[Angleterre ; Londres] Méditation

Invité

- Vous en êtes vraiment sûr ?
- Oui...
- Pas d'erreur possible ?
- Non...
- On ne peut pas refaire la série de test histoire d'être bien sûr ?
- Non...
- Oui, mais... Moi, je deviens quoi dans tout ça ?
- Hmmm...
- Vous savez que vous m'êtes d'une grande aide, doc ?
- Non...
- Ok... Écoutez, doc, mes parents seraient sans doute prêts à vous donner un "petit" pourboire si vous m'aidez, vous savez ? Me dire ce que je peux faire dans ces circonstances seraient un bon début !
- Hum, je vais voir ce que je peux faire... Je vous recontacte...
- J'en attendais pas moins de vous, docteur...

Zyle sortit du cabinet du docteur McHenry, un grand spécialiste de la génétique aussi aimable qu'une porte de prison. Il venait de lui diagnostiquer une mutation génétique de type : "organique-lycan", ce qui ne faisait pas tellement plaisir à Zyle... Pas du tout même. Vu la façon dont les mutants sont traités de nos jours, mieux vaut garder ça secret pour le moment, en attendant que ce cher docteur McHenry recontacte Zyle.
Il était cependant hors de question pour Zyle de servir de cobaye en laboratoire où quelque chose du genre ! Plutôt passer sous les rails du métro londonnien !
En attendant, Zyle devait retourner en cours. Et aujourd'hui il n'avait vraiment pas la tête à ça. Il stressait comme un malade à l'idée de ce qu'il pourrait devenir si quelqu'un apprenait son cas. Il n'avait même pas osé prévenir ses parents, préférant que McHenry s'en occupe lui même. Avec un peu de chance, il arriverait à les joindre dans un où deux mois... Qu'allait-il se passer durant cette période ? Est-ce que...

- Hopkins ! Pouvez-vous répondre à ma question, où bien êtes vous plus occupé à rêvasser ?
- Euh... J'crois bien que je peux pas monsieur...
- Tiens donc ? Et bien moi, j'crois bien que vous allez vous retrouver dehors, Hopkins ! La prochaine fois, vous vous interesserez peut-être un peu plus à mes cours sûr l'ADN !

*Alors celle-là c'est la meilleure !!*

Zyle sortit de la salle de cours de science en claquant la porte. Un cours sur l'ADN, il avait bien besoin de ça ! La bonne nouvelle, c'est que maintenant il pouvait penser à son avenir (incertain) sans qu'aucun prof sadique ne vienne le déranger.
C'était un mercredi matin, et Zyle pouvait sortir de l'internat à partir de la fin des cours. Personne ne lui en voudrat s'il sort pour une fois une demi-heure avant. Après tout, c'est comme s'il n'avait pas cours, non ? Bref, Zyle se rendit au parc, à côté de l'internat. Endroit idéal quand il voulait se changer les idées ! Il s'assit sur un vieux banc en bois, sortit son ordinateur portable et commenca a faire des recherches sur internet concernant son "cas". Mutant ; mutation ; mutation organique ; lycan... Les mots clefs fusaient dans les moteurs de recherches mais Zyle ne trouvait pas grand chose d'intéréssant...

Invité

A l’instant même où le diagnostic fut posé et entré dans l’ordinateur du brave médecin, la GC en fut informée. Il faut dire que Londres n’était pas le meilleur lieu pour se découvrir mutant, surtout depuis que le pôle avait été détruit par un groupe d’entre eux. Malheureusement pour le jeune nouveau mutant, il n’y avait pas que le garde préposé à la surveillance informatique dans la pièce, mais également une jeune fille avec un cache-œil. Elle avait vu le point clignoter et avait eu les informations en direct. L’homme n’avait pas protesté puisqu’elle n’était certainement pas prête de sortir de ces murs. C’était sans compter le pouvoir de Céleste qu’elle activa dès qu’elle eut les informations voulues. Capturer un mutant, voila qui permettait de progresser dans les bonnes grâces des dirigeants de la société.

Elle sortit sans mal de l’entreprise et laissa un message à l’intention des gardes pour quand ils reprendraient leur poste. Elle avait ainsi perdu l’occasion de faire faire ce qu’elle désirait à plusieurs gardes de la société mais également avait gagné l’opportunité de faire tout ce qu’elle voulait pour le temps où elle serait à Londres. C’est ainsi qu’elle se retrouvait là, dans la capitale et que son portable l’informait de la recherche faite sur le réseau mondial. Alors il voulait en savoir plus ? Elle allait lui donner un cours accéléré.

Elle monta dans un taxi et demanda à être conduite vers le parc d’où provenait la connexion. Elle sortit du taxi et ordonna à l’homme de l’oublier avant de marcher tranquillement dans les allées du lieu. La verdure reprenait ses droits en cette fin mars et elle s’approcha du seul garçon qui lui semblait pouvoir effectuer ces recherches. Il faut dire qu’il était le seul à posséder un ordinateur.

Céleste le détailla pour le graver dans sa mémoire et ce qu’elle vit lui plus assez. Il était relativement grand et nettement moins beau qu’Aéris. Elle secoua la tête en pensant à son frère pour ne pas penser à tout ce qu’elle avait perdu en se séparant de lui. Mais elle avait besoin des informations de la société c’était sa priorité à présent. Les cheveux blonds du garçon reflétait le relatif soleil de la journée et elle se prit à penser à une manière de l’aborder totalement à l’encontre de ses principes habituels.

Elle s’approcha de lui et lui demanda directement.

Tu as fait des recherches intéressantes ? Ne t’inquiètes pas je ne vais pas te faire de mal, je vais simplement te demander de me suivre gentiment. Tu vas adorer ce que je vais te faire.

Elle lui sourit et s’installa à ses côtés en posant une main sur celle du garçon. Elle savait que son œil unique devait l’impressionner, c’était toujours la même chose. On lui demandait d’où elle tenait ça etc etc, mais dans le cas présent, elle se dit que la situation et son entrée en matière serait certainement la préparation à tout autre chose.

Oh, et peut-être aussi le fait qu’elle ait une main sur celle du garçon, qu’elle ait l’autre dans sa poche prête à sortir l’arme qui ne la quittait pas et qu’elle ait une envie folle de fraises.

Oui de fraises, cela n’avait strictement rien à voir avec la situation dans laquelle elle était mais elle adorait les fraises et elle pouvait bien avoir envie de ces fruits de temps en temps. Mais en plein mois de mars, ce n’était pas la bonne époque pour l’Angleterre. Pourquoi n’avait-on pas trouvé un mutant dans un pays chaud où elle aurait pu trouver des fruits frais ? Mais non, l’Angleterre, elle avait de mauvais souvenirs de ce lieu en plus.

Mais c’était la première fois qu’elle se disait qu’elle avait de mauvais souvenirs d’un lieu quelconque… Il faudrait qu’elle surveille ça et cette impression, cela pourrait être important. En attendant, elle regardait le garçon avec un sourire au lèvres, le genre de sourire énigmatique qui permet à la personne regardée de se demander s’il va être torturé ou tué, un sourire parfait quoi !

Invité

Tss... Ces foutus moteurs de recherches ne comprennent jamais rien à ce qu'on demande ! Zyle était tombé sur des trucs pas possible (même de l'ésotérisme quand il avait tapé lycan), mais sur les mutations génétiques, niet ! Il ne voyait plus qu'une seule chose a faire...
Demander des informations à Mr Erikson, son prof de science avec qui il avait de si bon rapport. Et cette idée l'enchantait encore moins que tout le reste !

Il allait arrêter ses recherches, quand il fut abordé par une fille... étrange. Taille moyenne, brune, avec un cache-œil bizarre sur son œil droit. Et ce qu'elle dit à Zyle le fit un peu frissonner. Quand quelqu'un aborde quelqu'un d'autre commence par "je ne vais pas te faire de mal", tu peux être sûr qu'il va t'en faire du mal ! Et en plus, elle souriait d'une manière qui faisait tout, absolument tout sauf mettre en confiance le garçon... Le fait le plus étrange est qu'elle avait posé sa main sur celle de Zyle, mais ce petit rendez-vous avait l'air de tout, sauf d'un plan drague improvisé par la fille...

La bonne nouvelle, c'est qu'elle n'avait pas l'air d'un de ces éternels tueurs à gages, engagés par un gars qui en voulait à la mère de Zyle pour un article mordant et discréditant qu'elle faisait si bien. Ne sachant pas que faire, il joua la carte de la prudence. Et en cas d'urgence, ce serait étonnant qu'elle puisse battre Zyle au sprint...

Je vais adorer ce que tu vas me faire ? Je te préviens, j'ai déjà une petite amie... Mais ça m'étonnerais que ce soit ça, j'ai raison ? Parce que... Si tu ne veux vraiment pas me faire de mal, tu ne m'aurais pas mis en confiance avec ton "ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal"...

Zyle referma brusquement son ordinateur portable, et regarda la fille droit dans les yeux. Enfin, dans l'œil quoi.

Alors ? Qui est-tu ? Qu'est-ce que tu me veux ? Tu as été envoyé par le docteur McHenry ? Ça m'étonnerai... Alors, si tu as un peu de courage, dis-moi clairement ce que tu me veux. Et arrête de sourire comme ça...

Invité

Le pauvre petit chou, il tremblait de peur, cela se sentait au travers de sa peau. Il se mit à parler d’un ton presque décidé qui fit sourire Céleste. Il avait du cran pour un enfant, un pauvre petit qui n’avait pas appris encore de la vie. Elle était tout à fait disposée à lui apprendre ce qu’était la vie, ce pourquoi on pouvait lutter également.

Soudain l’ordinateur fut refermé, la pauvre machine avait fait les frais de la peur du garçon et avait fait entendre un claquement sec. Céleste aurait tout à fait pu lui en faire la remarque, qu’un outil pareil on en prenait soin, mais elle se dit que ce n’était certainement pas la chose à faire face à ce garçon.

Elle soutint son regard sans perdre son sourire et l’accentua même au fur et à mesure de la phrase et de son évolution. Il posait un nombre de questions effarant à la minute et il comptait certainement des réponses franches comme celles que devaient lui donner ses petits camarades. Mais Céleste n’était pas une de ses camarades, non, pas du tout même, elle était plutôt une de celles qui lui apprendrait la vraie vie, celle qui ne se dissimule pas derrière des contes de fée ou des illusions d’enfance.

A vrai dire, jamais elle ne pourrait faire cela, elle n’avait pas eu d’enfance et n’était pas du tout prête à faire en sorte d’en avoir eu une. Elle allait donc lui répondre point par point avec une précision d’orfèvre. La précision était quelque chose d’important pour elle, il ne fallait pas rester dans précision.

Tu veux des réponses ? Très bien, je suis Céleste, tu n’as pas à savoir autre chose de moi pour le moment. Ton bon docteur ne m’a pas envoyé, mais des études seraient intéressantes, je crois qu’une analyse de qui tu es m’apprendrait beaucoup. Cependant, on m’a toujours refusé les analyses, il parait que je fais souffrir les gens. Tu me suis ou non ?

Elle raffermit sa prise sur la main du garçon, cette fois ce n’était plus une douce chaleur qui émanait de la main de la jeune fille et une poigne forte et puissante, montrant une détermination presque sans faille. Il faudrait qu’il se débatte pour agir et même ainsi, elle trouverait le moyen de le faire rester calme.

Elle avait tout ce qui lui fallait pour cela, peut-être aurait-elle dû simplement demander quelques appareils de localisation à la GC afin de lui en implanter un. Mais si jamais il ne voulait pas la suivre sans faire d’histoires, elle pourrait tout à fait faire en sorte de l’y forcer. Les arguments qu’elle avait en tête seraient certainement particulièrement convainquant.

Invité

Études ? Analyses ? D'habitude, Zyle aimait les personnes qui parlaient franchement... Mais là, il avait l'impression qu'ils n'allaient pas du tout s'entendre, vu le discours de la fille.

Des études et des analyses... Sur moi. Et tu penses vraiment que je vais te suivre comme un petit chien ? Tu te mets le doigt dans l'oeil.

Hum... Avec la mutation de Zyle et le physique de la fille, utiliser ces deux expressions n'est pas tellement une bonne idée... Bref. De toutes façons, quoi qu'il dise, Zyle commençait à se douter qu'il serait obligé de suivre cette fille ; quoi qu'il fasse, il n'en réchapperait pas. La main de la fille le serrait d'ailleurs de plus en plus... Mais pour le moment, mieux valait retarder au maximum leur départ vers une destination inconnue. Et poser des questions était le meilleur moyen. Ça tombe bien, Zyle en avait plein !

Qu'est-ce que tu me veux, à moi ? Pour quoi t'es pas partie disséquer quelqu'un d'autre ? Pourquoi moi ? C'est pas à cause de ma mère, sinon tu m'aurais déjà menacé avec un flingue. Alors pourquoi ?

Réfléchis un peu, Zyle... Heureusement que ça permet de gagner du temps... Réfléchir à comment il pourrait se sortir de cette situation délicate. Pour l'instant, pas tellement de moyen. Un passant aurait sans doute interprété la scène comme un rendez-vous amoureux, puisque la main de la fille était posée sur la sienne. Donc, impossible d'espérer de l'aide de ce côté là. Et il ne pourrait sûrement pas utiliser son portable.

C'est à cause de mon... "diagnostic", c'est ça ? Bien sûr, c'est évident..

Bravo, Zyle ? Tu as trouvé tout seul ?

Comment toi et... ceux pour qui tu travailles avez pu être au courant ? Personne ne le sait ! Pas même ma famille. Juste moi et McHenry... Surveillance informatique à distance, où le doc est aussi dans le coup ?

Hum... Zyle pensait avoir examiné toutes les possibilités, et pensait aussi avoir trouvé sa seule issue. Courir... Oui, mais si elle était armée ? Ça ne serait pas vraiment une bonne affaire que de se retrouver avec une balle dans la jambe...

Invité

Pff, encore des questions inutiles et vides de sens. Il ne pouvait pas réfléchir dans le silence de son esprit ? Mais non, il fallait qu’il parle à voix haute et qu’il la saoule de vaines paroles. Ce n’était peut-être pas une mauvaise technique cependant, il pouvait parler et parler encore jusqu’à ce qu’elle en ait assez et qu’elle s’en aille en le laissant palabrer tout seul. Parce que, non, elle ne pouvait le trainer de force dans une ruelle sombre afin de le torturer calmement pendant que les passants laisseraient les cris d’agonie de côté.

C’était idiot les passants quand même en y songeant. Ils ne pouvaient pas s’empêcher d’éviter aux autres de mourir. Enfin, c’était ce qu’elle pensait et qu’elle avait en tête alors qu’elle cherchait un moyen de se sortir du flot de paroles et de questions. Elle finit par en avoir totalement assez et lorsqu’il finit par parler du doc elle lui flanqua une bonne giffle.

N’espère pas t’en tirer en m’assommant avec des mots. Tu me suis ou bien je dois buter un gosse sous tes yeux et te désigner comme le responsable mutant ?

Ce n’était pas dans les pouvoirs du garçon elle le savait, mais cela ne gênait pas le moins du monde pour les gens qui les regardaient à présent. Il faut dire qu’ils devaient croire à une scène de ménage entre adolescents et qu’ils n’étaient pas très attentifs au discours de la jeune fille.

Elle resserra encore sa prise sur la main du garçon et remis l’autre main, celle qui avait servi à le frapper, dans sa poche pour prendre son arme. Elle commençait à le trouver lassant. Elle aurait espéré une bonne petite poursuite, suivie d’une séance de torture calme et posée, le tout arrosé de sang frais. Mais non, elle devait rester là, disons le franchement, à se les cailler alors que lui était en train de se poser deux mille questions à la seconde pour tenter de trouver toutes les réponses.

Et là, Céleste eut une petite idée. Un germe d’idée, une portion d’idée, elle pouvait certainement la développer à voix haute comme lui. Cela lui ferait les pieds.

Alors je peux te faire arrêter pour pouvoir mutant, ou bien pour outrage à la pudeur en te faisant te mettre à poil là maintenant.

L’éclat sadique dans ses yeux venait de s’allumer, ah il voulait entendre ce qu’elle lui voulait, et bien écoute bien gamin.

Ou bien sur je peux mettre le feu à ta main et bien insister sur les brûlures. Ou encore te tirer dessus et voir ton sang carmin couler de ta blessure pendant que je jouerais à la petite ingénue. Mais je peux aussi te briser les os un à un jusqu’à ce que tu me supplies de t’achever. En gros, tout pourra être très amusant, sauf si tu es un gentil garçon et que tu me suis comme un bon petit toutou. Mais tu vas être comme je le pense, tu vas chercher à te rebeller non ?

Le sourire de Céleste aurait fait peur à un bataillon sur-entrainé, il faut dire qu’elle pouvait leur faire peur, elle pouvait même montrer la mort à ce garçon. Sa propre mort, orchestrée sur un air sordide et terriblement douloureux.

Il n’y avait pas à dire, elle adorait faire partie de la GC.

Rena, une fois sortit de son avion, inspecta le paysage autour d’elle, un sourire satisfait accroché à ses lèvres et un éclat presque nostalgique dans les yeux. Prenant une grande inspiration, elle se cambra en arrière pendant presque une minute, sous le regard intrigué des autres passagers descendant de l’appareil, puis…

- TADAIMAAAAAAAAAAAAAA ! hurla-t-elle, comme si elle avait voulu que tout le pays l’entende, et lui réponde un tout aussi fervant "okaerinasai".

Cependant, ça n’aurait pas été très logique. La terre anglaise n’allait pas lui répondre en japonais. D’ailleurs, techniquement parlant, la terre n’allait pas lui répondre du tout. Mais elle s’en fichait. Alors que quelques individus, épuisés par le décalage horaire séparant Tokyo de Londres, ronchonnaient dans leur barbe des propos peu plaisants à l’encontre de la jeune femme, pour Rena, ces neuf heures (si le Rpiste ne se trompe pas) n’avaient eu aucune conséquence sur son organisme. Elle était tellement excitée à l’idée de poser les pieds en Grande-Bretagne qu’elle n’avait à aucun moment ressenti une quelconque fatigue. Cette excitation s’était donc exprimée à travers le cri de la blonde, cri japonais qui annonçait un retour chez soi. Techniquement parlant, une fois de plus, la mutante ne revenait pas chez elle, puisqu’elle était née, ou plutôt avait été clonée sur une île du Pacifique, mais pour elle, c’était un retour aux sources, car elle avait appris presque dès sa renaissance que le matériel génétique qui avait servi à sa création provenait d’Angleterre. Par conséquent, elle était impatiente de visiter la capitale britannique, la fameuse London ; avec l’accent british, s’il vous plaît !

Ce fût donc avec un dynamisme déroutant que Rena se lança dans l’exploration de la cité. Elle n’était pas passée à son hôtel au préalable, ayant tout planifié à l’avance, même le transport de ses bagages jusque dans sa suite dans un hôtel quatre étoiles. Elle flânait donc de ci de là, s’émerveillant de tout. Elle était tellement enthousiaste qu’elle faillit tomber dans la Tamise, tellement elle s’était penchée pour observer les flots calmes du fleuve londonien. Ah, vraiment, quelle bonne idée elle avait eu en s’offrant ce voyage. Comment pourrait-elle se remercier de son cadeau ? Dévaliser les boutiques ? Non, c’est trop, fallait pas… Oh et puis, si elle insistait ! Vous l’avez bien compris, la psionique était heureuse et se sentait épanouie. Après le rapt à la Faculté, qui avait visiblement donné des résultats satisfaisants puisqu’elle avait entendu dire que le dirigeant de l’île avait été capturé par la Genetics, et qu’en plus elle n’avait subi aucun reproche, l’homoncule avait connu des succès certains au plan personnel. Elle était partie s’installer dans son nouvel appartement à Tokyo, se familiarisant petit à petit avec le quotidien et la culture nippone, quoique ne pouvant prononcer que des phrases incertaines dans la langue du pays du Levant, et avait profité de nombreuses occasions pour perfectionner son pouvoir mutant, qui avait connu une fluctuation certaine après la bataille de la Faculté. Elle était à présent capable de créer volontairement des objets de petites tailles, ce qui était bien pratique. Par exemple, elle était à présent capable de matérialiser un scramasax semblable à celui qu’elle avait équipé plus tôt au prix d’une minute de concentration, et ce progrès la réjouissait.

Sourire aux lèvres, la japonaise naturalisée se baladait d’un pas allègre. Elle remarqua un parc joliment aménagé, et décida d’aller faire une pause de quelques minutes sur un banc, histoire d’admirer le cadre un peu plus consciencieusement. Alors qu’elle marchait en quête d’un banc, réajustant son écharpe qu’elle avait préféré passer même si la journée était relativement éclairée par le Soleil, elle remarqua soudain un couple légèrement singulier, assis à quelques pas de là. La fille, une brunette portant un cache-œil, venait de gifler le garçon, un blond aux cheveux mi-longs, plutôt mignon -parole de Rena-, et qui arborait une expression sérieuse et légèrement angoissée. La jeune fleur britannique, comme l’avait surnommée son nouveau voisin, aurait pu prendre cela pour une vulgaire dispute d’adolescents froissés, si elle n’avait pas eu la chance, ou le malheur, ça dépendait du point de vue, d’entendre les paroles de l’éborgnée.

- Un mutant, hein ? pensa-t-elle. Omoshiroi…

L’handicapée visuel semblait déterminée à ce que le blondinet la suive, de gré ou de force, ce qui laissa penser à Rena qu’elle devait travailler pour une organisation qui capturait les mutants. A sa connaissance, il n’en existait que deux : l’Arobase et la Genetics Corporation. La première solution était exclue. Si de l’ADN mutant avait été à récupérer dans le coin, Rena se serait vu confier cette mission, puisqu’elle avait informée ses employeurs de son voyage. La GC était donc la seule solution possible à son sens, ce qui était d’autant plus plausible du fait qu’un des pôles de la société siégeait ici avant d’être détruit. Ce pauvre jeune homme s’était sûrement fait attraper à chercher des informations sur la mutation, et se trouvait à présent dans une situation épineuse. Cependant, bien qu’éprouvant un peu de compassion pour ce dernier, ce qui intéressait Rena, c’était le fait qu’elle pourrait obtenir son sang pour le profit de l’Arobase. En effet, elle avait pris soin d’emporter son matériel de prélèvement, et dissimulait un bien pratique pistolet-suceur sous son long manteau. Mais pour qu’elle puisse effectuer sa tâche, il fallait tirer ce garçon des griffes de la borgne. Au pire, elle le laisserait après avoir extrait son ADN, et l’autre fille n’aurait qu’à le récupérer ; elle ne tenait pas à provoquer un conflit entre les deux sociétés qui s’étaient récemment alliées. En quelques secondes, elle échafauda un petit scénario dans sa tête.

S’approchant du couple en prenant l’air de chercher quelque chose, elle se précipita soudainement à leurs pieds et saisit quelque chose sous le banc en prenant un air soulagé.

- Ah, enfin ! Je l’ai retrouvé ! Mon dieu, j’n’y croyais pas ! Quelle chance ! s’exclama-t-elle comme si elle venait de rencontrer le Messie, tout en brandissant un porte-monnaie noir qu'elle avait matérialisé sous le banc quelques secondes plus tôt.

Elle fit alors mine de se rappeler la présence des deux jeunes gens, et s’excusa platement tout en déballant son histoire.

- Désolé, j’ai dû vous faire peur ! Mais je suis tellement contente de l’avoir retrouvé ! Je ne suis pas de Londres, et je me suis baladée pendant des heures depuis mon arrivée. Quand j’ai remarqué que j’avais perdu mon argent, j’ai refais tout mon chemin en sens inverse pour le retrouver. Vous permettez que je m’asseye avec vous ? Je suis exténuée ! déclama-t-elle en prenant place de l’autre côté du prétendu mutant.

Une fois assise, elle expira puis inspira comme si elle venait de connaître la séance de sport la plus rude de sa vie, et tourna son visage souriant vers le couple.

- J’espère que je ne perturbe pas un moment amoureux ? Vous m’aviez l’air un peu occupés, de loin. Si je peux me permettre, mademoiselle, vous avez là un beau garçon !

Et voilà, elle s’était incrustée. Incognito ou pas, elle n’en savait rien, mais elle était là, et sa présence freinerait peut-être les projets de sa désormais rivale dans l’obtention du mutant. Phase 2 : la faire dégager, histoire de pouvoir tranquillement accomplir sa besogne.

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