[Epreuve] Les débuts d'Hailey

Invité

Le lendemain de son combat avec Ashen, Hailey se leva avec un mal de crâne persistant et les muscles endoloris. Elle n'y était pas allée de main morte hier, et son adversaire non plus... Fermant le poing, l'autralienne se rappela le coup qu'elle avait pu placer au dernier instant; elle en avait encore les jointures douloureuses. Mais elle était plutôt satisfaite du résultat: elle n'avait certes pas vaincu, mais elle était allée jusqu'au bout. Et cela, c'était ce qui lui importait le plus.(1)

Ce qui ne l'empêcha pas de grimacer lorsqu'elle mit les pieds hors du lit. Mais après quelques pas et mouvements d'assouplissements, elle se sentait déjà mieux. De toute façon, hors de question d'aller voir l'infirmière de la fac'; après l'avoir croisée dans les couloirs lors de cette étrange soirée avec la malle sur pattes, Hailey s'était jurée de ne jamais se faire assez mal pour avoir besoin de ses services.

Bon, un brin de toilette pour se rafraîchir et se donner un teint de pêche(2), et des vêtements propres et confortables pour remplacer ceux de la veille, ruinés par son crapahutage le long de la falaise. Et comme elle ne comptait pas lutter contre qui que ce soit aujourd'hui, une simple chemise noire et un jeans feraient l'affaire.(3) Sans oublier ses lunettes, parce qu'elle préférait éviter les lentilles dans la mesure du possible; et comme elle avait la flemme de chercher de quoi les attacher, elle laissa ses cheveux lâchés et se dirigea d'un pas flâneur vers le réfectoire. En chemin, elle faisait jouer les muscles de son bras gauche, qui se remettait gentiment de la torsion d'Ashen.

C'est ainsi qu'après un solide petit-déjeuner(4), notre australienne se retrouva à déambuler dans les couloirs de la Faculté. Elle n'avait pas croisé Spike, mais comme elle n'était pas du genre collante, ses pensées étaient pour l'heure tournées vers tout autre chose: le billet qu'Ashen lui avait remis -lancé serait plus juste- après leur affrontement d'hier. Et, curieuse comme un philosophe éphébien, elle avait donc décidé de se rendre maintenant à la bibliothèque, parce que cela lui semblait logique de commencer par là pour une histoire de livre.

Aussi, c'est une Hailey fouineuse qui pénétra dans le saint des saints. Elle était déjà passé quelques fois dans le coin, toujours ravie de se trouver de nouvelles histoires à dévorer ou de nouvelle connaissances à ammasser, et elle passait entre les rayonnages, se demandant par où elle pouvait bien commencer. Entre un fabuleux ouvrage sur les moeurs reproductrices des serpents corail et une étude comparative sur les concombres de mer, la jeune femme ne se sentait pas d'humeur à fouiller les rayonnages un à un.

Alors, si elle se fiait au billet, qu'elle avait repéré sur le panneau d'affichage du hall d'entrée il y a quelques temps (mais auquel elle n'avait pas prêté plus d'attentio que ça, étant donné que ça ne la concernait alors pas), d'autres élèves avaient sûrement dû entreprendre des recherches. Lesquels? Aucune idée; elle ne connaissait pas le degré d'ancienneté de chacun, et personne n'avait jamais mentionné avoir participé au jeu (sans doute tordu) d'Ashen. Par contre, il était probable que ses prédécesseurs soient passés à la bilbiothèque, et aient fini par repéré le bon bouquin -si c'était bien un bouquin.

Ce n'est pas comme si elle pouvait suivre leurs traces, mais il y avait toujours moyen de se renseigner sur les allées et venues, surtout si elles concernaient un rayonnage précis...

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(1) En dernier lieu venaient la courbe évolutive de la prodution des crevettes àThaïti et, ensuite, ce que pouvait penser Ashen Kushter.

(2) Ou au moins de mandarine, Hailey n'étant pas spécialement coquette.

(3) Plus tous les sous-vêtements habituels. Ce n'est pas parce qu'on ne le précise pas qu'il n'y en a pas, non mais.

(4)Petit-déjeuner qui consistait en trois saucisses grillées, deux tranches de bacon, une assiette d'oeufs brouillés avec une large tranche de pain, deux verres de jus d'orange et une bonne tasse de thé. Rien de tel qu'en léger encas pour bien commencer la journée, et hors de question de se contenter d'un de ces horribles croissants plein de miettes ou de ces écoeurant céréales. A la rigueur une tartine au miel, pour compléter...

Arbitre Nombre de messages : 368 Date d'inscription : 21/11/2006

La bibliothécaire aurait bien pu te renseigner, effectivement... Si il y avait eu une bibliothécaire en fonction, au moment où tu déambulais ici. A ce moment là, à part quelques élèves flânant entre les rayonnages, il n'y avait pas grand monde.

Peut-être était-il bon de te remémorer le contenu de l'énigme, afin d'avoir une idée plus précise de ce que tu devais chercher - et trouver.

Invité

Où qu’elle était la bibliothécaire ? Pourquoi il n’y avait pas de bibliothécaire ? C’était pas normal ça ! Ca allait à l’encontre de toute une série de clichés narratifs qui comprenaient de vieilles femmes acariâtres à grosses lunettes, clignant des yeux tells des taupes furieuses devant l’importun qui ne pouvait venir que pour salir les précieux bouquins de ses vulgaires papattes toutes sales de rustre ignorant !

Bref, Hailey pouvait dire adieu à la solution de facilité. Croisant les bras sur sa poitrine, elle se fendit d’une moue agacée. Habituée à suivre la loi du moindre effort, elle n’était guère motivée à retourner toute une bibliothèque pour trouver la solution à une énigme idiote qu’elle supposait bidon. Faut dire que démarrer ainsi l’agaçait, et elle ne pouvait s’empêcher de râler intérieurement contre Ashen et ses idées qui allaient forcer une pauvre jeune fille innocente à suer sang et eau pour trouver la solution.

Non mais c’était vrai, à la fin : pourquoi fallait-il toujours travailler ? Elle avait passé sa vie à faire chauffer ses méninges et résultat, tout ce qu’elle ne pouvait comprendre tout de suite l’ennuyait. Mais bon, elle savait pertinemment qu’il lui fallait résoudre le mystère si elle voulait dormir tranquille cette nuit. Hors de question pour Hailey Daniels de reculer, même si elle aurait mille fois préféré aller faire une balade dans le parc ou toute autre occupation.

Bon, alors, une clef, un bouquin, une histoire de cachette… De toute évidence, la clef de l’énigme se trouvait dans un livre, ou du moins y était liée. Seulement, l’australienne n’avait pas très envie de retourner une à une chaque reliure. Elle n’avait pas envie de se fatiguer, et puis zut, elle allait d’abord procéder autrement,

Plouf plouf plouf c’est pas toi donc c’est toi… Après une méthode hautement scientifique dictée par l’ennui, la jeune femme s’empara du livre sur lequel son doigt s’était arrêté et commença à le feuilleter sans même prendre le temps de jeter un œil sur le titre.

Citation :

« Il est communément admis que la communauté prime sur l’individu lorsque la masse hurlante des foules se précipite dans le caniveau absurde de la condition humaine. Ce n’est que manifestation propre à rien qui découle du cœur, mais ce qu’il est important de constater, pour autant qu’on creuse le sujet comme il le mérite, c’est que l’aspiration nihiliste n’en est que le résultat (pour autant que la relativité des causes soit appliquée, voire note 234), et puis comme disait mon pote Friedrich, on va pas s’en friser les moustaches (qu’il avait fort jolies d’ailleurs, voire note 342.7) »

D’accooord. Pourquoi fallait-il toujours que les philosophes manient la grammaire comme s’il s’agissait d’un théorème géométrique ? Etouffant un bâillement, Hailey remit le livre à sa place et tourna sur elle-même telle la Belle dans la bibliothèque de la Bête, l’enthousiasme en moins. Picoti, picota…

Allez, fini de jouer, il était temps de s’y mettre pour de bon ! Faisant craquer ses jointures, elle commença à longer les rayonnages, à l’affût du moindre détail qui tranchait avec le reste. Un livre qui n’avait rien à faire dans ce rayon là, une couverture étrange, un panneau avec noté « Ici : indice ! »… Elle avait toujours été observatrice, et elle espérait que cela allait lui servir une fois de plus.

Pffff… « Châteaux et cabanons du XVIIIème siècle », « Charbon et usages » C’était pas comme si y en avait un qui parlait de clefs, ou même de serrure, tiens ! C’aurait été trop facile… Par contre, son œil finit par être attiré par un livre plus épais que les autres au milieu de divers traitements et autres manuels. L’objet dépareillait singulièrement au milieu de ses semblables et quand on y regardait de plus près, il avait l’air franchement déplacé. Et puis pourquoi pas ?

Sans se réjouir trop vite, la jeune fille avança le bras et s’empara du bouquin…

Arbitre Nombre de messages : 368 Date d'inscription : 21/11/2006

Par chance, alors que tes yeux se promenaient sur la rangée de livres, tu put en remarquer un, pour le moins étrange: couverture cartonneuse, pas de numéro, ni de nom d'auteur, juste un titre: La réponse".

En tirant cet ouvrage, tu pourras également constater qu'il n'avait rien à voir avec un livre: c'était une simple boîte en carton en forme de livre, en carton brut, pas même décoré. A l'intérieur, une simple bandelette de papier, visiblement déchirée dans un roman:

"... Et au fond du refuge de Nessie, sommeillait le coffre contenant le trésor..."

Le reste de " l'emballage" semblait vide, pas d'autre indice...

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