse à l'idée que les gens pouvaient la fixer sans relâche, ou pire, qu'un sbire de la Genetics Corporation ne débarque pour l'enlever, elle et d'autres de ses frères.
Mais elle n'en montrait rien, et c'était en bonne partie grâce à son ami le recteur.
En parlant du loup, elle était curieuse d'être renseignée sur un point :

-Fraust, vous le connaîssez ? Ce n'est que grâce à lui que je suis là ce soir, et j'ai la ferme intention de lui faire honneur, en défendant au mieux la cause pour laquelle nous nous battons.

Agitant légèrement ses ailes, elle déçida de goûter au champagne, histoire de meubler le silence qui s'était installé depuis peu.
Saisissant délicatement une coupe, elle avait bu quelques gorgées, avant de grimaçer :
Décidemment, l'alcool n'était vraiment pas son dada !
Se forçant à afficher bonne mine malgrès tout, elle retarda le moment ou elle devrait terminer sa coupe, en replongeant son regard dans les fentes du masque de l'homme, attendant une réponse...

The Head devait rester méfiant. Personne ici ne savait qui il était exactement ni ce qu'il était venu chercher, et même si il y avait peu de monde qui pourrait le connaitre, à l'exception des deux Mutants, et encore, le leader de Mindself se devait de rester discret. Il était encore trop tôt...

Fraust? La question laissa le grand homme masqué silencieux pendant un instant. Il ne s'était pas attendu à celle-là. Il répondit sur le même ton atone:

"Fraust... Je le connais de réputation... J'espère qu'il sera à la hauteur de la mission qui lui incombe... Ca serait préférable..."

The Head termina son verre, et son tuyau finit par émettre un bruit d'aspiration dans le vide. Enlevant le tuyau de sa bouche, et le ranegant dans une poche de son manteau, il parla une dernière fois:

"Enchanté de vous avoir rencontré, miss Eola. Nous nous reverrons sûrement lors des débats... D'ici là, je vous souhaite une bonne soirée."

L'homme s'inclina légèrement, puis se retourna pour rejoindre ses deux gardes du corps... Sa rencontre avec Angèle lui avait plus, d'autant qu'elle parlerait sans doute de lui à Fraust. Sous le masque, il sourit. Sympathique, comme entrée en matière...

Le directeur savait parfaitement que lors de ce colloque, il y aurait deux cibles principales: les mutants, et la corporation de laquelle il était issu. Il s'avanturait en terrain dangereux contenu du fait que la Genetics Corporation tiendrait le mauvais rôle dans tout ça, la plus part des gens présents savaient parfaitement les agissement de l'entreprise et ce point, il serait impossible de le nier complètement. Il faudrait simplement faire en sorte que la GC reste bien placé malgré tout et ne montre aucun signe de faiblesse et qu'il garde toujours de quoi répondre. Bon le discourt d'ouverture devrait bientôt commencer, voyons voir où les pions seraient placé au départ et que la partie commence...

En retard... non le représentant des Nations Unis ne faisait rien de plus que se faire attendre. De nature impatiente, Fishburn se mit à observer plus attentivement les autres membres de l'assemblé pour une seconde fois alors qu'il montrait déjà des signes apparent d'impatience. Mais enfin, Van Oranje-Nassau fini par se montrer, faisant en sorte de bien se faire remarquer. Rien d'étonnant, ce n'était rien de plus qu'un moyen de s'assurer de l'écoute du publique et d'ainsi se donner un peu plus d'importance.

Le discours commença enfin, déjà à la base, l'entreprise était pointé du doigt, mais sous quel optique? On accusait les entreprises ayant fait des tests sur les humains d'être à la base du 'problème' avant tout. Bien sûr, le tout était détourné sur le fait que maintenant, leur création était étudié, mais au fond, pouvait-on reprocher à une corporation scientifique d'étiduer ses créations? Bien sûr que non, sans compter que la suite du discourt penchait bien plus sur le fait que les mutants en liberté représentaient plus probablement un danger ou quelque chose du genre. Tient donc, les mutants étudier n'étaient-ils pas gardé hors de la société? Les gardant utiles et bien sûr, faisant en sorte qu'ils ne soient pas une menace? La GC n'était pas très fautive dans ce cas. Bien sûr, la fin faisait en sorte de donner l'impression que le but était de favoriser les mutants, mais si on décortiquait le tout, on voyait bien qu'il s'agissait de s'assurer que les mutants ne soient pas une menace pour les humains. Le représentant n'avait-il pas dit: 'il en dépend de l'avenir de notre espèce'?

Fishburn aficha un léger sourir en quoi, observant la scène du haut de sa loge. Très inétressant tout ça... il savait bien que le tout n'était pas jouer, mais de ce sens, il ne partait pas trop bas dans cette échelle et n'avait pas nécessairement la mauvaise position.

"Que faisons-nous monsieur?" Fit la secrétaire en voyant les gens commencer à ce lever.

"Restons ici un instant, voyons comment évolu les choses, nous nous présenterons un peu plus tard."

Autant ne pas parrètre trop prèsser de partir, rien n'était urgent pour l'instant. Il sufisait d'agir comme à son habitude, comme si de rien n'était. Fautif? Possiblement, mais au même niveau que tous, seulement pour une autre raison. Bref, Fishburn fini par aller se mèler aux autres, accompagné de sa secrétaire, comme s'il n'avait pas moindrement été attaqué car au fond, était-il vraiment le coupable de cette histoire? Permettez-moi d'en douter.

Un petit fredonnement sur les lèvres, Karl présentait à la chaîne ses salutations aux alliés et partenaires de la Grande Bretagne. Discrètement, il écoutait les conversations autour de lui, à l'affût de secrets intéressants. Il était bien obligé de le dire, rien de particulièrement intéressant n'était encore passé dans l'air... Prenant son mal en patience, Karl attrapa un toast sur le plateau mouvant d'un serveur pressé et le mangea tout en tenant l'oreille aux aguets.

Les bruits de pas derrière lui furent couvert par le brouhaha ambiant. Lorsque la main ferme et puissante d'un homme se ferma sur son épaule.

"Chevalier Schneider, je présume ?"

Karl reconnu la voix grave et roulante directement.

"Et j'imagine que je suis pris au piège, cher ami Ebo'o"

Souriant, il se retourna et donna l'accolade au diplomate Congolais. Son regard se posa sur un jeune homme habillé d'un costume traditionnel africain qu'il ne connaissait pas. Mais son attention fut rapidement reprise par le diplomate rigolard.

"Accomplissons donc les formalités mon ami. Comment se porte votre prince ?"

"A merveille, comme à son habitude, ainsi que la reine mère. Il grandit magnifiquement bien et il attend avec impatience que vous lui ameniez vos deux princesses. Et vous ? Vous n'êtes pas encore mort ?"

Le diplomate Congolais éclata de rire.

"Je suis heureux de l'entendre, Karl. Dés que j'aurais une semaine de libre, je ferais en sorte de lui présenter mes hommages. Et quand j'aurais annoncé que je vous ai vu à ma tigresse, je pense que je serais vite chez vous. Elle n'hésiterai pas à me découper en morceau si jamais je venais à faire tarder ses hommages à Sarah..."

"Je suis heureux de l'entendre Soleil."

Karl et le diplomate Congolais se sourirent mutuellement.

"Alors, mon ami ? La question mutante vous intéresse-t-elle autant que ça ?"

"Aah... Pas particulièrement en fait, mais il est toujours utile de vérifier vers où le vent tourne n'est-ce pas ?"

"Je ne te le fait pas dire, Karl. Il est terriblement compliqué de vivre au Congo dernièrement... Mais tu en as assurément entendu parler."

"La secte n'est-ce pas ? J'en ai eu des rumeurs oui. Étrangement, il est toujours difficile de capter les motivations des terroristes. J'imagine que ce jeune homme est ton garde du corps pour le colloque ?"

"...Bah inutile de le cacher, oui... Et inutile de parler dans ma tête, petit. Karl sait déjà beaucoup de choses..."

Karl se retourna en souriant vers le jeune homme. Sur son visage inexpérimenté, on voyait les traits du doute et de l'hostilité. Karl baissa lentement les yeux vers la main serrée du jeune homme, tenant ce qui semblait être un pendentif...

"Je vous salue, cher prêtre ainsi que vous jeune apprenti. Pourrez vous donner les salutations de ma part à la sagesse incarnée ?"

Le jeune homme sursauta de stupeur avant de parler d'une voix grave, les yeux fermé.

"Je n'y manquerais pas, secret ami."

Le jeune homme mis un temps avant de relever les paupières, legerement hagard, il regarda Karl avec méfiance. Sa main rangea rapidement le pendentif dans le col de son vêtement. Karl reporta ses yeux sur le diplomate.

"Je vois que malgré les troubles, la situation n'as pas encore tourné à la chasse aux sorcières..."

"Ne parles pas de malheur, mon ami. Nous essayons à grande peine de contenir les deux partis... Mais il est difficile de contenir des gens qui se prennent pour la race supérieure. Et nous ne savons pas quoi penser de certains individus présents ici... Cette fille là bas... L'ange... Est terriblement suspecte... Elle est venu avec le parti mutant selon ce que j'ai compris... Son déploiement de talent et terriblement caractéristique de la secte radicale de mon pays. Et il est impossible de savoir véritablement qui elle est..."

"Tu en est certain ?"

Le regard du diplomate répondit à Karl. Celui ci regarda la jeune fille en question, les ailes repliées le plus possible contre son dos. Lui même semblait déjà l'avoir rencontré.

"Et l'homme qui est avec elle est tout aussi louche."

Soleil indiqua l'homme en question, le visage camouflé par un masque. Karl se remémora la liste des invités ainsi que ce qu'il connaissait des personnes inédites de ce colloque.

"C'est le président exécutif de MindSelf je crois. Aussi secret que son visage. Même si nous savons brièvement ce que son groupe trafique, nous n'avons aucune trace de sa vie. Mais il reste louche toutefois. Simplement un excentrique terriblement paranoïaque mais suffisamment informé pour s'être mis à l'abri des médiums... Un homme à surveiller selon moi."

"Je pensais la même chose... As ton avis, pourquoi est-il allé se présenter à la jeune fille ?"

"Peut être pour la même raison que moi, Soleil. Pour se faire bien voir..."

Le diplomate regarda Karl avec un sourire en coin sur le visage.

"Je te connais suffisamment pour savoir que tu ne fais jamais rien par vanité. Tu vas y aller si je ne m'abuse..."

"Tout à fait."

Karl avait le même sourire en coin. Le diplomate reporta ses yeux sur la mutante.

"Je n'osais pas te le demander, Karl. Merci."

"L'amitié doit être aussi présente que la politique dans nos actes. Je reviens."

Et Karl s'approcha de la jeune mutante laissé à l'abandon. A distance respectable, il la regarda un petit moment avant de décider de son angle d'attaque. Calmement, il se dirigea vers elle, un sourire amical aux lèvres.

"Un bien lourd rôle que vous avez décidé de tenir, mademoiselle. Permettez moi de me présenter : Karl Schneider. Je suis attaché à la loge Britannique."

Conrad commença à se mêler à la foule de vautour qui s'empiffraient de petit toast, arrosant tout ça à grand coup de champagne français.

Un peu partout il reconnaissait des visages. Le représentant de la délégation du Royaume-Uni, quelques ambassadeurs à temps plein de l'ONU, principalement des pays qui pratiquaient des expérimentations sur les HGM. Là-bas Scott Lorrington que le Secrétaire Général reverra en tête à tête d'ici une heure. Des chefs d'entreprise, des scientifiques.

"Quand il faut il aller..."

Son long manteau blanc trancha la foule des noirs smoking. Chacun s'arrêtait de parler à son page. Tout le monde souhaitait lui serrer la main. Une personne lui tendit une coupe de champagne, qu'il prit.

-Ahahah ! Très cher Alban Michalekovitch ! Vous avez pas changé depuis la dernière fois ! Quelle bonne surprise de vous retrouver ici ?

Et c'était parti, les discutions mondaines s'enchaînaient, aussi rapides d'inintéressantes. Vivement l'entrevue avec Lorrington.

[Pour Angie]

Cet homme était décidément une vraie belette. C'est ce que pensait Fraust, après son entrevue avec le secrétaire général. Ce dernier avait fait montre d'un talent incroyable pour se cacher derrière le politiquement correct. Et, le recteur de la Faculté était prêt à le parier, ce mystérieux personnage ne devait pas avoir une aussi bonne estime des Mutants qu'il pouvait le prétendre. MAis tout ceci serait très vite éclairci, à l'occasion des vrais débats du lendemain.

Il serait inutile de préciser que Fraust revint dans la salle où le discours avait eu lieu, disons... En rogne. Cela ne lui plaisait pas, la tournure que prennait les évênements. Et pourtant, le futur des siens dépendrait en partie de ce que lui ferait et dirait, au cours des débats. Les perspectives n'étaient donc guère réjouissantes, du moins le jeune homme n'en pensait pas moins.
Fraust se dirigea alors vers Angèle. Il ne manqua pas d'apercevoir un homme assez grand, qui semblait la quitter après une conversation. Légèrement surpris qu'un humain ait pris la peine de discuter avec la Mutante aux ailes immaculées, Fraust demanderait à la demoiselle ce dont il s'agissait. Un peu plus tard néanmoins, car la préoccupation du moment était plutôt:

"Angèle? Tu viens, on rentre à l'hotel..."

Quitter cette foule d'imbéciles ne serait en effet pas un mal...