Et après ? [Libre]

Il y a quelques heures...

Lors de l'attaque de la GC, Tonga a été oublié.
Invisible pendant l'opération, laissé sur place après... Oublié.

En fait, il avait aussi fui. Il s'était rapidement réfugié dans la jungle, courant de ses quatre pattes, coupant sur son passage à l'aide de ses katanas.
La jungle avait quelques choses d'anormal. Trop luxuriante, avait pensé Tonga. Bien trop, c'est sur.
A courir tout droit ou presque, on recontre des obstacles.

De par sa nature arboricole, il grimpa rapidement à un arbre et, rengeant ses sabres, il sautait de branche en branche. Il avait l'impression de retrouver sa nature profonde, comme si il avait toujours ressenti ce bien-être interne. Il avait un peu plus confiance en lui que dans cette geôle de la GC.

Il arriva plus ou moins vite à une sorte de temple. On peut dire que c'est bizarre, mais oui, il y avait un temple dans cette jungle.
Pas supersticieux mais pas non plus très confiant, il en resta là. Il n'osa pas approcher de la bâtisse, encore moins y entrer.
En fait, il se contenta de chercher de quoi se nourrir, et se rabattit sur une sorte de fruit orangé. Sucré.

Mais bref.

Il s'assit sur la branche et inclina sa tête sur le coté. Un temple ? Quel interet d'avoir un temple ici ?
A la reflexion, c'est surement pas ce recteur, heu... Frist, ou un truc comme ca, qui l'a construite. Non, vu la tronche du bâtiment, c'est un truc plus vieux.
Bien plus vieux, y'a de la mousse partout !

Quel interêt ? Surtout, pourquoi un temple sur une île aussi paumée qu'ici ?

*Gargouille*

Ah oui, faim.
Tonga, jugeant que ce fruit était bon, se régala de ses semblables. C'est fruité, quoi, mais ca remplit l'estomac. Disons que le tout est de savoir apprécier le peu qu'on a. C'est un peu nouveau pour Tonga mais il apprend vite, il faut croire.

Alors...

Et maintenant ?

Tonga avait pensé rester ici quelques jours, voir si la GC viendrait le chercher, ce dont il doutait et n'avait pas grand envie.
Puis il s'imagina aller à la Faculté. Nul doute que bien des ennuis l'y attendait, mais ce serait sans doute mieux que de rester ermite dans la forêt.
Enfin pour le moment, il aimait plutôt la vie de la jungle.
La faune ici est pas trop méchante, c'est une île isolé, style les Galapagos quoi. Y'a un cycle de nourriture, et Tonga, en étranger, n'en fait partie. Prudence tout de même, mais normalement pas grand risque.

Bref.

Que faire à présent ?

[N'hésitez pas à squatter, même en venant des heures ou des jours après, hein ^^]

[Juste pour situer ce RP se situe après l'attaque de la GC le lendemain vers 4h du matin du moins pour mon intervention. C'est donc avant la sortie dans la jungle avec Ablan et Lelfic.]

Ne pas sortir de l'île, à quoi ça rimait d'instaurer cette interdiction en attendant la nouvelle rectrice par intérim ? Enfin c'était compréhensible, cela évitait d'avoir du monde partout si jamais la GC revenait. Enfin bon c'était une option si peu probable que la jeune femme l'avait éliminée tout de suite. Il reviendrait sans doute mais plus tard, bien plus tard lorsqu'on ne s'y attendrait pas, et ça c'était inévitable. Il faudrait en vérité créer quelque chose qui nous protège tout en restant sur place. Un lieu inconnu de tous dans lequel on puisse entrer de n'importe où sans être vu et sans qu'on puisse entrer si on ne connait pas. Enfin il faudrait voir ça avec Iwëne, ce n'était pas encore le moment à présent de préparer des plans aussi étrange.

Le lendemain de l'attaque aux environs de 4 heures du matin, elle c'était rendue au cimetière de l'école et avait déposé la sculpture qu'elle avait fait en l'honneur de Félix. Enfin c'était une simple planche de bois qu'elle avait vernit afin qu'elle ne subisse pas trop de dommages avec le temps et les intempéries. Ensuite elle c'était diriger en courant vers la jungle. Oui elle aimait particulièrement cet endroit c'était calme, personne pour critiquer cette femme qui s'entraînait le plus quotidiennement possible à ces longues séances de footing. Cela la calmait presque autant que la méditation et puis elle n'avait pas envie de voir du monde. Donc la nuit c'était parfait pour ça.

Les sens aux aguets, elle s'enfonça dans le tissus épais de végétation, direction l'inconnue. Elle courrait en émettant de temps à autre quelques craquements de branches sous ses pieds. Elle arriva au niveau d'un temple quelques temps plus tard, elle n'était jamais allée là auparavant, et maintenant que le soleil se levait elle le distinguait clairement. C'était peut être de ça que parlait le texte qu'elle avait trouvé avec Ashen il y a un bon mois déjà au fond des galeries. Il avait été pris tient le mercenaire, elle ne l'aimait pas beaucoup mais cela lui fit un pincement au cœur de penser à lui et à tout les autres au travers de lui... Bref elle s'avança et repéra tout proche quelque chose de brillant : un sabre qui était visiblement tombé de quelque part, mais d'où ça c'était la bonne question.
Elle décida de s'en emparer et commença à le manier comme elle avait appris à le faire bien des années plus tôt à travers de nombreuses lectures sur le bushido. La personne à qui cela devait appartenir ne devait pas être loin il était magnifiquement équilibré et d'une maniabilité extraordinaire. Si quelqu'un digne de ce nom possédait une tel rareté elle n'avait pas pu l'abandonner en pleine jungle où aucun combat ne c'était déroulé. C'est pourquoi elle resta sur ces gardes mais continua en silence à s'amuser avec cet objet. S'il ne se déclarait pas dans une heure elle partirait avec sans la moindre vergogne, croyez moi !

Zzzzz....

Rrrrr....

Zzzzz...

Schhhh... Pzing !

Hugh ?

Alors, quand le sabre d'un fourmilier tombe alors que ce dernier dort, et que cette chute le reveille, ce sont ce genre de bruit que l'on entend.
D'ailleurs, c'est marrant qu'on en parle, parce que c'est ce qui s'est passé. Tonga dormait tranquille sur une branche, retenu par ses griffes et deux trois branches ramenées rapidement en un espèce de nid.
Tonga venait de s'endormir 5 heuresu auparavant, après avoir effectué, comme lui aurait conseillé son maitre, les repérages de base, et uriné sur le bois aux alentours.

En bref, Tonga dormait jusqu'à ce que ce malheureux incident ne le reveille.
Le sabre avait beau paraitre frèle, il en restait extrèmement solide et tapa plusieurs branches avant de se planter dans le sol.

C'est là où Tonga entreprit de descendre le long de l'arbre, plutôt lentement, puisque c'était la première fois qu'il essayait cela. Néanmoins, le temps d'arriver a hauteur d'homme du sol, il put constater que quelqu'un l'avait deja récupéré.

Une jeune femme, qui visiblement semblait maitriser le bushido. Ses mouvements souples et précis en témoignaient. Et le poids réduit du sabre ne lui changeait pas sa façon de le tenir. Dur dur, ça.

Il se tint prêt à dégainer l'autre sabre, et réfléchit un court instant. De son arbre et par cette obscurité, elle ne le voyait pas. Il y avait plus simple. Il planta son épée dans l'arbre, et y attacha son équipement.
Tout nu, il l'était à présent.
Nu comme ... comme un fourmilier.
Un vrai animal.

Et là, il redescendit, après avoir mémorisé en silence la position de cet arbre par rapport au temple (je note que l'équipement est à quelques 4m du sol, entre des branches. Il est quasi impossible de le voir du sol, je précise)

Il était au pied de l'arbre et s'avança à quatre pattes vers la jeune femme. Sans parler, juste un espèce de soufflement in descriptible qui sortait de sa "trompe"...

Il s'arreta à deux mêtres de la jeune femme, se releva sur ses pattes arrières, attendit qu'elle le regarde et pencha la tête à gauche.

Il ne dit rien et laissa son "charme animal" agir sur la gente féminine.

Un bruit de chute, enfin plutôt de quelqu'un qui arrive au sol. Elle l'avait entendu mais il venait d'un endroit où elle ne pouvait pas voir, pas tout à fait derrière son dos, mais pas loin non plus. Des pas, pas ceux d'un homme c'était bien trop rapide mais quelque chose d'un minimum conscient, il avait l'allure de quelqu'un qui observait la situation tout en y réfléchissant. Sans doute le propriétaire du sabre pour agir de cette façon là. Elle se retourna lentement tout en continuant son exercice, les sens le plus affiné possible histoire de pouvoir attaquer en cas de besoin ou du moins se défendre, mais pour cela elle ne devait pas se mettre à jour.

Lorsqu'elle fut face à l'observateur elle vit un simple fourmilier du moins c'est ce qu'elle supposa, mais il s'avança vers elle et la regarda comme s'il cherchait à l'amadouer. Ce n'était pas l'attitude d'un tel animal, elle en avait déjà croisé un et on ne peut pas dire qu'il c'était approché c'était même le contraire. Alors soit celui-ci avait un grain soit ce n'était pas un fourmilier et ce fut cette dernière option que l'enseignante choisit. Sans pour autant se montrer agressive, elle agit en conséquence, avec tout le respect qu'elle avait pu intégrer durant son éducation en Asie.

"- C'est objet est à vous ? Très belle arme je dois dire. Si vous êtes là pour autre chose que proposer votre aide à l'école je vous prierai de partir, monsieur le mercenaire. Enfin si vous voulez quitter la GC pour l'école libre à vous, je vous accompagne jusque là-bas."

C'était une invitation, oui peut être que si l'homme qui se cachait derrière cette attitude (elle a complètement oublié le fait que ça puisse ne pas être un homme) était un espion à la solde de la GC, mais bon. L'école était ouverte à tous, et maintenant qu'il était piégé là, il y avait peu de chance qu'il puisse y retourner avec leur aide. Tout était de voir s'il allait répondre ou pas. Sinon il restait encore 50 minutes au propriétaire de ce sabre pour se faire connaître, dans le cas contraire, il trouverai un message de la jeune femme...

Oui, c'est des yeux comme ca que Tonga tirait.
Décidément, le comportement animalier, il avait beaucoup à apprendre.

Il redressa alors sa tête et se remit bien droit.

-Oui absolument c'est à moi. Je dormais dans l'arbre, là-haut, et il vient de tomber.

Décidément, cette jeune femme devenait plutôt parano. On dira que c'est du à la récente attaque de la veille de la GC, il est normal qu'elle se méfie des nouvelles têtes. Mais bon, de là à ça...

Surtout que bon, Tonga est pas un truc super menaçant non plus.

-J'étais de l'attaque hier. J'avais rien demandé.

Il ne bougea pas, mais restait prêt à bondir en arrière au besoin. Un dame de cette classe n'oserait frapper une petite bête sans défense tout de même ? Il avait un sacré doute sur le moment, et de mordit la lèvre pour s'être débarrassé du jumeau de l'épée qu'elle tenait en main.

À la vue du comportement retissant et des réponses sur la défensive du fourmilier, il ne devait pas avoir prit ça comme une invitation. Ou du moins il ne le montrait pas du tout, bien au contraire... Elle avait toujours l'arme dans la main et après un petit coup de poignet qui la fit tourner dans sa paume, elle fit glisser la lame dans sa main afin de tendre la garde. Lorsqu'on était bien éduqué, on le faisait avec les couteaux qui sont aussi des armes blanches donc elle avait tout naturellement reproduit le même schéma avec ce sabre.

"- Bon et bien je pense qu'il va falloir vous trouver une chambre dans l'école, à moins que l'arbre ne vous plaise plus... Mais si cela ne vous dérange pas, j'aimerai finir mon jogging matinal histoire de pouvoir dormir au retour. "

Un grand sourire plus tard, elle attendit non sans une certaine impatience la réponse du mercenaire. Elle ne voulait pas rentrer trop tard à l'école parce que cela signifiait voir du monde et ça elle n'en avait pas envie. Déjà le fourmilier qu'elle avait devant les yeux était de trop, mais bon elle ne pouvait pas le laisser dans un tel lieu.
Comme qui dirait l'autre, qui vivra verra et c'était ce que l'enseignante allait faire. Voir la réponse pour agir en conséquence. Après tout, s'il préférait rester là libre à lui, mais cela n'était pas le choix qu'elle aurait fait elle.

Le fourmilier observa la jeune femme.
Il mit du temps à comprendre qu'il s'agissait bien d'une invitation, et attrappa la poignée de son sabre.
Il le planta dans le sol à coté de lui et joint ses mains pour saluer Malia.

-Merci, mademoiselle.

Puis, rapidement, il attrapa son sabre, et grimpa à son arbre d'un geste.
Arrivé à sa branche, il récupéra son arnachement, et le coupa au sabre. Le racommodant d'une drôle de façon, il s'en fit un arnachement dorsal et fit coulisser ses lames dans son dos.
Il jugea cela plus pratique que le système précédent.
Il redescendit alors de son arbre, et comme la jeune femme n'était pas loin, il n'osa pas retourner la voir. Il s'agit sur une branche basse et réfléchit alors à son offre.

-Et pourquoi pas ?

Malia le regarda partir. Il était étrange celui-ci, pourquoi partir le de sorte ? En tout cas il avait des manières et distinguées en plus, les manières d'un vrai japonnais, c'était si précieux de nos jours. Elle l'aimait bien quand même, juste pour ce petit détail qui ne le ferait paraitre que plus étrange aux yeux des autres sans doute mais c'était bien parce que Malia comprenait ce comportement qu'elle ne le pensait pas aussi. Du moins c'est la conclusion à laquelle elle arriva.
Elle attendit encore un peu, espérant qu'il revienne vite l'heure tournait et elle n'avait pas envie de croiser quelqu'un, elle s'en voulait bien trop pour ça. Elle avait la mort de Félix sur la conscience et c'était bien trop pour elle encore. Elle observa autour d'elle aucun signe de vie, il était partit ou quoi ? Elle cria à moitié pour lui faire savoir que s'il ne se montrait pas rapidement elle partait continuer son jogging.

"- Bon tu viens ou tu restes ici ? "

[Désolé c'est super court mais bon je sais pas quoi répondre de plus...]

Comme sorti d'un songe, il secoua sa tête et sauta à terre.
Il se redressa rapidement et vint à s'aligner à coté de la jeune femme.

-Je viens. Moi c'est Tonga... Et vous ?

Il en avait profité pour tourner la tête vers la jeune femme, légèrement sur le coté et en contre-plongée, ca le rendait soit mignon soit ridicule, suivant le taux d'ouverture à la beauté animale de celui qui le regarde.
Au fond de lui, Tonga ne se remettait pas beaucoup de tous ces changement. Okinawa, Miami, maintenant l'Inodnésie... Décidément, le fourmilier serait un animal migrateur ? De toutes façons, c'est pas comme si il y avait grande importance. La véritable importance, c'est d'être bien dans sa peau là où on se trouve et de rester en vie par tous les moyens possibles. Ca, c'est le but premier de Tonga. Le reste, c'est du bonus.

"- Malia. "

La voix n'était pas encore irritée, mais cela allait venir s'il ne partaient pas rapidement. Il c'était déjà décidé même si la pose qu'il avait prise ne présageait rien de bon. Cette tête ne revenait pas à la jeune femme, elle aimait bien les animaux et la nature en générale aussi bien la flore que la faune, mais là elle ne trouvait pas ça bien. Que cherchait-il à faire ? L'amadouer, à quoi bon elle lui permettait de rentrer dans l'établissement ? Elle n'en savait trop rien mais cela ne l'amusait pas trop.

"- Tu cherches à faire quoi gamin au juste ? "

Elle lui fit signe de la suivre et démarra sur une allure tout à fait tranquille qui augmenta en quelques minutes pour se caler à quelque chose d'élevé mais pas trop, elle ne voulait pas achever le fourmilier. Elle continua ainsi en direction de l'école sans pour autant prendre le chemin le plus court. On verrait bien jusqu'où il tiendrait et si on pouvait accélérer encore l'allure. Mais bon voyons voir s'il continuait la conversation ou pas.

La question semblait piquante, presque méchante. Ca supris un peu l'animal, qui suivait tranquillement la jeune femme. Disons que le sens de la question était un peu bizarre. Elle le prenait pour un espion, un connard, un benet ? Sans déconner, Tonga se sentit oppressé par cette question, qu'il jugea méchante.
Il suivait par contre son pas de course accélérant un peu à chaque foulée.
-Ce que je cherche à faire ? Je sais pas. Comment saurais-je ? Je sais à peine où je suis.
Il changea de stratégie et préféra utiliser ses griffes et se mettre à quatre pattes pour accélérer son rythme de course sans trop s'essoufler.

-Disons seulement que je cherche à survivre et à rester libre.

Il parlait en courant, il courrait en regardant Malia, et évitait la plupart des obstacles bas sans les voir, comme mu par un instinct animal. La course dans la forêt le ramenait à la nature, ca faisait du bien.

-Pourquoi ?

Le voyant de plus en plus à son aise dans sa course, elle accéléra de toute façon il était à quatre pattes maintenant donc il pouvait sans doute le supporter, au pire elle ralentirait mais bon là elle atteignait son rythme de croisière soit environ 15km/h. Sur une piste bien entendu elle pouvait aller bien plus vite mais elle était dans la jungle et pas question ici de se blesser. Elle continua donc ainsi son petit bonhomme de chemin, attendant sans grande conviction la réponse à sa question. Elle ne tarda pas à venir, enfin presque, car en effet le nouvel élève n'avait pas du bien interprété ce qu'elle avait dit.
Elle était tendue, affectée par les évènements de la veille, mais en plus elle le rencontrait lui... Sans doute ses mots n'avaient-ils pas été tendre, sans doute que leurs positions respectives n'étaient pas une aide pour qu'ils se comprennent convenablement l'un l'autre. Soudain elle regretta sa question, l'avait-elle blessé ? Non elle ne devait pas blesser les gens, c'était l'unité des mutants qui devait faire leur force. Rendre cet endroit agréable c'était montrer de la tolérance envers chacun même ceux avec qui on a du mal, ou au contraire bien trop de facilité.

"- Excuse moi. C'était juste ton expression, la tête sur le côté avec ces yeux. Tu n'as pas besoin d'essayer de me séduire. Le lieu est ouvert à tous, chacun pour peu qu'il respecte les quelques règles est libre d'y venir. "

Elle lui fit un sourire, continuant à courir, tournant de ci de là comme si elle avait connaissance d'un chemin bien défini, mais quasiment invisible pour un œil non expérimenté. Oui elle était déjà venu ici et oui elle connaissait la piste praticable lors d'une course à pied. Il n'y avait qu'un lieu où l'on ne pouvait pas passer à moins de posséder quelques dons capable de faire voler son corps ou du moins de le déplacer dans l'espace. C'était son cas, mais sans doute pas celui de Tonga. Elle devrait le faire passer si lui même ne le pouvait pas, et comme le lieu se rapprochait dangereusement, elle devait prendre les devant.

"- Excuse moi, mais jusqu'à quel hauteur es-tu capable de sauter ?"

La course lui fit sortir sa langue. Ca a l'air dégueu comme ca, mais c'est normal. Ca permet d'aérer son corps sans halètement sonore indiscret, et ca refroidit la bouche. En gros, ca fait du bien facilement.
Parce qu'autant dire que le course le crevait bien. Tonga était pas habitué à courir autant, mais il pourrait encore supporter un long moment ce genre d'activité. Mais le prendre à froid, là... C'pas cool, mais on fait avec.

En revanche, l'endroit lui était inconnu. Il était jamais allé ici, mais esquivait la quasi totalité des obstacles. Il lui arrivait d'effectuer un p'tit saut pour grimper sur une branche basse et ressauter de là.

-La tête sur le coté ? Oh, je cherche pas à séduire ni rien. Je crois que c'est une position de repos. En revanche, les yeux, ouais, c'est pour séduire. J'ai pas le droit ? Mon corps de rêve ne me permet pas cela ? Ben à la rigueur j'comprend.

Et effectivement, le rythme soutenu entre les deux semblait être plus compliqué pour lui que pour elle. On sentait que lui le découvrait.

-Sauter ? Euh, aucune idée. J'pense qu'en extension maximale avec un bon appui de départ, j'dois pouvoir arriver à 7 mêtres, oui un truc comme ca, quoi. Pas sur.

Courir comment cette simple action pouvait-elle faire autant de bien ? Comment faisait-elle pour vider autant le corps et l'esprit. Malia se sentait submerger par un calme qu'elle avait perdu depuis la veille, il ne serait que passager, elle le savait mais tant qu'elle courrait, elle se sentait bien, très bien... Elle n'avait pas vraiment le fourmilier dans son champs de vision, mais de temps en temps elle n'entendait plus sa foulée, c'était étrange. Un bruissement de feuilles plus tard tout redevenait absolument normal. Peu importe s'il avait voulu la tuer il l'aurait déjà fait.

"- Excuse moi je suis un peu à cran aujourd'hui. fait comme bon te semble, même si la séduction ne marche pas vraiment avec moi. "

Elle lui répondit d'une voix douce et souriante, d'ailleurs elle était si bien qu'elle souriait véritablement. Cette balade lui plaisait, c'était un fait avéré... Il semblait ne pas pouvoir arriver à son niveau, du coup elle ralentit un tout petit peu, de toute façon il le fallait si elle ne voulait pas s'arracher quelque chose. Le chemin qu'elle avait prit était comme qui dirait obstrué juste maintenant.

"- Attention, après le virage il faut sauter. "

Elle l'avait maintenant en visuel, elle avait déjà mis en œuvre ce qui lui permettrait de franchir ce tronc de trois mètres de haut tombé dans la jungle sur une si longue distance qu'elle avait décidé de ne plus essayer d'en faire le tour. Des lianes poussèrent assez vite, l'enlacèrent sans pour autant la bloquer, et la feraient passer de l'autre côté du tronc. Si Tonga avait un problème elle le verrai bien, de toute façon elle resterait en haut tant qu'il n'était pas passé...

(Tout d'abord excuse moi pour mon manque de réponse, mais j'avais plus Internet depuis un moment)

Il faut sauter.

Il faut sauter.

Tous les muscles animaux de Tonga se mirent en action. Si lui découvrait cette sensation, on pourrait croire que son corps le connaissait bien, avait besoin de cet exercice. Il se prépara à sauter et ses pattes arrières le propulsèrent en l'air.
L'impulsion visiblement non suffisante, il sortit ses griffes et s'aggrippa au tronc. Avec la vitesse, il en profita pour se tracter et passer ses pattes arrières au dessus de son torse. Entamant ainsi un saut perilleux, il fit par lacher prise et se rattrappa sur le sol, deux puis quatre pattes à terre.

Il se releva, essouflé et regarda le tronc.

- Il est vrai qu'il gène un peu ici, non ?

Puis, redrescend la tête, il fixa Malia.

- On continue ?

La mine souriante, un peu plié, les mains sur les genoux, il souffla un coup et redressa son corps d'un coup d'un seul. Il était prêt à repartir, à suivre cette inconnue à travers cette forêt inconnue, jusqu'à déboucher sur la civilisation. Mais bizarrement, il se sentait presque mieux ici. Presque...

Malia était passé sans encombre et Tonga bien qu'un peu court, surtout vis à vis de la hauteur de son saut avait réussit à se rattraper seul. Il avait surtout pu démontrer une certaine habileté doublé d'une adresse que l'on pourrait qualifier d'animale. Après tout n'en était-il pas un digne représentant de la gente animale ? Cela ne faisait aucun doute que si... L'enseignante se laissa transporter par ses lianes de l'autre côté du tronc se déposant avec une délicatesse indescriptible sur le sol. Elle lui laissa quelques secondes pour se reposer, il semblait un peu essoufflé, en trottinant sur place.
Il observa le tronc quelques secondes avant de juger qu'il n'était pas très bien placé ici, oui c'était un fait mais cela ne gênait pas du tout l'enseignante de l'avoir sur son chemin comme il avait pu le constater, donc aucun problèmes pour elle de le laisser là. Après tout elle aurait tout aussi bien pu le faire voler en éclat en quelques secondes...
Il semblait maintenant prêt à repartir, la demande accompagnant presque son geste dynamique pour se remettre sur deux pâtes. Elle repartit reprenant sans aucun mal son rythme de croisière. Elle répondit en même temps qu'elle reprenait la course, cela ne lui avait jamais posé problème de converser en courant et cela n'allait pas commencer aujourd'hui.

« - Oui il gêne un peu, mais cela ne me pose pas de problèmes donc je le laisse. Et puis cela m'assure que personne ne prend ce chemin, je suis plus tranquille ainsi. On arrivera à la faculté dans cinq minutes à peine à cette vitesse. Si tu as besoin d'autre chose n'hésite pas, sinon je vais me coucher. »

En vérité elle n'avait pas le moins du monde envie de s'éterniser, mais elle devait bien faire en sorte qu'il s'installe. Elle n'avait pas envie de croiser quelqu'un ici et encore moins de voir les mines déconfites des élèves à cause de l'attaque de la veille... S'exclure, fuir ou tout autres choses aboutissant au même résultat lui semblait une bien meilleure idée.

Une fois reparti sur la route sur les traces de son accompagnatrice, Tonga parut avoir une mine un poil plus déconfite après les dires de la miss. Pendant la course, il avait vidé sa tête, au point d'oublier le mal qu'il avait aidé à causer la veille. Qu'allaient en dire les élèves de la Faculté quant à son insertion au sein de l'école ? Comment allait le prendre la GC ? Que dirait son maître ? ET les autres professeurs ? Et cette pauvre fille qu'il avait menacé avec ses sabres...
Toutes ces questions revenaient d'un coup dans sa tête au moment où elle évoquait le fait d'arriver bientôt à la Faculté. A vrai dire, Tonga en ce moment aurait presque préféré éviter d'y retourner. Pourtant, de là à rester caché dans la forêt, il y avait une limite.
Il aurait préféré se voir comme un super-héros, dans un costume moulant en cuir bleu avec une cagoule à pointes et un symbole kitsch dans son dos en lançant des phrases choc comme "En avant les gens !" ou "Le sifflet du professeur sonne la charge du groupe", un truc cool, quoi. Non, plutôt que ça, on est cloîtré dans un monastère pour apprendre à combattre, on s'habille comme les autres, on se cache et se fait oublier. Alors, un peu plus, ou un peu moins...
Se cacher des autres lui parut la meilleure solution. Ou se faire passer pour un animal muet. Ça, ça serait cool. Il serait le chouchou des jeunes filles et impressionnerait les jeunes garçons par sa vivacité. Mais Malia, elle, savait. Il faudra donc la convaincre.

- Excusez-moi, dit-il d'une voix gentille, bien qu'un peu coupée d'une respiration légèrement haletante, j'aimerais vous demandez un service…

Il remonta à son niveau, puis grimpant d'un bond sur une branche, ressauta de là vers une branche plus haute et continua de plus belle avant de redescendre sur le sol devant la jeune femme.

-Je compte cacher mes armes. J'aimerais que personne ne sache qui je suis vraiment. Je préfèrerais rester muet devant les élèves et me comporter comme un animal sociable… Vous pouvez me jurer de ne pas me compromettre ?

Alors qu'il était devant elle, il ralentit et s'arrêta sur le chemin pour attendre sa réponse.

Il avait accéléré le pas, elle l'entendais même qui montait au dessus de sa tête, sans doute avait-il grimper. Tout ceci après l'avoir interpelé ce qui avait mis ses sens en éveille. Que voulait-il ? Et puis d'abord avant même de penser à arriver à l'école, elle devait un peu se renseigner, quel âge avait-il au juste ? C'était difficile à dire, mais en tout cas il ne devait sans doute pas être aussi jeune que la prisonnière de la veille. Non sans doute avait-il été embauché par la GC pour se boulot. Pourquoi c'était-il retrouvé dans la jungle dans ce cas ? Bonne question, elle restait sans réponse...
C'est alors qu'il atterrit juste devant elle et qu'il lui fit une proposition qu'elle ne pouvait malheureusement pas accepter. Mais bon tout était négociable, s'il répondait à ses questions sans doute pourraient-ils trouver un arrangement. Mais avant toute chose, il avait demandé à être débarrassé de ses armes, pas de soucis, elle en prendrait grand soin.

« - Avant toute chose, j'aimerai être claire. Je n'ai absolument pas peur de toi et si tu t'avise de blesser quelqu'un ou si je découvre que tu nous infiltres pour la GC crois moi que tu ne ressortiras pas d'ici vivant. J'espère avoir été clair. Sinon cet endroit est une école ouverte à tous, donc si tu l'intègre tu n'as que deux solutions être élève ou être employé, je présume que tu ne dois pas être si jeune que ça, vu le boulot que tu faisais, mais si tu désires apprendre ce n'est pas un problème. Alors que choisis-tu ? Partir ou rester ? Et dans ce dernier cas que souhaites-tu faire ici ? »

Elle le regardait droit dans les yeux avec une distance non mesurée et un respect visible. Il ne semblait pas maitriser parfaitement son pouvoir, mais peu importe, sans doute y avait-il ici d'autres choses à faire. Et puis être un élève ne l'empêchait en rien de rester avec des gens de son âge ou de partir sur le continent. Enfin pour l'heure elle attendait sa réponse, pour les armes elle les prendrait avant de repartir s'il décidait de rester ici.

Décidément, cette femme avait beau être jolie, elle ne l'aidait pas.
Il ne demandait pas grand chose, que diable.

-Jenesuispasunespionbordel.... Bon, si c'est que tu veux, je serais un élève.

Mais s'il devait être un élève, il ne se séparerait pas de sas armes. Se faire passer pour un animal sans défense est une chose, mais un élève... Il préférait les garder en ce cas. Il avait deja vu ce dont la GC était capable, il n'avait pas envie qu'ils reviennent le chercher. Hors-de-question.

- Mais en ce cas, je garde mes katanas. Je sais les utiliser, je ne compte pas blesser d'élèves, mais je préfère les garder avec moi.

D'ailleurs, il était plus victime que bourreau, il n'avait effrayé qu'une jeune élève, et touché ni blessé aucune autre personne. Alors qu'à la GC.... Malia n'avait sans doute pas du y aller, au regard qu'elle faisait. Même Tonga n'y était pas resté bien longtemps, mais le peu qu'il y a vu n'est pas réjouissant.

Visiblement il n'était pas très satisfait de la réponse qu'elle venait de lui faire, mais tant pis. Sans doute n'était ce pas vraiment le bon jour pour lui demander ce genre de service, ou alors cela n'était pas quelque chose qu'elle aurait accepté même dans des conditions différentes. Qui sait, pas elle en tout cas. Non, elle ne releva même pas l'agacement du ton du fourmilier lorsqu'il protesta au sujet de l'espion. Elle avait appris à ne jamais faire confiance peu importe la personne, ou jamais totalement tout du moins, la trahison était tellement douloureuse... Par contre, le si c'est ce que tu veux, la fit tiquer et elle démarra au quart de tour, pourtant elle se tue, attendant qu'il finisse, après tout ils étaient à deux pas de l'école désormais et cela n'était qu'une question de temps pour qu'elle se retrouve à nouveau seule et qu'elle broie à nouveau du noir.

« - Ce que je veux, comme cela à l'air de t'intéresser, c'est que cette école n'est pas lieu d'être, qu'aucun être humain ne soit transformé en cobaye ou même créé pour cela, que toutes ses abominations n'aient jamais existé. Oui ce que je veux ne peux pas se réaliser dans l'immédiat donc je fais tout pour rendre le présent moins désagréable aux plus jeune, moi je n'ai pas eu cette chance. Il y a ne salle d'entraînement si tu veux t'entraîner dans l'école. »

Elle lui sourit puis repartit n'ayant plus rien à dire, cette petite pause n'allait pas lui faire du bien aux jambes, et puis vu l'heure elle risquait de plus en plus de rencontrer des gens et ça elle ne le voulait absolument pas. Espérons juste que cela ne soit pas le cas. Quand à Tonga, s'il avait autre chose à lui dire, il devrait le faire en courant, ou l'arrêter à nouveau.