When the Californian Sun accomodates Two Girls [PV, Hentaï]

La maison Naekotsu était plutôt grande.
Dewei, le père, avait fait construire cette demeure en espérant que la famille s'agrandisse. Lorsqu'il avait négocié avec l'architecte, il avait bien précisé qu'il désirait trois voir quatre chambres en plus de celle de sa fille et de celle qu'il partageait avec sa femme.
A ce jour, aucune des chambres n'avait eût la chance d'accueillir un bambin. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé : rendez-vous chez le gynécologue, traitements spéciaux. Rien à faire cependant, Asa Naekotsu n'arrivait plus à donner d'enfant. Ils auraient pût adopter, mais pour l'un comme pour l'autre, il en était hors de question. Il s'agissait d'une certaine mentalité qui les poussait à ne désirer que des descendances de leur propre sang. Leurs croyances étaient portées sur la volonté des dieux : la stérilité d'Asa était un fait qu’ils avaient établis en connaissance de cause, et il serait bien imprudent de les contredire. Ainsi va la vie, il suffit de s’adapter.

Aussi, peu à peu, les chambres prirent d'autres fonctions. La première fut aménagée en salle de billard. Les murs avaient été repeints de telle sorte que l'on puisse se croire transporté dans un de ces vieux bars chics, qui aujourd'hui n'existaient plus ou presque.
La seconde chambre était devenue le bureau de Monsieur Naekotsu. Comme pour beaucoup de foyers, cette pièce avait une importance primordiale chez le père de famille. Ici, les dossiers et autres paperasses étaient parfaitement rangés, triés sur mesure. Pas un grain de poussière ne se permettait de siéger sur les meubles. Asa était femme au foyer, et elle passait la majeure partie de son temps à s'occuper du logis. Sa règle d'or : passer derrière les autres pour ranger, nettoyer, puis préparer un dîner digne d'une femme de son pays, d'une vraie épouse.
L'une des deux dernières chambres, celle qui était la plus grande, devint une salle de bain luxueuse (bien plus belle que la première). Elle comprenait, entre autre, un jacuzzi dont ils ne se servaient jamais. A force de dévotion pour sa société, Dewei Naekotsu avait gravit des échelons, et il recevait un salaire plutôt fastueux pour une famille si petite. Fatalement, il était dépensé en travaux de tous genres, au plus grand bonheur de sa femme qui n’avait de cesse de vouloir améliorer les contours de sa maison.
Pour finir, la quatrième chambre resta telle quel. Si ce n'est quelques légères modifications au niveau des murs et de la literie.
Madame Naekotsu avait décidé que cette pièce serait sa chambre à coucher lorsque leur couple était en froid. Cela arrivait parfois qu'ils se disputent et s'ignorent au possible, tout en restant polit lorsque l'un parlait de l'autre. Ils préféraient cela à une séparation. Ces « pauses » dont la durée moyenne était d’une ou deux semaines, s'arrêtaient lorsque l'un avait décidé de se réconcilier. Toute trace de rancoeur s'effaçait et le train-train quotidien reprenait le dessus.

Aujourd'hui, Ashley et Alysson arrivaient à l'aéroport de Long Beach. Quelques heures auparavant, elles s’étaient séparées du reste de la troupe, leur avaient souhaité un bon voyage –ou plus exactement, Ashley le fit, miss Evans dormant encore profondément- lorsque ceux-ci avaient embarqué pour leurs destinations respectives. Anna avait gauchement serré dans ses bras la jeune Naekotsu avant de ronchonner un « sois prudente », puis de prendre le vol direct Cardiff – Washington D.C.
Tout en hélant un taxi, la jolie asiatique se dit qu’il serait peut-être temps de prévenir ses parents de son arrivée. Elle avait déjà téléphoné à une de ses collègues de travail pour lui dire qu’elle avait des problèmes familiaux qui l’obligeaient à rentrer. L’interlocutrice au bout du fil avait promis de faire ce qu’elle pouvait pour que sa mutation improvisée soit acceptée par le directeur. Pendant quelques semaines, elle ne travaillerait sûrement pas. Mais qu’était-ce à côté d’une horde de vampires qui l’auraient sûrement dévorée sans état d’âme ?

-Allô, Maman ?
Quelqu’un toussa dans le combiné puis une voix magnifique, quoiqu’un peu enrouée, se confondit en excuses.
-Je suis désolée ma puce, je suis en train de nettoyer la cave et des cartons poussiéreux m’ont fait attraper quelques allergies. Comment vas-tu ? Cela fait plusieurs semaines que tu ne nous as pas appelés.
-Excuse-moi, j’étais occupée… Maman, je rentre à la maison. Je suis dans un taxi.
Il y eût de nouveau toussotements, dût à la surprise cette fois-ci.
-Comment ? Tu es à l’aéroport ? Mais… tu as pris des vacances ?
-Non, j’ai demandé à être mutée ici, ou une ville de l’Etat. Londres ne me plaisait plus, le soleil me manquait.
-Et toi aussi tu nous manquais. Je me réjouis de ton retour. Cependant, pourquoi ne m’as-tu pas prévenue avant, Ashley ? Ce n’est pas dans tes habitudes…
-C’était sur un coup de tête, maman, j’ai voulu tenir, tant bien que mal, mais non, décidément, non je ne peux pas.
-D’accord. Dans ce cas, je vais préparer le repas et tu nous en parleras plus en détail.
Ashley regarda furtivement la jolie mutante qui l’accompagnait. Elle demeurait silencieuse, la tête tournée vers la fenêtre, et miss Naekotsu se demanda si elle s’était rendormie.
-Une amie vient également. Je l’ai invitée à passer quelques jours chez nous. Elle doit s’installer sous peu près de Long Beach mais elle n’a pas encore trouvé d’appartement.
Asa Naekotsu ne répondit pas tout de suite, elle semblait réfléchir sur la façon d’accueillir la nouvelle, et par la suite, son hôte.
-D’accord, dit-elle, presque neutre. Cela m’embête quelque peu, car ton père et moi sommes fâchés, et j’occupe la seconde chambre. Mais, ne t’inquiètes pas, je vais m’arranger.
-Merci. Ne te mets pas trop de pression, quand même.
-Tu me connais… A toute à l’heure, chérie.
-Salut.
Et le portable fut rangé dans le sac à main. Ashley soupira un « je déteste mentir » et ses pensées s’en allèrent vers sa vie d’avant. Regretterait-elle vraiment cette existence ?
Pendant tout le voyage, elle pesa le pour et le contre, le coude appuyé contre le bord de la vitre, le menton dans la paume.
Finalement, le taxi s’arrêta devant la demeure, Ashley paya la note et se pencha ensuite vers la jolie miss Evans. Elle lui embrassa le cou du bout des lèvres et lui dit qu’elles étaient arrivées.

Une fois toutes les deux devant la porte d’entrée, la sonnette enclenchée, quelqu’un dit à voix haute « J’arrive tout de suite » et la seconde d’après, ce fut une dame d’une quarantaine d’années qui vint leur ouvrir la porte.
Elle était ravissante et paraissait plus jeune que son âge. Ses pommettes étaient lisses, sa peau fine, de porcelaine, et des cheveux noirs comme la nuit étaient dressées en chignon. Asa portait un habit classique, dans des tons pastel, et sa taille rehaussée par des talons lui donnait des airs de grande dame.
Elle arborait un sourire chaleureux, tandis qu’elle invitait les deux jeunes filles à entrer. Après les embrassades de sa progéniture, une main se tendit à mademoiselle Evans.
-Je suis enchantée de vous rencontrer. Je me nomme Asa Naekotsu. Mon mari n’a pût, hélas, vous accueillir en ma compagnie : son travail lui demande beaucoup de temps. Et vous, quel est votre prénom ? Ashley a omit de me l’informer.

-La catin homophile..., répéta Asa Naekotsu, légèrement interloquée, c’est amusant...
En vérité, elle se demandait quelle sorte d’énergumène elle s’apprêtait à héberger. Depuis la maternelle, sa fille ne présentait que des amis bien étranges : à la petite école, un garçon qui se prenait pour Sailor Moon, une passionnée de grenouilles en CM2, des jumelles se considérant comme une seule personne ou bien encore Anna MacDowell, l’éternelle rabat-joie...
Madame et Monsieur Naekotsu s'étaient fait un sang d'encre à chacune de ces nouvelles rencontres. Soucieux de la fragilité de leur fille, ils redoutaient qu'Ashley ne fût influencée par ces fous et délinquants en puissance. C’était une enfant réservée, timide, polie, bref un vrai petit ange dont ils étaient fiers, et pour rien au monde ils n’auraient voulu qu’elle devienne dure à vivre. Mais il était évident que la demoiselle était raide dingue des personnalités bien prononcées. Elle trouvait en ses amis la force de s’affirmer, d’oser des choses qu’elle n’aurait jamais faites si ses fréquentations s’étaient résumées à de gentils bambins plats et invisibles.
La dissection d’Albert, la grenouille du professeur de CM2, n’aurait pas eue lieu ; ni même ces longues soirées à fumer des pétards, ces fêtes déguisées, ces interminables sorties en boîte. Pour être tout à fait réaliste, peut-être Ashley n’aurait-elle jamais compris qu’elle aimait les filles. Rester au bras d’un garçon sans savoir pourquoi elle ne s’amuse pas, tout au long de sa vie...
En tout cas, les parents étaient épargnés de toute chose un tant sois peu anormale de la part de leur fille : ils ne savaient rien des bêtises qu’elle avait pût faire, du fait qu’il lui arrivait de fumer, n’étaient encore moins au courant de son homosexualité. Vingt-trois ans d’ignorance, ce qui les rendait heureux et désormais plus apte à supporter les drôles de personnages tels que la Catin homophile.
*Il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Gardons le sourire.* pensa la mère d’Ashley, juste avant que miss Evans ne s’empare de sa main pour la porter à ses lèvres. Elle sourit, plutôt gênée par ce geste inhabituel, et jeta un coup d’œil à sa progéniture pour lui demander s’il était dans les habitudes de son amie d’agir de la sorte. La belle asiatique était occupée à retenir son rire, la main devant la bouche, ce qui laissa la question sans réponse… puis vivement balayée par l’éternuement de l’invitée.
Elle sursauta, et lorsque Alysson lui avoua que c’était la faute de son parfum, la maîtresse de maison la trouva tout de suite plus sympathique. Sans le savoir, la mutante venait de marquer un point. Car il faut se rappeler qu’Asa Naekotsu sortait de la cave et n’avait eu le temps de se changer. Elle pensait donc qu’il s’agissait d’une marque de politesse, du summum de la périphrase que de remplacer « poussière » par « parfum ».
S’apprêtant à s’excuser de l’avoir fait éternuer, elle s’interrompit néanmoins pour écouter les compliments. Le mensonge ne fut pas distingué, et Madame Naekotsu hocha doucement la tête, ravie.
"Vous avez du lait, sivouplait ?"
-Bien sûr, répondit-elle aimablement. Je vais de ce…
-Non, j’y vais ! la coupa sa fille.
Madame Naekotsu ne releva pas, et Ashley se précipita vers la cuisine.
Un silence s’installa, et on n’entendit plus que des bruits de portes qui claquent et d’argenteries bousculées. Quand Ashley revint avec une bouteille pleine de lait et un verre presque aussi grand que celle-ci, Asa ajouta :
-Au fait, il serait préférable que vous alliez libérer ce pauvre chauffeur de vos bagages ; cela fait quelques minutes qu’il doit patienter.
La jeunette toussota, mal à l’aise, regarda rapidement Alysson puis répondit :
-Nous n’avons pas de valise.
-Comment se fait-il ? Avez-vous eu des ennuis à l’aéroport ?
-Non, non, du tout… Je… Nous sommes parties sans, en fait. Je te l’ai dit, j’ai tout décidé sur un coup de tête et…
-Tout de même ! Sans aucune affaire ?
-Exactement.
Madame Naekotsu parut soudain sceptique : elle avait du mal à croire qu’il fut possible de partir en laissant tout derrière sois. Un court instant, elle se surprit à imaginer qu’Alysson et sa fille s’étaient retrouvées à la rue, sans emploi ni aucun bien. Cela expliquait les bagages inexistants, leurs mines fatiguées et leurs habits tout chiffonnés. Puis cette pensée disparue et elle se convaincue que le voyage était responsable, que sa fille avait vraiment besoin de changer d’air.
-D’accord… dit-elle après un temps. De toute façon, peu importe : il y a toujours certaines de tes vieilles affaires à l’étage, et vous pourrez acheter de nouveaux vêtements, demain.
Ashley hocha la tête. Pressée d’en finir, elle dit :
-Bon, maman, on va aller se préparer et puis je vais aussi faire visiter la maison à Alysson.
-Moi aussi je vais me préparer. Utilisez la salle de bain à l’étage, s’il vous plaît.
-Entendu !

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Ashley entraîna Aly’ dans le grand escalier en colimaçon, direction l’étage et ses fameuses chambres !

"Elle est cool, ta mère. J'l'aime bien ! Mais elle est toujours aussi coincée ?"
Ashley rit de la remarque d'Alysson. Elle avait raison, sa mère était un peu vieux jeu et très frivole de politesses, tout en restant quelqu'un d’agréable. Elle s’amusa également à se rappeler la réplique choc sur les chatons, imaginant parfaitement l’expression déconcertée que sa mère avait du avoir. Elle était prête à parier qu’une question tout aussi terrible lui avait traversé l’esprit : son hôte jouait-elle des sous-entendus ?
Voir sa mère ainsi (involontairement) maltraitée aurait mis Ashley mal à l'aise. Son regard interrogateur et suppliant lui aurait fait monter le rose aux joues et tout se serait fini par un aveu avec ou sans paroles. Oui maman, j’aime les filles. Heureusement qu’elle était partie dans la cuisine chercher du lait ; elle avait put prier pour qu'Alysson cesse de dire tout un tas de bêtises.
-Un peu, répondit-elle dans un sourire rêveur. Pas comme d'autres, on dirait bien.
Ca n'avait pas été dit à la version glaciale et degré négatif, bien au contraire. La main baladeuse d'Alysson avait éveillé quelque chose en miss Naekotsu ; de la curiosité, du désir sans doute. Elle se demandait donc ce que comptait faire son amie.
La réponse arriva assez vite puisque ce ne fut plus la belle asiatique qui guida la marche. En effet, Aly' l'entraîna soudainement dans le couloir, comme si elle connaissait la maison... Ou pas, justement. Ashley ouvrit de grands yeux lorsque la mutante posa sa main sur la poignée de la porte.
-Naaaaan, murmura-t-elle en entrant toutefois dans la salle.
Il s'agissait du bureau de Dewei, son père. C’était un endroit tellement bien rangé que le simple fait d'y entrer semblait le mettre en désordre. Ashley avait le coeur qui battait fort dans sa petite et ravissante poitrine. Elle était un peu impressionnée, il est vrai, car ce lieu lui était interdit depuis des années. Depuis leur arrivée en Californie, pour être exacte. Elle avait dut y mettre les pieds une ou deux fois seulement car son père, tout comme sa mère, n'acceptait pas que l'on dérange cette pièce sacrée. Dewei ne voulait pas que l'on perturbe la tranquillité de ses fiches de travail, et Asa adorait jouer les maniaques avec ces meubles de bois sombre, très chers.
-Je ne te savais pas rapide à ce point… dit-t-elle de nouveau quand elle devina les projets d'Alysson.
Bien sûr, elle n'était pas naïve au point de croire qu'Evans se serait vraiment intéressée à la visite de la maison. Pourtant, elle avait espéré que, pour cette salle-ci tout du moins, elle aurait joué la Sainte Nitouche. Raté, et en beauté. Alysson avait bel et bien envie de le faire là, tout de suite et maintenant.

Autant Ashley se réjouissait à l’idée de partager un moment d’intimité avec Aly’ (et leurs intimités personnelles), autant ici, elle espérait plutôt que ça ne se produise pas. D'imaginer qu'elles pourraient déranger quelques choses la rendait mal à l'aise et légèrement craintive. Son père ne tarderait pas à rentrer, et comme toujours il se rendrait directement à son bureau pour aller y poser ses affaires et méditer quelques minutes, seul. Comment réagirait-il en trouvant sa fille, sa chère et tendre fillette qu’il n’a pas vu depuis des mois, en train de s’adonner à des jeux des plus osés... en compagnie d'une autre mademoiselle ? Situation délicate s’il en est !
Et puis, elles n'auraient jamais le temps de tout ranger -et aussi bien que le faisait sa mère. Car il y aurait du bordel, ça, on pouvait le prévoir. Evans n'était pas du genre à rester mobile ou sage quand ses sens se trouvaient tout particulièrement éveillés. C'était une vraie lionne, Ashley le pressentait et commençait même à en goûter l'expérience par un plaquage au mur. Aucune échappatoire n'était possible sous la divine emprise d'Alysson, de son corps, de ce baiser fougueux qu'elle ne tarda pas à lui offrir.
Tout en levant ses bras pour les libérer de leur douce prison Alyssonnienne, la belle asiatique se perdit dans la danse de leurs langues. C'était brûlant et tout plein de salive, certes, mais ça avait également le mérite de faire perdre la tête (et d'empêcher de protester). Ashley avait du mal à reprendre sa respiration, ce qui créait dans sa poitrine des pulsations d'autant plus fortes. Mais elle ne mettait pas fin à ce baiser pour autant. La langue de son hôte, encore parfumée de gouttes de lait, avait le don d'être tout bonnement exquise. Elle s'en resservait, se resserrait tout autour. Elles se léchaient et ne se lâchaient plus.
Pourtant, lorsque la mutante passa les mains sous le t-shirt de sa belle, celle-ci ne put s'empêcher de tendre son bras vers la porte. Il fallait continuer ailleurs. Elle força dans tous ses muscles et ses doigts pour atteindre la poignée, et en se penchant un peu, elle réussit à la serrer. D'un coup sec elle ouvrit la porte et commença à faire quelques pas pour sortir du bureau, le dos encore plaqué contre le mur.
Afin de ne pas mettre un terme à ce contact ardent, elle se saisit de la main de sa mutante chérie, encore cachée sous le t-shirt et l'entraîna le plus vite possible dans le couloir. Ce ne fut l'affaire que de quelques secondes avant d’atteindre la salle de bain.
Ashley ferma la porte à clé et, se retournant, elle sauta sur Alysson. Celle-ci dût l'accueillir au vol, car les jambes d'Ash' s’agrippèrent en un rien de temps autour de sa taille, et ses bras de chaque côté de son cou. Son joli visage pur et blanc retourna à proximité de celui de sa douce violente pour un nouveau baiser sauvage. Et plein de tendresse.
Entre deux étreintes des langues, miss Naekotsu réussit à s'expliquer :
-M'en veux pas... l'autre pièce c'était... coup de langue... le bureau de... léchouille... mon père... caresses... impossible d'y rester plus de cinq minutes...
Et oui… Parti comme c'était, ça allait durer un moment...

Ashley avait senti qu'Alysson se déplaçait. Cependant, comme elle venait de fermer les yeux afin de savourer davantage ses baisers, elle ne vit pas où sa douce les emmenait. Bien sûr, elle pensait au jacuzzi, car c'était bien là l'endroit le plus tentant pour s'amuser un peu dans cette salle de bain. Et comme le disait parfaitement la chanson : ça mousse, mousse, entre toi et moi, j'ai la peau douce, douce comme de la soie...
Pour autant, elle n'eût la confirmation que lorsque les premières gouttes d'eau lui tombèrent sur la tête et les épaules. A ce moment là, la jeune asiatique rouvrit les yeux, baissant vite le regard sur sa Féline chérie qu’elle sentait se mouvoir encore, s’inclinant pour atteindre le fond de la baignoire. Ash' se retrouva légèrement au dessus de la mutante, ce qui lui permettait d’encore l’embrasser à sa guise. Ses lèvres vinrent effleurer le front d'Alysson puis sensuellement descendirent sur ses paupières, l'arrête de son nez, jusqu'à sa bouche où les langues ne tardèrent pas à renouveler l'expérience de l’étreinte. Impossible de toucher les lèvres de l'autre sans qu'il y ait un contact plus rapproché ! Peut-être qu’avec le temps leurs embrassades se calmeraient, mais pour l’instant, aucune des deux n'était décidée à faire languir sa camarade.
Elles en passaient presque les préliminaires, se déshabillant sans plus attendre, avec ivresse. Ou si elles suivaient les règles du jeu, les caresses préparatoires n'étaient pas des plus douçâtre... C'était sans doute dut à la violence naturelle d'Alysson –un petit bout de femme littéralement affamée-, et, plus généralement, à la violence de leur excitation. Ashley n'était pas aussi brusque et rapide habituellement ; aussi, cette soudaine accélération la perturbait. La bouleversait, certes, mais ne lui déplaisait pas pour autant.
Il est vrai qu'elle perdait un peu de ses moyens ; Alysson avait pris les commandes de la partie et Ashley ne pouvait que la suivre dans sa mêlée d’ambitions. C’est donc allongée dans le jacuzzi qu’elle se retrouva, son petit chaton au dessus d'elle. Sur le coup, elle eût le sentiment d'être moins aspergée -Alysson prenait toutes les gouttes sur elle. Mais cette sensation ne dura pas longtemps, car bientôt l'eau qui tombait sur le corps de sa douce glissa jusqu’à elle, et tout autour commença à se créer une petite mer.
Quand Alysson décida de dépêcher les ébats en faufilant sa main dans le jean de la jeune asiatique, celle-ci se mit à trouver l'atmosphère extrêmement… chaude. L'eau devint bouillante, les gouttes arides, et l'air d'une sécheresse humide des plus brutales. La peau de sa chérie devint quant à elle aussi froide et chaude à la fois. Chaude car en la touchant, elle sentait bien le désire qui s'activait sous chaque parcelle et dans chacun de ses membres ; froide, car dans ce climat ambiant, c'était la seule chose qui pouvait raisonner son petit corps suffoquant d'envie. Comme quoi, il n'y avait pas que Féline pour être en pleine forme. Les effets du lait, c'est contagieux !

Toujours est-il qu'Ashley décida de conquérir ce territoire corporel afin de s'approprier ses bienfaits -son côté glacial, doux, réconfortant. Pour commencer, elle décida elle aussi de glisser ses mains sous le pantalon de sa douce. Ou plus exactement, elle défit les boutons et la fermeture, faisant glisser d'un même mouvement le haut de l'habit. Ses doigts jouèrent avec ce qu'ils trouvèrent, caressant, explorant cette zone inconnue. Ils partirent du bas du dos, pour descendre jusqu'aux divines fesses d'Alysson. Ashley y trouva là un morceau de tissus qui l'intrigua au plus haut point. Comme pour comprendre comment il fonctionnait et quelles étaient ses caractéristiques, elle se mit à en dessiner les contours, tirant quelque peu sur les bords. Un shorty ? Ashley sourit à cette découverte et ne put s'empêcher de retenir un baiser. N'importe quel sous-vêtement aurait fait l'affaire -de toute façon, il n’allait pas rester longtemps- mais de découvrir celui-ci la rendait toute joyeuse. Allez savoir pourquoi... Elle entreprit donc d'abaisser ce morceau de tissus, après avoir préalablement touché une première fois les formes cachées au dessous. Du bout des doigts, elle caressa ces fesses délicieuses, et puis, au bout d’un moment, elle s'en saisit des deux mains, comme pour dire « à moi, maintenant ! ».
Au même instant, la miss s'était légèrement courbée, offrant davantage sa gorge et sa poitrine à la mutante. Elle pouvait essayer d'enlever ce soutif, si l'envie lui prenait de dévorer ses petits seins. Ashley ne serait pas contre, bien au contraire, elle n'attendait que ça ! Ces minces triangles de dentelle noire qui la recouvraient la rendaient tout à fait irrésistible. Pourtant, il fallait s'en débarrasser au plus vite, car elle commençait à avoir vraiment chaud !

Lorsqu'Anna et Ashley avaient décidé de sortir en boîte -surtout Ashley en fait- il avait fallut choisir la bonne tenue. MacDowell n'avait fait aucun effort, mais Ashley avait eu du mal à se décider. Il est vrai qu'en partant danser, la jeune asiatique avait surtout espéré se faire une nouvelle amie avec qui passer la soirée et la nuit. Sa dernière relation, sur tous les points, remontait à un peu plus d'un mois, date à laquelle son ex girl-friend avait décidé de partir à l'étranger. Elles s'étaient séparées d'un commun accord, et depuis, silence radio. Ca ne la dérangeait pas plus que ça. En revanche, ce qui commençait à la titiller, c'était les rapports charnels. Passé l'autosatisfaction, Mlle Naekotsu en demandait plus... C'avait donc été un dur choix de trouver la tenue appropriée. La jupe ou le jean ? La robe ou le short ? Elle avait eu envie de séduire sans pour autant montrer qu'elle était VRAIMENT en manque.
Après une bonne heure de préparation, Ashley avait opté pour un top un peu décolleté et un jean près du corps. Elle aurait pu s'appliquer encore plus, mais peu importe puisque Ash' est le genre de filles à qui toutes les fringues vont parfaitement. Le dernier souci, donc, avait été les sous-vêtements, chose qui, dans le cas présent, est très important de détailler. Elle avait d'abord adopté un ensemble très osé avec porte-jarretelles et tout le tralalala. Quitte à s'amuser, autant sortir le grand jeu. Seulement, Anna lui avait fait remarquer que ce n'était pas pratique pour danser. Il lui fallait quelque chose de sexy mais qui puisse rester confortable, surtout avec un jean moulant… Un mini shorty en dentelle noire, pour s'accorder à son soutif ! Ashley était bien contente d'avoir écouté Anna ; elle n'aurait pas supporté son ensemble de départ pendant toute la durée du voyage.
Voilà donc la question de miss Alysson résolue ! De belles petites fesses cachées mais pas trop, et un petit fruit qui n'attendait qu'à être mordu, câliné, dégusté, qui attendait beaucoup d'amour en fait !
Après s'être débarrassée entièrement du pantalon de sa douce, elle ne put résister à l'envie de lui enlever son haut. C'était simple : ces coups de langue sur sa poitrine l'avaient hautement fait frémir, et elle avait trop envie de lui donner du plaisir pour attendre d'être elle-même toute nue. C'est donc une fois le morceau de tissus écarté qu'Ashley put contempler la poitrine plutôt volumineuse de sa Féline. C'était exactement la taille qu'elle aurait aimé avoir, et servie là, devant elle, elle ne put qu'être émerveillée par ces magnifiques rondeurs... Il ne restait plus qu'à vérifier s'ils étaient fermes, mais rien qu'en les distinguant sous le soutif sans bretelles elle avait le sentiment qu'ils étaient exquis. N'y tenant plus, elle dégrafa le sous-vêtement et le jeta par dessus la baignoire. Il atterrit sur le miroir et glissa dans le lavabo.
-Oh mon dieu, j'ai tellement envie de toi... avoua-t-elle, la respiration haletante.
Elle embrassa Alysson d'un baiser très mouillé et se glissa un peu plus sous elle pour atteindre l'endroit tant convoité. Dès qu'elle l'eut à porté de sa bouche, elle lui dévora la gorge de baiser, s'avançant peu à peu sur sa poitrine délicieuse. Et tandis que sa langue caressait les deux sucreries, affamée, le bas de son ventre se collait à celui de sa douce puis se décollait en mouvements répétés. C'était un peu la façon d'Ashley de prévenir, avec sensualité, qu'elle n'allait pas tarder à « s'y mettre ».
Elles étaient là, toutes les deux torse nu, se dévorant à tour de rôle la poitrine, mais aucune d'entre elles n'avait encore osé s'aventurer plus bas, hormis pour se déshabiller et caresser. Ashley qui, dans la vie, était assez soumise, à toujours laisser les autres prendre les devants, avait moins de retenue pour le sexe. Elle fit glisser le shorty de sa douce, comme elle l'avait fait avec le pantalon, et reposa ses mains sur son fessier exquis. Puis celles-ci se déplacèrent, revenant vers l'avant, et, sans prévenir, elle glissa deux doigts dans la cachette des filles, en expirant un petit bruit sonore, comme si ce fut son jardin secret qui était pénétré. Elle demeura les yeux fermés quelques secondes, puis elle les rouvrit, sourit à sa chère et tendre et commença à jouer de ses doigts. Si Evans prenait du plaisir, alors elle en aurait aussi.

Dans une vue d'ensemble, Ashley avait envie de faire beaucoup de choses avec sa nouvelle chérie : des journées shopping, sortir en boîte, partager ses passions et chercher un appart. Cependant, dans l'immédiat, elle avait oublié tous ces jolis projets d'amies intimes (on ne peut pas encore parler de couple) et n'avait qu'un seul désire : lui procurer un bonheur charnel, et même au-delà. Il n'y avait rien de plus important à cet instant que de taquiner son côté sensoriel, de la réchauffer de l'intérieur. Ce n'était pas tant pour avoir le plaisir d'entendre ses cris qu'elle mettait toute son énergie à chatouiller l'endroit exquisément sensible -bien que ce fut des déclarations auditives hautement (et hotement) enivrantes ; non, c'était davantage pour employer le verbe « donner » à sa Féline. Bien entendu, Ashley obtenait une certaine satisfaction à procurer ce plaisir, mais c'était avant toute chose une preuve de dévotion. Dans ce lieu inattendu qu'était la salle de bain Naekotsu, dans cette baignoire précisément, Ashley s'offrait. Quand sa compagne poussait quelques miaulements, elle redoublait d'intensité, cherchant au possible à lui faire grimper les étages. La quête de l’absolu ; elle voulait lui offrir ce paradis, comme pour annoncer « bienvenue dans ma vie ! ».
Ces efforts si agréables à fournir commençaient à la mouiller elle-même, par plusieurs endroits. Haletante, miss Naekotsu sentait l'eau qui s’emparait de leurs deux corps. Les bienfaits d'être plongée dans une source, c'est que la sueur naissante était vite cachée par l’eau brûlante, et que la chaleur apaisait Ash autant que la revigorait. Pas étonnant que les japonais raffolent de leurs sources thermales ; l'endroit est propice à l'énergie... et la sensualité. Elle avait chaud, il faisait chaud, et Alysson la faisait littéralement fondre. Elle était magnifique dans son apparat d'Eve, avec quelques perles qui faisaient scintiller sa peau douce. La jeune asiatique entreprenait d'essuyer du bout des lèvres celles qui se nichaient dans des endroits chaleureux. Et de fil en conséquence, elle ne se privait pas non plus pour lui dévorer le creux du cou, descendant ensuite jusqu'à l'épaule, s'arrêtant à hauteur de ses seins. Cet atout féminin, aussi, tenait du divin ; et Ashley entreprit de le caresser par plusieurs moyens : avec son nez, sa langue, sa joue, et en dernier, sa main libre. A présent, elle était détentrice des deux plus grandes merveilles du monde, à savoir la poitrine de sa bien-aimée et, plus bas, la fleur qu'elle n'avait toujours pas quittée.
-Haaaaaaan, avait-elle susurré à plusieurs reprises aux oreilles de sa douce. En réalité, elle aurait voulut lui dire « Continue et je continue », mais elle constatait qu'avec ses propres bouffées de chaleur, le dialogue allait être difficile.
Il le devint d'autant plus quand Aly' décida à son tour de s'aventurer aux jeux interdits. Ashley fut surprise de sentir en elle ces doigts fins et qui se voulaient délicats -n'en fut pas pour autant déçue du voyage. Fermant les yeux pour savourer ces caresses de l'intérieur, elle continua à s'offrir, s'apercevant après quelques secondes que Féline imitait sa gestuelle. Le jeu du miroir... Ca intrigua Ashley, qui s'amusa à appuyer à quelques endroits qui ne seraient pas sans apporter des douceurs dans le bas du ventre. Le coeur battant à mille à l'heure, elle ressentait Alysson comme l'échos, mystique et amusant à la fois.
Et tandis que sa copine criait pour quinze, Ashley décida qu’elle lui dévorerait le menton à chaque fois qu'elle pousserait un « Myyy », ce qui se produisit à de nombreuses reprises.
Malgré le manque de confiance chez mademoiselle Evans pour ce qui était du doigté, il faut savoir qu'elle était une bonne élève, avec certaines facilités. Elle y mettait tout son coeur, et arrivait à décrocher plus que des souffles à son litchi -fruit exotique qui eut pendant peut-être deux bonnes minutes une poussée de mini cris, ponctués à chaque fois par une reprise en main d’autant plus experte. Cette aventure l'une dans l'autre confirmait vraiment les pensées de la belle asiatique : « Continue et je continue ».
Puis, miss Evans décida de lui faire découvrir ses talents cachés. Ashley eut un petit rire lorsqu'Aly s'abaissa pour cajoler son intimité. Elle souriait, heureuse de la première partie, excitée par ce que lui prévoyait la deuxième. En attendant que Féline se mette en place, elle porta un doigt à sa bouche, doigt qui, comme vous pouvez l'imaginer, était prisonnier quelques secondes plus tôt. C'était une sorte de bande annonce avant la grande production : le goût de l'essence corporelle à portée de bouche. Après quoi, elle reposa sa main sur la crinière d'Alysson, son chaton commençant déjà à lui prouver son affection.
Son sourire disparu assez vite cependant, la bouche à moitié ouverte, ébahie, surprise, et puis criante surtout. Nom de nom, ça c'était bon ! La mélodie la plus orgasmique qui soit, la sensation humide de la langue. Et le côté râpeux, également ! Comment aurait-elle put ne pas s'en apercevoir (et le ressentir surtout) ? C'était tout simplement la chose la plus jouissive et affolante qu'elle avait ressenti depuis des mois ; y'a pas à dire, Alysson était une reine ! A tel point d'ailleurs qu'elle réussissait à faire perdre tout contrôle aux muscles d'Ashley. Ses bras se contractaient sur le bord de la baignoire, comme pour ne pas lâcher, ne pas se tuer d'une overdose de sensations.
Elle avait chaud. Trop chaud. Elle en voulait encore.
Mais tout règne prend fin un jour et miss Evans tira sa révérence d'un coup d'état, ou d'un coup inattendu si l'on met fin à la métaphore. Car il va sans dire que l'événement stoppa brusquement une partie de jambes en l'air classée dans le Top 5 des meilleurs coups. Ashley resta d'ailleurs un peu sur le côté de la route, prise d'une douche froide au point culminant. Il lui fallut sans doute une minute pour s’en remettre et admettre qu'il allait falloir oublier un temps son désir oppressant. D'abord une main qui passe dans ses cheveux, le regard un peu perdu. Les explications d'Evans n'étaient pas de trop pour rassurer la jeune fille. Imaginez, après un cunni, que sa partenaire vide son estomac... Il y a de quoi se poser des questions. Ashley aurait vraiment été blessée si ç'avait été à cause d'elle -chose probable à un pourcentage négatif. Elle regardait Alysson sans trop la voir, encore un peu perturbée. Quelques secondes plus tard, et elle démarrait au quart de tour, sortant de la baignoire et aidant son amie à en faire de même.
-Viens par là ! Oh mon Dieu, tu es toute pâle ! Tiens !
Elle piocha dans une étagère située près de la porte une grande serviette de bain blanche et enroula sa chérie à l'intérieur. Elle lui frotta un petit peu les épaules puis lui recommanda de s'asseoir en l'attendant.
-Tu bouges pas, je reviens tout de suite.
Et miss Ashley courut vers la sortie pour s’engouffrer dans le couloir... avant de revenir aussitôt, de voler une serviette à son tour et d'embrasser furtivement le front d'Evans.

-Tout va bien les filles ?
C'était la voix de Madame Naekotsu en provenance directe de la cuisine (et dont la tonalité faisait peser le mystère du « a-t-elle entendu ? »). Ashley dévalait les escaliers en laissant derrière elle des filets d'eau, et fonçait directement dans la pièce où se trouvait sa mère. L'odeur des plats la frappa de plein fouet.
-Qu'est-ce qui se passe là-haut ? demanda Mme Naekotsu d'un air soucieux.
-Aly’ se sent pas bien, en fait elle vient de gerber. J'm'en occupe.
Elle attrapa le rouleau essuie-tout, la serpillière et le seau en deux temps trois mouvements puis reparti à l'étage. Sa mère voulut protester mais sa fille la réduisit au silence en claquant la porte de la salle de bain.
-Ca va mieux ? demanda-t-elle d'emblée, comme si la minute de séparation avait laissé place à une aura de guérison.
Et Ashley entreprit de nettoyer le liquide grumeleux, avec l'air le plus neutre possible. Elle ne voulait surtout pas mettre mal à l'aise Alysson plus qu'elle ne devait l'être, et n'avait pas l'intention de reparler des caresses dans l’immédiat, même pour changer de sujet. Pour elle, ça aurait davantage le goût d'un « c'est bête, on n'a pas fini ».
-Y'a une brosse à dents neuve dans le tiroir juste à ta gauche si tu veux.
Non, ça par contre, elle ne trouvait pas ça gênant à annoncer -c'était lui rendre service que de l'aider à se sentir mieux de nouveau. Elle repartit illico presto une fois la besogne achevée et nettoya au rez-de-chaussée les instruments.
-Elle va mieux ?
-Ca a l'air.
-Tu crois que le repas lui retournera l'estomac ?
-J'en sais rien. On verra, au pire elle se couchera plus tôt.
Et rebelote, Ash' qui monte. Ca fait travailler ses jolies gambettes, tout ça ! Une nouvelle fois la porte qui claque. Elle se dirige vers la malade et lui caresse les épaules, avant de remettre en place une mèche de cheveux trempée qui lui barre la vue. Une vraie fille attentionnée, presque mère poule ou trop responsable. Reste plus qu'à savoir si cette facette est rassurante pour quelqu'un qui, comme Aly, est faite d'imprévus.
-C’est ce que j’appelle avoir l’eau à la bouche, ma puce !
Tentative d’humour pour détendre l’atmosphère.

Elle se sentait bien. Au chaud dans les bras de sa Féline, c’était tout simplement un bon moment qu’elle n’aurait partagé avec personne d’autre. Encore toute mouillée et la respiration un peu saccadée due aux allez retours express et les caresses précédent l’incident, Ashley sentait qu’elle aussi avait besoin de réconfort. Pas pour les mêmes raisons que sa belle car l'amour d'une mère, elle l'avait tout juste au rez-de-chaussée, et il lui suffisait de descendre pour quémander de l'affection. Non, elle avait besoin de câlins, parce qu'elle en avait envie, et que ce désir était un peu sa marque de fabrique. Miss Naekotsu était née avec un trop plein d'amour, le coeur sur la main et toutes ces déformations sentimentales qui font d'elle ce qu'elle est aujourd'hui : une demoiselle sensible et très très très câline. Toujours un vrai chaton, à se blottir contre ses parents, ses amis, et puis surtout et avant tout, sa petite amie. A tel point qu’elle pouvait en agacer certains et on la repoussait alors poliment pour cesser les caresses. Mais en général, les girlfriends appréciaient ce petit bout de chou tout affectueux et qui avait un sens du tactile très développé.
Aussi, Ashley prit grand plaisir à se serrer contre sa douce, et de sentir son coeur battre tout près de son corps à elle. Elle aimait le contact de sa poitrine contre la sienne, son cou trempé où elle avait réfugié son visage, ses mains dans son dos, elle aimait vraiment ça, cette sincérité de l’anatomie. Comme pour le sexe, il y avait quelques temps qu'elle n'avait câliné personne. A part ses collègues de bureau avec qui elle s'entendait bien, mais le travail freinant les élans affectifs, elle n'avait traîné qu'avec Anna ces derniers temps, et MacDowell n’était pas réputée pour son amour fou. C'était la réincarnation du glacier. Ash' avait beau s'être frottée contre elle pour réclamer un peu d’attention, elle n'avait jamais eu de retour... Y’en a qui ne se rendent pas bien compte à côté de quoi ils passent !
Enfin, toute bonne chose s’arrête à un moment ou un autre et quand Alysson s'écarta, il lui fallut se faire une raison. Reprenons un peu de sérieux et écoutons ce que notre chérie va nous dire...
Comment ? Un T-shirt ?
Ash' qui était pourtant très organisée et minutieuse avait réussi à oublier ce détail de la plus haute importance. C'est vrai qu'elles n'allaient pas se rhabiller avec leurs affaires sales et surtout mouillées... Et comme elles étaient parties en quatrième vitesse du Pays de Galles, ni l'une ni l'autre n'avait emporté un soutif propre. Problème majeur. Ashley réfléchissait aux habits qu’ils lui restaient dans la maison familiale et se remémora un carton dans sa chambre contenant quelques vestiges du passé. Se retournant vers sa Alysson rien qu'à elle, m'zelle Neko lui offrit elle aussi un gros bisous sonore sur la joue avant de dire :
-J'vais te chercher ça.
En fait, elle espérait vraiment qu'Evans utiliserait la brosse à dent, car de toute évidence, Ashley brûlait elle aussi de l'embrasser. Dans le couloir, ses pas se firent tranquilles ; elle réfléchit sur ce qu’elle allait trouver. Ca risquait d’être peu glorieux, car si son souvenir était bon, il ne lui restait que des t-shirts avec pour seul motif des têtes d'animaux plus ou moins kawaï. Horreur.
-Booon, annonça-t-elle une fois dans la chambre, en passant une main dans ses cheveux. Où chercher ?
Elle ouvrit la penderie et commença à fouiller parmi les jouets de bébés et les robes qu’elle portait à ses cinq ans.
-C'est pas possible, on a vraiment tout gardé ici !
Elle hallucina presque en retombant sur sa première console de jeux et la poupée qu'elle avait eu à un de ses anniversaires. Ses parents ne devaient pas connaître le mot « brocante » ou « se séparer » et Ashley craignait d’avoir un peu hérité de ce côté affectif, presque fétichiste. Si elle avait un enfant un jour, elle se promit de ne pas agir comme ses parents : garder l’ensemble de sa collection de jouets et vêtement. Dans la tradition japonaise (imposée par sa mère, donc) l’enfant est roi jusqu’à un certain âge, ce qui pouvait justifier le nombre incalculable de souvenirs entassés dans la penderie. Depuis qu’elle était partie de la maison, sa chambre était devenue en quelque sorte le « dépotoir ».

Et puis, après quelques recherches, elle trouva le carton caché dans le fond et elle le sortit pour le jeter brusquement par terre.
-Le moment de vérité ! s’écria-t-elle.
Le carton ouvert, miss Ashley déplia un top... et eut une vision d'horreur. La tête de Pedobear se trouvait sur un t-shirt bleu turquoise, toujours aussi souriant. Ce truc-là, c'était un vieux délire, parce que, s’afficher avec un ours pédophile reconnu mondialement sur sa poitrine, fallait le faire... Cadeau d'anniversaire d'Anna, que voulez-vous... A l'époque elle avait encore un peu d'humour... Pleine d'espoir, Ashley prit le second habit entre ses mains... Deux dauphins style manga qui se donnaient la main, enfin, la nageoire et qui disaient dans une bulle mal dessinée « J’aime la Guadeloupe ». Non, pas possible.
-Comment j’ai pu porter un truc pareil ?!
Et de plus, elle n'était jamais allée en Guadeloupe ! A l’époque, elle devait croire, comme beaucoup d’américaines, que la France, c’était in. Miséricorde.
Décrétant qu'elle ne fouillerait pas davantage car d’une c’était la honte, et de deux, elle savait très bien qu’elle n’y trouverait rien de mieux, Ash’ se releva avec un petit rire nerveux avant de se retourner et... de voir qu'Alysson attendait dans le pas de la porte.
-Hm…
Silence. Avait-elle vu la même chose qu'elle ?
-Chérie, y'aura pas de t-shirts, je veux pas t'infliger ces choses.
Elle rit sincèrement, un peu gênée. Alysson pouvait se moquer d’elle maintenant, parce que ces fringues, c’était presque autant embarrassant que de montrer des photos de sois plus jeune à quelqu’un qu’on vient à peine de rencontrer et qu’on apprécie. Oui, je n’avais aucun goût à l’époque…
Mais bon, le problème de l’habillage n’était toujours pas résolu. Leur tenue était indécente –quoique délicieuse. C'est d'ailleurs en détaillant les formes de sa Féline d'amour que la belle asiatique eut une brillante idée. Elle se dirigea vers une armoire et ouvrit les deux portes. Là se dressait trois magnifiques kimonos qu'elle avait porté à de grandes cérémonies. Presque avec tendresse, elle en sortit deux de l'armoire et tendit celui qui était teinté de bleu et d'un violet sombre à sa belle.
-S'il te plaît ma puce, enfile ça... Tu vas être trop magnifique là-dedans !
Rien que de l'imaginer vêtue d'un habit aussi ‘noble’, ça lui donnait envie d’exécuter la danse de la joie. Selon Ashley, les européennes portaient encore mieux le kimono que les asiatiques. Déjà parce qu'elles avaient des formes plus généreuses, et puis elles étaient tellement belles à contempler !
Pour sa part, elle commença à enfiler l'habit, en reluquant sa Féline, jusqu'au moment où elle se rappela que ni l'une ni l'autre n'avait de sous-vêtement. Dans les affaires, elle retrouva cependant un peu de lingerie, et plus sérieuse que les t-shirts. Ouf ! Elle envoya un shorty à sa copine en riant, et cacha ses jolies p'tites fesses en aguichant un peu Aly’.

DING DONG !
C’est alors que le père d'Ashley sonna pour qu'on vienne lui ouvrir. On entendit quelques paroles venant d’en bas, la porte de la chambre n'étant pas fermée. Toute heureuse, Ash’ s'expliqua :
-Tu vas rencontrer mon père. J’ai trop hâte qu’il te voit dans cette tenue !
Pas plus au courant que sa femme concernant la sexualité de sa fille, lui, n’y verrait cependant aucun problème. Ashley l’adorait pour ça. Et elle espérait qu’Aly aussi sympathiserait facilement avec lui.
Prise d’un sursaut de tendresse, elle lui sauta dans les bras. Like a child.