[Alerte rouge]

-Bon allez c'est ton tour.
-Ouais mais là, j'vois vraiment pas...

Les gardes jouaient paisiblement aux échecs. Rien de plus ordinaire qu'une journée ordinaire. Sauf que cette journée n'était pas ordinairement ordinaire...


UIIIIIIIIIIIIIIIIOOOOOOOOOOOOOUIIIIIIIIIIIIIIIII

Ryuuga ouvrit grand les yeux. Qui avait l'impunité de crier comme ça lors de sa sieste salvatrice ! Qu'il se dénonce !
Il se laissa glisser le long de sa chambre-cellule 2m/2m, 2m de profondeur, et mit ses baskets. C'était la débandade chez les officiers.

-Merde merde merde ! Stratège, dépêchez-vous ! On est en alerte !

Ryuuga crut ne pas avoir tout bien saisi.

-Gneh?
-Non, c'est pas le nouveau plat à la mode, c'est une SITUATION D'URGENCE !

Il l'observa bovinement. Naaaan c'était une blague. Le sous-marin est imprenable ! C'est dur comme la tête de Lars Schneider, c'te ptite chose !
Néanmoins...

Les hauts-parleurs se mirent à beugler. Si Dieu avait offert le don de postillonner à ces trucs, ils auraient innondé la pièce.

"Au rapport bande de moules ! C'est une situation XYZ-2PO ! Tous à l'armurerie mode Fullmetal Jacket, et les bleus font les boy-scouts avec les scientifiques ! Et qu'ça saute ! Vous pouvez lacher le bouton du haut parleur, je crois, Blandine... "

Même le flegmatique Lars Schneider s'y mettait... Ca fit tilt.

-ALERTE ??!
-Ah quand même ! Z'en avez mit du temps !
-Sh*t Sh*t F*ck F*ck ! Où est l'ordinateur ici?
-Là-bas, mais Dave a pas encore fini de transmettre les photos de son cosplay Tokio Hotel à son pote otaku...
-Celui à lunettes? Sympa le gars, ouaip ^^ Rhaaaaaaaaa mais qu'est-ce que je raconte??!

Ryuuga prit son élan, courut en direction de l'ordinateur et procéda à un plaquage à l'amérindienne de la masse de muscles en treillis nommée "Dave". Un cri retentit. "Snaaaaaaaaaaake !"

-C'est quoi ça?
-Téléphone, désolé...
-Eeeeuh... Il t'appelle souvent Snake?
-Oh et j't'ai pas dit les autres petits noms qu'on...
-J'VEUX PAS SAVOIR ! TUTUT ! ORDI !

Distance de sécurité. Obligatoire. Deux mètres minimum... La masse de muscles décida de s'éloigner au vu des signes mystiques que faisait le jeune stratège.

Ryuuga prit possession du clavier et tapota rapidement les commandes pour accéder au réseau du sous-marin. La connection était franchement mauvaise, l'image tressautait. Il pensa même que l'ordinateur allait lui claquer entre les doigts.
Les pixels de Sai et Mai apparurent enfin à l'écran après un looong moment d'attente, le système ayant manifestement pris l'eau. Oui, ce sous-marin était bel et bien comme la tête de Lars Schneider. Coque dure mais plein de flotte...
Il s'empara du micro qu'avait laissé le colosse.

-Sai ! Mai ! Résumé de la situation !
-Baaaaaah on se fait attaquer par un gars un peu spé avec deux katanas... Il a percé un gros trou dans la coque. Niveau B12. Les véhicules sont HS... Krsshk...
-Sai??
-Krsshck... Processeur... Krshck... Atteint... Se dirige... Krsshhck... Merde...

Le sol se mit à trembler.

-Que se passe-t-il??!
-Bombardements... Ennemi inconnu... krschkk... gzzzzpteuh... Océan Bacon...
-Le code ultime d'alerte? J'charge tout ça...

Le code ultime d'alerte, celui instauré par le professeur Kyuzo lui-même. L'heure était plus que grâve.
Ryuuga, en plus d'avoir squatté le micro de Dave, attrapa l'appareil photo qui était resté connecté à l'ordinateur. Il bidouilla un peu l'engin pour en trouver la carte mémoire.

*2 Go... Sai ne passera pas...*

-J'peux pas vous sauver tous les deux les gars !
-Krshccck... Intialisation des données de Mai... Procédons au transfert des data... Veuillez ne pas débrancher le périphérique USB... Passez un bon voyage... Quelle heure est-il?... Ich bin ein Berliner... I have a dream...
-Bon sang... Sai...
-...krsscchk... Transfert terminé... Nous vous remercions d'avoir choisi la compagnie Air ***... krshck... C'est bon, Mai est sauvée... Mais ils vont devoir la réinstaller... krshhhck...
-Alors c'est un au revoir?
-krshchhk... Courage, fils... Krchskkkchskhcrk... Nos routes se recroiseront... Aïbiback...
-Tu fais de l'hum...
-MYTHOZIL !

L'unité centrale explosa. Ryuuga, l'appareil photo entre les mains, éberlué, n'avait pas pu prévenir la mort soudaine de Sai.
Il commença à trembler. Ils avaient vécu tant de choses ensemble... Il baissa la tête et laissa échapper un gémissement. "Sai..."
Et, dans un inespéré accès de courage...

-J'ai faim.

Il se dirigea direction le centre de commandement pour aller prendre les ordres, remettre Mai à Lars Schneider, et se remplir la panse des délicieux doughnuts américains qu'ils avaient en exclusivité là-bas.