Fou rire

Après avoir passé un moment au lac avec Twilight, moment que Julian qualifierait de tout simplement exceptionnel, le biopsychokinésiste était rentré en courant dans la Faculté, coursé par un Julian un peu à la traîne. Il avait beau avoir reprit du poil de la bête grâce à son ami, il n’en était pas pour autant dans une forme olympique. Il voyait toutefois le jeune homme courir devant lui et essaya de ne pas bousculer autant de personne que le jeune mutant car celles-ci vociféraient déjà assez pour une seule bousculade, alors une deuxième… Un moment il le perdit de vue car il stoppa pour ne pas foncer dans une jeune mutante, mais il retrouva rapidement sa trace grâce aux gracieuses traces de boue que Twilight laissait après son passage. Il emprunta donc le même escalier que celui-ci et arriva… à la salle de bain !

Il entra donc à l’intérieur, puisque c’était par là que les traces allaient, et devint soudainement très rouge. Les vêtements de Twilight traînaient sur le sol, tandis que le jeune homme, lui, se tenait debout, en caleçon, la tête vers le bas, et se séchait les cheveux. Julian détourna le regard, très gêné car il était plutôt du genre pudique, mais ne put s’empêcher avant cela de détailler un peu, et rapidement, le corps du biopsychokinésiste. Puis, se répétant qu’en fait il avait déjà vu en short de bain et qu’il n’y avait pas une grande différence entre ça et un caleçon, il se força à reporter son regard sur le jeune homme. Il vit alors une deuxième serviette blanche posée là, et comprit qu’elle était pour lui. Réalisant un autre détail, il se retourna vers l’endroit d’où il venait et constata avec horreur que lui aussi avec laissé des traces de boue avec ses chaussures. Il s’en débarrassa donc, puis retira ses chaussettes et son haut. Il n’osait pas retirer son pantalon, sa pudeur était bien trop forte. Il commença lui aussi à se sécher, tout en claquant légèrement des dents. Pas spécialement chaudes leurs douches ! Mais en fait c’était assez logique qu’il ait froid, puisqu’il n’était pas sous un jet d’eau chaude mais juste debout à moitié nu et mouillé sur le carrelage froid.

Julian continuait tranquillement de se sécher. Il sentait très bien que son pantalon était aussi mouillé et il lui collait un peu à cause de ça mais il ne voulait vraiment pas l’enlever. Rien que l’idée de se balader en sous-vêtements devant quelqu’un, même si ce quelqu’un en question s’appelle Twilight et qu’on se blottit volontiers dans ses bras, le gênait. Non, il gardera son pantalon jusqu’à ce qu’il se change, point final.

Le biopsychokinésiste, qui lui n’était manifestement pas gêné du tout, grand bien lui en fasse, lui déclara qu’il allait leur chercher des caleçons. Julian soupira. Il devenait urgent qu’il s’achète des vêtements, car Twilight jouait presque le rôle de garde-robe pour lui. Quoique, porter des vêtements imprégnés de son odeur… Le mutant aux vecteurs secoua la tête et se morigéna (1) lui même :

- Bon stop Ju, maîtrise toi un peu sinon tu vas finir par lui sauter dessus…

L’autre mutant moléculaire revint, déposa les affaires qu’il était allé récupérer et vint se placer devant Julian en soupirant. Il lui prit sa serviette des mains et se mit à le sécher. Le mutant aux mèches violettes rougit. Il n’était pas un bébé tout de même, il pouvait s’essuyer tout seul ! Seulement il se garda de le faire remarquer à Twilight car la vérité était qu’il adorait tout simplement que le jeune homme s’occupe de lui. Enfin, du moment qu’il ne lui faisait pas boire un biberon et faire un rot, tout allait bien. Puis, soudainement, sans même lui demander son avis au préalable, le biopsychokinésiste lui fourra les deux serviettes dans les mains et lui retira son pantalon. Il se redressa dès qu’il l’eut fait et se mit à lui frotter énergiquement le dos. Peut-être un peu trop énergiquement car…

- Hum, si tu pouvais frotter juste un peu moins vite et fort, j’ai l’impression d’être un gruyère qu’on râpe… déclara-t-il.

Il ne dit rien d’autre. Le rouge sur ses joues devait le faire ressembler à une tomate bien mûre tellement il était gêné. Il se retrouvait en boxer devant un Twilight en caleçon qui était en train de le sécher, et se demandait comment il réagirait si quelqu’un entrait à ce moment précis.

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(1) Je suis même pas sûr du sens du verbe ! lol

Julian, toujours aussi rouge, se laissa sécher de la tête jusqu’aux pieds par un Twilight très consciencieux. Il fit un énorme effort pour ne pas bondir d’un mètre en arrière lorsque le jeune homme passa la serviette sur certaines zones de son corps. Lorsque son ami eut finit son travail, il lui rendit sa serviette et, et là le mutant aux vecteurs détourna vivement le regard, retira son caleçon. Il put néanmoins voir le sourire de Twilight du coin de l’œil. Il n’avait jamais été aussi gêné de sa vie et l’autre garçon devait bien se marrer intérieurement en le voyant concurrencer la plus mûre de tomates.

Tandis que le jeune homme continuait de se sécher, Julian trouva une solution pour ne pas avoir à se montrer. Les sous-vêtements, ça pouvait encore passer, mais il était bien décider à ne RIEN montrer d’autre. Il noua donc la serviette autour de sa taille et s’apprêtait à retirer son boxer en dessous quand il entendit la question de Twilight. Se retournant dans sa direction, il put voir le jeune mutant s’approcher de lui avec un sourire pervers, puis s’arrêter juste devant lui en se passant la langue sur les lèvres. Julian sourit. Le dernier baiser avait été quelque peu mal prit, voilà l’occasion pour lui de se rattraper. Il ne répondit pas, enlaça la taille de Twilight et l’embrassa du mieux qu’il pouvait. C’était la première fois qu’il donnait un baiser et il espérait être à la hauteur. Il trouvait ça absolument magique, il avait l’impression de flotter, et il ne s’arrêta que quand il eut besoin de reprendre son souffle. Souriant, il fixa Twilight.

- Désolé, pour une fois j’ai voulu être à l’origine, j’espère que c’était bien.

Ca y est, il était sur un petit nuage. Cette journée était à inscrire sur la liste des meilleurs jours de sa vie. Il sentait tout le dégoût qu’il inspirait à son double en faisait cela et ça le rendait content de lui. En même temps, il avait presque pitié de son alter ego qui ne ressentira sûrement jamais d’aussi merveilleux sentiments que lui-même en cet instant.

Etre l'intendant de la Faculté impliquait la gestion de nombreux problèmes. Entre les pouvoirs dévastateurs, les adolescents survoltés et les amours débutants il y avait du travail. Aussi quand l'intendant découvrit les traces de pas boueux dans les couloirs, il soupira avant de remonter la piste. Cette dernière conduisait dans le hall et vers l'extétieur. Bon, des élèves avaient visiblement passé une partie de l'après-midi dehors et n'avaient pas fait attention en rentrant. Que le hall soit humide ou même légèrement boueux ne posait pas de problèmes particulier, mais que les traces continuent vers les couloirs là c'était inadmissible.

L'enquête commença par le suivit de la piste, où étaient allés les petits chenapans. Alors oui, dans les couloirs puis vers les étages, des traces de dérapage contrôlés, ok. Mais ensuite direction la salle de bain. Bon, des garçons ou des filles ? L'intendant était prêt à parier que c'était des garçons, mais il vérifia tout de même la direction des traces. Banco, les garçons étaient responsables. Il entra sans frapper dans la salle commune menant aux douches et resta figé. Deux étudiants, dans une tenue plus que dénudée étaient en train de s'embrasser amoureusement. Ils étaient mignons tous les deux, mais les traces menaient à eux. Alors ils étaient rentrés pour se faire des mamours ? Très bien, mais pas dans une pièce où tout le monde pouvait les voir ! Et qu'ils fassent attention à la propreté des locaux quand même. Il toussota puis prit la parole d'un ton amusé.

Je comprends que votre activité physique ne pouvait pas attendre, mais j'aimerais que vous évitiez d'utiliser une salle commune pour avoir ces contacts épidermiques. Je tenais aussi à vous signaler que j'attends d'ici 5 minutes que vous soyez habillés, balais et serpillière à la main pour nettoyer les couloirs. Sur ce messieurs, je vous souhaite une bonne journée et toutes mes félicitations pour votre couple.

On pu entendre un "trop mignons" alors que l'homme sortait de la pièce.

Apparemment il n’avait pas raté son baiser, car Twilight vint se blottir contre lui. Julian aurait put resté là, étroitement collé contre l’autre jeune homme, pendant encore un certain temps, mais malheureusement quelqu’un fit irruption dans la pièce. Le mutant aux vecteurs rougit légèrement d’avoir été prit en flagrant délit presque totalement nu avec le biopsychokinésiste dans les bras, mais il ne le lâcha pas pour autant. L’homme déclara sur un ton amusé qu’il souhaitait qu’ils évitent de faire ce genre de chose dans une salle commune et qu’il voulait qu’ils soient prêt à nettoyer les couloirs dans les cinq minutes qui suivent. Pendant un instant, Julian voulut demander s’il les prenait pour des femmes de ménages mais il se rappela les belles traces de boue qu’ils avaient laissé sur leur passage et estima que c’était plutôt normal que ça soit eux qui nettoient tout. Twilight fit un geste de tête, puis l’adulte les laissa en leur souhaitant félicitations pour leur couple.

Une fois l’homme partit, Julian perdit la rougeur de ses joues. L’autre mutant se plaça devant lui et l’informa qu’il allait chercher des habits, et ajouta que pour un premier baiser le mutant aux mèches violettes s’était bien débrouillé. Ensuite, il fit mine de s’en aller, embrassa Julian dans le cou, puis tira sur sa serviette, lui enlevant ainsi, avant de partir en courant. Le jeune homme soupira en levant les yeux au ciel.

- Bon aller, adieu serviette et boxer, bonjour caleçon, pensa-t-il.

Aussitôt dit, ou plutôt pensé, aussitôt fait. Le mutant aux vecteurs attendit, sec et vêtu, enfin sous-vêtu, que son ami revienne. Le temps que cela se fasse, il pensa à ce qu’avait dit l’intendant. Il les avait prit pour un couple. Bien entendu, vu tout ce qu’ils faisaient, c’était normal, seulement rien n’était, si on pouvait dire ça comme ça, officiel. Pas l’ombre d’un je t’aime à l’horizon. Même si Julian n’en pensait pas moins, il n’osait pas le dire. Si jamais il se trompait ? Après tout, c’était la première fois qu’il expérimentait ce genre de sentiments, et il pouvait très bien prendre pour de l’amour ce qui se relevait être autre chose. Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’avait pas le courage de demander à Twilight ce que lui ressentait. En même temps, ils pouvaient continuer comme ça. Les caresses et les baisers c’était déjà super… Mais peut-être serait-ce encore mieux s’il savait qu’il s’agissait de l’expression de sentiments envers lui. Le voilà repartit dans d’intenses réflexions sur le sujet compliqué de l’amour, l’air pensif, les sourcils froncés, assit sur le banc.

Julian fut sortit de ses réflexions par le retour de Twilight. Lorsqu’il vit la tenue du jeune mutant, la première chose qu’il pensa était qu’on ne pouvait pas le rater vu le côté flashy de son T-shirt. En même temps il était diablement attirant dans ces vêtements… Attirant ? C’était bien la première fois que le mutant aux vecteurs trouvait une personne attirante ! Le biopsychokinésiste avait vraiment réussi des miracles sur lui !

Le jeune homme déposa des vêtements pour Julian sur le banc puis alla s’appuyer contre le mur avec un sourire prédateur qui ne disait rien qui vaille au mutant aux mèches violettes.

- Pourquoi j’ai l’impression que c’est maintenant l’heure de la vengeance ? pensa-t-il.

Il se leva donc et commença à enfiler les vêtements que son ami lui avait apporté. Première pensée qui lui vint ? Le pantalon était plutôt collant ! Mais bon, du moment qu’il ne se baladait plus en caleçon et que sa tenue n’était pas rose et ne possédait pas de dentelles, ou bien encore qu’elle n’était pas une jupe, tout lui convenait. Il finit donc de s’habiller et partit en quête de quelque chose pour se regarder. Il trouva un miroir et s’observa. Ca allait, mise à part que c’était un peu court pour l’un et serré pour l’autre, Twilight n’avait pas mal choisit. Un seul détail restait à régler. Il plongea la main dans son débardeur et en fit ressortir la croix renversée du bout de son collier pour la mettre par dessus le tissu. Il se retourna vers l’autre mutant moléculaire et déclara :

- J’ai presque l’impression qu’on est assorti quand je vois nos habits.

Puis il prit un air blasé et ajouta :

- Bon ben… au boulot…

[ HRP : Pour la soubrette il repassera un autre jour, hein ! ( et si possible pas trop tôt lol ) ]

Twilight resta quelques secondes à le regarder d’un regard… gourmand.

- Forcément, c’est pas pour rien que j’m’ballade le nombril à l’air, pensa Julian.

L’autre jeune homme, qui avait l’air aussi motivé que lui vu sa vitesse, alla chercher tout le nécessaire pour nettoyer les traces de leur passage et le mutant aux vecteurs en fit de même. Pendant qu’il s’équipait, Julian se demanda à quel genre de regards ils auraient droit avec des tenues comme celles-là. Lui-même étant plutôt pour le large et le moyennement voyant, il s’efforça d’imaginer sa propre réaction, autrement dit une totale indifférence. Sauf quand les habits en question sont portés par un jeune homme nommé Twilight, dont on aimerait bien connaître le goût de sa peau.

- Bon, stop les fantasmes là, sinon je vais jamais y arriver, songea le mutant aux mèches violettes.

Il eut droit à un petit bisou de la part du biopsychokinésiste, et il se motiva en se disant qu’en récompense pour avoir accompli cette tâche ménagère il pourrait avoir un vrai baiser. Il se mit donc au boulot et commença à nettoyer le sol, tout en bougonnant un :

- Ouais ben comme tu dis chui un ange, pas une fée du logis…

Et un coup de balai. Est-ce qu’il plaisait à Twilight ? Ca, il en était sûr, et quelque chose lui disait que dans sa tenue actuelle ça devait être encore plus vrai. Le jeune homme aussi lui plaisait beaucoup. Et on retrempe la serviette dans le seau. Est-ce que Twilight était amoureux de lui ? Ou bien n’était-ce qu’une attirance physique ? Lui ressentait des sentiments forts pour le biopsychokinésiste. Mais est-ce que le jeune mutant oserait s’afficher avec lui ? Après tout, deux garçons ensembles, même chez les mutants, ça ne devait pas être très bien vu.

Julian entendit la question de l’autre mutant moléculaire, précédée par son nouveau surnom exclusivement réservé à l’usage de Twilight. Il releva la tête et sourit au garçon.

- Perso, du moment que tu me laisses quelques minutes pour respirer entre chaque baiser, je suis tout à toi… mais toi, tu ne serais pas gêné de le faire devant tout le monde ?

Il avait profité de la question pour poser une question qui le préoccupait lui, et préféra se re-concentrer sur son balai le temps que la réponse arrive.

Julian continuait de nettoyer en attendant la réponse de Twilight, et comme elle n’arrivait pas il ne savait pas s’il devait prendre cela comme un non ou comme un oui. Ils arrivèrent donc dans le couloir, laissant derrière eux une salle de bain propre, et tant mieux parce que qui aurait envie de se béco… de se laver dans une salle de bain sale ?

Soudain, le mutant aux vecteurs se sentit poussé et se retrouva plaqué contre le mur par le biopsychokinésiste qui l’embrassa sauvagement. Deux étudiants étaient de passage par là et quand Julian vit la tête qu’ils faisaient, il eut envie de rire. Ils ne s’éternisèrent pas à les regarder et disparurent d’un pas rapide. Gênés ou dégoûtés ? Aucune idée, mais à vrai dire il s’en fichait complètement.

- Oui, même mieux que je l’espérais, répondit le mutant aux mèches violettes à la question du jeune homme.

Il se dégagea de contre le mur et reprit son balai, avec un regard désolé pour l’autre garçon.

- Aller, il nous reste du travail ! Quand ça sera fini tu pourras m’embrasser autant de fois que tu voudras.

Julian commença alors à s’attaquer à l’escalier, laissant le loisir de nettoyer les dernières traces du couloir à Twilight.

Julian continuait allégrement - rassurez moi vous avez compris que c'était de l'ironie ? - le nettoyage des escaliers en songeant à ce baiser sauvage auquel il avait eut droit. Il recommencerait bien tout de suite d’ailleurs… Non non non, d’abord l’effort, après le réconfort. Surtout ne pas imaginer Twilight en train de l’embrasser fougueusement, non surtout pas.

D’ailleurs en parlant de Twilight, le jeune homme lui passa sous le nez et descendit les escaliers pour se rendre dans le hall. Il prenait sûrement de l’avance. Julian finit donc tranquillement de nettoyer les escaliers – enfin pas trop tranquillement quand même parce que le pauvre en avait un peu marre… -. Puis, une fois cela fait, il prit la même direction que l’autre garçon, en priant pour qu’il ait déjà fini de nettoyer lorsque le mutant aux mèches violettes le rejoindra.

[ Fin du topic ]