Discussion matinale, miam miam !

Vitalie longeait les murs d’acier, l’esprit intrépide et paniqué. Ce ne serait pas une bonne chose qu'on la surprenne, elle le savait. Avec précautions, elle se frayait un chemin dans les couloirs, restant le mieux qu'elle pouvait discrète et silencieuse. Vêtue d'une combinaison noire comme la nuit, la jeune fille se fondait dans la pénombre ambiante, tel un chat dans l'obscurité.
L'idée lui était venue depuis qu'elle avait mis les pieds dans la planque des rebelles. Elle devait savoir, donc elle avançait.
Soudain, la jeune Darshaw se retrouva face à une porte. Elle était grande, imposante et fabriquée dans du pur métal.
*Trouvée !* pensa-t-elle, toute enjouée. Un sourire coquin se dessinait sur son visage angélique, un sourire machiavélique.
Près de la porte, un digicode barrait l'entrée au lieu secret. Si près du but, elle ne pouvait se décourager par une simple formule de numéros. C'est pourquoi elle dégaina son mini laser et le pointa en direction du "garde".
*A nous deux, mon p'tit...*
Sur cette pensée, elle activa son arme qui refléta un rayon rougeâtre presque rosé, et qui crama en un rien de secondes, le prétendu protecteur. Tu parles d'un engin sûr et efficace... La porte s'ouvrit lourdement, en dégageant une fumée épaisse, sans doute un gaz soporifique. Qu’à cela ne tienne ! La jolie Vita' avait pensé à tout. Remontant sa cagoule noire de voleuse au niveau de sa bouche et de son nez, elle retint sa respiration un instant et se faufila dans la petite ouverture. Une fois à l'intérieur de la fameuse salle, elle donna un violent coup de pied sur la porte qui se referma sinistrement. Au moins, elle ne se ferait pas surprendre.
Intriguée, Vitalie fit un tour circulaire de la pièce, observant chaque détail. Au centre, il y avait un bureau. Les dossiers et les paperasses s'entassaient tellement dessus qu'il était difficile de savoir en quelle matière était fait le meuble de travail. Du bois ? Du marbre ? Et ce lustre, suspendu à forte hauteur, depuis combien de temps n'avait-il pas été nettoyé ? La poussière ambiante lui donnait la nausée, mais elle se retenait de tousser, de peur d'être surprise en plein de délit.
Fort décidée à mener à bien sa mission, elle avança à pas de velours jusqu'aux rangées d'étagères, légèrement en retrait sur sa gauche. Observant une à une les commodes, elle sentit soudainement une boule se serrer dans sa gorge. Il y avait des tiroirs, beaucoup trop à son goût.
*Souviens-toi, troisième colonne, le dernier.*
Repérant sa proie, elle s'accroupit à terre et observa le mécanisme. Une simple clé suffisait pour avoir accès aux dossiers. Ridicule, vraiment... Elle qui croyait avoir affaire à un grand homme, voila qu'il montrait de véritables signes de faiblesses en protégeant son domaine aussi bien qu'une poule protégerait un boeuf. Enfin, elle ne pouvait pas lui en vouloir à ce pauvre monsieur... il était mort.
Une fois de plus, elle actionna son mini laser. La serrure crochetée -ou dans le cas présent, totalement exterminée-, elle se mit à fouiller avec un soin particulier pour ne pas déranger le bazard ambiant. Ne laisser aucune trace, tel était le mot d'ordre.
Après une ou deux minutes, elle dégota ce qu'elle cherchait. "Dossier Top Secret 7889" pouvait-on lire sur le papier jauni par le temps. Vitalie souffla doucement dessus, dégageant la poussière, puis observa son bien avec de grands yeux admiratifs. Elle le détenait enfin... elle allait enfin tout savoir sur Arok !
Dedans, elle découvrirait bien plus qu'une simple représentation picturale, comme c’était le cas pour le tableau accroché sur le mur derrière le bureau. Oh, il avait l'air drôle le colonel avec son air sérieux et son cigare entre les pattes avant ! Mais maintenant qu'elle allait connaître sa vie dans les moindres détails, ses secrets les plus secrets, il ferait moins le malin...
Un sourire diablement enjoué s'anima sur son visage d'habitude si juvénile et innocent, tandis qu'elle ouvrait le dossier, avide de savoir...
"Je t'ai bien eue, poupée."
"Tu cherchais quoi dans ce dossier ?"
"Ah, comme ça, tu veux me détrôner ? Tu veux ma place ?"
"Mais je ne te laisserais pas le M.I.L comme ça !"
Déconcertée -encore plus que déçue-, elle tournait les pages aux inscriptions étranges à une vitesse de plus en plus entraînante. Pourquoi diable ne trouvait-elle dans ce dossier que de simples menaces, qui plus est, qui lui étaient toutes adressées ?!
"Pour m'avoir, tu devras me chercher."
"Mais lorsque tu me trouveras, je te tuerais."
"Attention."
"Vitalie."
"Le lapin est caché dans l'armoire."
Les yeux écarquillés par la stupeur, elle pestait intérieurement de s'être fait avoir aussi facilement. Le colonel était rusé, il avait pensé à tout ! Aucune trace de sa présence dans la salle, pourtant, elle avait le pressentiment qu'on l'observait. Devenait-elle folle ?
Soudain son regard dévia dangereusement vers l'armoire derrière elle. Lorsqu'elle était entrée, elle n'y avait pas fait attention. Maintenant, le meuble prenait une apparence redoutable...
Terrorisée, Vitalie n'arrivait plus à bouger et restait tétanisée au sol, incapable de réagir. Pendant ce temps, l'armoire commençait à s'agiter dans tout les sens. Une bête féroce se débattait à l'intérieur, tentait de s'évader de sa prison...
Ce n'est qu'après quelques secondes de quasi-silence, où on n'entendit que les grognements de la bête, que cette dernière ouvrit violemment sa « cage » et courut à toute vitesse en direction de la jeune espionne. Etrangement, il était tout rose cet animal, et pas terrifiant du tout. De longues oreilles pendaient sur sa tête et s'agitaient au rythme de ses foulées. Ses pieds, énormes et velus ne couraient pas en fin de compte, ils sautaient. C'était un lapin. Un lapin rose. Et en réalité, ce n'était même pas un lapin, mais un être humain. Vitalie le connaissait, depuis peu certes, mais elle l'avait déjà reconnu.
Spyke, déguisé pour l'occasion, lui bondit dessus sans qu'elle ne puisse faire le moindre geste de résistance.
"Zeeeee t'aaaaaaaiiiimmmmeeeee !!!!!!" hurla-t-il comme un cri de guerre, alors qu'il commençait à déshabiller la jeune femme, de la bave tout autour de la bouche.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!
Vitalie se réveilla en sursaut, le visage perlé de sueur. Son souffle était rapide, sa poitrine se soulevait à chaque battement de coeur. Il lui fallut un bon moment avant qu'elle ne revienne à la réalité et puisse prendre un peu de recul. Cette nuit avait été éprouvante –tout comme la journée qui la précédait-, et elle avait du mal à calmer son surplus d’énergie. Tellement prise dans le feu de l'action de son rêve, elle en avait oublié la réalité, et se demandait maintenant, au réveil, où elle se trouvait. Encore toute tremblante, elle passa une main sur son visage, comme pour se rassurer. Un rapide coup d'oeil à l'horloge qui se reflétait au plafond en chiffres rouges et fluorescents -la même couleur que son laser du rêve- et elle se laissait retomber lourdement sur le matelas, soulagée. Peu à peu, elle se souvenait. Matt était partit, elle se trouvait entre les murs du M.I.L, plus précisément dans la chambre du lieutenant Kelian...
-Pfiou ! souffla-t-elle. Drôle de rêve, ma vieille... tu bas ton record encore une fois !
Une des choses amusantes chez Vitalie, c'est qu'elle parlait souvent toute seule. Très souvent.
Une fois qu’elle fut absolument sûre d’être bien éveillée (la bonne excuse pour rester un peu plus au lit…), elle sauta sur ses deux pieds et s'engouffra à toute vitesse dans la salle de bain. Après une bonne douche glacée, elle revint en furie dans sa chambre provisoire et ouvrit en grand les armoires du lieutenant. Elle se retint de ne pas pouffer à la vue des sous-vêtements de l'homme, cachés pour la plupart sous des tonnes et des tonnes d'armes et autres objets de torture. Non, elle ne devait pas rire, il lui avait si gentiment prêté sa chambre. Non, elle devait se retenir, par respect...
-C'est troooooop !!!!
Ne résistant pas à la tentation, elle s'écroula par terre, pliée en deux. Après cinq secondes de fou rire intense, elle se releva, sérieuse et déterminée à désigner les fringues du jour. Choisissant au plus grand des hasards, LE tee-shirt LE PLUS moulant de la garde robe militaire qui s’offrait à elle, Vitalie l'enfila et se prit un pull kaki en plus, histoire de pas avoir froid en route. Hop, elle posa sur ses jolies fesses, la minijupe de la veille et sortit en vitesse de sa piaule -qui n'était pas la sienne.
S’aventurant dans les couloirs, elle trouva à son grand bonheur, une salle qui semblait plutôt « communale et chaleureuse » parmi ce grand étalage de salles d’entraînements. Elle ouvrit la porte de celle-ci (comme dans son rêve, mais en plus simple) et examina la large pièce. Grande, avec une table, des chaises et un frigo, c’était ici qu’on mangeait apparemment…
Sans se gêner, elle ouvrit le coffre à miam-miam et plongea littéralement sa tête dedans.
*Moui, moui, moui… WAAAIII !!!*
La demoiselle venait de trouver le lait, bien caché tout au fond de l’armoire réfrigérative. Après vérification de la date indiquée sur le haut de la bouteille –elle avait confiance en Aube niveau propreté, mais pour les gars c’était une autre affaire- Vitalie en conclut que l’ingrédient n’était pas encore périmé.
-Chouette !
Là, elle venait de flasher sur un paquet de Chocapics et le serra aussitôt contre son cœur. Ah, c’est qu’elle les aimait ses Chocapics d’amour….
Bref, une fois tout son p’tit dej’ au rendez-vous, la demoiselle choppa un bol et une cuillère puis s’installa à table. Tandis qu’elle mélangeait le lait aux céréales, elle repensait à son étrange rêve. Le début était plutôt déstabilisant, et ressemblait un peu trop à la réalité. Elle venait de comprendre qu’elle ne savait rien du colonel Arok, et que, contre toute attente, elle voulait en apprendre davantage à son sujet. Vivement que les autres arrivent, elle avait des questions à leur poser…
En revanche, la fin du rêve –ou cauchemar, appelez ça comme vous voudrez- était particulièrement amusante, voir total délire. Nan mais c’est vrai, quoi… Vous imaginez, vous, Spyke-le-beau-gosse déguisé en lapin rose ?
Y’avait de quoi se marrer en mangeant ses Chocapics… Chose qu’elle fit sans plus tarder.

*Spyke...*
Rien que de penser au nom de son futur coéquipier, Vitalie était littéralement morte de rire. Elle pouffait intérieurement, tandis que Aube entrait dans la salle de détente, à son tour. Elle titubait, comme les personnes super mal réveillée -voir pire, et finit par se prendre un mur en pleine tronche. Aube hurla à l'injustice et jura la mort de Spyke, ce qui ne manqua pas de faire exploser de rire, la jeune Vita', qui jusqu'alors, essayait de se contenir du mieux qu’elle pouvait. Au M.I.L, tout était dans la finesse...
Enfin, la militaire ramena son petit dej' à la table, et s'installa aux côtés de Vitalie. Un bol de thé contre un bol de Chocapics... Oui, tous les goûts sont dans la nature !
Après nous avoir fait une prestation des plus naze en nous interprétant une chanson inconnue de la populass', Aube remarqua enfin la présence de la jolie motarde et lui lança quelques mots qui devait se rapprocher du "bonjour" habituel -si on faisait une bonne traduction.
Vitalie agita machinalement la main -comme le faisait les gamins, et lui afficha un grand sourire sympathique. Sourire qui se crispa lorsque Logan fit son apparition…
Simplement vêtu d'un drap blanc, il avançait à l'aveuglette, complètement inconscient de la situation. Son cas était encore plus désespéré que celui de Aube... Apparemment, seul Vitalie était capable de se lever sans avoir la tête dans le cul... Pour conclure ce débat, nous attendrons donc la venue du lieutenant Kelian.
Mais pour l'heure (du déjeuner), seul la jolie p'tite blonde semblait avoir remarqué le détail perspicace que ses deux colocataires avait négligemment snobé : Spyke était tout nu.
Bon, pas totalement, c'est vrai... Mais Vitalie pouvait déjà mater une bonne –notons que ce mot est à interpréter à son sens premier et second- partie de son anatomie. Et le pauvre gars continuait d'avancer, son drap descendant de plus en plus... Jusqu'à laisser apparaître une petite paire de fesses toutes rondes.
Autant dire tout de suite qu'aucune des deux filles n'allaient lui faire de remarque. Lorsqu'on a un si beau spectacle, on se la boucle, en général...
Spyke continuait donc de chercher quelque chose dans le placard tandis que Vitalie stoppait de manger ses Chocapics et s'adonnait à une tout autre activité : mater ce que Logan exhibait sans s’en rendre compte.
*C'est encore plus appétissant que du chocolat praliné enrobé de caramel...* ne put-elle s'empêcher de penser, tandis que le jeune homme commençait à se retourner...
Miam !
Et non, n'allez pas vous imaginer des choses ou même des trucs ! Vitalie n'était ni une grosse perverse ni une obsédée révolutionnaire (comme notre cher Arok), à l’inverse de ce que certain sont en train de penser à l'instant même... C'est juste, que, en jeune fille normalement constituée et sage d’esprit -si on lui enlevait ses exubérances et son don fatidique pour attirer le danger, lorsqu'un jeune garçon (plutôt pas mal, de surcroît) offrait une vue aussi sympathoche, dirons-nous, il était tout à fait logique et justifié, qu'elle profite du spectacle. Et puis... qu'est-ce qu’elle y pouvait si Logan avait décidé de montrer ses attributs virils ?
Bref, toujours est-il que Vitalie ne pipait mot et se contentait d’observer la scène (non sans l’apprécier au passage…).
Spyke avait donc fini par dégoter son petit délice du matin, une bouteille de Wiski (là encore, chacun ses goûts !) et vint s’asseoir en compagnie des deux demoiselles.
*Il boit ça dès le matin ?*
Ce fut la question que se posa la jeune fille avant de replonger dans ses rêveries. Oui, rêveries, pas fantasmes… Parce qu’elle se voyait mal pencher la tête sous la table pour mater encore un peu, alors que le garçon venait de poser ses fesses sur la chaise... Bonjour la discrétion !
Maintenant qu’elle voyait le visage de Spyke, Vitalie repensait à son étrange cauchemar de la nuit dernière.
Instantanément, elle se pinça les lèvres et se mordit la langue pour ne pas éclater de rire à nouveau. L’image du Logan du rêve se redessinait dans son esprit… Oh qu’il était mignon le lapinou ! Et puis maintenant, en plus, il était tout nu comme un vers !
Cette drôle de scène aurait pu durer encore de longues minutes si notre Spyke national n’avait pas décidé de plonger la bouche dans son verre d’alcool… et de la ressortir aussitôt pour recracher tout le liquide. A l’exemple de Aube, il proféra de nombreux gros mots et pesta rageusement contre sa boisson. Bah quoi ? Il fallait pas être bien malin pour savoir que le Wiski, le matin, c’était pas recommandé par les médecins…
Or, ça avait l’air plus grave que ça, parce que Spyke se tira de la salle en courant. Déjà, on pouvait l’imaginer en train de dégobiller…
Vitalie en était sûre : Il y avait des ingrédients périmés dans les placards.
Après la fuite soudaine de l’exhibitionniste, la jeune fille avait grimpé sur la table et avançait à quatre pattes jusqu’à la bouteille. Lorsqu’elle atteignit cette dernière, elle lue l’étiquette qui y était accroché.
"Urines du colonel Arok, année 2048"
-Ahhh ! Mais c’est immonde ! s’écria-t-elle, une petite grimace sur la frimousse.
Puis, se retournant vers Aube, elle lui montra la boisson et toute deux s’échangèrent un regard qui pouvait se traduire par : « Arok… gros dégueulasse ! ».
Vitalie descendit de la table et alla jeter vite fait bien fait, la bouteille dans la grosse poubelle. Franchement, elle félicitait d’avoir vérifié l’authenticité de ses Chocapics avant de manger. Dieu sait ce qu’il pouvait y avoir encore dans ces placards…
En allant se rasseoir à sa place, la jeune fille trouva par terre le fameux drap de Spyke. Sans réfléchir, elle le ramassa et le posa sur la chaise voisine de la sienne. Comme ça, si le jeune technicien revenait, il devrait passer tout près d’elle pour récupérer son bien. D’ici là, elle aura eu une nouvelle occasion d’observer ses parties intimes…
Enfin, Vitalie reporta son attention sur son bol de céréales, et se dit que, peut-être, le moment était venu de commencer l’interrogatoire sur Arok… Et ça allait commencer par une question bizarre :
-Arok conserve beaucoup d’urines dans les placards ?
Qu’est-ce que je vous disais… ?

De quoi ils parlaient ? Kelian avait bien demandé de quoi ils parlaient ?
Et bien en fait, ils n'avaient pas échangé beaucoup de mots depuis le début de la matinée... La jeune Darshaw avait pourtant essayé d'engager la conversation sur le sujet « Arok ». Mais Aube lui avait répondu comme elle en aurait de fait de même à une gamine de cinq ans -ce que pouvait parfois être Vitalie-, et avait insisté sur le fait qu'ici, au M.I.L, la femme était inférieure à l'homme. Du moins, pour l'instant...
Oula ! Sur le moment, la jeune fille s’était dit que sa collègue avait dût endurer de sacré coups de la part de ses coloc' masculins. Pour sûr, on lui avait fait des choses pas nettes et ça l'avait marqué... Il faudrait donc rétablir l’ordre dans tout ça ! Avec Vita, ça allait chauffer, croyez-moi ! Maintenant qu’ils étaient un nombre pair et qu’il y avait deux membres militaires pour représenter chacun des deux sexes opposés, si les mecs désiraient rester des feignasses de premières toute leur vie –ou du moins, pendant leur service au M.I.L, le nouveau leader se chargerait, avec un malin plaisir, de flanquer les coup de pieds au cul ! Oh que oui, y’allait avoir du changement !
Mais que la gente masculine se rassure, ce ne serait pas pour tout de suite de suite. Et pour cause ! Il y avait un problème majeur avant le rétablissement de la femme au pouvoir… Vous avez deviné ? Bravo ! Et oui, il s’agit bel et bien de notre cher, notre divin, notre exceptionnel et talentueux Michael Spyke Logan !
Tandis que les deux demoiselles se tenaient tranquillement à table, un peu plus loin, on avait plaisir à imaginer une scène pour la moins… écoeurante. Dans la salle de détente, il y avait déjà l’aperçut sonore. Il restait donc plus qu’à s’inventer les images. Et oui… rien de mieux pour augmenter l’appétit ! Soudainement, les chocapics de Vitalie prenaient un tout autre aspect à ses yeux, et pas forcément le plus avantageux. Aller savoir pourquoi…
Bref, après quelques minutes de pur bonheur, notre jeune Logan rejoignit le duo féminin, fier comme un paon.
-Tiens, Spyke est reven…
La jeune fille ne termina pas sa phrase, trop abasourdie par ce qui se passait quelques mètres devant elle. Oui, le coup du PQ sur le kiki, ça faisait un choc, tout de même ! D’autant plus que le technicien abordait un sourire des plus triomphant, comme si son astuce était LA solution du siècle.
*Extra !* pensa Vitalie, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés.
Jamais elle aurait pensé faire un truc pareil ! Côté exubérance royalisme, le jeune homme détenait les records ! Si elle voulait le surpasser, elle devrait vraiment y mettre tout son art (et peut-être tout sa perversion, aussi). Mais, rassurez-vous, elle l’aura un jour, elle l’aura ! (C’est la MAF que j’préfère… c’est la MAF ! Maf ? Michael Addict Forever !)
Par la suite, Spyke se mit à fouiller de nouveau dans un placard (mais pas le même que tout à l’heure, heureusement !). Tandis qu’il cherchait une nouvelle bouteille, Vitalie ne pouvait s’empêcher de mater ce joli p’tit cul, une fois de plus.
*Graaawwww* s’extasiait-elle mentalement, tout en se mordant la lèvre inférieure. Pour peu que Logan se serait rapproché, elle en aurait bavé dans son bol. Quoi que… Le rouleau de papier toilette la laissait quelque peu perplexe et refroidie. Baaah, on peut pas tout avoir dans la vie !
Enfin, monsieur l’exhibitionniste se retourna et agita sa trouvaille, tout content de son emplette. C’est à cet instant qu’il jeta un regard perçant sur Vitalie, ou plutôt son décolleté. Ce genre de zieutage malsain, elle avait l’habitude, la demoiselle ! En général, elle en retournait une à celui qui s’excitait devant son opulente poitrine et lui crachait à la figure des mots du genre : « Espèce de pervers ! ». Mais en réalité, elle kiffait grave le fait d’avoir un tel impacte sur les hommes, juste avec une paire de nichons super volumineux. Oui, la gente masculine avait un certain don pour se rabaisser à leur sens premier –ce qui, parfois, ne déplaisait pas aux filles, avouons-le.
Or, à cet instant, elle aurait préféré qu’il regarde ailleurs. Nan mais c’est vrai, quoi ! Ca lui suffisait pas de se trimballer à poil avec un rouleau des chiottes sur son attribut le plus viril ? Faut croire que Spyke aimait montrer qu’il était un homme, un vrai ! Et ça commençait par un petit événement totalement imprévisible –dans la mesure où on se rappelait qu’on était le matin, dans une salle dite « commune », autrement dit : le craquage de carton.
Oui, drôle de surnom pour parler de la zigounette à Logan qui était maintenant en pleine ébullition. Mais après tout… la situation n’était-elle pas particulièrement amusante ? Spyke nous contredirait sans doute par l’adjectif « gênante », Aube par « choquante et navrante », tandis que Vita déclarerait un super « Hilarante ! ». Chacun son point de vue, hein…
Toujours est-il que, malgré ce que chacun en pensait, le garçon chaud-chaud-chaud s’était empressé de s’asseoir, tandis que ses deux acolytes le regardaient avec stupéfaction. Rouge comme une tomate, il leva un toast à l’assemblée dépitée, espérant sans doute leur faire oublier que, sous le PQ, il y avait un p’tit gars remonté à bloc –et qui arrivait pas à se dégager du carton.
Comme si ça avait pas suffit dans le genre « délire total », il fallait que le lieutenant Kelian arrive pile au bon moment. Apparemment, il ne s’était pas encore aperçut dans quelle situation se trouvait son collègue. Auquel cas, il lui aurait sans doute demandé quelques explications –quoi que, c’était un peu évident vu le T-shirt qu’abordait sans aucune gêne, notre Vita’ nationale…
En parlant de ce fameux haut, voila que le lieutenant semblait le réclamer à nouveau ! Et pas que ça ! Il voulait aussi garder intime ses caleçons (trop tard, Vitalie elle a tout vu !), ainsi que récupérer sa chambre, sa douche, et tout les biens qui appartenaient à MONSIEUR. Ca comprenait, bien évidemment, les Chocapics que la demoiselle était en train de déguster…
*Rêve toujours mon p’tit, c’est à moi !*
Voila ce que pensa la jeune fille lorsque Kelian la foudroya du regard. S’il devait y avoir une guerre pour les céréales, elle comptait bien la gagner ! Cependant, le nouvel arrivant ne semblait pas encore décidé à lâcher ses troupes. Pour l’instant, il ouvrait une porte cachée (waaaaw, trop fun !) et expliquait avec des gestes démonstratifs que c’était ici LA cachette des garçons.
*Intéressant…*
Derrière le passage secret se trouvait des pyramides de Chocapics, qui brillaient aux yeux de Vita’, comme le plus beau trésor jamais trouvé dans l’Egypte ancienne.
Après avoir narguée sa consoeur et lui avoir bien fait savoir en langage visuel : « Pas touche sinon j’te kill ! », le lieutenant eut la bonne idée de prendre la tapette à mouche et de fouetter les belles fesses toutes roses du technicien.
Grrr ! Et dire qu’elle voulait avoir l’exclusivité du geste, depuis cinq bonnes minutes ! En une journée, voila qu’elle avait fait de deux de ses alliés, des super rivaux dans le domaine « Les pires conneries sur Terre. ».
Sans perdre une seconde de plus –car maintenant, c’était une question de temps avant que le pauvre zizi de Logan ne meurt asphyxié dans son papier cartonné, la jeune fille se leva de sa chaise et courut jusqu’aux placards. Là, elle ouvrit un tiroir et fouilla dedans à une allure hallucinante. Elle balançait hors du meubles des tonnes et des tonnes d’outils différents : Tchoc ! Un tournevis ! Spouing ! Un couteau de cuisine ! Glapsit ! Un string léopard !
Et enfin, elle mit la main sur le fameux engin : Ciseauuuuuuuuuuuux !!!!!!!!
Sautillant comme une gamine jusqu’à la chaise du technicien, elle lui tendit le coupe-coupe avec un sourire ravageur. Devant le regard interloqué de Spyke, elle eut une brillante idée. Rapidement, elle souleva le drap qui recouvrait l’anatomie du garçon et se baissa à hauteur de son entrejambes. A l’aide d’un regard qui se voulait sérieux –et elle l’avait complètement foiré, elle se justifia :
-Les gars, ça sait pas faire ! Faut toujours que ce soit les nanas qui réparent les dégâts… N’est-ce pas Aube ?
Là, c’était une feinte pour amadouer Logan-la-victime-du-moment… Fallait pas qu’il s’imagine des trucs, oh ! (Même si dans ce qu’il pensait, il devait y avoir une part de vérité…)
-Bouge pas, sinan tu vas avoir bobo ! Ce serait regrettable, hein ?
Attrapant de sa main libre le rouleau de PQ, elle commença à découper le morceau de carton, un air aussi sérieux que les chirurgiens, sur le visage.
-Bouge pas, j’te dis ! lui recommanda-t-elle une fois de plus.
Elle avait presque coupé… presque coupé… Ayééé !!!! Elle avait fini le boulot !
Se relevant à la manière d’un docteur qui avait réussi avec succès un accouchement (et qui était un peu pompette, aussi), elle brandit le papier toilette en l’air et cria d’une voix victorieuse :
-Hip hip hip !
Flope totale, elle était partie toute seule dans son trip… Un grand vent, comme on dit.
-Houra ! conclut-elle pour elle-même, en rigolant comme une véritable idiote.
Après cette séance d’opération intensive, elle revint s’asseoir près de son lieutenant chéri (et oui, il lui avait prêté sa chambre… elle devait bien lui offrir tout son amour ! Non ?), et replongea sa cuillère dans le bol de céréales, comme si ce qu’elle venait de faire à l’instant était une grande habitude chez elle.
-On parlait d’Arok, annonça-t-elle à l’attention de Kelian. J’aimerais bien en savoir un peu plus sur lui… juste comme ça…
Son regard devint soudainement rêveur… Elle se voyait décorée de toute sorte de légions d’honneur et autres médailles, ainsi qu’entourée de nombreux mercenaires, comme le colonel avait dût l’être, auparavant... Seul tâche au paysage : Spyke, déguisé de son habituel costume de lapin rose, et qui brandissait en l’air, un rouleau de papier toilette.
Arfg, ça recommence !

L'humeur joviale du matin s'était quelque peu dissipée après que Vitalie eu posée sa fameuse question. Elle se doutait bien que le sujet "Arok" était délicat à aborder avec les trois mercenaires assis autour de la table à manger. Ils avaient tous connus cet homme de courage, l'avaient côtoyé chaque jours et avaient même combattus à ses côtés... Parler d’un guerrier duquel ils avaient été proches, qui avait été comme un père pour eux, et qui s’était malheureusement suicidé à la grande surprise générale, ce n’était vraiment pas à la portée de tout le monde, elle en était consciente…
Hélas, la jeune Darshaw faisait parfois preuve d’une curiosité bien trop importante pour une demoiselle de son âge –pire qu’une enfant de cinq ans, c’est pour vous donnez une idée... A l’heure actuelle, tous ces soldats se trouvaient en pleine phase de deuil. Le colonel Arok avait beau les avoir quitté depuis un moment déjà, elle voyait bien à l’expression de leur visage que tout n’était pas définitivement classé / bien rangé dans leur petit cœur ; la mort de l’ancien chef produisait toujours des silences pesant où tous se remémorait les instants passés avec lui…
Oui, il aurait sans doute été préférable que Vitalie se contente simplement de manger ses céréales. Dans sa petite tête d’insouciante, la tristesse et la peine n’avaient pas encore gravé de marque au fer rouge, contrairement à ses coéquipiers qui connaissaient bien les méfaits de cette blessure. Pour eux, la marque était encore à chaud, tellement bouillonnante qu’ils en avaient les larmes aux yeux. Ils étaient courageux, vraiment… Alors que la brûlure continuait de les hanter, eux, résistaient à la douleur.
Encore vierge de toute peine (bien que la mort d’Ayden et de Jeff l’ait bouleversée), Vitalie n’avait pas vraiment réfléchit en balançant haut et fort : « Parlez-moi d’Arok ! ». Ce genre de discussion n’avait rien de bienfaisant, au contraire, elle attisait encore mieux la triste flamme dont étaient victimes les membres du M.I.L.
Pourtant, à sa grande surprise, on lui répondit. Spyke commença la biographie du colonel, par une petite dose d’humour, citant tantôt des mots tels que « whiskys » ou encore « cigare ».
Ce p’tit gars était vraiment épatant. Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il gardait toujours le sourire. Là-dessus, Vita’ et Logan était étrangement similaire.
Pour les deux autres, c’était différent. Le lieutenant Kelian était toujours aussi renfermé, aussi distant. Quant à Aube, elle donnait à première vue, l’image d’une jeune fille sensible, mais qui se gardait bien de dévoiler ses sentiments.
Après avoir radoté bons nombres de compliments sur le défunt colonel, Aube s’enfuit de la pièce pour revenir quelques secondes plus tard, une lettre à la main. Elle déplia le papier et le lut à voix haute.
Vitalie n’interrompit aucun des mercenaires durant leurs répliques, se contentant seulement d’écouter et retenir les informations importantes. Parmi celles-ci, une certaine organisation nommée l’Arobase fut citée comme étant le moyen de faire « re-vivre » Arok.
Tout comme Michael, la jeune Darshaw n’était pas très chaude pour devoir supporter un clone à la maison. Un être humain était irremplaçable, c’était certain. Mais qu’en pensait les autres ? Mystère…
Prête à donner son opinion, elle fut toutefois interrompue par le nudiste du jour. Ce dernier annonça clairement qu’il partait se faire soigner les gencives et réparer quelques dents. Totalement à côté de la plaque, le gars… Il alla même jusqu’à afficher un sourire des plus affreux, pour appuyer ses dires.
*Arfg !!!!!*
Il y avait de quoi pâlir devant un dentition aussi fracturée, abîmée, destroy et totalement hors d’usage. La jeune fille comprenait mieux maintenant pourquoi son hacker préféré n’avait rien mangé ni ce matin, ni hier soir…
- Soignes vite tes gros bobos ! lança-t-elle au garçon, tandis qu’il saluait l’assemblée et se retirait.
N’oublions pas de préciser, qu’au passage, elle ne put s’empêcher de mater une dernière fois ce p’tit cul qui allait lui manquer…
*Reviens vite, Spyky !* pensa-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, déjà envieuse d’un second strip-tease.
Puis, redevenant sérieuse, elle se leva à son tour.
-Pour ma part, je suis partagée. Ressusciter Arok ? N’est-ce pas un peu morbide comme idée ? Ca ne vous dérangerait pas d’avoir un clone près de vous, sachant que ce n’est pas l’homme véritable que vous avez connu ?
A la mine qu’elle affichait, on voyait clairement le sentiment de dégoût que lui inspirait cette alternative. Rien que d’y penser, elle en avait des nausées.
-Et puis, l’Arobase, l’Arobase… Un nom super bizarre pour une entreprise de clonage, vous trouvez pas ? Moi j’dis, ces types ils inspirent pas confiance ! Si ça se trouve, c’est rien qu’une bande de névrosés complètement pété au niveau du ciboulot… J’suis d’avis d’enquêter sur eux avant de leur donner le feu vert… Et puis, qui dit qu’ils seraient OK pour nous faire un deuxième Arok ? Ils ont p’tete pas envie, ça se comprends… Surtout que côté argent, on a plus grand-chose dans la caisse à leur proposer… Alors, si en plus, Spyke nous prend le reste des économies, c’est la dèche suprême !
Voila… Comment démoraliser deux personnes en une réplique…Efficace, nan ? Vitalie avait le don pour annoncer la fin du monde avec humour. Quand bien même demain ils se retrouveraient avec des fringues de clodos sur le dos, à faire la manche auprès des scientoch de l’Arobase, elle, elle continuerait d’afficher son grand sourire commercial et aurait toujours autant d’énergie à revendre. Un énergumène comme on en connaît que trop peu, cette Vita’…
Enfin bref, ils avaient décidé d’agir (enfin, non… ELLE avait décidé d’agir), et c’était donc le bon moment pour donner les directives.
D’une démarche toute douce, elle avança vers le lieutenant Kelian, qui était toujours aussi impassible, sur sa chaise. Plongeant son regard dans l’étrange casque qu’il portait au niveau des yeux, elle utilisa sa voix la plus chaleureuse afin de lui demander une faveur…
-Kelian… Mon cher lieutenant… Je crois que tu es la personne qui se sente la plus affectée par le décès du colonel… Il serait bien pour nous tous, que tu ailles mener ta propre enquête sur cette drôle d’Arobase… Au moins, on aura des informations à leur sujet et on pourra prendre notre décision quant au clonage d’Arok. Je pense qu’il serait préférable que tu te rendes directement sur le terrain… Prends ce que tu veux comme équipement, j’te fais confiance… Oh et puis…
Elle attrapa entre ses mains la clé qui lui servait de pendentif et s’amusa à la faire glisser entre ses doigts.
-Si l’envie te prends d’aller fouiller dans les affaires d’Arok, pour les besoin de ton enquête, ne te gène surtout pas… Par contre, ne prends pas de décisions hâtives. On choisit tous ensemble si OUI ou NON, on le ressuscite… Compris ?
Sur ces mots qui laissaient sous entendre un : « pas de conn*rie, m’sieur ! », elle remit la clé du bureau, d’un geste brusque, entre les mains du lieutenant. Avec le caractère lunatique qu’il avait celui là, on pouvait s’attendre à tout. La preuve : la veille au soir, il les avait menacés avec son gun et sa mini bombe…
Enfin, pour finir cette discussion matinale, elle se tourna vers la miss blondinette, l’observa quelques instants, puis déclara :
-Aube… Si tu veux accompagner Kelian, libre à toi de te joindre à son expédition… Quant à moi…Elle poussa un petit soupir et se dirigea vers la porte.
-Moi, je vais rendre une petite visite à Anna… Elle nous sera utile pour chopper des infos, croyez-moi… J’vais lui demander si elle veut bien nous prêter main forte, en cas de problème. Et puis aussi…
Vitalie souleva furtivement le derrière de sa jupe, laissant dévoilée ses jolies petites fesses toutes rondes… et sans sous-vêtements.
-Je vais aller m’acheter quelques fringues, histoire de ne pas attraper froid, hein !
Elle lança un clin d’œil aux jeunes gens, sachant évidemment que Spyke aurait tout donné pour être là lorsqu’elle avait dévoilé un peu de son intimité... Le pauvre…
Bref, la folledingue de service franchit le seuil de la porte, telle une alcoolo qui aurait abusé du champomi, et se retrouva dans le couloir, un sourire de diablesse sur la frimousse. Avant qu’elle ne parte, on pouvait entendre sa voix en résonance, qui disait :
-Kelian, j’t’ai emprunté l’argent qui était dans ton armoire ! Merci pour tout, tu es un ange !
Irrécupérable, cette nana, c’était le cas de le dire…

[Hors RP : Voila... Merci à tous pour ce superbe topic, c'était génial ^____^ !! Je vais de ce pas recruter Charlie, bonne chance à tous pour la suite !]