Au téléphone avec une certaine Iwëne. [PV]

La belle Iwëne était enfouie sous ses chaudes couvertures blanches imprimées de motifs représentant des fleurs de cerisiers. Quelques rayons rosâtres perçaient tranquillement à travers les stores en bois, offrant à la salle des couleurs pastel et orangées. Les paupières closes, la mutante avait recouvert son visage de sa grosse couette afin de ne pas être dérangée par le soleil, lorsque celui-ci daignerait ce réveiller. Mais apparemment, ce n'était pas de l'astre du jour dont elle devait se méfier...
TOUDOUDOU TOUDOUDOU TOUDOUDOU !

Hein ? Qu'est-ce que c'était ça ?
La jeune femme repoussa en furie ses couvertures et se leva d'un seul bond. Instantanément, elle se mit en position de combat, prête à se défendre contre... Contre quoi au juste ?
Encore étourdie, mais surtout épuisée par sa nuit trop courte, passée à bouquiner des livres sur la théorie de l'énergie vitale, la jeune femme avait ce matin, le cerveau plutôt lent pour identifier la nature de ce drôle de bruit. En revanche, ses années d'entraînement aux arts martiaux avaient réussi à la mettre constamment sur le qui-vive. Elle ne le montrait jamais, mais elle était plutôt stressée, la demoiselle...

TOUDOUDOU TOUDOUDOU TOUDOUDOU !
La petite sonnerie retentit une fois de plus, et Iwëne comprit enfin qui chantait de telle sorte: son téléphone portable.
TOUDOUDOU TOUDOUDOU TOUDOUDOU !
Aïe, mais il y avait un petit problème en vue : Où c'est qu'il est le portable ?
En bonne matinale qu’elle est, la jeune mutante commença à jurer dans des langues inconnues au bataillon, tout en cherchant son téléphone mobile. Elle fouilla les poches de son manteau, son petit bagage, ouvrit tout les tiroirs de son armoire à une vitesse impressionnante. En vain : Aucune trace de l'engin.
Elle prit donc l'initiative de se précipiter comme une tarée, dans la salle de bain, puis alluma la lumière, ce qui eut pour l'effet d’éblouir ses pauvres petits yeux endormis.
TOUDOUDOU TOUDOUDOU TOUDOUDOU !
Un rapide coup d'oeil dans l'évier; bizarre : Il n'était pas là non plus. Et, en plus de ça, le répondeur n’allait pas tarder à se mettre en route. Vous me direz : Pourquoi se torturer l’esprit à continuer de chercher un casse-pieds de service, quand dans quelques secondes l’interlocuteur aura affaire à la boîte vocale ? Mais, Iwëne n’est pas humaine, rappelons-le.
La belle mutante (qu’est-ce que je disais ?) se dépêcha de rejoindre sa modeste chambre et balaya sauvagement de son lit, sa précieuse couverture.
TOUDOUDOU TOUDOUDOU TOUDOUDOU !
Déchaînée, elle se retourna et aperçut enfin l’engin diabolique. Celui-ci était posé bien sagement sur la table de nuit, à côté des livres étudiés la veille. Rapidement, elle ouvrit le clapet, se qui eut pour effet de décrocher.
-Oui ?, annonça simplement Iwëne. Après ce rapide "bonjour", elle s'affala sur son lit totalement sans dessus dessous, le portable contre l'oreille.
-Allô Madame ? répondit une voix qui voulait paraître plus jeune que son âge.
-Mademoiselle.
-Oh bien sur ! Hum… Je me présente, je suis Mme. Eternali, rédactrice en chef de Youkigloshiba Ohey !
-'Connais pas.
L'interlocutrice au bout du fil eu un petit rire faussement amusé qui recouvrait une petite saute de nervosité.
-C'est un magasine très réputé, pourtant ! Bref, passons. Je vous appelle pour vous proposer une offre plus qu'alléchante !
-Vraiment ? demanda la belle mutante, d'un ton pour le moins sarcastique. Non seulement la voix de la vieille au bout du fil sonnait vraiment fausse, mais en plus, un simple coup d'oeil au réveil qui affichait "5.00am" confirmait que la proposition n'était pas très sérieuse... On n’appelle pas les gens aussi tôt !
-Nous recherchons de belles jeunes femmes comme vous pour model illustrateur de nos rubriques...
-Quel genre de rubriques ?, la coupa Iwëne, qui devenait particulièrement agacée par la femme à l'autre bout du combiner.
-Youkigloshiba Ohey est un magasine pour jeune homme entre 18 et 25 ans, et donc...

TUT TUT TUT !
Tiens, le téléphone annonçait un second appel ! Super, la mutante n'aurait même pas besoin d'inventer une excuse pour se débarrasser de la fille au mensuel porno ; un numéro inconnu venait de lui donner son ticket de sortie !
-Pardonnez-moi madame, j'ai un double appel, la coupa-t-elle une fois de plus.
-Je vais attendre, madame, répondit joyeusement la vieille.
-Mademoiselle.
La jeune mutante soupira et appuya sur la touche qui prendrait en ligne son second interlocuteur. Tout le monde s'était levé tôt ou quoi aujourd’hui ?
-Oui ?, commença-t-elle une nouvelle fois.

Après avoir engagée la conversation, la jeune femme s'attendait à recevoir une réponse, une intervention. Un quelconque manifestation, quoi. Or, peut-être était-ce un simple pressentiment, mais l’inconnu au bout du téléphone donnait l’impression d’être mort d’une crise cardiaque. Attendant encore d'entendre la voix de son interlocuteur, la jeune femme s'allongeait un peu plus convenablement sur son lit, tout en remettant un peu d’ordre dans ce fouillis nouvellement créé. Bon, les secondes étant décidément trop longues (et en plus, c'était elle qui payait la différence de prix entre l'Allemagne et l'île où se trouvait la Faculté), Iwëne décida à contre coeur de rependre la vieille obsédée en ligne. Elle s'apprêtait à appuyer sur la touche fatidique qui provoquerait un renvoi de l’appel, quand soudain... sa propre voix résonna dans l'engin, légèrement déformée, et beaucoup plus forte. Surprise de se recevoir un écho en pleine oreille, la jeune femme en déduit que la personne au bout du fil devait appeler depuis une cabine téléphonique datant du moyen-âge.
Enfin, l'inconnu annonça qu'il était bien en vie, et de façon plutôt... spéciale.
"Bon Iwëne, je suis Matteo et je veux te parler à propos de l'école pour Mutants"
Au mot "Ecole pour Mutants", la jeune femme sauta une nouvelle de fois de son matelas, comme si elle venait de se recevoir une décharge électrique plutôt bien concentrée.
D'où il savait ça lui ? La Faculté était plutôt connue partout dans le monde, certes, mais c'était assez déroutant de l’entendre prononcée dans une conversation. Elle qui avait passé plusieurs années à le chercher, voila qu'on lui demandait où il était ce fameux bâtiment !
Par la suite, une question venait automatiquement à l'esprit de la jeune professeur en moléculaire. Non, deux questions, en fin de compte :
*Qui c'est Matteo ? Où est-ce qu'il a eu mon numéro de téléphone ?*
Si il la tutoyait, c'est qu'ils s'étaient déjà rencontrés, tout les deux. Non ? A moins que ce ne fut déjà dans les habitudes du jeune homme de prendre tout le monde pour ses amis.
La belle demoiselle tentait de se remémorer si elle avait rencontré un jour un quelconque Matteo, mais surtout comment.
Aussi loin qu'elle s'en souvenait, ses dernières soirées où elle avait fini complètement bourrée dans le lit d'un mec qu'elle ne connaissait même pas remontait à...disons... jamais. Bon, alors si c'était pas ça, où elle avait bien pu le rencontrer ce Matteo ? Une conférence du magasine dont elle était rédactrice ? Etait-il un ancien ami de ses anciens amis ? Le demi-frère de son ex ? Le neveu de la grande tante à Jean-Michel l'inconnu ? Ou bien encore, serait-ce le vendeur de string personnel du Pape ?
Hein ? C'était quoi toute ces questions stupides ? Décidément, elle n'était pas très bien réveillée...
Bref, toujours est-il qu'elle ne savait pas encore qui était le barje qui l'appelait à 5 heures du matin pour lui demander où Fraust et ses potes se trouvaient. En plus, elle était presque certaine que s’il avait s’agit d'une rencontre avec un mutant, elle s'en serait souvenue... Tiens, ça se trouve, c'était même pas un mutant au bout du fil ! Cet homme à l'autre bout du combiner devenait de plus en plus suspect…
Bon, il était temps de mettre les choses aux claires. La jeune femme passa sa main libre dans sa chevelure d'argent avant de reprendre la conversation, les sourcils froncés :
-Désolée mais je ne vois pas qui vous êtes. Nous sommes-nous déjà rencontré ? Et puis, comment avez-vous eu mon numéro de téléphone ? Je ne le donne qu’à très peu de personnes…
Son ton feignait l'indifférence, comme si le jeune homme au bout du fil avait composé les mauvais chiffres, ou que la cabine était trop périmée pour appeler les bonnes personnes. Toutefois, on pouvait déceler dans sa voix mielleuse, une certaine ombre de méfiance... Il devrait être convainquant pour lui soutirer des informations, le mec !

Après quelques secondes passées à regarder ses ongles, la jeune femme entendit à nouveau son échos dans le combiner, mais cette fois-ci, encore plus déformée que la dernière. Enfin, Matteo parla à nouveau, et Iwëne l'écouta avec attention.
A la première phrase que l'homme lui dit, la jeune femme eut un petit sourire satisfait. Contrairement à la vieille sur la seconde ligne, lui au moins l'avait appelé MADEMOISELLE. Là, il était pardonné pour le tutoiement qu'il avait utilisé pour s'annoncer.
Deux phrases de plus où il se confondait en excuse, et Matteo commençait (enfin) à se présenter comme il se doit. Si on récapitulait grosso modo tout son monologue, ça donnait quelque chose dans le genre : Matteo Spiel, mutant allemand de 27 ans qui recherche la Faculté et qui a donc eu la brillante idée d'appeler la professeur en moléculaire.
Dans tout ces critères, il n'y en avaient aucun de particulièrement troublant, ni de stupéfiant, sauf peut-être le dernier.
C’était bien sa veine à Iwëne, tiens ! Elle qui pensait avoir prit toute les précautions nécessaires pour ne laisser aucune trace de sa vie passée en Angleterre et au Japon, voila qu'on lui annonçait qu'un mutant tout droit sorti de pétaouchnoc était au courant qu'elle était plutôt bien gradée dans une école pour mutant ; école qui je le rappelle était sensée être secrète et cachée de tous. Bon autant dire que ce genre de commentaire, ça fait quand même un petit choc...
La jeune femme n'était pas certaines qu’indiquer à Spiel la position de la Faculté était une bonne idée… Après tout, rien de plus facile que de mentir au téléphone. Par conséquent, tout ce que disait l'homme au bout du fil n'était pas certifié, et rien ne prouvait qu'il disait la vérité. Toutefois, la dernière phrase fit tilt dans sa tête.
« Aidez moi, je vous en supplie. ».
La jeune professeur repassait inlassablement dans son esprit ce même et unique assemblement de mot. Réfléchissant à la meilleure solution, elle commençait à marcher d’un bout à l’autre de la chambre. Enfin, elle délibéra d’une voix tout à fait neutre :
-Monsieur Spiel, où vous trouvez-vous à l’heure actuelle ?

[Hors-RP: Désolée, pas beaucoup d'inspi ^^; ]

Comme c'était à prévoir, Iwëne se reçut une fois de plus l'écho déformé de sa voix. A chaque nouvelle résonance, celle-ci ressemblait de plus en plus aux paroles qu’aurait prononcé un extra-terrestre. L’écho de la voix de la belle professeur commençait à prendre le ton de celle d'une grand-mère qui aurait mangé son chihuahua. Vraiment, ça cassait les oreilles...
Après ce merveilleux moment, Matteo à l'autre bout du fil répondit à la question que venait de lui poser son interlocutrice.
Rien qu'en prononçant la première phrase, il utilisa le suffixe "Mademoiselle" qui ne manqua pas de réjouir la belle. En revanche le coup du "comme je vous l'ai déjà dit je me trouve en Allemagne" c'était légèrement déplacé... La dernière fois il avait dit qu'il était d'origine allemande, mais en aucun cas Spiel avait précisé qu'il y vivait ! Autant dire que le tour du "mademoiselle" venait un peu de tomber à l’eau...
Puis il lui indiqua précisément sa position, le nom du magasin etc…
Pas connu le supermarché, en effet...
Toutefois, ces informations étaient assez complètes pour que la jeune femme puisse aider Matteo. Le dernier bout de phrase qu’il ajouta fut décisif quand au choix que prendrait Iwëne, à savoir « l’aider ou le laisser pourrir sur place ? »...
"Excusez ma familiarité, je ne suis pas habituer a parler a de grandes demoiselles."
Combien de temps allait-il s'excuser encore ?
Bref, Iwëne se retourna rapidement pour regarder son réveil qui affichait d'une lumière rouge et digitale :"5h25 am."
Et bah ! Ca faisait déjà 25 minutes qu'ils étaient en ligne tout les deux ! Que le temps passe vite parfois…
Tout en fixant l'heure, la jeune professeur revint se s’asseoir sur son lit. Iwëne se demandait s’IL ne lui en voudrait pas trop de l’appeler à une heure pareille… Le décalage était plutôt impressionnant entre ici et là où IL se trouvait…
*Tentons le tout pour le tout !* pensa-t-elle en se mordant la lèvre, pas très convaincue de son coup.
-Ecoutez monsieur Spiel, reprit-elle après une minute de silence. Je vais voir ce que je peux faire pour vous. Restez en ligne s'il vous plaît, je vais appelez un de mes contacts...
L’écho apparut une fois de plus et ne manqua pas cette fois-ci de faire sursauter la jeune femme. Bon Dieu, la machine dont appelait son correspondant était vraiment détraquée ! C’est qu’elle avait eu peur, quand même !
Une fois calmée de cette soudaine crevaison de tympans, la professeur rechercha dans son répertoire LE fameux numéros... Une fois celui-ci trouvé, elle cliqua sur la touche qui appellerait le fameux correspondant... Après de longs bipes sonores, quelqu'un décrocha enfin. La voix de l’homme annonçait déjà la couleur : mauvaise humeur en vue !
-Ouais, c'est pourquoi ? , railla-t-il. Apparemment, on le dérangeait... C’était à prévoir…
-Melwin ? Bonjour c'est Iwëne ! Désolée de te déranger à une heure pareille... commença-t-elle précipitamment.
Le prénommé Melwin se rattrapa aussitôt avec une voix plutôt enjouée.
-Oh, Iwëne ! Hey, ça faisait longtemps ma vieille, dis-moi !
-Oui, je sais... Dis, j'aurais un petit service à te demander.
-Tout ce que tu veux ma poule !
-Bon et bien voila... Un certain Matteo Spiel se trouve à l'heure actuelle en Allemagne, plus précisément à Munich dans un coin totalement pommé... Je me demandais si tu pourrais le confier à un vol direct pour...
-Comme l'autre fois ? Je fais prendre l’avion au petit colis et après il se démmerde au port avec le vieux barbu ? Comment qu'il s'appelle déjà le loup de mer... Michel-Jo ?
-Oui c'est ça.
-Aucun problème dans ce cas ! En plus, je m'ennuyais en ce moment...
-C'est vrai ?
-Non, rigola-t-il.
Après quelques remerciements et des "Au revoir" par téléphone, Iwëne raccrocha et reprit en ligne Matteo qui avait dût patienter environ 5 bonne minutes...
-Matteo Spiel ? , reprit-elle au bout d’un moment. J’ai quelque chose qui pourrait vous intéresser… Dans deux heures, rendez-vous à l'aéroport de Munich et patientez devant le grand hall d’entré. Là-bas, un certain Melwin vous rejoindra et vous confiera un billet d'avion. Prenez le vol indiquez. Ne parlez à personne, sauf si votre vie en dépend. C’est important. Lorsque vous aurez atterris, rejoignez en vitesse le débarcadère qui se situe tout droit en face de la piste d'atterrissage. Un homme nommé Michel-Jo vous accueillera et vous conduira jusqu'à la Faculté.
Après ces quelques explications, elle précisa les caractères physiques des deux personnes.
-Pour plus d'informations, Melwin est très grand, il a la peau bronzée et il est souvent habillé de chemise blanche à la pointe de la mode. Vous n'aurez aucun mal à le trouver. Auxquels cas, c’est lui qui vous trouvera… Dîtes-lui simplement que c'est Iwëne qui vous envoie, il comprendra. Quand à Michel-Jo, c'est un homme de la soixantaine à la barbe aussi blanche que la neige et qui ne cesse de râler. Pour voyager gratuitement sur son bateau, il suffit de l'écouter raconter sa vie et ses petits malheurs en approuvant ce qu'il dit...

Après avoir communiqué les précieuses informations, Iwëne attendait les paroles d'adieu, et de remerciements, comme cela était convenable dans ce genre « d’entretien ». Et c'est ce que fit Matteo, après que l'échos refasse son apparition diabolique, plus exécrable que jamais.
Avec de simples mots, des "mademoiselles" et des "merci pour tout", Spiel venait de se créer une petite place dans l'estime d'Iwëne, ce qui était plutôt flateur. Certes il s'était un peu emporté au début de leur conversation, mais il terminait celle-ci en beauté. Il allait même jusqu’à cirer les bottes de la mutante avec un : "Aurais-je l'honneur de vous rencontrer une fois dans cette école ? Je l'espère !" C'était un peu exagéré, un peu « too much » comme on dit, mais ça ne faisait jamais de mal de savoir qu’on était appréciée par quelqu’un...
La jeune femme aux cheveux d’argent allait rétorquer qu'il y avait beaucoup, voir même d’inévitables chances pour qu'ils se croisent un de ces jours dans les couloirs. Elle allait également ajouter qu’elle avait été ravie d’avoir pu lui rendre service ; même si avoir été appelée à 5 heures du matin ne lui avait pas tellement plus…Oui, elle allait dire tout ça, en une seule phrase : comme une grande ! Sauf que l'Allemand à l’autre bout du fil semblait bien pressé d’en finir. Il ne lui laissa pas le temps de répliquer quoi que ce soit. Spiel « s’excusa » en précisant qu'il devait partir tout de suite et maintenant, sous peine d’arriver en retard au rendez-vous (galant) que lui avait arrangée la jeune femme. La belle professeur allait tout de même s’imposer et en placer une, histoire de se rendre crédible dans le genre "grande dame qui aime aider les autres", mais déjà un bruit métallique ultra perçant et aigu lui bousilla littéralement l'oreille. Ca voulait sans doute se traduire par un : « Fin de l’appel, merci d’avoir dépensé votre fric chez nous. »
Elle écarta précipitamment son téléphone portable, comme s’il avait été récepteur de la peste, et se retint pour ne pas le balancer par la fenêtre. Dans l'appareil, une voix sonore se mêla au drôle de son qui devait être les "BIPS" enregistrés pour signalés que le correspondant n’était plus en ligne. Mot pour mot, ça donnait quelque chose comme ça : « SAAHAHLAkVEuK LAUTRE LIGNE OoooOOOo BIKDLOSMMM! »
Autant dire que la cabine d'où venait d’appeler Matteo devait avoir rendue l'âme à l'heure qu'il est.
Enfin bref, après cette merveilleuse mélodie aux intonations étrangères, tout droit sortie d’un film pour gosse comprenant de méchants aliens, la jeune femme se calma et se releva à nouveau de son lit, tentant de remettre les choses au claire dans sa tête. Elle se repassa le dialogue entre Matteo et elle, espérant ne pas avoir dit de bêtises, avoir gardé sa distinction. Décidément, cette conversation avait été plutôt étrange, c’est le cas de le dire…Mais elle avait été enrichissante tout de même...
Enfin, après quelques minutes à réfléchir, le regard vide et un petit sourire aux lèvres, la belle Iwëne se rappela enfin qu’une autre personne l’attendait sur sa seconde ligne.
*Oh misère…*
Enfin, elle ne pouvait pas laisser cette pauvre dame sans réponse et lui raccrocher au nez… Quoique ?
Sans scrupule, elle appuya sur la touche « éteindre », et raccrocha au nez de la vieille dame. La professeur, totalement épuisée tomba une fois de plus sur son matelas et s’emmitoufla sous ses couvertures en désordre.
Son téléphone se remit à sonner, sans trop réfléchir elle décrocha :
- Allô, oui Madame, je crois que nous avons été coupées…
La voix de la vieille résonnait dans le combiné. Pitié, ça recommence…

[Hors-RP : C'était bien sympa comme topic ^^ Et pour la suite, autant commencer au débarcadère, tu seras moins embêté ! ^___^]